Les Déterminants de l’épargne intérieure au Rwanda ( Résumé)
Par : François KAVATIRI
Publication : 2005
98 pages
Dans le document de vision 2020 élaboré par le Ministère des Finances et de la Planification
stratégique, le gouvernement rwandais prévoit dans le cadre de la réduction de la pauvreté un
taux d'investissement de 30% du PIB. Comme ailleurs dans les pays pauvres très endettés, au
Rwanda la contrainte financière devient une préoccupation majeure de la part des dirigeants
afin de relever son défi de développement.
L'épargne intérieure qui devrait en premier lieu être mobilisée pour couvrir les dépenses
d'investissement est structurellement déficitaire. Par ailleurs, l'épargne extérieure, qui a été le
moteur à impulser les économies européennes ruinées suite aux événements de la deuxième
guerre mondiale, devient de plus en plus rare et conditionnée.
Par rapport à ces problèmes, tant de questions préoccupent des dirigeants africains dont celui
du Rwanda consistant à trouver des stratégies efficaces et efficientes pour sortir de ce cercle
vicieux de pauvreté qui paupérise leurs populations.
Etant ainsi préoccupé par le manque de ressources financières en vue d'atteindre le ratio de
30% ci-haut évoqué, nous portons notre réflexion dans ce travail à déterminer des facteurs qui
conditionnent la performance de l'épargne intérieure au Rwanda.
Pour ce faire, nous avons émis les hypothèses selon lesquelles le taux d'épargne intérieure est
fonction du taux de croissance du produit intérieur brut par habitant, du taux d'intérêt réel
créditeur et de la stabilité politique. L'analyse couvrira la période de 1978 à 2001.
Pour nous permettre de modéliser l'épargne intérieure, nous avons d'abord diagnostiqué
l'économie rwandaise en mettant l'accent sur la performance de l'épargne intérieure depuis
1995 jusqu'à 2001. L'analyse nous a permis de mettre en exergue les facteurs qui
conditionnent le comportement de l'épargne intérieure. Ainsi, les facteurs aussi internes
qu'externes ont été identifiés.
Sur le plan interne, le déficit de l'épargne publique est fortement expliqué par les dépenses de
consommation excessives par rapport aux recettes propres de l'Etat. Concernant l'épargne
privée, nous avons constaté que l'épargne informelle l'emporte sur l'épargne formelle. En
effet, le taux de dépôt à terme au PIB est très petit.
Les facteurs extérieurs expliquent la performance de l'épargne intérieure à travers les termes
de l'échange, le taux de change et les prix des produits d'exportation qui se sont détériorés au
fil du temps. Ces éléments constituent les canaux fondamentaux à travers lesquels les causes
sousjacentes freinent le développement de l'épargne intérieure.
Les informations issues de l'analyse théorique et de l'analyse empirique en plus des
spécificités de l'épargne intérieure au Rwanda nous ont incité à définir un modèle
économétrique tenant compte des effets de court et de long termes qui influencent l'épargne
intérieure.