Bactérie - Fichier

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Les bases microbiologiques
et épidémiologiques
de l’Hygiène Hospitalière
IFSI 1er semestre
Dr JC. Reveil, 2011
1
Présentation du service
Qualité-Hygiène-Sécurité-Evaluation
2
Organigramme Q.H.S.E. 2011-09
CME, CRUQ, CSIRMT
(Clin, Coviris-Crex, Epp)
DSSI, DAM
DRH, Méd Travail
CHSCT
Directeur général
Resclin, Cclin Est
ARS
CVGAS de l’ARS
HAS
Sociétés savantes
JC. Reveil, Médecin Responsable
Qualité
certification
Gestion des
Risques
O. Pichenot
A. Barbe
S. Wulvéryck
A. Guérelle
Evaluations
EPP
Prévention
des infections
JC. Reveil
JC. Reveil
N. Toussaint
S. Wulvéryck
V.Pigeot
P. Bucchiotty
B. Helin
A. Foulou
Services de soins, médicotechniques et techniques
Sécurité des patients
Programme UE 2-10-S1 : Infectiologie, Hygiène
Formations prises en charge par l’unité d’Hygiène
du service Q.H.S.E.
•Les Agents infectieux : bactéries, virus, Champignons, parasites, ATNC, écologie
microbienne, mécanismes d’action des agents infectieux, relations hôte-agent
infectieux, modes de transmission, facteurs de sensibilité, notions de résistance
• Les infections associées aux soins : infections nosocomiales, épidémies, coût et
impact social
• Les règles d’hygiène : hygiène hospitalière, mains, tenue professionnelle, circuits
• Les moyens de prévention de l’infection : précautions standard, précautions
complémentaires, isolement protecteur, protocoles d’hygiène, précautions en collectivité
et à domicile
Généralités : les « microbes » transmissibles
• Parasite : uni ou pluri-cellulaire organisé
eucaryote ( mb. nucléaire )
• Bactérie : unicellulaire, procaryote, chromosome unique
structure particulière ( cf ), taille= micron
• Virus : un seul acide nucléique ( ADN ou ARN ) dans une coque
( capside ), pas autonome : nécessite pour sa replication l’utilisation
du système de synthèse de la cellule infectée (parasite obligatoire
d’une cellule), taille= nanomêtre
• Prion : Agent Transmissible Non Conventionnel (ATNC)
lié à une protéine modifiée, résistance physico-chimique ++
6
Les bactéries : morphologie
• Etre unicellulaire, taille de l’ordre du « micron »
• Microscope optique : examen à l’état frais : mobilité, forme
examen après coloration : GRAM
• Trois formes de base : sphérique, cylindrique, hélicoïdale
- Forme sphérique: cocci
cocci gram + : Streptocoques
Staphylocoques
Exemples : Streptococcus pneumoniae (S.pneumoniae)
Staphylococcus aureus (S.aureus)
cocci gram - :
Neisseiria
Exemples : N. meningitidis, N.gonorrheae
7
Les bactéries : morphologie (2)
- Forme cylindrique ou bacillaire:
bacilles gram - :
entérobactéries: Escherichia coli (colibacille)
Salmonella, Proteus, Shigella, etc..
vibrions: Vibrio cholerae
bacilles gram +:
corynébactéries: Corynebacterium diphteriae
bacillus : Bacillus anthracis
clostridium : Clostridium tetani, C.perfingens…
- Forme hélicoidale : spirochêtes
leptospires: Leptospira interrogans
borrelia: Borrelia burgdorferi
tréponêmes: Treponema pallidum
8
Diplocoques gram + en chainettes
9
Streptocoques en chainettes
10
Cocci gram + en tétrade
11
Diplocoques gram - genre Neisseria
12
Gonocoques
13
Bacilles au microscope électronique
14
Bacilles gram - genre entérobactérie
15
Petits bacilles gram -
16
Bacilles gram +
17
Bacilles gram+ genre corynébactérie
18
Petits bacilles incurvés genre campylobacter
19
Spirochête
20
Mycobactéries (coloration de Ziehl)
21
Levure
22
Prélèvement purulent
23
Prélèvement purulent avec bactéries intra-cellulaires
24
Prélèvement purulent avec bactéries intra-cellulaires
25
Exemples de virus
Virus de la grippe
VIH
Virus de l’herpès
Virus de la rougeole
La bactérie : anatomie fonctionnelle
et implication pour l’hygiène hospitalière
• le génome et les plasmides : gènes et résistances aux AB
• le cytoplasme et le membrane cytoplasmique : synthèse des protéines
• la paroi : résistance physique et osmotique
• la capsule : un aspect de la virulence
• les flagelles : mobilité
• les pili communs et pili sexuels : adhésines et transferts génétiques
• sporulation et germination : forme de résistance
membrane
cytoplasmique
chromosome
plasmide
ribosome
paroi
SCHEMA D’UNE BACTERIE
28
LA CAPSULE
Capsule
Corps bactérien
29
Diplocoques gram + capsulé
30
Diplocoques gram + capsulés (pneumocoque)
31
Pseudomonas
Listeria
Proteus
32
Pili communs
Pili sexuels
33
Conditions défavorables
SPORE
Sporulation
Germination
Conditions favorables
34
Physiologie bactérienne
1 – Nutrition des bactéries
Aliments: matériaux de construction et source d’énergie
- synthèses en cours de croissance
- maintien de la vie en dehors de toute croissance
Ration d’entretien: 1/500 de la ration de croissance
Rôle de la Mb.plasmique dans les échanges (perméases)
2 – Croissance des bactéries
2-1 – Conditions particulières de la croissance
- pression partielle d’O2
aérobie, anaérobie, aéro-anaérobie facultative
- température : 37°, 4°, 65°, 120°, 134°
- pression osmotique: assez tolérantes
- substances antibactériennes, radiations
35
2-2 – La croissance proprement dite
- en milieu liquide: bouillons
multiplication des bactéries : trouble du milieu, dispersion
des bactéries
vitesse de croissance = f(temps de doublement= t. entre
2 mitoses)
Exemple: colibacille = 20’ donc 3X/heure
bacille tuberculeux = 20 h donc 1X/jour
Combien de temps pour avoir 10.6 bactéries ?
NB: nb bactéries = 2 puissance(nb divisions)
- en milieu solide: boites de Pétri
Les corps bactériens restent cohérents entre eux et forment des
« colonies » ( # 10.6 bactéries )
36
2-3 – Les applications de la croissance
•En bactériologie: séparation (isolement), identification des
bactéries, inhibition de la croissance (antibiogramme), conservation
des souches (froid)
•En stérilisation et désinfection (tuer et inhiber la croissance)
•Dans l’industrie pharmaceutique: fermenteurs (fabrication
d’antibiotiques, de médicaments par génie génétique)
•Dans la cuisine: chaîne du froid (réfrigérateur, congélateur)
Liaison froide, liaison chaude, prévention des TIAC
•Dans l’alimentaire: fromages, yaourts, pain, vins etc…
37
Colonies bactériennes sur boite de Pétri
38
Tests biochimiques d’identification bactérienne
39
Antibiogramme
40
Vitesse de croissance des bactéries et température
Exemple en restauration
Vitesse de croissance
Zone de
température à
éviter +++
-18°
0° 4°
10°
20°
40°
65°
100°
Température
41
Empreinte de main sur boite de Pétri
42
Relations hôte-bactéries
•99% des bactéries de la nature sont indépendantes et vivent dans
le milieu extérieur (saprophytes)
•D’autres trouvent les conditions de leur croissance chez un autre
être vivant, selon différentes relations:
- symbiose: hôte et bactéries s’aident mutuellement et tirent
bénéfice l’un de l’autre ( luzerne, vit.K )
- commensalisme: association étroite et constante sans bénéfice
ni désavantage
- parasitisme: tire bénéfice de l’hôte sans réciprocité
•Le parasite est dit « pathogène » si il provoque des troubles chez
l’hôte ( qui oppose à cette agression ses propres mécanismes de
défense. Cf cours immunologie)
•Maladie infectieuse: résultante entre pouvoir agressif du germe
pathogène et défenses de l’organisme.
43
Mécanismes du pouvoir pathogène
•Multiplication des bactéries dans les tissus
- capsule empêchant la phagocytose: pneumocoque
- production d’enzymes: staphylocoque coagulase +
- production de gaz: anaérobies, gangrène gazeuse
•Elaboration de toxines
- Exotoxines: secrétée par la bactérie, pouvoir toxique très élevé,
différents modes d’action
Exemples: Diphtérie, Tétanos, Botulisme
Antitoxine: anticorps fabriqués (sérum antitétanique)
Anatoxine: toxine détoxifiée (vaccin antitétanique)
- Endotoxines: partie du corps bactérien (paroi G -),libérée lors de
la lyse bactérienne
Exemples: fièvre typhoïde, chocs septiques
44
PNEUMONIE A PNEUMOCOQUE
45
DOIGT
DOIGT
Staphylocoque aureus
Coagulase
Bacille tétanique
Toxine
tétanique
Veine
Caillot
Nerf
46
Infections à Staphylococcus aureus
Furoncle de la lèvre inféreure
Furoncle
47
Infections à Clostridium perfringens
Clostridium sporulé
Gangrène gazeuse de la main
48
Tétanos
Faciès sardonique
Tétanos néo-natal
Crise de contractures en
« opisthotonos »
49
Botulisme
Clostridium botulinum
« sporulés »
Oiseaux morts de
botulisme de type E
50
Fièvre Typhoïde
Prévention
51
Epidémiologie hospitalière
Sources potentielles de bactéries: écologie et éthologie
•Ecologie (oîkos=habitat): étude des conditions de milieu favorables
aux différentes espèces
•Ethologie (êthos=mœurs): étude des mœurs et condition de vie des
êtres vivants
Deux grandes catégories de sources de bactéries:
•Sources humaines: flores cutanéomuqueuses
•Vecteurs inertes de l’environnement
Nombreux échanges entre ces variétés de sources
52
Les flores bactériennes de l’homme
Elles appartiennent à des « écosystèmes »
Ensemble de toutes les populations vivantes ainsi que des
composants inertes qui interfèrent dans une région définie de
l’espace et du temps
Elles sont dites « flores commensales »
Ensemble de bactéries appartenant à différentes espèces et à
différents genres vivant en état d’équilibre biologique
Topographie des flores commensales
•Peau: flore cutanée
•Muqueuses des cavités naturelles
- voies aérodigestives supérieures
- intestin
- vagin
53
Constitution des flores commensales
Chaque flore comporte:
•Des espèces permanentes ou résidentes:
Flore de base, pas de rôle pathogène du moins tant qu’elles
restent dans leur habitat normal
•Des espèces inconstantes ou « touristiques »:
Flore transitoire, pouvoir pathogène potentiel
Composition des différentes flores commensales
( cf tableau )
54
Flore aérodigestive
supérieure
Flore cutanée
Flore intestinale
Espèces résidentes
Espèces transitoires
Streptocoques
Staphylocoque aureus
Anaérobies
Pseudomonas aeruginosa
Corynébactéries, etc…
Levures
Streptocoques
Staphylocoque aureus
Staphylocoque epidermidis
Levures
95 % bactéries anaérobies
Staphylocoque aureus
5 % aéro-anaérobies :
P.aeruginosa
- entérobactéries
Levures
- entérocoques
Flore vaginale
90 % bacille de Döderlein
(lactobacillus)
10 % flore intestinale
Staphylocoque aureus
10 %
P. aeruginosa
Levures
55
Variation de la composition des flores commensales
Variations quantitatives et qualitatives selon les conditions
locales, les facteurs généraux (age), le régime alimentaire,
l’environnement
Exemples de variations:
- Flore bucco-pharyngée: caries (lactobacillus), amygdales
cryptiques, au cours du nycthémère
- Flore intestinale:
nourrisson au sein: Bifidobactéries
adulte mangeant beaucoup de viande: BG –
adulte végétarien: BG +
- Portage sain de Bactéries Multirésistantes (BMR) en milieu
hospitalier, chez certains éleveurs, etc…
56
Rôle biologique des flores commensales
•Rôle métabolique:
Symbiose métabolique avec l’hôte (flore intestinale)
•Rôle protecteur contre l’infection (+++)
- barrière de défense naturelle s’opposant à l’implantation et à la
multiplication des germes pathogènes venant de l’extérieur
- stimulation de la production d’anticorps
•Echanges génétiques : résistances au antibiotiques
•Perturbations des flores commensales:
- substitution de flore, conséquences locales mais risque de
dissémination de bactéries sélectionnées
57
SUBSTITUTION DE FLORE
(ex : flore vaginale)
Pression de sélection
Bacille de Döderlein
+ 2 jours
+ 4 jours
Entérobactérie
Levure
58
Rapports entre sources bactériennes humaines et sources
environnementales
Les bactéries pathogènes de l’environnement hospitalier sont de
provenance humaine, à partir des flores cutanée, aérodigestive
supérieure ou fécale +++
Mécanismes de l’infection:
•Infection endogène: substitution de flore, infection locale
puis éventuellement générale, contamination par contiguité
possible
•Infection exogène:
- contamination directe inter-humaine par voie aerienne
(grippe) ou manuportée (SARM)
- contamination par des vecteurs inertes de l’environnement
(matériel et produits souillés)
59
VOIES DE CONTAMINATION
VOIE AERIENNE
"Contaminateur"
Flore aéroDigestive
Supérieure
Flore
Cutanée
Flore
Digestive
"Contaminé"
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MAINS
MATERIEL
MATERIEL
infection exogène
infection endogène
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60
VOIES DE CONTAMINATION
VOIE AERIENNE
"Contaminateur"
Flore aéroDigestive
Supérieure
Flore
Cutanée
Flore
Digestive
"Contaminé"
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MAINS
MATERIEL
MATERIEL
infection exogène
infection endogène
Protection non stérile
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61
VOIES DE CONTAMINATION
VOIE AERIENNE
"Contaminateur"
Flore aéroDigestive
Supérieure
Flore
Cutanée
Flore
Digestive
"Contaminé"
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MAINS
MATERIEL
MATERIEL
infection exogène
infection endogène
Protection stérile
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62
Résistances bactériennes
et bon usage des antibiotiques
La résistance naturelle
•
touche toutes les bactéries de l’espèce considérée
•
stable, transmise à la descendance (chromosome)
•
pas ou peu transmissible sur un mode horizontal
Exemples :
1. Klebsiella spp. produit naturellement des bêta-lactamases : destruction des
pénicillines A dans l’espace périplasmique avant atteinte de la cible
2. Bactéries anaérobies naturellement résistantes aux aminosides car absence de
transport actif à travers la membrane cytoplasmique
Les résistances acquises
• ne concerne que quelques (ou nombreuses) souches d’une espèce donnée
• moins stable mais propagation importante
• modification du capital génétique de la bactérie lui permettant de tolérer une
concentration d’AB élevée
• antibiotiques = sélection de souches résistantes
• comportement d’une souche isolée vis-à-vis des AB devenu non prévisible
(antibiogramme)
membrane
cytoplasmique
chromosome
plasmide
ribosome
paroi
SCHEMA D’UNE BACTERIE
Les mécanismes génétiques de la résistance acquise
La résistance chromosomique
• résulte d’une mutation, phénomène rare du au hasard, non provoqué par l’AB
• mais l’AB sélectionne les mutants résistants qui survivent
• caractère permanent, transmissible aux bactéries filles
• probabilité faible de 2 mutations simultanées : une des justifications de certaines
associations d’AB
• mutation sur protéine structurale ou enzymatique, donc la bactérie mutée est
souvent « défavorisée» en l’absence d’AB
Les mécanismes génétiques de la résistance acquise
La résistance extra-chromosomique : plasmidique
• synthèse de protéines additionnelles et non modification structurelle de la bactérie
• plasmides conjugatifs ou mobilisables : transfert horizontal «contagieux»
• évolution par des éléments génétiques « transposable »
• gènes non induits par les AB mais bactéries porteuses sélectionnées
• souvent multiples gènes de résistance : un seul AB va sélectionner des bactéries
multirésistantes
Transfert de plasmides par conjugaison : résistances acquises
Sélection et diffusion des bactéries résistantes
• Pression de sélection des AB : émergence de souches résistantes favorisées tant
que « l’imprégnation » antibiotique persiste
• Si mutation : souvent mono-résistance et « dilution » à l’arrêt de l’AB
• Si résistance extra-chromosomique : diffusion +++
• Toute antibiothérapie, quel que soit son succès, sélectionne des souches
résistantes
• Plus l’utilisation des AB est importante (ou anarchique), plus la fréquence
d’apparition de bactéries résistantes est grande
Le problème :
Ecologie microbienne du corps humain
le corps humain = 60 000 milliards de cellules
et 100 000 milliards de bactéries
et ??? milliards de virus
Les bactéries vivent avec nous au sein de flores
commensales constituant des écosystèmes
Mais où sont les microbes ?
Peau :1012
T. Digestif :1014
Xf<s du corps :
Cellules
1013
Air/m3: chambre : 200
toilettes : 500
ville
: 300-400
Eau/ml: < 10
Sélection et diffusion des bactéries résistantes
Les deux déterminants de l’émergence et de la diffusion de la résistance
bactérienne aux AB sont :
1. L’exposition de la population aux antibiotiques
2. La transmission inter-individuelle de souches résistantes
Il convient donc d’agir sur ces deux aspects :
1. Bon usage des antibiotiques
2. Lutte contre les transmissions croisées
Antibiothérapie en Médecine vétérinaire
Pour certains couples bactérie/animal il existe des niveaux élevés de résistance à
des molécules utilisée en médecine humaine :
- Campylobacter jejuni et FQ : 17% à 33% volailles, 52% bovins
- Campylobacter coli et FQ, macrolides : 25 et 32% chez porc
- Salmonelles et FQ : 10%
- Salmonelles et C3G : rares souches BLSE
- Escherichia coli et aminopénicillines : 28 à 48%
- Escherichia coli et C3G : 1 à 2%
- Escherichia coli et FQ : 3 à 21% (chez les volailles)
- Enterococcus faecium et glycopeptides : 4% chez le porc (0 à 8% dans l’UE alors
que les glycopeptides sont interdits depuis 1997……)
Quid des éleveurs et des consommateurs ?
(Ref : SPILF Info-antibio n°6 mai 2010)
Antibiothérapie en Médecine vétérinaire
• Conso vétérinaire > conso humaine (1320 tonnes versus 760 en 2005)
• Classes les plus prescrites : cyclines et sulfamides (bêta-lactamines et
macrolides chez l’humain)
• animaux d’élevage : 93% de la consommation
• mais en utilisant un indicateur d’exposition (poids AB/(dose x durée)/biomasse
de l’espèce) : chats et chiens représentent 30% de l’exposition aux AB
• Evolution : sur 10 ans (1999-2008) baisse de 2% rapportée à la population mais
aumentation de 12,5% rapportée à la biomasse. Niveau d’exposition augmente
de 21,9% (FQ +++)
(Ref : SPILF Info-antibio n°6 mai 2010)
A l’admission du patient rapatrié de l’étranger
R1- Il est recommandé au personnel prenant en charge un patient concerné par ces
mesures :
- d’identifier cette situation
- de notifier cette information dans le SIH et le dossier médical
- de s’assurer que l’information a été transmise à l’EOH
R2 – Il est recommandé d’informer la patient rapatrié de la situation
R3 – Il est recommandé à la direction de l’établissement de mettre en place un système
de signalement à l’EOH des entrants venant de l’étranger
A l’admission du patient rapatrié de l’étranger
R4 – Il est recommandé de réaliser immédiatement un dépistage par écouvillonnage rectal
ou coproculture à la recherche d’un portage de bactéries commensales multirésistantes à
l’aide des techniques microbiologiques adéquates et d’en obtenir les résultats dans les délais
les plus brefs
En 2010, il s’agit des entérobactéries productrices de carbapénèmases et des ERG
Ces techniques microbiologiques permettent égalment de détecter les espèces saprophytes
multirésistantes telles que P. aeruginosa et A. baumannii
R5 – Il est recommandé de mettre en place les mesures de précautions complémentaires
« contact » dès l’admission du patient. Ces mesures seront réévaluées après le résultat
du dépistage
R6- Si le patient est placé en précautions complémentaires « contact » dès l’admission, il
n’est pas recommandé de réaliser un dépistage de ses contacts (patients pris en charge
par le même personnel soignant)
En cas de positivité du dépistage digestif systématique
du patient rapatrié de l’étranger
R7 - Il est recommandé au laboratoire de bactériologie d’alerter l’EOH dès la positivité de la
recherche d’entérobactérie productrice de carbapénèmase ou d’ERG
R8 – Il est recommandé de réaliser un signalement externe aux autorités sanitaires et au
Cclin de tous cas d’isolement d’entérobactéries suspectes d’ être productrice de
carbapénèmase ou d’ERG importés par un patient rapatrié de l’étranger
11 pages de recommandations détaillées…..
La résistance bactérienne aux antibiotiques
Une question de sécurité du patient
84
Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), isolés
d’infections invasives (bactériémies et méningites)
2002
2008
No data
<1%
1-5%
33%
24,5%
5-10%
10-25%
25-50%
>50%
Source: European Antimicrobial Resistance Surveillance System (EARSS)
85
Evolution de l’incidence SARM et EBLSE dans les établissements de
santé français, Réseau BMR-Raisin
0,7
p<10-3
-24%
Incidence / 1000 JH
0,6
0,5
p<10-3
+102%
0,4
0,3
0,2
SARM
0,1
EBLSE
0
2004
2005
2006
2007
2008
Années
Source : adapté de A. Carbonne, I. Arnaud, B. Coignard, N. Marty, C. Dumartin,et al. for the MDRB surveillance national
steering group (BMR-Raisin). Multidrug Resistant Bacteria (MDRB) surveillance through a lab network in France: a 6-year
experience. Raisin Network, 2002–2008. SHEA 2010, Atlanta (USA)
Répartition par espèce (%)
Evolution de la répartition des espèces de EBLSE dans les
établissements de santé français, Réseau BMR-Raisin
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Années
K. pneumoniae
E. aerogenes
E. cloacae
E. coli
Source : adapté de A. Carbonne, I. Arnaud, B. Coignard, N. Marty, C. Dumartin,et al. for the MDRB surveillance national
steering group (BMR-Raisin). Multidrug Resistant Bacteria (MDRB) surveillance through a lab network in France: a 6-year
experience. Raisin Network, 2002–2008. SHEA 2010, Atlanta (USA)
Résistance de E. coli aux céphalosporines de 3ème génération
- Disparités importantes entre pays européens
- Nette augmentation en France entre 2002 et 2008
2002
<1%
2008
3,8%
Source: European Antimicrobial Resistance Surveillance System (EARSS). http://www.rivm.nl/earss/
88
Enterobactéries résistantes aux carbapénèmes
% d’isolats de K. pneumoniae résistants
aux carbapénèmes, 2008
Episodes à enterobactéries productrices de
carbapénémases signalés en France de 2004
- 2010
<1%
Nombre d'épisodes signalés
14
12
10
8
6
4
2
0
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Années
(Bilan au 14.09.2010)
Source : European Antimicrobial Resistance Surveillance System
(EARSS). http://www.rivm.nl/earss/
89
Source : InVS, signalement des infections nosocomiales.
Consommations d’antibiotiques en ville,
dans les pays de l’UE, 2008
* Consommation totale, avec les patients hospitalisés (CY, GR, LT).
** Données de remboursement, n’incluant pas les ventes sans prescription (ES)
*** Données de 2007 (MT)
90
Source: European Surveillance of Antimicrobial Consumption (ESAC), 2010. dans : ECDC Annual Epidemiological Report
2010 : en cours de publication.
Conclusion
N ’oubliez jamais ceci !
Empreinte de main sur boite de Pétri
91
Faites souvent cela !
Lavage des mains
92
Ou bien mieux
cela !
Friction des mains avec SHA
93
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