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Les bananes et plantains (Musa sp.)
La banane est considérée comme le plus important fruit tropical. Comparé à la production mondiale de tous
les fruits, la production de bananes n’est surpassée que par celle du raisin. Dans les régions tempérées
on connaît surtout la banane de dessert sucrée qui est consommée crue, mais près de la moitié de la
production de bananes provient des plantains, riches en amidon, qui doivent être cuits et qui sont consommés
localement comme légumes. Dans beaucoup de régions tropicales, particulièrement en Afrique de l’Est, la banane,
en particulier sous forme de plantain, est l’aliment principal des populations locales. Cette plante herbacée, qui
a l’allure d’un petit arbre, est originaire du sud-est de l’Asie où elle a été l’une des premières plantes à être
domestiquée. Deux espèces de la famille des Musacées (Monocotylédones) sont impliquées dans l’évolution des
bananes et des plantains, Musa acuminata Colla et Musa balbisiana Colla. Les variétés de bananes sucrées sont
issues de la domestication de M. acuminata, tandis que les plantains sont originaires des croisements entre les
deux espèces de Musa. La culture du bananier s’est étendue à toutes les régions tropicales du globe. A partir du
19e siècle la banane est devenue une denrée d’exportation importante pour l’économie des pays des régions
tropicales, en particulier ceux d’Amérique et d’Asie. En 2001, la production globale de bananes (dessert) était
estimée à 68,9 MTM, à laquelle s’ajoutait près de 30 MTM de plantains destinés à l’alimentation locale. Environ
45 % de la production de bananes sucrées est exportée pour être consommée principalement dans les pays
industrialisés des régions tempérées. Les principaux producteurs étaient l’Inde, le Brésil, l’Équateur, l’Indonésie,
les Philippines et la Chine. Près de 31 MTM de bananes de desserts étaient exportées par plusieurs pays
asiatiques (Philippines, Indonésie, Thaïlande) et américains (Brésil, Équateur, Colombie, Costa Rica, Guatemala,
Honduras, Panama, El Salvador).
Description du bananier
Bien que ressemblant à un arbrisseau, le bananier cultivé soit une espèce herbacée vivace de grande taille
pouvant atteindre entre 2 et 9 mètres de hauteur (Figure 1). Sa culture est établie par propagation végétative
à partir de bougeons adventifs situés sur la vraie tige (corme) qui est souterraine. La tige aérienne (pseudo-
tronc ou pseudo-tige) n’en est pas une, mais elle est formée par l’emboîtement spiralé des pétioles des feuilles
qui naissent directement du rhizome. Le système racinaire est peu développé latéralement ou en profondeur.
La croissance des jeunes feuilles se fait en traversant le tube composé par les pétioles des feuilles plus âgées.
Les feuilles arrangées en spirale forment une couronne foliaire terminale. Elles sont longues, larges, lises et
simples, mais frangées. Les centaines de nervures parallèles partent d’une nervure médiane proéminente. Le
nombre de feuilles fonctionnelles permanentes par bananier varie entre 10 à 15 et celles-ci peuvent atteindre
des dimensions va-riant entre 1 m et 2 m de longueur. Suite à la croissance végétative qui se déroule sur une
période de 7 à 9 mois, une inflorescence se développe verticalement d’un méristème situé à l’apex du corme
souterrain. Cette inflorescence éventuellement émergera de l’apex de la pseudo-tige et se recourbera vers le sol
entraînée par son poids et par un géotropisme positif (Figure 1).
L’inflorescence est un épi complexe constitué d’un pédoncule bien développé et solide sur lequel les fleurs
sont arrangées en grappes nodales, chaque grappe étant protégée par une feuille modifiée (bractée) qui se
détache éventuellement, le tout formant une “main” de bananes. Le nombre de fleurs par nœud varie de 5 à
15 et le nombre de nœuds par inflorescence peut varier entre 5 et 20. Les 5 à 15 premiers nœuds produisent
des fleurs zygomorphes qui sont structurellement hermaphrodites, mais fonctionnellement femelles. Les nœuds
distaux produisent des fleurs qui sont aussi structurellement hermaphrodites mais fonctionnellement mâles.
Certains nœuds en position intermédiaire peuvent porter des fleurs hermaphrodites, qui sont stériles. Toutes les
fleurs possèdent un périanthe fortement zygomorphe composé d’un tépale composé, abaxiale, à 4 lobes qui est
formé de 4 tépales soudés (dont deux de dimensions très réduites) et d’un tépale adaxiale libre réduit. Les fleurs
“femelles” d’une longueur de 8-12 cm possèdent un ovaire infère triloculaire plus long que le périanthe, un style
et 3 stigmates lobés et 5 staminoïdes dépourvus de pollen fertile. Lors de la maturation du fruit, qui se développe
sans pollinisation (parthénocarpie), l’ovaire persiste et se développe alors que le périanthe et le stigmate se
détachent laissant une cicatrice à l’extrémité libre du fruit mâture. Les fleurs “mâles” d’une longueur de 4-6 cm
possèdent 5 étamines et de longues anthères, contenant rarement du pollen viable chez les variétés cultivées,