Chapitre I Le droit et l`activité économique

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Du même auteur :
Coopération – Monnaie et Stratégie du Développement ACP
Tome I : Coopération Financière et Technique ACP
Tome II : L’Euro : Une Politique Monétaire Commune
Tome III : La Stratégie du Développement ACP
Ed. Presses Universitaires de Septentrion. France, Lille 1999.
La Protection des Libertés Publiques :
Comparaison des systèmes Français et Anglo-saxons
Ed. L’Harmattan, France, Paris 2002.
L’Afrique doit-elle avoir peur de la mondialisation ?
Approche géopolitique du développement durable
Ed. L’Harmattan, France, Paris 2005.
Quelle démocratie pour l’Afrique ?
Pouvoir – Ethique et Gouvernance
Ed. L’Harmattan, France, Paris 2007
Crise de l’Etat en Afrique et modernité politique en question
Ed. L’Harmattan, France, Paris 2009.
République – Religion et Laïcité :
De l’humanisme aux droits de l’homme
Ed. L’Harmattan, France, Paris 2010.
Droit économique du marché :
– Concurrence – Distribution et Consommation.
Ed. Edilivre, France, Paris 2012
Théorie des relations internationales : Quelle diplomatie économique ?
(Publication en cours).
Les infractions spécifiques au droit des affaires dans la modernité en
question. (Thèse en cours). Doctorant en droit des affaires et science de
gestion au CNAM. Laboratoire LISE.
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Introduction
L’entreprise est une entité économique caractérisée, en droit, par
l’absence de personnalité juridique. Il existe cependant de multiples types
d’entreprises.
Comment le droit appréhende-t-il cette réalité ?
L’entreprise n’a pas de définition juridique, mais le droit s’y intéresse et
la caractérise.
Le droit ne donne pas de définition de l’entreprise. Il reconnaît
uniquement la personnalité juridique (C’est-à-dire personne physique ou
personne morale) et les échanges commerciaux grâce aux contrats.
Plus couramment, il reconnaît plutôt la société qui elle, est constituée
par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter
à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de
volonté d’une seule personne. Les associés s’engagent à contribuer aux
pertes (art. 1832 du C.C). En cas de doute sur une organisation (entreprise
non déclarée par exemple), la jurisprudence examine si les caractéristiques
de l’organisation satisfont aux différents critères ci-dessus.
Les nouvelles règles de gouvernance d’entreprise imposent aux
directions juridiques une maîtrise aussi parfaite que possible de leurs
engagements, de leurs risques, de leurs litiges … et par conséquent,
augmentent considérablement leur charge de travail.
De plus, le monde économique se « juridicise » de plus en plus, les
réglementations deviennent de plus en plus complexes, et
l’internationalisation de l’économie multiplie la diversité des règles
juridiques applicables ce qui rend de plus en plus difficile la tâche des
juristes d’entreprise qui sont avant tout des généralistes.
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La gestion juridique d’entreprise se veut une nouvelle approche qui vise
le développement d’un savoir-faire et d’une instrumentation commune, à
l’intention des hommes d’affaires et des juristes, permettant à ceux-ci
d’effectuer, à l’intérieur de leur sphère de compétence, le suivi juridique
des activités d’une entreprise. Ce suivi juridique impliquant d’une part,
l’identification rapide, par les hommes d’affaires, d’un besoin juridique et,
d’autre part, la fourniture, par le juriste, d’une prestation/solution apte à
répondre à ce besoin en temps opportun.
Partant du principe que la personne la mieux placée pour identifier un
besoin juridique potentiel soit le cadre ou le dirigeant, qui initie ou qui
participe à un processus d’affaires et que les juristes doivent davantage
s’adapter aux besoins des entreprises qu’ils desservent, nous croyons que
le moment est venu où il faut doter les gens d’affaires, ainsi que les juristes
de compétences en gestion juridique d’entreprise.
À cette fin, il faut éduquer et outiller ceux-ci de façon à ce que, d’un
côté, les gens d’affaires puissent pratiquer la veille juridique en simultané à
toutes les étapes d’un processus d’affaires et, de l’autre côté, que les
juristes puissent développer des prestations/solutions mieux adaptées au
processus d’affaires.
En mettant un tel bagage à la disposition des cadres et des dirigeants,
cela permet à ces personnes de devenir à la fois de bonnes antennes :
réceptrices, capables de capter sur le terrain les premiers signes d’un
besoin juridique et émettrices, capables de transmettre les bonnes
informations au juriste appelé à fournir la bonne prestation/solution à ce
besoin.
L’entreprise est soumise à un cadre juridique de plus en plus complexe,
qui impacte toutes ses fonctions qui exigent la sécurité juridique.
En France, la forme juridique d’une entreprise est un des éléments de
son statut. C’est une des données qu’on retrouvera dans l’extrait K-bis qui
décrit les principales caractéristiques d’une entreprise.
Cette notion diffère de celle de statut juridique (qui répond à un
ensemble de textes qui règlent la situation d’un groupe d’individus, leurs
droits, leurs obligations). Le droit de la concurrence ne tient pas compte de
la forme juridique de l’entreprise, mais cette forme aura un impact sur les
droits et devoirs des dirigeants, éventuels actionnaires ou filiales, etc.
C’est aussi un des critères permettant de catégoriser une entreprise, les
autres pouvant être par exemple leur taille, ou leur appartenance au Secteur
primaire, secondaire ou tertiaire, quaternaire (recherche, développement et
information)leur caractère local ou multinational, le fait qu’elles soient ou
non cotées en bourse, publiques ou privées, à but lucratif ou non, solidaire,
d’insertion, etc.
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Devant l’ampleur et la complexité sans cesse croissantes des lois et des
règlements qui les régissent, les entreprises s’exposent à des risques
juridiques accrus qui compliquent de nombreux processus d’affaires et
parfois même leur propre existence.
En effet, le point de départ d’une gestion efficace de tous ses risques
juridiques doit, selon nous, prendre la forme d’un système de rangement
apte à permettre une veille juridique continue permettant de les identifier,
évaluer et contrôler, le cas échéant, en temps opportun. Dans la présente
étude, nous souhaitons aborder brièvement : le sujet de l’environnement
juridique, le cadre juridique de l’entreprise, le droit de l’entreprise,
l’entreprise en difficultés et la modernisation économique.
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Developpement
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PREMIERE PARTIE
L’environnement juridique de l’entreprise
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Le droit de l’environnement : concerne l’étude ou l’élaboration de
règles juridiques visant la compréhension, la protection, l’utilisation, la
gestion ou la restauration de l’environnement sous toutes ses formesterrestres, aquatiques et marines, naturelles et culturelles, voire nonterrestres (droit spatial).
C’est un droit technique et complexe, local et global (européen, droit de
la mer, international…) en pleine expansion, dont les champs tendent à se
densifier au fur et à mesure des avancées sociales, scientifiques et
techniques.
Il est dans un nombre croissant de pays matérialisé dans un code de
l’environnement, mais sans juridiction spécialisée à ce jour (il n’y a pas de
juge de l’environnement, comme il peut y avoir un juge à l’enfance, ou une
spécialité criminelle, anti-terroriste, etc.).
Les juges et les cours de justices s’appuient sur des experts agréés, et
des laboratoires également agréés. Dans certains pays il existe des services
de polices, douanes ou garde-côte ayant une spécialité environnement.
Le droit de l’environnement est un droit fondamental et transversal. Le
droit à un environnement sain est très récent dans la culture moderne (il
s’est surtout développé dans les années 1970). Ce droit est enchâssé dans la
charte des droits de quelques pays industrialisés. Il s’applique à de
nombreux secteurs de l’environnement biophysique et humain. Développé
à différentes échelles et systèmes juridiques, fruit d’une histoire spécifique,
le droit de l’environnement couvre la hiérarchie des normes notamment en
droit international, en droit communautaire et en droit national voire local.
L’environnement de l’entreprise est l’ensemble des éléments externes
susceptibles d’influencer son activité et son équilibre.
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L’environnement de l’entreprise
Le macro environnement : est composé des forces sociétales
(démographique, économique, écologique, technologique, politique,
socioculturelle) sur lesquelles une entreprise a peu de pouvoir et qui
influent sur son activité et son équilibre.
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L’environnement démographique : est composé des conditions
extérieures à une organisation et relatives à la taille, à la distribution, à la
densité, à l’âge, au sexe, à l’ethnie, à l’occupation et aux comportements
des populations humaines susceptibles d’influer sur la mise en marché de
certains produits.
L’environnement démographique :
– Quelques tendances actuelles :
– le vieillissement de la population ;
– les déplacements géographiques ;
– la pluralité ethnique.
Déterminent quelles populations auxquelles l’entreprise aura affaire
comme main d’œuvre et comme clientèle.
L’environnement économique : est composé des conditions
extérieures à une organisation et relatives à :
– la production de biens (ressources naturelles, travail, capital),
– la circulation des capitaux (monnaie, crédit, bourse),
– la répartition des ressources (emploi, pouvoir d’achat),
– la consommation de produits (styles de vie, comportements d’achat),
– la richesse collective qui est susceptible d’influer sur la mise en
marché de produits et de services.
L’environnement technologique :
– Quelques tendances actuelles :
– le rythme accéléré des changements ;
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– des possibilités illimitées ;
– la faiblesse des budgets consacrés à la recherche et au développement.
L’environnement écologique : est composé des conditions extérieures
à une organisation et relatives aux milieux où vivent les êtres vivants, aux
rapports de ces êtres avec leur milieu et à l’exploitation des ressources
naturelles nécessaire à l’activité économique et susceptible de menacer ce
rapport.
– Quelques tendances actuelles :
– la pénurie des ressources naturelles ;
– l’augmentation des coûts énergétiques ;
– l’accroissement du taux de pollution ;
– l’intervention gouvernementale.
L’entreprise doit :
– mesurer sa performance sur le respect des lois environnementales ;
– prévoir les coûts écologiques avant qu’ils n’arrivent ;
– étudier l’effet de ses produits sur l’environnement ;
– mettre ses ressources à contribution.
On parle de plus en plus de l’investissement socialement responsable.
L’environnement technologique : est composé des conditions
extérieures à une organisation et relatives aux progrès technologiques
susceptibles d’influer sur la création et le développement de produits.
L’environnement politique : est composé des conditions extérieures à
une organisation et relatives :
– à la réglementation gouvernementale,
– au climat politique,
– à la force des groupes de pression, qui sont susceptibles de fixer des
limites à la conduite des affaires et des individus dans une société.
L’environnement socioculturel : est composé des conditions
extérieures à une organisation et relatives aux institutions et aux forces qui
sont susceptibles d’influencer les croyances, les attitudes, les
comportements et les valeurs d’une société.
Il comprend les modes de vie, les valeurs morales, les courants de
pensées de la société qui influencent les besoins économiques de la
clientèle de l’entreprise.
L’environnement institutionnel et juridique :
L’ensemble des règles du jeu que l’entreprise devra respecter
(réglementation fiscale, commerciale, sociale…) la politique économique
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menée par les pouvoirs publics modifie les données du calcul économique
de l’entreprise.
Les menaces et les opportunités :
Une menace résulte d’une tendance défavorable du macro
environnement qui peut conduire, si aucune mesure corrective n’est prise, à
la stagnation, à l’abandon forcé d’un produit ou même à la fermeture de
l’entreprise.
Une opportunité résulte d’une tendance favorable du macro
environnement qui peut se traduire par un nouveau champ d’actions
commerciales dans lequel une entreprise compte bénéficier d’un avantage
concurrentiel.
Certains éléments sont des données qui s’imposent à l’entreprise : ce
sont des contraintes d’environnement.
L’incertitude caractérise l’environnement :
L’entreprise, pour être en phase avec son environnement, doit souvent
anticiper l’évolution de celui-ci.
L’effort de prévision repose sur la pratique de la veille commerciale et
technologique.
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Chapitre I
Le droit et l’activité économique
L’objectif de toute économie, c’est la satisfaction des besoins
individuels et collectifs. Pour fonctionner de façon harmonieuse, l’activité
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économique a besoin d’être cadrée et réglementée .
I. Le droit, cadre et instrument de l’activité économique
1. Le cadre de l’activité économique
Le droit : organise et réglemente les rapports économiques afin de
permettre l’appropriation et l’usage des facteurs de production, des
produits finis et des services. Il fournit un cadre juridique pour les
échanges réalisés par les acteurs économiques.
Il permet à l’État de réguler l’activité économique par le contrôle de la
libre concurrence et par des interventions pour la satisfaction de l’intérêt
collectif.
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Biens collectifs : Biens ou services produits par l’État et destinés à satisfaire les besoins
collectifs. Ces biens sont accessibles à tous gratuitement ou à un coût modéré.
État : Personne morale de droit public titulaire du pouvoir issu du peuple et qui
représente l’intérêt général.
Intérêt général : C’est le bien commun de la collectivité. L’intérêt général est supérieur à
la somme des intérêts particuliers de chaque individu dans la mesure où certains sujets
n’intéressent que la collectivité (routes, éducation, justice, police, armée…).
Libertés publiques économiques : Droits reconnus aux différents agents économiques et
protégés par l’État et les tribunaux.
Redistribution : Mécanisme mis en place par l’État et les organismes de sécurité sociale,
dont le but est le partage plus équitable des richesses.
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2. Les libertés économiques
Dans un système économique libéral, des principes fondamentaux
doivent garantir le libre fonctionnement de l’économie : ce sont les
libertés publiques économiques.
Celles-ci sont protégées par les textes juridiques les plus importants
(Constitution, Déclaration des droits de l’homme de 1789, traité de Rome).
Il s’agit notamment de la liberté du commerce et de l’industrie (liberté
d’entreprendre, liberté de concurrence…), et du droit de propriété.
II. L’activité économique soumise au droit
1. La protection des acteurs économiques
Le fonctionnement de l’économie génère naturellement des inégalités.
Le rôle du droit est de préserver un bien-être social conforme aux attentes
de la collectivité en rétablissant une certaine égalité dans les rapports entre
les différents acteurs économiques.
Le droit est alors un instrument de protection : droit du travail pour le
salarié, droit de la consommation pour le consommateur, redistribution et
protection sociale pour tous.
2. La protection de l’intérêt général
Dans une économie libérale, les échanges ont pour objectif la
satisfaction des intérêts particuliers des acteurs économiques.
Le droit représente aussi l’intérêt général, c’est-à-dire qu’il a vocation à
s’appliquer dans les rapports économiques et à orienter, voire à imposer,
des comportements lorsque l’intérêt de la collectivité l’exige. Il en est
ainsi, par exemple, en matière d’écologie ou de santé publique.
Enfin, le droit économique est une branche du droit qui rassemble
l’ensemble de la réglementation concernant les rapports économiques.
C’est un droit transversal qui recoupe le droit fiscal, le droit comptable, le
droit de la concurrence, le droit des affaires…
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SECTION I
LES POUVOIRS PUBLICS ECONOMIQUES
La Constitution est un texte fondateur et fondamental de la République.
Il contient les grands principes concernant l’organisation et l’exercice du
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pouvoir de l’État .
I. Les pouvoirs publics centraux
1. Le pouvoir exécutif
Le pouvoir exécutif central est réglementé par la Constitution de la Ve
République.
Il est constitué du président de la République (élu pour cinq ans au
suffrage universel direct), qui dispose de pouvoirs généraux (gardien de la
Constitution…), de pouvoirs ordinaires (promulgation des lois…) et de
pouvoirs extraordinaires (dissolution de l’Assemblée nationale…), et du
gouvernement, qui conduit et détermine la politique de la Nation (il
possède l’initiative des lois), peut agir en matière fiscale (loi de finances)
et intervenir dans le secteur public (nationalisation/privatisation).
2. Le pouvoir législatif
Le Parlement comprend l’Assemblée nationale (577 députés élus pour
cinq ans) et le Sénat (321 sénateurs élus pour neuf ans).
Il détermine les dispositions générales de la vie économique (droit du
travail ou droit de la propriété) et collabore étroitement avec le
gouvernement dans le cadre d’application général des dispositions
économiques et sociales.
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Décentralisation : Mode d’administration qui consiste à permettre à un niveau
hiérarchique inférieur de s’administrer lui-même grâce à des structures propres sous
contrôle de l’autorité hiérarchique supérieure.
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes (DGCCRF) : « Police » des fraudes en matière commerciale.
Pouvoir exécutif : Pouvoir en charge de faire appliquer les lois. Il est exercé par le
président de la République et le gouvernement.
Pouvoir législatif : Pouvoir en charge d’élaborer et de voter les lois. Il est exercé par le
Parlement.
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II. Les pouvoirs publics locaux
1. La décentralisation
Votées en 1982, les lois de décentralisation ont entraîné un transfert de
compétences de l’exécutif au niveau de la commune (36 749 communes),
du département (100 départements) et de la région (26 régions).
Considérée au départ comme une simple délégation de pouvoirs
administratifs, cette réforme accorde aux collectivités locales une plus
grande autonomie fiscale, en permettant aux élus locaux de réformer le
taux de la taxe professionnelle.
2. Leur rôle économique et social
Les niveaux de compétence en matière économique et sociale diffèrent
selon les collectivités locales :
Communes : octroi d’aides ou d’indemnisation aux particuliers… ;
Départements : octroi d’aides sociales, réinsertion… ;
Régions : versement de primes à la création d’entreprises.
3. Les organes administratifs économiques
Enfin, Il existe d’autres organes administratifs de pouvoir destinés à
réguler l’activité économique. On distingue l’inspection du travail, le
Conseil de la concurrence, l’Autorité des marchés financiers (AMF), la
DGCCRF et la Commission de sécurité des consommateurs.
SECTION II
LES POUVOIRS PRIVES ECONOMIQUES
L’Ordre professionnel est un groupement professionnel ayant la
personnalité juridique, auquel les membres de la profession sont
obligatoirement affiliés et qui bénéficie de prérogatives de puissance
publique telles que le pouvoir réglementaire et le pouvoir disciplinaire.
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