CONFÉRENCE DU FORUM DES SAVOIRS
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
VOLTAIRE ET L’AFFAIRE CALAS
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
L’adieu de Calas à sa famille : «Je crains Dieu … et n'ai point d'autre crainte».
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1000-129
VOLTAIRE ET L’AFFAIRE CALAS
Un scandale judiciaire pour cause d’intolérance religieuse
conférence d’Éric Lowen donnée le 15/03/2010
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Qu’on l’admire ou qu’on le déteste, Voltaire symbolise à lui seul le XVIIIème siècle. Il a
constitué et constitue encore le paradigme de l’intellectuel engagé. Zola s’en inspire lors de
l’affaire Dreyfus, Sartre s’en réclame pour définir l’intellectuel de son temps. Cette image de
Voltaire s’est forgée à travers le scandale de l’affaire Calas en 1762, cette erreur judiciaire
commise par le parlement de Toulouse en raison de l’intolérance religieuse. Cette conférence
éclairera les faits historiques de ce scandale et présentera l’action de Voltaire en relation
avec sa philosophie.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-129 : “Voltaire et lʼaffaire Calas“ - 04/11/2005 - page 2
VOLTAIRE ET L’AFFAIRE CALAS
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
J’ai passé ma vie à chercher, à publier cette vérité que j’aime... je n’ai
donc fait, dans les horribles désastres, des Calas des Sirven, que ce que
font tous les hommes : j’ai suivi mon penchant. Celui d’un philosophe
n’est pas de plaindre les malheureux, c’est de les servir.
Voltaire
I PRÉSENTATION
1 - Un des plus célèbres affaires judiciaires du 18ème siècle
2 - Toulouse, en l’an de grâce 1761
II L’AFFAIRE CALAS (1761 - 1765)
1 - La famille Calas
2 - Jean Calas trouve son fils aîné, Marc-Antoine, suicidé dans son magasin le 13 octobre 1761
3 - La calomnie accuse Calas de l’avoir étranglé pour l’empêcher de se convertir au catholicisme
4 - Une première enquête malveillante, menée à charge comme un procès de sorcellerie
5 - Marc-Antoine Calas devient un martyr catholique et reçoit des obsèques solennelles
6 - Une ambiance exaltée, fanatique et aggravée par l’affaire Sirven
7 - Un second procès à charge mené par le Parlement de Toulouse
8 - La condamnation de Jean Calas, rompu vif sur la roue, étranglé et brûlé le 10 mars 1762
9 - Les défenseurs de Calas ne renoncent pas, ils impliquent Voltaire vers la fin mars 1762
10 - Voltaire mène une véritable contre enquête et campagne d’opinion
11 - Voltaire appelle à la réhabilitation de Jean Calas devant le conseil du roi, le 7 mars 1763
12 - Il rédige son Traité sur la tolérance (1763)
13 - En 1764, le parlement de Paris casse le jugement toulousain et ordonne la révision du procès
14 - Le jugement du parlement de Toulouse est cassé et la famille Calas réhabilitée le 9 mars 1765
III VOLTAIRE DANS L’AFFAIRE CALAS
1 - Voltaire (1694-1778), de la littérature du bel esprit aux Lumières engagées
2 - La philosophie voltairienne, notamment en matière religieuse
3 - Des écrits philosophiques à un engagement philosophique constant
4 - Voltaire avocat, les engagements judiciaires contre l’injuste et l’intolérance
5 - Son engagement judiciaire a largement contribué à son universalité
6 - Le modèle de l’intellectuel engagé et symbole du 18ème siècle
IV LES RAISONS DE L’AFFAIRE CALAS
1 - Le fruit de l’intolérance religieuse : un complot judiciaire et non une erreur judiciaire
2 - Une affaire rendu “affaire” paradoxalement par la relative bienveillance de Louis XV
3 - Une chose inacceptable à l’esprit des Lumières
4 - Une affaire qui intervient dans un siècle de transition
V CONCLUSION
1 - Le symbole de l’intolérance religieuse et des affres judiciaires de l’Ancien Régime
2 - Le symbole du mal d’une justice sous influence religieuse
3 - Un scandale qui mettra en évidence la nécessité d’une justice laïque
4 - Le début du rôle progressiste des philosophes et des intellectuels dans les affaires sociales
ORA ET LABORA
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Document 1 : Portrait de Jean Calas.
Document 2 : Voltaire recevant la famille Calas.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1000-129 : “Voltaire et lʼaffaire Calas“ - 04/11/2005 - page 4
Document 3 : Un exemple de la mobilisation que fit Voltaire parmis ses relations.
À monsieur le comte d'Argental
À Ferney, 27 mars 1762
Vous me demanderez peut-être, mes divins anges, pourquoi je m'intéresse si fort à ce
Calas, qu'on a roué ; c'est que je suis homme, c'est que je vois tous les étrangers
indignés, c'est que tous vos officiers suisses protestants disent qu'ils ne combattront pas
de grand cœur pour une nation qui fait rouer leurs frères sans aucune preuve.
Je me suis trompé sur le nombre des juges, dans ma lettre à M. de La Marche. Ils étaient
treize, cinq ont constamment déclaré Calas innocent. S'il avait eu une voix de plus en sa
faveur, il était absous. À quoi tient donc la vie des hommes ? à quoi tiennent les plus
horribles supplices ? Quoi ! parce qu'il ne s'est pas trouvé un sixième juge raisonnable,
on aura fait rouer un père de famille ! on l'aura accusé d'avoir pendu son propre fils,
tandis que ses quatre autres enfants crient qu'il était le meilleur des pères ! Le
témoignage de la conscience de cet infortuné ne prévaut-il pas sur l'illusion de huit juges,
animés par une confrérie de pénitents blancs qui a soulevé les esprits de Toulouse contre
un calviniste ? Ce pauvre homme criait sur la roue qu'il était innocent; il pardonnait à ses
juges, il pleurait son fils auquel on prétendait qu'il avait donné la mort. Un dominicain, qui
l'assistait d'office sur l'échafaud, dit qu'il voudrait mourir aussi saintement qu'il est mort. Il
ne m'appartient pas de condamner le parlement de Toulouse ; mais enfin il n'y a eu
aucun témoin oculaire ; le fanatisme du peuple a pu passer jusqu'à des juges prévenus.
Plusieurs d'entre eux étaient pénitents blancs ; ils peuvent s'être trompés. N'est-il pas de
la justice du roi et de sa prudence de se faire au moins représenter les motifs de l'arrêt ?
Cette seule démarche consolerait tous les protestants de l'Europe, et apaiserait leurs
clameurs. Avons-nous besoin de nous rendre odieux ? ne pourriez-vous pas engager M.
le comte de Choiseul à s'informer de cette horrible aventure qui déshonore la nature
humaine, soit que Calas soit coupable, soit qu'il soit innocent ? Il y a certainement, d'un
côté ou d'un autre, un fanatisme horrible ; et il est utile d'approfondir la vérité. Mille
tendres respects à mes anges. Voltaire (1694 - 1778)
Lettre au comte d'Argenta
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