dossier - Compagnie Versus

Compagnie Versus – 06 87 12 37 98 – [e-mail]
Compagnie Versus
In Memoriam
Solo
Chorégraphié par Maud Leroy et Charlotte Villermet, interprété par Maud Leroy

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En mouvement
Après avoir suivi des cours de danse classique et contemporaine durant huit ans (école
Balanchine à Etampes), j’ai intégré l’atelier du Crazy Horse à Paris pour suivre une
formation très exigeante et très physique. Un grave accident de la route a rompu cet élan à
l’âge de ma majorité.
L’année suivante, dès l’obtention de mon baccalauréat au Lycée Louis le Grand à Paris, j’ai
eu la chance en classes préparatoires littéraires de faire des rencontres déterminantes :
Ariane Mnouchkine, Daniel Mesguich (qui m’engage comme assistante à la mise en scène
et me confie un rôle dans « Mithridate » à la Comédie Française). Je suis aussi Jacques
Lassalle à New York, en tant qu’auditrice libre, alors qu’il monte « Dom Juan » avec la
Comédie Française.
Dès lors, mon engagement pour le théâtre sera entier. Cependant, je reste convaincue que
tout doit toujours passer par le corps avant de se dire avec les mots. Que les émotions, du
latin motio : le mouvement, sont des états physiques qui donnent naissance au verbe : « Si
tu veux jouer Jésus, commence déjà par écarter les bras », disait Jacques Lecoq.
Sur les conseils de Daniel Mesguich, ma formation se poursuit à l’Académie Théâtrale
Pierre Debauche / Théâtre du Jour à Agen.
Mon parcours de comédienne débute (« Mots et Liberté » en 2001, « La Double
Inconstance » 2002) et je tisse des liens avec le Nord-Pas-de-Calais (en donnant des ateliers
de pratique théâtral à La Comédie de Béthune). J’y installe alors ma première compagnie,
Léocadia, et réalise deux mises en scène : « Lucrèce Borgia » de Victor Hugo (2001/2002),
et « Ajax » de Sophocle (2004/2005).
Toujours à la recherche d’une grammaire du mouvement, je me tourne vers les théâtres du
monde. Je suis des formations au Mohinyattam en Inde (2004), puis au théâtre Nô et
Kyôgen au Japon (2005). Grâce à la bourse artistique UNESCO-Aschberg, je retourne en
Inde au printemps 2006. Au sein de la Darpana Academy à Ahmedabad, je réalise la mise
en scène de « Dom Juan » de Molière, en anglais et en hindi, avec une troupe de comédiens
professionnels indiens. Durant ces quatre mois, je me forme également au Bharata Natyam.
De retour en France, je monte « Agamemnon » de Rodrigo García, qui tourne sur trois
saisons (2007/2010).

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Après avoir joué dans dans « L’Echange » de Paul Claudel, sous la direction de Pierre
Debauche, je bénéficie du dispositif Pas-à-Pas du Ministère de la Culture (2011). Dispositif
que je réalise à La Rose des Vents, Scène nationale de Lille Métropole. J’y rencontre des
artistes aux univers forts (Olivier Dubois, Jean-Michel Rabeux, Mikaël Serre, Tatiana
Frolova), suis des formations de danse avec Alain Platel, et Patrick Bonté, et écrit ma
première pièce : « Sound », spectacle de théâtre dansé (2012). Cette proposition marque les
débuts de nouvelles aventures artistiques, avec une nouvelle compagnie, Versus.
Dans le prolongement de « Sound », la pièce « In Memoriam » sera tournée exclusivement
vers le mouvement. Cette « danse pour les morts » est en création sur la saison 2013/2014,
avec le soutien du Ballet du Nord et de La Rose des Vents.
Maud Leroy
© Philippe Pasqua

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Note artistique
In Memoriam est une danse pour les morts. Faire du bruit pour ceux qui se sont tus.
Avec ce solo, je continue à creuser le même sillon, celui de la mémoire qui fait la
conscience de soi, conscience accrue qui fait la société meilleure.
In Memoriam est jusqu’à la nausée ce souvenir incessant de la précarité de la vie qui doit
nous rendre tout exceptionnel. C’est aussi et surtout se rappeler de nos pères, auxquels notre
mortalité nous lie, et danser pour eux. « Memento mori »… cette danse est l’expression de
notre dualité, de ce frottement entre Thanatos et Eros, qui fait de l’endroit du deuil, de la
perte et de la faiblesse, un endroit finalement de force et de richesse.
Je me suis toujours arrangée avec la Mort. J’en ai toujours cherché l’omniprésence en vivant
extrêmement, sans qu’il n’y ait jamais là quoique ce soit de morbide ni d’autodestructeur.
Nous sommes sur le fil du rasoir, et il y a une élégance à être devant tous ceux qui nous
ont précédés, une responsabilité du plus haut rang. Car enfin, devant la Mort, chacun d’entre
nous porte la Création.
Pour être au plus près des émotions générées par le deuil, pour être dans ce lien pluriel que
l’individu entretient avec la mort, In Memoriam est construit selon les cinq étapes du deuil.
De la stupéfaction première au déni, en passant par la révolte, le chagrin puis la com-
préhension, ces cinq étapes couvrent le champ émotionnel de l’humain face à la perte, à sa
propre finitude, enfin à l’immense fête de l’acceptation de sa condition.

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© Frédéric Iovino
Il y a un esseulement nécessaire.
Tu m’as accompagnée
Et moi je n’ai plus peur de rien.
Ma déception me comble
Par l’ombre je lis la lumière
Mon poing dans ma poche
Porte les règles de l’art
De qui pourrais-je bien avoir besoin ?
De quoi ?
Que je ne porte en moi.
Ma capacité infinie
D’Amour
Me fait aimer la vie à en crever
Je suis amour avec des crocs
Ravie
Mon mystère sur les bras
C’est léger comme une plume
Je le nourrie de tout
Et l’étendue est large et l’horizon est vaste
Maud Leroy