EVIDENCE

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Jean-François COCTEAU
EVIDENCE
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Poètes des cinq continents
En hommage à Geneviève Clancy qui l’a dirigée de 1995 à 2005.
La collection est actuellement dirigée par
Philippe Tancelin et Emmanuelle Moysan
La collection Poètes des cinq continents non seulement
révèle les voix prometteuses de jeunes poètes mais atteste
de la présence de poètes qui feront sans doute date dans la
poésie francophone. Cette collection dévoile un espace
d’ouverture où tant la pluralité que la qualité du traitement
de la langue prennent place. Elle publie une quarantaine de
titres par an.
Déjà parus
579 – Philippe TANCELIN, Poet(h)ique de l'Urgence
(regards croisés), 2013.
578 – Carlos ALVARADO-LARROUCAU, Des cours
d’eau, 2013.
577 – Théodore Mann, Terminaisons, 2013.
576 – Enán BURGOS, À l’aube du sacré, 2013.
575 – Georges MAVOUBA-SOKATE, Libertés d'oiseaux
et de pierres vives, 2013.
574 – Monique OBLIN-GOALOU, Résonances, 2013.
573 – Damien BERDOT, Le Livre des sacrifices de Valère
Méziers, 2013.
572 – Véronique BRUNET, Voyage poétique au nord du
Chili, 2013.
571 – Sali BASHOTA, Allume la lumière magique, 2012.
570 – Pascal FAUVEL, Un bleu de poche, 2012.
569 – Grégoire LOISEAU, Les attractions, 2012.
568 – Stella VINITCHI RADULESCU, À l’écoute des
ombres, 2012.
567 – Nina ŽIVANČEVIĆ, L’amour n’est qu’un mot,
2012.
Jean-François COCTEAU
EVIDENCE
Du même auteur
-
Présence Verticale, L’Harmattan 2007.
Entre silence et lumière, L’Harmattan 2008.
Emois, L’Harmattan 2009.
Promesses, L’Harmattan 2011.
© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[email protected]
[email protected]
ISBN : 978-2-343-00538-6
EAN : 9782343005386
Une évidence,
comme une rencontre.
Ta main a pris la lumière de mon corps
Nos ombres se sont confondues
- Le temps au ralenti Imperceptiblement,
comme une évidence.
7
Il n’est rien en son pays
- qu’une étincelle une réverbération sur une rive
une attente prolongée
un baptême inachevé.
8
Une barque. Une proue égraine l’eau d’un lac
immobile
Chaque goutte est une perle dans le filet du pêcheur
Chaque proie se laisse capturer pour nourrir l’espoir
Un espoir partagé par un peuple assoiffé.
9
Demain, un autre détour
une autre mer
une nouvelle pêche partagée
Autres émois à la table des rois
Au gré d’une fuite programmée
le retour d’un disciple.
10
Qui
jette ses filets
dans les eaux saumâtres
Qui
racle la suie du joug
pour enduire son corps
Qui
part en fumée
et revient nimber les âmes
Qui
écoute les mots de la trahison
pénétrer la gorge du pardon
Qui
ourle de lumière
les jours sans liberté
Qui
remise les voix des aimés
dans l’espoir de la résurrection.
11
Tu étais absent lorsque je suis arrivé
Ton linge étendu sur une pierre séchait dans le jardin
D’autres sont venus après le jour
L’attente s’est couchée avec notre fatigue
Nous ignorions que ta nuit allait nourrir notre vie.
12
Il a marché sur la mort comme si cela allait de soi
Comme si un miracle pouvait abolir les croyances
Comme si l’avenir pouvait lui être dit
Sans qu’il ne puisse jamais le vivre.
13
Le froid a engourdi la parole,
le silence est incertain
Nul n’a prémédité son départ
La nuit continue d’enfanter le jour
et l’aube réclame son dû
Les hommes ont fui,
personne ne les blâme
Il reste un père
qui va tenter l’impossible
La vie de nouveau.
14
Ton visage s’est effacé de ma mémoire
L’angoisse est devenue compagne
Plus un mot ne me quittait sans se briser
sur la pierre du souvenir
Je n’étais plus un messager.
15
Où est Dieu dans les signes
Une marche sur le sable
Des vagues déferlantes qui avalent mes empreintes
Un verbe distinct : Marche
Un après midi lumineux
Un péché qui s’ignore
De l’argent qui s’envole
Deux soleils brûlent mes paumes
Un papier blanc
Une encre fraîche
Des mots qui s’animent et me parlent de toi
L’écriture comme un pont.
16
Que le silence épelle les lettres égarées, qu’il élucide
le brouillard des mots déraisonnés, que son haleine
dévêtisse le verbe de Dieu.
La bouche décousue,
l’homme enfantera la langue d’or de toute unicité.
17
La forge du langage brûle les mots
Quelques fragments luminescents
éclaboussent le sol
La chaleur dissuade la transgression
Sa bouche éclaire mon silence.
18
Ecrire un poème
puis gommer les mots
un à un
Reste une trace d’usure
Aboutissement de la parole retranscrite
Seul soupçon de preuve
que nos vies poncent le mur
de ton royaume.
19
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