Résister par l'art et la littérature Concours de la Résistance 2015-2016 1 2 Source des illustrations de couverture, tirées des oeuvres de : Charlotte Salomon , Gouache, 1940-42, dans son œuvre : Vie ? Ou théâtre ? Sammlung Jüdisches Historisches Museum, Amsterdam (en haut à gauche, à droite au centre) Félix Nussbaum, autoportrait dans le camp, 1940, New York, Neue Galerie (en bas à gauche) Robert Houlgatte, copie des dessins aimablement prêtée par M. Marinet, ancien résistant (en bas au centre) 3 Résister par l'art et la littérature Le journal d'un infirmier. Concours de la Résistance 2015-2016 4 03 février 1942, Bourg-en Bresse, France. Je m'appelle Frédéric. Mes amis m'appellent Fred. Mon père est allemand, ma mère française, et en ces temps de guerre ce n'est pas toujours facile de trouver son équilibre entre ces deux origines. Ici, en France où je vis, l'occupation allemande est de plus en plus présente et la pénurie de plus en plus forte, la discorde est en train de nous diviser et les allemands en profitent pour affirmer leur autorité. Je crains de ne devoir partir pour l'Angleterre en abandonnant tous mes proches à leur sort. Je viens d'obtenir mon diplôme d'état d'infirmier, et vais me mettre au service des résistants. 17 février 1942 On me surveille, je dois partir de toute urgence pour l ’Angleterre avant que les boches ne m'attrapent et ne m'emmènent dans un de leurs soi-disant camps de travail dont personne ne revient jamais. 26 février 1942, Angleterre. Je suis arrivé en Angleterre où j'ai rencontré un certain Paul Eluard qui est en pleine écriture d'un poème sur sa femme ayant pour titre « Une seule pensée ». Il a l'air désemparé et perdu dans ce nouveau lieu. 25 mars 1942 Ces derniers temps je n'ai pu écrire beaucoup car les résistants m'ont questionné pour pouvoir déterminer si j'étais une menace potentielle. Les résultats sont plutôt satisfaisants car ils ne m'ont pas encore renvoyé en France. 5 03 avril 1942 En cette sainte journée d'avril, le dénommé Paul Eluard a fini son fameux poème qu'il dédie finalement à la liberté, citant des lieux réels ou pas où il écrit le mot « liberté ». Le poème de cet homme m'a ému et m'a appris que tous les lieux sont beaux du moment que l'on choisit d'y être et donc que l'on est libre. Voici quelques passages : «Sur tous mes chiffons d’azur Sur l ’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom Sur les champs sur l ’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l ’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom » 6 09 avril 1942 Le poème d' Eluard a été largué en France occupée quelques jours plus tôt. Le but de cette action est de remotiver les troupes en leur montrant que tout espoir n'est pas vain et que tout acte de résistance est fortement conseillé pour libérer la France des troupes allemandes. Cela me rappelle un livre que j'ai lu il n'y a guère longtemps : « Le silence de la mer », écrit par Vercors avec Pierre de Lescure en 1941. L'auteur a pris le pseudonyme de « Vercors » quand il est entré dans la résistance. Vercors Ce livre raconte l'histoire d'une famille française qui s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été obligée de loger. C'est un plaidoyer implacable contre la barbarie hitlérienne. Il nous montre qu'on peut s'opposer à l'ennemi autrement que par les armes. C'est impressionnant d'être arrivé à publier ce livre en temps de guerre, (aux éditions de Minuits, édition clandestine, fondée en 1942 par Vercors et Pierre de Lescure, qui édite notamment des livres communistes). La parution du « Silence de la mer » fait une forte impression chez les résistants. 7 Je me souviens que dans le livre, le soldat allemand disait toujours « Je sais que si j'étais à la place des français , je ne lui aurais pas répondu car je suis contre les nazis. » Les français s'habituent à sa présence et ils sont même déçus quand il n'est pas là. Une phrase m'a interpellé : alors que l'officier était absent, l'oncle pensait : « L'avouerai-je ? Cette absence ne me laissait pas l'esprit en repos. Je pensais à lui, je ne sais pas jusqu'à quel point je n'éprouvais pas du regret, de l'inquiétude. ». Mais peut-on faire la paix avec un homme seul ? Je me rappelle aussi que l'officier allemand se changeait avant de frapper à la porte de ses hôtes, sans doute pour ne pas apparaître en uniforme ennemi. Le soldat montre qu'il respecte les français car il sait qu'ils n'apprécient pas forcément sa présence. « Je vous souhaite une bonne nuit », dit-il chaque soir avec courtoisie. Cette lecture permet de résister à la tentation de considérer les allemands comme des monstres. Je pense que ce livre aura un grand avenir, car il est très intéressant et donne une belle leçon de vie. 10 avril 1942 J'embarque sur un bateau de pêcheur en partance pour l'Allemagne. Je m'y rends pour rencontrer un groupe d'étudiants en médecine à Münich, même si je sais combien c'est dangereux de circuler au coeur de l'Allemagne nazie. Je dis au revoir à l'Angleterre et à ses beaux paysages. 8 04 Octobre 1942, Münich, Allemagne. Aujourd'hui j'ai lu un tract de la Rose Blanche, cela m'a bouleversé mais à l'heure actuelle, je ne peux rien faire pour les aider, je risquerais d'être dénoncé. Je lis et relis ce tract comme un automate, comme pour m'assurer que ces personnes existent bel et bien. « Il n'est rien de plus indigne d'un peuple civilisé que de se laisser, sans résistance, régir par l'obscur bon plaisir d'une clique de despotes. Est-ce que chaque Allemand honnête n'a pas honte aujourd'hui de son Gouvernement ? Qui d'entre nous pressent quelle somme d'ignominie pèsera sur nous et sur nos enfants, quand le bandeau qui maintenant nous aveugle, sera tombé, et qu'on découvrira l'atrocité extrême de ces crimes ? Si le peuple allemand est déjà à ce point corrompu et décadent, qu'il abandonne sans opposition, avec une confiance insensée en un déterminisme contestable de l'histoire, ce que l'homme possède de plus haut : le libre arbitre et la liberté, refusant de s'insérer dans le cours de l'histoire pour la subordonner finalement à sa volonté ; s'il est devenu une masse dénuée d'esprit, d'individualité, de courage, alors c'est lui-même qui prépare sa ruine. Le peuple allemand, selon Goethe, relève d'une essence tragique comparable à celle des Grecs ou des Juifs. Aujourd'hui, il ressemble plutôt à un troupeau d'hommes, lâches, sans volonté, obéissant à tous les maîtres, prêts à se laisser mener à l'abîme. Ceci n'est qu'une apparence. Par un long système. Peu d'hommes eurent le courage de dénoncer le mal ; ils ont voulu alerter l'opinion: la mort fut leur seule récompense. de violation des consciences, on a obligé chaque individu à se taire ou à mentir. Il y aura encore beaucoup à dire sur le destin de ces héros. 9 Si chacun attend que son voisin commence, nous verrons se rapprocher le jour terrible de la vengeance. On aura jeté la dernière victime dans la gueule du démon, sacrifice absurde, démon insatiable. Aussi faut-il que tout individu prenne conscience de sa responsabilité en tant que membre de la civilisation occidentale chrétienne ; qu'il se défende, en cette dernière heure, selon tous ses moyens ; qu'il combatte ce fléau de l'humanité, le fascisme, ou tout autre système de dictature semblable. Où que vous soyez, organisez une résistance passive, — une Résistance —, et empêchez que cette grande machine de guerre athée continue de fonctionner. Faites-le avant qu'il ne soit trop tard, avant que nos dernières villes ne soient devenues un amoncellement de ruines, comme Cologne, et que la jeunesse allemande ne disparaisse, immolée à la démence d'un monstre. N'oubliez pas que chaque peuple mérite le gouvernement qu'il supporte. » Ce tract révèle la vraie face du Gouvernement « corrompu et décadent », « cette clique de despotes » qui nous manipule depuis le début en nous cachant la vérité. Je comprends et approuve les idées de la Rose Blanche. Il est important que chaque individu prenne conscience de sa place dans la société, personne ne devrait avoir à subir les idées et décisions d'un gouvernement qui abandonne les libertés fondamentales. Je pense que le peuple doit se défendre, il doit résister, il ne doit pas se laisser dominer. Si personne ne réagit, l'Allemagne ne sera plus qu'une ruine, bombardée, détruite. Ce pays n'est plus celui de mon père, moi je viens d'un pays où la liberté est primordiale. . Rester les yeux clos n'est pas la bonne solution, faire comme si rien n'existait ne résout 10 pas les problèmes, ils sont toujours là... J'espère que ce tract ouvrira les yeux à bon nombre d'allemands. Si seulement je pouvais les aider... 1er Janvier 1943. Nouvelle année. Nouveau départ mais pas vers le meilleur, je ne sais combien de personnes sont décédées à ce jour, combien de familles fêtent-elles ce nouvel an en pleurant leurs proches disparus ? Moi-même ne me réjouis pas de ce nouvel an malheureux, mes amis juifs ont péri dans des camps et tout le monde s'en désintéresse. 05 Février 1943. La Rose Blanche a encore frappé. Ils ont distribué un sixième tract, celui-ci parle de la défaite de Stalingrad. Il commence par « camarade étudiant »! Et puis il y a la phrase « la stratégie géniale du soldat de deuxième classe promu général des armées a conduit au 330 000 morts de Stalingrad. Führer nous te remercions ! ». L'ironie de cette phrase fait apparaître une esquisse de sourire sur mon visage. J'ai peur pour les membres de la Rose Blanche, ils risquent tellement gros pour nous informer de ces atrocités. Je prie avec ferveur pour qu'il ne leur arrive rien. 18 Février 1943. C'est en larmes que j'écris aujourd'hui. Les membres de la Rose Blanche ont été arrêtés à ce jour par la Gestapo. C'est à cause du concierge de leur lycée qui les a dénoncés. La Rose Blanche montait tout en haut du bâtiment pour lancer leurs tracts et c'est ce maudit concierge qui les a dénoncés ! Je ne peux retenir mes larmes. Sophie Scholl et son frère Hans faisaient partie de la Rose Blanche. Sophie, Sophie, cette fille si douce, si calme et si courageuse 11 en même-temps, Sophie que j'avais tant côtoyée et admirée. Maintenant Sophie n'est plus, rien vraiment rien ne me retient plus ici. Je compte déménager de cet enfer pendant que je le peux encore, même si circuler devient de plus en plus compliqué. Mon cahier est désormais trempé de larmes pour de jeunes personnes qui valaient mieux qu'une seule grande personne qui se fait appeler le Führer. Führer qui a ruiné leur vie et l ’existence de leur famille. 11 Mars 1943, Belgique. Après avoir traversé la frontière allemande, je prends le train pour Bruxelles. Après une bonne heure de trajet, j'arrive au dernier point de contrôle avant cette ville. Je ne me sens pas très bien, j'ai peur que les allemands me demandent de descendre et m’arrêtent. Un soldat s'approche de moi et il me demande en allemand mes papiers, je les lui donne. Il jette un œil rapide et me les rend puis il repart contrôler quelqu'un d'autre. Dehors, je vois plusieurs personnes, probablement des juifs, personne ne les reverra plus jamais... Nous arrivons à la gare de Bruxelles, la ville où est situé le centre de commandement de l'armée allemande. Il va falloir que je sois prudent . 30 Mars 1943, Bruxelles, Belgique. Aujourd'hui j'ai rencontré le peintre du nom de Félix Nussbaum. Nous nous sommes rencontrés dans la rue ce matin car il est venu m'aider après une chute dans les escaliers. Par la suite nous avons longuement discuté. 12 Autoportrait au passeport juif, Félix Nussbaum, 1943, Osnabrück, Allemagne Cependant j'ai commencé à me poser des questions, autour de moi, tout le monde me regardait avec l'air méprisant. Il m'a donc invité à poursuivre la conversation chez lui. Notre discussion portait sur un tableau d'un prétendu juif même si je savais que c'était bien un autoportrait. On y lisait la peur la plus intense du peintre, celle de ne pas être libre. Ce tableau ne faisait que renforcer ma volonté de rester dans la Résistance car en voyant la souffrance des personnes qu'il a représentées, je me suis rendu compte de la cruauté du régime Nazi. « Si je meurs, ne laisse pas mes peintures sombrer avec moi, montre les aux hommes » c'est ce que m'a dit Nussbaum lorsqu'il m'a donné une copie de son autoportrait dans le train. Je n'ai pu m’empêcher de regarder : ce tableau me donne l'impression qu'il existe encore une lueur d'espoir dans ce monde déchiré par la guerre... L'art, en témoignant, permettra je l'espère de ne jamais revivre les mêmes tragédies. 02 Avril 1943 Il est temps pour moi de quitter la Belgique, il faut que je prenne le train pour Bourg-en Bresse pour retrouver ma famille et je redoute ce moment car les allemands surveillent toutes les personnes qui sortent de la ville pour se rendre en France et je ne sais pas quand mon contact et moi avons rendezvous. 04 Avril 1943 Alors que je prenais un taxi pour la ville frontalière de Tournai, je regardais ma carte quand je me suis rendu compte que la voiture ralentissait. Je regardais par la fenêtre et j'ai vu que nous passions un point de contrôle allemand. Mon cœur s'est mis à battre à toute vitesse alors que des officiers SS regardaient les papiers du chauffeur, et après un moment de concertation, 13 les contrôleurs nous ont laissé passer. Je suis arrivé à Tournai, j'ai commencé par regarder autour de moi pour savoir qui était la personne chargée de me faire passer en France. J'ai regardé ma carte pour me rendre au lieu où mon contact et moi avions rendez-vous je me suis alors rendu dans un petit bar dans le centre ville et c'est à ce moment-là qu'un homme habillé en noir et portant un chapeau beige s'est levé, mon cœur s'est emballé car il ressemblait fort à un membre de la Gestapo. Il s'est approché de moi et m'a dit avec un fort accent allemand : «Monsieur Fred ?» J'ai répondu en faisant un signe de la tête et l'homme m'a dit alors : «J'espère que vous êtes prêt, nous partons dans deux heures.» Plus tard j'ai retrouvé l'homme au même endroit, le soleil s'est couché et nous avons pris la route pour Lille, de là, nous prendrons un train pour Paris puis Lyon et je finirai par Bourg-en Bresse. 12 Juin 1943, Bourg-en Bresse, France. Aujourd'hui, manifestation organisée à Bourg : un professeur d'un de mes amis du lycée Lalande m'a incité très subtilement à venir, j'ai compris son message et je sais qu'il est de notre côté, celui de la liberté, lors de cette manifestation, je me suis fait très discret, par peur. Et j'ai eu raison car le proviseur était là, à faire une liste des élèves gaullistes et des sympathisants, il était accompagné d'un homme appartenant à la Milice, il avait l'air dangereux, et par peur d'un carnage je suis rentré chez moi. 13 juin 1943 Ce matin, les élèves qui ont participé à la manifestation d'hier ont été accusés en public et dévisagés par la moitié de l'établissement, j'ai peur car il y a de 14 plus en plus de contrôles d'identité à Bourg, et de plus en plus de dénonciations. J'ai très peur. Ma famille et moi avons décidé de partir dans le sud chez nos grands parents à la fin de l'année scolaire de ma soeur. Je n'écrirai plus désormais, je suis très confus et ce sera une longue période de réflexion intérieure pour moi. 18 Juin 1943 Il y a quelques secondes, j'ai entendu un étrange sifflement dans la forêt du col de Richemont. C'est pourquoi je reprends ma plume sans tarder. Deux hommes d'apparence ouvrière, ils semblaient excédés, ils couraient, il semblait y avoir un rassemblement. J'avoue avoir eu peur et être rentré chez moi, je ne sais pas quoi penser. J'en ai parlé à un ami et il m'a dit que c'était une sorte de chant, qui remonte le moral des troupes, mais je n'en sais pas vraiment plus. Ca ne me suffisait pas, je voulais en savoir plus, mon ami m'a donc proposé d'aller voir une de ses connaissances bien informée : Billie Jean. 19 juin 1943 Aujourd'hui j'ai rencontré ce fameux Billie Jean dans une cave non loin de là où j’habite, j'avais tellement de questions à lui poser. Tout d'abord il m'a dit que le 15 sifflement était à la base un chant inventé par Anna Marly et traduit en français par Joseph Kessel et Maurice Druon, qui met en évidence la résistance et la volonté de libérer le pays. Il est utilisé par les prisonniers et les condamnés à mort avant leur exécution, il y a beaucoup de paroles parlant d'amis pour les mettre dans un contexte presque familier, ils se sentent touchés directement, c'est aussi une manière de présenter anonymement la Résistance. 25 Septembre 1943 , Fréjus, France. Aujourd'hui nous habitons dans le Var chez mes grands-parents, c'est dans le sud de la France. Ils habitent à la campagne, ce sera plus facile pour se ravitailler. Un peu après notre arrivée, j'ai vu ceci placardé sur un mur et je l'ai pris. tract de résistance d'inspiration communiste. Archives départementales du Var Cette lecture me conforte dans l'idée qu'il ne faut jamais lâcher prise, ne jamais perdre la foi en ce que nous croyons le plus important et le plus juste. 16 15 octobre 1943 En explorant la grande maison de mes grands-parents, j'ai découvert dans le grenier un coffre. Je me suis approché, je l'ai ouvert et j'ai trouvé un ensemble disparate de tracts de résistants. J'en ai pris deux au hasard. J'inspecte en premier un poème : Aimons et admirons le chancelier Hitler l'éternel Angleterre est indigne de vivre maudissons, écrasons le peuple d'outre-mer le nazi sur la terre sera seul à survivre soyons donc le soutien du Führer allemand des bons navigateurs finira l’odyssée à eux seuls appartient un juste châtiment la palme du vainqueur attend la croix gammée Lorsque je le lis pour la première fois, j'appelle mon grand-père. Lorsque celui-ci m’a rejoint, je lui demande pourquoi il garde un poème à caractère nazi. Mon grand-père éclate de rire, et, devant mon étonnement, m'explique le véritable sens de ce poème : « Ce poème est un poème à double sens, si on lit la partie droite et la partie gauche séparément, on voit le véritable sens de ce poème !!! L'auteur de ce poème est anonyme mais tout porte à croire qu'il a été écrit par un résistant cette année. Cette œuvre est souvent appelée « Collaboration » et comme c'est un poème à double sens, il indique aux Français qu'est venu le temps du double jeu. Je prends le deuxième tract et le lis : « Où en sommes-nous ? », tract résistant, 1942, Inv. « Celui-là, c'est mon poème préféré ! » dit mon grand-père. Ce tract résistant a été écrit en 1942 mais on ne sait pas par qui. C'est un poème anonyme. Ce genre de jeu d'esprit en littérature est monnaie courante pendant la seconde guerre mondiale. Mon grand-père m'a dit que ce poème décrit parfaitement la situation. 17 180W308, Coll. Archives départementales de l'Ain. 19 décembre 1943 J'ai rencontré Charlotte Salomon en 1941, lors de son exil dans le sud de la France, qui a duré de 1940 à 1942. Elle m'a raconté son histoire que je vais vous conter à mon tour. Durant ces deux années, elle a créé un livre avec des images et du texte peint à la gouache. Elle voulait que le livre soit joué en Tiré de « Vie ? Ou théâtre ? »Paris, le Tripode, 2015 comédie musicale, il y avait donc des indications musicales, les commentaires de l'auteure doivent être chantés. Elle a remis le livre au docteur Moridis afin qu'il le remette ensuite à Ottilie Moore. Le docteur Moridis me l'a montré il y a peu de temps, son histoire m'a beaucoup marqué, c'est pourquoi je ressens le besoin Tiré de « Vie ? Ou théâtre ? » Paris, le d'écrire ce que je sais d'elle aujourd'hui. Tripode, 2015 C'était l'histoire de sa vie. Elle parle de l'amour, de l'antisémitisme, de la mort, des suicides, des camps et du socialisme dans le même livre. Charlotte Salomon a été assassinée à Auschwitz le 10 octobre 1943, peu de temps après son arrestation. Elle avait seulement 26 ans et était enceinte. 18 Je la connaissais à peine quand elle est morte, j'aurais aimé plus la voir. La Milice arrête régulièrement des juifs. Beaucoup de français ne s'y intéressent pas, mais certains sont rentrés dans la Résistance. Le régime de Vichy a transformé les hommes en un troupeau de moutons qui suivent Pétain qui n'est qu'un jouet entre les mains des nazis. Charlotte Salomon était contre Pétain elle aussi. Tout était clair pour elle, ses gouaches, ses textes reflétaient sa vie et ses combats. Elle fredonnait souvent en peignant. 02 janvier 1944 Des personnes nous ont dénoncés et nous devons fuir, je pensais que les gens d'ici seraient ouverts d'esprits, combattifs et résisteraient mais non , je m'étais fait un grand ami à mon arrivée et il a été dénoncé et déporté il y a quelques jours et maintenant c'est notre tour, je les vois arriver dehors, nous devons sauter par la fenêtre, tout a été préparé pour que les allemands pensent à un départ précipité et récent. Ils sont à la porte. 03 janvier 1944 Nous fuyons, nous ne savons pas où nous allons, ni même si ce sera un lieu plus sûr, la voiture roule à toute allure et peu de temps avant, nous nous sommes fait confisquer nos papiers, pas le temps de les récupérer, un ami de la famille nous en fera d'autres, nous devons le retrouver dans un vieux bar quasiment désert près de la frontière italienne. Le même jour , Italie. Notre ami nous a donné les papiers et nous avons dû lui payer une somme astronomique, qu'il a justifiée en disant que le commerce se faisait rare. 19 Nous prenons les papiers et pendant que nous allons à la voiture nous nous retournons pour le saluer de la main, nous l'avons vu discuter avec un douanier, qui a accouru vers nous, en criant et en nous menaçant, nous nous sommes dépêchés de prendre la voiture et de passer de force la frontière. Pendant que mon père roule, je prends les papiers et vérifie s'ils sont tous bien là, et je vois avec horreur qu'il y a écrit : " Ce sont des résistants Gaullistes, ils tentent de s'échapper, tuez-les! ". Notre ami avait osé nous trahir et nous prendre tout l'argent qu'il nous restait. Il nous reste tout juste de quoi vivre mais au moins nous sommes là, en Italie où nous avons des personnes à rencontrer. 05 avril 1944, Hauteville-Lompnes, France. Je dois quitter ma famille quelques jours pour venir en aide à un ami resté dans l'Ain. Je traverse les Alpes pour rejoindre Paul Sixdenier à Hauteville-Lompnes. Nous nous sommes rencontrés en 1936 alors que Paul Sixdenier à 18 ans. nous étions au lycée, Paul était très débrouillard et aventurier. Il avait une condition physique exceptionnelle, ce qui lui a permis de plonger dans le lac de Nantua en plein hiver. C'était un jeune homme charmant avec beaucoup d'enthousiasme. Mais nos chemins se sont séparés peu de temps après être rentrés chacun à notre manière dans la Résistance en 43. J'ai appris hélas en arrivant qu'il y a peu de temps que Paul est mort, cela m'attriste énormément. Un homme aussi bon que lui ne pouvait pas mourir aussi jeune. Il a légué ses affaires à ses parents et leur a fait parvenir une 20 lettre dont j'ai eu quelque écho. Il aurait été arrêté en plein sabotage mais n'a pas cédé à la tentation de parler et il est resté muet sous la torture pour finalement décéder le 29 janvier de cette année. Aujourd'hui j'ai perdu un très grand ami d'enfance. Je n'imagine même pas le sentiment de désespoir de ses parents, c'est si tragique. Son poème est désormais l'un des plus connus de la Résistance et c'est pourquoi j'espère que ses amis se battront pour perpétrer sa mémoire, par exemple en donnant son nom à une école... Trois croix de fer à la fenêtre trois croix de fer Me barrent le ciel Et vers leur Dieu Celles des autres Et vers leur Dieu Celle de ces frères celle du maître Ils sont apôtres au beau milieu Les deux larrons celle du maître Ils sont apôtres amour éternel Leur sang est prière. Ce poème qui évoque les apôtres montre l'union et la foi envers leur Dieu éternel, même emprisonnées leurs âmes s’élèveront dans le ciel . La foi que manifeste Paul dans ce texte simple et beau est émouvante. 06 août 1944, Annemasse, France. La fatigue et le désespoir commencent à se sentir à cause de toutes ces tortures qu'ils me font. Je me suis fait arrêter dans ce petit café où se tenait un rassemblement de résistants. 21 Marianne Cohn Aujourd'hui j'ai vu sur un mur de la prison le poème d'une certaine Marianne Cohn. Elle aussi est venue dans cette prison car elle a dirigé des convois avec des enfants juifs pour leur faire passer la frontière suisse. Un jour elle a été arrêtée alors qu'elle menait un convoi d'enfants, c'est ce que mes compagnons de cellule m'ont dit. Ses mots m'aident à tenir et à ne divulguer aucune information qui pourrait mettre les boches sur une piste qui les intéresserait. A chaque minute qui passe je me récite ce poème et mes idées me semblent plus claires : je ne dois trahir personne, je préfère mourir que dénoncer. Le poème, le voici : Je trahirai demain pas aujourd’hui. Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,Je ne trahirai pas. Vous ne savez pas le bout de mon courage. Moi je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures Avec des clous. Je trahirai demain, pas aujourd’hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre, Il ne faut pas moins d’une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, Pour mourir. Je trahirai demain, pas aujourd’hui. La lime est sous le carreau, La lime n’est pas pour le barreau, La lime n’est pas pour le bourreau, La lime est pour mon poignet. Aujourd’hui je n’ai rien à dire, Je trahirai demain » 22 08 août 1944 Déjà cinq jours de détention et mes mains deviennent de plus en plus noires à cause du sang qui sèche dessus, cela est très douloureux mais c'est incroyable comme les mots de Marianne Cohn sont magiques : c'est comme si à chaque fois que je prononçais un mot de son poème, j'oubliais toutes mes douleurs, mais malheureusement j'ai appris que cette dernière avait succombé à toutes ces tortures… je suis si triste pour elle. 12 août 1944 Enfin ! J'attendais ce moment depuis si longtemps : je suis libre. Ces foutus soldats se sont désintéressés de moi car le réseau de résistants du café a été démantelé. Ils m'ont relâché et de ce séjour en prison je n'oublierai rien et surtout pas le poème de cette courageuse résistante morte sous les coups de la torture. Les mots de ce poème résonnent encore en moi, c'est comme si Marianne me disait que ce que j'avais fait était bien et qu'elle me félicitait. Je vais trouver un moyen de rentrer au plus vite en Ttalie. 15 octobre 1945, Turin, Italie. On m'a conseillé d'aller voir un survivant d'Auschwitz nommé Primo Levi, pour approfondir ma recherche sur le calvaire qui vient de se terminer. Je suis arrivé devant lui, il avait un visage triste et amaigri, ses côtes qui ressortaient fortement de son torse. C'est un juif italien, né à Turin en 1919. Il m'a emmené dans une salle privée pour discuter de l'horreur qu'il a vue et vécue. La pièce était remplie d'instruments pharmaceutiques. Il a enlevé ses vêtements et ses chaussures pour me montrer l'étendue des ses blessures. Il m'a décrit le camp qui était constitué de plusieurs quartiers : 23 Le Krankenbau était l'infirmerie, elle se composait de huit baraques séparées des autres par des barbelés. Les prisonniers devaient pouvoir guérir sinon ils étaient condamnés aux chambres à gaz. Il y avait aussi le Dispensaire qui était divisé en deux sections, celle de Médecine et de Chirurgie. Il y avait de longues files de personnes qui attendaient pour des pansements ou des comprimés, d'autres attendaient pour une visite mais il y avait également certaines personnes proches de la mort. Au fur et à mesure que la file avançait, les détenus devaient enlever leurs vêtements, sinon ils perdaient leur tour. Il fallait néanmoins qu'ils fassent attention à leurs affaires pour ne pas se les faire voler. La pièce où dormaient les prisonniers contenait cent quarante-huit couchettes disposées sur trois niveaux et divisées par trois couloirs, et aussi serrées que les alvéoles d'une ruche, de manière à utiliser la totalité du volume disponible jusqu'au plafond. Ils étaient deux cents à deux cent cinquante par block, soit deux hommes dans la plupart des couchettes. Les journées étaient très longues et très dures. Ils travaillaient tant qu'il faisait jour : aussi passaient-ils d'un horaire minimum l'hiver ( de 8 heures à 12 heures et de 12h30 à 16heures) à un horaire maximum l'été (de 6h30 à 12 heures et de 13 heures à 18 heures). En aucun cas les Häftlinge ne pouvaient travailler quand il faisait nuit ou lorsque le brouillard était intense, alors qu'ils travaillaient sous la pluie ou la neige, ou (et c'était très fréquent) lorsque soufflait le vent ; cela, pour la simple raison que l'obscurité ou le brouillard pouvait favoriser les tentatives de fuites. Telle était leur vie. Chaque jour, selon le rythme établi, sortir et rentrer, dormir et manger ; 24 tomber malade, guérir ou mourir. Pour travailler, ils étaient vêtus d'un uniforme rayé et de chaussures en bois. Même si je n'étais pas présent dans ce camp, je ressentais à travers son récit, son état physique mais également à travers son regard, tout ce qu'il a pu endurer dans ce camp. Il raconte tellement bien que je lui ai demandé s'il avait l'intention d'écrire un livre. Il m'a répondu qu'il avait déjà commencé à y penser dans le camp, c'était son seul moyen de se battre pour rester en vie et de ne pas sombrer dans l'abattement. (Il a réussi à résister grâce à la littérature, tout comme Anne Frank.) Primo Levi nous a conseillé d'aller voir un infirmier pour obtenir encore plus d'informations. J'ai décidé de partir à sa rencontre. La couverture du livre « si c'est un homme » qu'il a écrit et dont nous avons pris connaissance pour ce texte . 17 Novembre 1945 Cet infirmier m'a parlé d'un certain Robert Houlgatte: « Monsieur Houlgatte dessinait beaucoup pour garder une certaine dignité humaine. Ses dessins m'ont stupéfié. M. Houlgatte observait beaucoup les choses. Il économisait tout ce qui est possible pour n'avoir que quelques feuilles et des crayons de couleurs. Quand il ne travaillait pas, il dessinait. » Monsieur Houlgatte a été envoyé dans le camp de concentration de 25 Mauthausen. Il me laisse avec les quelques dessins qu'il avait sur lui. Ce que je vois sur les dessins m'interpelle. Les sentiments les plus présents sont la violence, l ’indifférence et la cruauté. La question qui me hante est la suivante « Qu'aurais-je fait à sa place ? Quelle aurait été ma réaction ? ». Je voudrais rencontrer ce personnage mais on me dit qu'il n'est pas encore rentré chez lui. L'infirmier m'a dit aussi que monsieur Houlgatte, pendant l'occupation était géomètre sur le chantier du barrage de Génissiat dans l'Ain. Il a été arrêté ainsi que de nombreux autres travailleurs du chantier, lors de la rafle du 12 février 1944. Voici un des dessins que l'infirmier m'a montrés. On y voit deux gardiens et un tas de cadavres. C'est tellement choquant qu'on Dessin réalisé à BELLEGARDE sur Valserine (01) par ne pourrait pas y croire. M.Robert HOULGATTE à son retour de déportation Les gardiens passifs et souriants nous montrent la cruauté des choses. Les cadavres amaigris nous mettent en relation avec leurs conditions de vie. Un des gardiens tient une cravache dans sa main. Serait-ce pour frapper les 26 prisonniers ? 12 Décembre 1945 J'ai rencontré la résistante Germaine Coupat. J'avais déjà entendu parler d'elle. Elle est née le 10 juin 1899 à Saint-Eloy-les-Mines. Elle fut arrêtée à MontréalLa-Cluse. Elle a été transportée par le convoi 1.212 le 13 mai 1944 et de Paris jusqu’à Ravensbrück, le 18 mai 1944. Son matricule était 38817. Je lui ai lui demandé si elle voulait bien me raconter ce qu'elle avait vécu. Elle a accepté et m'a montré son journal en me parlant de sa vie passée : « Ravensbrück. La longue grille s'ouvre en nous livrant passage. Type parfait des camps que Mein Kampf dépeint. À l'abri de ses murs et de ses barbelés où passe un fort courant nous sommes isolés. [...]Surtout l'air est pluvieux et froid, au ciel de noirs nuages viennent s'accumuler annonciateurs d'orages. La pluie tombe et du coup accroît notre inquiétude. Elle cesse bientôt. Le vent souffle plus rude. Couverture aux épaules en protégeant leurs têtes nos gardiennes dans l'ombre ont des allures suspectes. Sur la terre mouillée des corps sont allongés en dépit des manteaux assez mal protégés d'ailleurs. Ils cherchent en le gonflant sans réussir à conserver en eux un reste de chaleur. » Ce camp semble tout droit sorti d'un cauchemar. La voix de Germaine Coupat 27 me transporte dans le camp que j'imagine gris et froid, avec une humidité constante et une menace de mort certaine au-dessus des personnes qui ont eu le malheur d'y être déportées. Je me demande comment et où elle trouve la force d'exprimer par des images poétiques : « Au ciel, de noirs nuages viennent s'accumuler » l'atrocité du camp, pour sublimer la réalité. Elle continue son récit, me décrivant tout ce qu'elle a vécu avant la déportation. « Nous abandonnerons ce qui nous reste encore de linge et de bijoux. De nos alliances, l'or est précieux : nous devions les déposer en gage. (…) Des sacs étiquetés gardent nos vêtements tandis que nous mettons de futiles déguisements. » Germaine Coupat me lit ensuite l'un de ses poèmes qu'elle a écrit dans le camp pour son mari et ses fils. « A mon mari à mes fils Je suis triste ce soir et veux dans un poème Pour apaiser mon cœur et calmer ma souffrance Car je garde l'espoir tout au fond de moi-même Que réunit tous quatre, nous le lirons en France. Depuis ce jour fatal où sans raison ou preuves Nous fûmes arrêtés, pillés et mis à l'épreuve Puis jetés en prison comme prisonniers Les semaines les jours, les mois même ont passé. Plus tard chacun de nous contera ses misères, ses tortures, soucis, les privations amères. 28 Des larmes à ces récits dans nos yeux monteront Ce sera du passé qu'alors nous parlerons. » Ce poème m'a beaucoup touché car même dans les pires moments, Germaine Coupat garde espoir. Elle a été séparée de sa famille et a connu de terribles jours. A gauche: extrait du recueil de poèmes et de récits composés ou retranscrits par Mme Germaine Coupat (Coll. Musées Départementaux de l'Ain) Adroite : ceinture tressée à partir de fibres de paillasse (4 fils) et entrelacé avec des lambeaux de rideaux des dortoirs du block au camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne par Germaine Coupat (Coll. Musées Départementaux de l'Ain) Germaine Coupat m'a également montré ce qu'elle avait tressé dans le camp avec la paille de sa paillasse, notamment une ceinture tressée de fils de paillasse entrelacés avec des lambeaux de rideaux des dortoirs. Je trouve le résultat très beau et spectaculaire étant donné les matériaux utilisées et les conditions dans lesquelles cette ceinture a été réalisée. Je pense qu'elle devait aimer les belles choses pour avoir réalisé une si belle œuvre dans un endroit aussi atroce que le camp. 29 20 décembre 1945 Nous pouvons nous rendre compte que pour beaucoup de ces résistants, l'art a permis de survivre malgré l'horreur de la guerre ainsi que les difficultés et les traumatismes qu'elle entraîne. 30 Sitographie: page 6 http://www.poetica.fr/ http://paroles2.free.fr/liberte.html page 8 http://icp.ge.ch/co/lecturebude/IMG/pdf/extraits_le_silence_de_la_mer_._v ercors.pdf https://www.google.fr/search? q=lesilence+de+la+mer&safe=strict&complete=0&bi pages 9 et 10 http://www.kerit.be/telechargement/Les20six%20tracts%20de%20la %20Rose%20Blanche.pdf page 12 http://histoiredarts.blogspot.fr/p/nussbaum-autoportrait-1943.html page 14 http://www.cndp.fr/fileadmin/userupload/lycees-dans-laresistance/Lycees_dans_la_Resistance.pdf page 15 http://nosdevoirs.fr/devoir/242112 page 16 http://www.archives.var.fr/article.php?laref=301&titre=tracts-de-laresistance 31 page 17 http://www.archives.var.fr/article.php?laref=301&titre=tracts-de-laresistance pages 18-19 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Salomon http://www.jhm.nl/collection/specials/charlotte-salomon/leben-oder-theater pages 20-21 http://www.lguyhauteville01.com/archives/2014/10/14/30766115.html http://www.maquisdelain.org/index.php?r=personnage&id=37 http://paulsixdenier.colleges.ain.fr/ http://www2.ac-lyon.fr/etab/colleges/col-01/sixdenier/ pages 22-23 https://fr.wikipedia.org/wiki/Marianne_Cohn https://www.reseau-canope.fr/poetes-en-resistance/poetes/marianne-cohn/jetrahirai-demain/ page 26 https://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c'est_un_homme https://fr.wikipedia.org/wiki/Primo_Levi Bibliographie - « Mon amie, Sophie Scholl « de Paule du Bouchet, Gallimard 2009- « Propagande contre propagande en France, 1939-1945 » de Agnès Bruno, Florence Saint-Cyr-Gherardi, Nathalie Le Baut édité par le 32 Conseil général de l'Ain, direction de la conservation départementale Musée des pays de l'Ain EAN : 3760127110200 - « Signes de la collaboration et de la résistance, 1939-1945 » Jean-Pierre Greff; Michel Wlassikoff; Philippe Delangle Autrement - (2002) EAN:9782746702240 page 78 Edité par -Charlotte Salomon, « Vie ? Ou théâtre ? »Paris, le Tripode, 2015 -Primo Levi, « Si c'est un homme ». Date de parution : 1947 édité par De Silva pour la première fois en Italie ; publié en 1987 en France à l'édition Juillard et traduit par Martine Schruoffeneger. Iconographie et documentation locales -Les dessins de M.Houlgatte ont été confiés à sa fille, une copie a été aimablement prêtée par M.Marinet, ancien résistant de Bellegarde-surValserine (01). -Oeuvres de Mme Germaine Coupat, ancienne déportée deRavensbrück et ancien maire de Montréal-la-Cluse : Collections des musées départementaux de l'Ain. 33