dossier concours résistance 3ème 4 - Collège Saint

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Résister par l'art et la littérature
Concours de la Résistance 2015-2016
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Source des illustrations de couverture, tirées des oeuvres de :
Charlotte Salomon , Gouache, 1940-42, dans son œuvre : Vie ? Ou théâtre ?
Sammlung Jüdisches Historisches Museum, Amsterdam (en haut à gauche, à
droite au centre)
Félix Nussbaum, autoportrait dans le camp, 1940, New York, Neue Galerie (en
bas à gauche)
Robert Houlgatte, copie des dessins aimablement prêtée par M. Marinet, ancien
résistant (en bas au centre)
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Résister par l'art et la littérature
Le journal d'un infirmier.
Concours de la Résistance 2015-2016
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03 février 1942, Bourg-en Bresse, France.
Je m'appelle Frédéric. Mes amis m'appellent Fred. Mon père est allemand,
ma mère française, et en ces temps de guerre ce n'est pas toujours facile de
trouver son équilibre entre ces deux origines. Ici, en France où je vis,
l'occupation allemande est de plus en plus présente et la pénurie de plus en
plus forte, la discorde est en train de nous diviser et les allemands en profitent
pour affirmer leur autorité.
Je crains de ne devoir partir pour l'Angleterre en abandonnant tous mes
proches à leur sort. Je viens d'obtenir mon diplôme d'état d'infirmier, et vais
me mettre au service des résistants.
17 février 1942
On me surveille, je dois partir de toute urgence pour l ’Angleterre avant que
les boches ne m'attrapent et ne m'emmènent dans un de leurs soi-disant camps
de travail dont personne ne revient jamais.
26 février 1942, Angleterre.
Je suis arrivé en Angleterre où j'ai rencontré un certain Paul Eluard qui est
en pleine écriture d'un poème sur sa femme ayant pour titre « Une seule
pensée ». Il a l'air désemparé et perdu dans ce nouveau lieu.
25 mars 1942
Ces derniers temps je n'ai pu écrire beaucoup car les résistants m'ont
questionné pour pouvoir déterminer si j'étais une menace potentielle.
Les résultats sont plutôt satisfaisants car ils ne m'ont pas encore renvoyé en
France.
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03 avril 1942
En cette sainte journée d'avril, le dénommé Paul Eluard a fini son fameux
poème qu'il dédie finalement à la liberté, citant des lieux réels ou pas où il
écrit le mot « liberté ».
Le poème de cet homme m'a ému et m'a appris que tous les lieux sont beaux
du moment que l'on choisit d'y être et donc que l'on est libre.
Voici quelques passages :
«Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l ’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom
Sur les champs sur l ’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l ’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom »
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09 avril 1942
Le poème d' Eluard a été largué en France occupée quelques jours plus tôt.
Le but de cette action est de remotiver les troupes en leur montrant que tout
espoir n'est pas vain et que tout acte de résistance est fortement conseillé pour
libérer la France des troupes allemandes.
Cela me rappelle un livre que j'ai lu il n'y a
guère longtemps : « Le silence de la mer »,
écrit par Vercors avec Pierre de Lescure en
1941. L'auteur a pris le pseudonyme de
« Vercors » quand il est entré dans la
résistance.
Vercors
Ce livre raconte l'histoire d'une famille française qui
s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été
obligée de loger. C'est un plaidoyer implacable contre la
barbarie hitlérienne. Il nous montre qu'on peut s'opposer
à l'ennemi autrement que par les armes.
C'est impressionnant d'être arrivé à publier ce livre en temps de guerre, (aux
éditions de Minuits, édition clandestine, fondée en 1942 par Vercors et
Pierre de Lescure, qui édite notamment des livres communistes).
La parution du « Silence de la mer » fait une forte impression chez les
résistants.
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Je me souviens que dans le livre, le soldat allemand disait toujours « Je sais
que si j'étais à la place des français , je ne lui aurais pas répondu car je suis
contre les nazis. »
Les français s'habituent à sa présence et ils sont même déçus quand il n'est
pas là.
Une phrase m'a interpellé : alors que l'officier était absent, l'oncle pensait :
« L'avouerai-je ? Cette absence ne me laissait pas l'esprit en repos. Je
pensais à lui, je ne sais pas jusqu'à quel point je n'éprouvais pas du regret,
de l'inquiétude. ». Mais peut-on faire la paix avec un homme seul ?
Je me rappelle aussi que l'officier allemand se changeait avant de frapper à la
porte de ses hôtes, sans doute pour ne pas apparaître en uniforme ennemi. Le
soldat montre qu'il respecte les français car il sait qu'ils n'apprécient pas
forcément sa présence.
« Je vous souhaite une bonne nuit », dit-il chaque soir avec courtoisie.
Cette lecture permet de résister à la tentation de considérer les allemands
comme des monstres.
Je pense que ce livre aura un grand avenir, car il est très intéressant et donne
une belle leçon de vie.
10 avril 1942
J'embarque sur un bateau de pêcheur en partance pour l'Allemagne. Je m'y rends
pour rencontrer un groupe d'étudiants en médecine à Münich, même si je sais
combien c'est dangereux de circuler au coeur de l'Allemagne nazie.
Je dis au revoir à l'Angleterre et à ses beaux paysages.
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04 Octobre 1942, Münich, Allemagne.
Aujourd'hui j'ai lu un tract de la Rose Blanche, cela m'a bouleversé mais à
l'heure actuelle, je ne peux rien faire pour les aider, je risquerais d'être
dénoncé.
Je lis et relis ce tract comme un automate, comme pour m'assurer que ces
personnes existent bel et bien.
« Il n'est rien de plus indigne d'un peuple civilisé que de se laisser, sans
résistance, régir par l'obscur bon plaisir d'une clique de despotes. Est-ce que
chaque Allemand honnête n'a pas honte aujourd'hui de son Gouvernement ?
Qui d'entre nous pressent quelle somme d'ignominie pèsera sur nous et sur nos
enfants, quand le bandeau qui maintenant nous aveugle, sera tombé, et qu'on
découvrira l'atrocité extrême de ces crimes ? Si le peuple allemand est déjà à
ce point corrompu et décadent, qu'il abandonne sans opposition, avec une
confiance insensée en un déterminisme contestable de l'histoire, ce que l'homme
possède de plus haut : le libre arbitre et la liberté, refusant de s'insérer dans le
cours de l'histoire pour la subordonner finalement à sa volonté ; s'il est devenu
une masse dénuée d'esprit, d'individualité, de courage, alors c'est lui-même qui
prépare sa ruine.
Le peuple allemand, selon Goethe, relève d'une essence tragique comparable à
celle des Grecs ou des Juifs. Aujourd'hui, il ressemble plutôt à un troupeau
d'hommes, lâches, sans volonté, obéissant à tous les maîtres, prêts à se laisser
mener à l'abîme. Ceci n'est qu'une apparence. Par un long système. Peu
d'hommes eurent le courage de dénoncer le mal ; ils ont voulu alerter l'opinion:
la mort fut leur seule récompense. de violation des consciences, on a obligé
chaque individu à se taire ou à mentir. Il y aura encore beaucoup à dire sur
le destin de ces héros.
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Si chacun attend que son voisin commence, nous verrons se rapprocher le jour
terrible de la vengeance. On aura jeté la dernière victime dans la gueule du
démon, sacrifice absurde, démon insatiable. Aussi faut-il que tout individu
prenne conscience de sa responsabilité en tant que membre de la civilisation
occidentale chrétienne ; qu'il se défende, en cette dernière heure, selon tous ses
moyens ; qu'il combatte ce fléau de l'humanité, le fascisme, ou tout autre
système de dictature semblable. Où que vous soyez, organisez une résistance
passive, — une Résistance —, et empêchez que cette grande machine de
guerre athée continue de fonctionner. Faites-le avant qu'il ne soit trop tard,
avant que nos dernières villes ne soient devenues un amoncellement de ruines,
comme Cologne, et que la jeunesse allemande ne disparaisse, immolée à la
démence d'un monstre. N'oubliez pas que chaque peuple mérite le
gouvernement qu'il supporte. »
Ce tract révèle la vraie face du Gouvernement « corrompu et décadent »,
« cette clique de despotes » qui nous manipule depuis le début en nous
cachant la vérité.
Je comprends et approuve les idées de la Rose Blanche. Il est important
que chaque individu prenne conscience de sa place dans la société, personne ne
devrait avoir à subir les idées et décisions d'un gouvernement qui abandonne
les libertés fondamentales. Je pense que le peuple doit se défendre, il doit
résister, il ne doit pas se laisser dominer. Si personne ne réagit, l'Allemagne
ne sera plus qu'une ruine, bombardée, détruite. Ce pays n'est plus celui de
mon père, moi je viens d'un pays où la liberté est primordiale. . Rester les
yeux clos n'est pas la bonne solution, faire comme si rien n'existait ne résout
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pas les problèmes, ils sont toujours là... J'espère que ce tract ouvrira les yeux
à bon nombre d'allemands. Si seulement je pouvais les aider...
1er Janvier 1943.
Nouvelle année. Nouveau départ mais pas vers le meilleur, je ne sais
combien de personnes sont décédées à ce jour, combien de familles fêtent-elles ce
nouvel an en pleurant leurs proches disparus ? Moi-même ne me réjouis pas
de ce nouvel an malheureux, mes amis juifs ont péri dans des camps et tout le
monde s'en désintéresse.
05 Février 1943.
La Rose Blanche a encore frappé. Ils ont distribué un sixième tract, celui-ci
parle de la défaite de Stalingrad. Il commence par « camarade étudiant »!
Et puis il y a la phrase « la stratégie géniale du soldat de deuxième classe
promu général des armées a conduit au 330 000 morts de Stalingrad.
Führer nous te remercions ! ». L'ironie de cette phrase fait apparaître une
esquisse de sourire sur mon visage. J'ai peur pour les membres de la Rose
Blanche, ils risquent tellement gros pour nous informer de ces atrocités. Je
prie avec ferveur pour qu'il ne leur arrive rien.
18 Février 1943.
C'est en larmes que j'écris aujourd'hui. Les membres de la Rose Blanche ont
été arrêtés à ce jour par la Gestapo. C'est à cause du concierge de leur lycée
qui les a dénoncés. La Rose Blanche montait tout en haut du bâtiment pour
lancer leurs tracts et c'est ce maudit concierge qui les a dénoncés ! Je ne peux
retenir mes larmes. Sophie Scholl et son frère Hans faisaient partie de la
Rose Blanche. Sophie, Sophie, cette fille si douce, si calme et si courageuse
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en même-temps, Sophie que j'avais tant côtoyée et admirée. Maintenant
Sophie n'est plus, rien vraiment rien ne me retient plus ici. Je compte
déménager de cet enfer pendant que je le peux encore, même si circuler devient
de plus en plus compliqué. Mon cahier est désormais trempé de larmes pour
de jeunes personnes qui valaient mieux qu'une seule grande personne qui se
fait appeler le Führer. Führer qui a ruiné leur vie et l ’existence de leur
famille.
11 Mars 1943, Belgique.
Après avoir traversé la frontière allemande, je prends le train pour Bruxelles.
Après une bonne heure de trajet, j'arrive au dernier point de contrôle avant
cette ville. Je ne me sens pas très bien, j'ai peur que les allemands me
demandent de descendre et m’arrêtent. Un soldat s'approche de moi et il me
demande en allemand mes papiers, je les lui donne. Il jette un œil rapide et
me les rend puis il repart contrôler quelqu'un d'autre. Dehors, je vois
plusieurs personnes, probablement des juifs, personne ne les reverra plus
jamais...
Nous arrivons à la gare de Bruxelles, la ville où est situé le centre de
commandement de l'armée allemande. Il va falloir que je sois prudent .
30 Mars 1943, Bruxelles,
Belgique.
Aujourd'hui j'ai rencontré le peintre du
nom de Félix Nussbaum. Nous
nous sommes rencontrés dans la rue ce
matin car il est venu m'aider après
une chute dans les escaliers. Par la
suite nous avons longuement discuté.
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Autoportrait au passeport juif, Félix Nussbaum,
1943, Osnabrück, Allemagne
Cependant j'ai commencé à me poser des questions, autour de moi, tout le
monde me regardait avec l'air méprisant. Il m'a donc invité à poursuivre la
conversation chez lui. Notre discussion portait sur un
tableau d'un prétendu juif même si je savais que c'était bien un autoportrait.
On y lisait la peur la plus intense du peintre, celle de ne pas être libre. Ce
tableau ne faisait que renforcer ma volonté de rester dans la Résistance car
en voyant la souffrance des personnes qu'il a représentées, je me suis rendu
compte de la cruauté du régime Nazi.
« Si je meurs, ne laisse pas mes peintures sombrer avec moi, montre les aux
hommes » c'est ce que m'a dit Nussbaum lorsqu'il m'a donné une copie de
son autoportrait dans le train. Je n'ai pu m’empêcher de regarder : ce tableau
me donne l'impression qu'il existe encore une lueur d'espoir dans ce monde
déchiré par la guerre... L'art, en témoignant, permettra je l'espère de ne
jamais revivre les mêmes tragédies.
02 Avril 1943
Il est temps pour moi de quitter la Belgique, il faut que je prenne le train
pour Bourg-en Bresse pour retrouver ma famille et je redoute ce moment car
les allemands surveillent toutes les personnes qui sortent de la ville pour se
rendre en France et je ne sais pas quand mon contact et moi avons rendezvous.
04 Avril 1943
Alors que je prenais un taxi pour la ville frontalière de Tournai, je regardais
ma carte quand je me suis rendu compte que la voiture ralentissait. Je
regardais par la fenêtre et j'ai vu que nous passions un point de contrôle
allemand. Mon cœur s'est mis à battre à toute vitesse alors que des officiers
SS regardaient les papiers du chauffeur, et après un moment de concertation,
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les contrôleurs nous ont laissé passer.
Je suis arrivé à Tournai, j'ai commencé par regarder autour de moi pour
savoir qui était la personne chargée de me faire passer en France.
J'ai regardé ma carte pour me rendre au lieu où mon contact et moi avions
rendez-vous je me suis alors rendu dans un petit bar dans le centre ville et c'est
à ce moment-là qu'un homme habillé en noir et portant un chapeau beige s'est
levé, mon cœur s'est emballé car il ressemblait fort à un membre de la
Gestapo. Il s'est approché de moi et m'a dit avec un fort accent allemand :
«Monsieur Fred ?»
J'ai répondu en faisant un signe de la tête et l'homme m'a dit alors :
«J'espère que vous êtes prêt, nous partons dans deux heures.»
Plus tard j'ai retrouvé l'homme au même endroit, le soleil s'est couché et nous
avons pris la route pour Lille, de là, nous prendrons un train pour Paris puis
Lyon et je finirai par Bourg-en Bresse.
12 Juin 1943, Bourg-en Bresse, France.
Aujourd'hui, manifestation organisée à Bourg : un professeur d'un de mes
amis du lycée Lalande m'a incité très subtilement à venir, j'ai compris son
message et je sais qu'il est de notre côté, celui de la liberté, lors de cette
manifestation, je me suis fait très discret, par peur. Et j'ai eu raison car le
proviseur était là, à faire une liste des élèves gaullistes et des sympathisants,
il était accompagné d'un homme appartenant à la Milice, il avait l'air
dangereux, et par peur d'un carnage je suis rentré chez moi.
13 juin 1943
Ce matin, les élèves qui ont participé à la manifestation d'hier ont été accusés
en public et dévisagés par la moitié de l'établissement, j'ai peur car il y a de
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plus en plus de contrôles d'identité à Bourg, et de plus en plus de
dénonciations. J'ai très peur. Ma famille et moi avons décidé de partir dans
le sud chez nos grands parents à la fin de l'année scolaire de ma soeur. Je
n'écrirai plus désormais, je suis très confus et ce sera une longue période de
réflexion intérieure pour moi.
18 Juin 1943
Il y a quelques secondes, j'ai entendu un étrange sifflement dans la forêt du
col de Richemont. C'est pourquoi je reprends ma plume sans tarder.
Deux hommes d'apparence ouvrière, ils semblaient excédés, ils couraient, il
semblait y avoir un rassemblement.
J'avoue avoir eu peur et être rentré chez moi, je ne sais pas quoi penser.
J'en ai parlé à un ami et il m'a dit que c'était une sorte de chant, qui
remonte le moral des troupes, mais
je n'en sais pas vraiment plus.
Ca ne me suffisait pas, je voulais
en savoir plus, mon ami m'a donc
proposé d'aller voir une de ses
connaissances bien informée :
Billie Jean.
19 juin 1943
Aujourd'hui j'ai rencontré ce
fameux Billie Jean dans une cave
non loin de là où j’habite, j'avais
tellement de questions à lui poser.
Tout d'abord il m'a dit que le
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sifflement était à la base un chant inventé par Anna Marly et traduit en
français par Joseph Kessel et Maurice Druon, qui met en évidence la
résistance et la volonté de libérer le pays.
Il est utilisé par les prisonniers et les condamnés à mort avant leur exécution,
il y a beaucoup de paroles parlant d'amis pour les mettre dans un contexte
presque familier, ils se sentent touchés directement, c'est aussi une manière de
présenter anonymement la Résistance.
25 Septembre 1943 , Fréjus, France.
Aujourd'hui nous habitons dans le Var chez mes grands-parents, c'est dans le
sud de la France. Ils habitent à la campagne, ce sera plus facile pour se
ravitailler.
Un peu après notre arrivée, j'ai vu ceci placardé sur un mur et je l'ai pris.
tract de résistance d'inspiration communiste. Archives départementales du Var
Cette lecture me conforte dans l'idée qu'il ne faut jamais lâcher prise, ne
jamais perdre la foi en ce que nous croyons le plus important et le plus juste.
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15 octobre 1943
En explorant la grande maison de mes grands-parents, j'ai découvert dans le
grenier un coffre. Je me suis approché, je l'ai ouvert et j'ai trouvé un ensemble
disparate de tracts de résistants. J'en ai pris deux au hasard.
J'inspecte en premier un poème :
Aimons et admirons le chancelier Hitler
l'éternel Angleterre est indigne de vivre
maudissons, écrasons le peuple d'outre-mer
le nazi sur la terre sera seul à survivre
soyons donc le soutien du Führer allemand
des bons navigateurs finira l’odyssée
à eux seuls appartient un juste châtiment
la palme du vainqueur attend la croix gammée
Lorsque je le lis pour la première fois, j'appelle mon grand-père. Lorsque
celui-ci m’a rejoint, je lui demande pourquoi il garde un poème à caractère
nazi. Mon grand-père éclate de rire, et, devant mon étonnement, m'explique le
véritable sens de ce poème :
« Ce poème est un poème à double sens, si on lit la partie droite et la partie
gauche séparément, on voit le véritable sens de ce poème !!! L'auteur de ce
poème est anonyme mais tout porte à croire qu'il a été écrit par un résistant
cette année. Cette œuvre est souvent appelée « Collaboration » et comme c'est
un poème à double sens, il indique aux Français qu'est venu le temps du
double jeu.
Je prends le deuxième tract et le lis :
« Où en sommes-nous ? », tract résistant, 1942, Inv.
« Celui-là, c'est mon poème préféré ! » dit mon
grand-père. Ce tract résistant a été écrit en
1942 mais on ne sait pas par qui. C'est un
poème anonyme. Ce genre de jeu d'esprit en
littérature est monnaie courante pendant la
seconde guerre mondiale. Mon grand-père m'a
dit que ce poème décrit parfaitement la situation.
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180W308, Coll. Archives départementales de l'Ain.
19 décembre 1943
J'ai rencontré Charlotte Salomon
en 1941, lors de son exil dans le
sud de la France, qui a duré de
1940 à 1942. Elle m'a raconté son
histoire que je vais vous conter à
mon tour. Durant ces deux années,
elle a créé un livre avec des images
et du texte peint à la gouache. Elle
voulait que le livre soit joué en
Tiré de « Vie ? Ou théâtre ? »Paris, le
Tripode, 2015
comédie musicale, il y avait donc des
indications musicales, les commentaires de
l'auteure doivent être chantés. Elle a remis
le livre au docteur Moridis afin qu'il le
remette ensuite à Ottilie Moore. Le
docteur Moridis me l'a montré il y a peu
de temps, son histoire m'a beaucoup
marqué, c'est pourquoi je ressens le besoin
Tiré de « Vie ? Ou théâtre ? » Paris, le
d'écrire ce que je sais d'elle aujourd'hui.
Tripode, 2015
C'était l'histoire de sa vie. Elle parle de
l'amour, de l'antisémitisme, de la mort, des suicides, des camps et du
socialisme dans le même livre. Charlotte Salomon a été assassinée à
Auschwitz le 10 octobre 1943, peu de temps après son arrestation. Elle avait
seulement 26 ans et était enceinte.
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Je la connaissais à peine quand elle est morte, j'aurais aimé plus la voir. La
Milice arrête régulièrement des juifs. Beaucoup de français ne s'y
intéressent pas, mais certains sont rentrés dans la Résistance. Le régime de
Vichy a transformé les hommes en un troupeau de moutons qui suivent
Pétain qui n'est qu'un jouet entre les mains des nazis. Charlotte Salomon
était contre Pétain elle aussi. Tout était clair pour elle, ses gouaches, ses
textes reflétaient sa vie et ses combats. Elle fredonnait souvent en peignant.
02 janvier 1944
Des personnes nous ont dénoncés et nous devons fuir, je pensais que les gens
d'ici seraient ouverts d'esprits, combattifs et résisteraient mais non , je m'étais
fait un grand ami à mon arrivée et il a été dénoncé et déporté il y a quelques
jours et maintenant c'est notre tour, je les vois arriver dehors, nous devons
sauter par la fenêtre, tout a été préparé pour que les allemands pensent à un
départ précipité et récent. Ils sont à la porte.
03 janvier 1944
Nous fuyons, nous ne savons pas où nous allons, ni même si ce sera un lieu
plus sûr, la voiture roule à toute allure et peu de temps avant, nous nous
sommes fait confisquer nos papiers, pas le temps de les récupérer, un ami de
la famille nous en fera d'autres, nous devons le retrouver dans un vieux bar
quasiment désert près de la frontière italienne.
Le même jour , Italie.
Notre ami nous a donné les papiers et nous avons dû lui payer une somme
astronomique, qu'il a justifiée en disant que le commerce se faisait rare.
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Nous prenons les papiers et pendant que nous allons à la voiture nous nous
retournons pour le saluer de la main, nous l'avons vu discuter avec un
douanier, qui a accouru vers nous, en criant et en nous menaçant, nous nous
sommes dépêchés de prendre la voiture et de passer de force la frontière.
Pendant que mon père roule, je prends les papiers et vérifie s'ils sont tous bien
là, et je vois avec horreur qu'il y a écrit : " Ce sont des résistants Gaullistes,
ils tentent de s'échapper, tuez-les! ".
Notre ami avait osé nous trahir et nous prendre tout l'argent qu'il nous
restait. Il nous reste tout juste de quoi vivre mais au moins nous sommes là,
en Italie où nous avons des personnes à
rencontrer.
05 avril 1944, Hauteville-Lompnes, France.
Je dois quitter ma famille quelques jours pour
venir en aide à un ami resté dans l'Ain. Je
traverse les Alpes pour rejoindre Paul Sixdenier
à Hauteville-Lompnes.
Nous nous sommes rencontrés en 1936 alors que Paul Sixdenier à 18 ans.
nous étions au lycée, Paul était très débrouillard
et aventurier. Il avait une condition physique exceptionnelle, ce qui lui a
permis de plonger dans le lac de Nantua en plein hiver. C'était un jeune
homme charmant avec beaucoup d'enthousiasme. Mais nos chemins se sont
séparés peu de temps après être rentrés chacun à notre manière dans la
Résistance en 43.
J'ai appris hélas en arrivant qu'il y a peu de temps que Paul est mort, cela
m'attriste énormément. Un homme aussi bon que lui ne pouvait pas mourir
aussi jeune. Il a légué ses affaires à ses parents et leur a fait parvenir une
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lettre dont j'ai eu quelque écho.
Il aurait été arrêté en plein sabotage mais n'a pas cédé à la tentation de
parler et il est resté muet sous la torture pour finalement décéder le 29 janvier
de cette année. Aujourd'hui j'ai perdu un très grand ami d'enfance. Je
n'imagine même pas le sentiment de désespoir de ses parents, c'est si tragique.
Son poème est désormais l'un des plus connus de la Résistance et c'est
pourquoi j'espère que ses amis se battront pour perpétrer sa mémoire, par
exemple en donnant son nom à une école...
Trois croix de fer
à la fenêtre
trois croix de fer
Me barrent le ciel
Et vers leur Dieu
Celles des autres
Et vers leur Dieu
Celle de ces frères
celle du maître
Ils sont apôtres
au beau milieu
Les deux larrons
celle du maître
Ils sont apôtres
amour éternel
Leur sang est prière.
Ce poème qui évoque les apôtres montre l'union et la foi envers leur Dieu
éternel, même emprisonnées leurs âmes s’élèveront dans le ciel .
La foi que manifeste Paul dans ce texte simple et beau est émouvante.
06 août 1944, Annemasse, France.
La fatigue et le désespoir commencent à se sentir à
cause de toutes ces tortures qu'ils me font. Je me
suis fait arrêter dans ce petit café où se tenait un
rassemblement de résistants.
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Marianne Cohn
Aujourd'hui j'ai vu sur un mur de la prison le poème d'une certaine
Marianne Cohn.
Elle aussi est venue dans cette prison car elle a dirigé des convois avec des
enfants juifs pour leur faire passer la frontière suisse.
Un jour elle a été arrêtée alors qu'elle menait un convoi d'enfants, c'est ce
que mes compagnons de cellule m'ont dit.
Ses mots m'aident à tenir et à ne divulguer aucune information qui pourrait
mettre les boches sur une piste qui les intéresserait. A chaque minute qui
passe je me récite ce poème et mes idées me semblent plus claires : je ne dois
trahir personne, je préfère mourir que dénoncer.
Le poème, le voici :
Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec
des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain »
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08 août 1944
Déjà cinq jours de détention et mes mains deviennent de plus en plus noires à
cause du sang qui sèche dessus, cela est très douloureux mais c'est incroyable
comme les mots de Marianne Cohn sont magiques : c'est comme si à chaque
fois que je prononçais un mot de son poème, j'oubliais toutes mes douleurs,
mais malheureusement j'ai appris que cette dernière avait succombé à toutes
ces tortures… je suis si triste pour elle.
12 août 1944
Enfin ! J'attendais ce moment depuis si longtemps : je suis libre. Ces foutus
soldats se sont désintéressés de moi car le réseau de résistants du café a été
démantelé.
Ils m'ont relâché et de ce séjour en prison je n'oublierai rien et surtout pas le
poème de cette courageuse résistante morte sous les coups de la torture. Les
mots de ce poème résonnent encore en moi, c'est comme si Marianne me disait
que ce que j'avais fait était bien et qu'elle me félicitait.
Je vais trouver un moyen de rentrer au plus vite en Ttalie.
15 octobre 1945, Turin, Italie.
On m'a conseillé d'aller voir un survivant d'Auschwitz nommé Primo Levi,
pour approfondir ma recherche sur le calvaire qui vient de se terminer. Je suis
arrivé devant lui, il avait un visage triste et amaigri, ses côtes qui ressortaient
fortement de son torse. C'est un juif italien, né à Turin en 1919. Il m'a
emmené dans une salle privée pour discuter de l'horreur qu'il a vue et vécue.
La pièce était remplie d'instruments pharmaceutiques. Il a enlevé ses
vêtements et ses chaussures pour me montrer l'étendue des ses blessures. Il
m'a décrit le camp qui était constitué de plusieurs quartiers :
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Le Krankenbau était l'infirmerie, elle se composait de huit baraques
séparées des autres par des barbelés. Les prisonniers devaient pouvoir guérir
sinon ils étaient condamnés aux chambres à gaz.
Il y avait aussi le Dispensaire qui était divisé en deux sections, celle de
Médecine et de Chirurgie. Il y avait de longues files de personnes qui
attendaient pour des pansements ou des comprimés, d'autres attendaient pour
une visite mais il y avait également certaines personnes proches de la mort.
Au fur et à mesure que la file avançait, les détenus devaient enlever leurs
vêtements, sinon ils perdaient leur tour. Il fallait néanmoins qu'ils fassent
attention à leurs affaires pour ne pas se les faire voler.
La pièce où dormaient les prisonniers contenait cent quarante-huit
couchettes disposées sur trois niveaux et divisées par trois couloirs, et aussi
serrées que les alvéoles d'une ruche, de manière à utiliser la totalité du volume
disponible jusqu'au plafond. Ils étaient deux cents à deux cent cinquante par
block, soit deux hommes dans la plupart des couchettes.
Les journées étaient très longues et très dures. Ils travaillaient tant
qu'il faisait jour : aussi passaient-ils d'un horaire minimum l'hiver ( de 8
heures à 12 heures et de 12h30 à 16heures) à un horaire maximum l'été (de
6h30 à 12 heures et de 13 heures à 18 heures). En aucun cas les Häftlinge
ne pouvaient travailler quand il faisait nuit ou lorsque le brouillard était
intense, alors qu'ils travaillaient sous la pluie ou la neige, ou (et c'était très
fréquent) lorsque soufflait le vent ; cela, pour la simple raison que l'obscurité
ou le brouillard pouvait favoriser les tentatives de fuites. Telle était leur vie.
Chaque jour, selon le rythme établi, sortir et rentrer, dormir et manger ;
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tomber malade, guérir ou mourir.
Pour travailler, ils étaient vêtus d'un uniforme rayé et de chaussures en bois.
Même si je n'étais pas présent dans ce camp, je ressentais à travers son
récit, son état physique mais également à travers son regard, tout ce qu'il a
pu endurer dans ce camp. Il raconte tellement bien que je lui ai demandé s'il
avait l'intention d'écrire un livre. Il m'a répondu qu'il avait déjà commencé à
y penser dans le camp, c'était son seul moyen de se battre pour rester en vie et
de ne pas sombrer dans l'abattement. (Il a réussi à résister grâce à la
littérature, tout comme Anne Frank.)
Primo Levi nous a conseillé d'aller voir un infirmier pour
obtenir encore plus d'informations. J'ai décidé de partir à sa
rencontre.
La couverture du livre « si c'est un homme » qu'il a écrit et dont
nous avons pris connaissance pour ce texte .
17 Novembre 1945
Cet infirmier m'a parlé d'un certain Robert Houlgatte:
« Monsieur Houlgatte dessinait beaucoup pour garder une certaine dignité
humaine. Ses dessins m'ont stupéfié. M. Houlgatte observait beaucoup les
choses. Il économisait tout ce qui est possible pour n'avoir que quelques
feuilles et des crayons de couleurs. Quand il ne travaillait pas, il dessinait. »
Monsieur Houlgatte a été envoyé dans le camp de concentration de
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Mauthausen.
Il me laisse avec les quelques dessins qu'il avait sur lui. Ce que je vois sur
les dessins m'interpelle. Les sentiments les plus présents sont la violence,
l ’indifférence et la cruauté. La question qui me hante est la suivante
« Qu'aurais-je fait à sa place ? Quelle aurait été ma réaction ? ». Je
voudrais rencontrer ce personnage mais on me dit qu'il n'est pas encore rentré
chez lui.
L'infirmier m'a dit aussi que monsieur Houlgatte, pendant l'occupation
était géomètre sur le
chantier du barrage de
Génissiat dans l'Ain. Il a
été arrêté ainsi que de
nombreux
autres
travailleurs du chantier,
lors de la rafle du 12
février 1944.
Voici un des dessins que
l'infirmier m'a montrés. On
y voit deux gardiens et un
tas de cadavres. C'est
tellement choquant qu'on Dessin réalisé à BELLEGARDE sur Valserine (01) par
ne pourrait pas y croire. M.Robert HOULGATTE à son retour de déportation
Les gardiens passifs et souriants nous montrent la cruauté des choses. Les
cadavres amaigris nous mettent en relation avec leurs conditions de vie. Un
des gardiens tient une cravache dans sa main. Serait-ce pour frapper les
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prisonniers ?
12 Décembre 1945
J'ai rencontré la résistante Germaine Coupat. J'avais déjà entendu parler
d'elle. Elle est née le 10 juin
1899 à Saint-Eloy-les-Mines.
Elle fut arrêtée à MontréalLa-Cluse. Elle a été
transportée par le convoi 1.212
le 13 mai 1944 et de Paris
jusqu’à Ravensbrück, le 18
mai 1944. Son matricule était 38817. Je lui ai lui demandé si elle voulait
bien me raconter ce qu'elle avait vécu. Elle a accepté et m'a montré son
journal en me parlant de sa vie passée :
« Ravensbrück. La longue grille s'ouvre en nous livrant passage. Type
parfait des camps que Mein Kampf dépeint. À l'abri de ses murs et de ses
barbelés où passe un fort courant nous sommes isolés. [...]Surtout l'air est
pluvieux et froid, au ciel de noirs nuages viennent s'accumuler annonciateurs
d'orages. La pluie tombe et du coup accroît notre inquiétude. Elle cesse
bientôt. Le vent souffle plus rude. Couverture aux épaules en protégeant
leurs têtes nos gardiennes dans l'ombre ont des allures suspectes. Sur la terre
mouillée des corps sont allongés en dépit des manteaux assez mal protégés
d'ailleurs. Ils cherchent en le gonflant sans réussir à conserver en eux un
reste de chaleur. »
Ce camp semble tout droit sorti d'un cauchemar. La voix de Germaine Coupat
27
me transporte dans le camp que j'imagine gris et froid, avec une humidité
constante et une menace de mort certaine au-dessus des personnes qui ont eu le
malheur d'y être déportées. Je me demande comment et où elle trouve la force
d'exprimer par des images poétiques : « Au ciel, de noirs nuages viennent
s'accumuler » l'atrocité du camp, pour sublimer la réalité. Elle continue son
récit, me décrivant tout ce qu'elle a vécu avant la déportation.
« Nous abandonnerons ce qui nous reste encore de linge et de bijoux. De
nos alliances, l'or est précieux : nous devions les déposer en gage. (…) Des
sacs étiquetés gardent nos vêtements tandis que nous mettons de futiles
déguisements. »
Germaine Coupat me lit ensuite l'un de ses poèmes qu'elle a écrit dans le
camp pour son mari et ses fils.
« A mon mari à mes fils
Je suis triste ce soir et veux dans un poème
Pour apaiser mon cœur et calmer ma souffrance
Car je garde l'espoir tout au fond de moi-même
Que réunit tous quatre, nous le lirons en France.
Depuis ce jour fatal où sans raison ou preuves
Nous fûmes arrêtés, pillés et mis à l'épreuve
Puis jetés en prison comme prisonniers
Les semaines les jours, les mois même ont passé.
Plus tard chacun de nous contera ses misères, ses tortures, soucis, les
privations amères.
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Des larmes à ces récits dans nos yeux monteront
Ce sera du passé qu'alors nous parlerons. »
Ce poème m'a beaucoup touché car même dans les pires moments, Germaine
Coupat garde espoir. Elle a été séparée de sa famille et a connu de terribles
jours.
A gauche: extrait du recueil de poèmes et de récits composés ou retranscrits par Mme Germaine Coupat
(Coll. Musées Départementaux de l'Ain)
Adroite : ceinture tressée à partir de fibres de paillasse (4 fils) et entrelacé avec des lambeaux de rideaux des
dortoirs du block au camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne par Germaine Coupat (Coll.
Musées Départementaux de l'Ain)
Germaine Coupat m'a également montré ce qu'elle avait tressé dans le camp
avec la paille de sa paillasse, notamment une ceinture tressée de fils de
paillasse entrelacés avec des lambeaux de rideaux des dortoirs. Je trouve le
résultat très beau et spectaculaire étant donné les matériaux utilisées et les
conditions dans lesquelles cette ceinture a été réalisée. Je pense qu'elle devait
aimer les belles choses pour avoir réalisé une si belle œuvre dans un endroit
aussi atroce que le camp.
29
20 décembre 1945
Nous pouvons nous rendre compte que pour beaucoup de ces résistants, l'art
a permis de survivre malgré l'horreur de la guerre ainsi que les difficultés et
les traumatismes qu'elle entraîne.
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Sitographie:
page 6
http://www.poetica.fr/
http://paroles2.free.fr/liberte.html
page 8
http://icp.ge.ch/co/lecturebude/IMG/pdf/extraits_le_silence_de_la_mer_._v
ercors.pdf
https://www.google.fr/search?
q=lesilence+de+la+mer&safe=strict&complete=0&bi
pages 9 et 10
http://www.kerit.be/telechargement/Les20six%20tracts%20de%20la
%20Rose%20Blanche.pdf
page 12
http://histoiredarts.blogspot.fr/p/nussbaum-autoportrait-1943.html
page 14
http://www.cndp.fr/fileadmin/userupload/lycees-dans-laresistance/Lycees_dans_la_Resistance.pdf
page 15
http://nosdevoirs.fr/devoir/242112
page 16
http://www.archives.var.fr/article.php?laref=301&titre=tracts-de-laresistance
31
page 17
http://www.archives.var.fr/article.php?laref=301&titre=tracts-de-laresistance
pages 18-19
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Salomon
http://www.jhm.nl/collection/specials/charlotte-salomon/leben-oder-theater
pages 20-21
http://www.lguyhauteville01.com/archives/2014/10/14/30766115.html
http://www.maquisdelain.org/index.php?r=personnage&id=37
http://paulsixdenier.colleges.ain.fr/
http://www2.ac-lyon.fr/etab/colleges/col-01/sixdenier/
pages 22-23
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marianne_Cohn
https://www.reseau-canope.fr/poetes-en-resistance/poetes/marianne-cohn/jetrahirai-demain/
page 26
https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c'est_un_homme
https://fr.wikipedia.org/wiki/Primo_Levi
Bibliographie
- « Mon amie, Sophie Scholl « de Paule du Bouchet, Gallimard 2009- « Propagande contre propagande en France, 1939-1945 » de Agnès
Bruno, Florence Saint-Cyr-Gherardi, Nathalie Le Baut édité par le
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Conseil général de l'Ain, direction de la conservation départementale Musée
des pays de l'Ain EAN : 3760127110200
- « Signes de la collaboration et de la résistance, 1939-1945 »
Jean-Pierre Greff; Michel Wlassikoff; Philippe Delangle
Autrement - (2002) EAN:9782746702240 page 78
Edité par
-Charlotte Salomon, « Vie ? Ou théâtre ? »Paris, le Tripode, 2015
-Primo Levi, « Si c'est un homme ». Date de parution : 1947 édité par De
Silva pour la première fois en Italie ; publié en 1987 en France à l'édition Juillard
et traduit par Martine Schruoffeneger.
Iconographie et documentation locales
-Les dessins de M.Houlgatte ont été confiés à sa fille, une copie a été
aimablement prêtée par M.Marinet, ancien résistant de Bellegarde-surValserine (01).
-Oeuvres de Mme Germaine Coupat, ancienne déportée deRavensbrück et
ancien maire de Montréal-la-Cluse : Collections des musées départementaux
de l'Ain.
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