April 1-15, 2011 No. 013
La guerre de la derniere chance pour Sarkozy
Cette fois-ci Nicolas
Sarkozy n’a pas eu besoin de
manier la carotte, pour ne pas
dire procèder à des chantages
éhontés, pour faire marcher les
presidents africains. Le dos-
sier libyen n’a pas eu besoin de
l’aval de l’Union Africaine pour
passer. Paris dit avoir eu les cou-
dées franches, grâce à l’ONU
qui s’est aroger le droit d’être le
terrain des débats sur le sort de
la Libye.Tout ici avait déjà été
mis en œuvre, pour espérer tor-
dre le bras au Guide de la Revo-
lution libyenne qui ne pouvait
d’ailleurs pas compter d’amis
dans une maison qu’il a très ra-
rement visité en 41 ans de règne.
La France dit aussi avoir eu le
feu vert de la Ligue arabe. Mais
tout le monde sais que Kadha
avait cessé dépuis belle lurette à
militer dans ce cercle. Kadha
se considère comme un afric-
ain, un point un trait. Il n’y a pas
longtemps qu’il parlait même de
l’Islam avec un certain dédain.
En fait pour la France et son
Président, le dossier libyen tombe
comme du pain béni. En effet, les
experts sont à se demander bien
par quelque bout doit-on prendre
la diplomatie française depuis
l’avènement de Nicolas Sarkozy
au pouvoir? S’il est évident que
le successeur de Jacques Chirac
s’est lancé dans plusieurs initia-
tives, il faut reconnaître qu’il en
est toujours sorti avec une mois-
son maigre. A qui la faute? Pour-
quoi se croit-il capable d’ être un
grand homme d’Etat alors que
le pays sur lequel il règne est en
chute libre dans sa grandeur? A
en croire des observateurs aver-
tis, c’est par pure politesse que
des dirigeants européens comme
Angela Merkel d’Allemagne,
prêtent de l’oreille au discours
de Sarkozy. Et s’il est une chose
que ce dernier doit compter de
nie, c’est peut-être sa lune de
mile avec le patron de la Maison
Blanche.Et que peut cette France
dire à la Chine et aux restes des
pays émergents? “. La plupart de
ces pays ont l’œil rivé sur un fu-
tur où ils voient la France derri-
ère eux”, indique un observateur
averti. Et l’Afrique qui appa-
raissait jusqu’ici comme le ter-
ritoire où la diplomatie française
espérait, préserver ses zones
d’inuence, semble ne plus être
ce qu’elle était. L’acceuil que
les populations gabonaises lui
avaient reservé durant les ob-
seques de Omar Bongo sont, en
miniature, ce que toute l’opinion
africain lui tend, depuis qu’il
n’a jamais tenu ses promesses
sur la rupture de lafrançafrique.
Pour certains d’ailleurs, ce vent
de révolution qui gronde de part
et d’autre du continent apparait
comme une forme de désaveu
de la France de Sarkozy en tête
avant que ne suive le reste de la
communauté internationale. Si
l’Afrique compte autant de dic-
tateurs et vieux fossiles au pou-
voir, c’est bel et bien parceque
Paris l’a voulu. Sous l’incongru
pretexte que l’Afrique n’a pas
vocation naturelle à vivre en dé-
mocratie. Pour Paris tout ce qu’il
faut aux peuples d’Afrique n’est
que de la nourriture, l’éducation,
de soins de santé . Et non les lib-
ertés formelles.
En Amerique du sud ca ne
va pas non plus pour la France.
Exemple? Le tout recent grand
op au Mexique avec la fameuse
affaire Florence Cassez, une je-
une Française condamnée à la
peine démesurée de 60 ans pour
enlèvements.Ici aussi, la France
de Sarkozy avait “oublié que le
souci de la défense des ressor-
tissants français à l’étranger ne
pouvait pas s’accommoder d’une
diplomatie intrusive, marchant
par le commandement, le com-
minatoire comme au plus fort
de la période coloniale”, pour
reprendre un expert.
La réaction actuelle du Mexique,
Etat souverain, jaloux de son
indépendance, est en tout point
pareil à celle de la Côte d’Ivoire
: ce n’est pas à la France de ve-
nir décider à la place des orga-
nes suprêmes d’autres pays, ce
que doit être le Droit. En Côte
d’Ivoire, un Conseil constitu-
tionnel a tranché en matière
électorale en dernier recours ;
nulle autre instance, nulle au-
tre puissance étrangère, n’a le
droit de venir la contraindre de
réformer son jugement ni même
tenter d’évoquer le contentieux
pour trancher directement en
faveur du candidat de son choix
! Au Mexique, la Cour de cassa-
tion a conrmé la condamnation
à 60 ans de prison de Florence
Cassez. Cote d’Ivoire , Mexique,
voilà donc que des pays moins
développés économiquement
et démocratiquement que la
France font des leçons de droits
de l’Homme et de démocratie au
pays qui s’en réclame être la Pa-
trie Universelle !
Et à l’interieur de la France
alors? La bonne sante que le
Front National de Le Pen afche
n’est rien d’autre que la prevue
de la perte des valeurs républic-
aines.Les dernieres cantonnades
montrent que c’est la catastrophe
pour le camp Sarkozy. Par des-
sus le marché, l’affaire Leiticia
n’est pas oubliée. En prononçant
des mots forts contre la justice
le gouvernement français a cer-
tainement manqué de manière.
D’aucuns y voient d’ailleurs aus-
si une immixtion dans les affair-
es de la justice. Ce qui a entraîné
une révolte peu connue dans ce
monde plutôt astreint à la réserve.
Et qui a oublie l’affaire des vac-
cances africaines de MAM? Si
au moins Sarkozy n’avait per-
sisté à garder cette dame qui
a prote du fruit des coups de
vol de Ben Ali l’ex-president
tunisien. Pour mieux palper la
pouriture de cette France sur le
plan intérieur on remarque que
entre la protection des acquis so-
ciaux, le pouvoir d’achat, la maî-
trise de l’immigration et le tout
sécuritaire, Sarkozy a presque
tout fait à l’envers. Avec tout
ca, il ne fait aucun doute que à
presqu’une année de la présiden-
tielle française, Nicolas Sarkozy
a perdu de sa belle assurance.
C’est alors que tombe a pic
ce dossier libyen. Sarko aura
beau dire n’être pas le chef des
opérations de bombardements
qui suscitent de plus en plus de
critiques, il est certain que ce
n’est pas sans calcul qu’il a dé-
gainé le prémier. A t-il decidé de
faire de la France le gendarme du
monde, ce rôle que les améric-
ains semblent damner après s’y
être frôté pendant un bon bout
de temps? Quoiqu’il en soit,
ce n’est pas sur ce terrain que
Sarkozy va reconquerir les co-
eurs en France. Car dans ce pays
la politique étrangère n’est pas,
un élément déterminant dans la
course à l’Elysée. Et même si
la France bénécie des plus im-
portants contrats pétroliers de
l’éventuel après Kadha, il n’est
pas certain qu’au nal, Sarkozy
gagne au change.
Franck Felix Gutenberg
L’ami Evo Morales
Pour le président bolivien,
Evo Morales, venu assis-
ter à Dakar, au lancement
de 11ème édition du Forum
social mondial (FSM), en
fevrier dernier, les africains
doivent mobiliser en masse
et prendre conscience pour
faire un monde nouveau et
meilleur.
“Il faut une mobilisation et
une lutte âpre pour répondre
au système capitaliste et pour
cela, il faut un programme de
lutte sociale solide pour sau-
ver l’humanité et construire
un nouveau monde’’, a t-il
dit. Puis il a pointe du doigt
le capitalisme, le néocolo-
nialisme et l’impérialisme
qu’il a etiquette comme “en-
emies du Peuple”.
Le President bolivien qui,
en septembre dernier, avait
du haut de la tribune des
04 Integration
NationsUnies propose que
l’eau et l’electricite soient
retenus comme des droits de
l’homme, n’a pas manqué de
saluer , les manifestations en
Tunisie, en Egypte et en Côte
d’Ivoire qu’il qualifie de “
signes même d’un change-
ment”. Clamant qu’il est
temps de sauver la planète
toute entière de la main des
envahisseurs, le plus footbal-
leur des chefs d’Etat propose
aux africains d’ en finir avec
le modèle capitaliste et in-
staller un autre modèle pour
les peuples et par les peuples.
Il a esquisse ce nouveau
monde sans capitalisme, sans
monarchie et sans dirigeants
et que pour cela, il faut une
prise de conscience des peu-
ples. Tient du Kadhafi?
Evo Morales:la revolution a
la bolivienne
Sarko : regardez comme il est heureux
L’EVENEMENT