Sommaire du CHAPITRE 12 Les bananes et plantains

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Sommaire du CHAPITRE 12
Les bananes et plantains (Musa sp.) et les palmiers
Les bananes et plantains (Musa sp.)
Description du bananier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Taxonomie, évolution et dispersion de la culture du bananier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Écologie, méthodes de culture et utilisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Utilisation des bananes, variétés et amélioration génétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Statistiques de production (FAOSTAT 2001, révisé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Les palmiers
Introduction: les Arécaceae (Palmiers) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Description morphologique-anatomique des palmiers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Le cocotier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Écologie et condition de culture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Statistiques de production pour 2001 (FAOSTAT, révisé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Palme à huile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Statistiques de production de la palme à huile (FAOSTAT 2001, révisé) . . . . . . . . . . . . . . 17
Le dattier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Statistiques de production du dattier (FAOSTAT 2001, révisé) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Autres espèces de palmiers utilisés dans différentes régions du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
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Les bananes et plantains (Musa sp.)
L
a banane est considérée comme le plus important fruit tropical. Comparé à la production mondiale de tous
les fruits, la production de bananes n’est surpassée que par celle du raisin. Dans les régions tempérées
on connaît surtout la banane de dessert sucrée qui est consommée crue, mais près de la moitié de la
production de bananes provient des plantains, riches en amidon, qui doivent être cuits et qui sont consommés
localement comme légumes. Dans beaucoup de régions tropicales, particulièrement en Afrique de l’Est, la banane,
en particulier sous forme de plantain, est l’aliment principal des populations locales. Cette plante herbacée, qui
a l’allure d’un petit arbre, est originaire du sud-est de l’Asie où elle a été l’une des premières plantes à être
domestiquée. Deux espèces de la famille des Musacées (Monocotylédones) sont impliquées dans l’évolution des
bananes et des plantains, Musa acuminata Colla et Musa balbisiana Colla. Les variétés de bananes sucrées sont
issues de la domestication de M. acuminata, tandis que les plantains sont originaires des croisements entre les
deux espèces de Musa. La culture du bananier s’est étendue à toutes les régions tropicales du globe. A partir du
19e siècle la banane est devenue une denrée d’exportation importante pour l’économie des pays des régions
tropicales, en particulier ceux d’Amérique et d’Asie. En 2001, la production globale de bananes (dessert) était
estimée à 68,9 MTM, à laquelle s’ajoutait près de 30 MTM de plantains destinés à l’alimentation locale. Environ
45 % de la production de bananes sucrées est exportée pour être consommée principalement dans les pays
industrialisés des régions tempérées. Les principaux producteurs étaient l’Inde, le Brésil, l’Équateur, l’Indonésie,
les Philippines et la Chine. Près de 31 MTM de bananes de desserts étaient exportées par plusieurs pays
asiatiques (Philippines, Indonésie, Thaïlande) et américains (Brésil, Équateur, Colombie, Costa Rica, Guatemala,
Honduras, Panama, El Salvador).
Description du bananier
Bien que ressemblant à un arbrisseau, le bananier cultivé soit une espèce herbacée vivace de grande taille
pouvant atteindre entre 2 et 9 mètres de hauteur (Figure 1). Sa culture est établie par propagation végétative
à partir de bougeons adventifs situés sur la vraie tige (corme) qui est souterraine. La tige aérienne (pseudotronc ou pseudo-tige) n’en est pas une, mais elle est formée par l’emboîtement spiralé des pétioles des feuilles
qui naissent directement du rhizome. Le système racinaire est peu développé latéralement ou en profondeur.
La croissance des jeunes feuilles se fait en traversant le tube composé par les pétioles des feuilles plus âgées.
Les feuilles arrangées en spirale forment une couronne foliaire terminale. Elles sont longues, larges, lises et
simples, mais frangées. Les centaines de nervures parallèles partent d’une nervure médiane proéminente. Le
nombre de feuilles fonctionnelles permanentes par bananier varie entre 10 à 15 et celles-ci peuvent atteindre
des dimensions va-riant entre 1 m et 2 m de longueur. Suite à la croissance végétative qui se déroule sur une
période de 7 à 9 mois, une inflorescence se développe verticalement d’un méristème situé à l’apex du corme
souterrain. Cette inflorescence éventuellement émergera de l’apex de la pseudo-tige et se recourbera vers le sol
entraînée par son poids et par un géotropisme positif (Figure 1).
L’inflorescence est un épi complexe constitué d’un pédoncule bien développé et solide sur lequel les fleurs
sont arrangées en grappes nodales, chaque grappe étant protégée par une feuille modifiée (bractée) qui se
détache éventuellement, le tout formant une “main” de bananes. Le nombre de fleurs par nœud varie de 5 à
15 et le nombre de nœuds par inflorescence peut varier entre 5 et 20. Les 5 à 15 premiers nœuds produisent
des fleurs zygomorphes qui sont structurellement hermaphrodites, mais fonctionnellement femelles. Les nœuds
distaux produisent des fleurs qui sont aussi structurellement hermaphrodites mais fonctionnellement mâles.
Certains nœuds en position intermédiaire peuvent porter des fleurs hermaphrodites, qui sont stériles. Toutes les
fleurs possèdent un périanthe fortement zygomorphe composé d’un tépale composé, abaxiale, à 4 lobes qui est
formé de 4 tépales soudés (dont deux de dimensions très réduites) et d’un tépale adaxiale libre réduit. Les fleurs
“femelles” d’une longueur de 8-12 cm possèdent un ovaire infère triloculaire plus long que le périanthe, un style
et 3 stigmates lobés et 5 staminoïdes dépourvus de pollen fertile. Lors de la maturation du fruit, qui se développe
sans pollinisation (parthénocarpie), l’ovaire persiste et se développe alors que le périanthe et le stigmate se
détachent laissant une cicatrice à l’extrémité libre du fruit mâture. Les fleurs “mâles” d’une longueur de 4-6 cm
possèdent 5 étamines et de longues anthères, contenant rarement du pollen viable chez les variétés cultivées,
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E
D
F
H
G
Figure 1. Musa groupe
AAB cv Mysore: Banane.
A.- Jeune plante; B.- Base
de la plante avec drageon;
C.- Inflorescence; D.- Fleur
femelle avec bractée; E.- Fleur
mâle avec bractée; F.- Fleur
femelle; G.- Fleur femelle
avec périanthe ouvert; H.Coupe longitudinale d’une
fleur femelle; I.- Fleur mâle;
J. Fleur male avec périanthe
ouvert; K.- Coupe longitudinale d’une fleur male; L.Régime de bananes.
C
I
K
A
J
L
B
et un ovaire réduit ainsi qu’un style et un stigmate minces. Le fruit, qui est le résultat du développement de
l’ovaire infère, est une baie charnue allongée comportant trois rangées d’ovules avortés et trois zones de suture
qui délimitent les trois locules de l’ovaire et qui opposent une moindre résistance lorsque l’on “pèle” la banane.
La pulpe du fruit, riche en glucides, se développe à partir de la paroi de l’ovaire qui devient éventuellement
la “peau” de la banane. Les baies, contrairement à l’axe de l’inflorescence, se développent par un processus
de géotropisme négatif (et non par un processus de phototropisme positif), recourbant le fruit et pointant
l’extrémité libre du fruit en position opposée au sol. Le bananier produit généralement une inflorescence par
plant et l’infructescence qui se développe, le régime, peut être composée de 60 à 120 baies avec un poids qui
peut atteindre les 40-80 Kg (Figure 1).
Les baies de la banane se différencient de celles des plantains par leurs dimensions plus réduites et par la
coloration jaune de leur peau (méso et exocarpe) à maturité, ce qui contraste avec la couleur verte à mauve de
la peau des plantains qui est beaucoup plus épaisse. La distinction la plus marquée est le fait que la ‘’pulpe’’ mûre
des bananes de dessert est composée d’amidon fortement hydrolysé et d’une proportion importante de sucres
non-crystallisables (6-9 % du poids de la pulpe) ce qui permet qu’elle puisse être consommée crue. Par contre,
la pulpe du plantain est formée d’une forte proportion d’amidon non hydrolysée et ne contient que des traces
de sucres à maturité ce qui la rend inconsommable, à moins d’être soumise à une cuisson préalable.
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Taxonomie, évolution et dispersion de la culture du bananier :
Les bananiers cultivés proviennent de l’évolution de deux espèces de monocotylédones placées dans la
famille des Musacées. La famille des Musacées est divisée en deux genres, Ensete et Musa comportant des
espèces herbacées vivaces. Le genre Musa est divisé en quatre sections (tableau 1). Bien que plusieurs espèces
spontanées de Ensete et de Musa sont utilisées pour leurs fibres, comme plantes ornementales et pour leurs
cormes souterrains comestibles, seulement trois espèces de Musa sont impliquées dans l’évolution des bananes
Tableau 1.
Famille des Musacées (Monocotylédonées):
Genres et sections du genre Musa
Genre
Chromosome
Section
Distribution
# espèces
Utilisation
-
Afrique de l’Ouest
7-8
Fibres,”légume”
# de base
Ensete
9
à N. Guinee
Musa
10
Australimusa
Queensland aux
(corme)
5-6
Philippines
10
Callimusa
Indochine à
Fibres, fruit
(banane fe’i)
5-6
ornementale
5-6
ornementale
Indonésie
11
Rhodochlamys
Inde->lndochine
cultivées pour leurs fruits comestibles. Musa fe’i, dont les fruits parthénocarpiques sont comestibles, est utilisée
localement à petite échelle en Asie du Sud-Est, particulièrement en Indonésie et en Malaisie. Musa acuminata et
M. balbisiana, placées dans la section Eumusa, sont impliquées dans l’évolution des bananes et plantains cultivés
(Figure 2). Les formes spontanées de ces deux espèces sont originaires de l’Asie du Sud-Est. Musa acuminata
est distribuée dans les régions tropicales humides et l’on considère que son évolution sous culture a commencé
dans la péninsule malaysienne. L’espèce spontanée produit des fruits non-comestibles peu charnus et pourvus de
très nombreuses graines dures. Les cormes de cette plante étaient probablement utilisés comme aliment par les
peuples préhistoriques habitant les régions côtières de la Malaisie, mais une mutation fortuite déterminant une
stérilité des fleurs femelles et le développement des fruits sans fertilisation par un processus de parthénogenèse
a rendu les fruits attrayants pour la consommation humaine. Les premiers bananiers qui ont été sélectionnés et
cultivés étaient probablement diploïdes (2n = 22), mais par la suite un processus de polyploïdisation accidentel
a produit des plants triploïdes stériles (2n = 33), dont les fruits étaient plus développés, plus charnus et sucrés
que ceux des formes diploïdes cultivées. Ces formes triploïdes de Musa acuminata ont très certainement été
sélectionnées et propagées végétativement par la suite et les variétés traditionnelles et modernes de bananes
sucrées de dessert sont dérivées de cette espèce. Plus récemment, des variétés tétraploïdes (2n = 44) ont été
produites au cours des programmes d’amélioration génétique établis à partir de 1920. Bien que la plupart
des variétés tétraploïdes n’aient pas donné des résultats escomptés, quelques variétés commerciales issues de
ces programmes, tels que la variété “Jamaica 1242”, ont remplacé des variétés commerciales triploïdes dans
certaines régions d’Amérique centrale et d’Asie.
La deuxième espèce, Musa balbisiana (2n=22), originaire des régions subtropicales (régions des moussons)
du sud de l’Asie et tropicales du sud-est de l’Asie, des Philippines à la Nouvelle-Guinée, est impliquée dans
l’évolution des plantains. Les formes spontanées de cette espèce produisent des fruits grenus issus de la
pollinisation croisée assistée par les insectes et chauves-souris. Il est probable que des formes cultivées de
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Figure 2. Évolution des bananes et plantains
Non cultivées
Cultivées
Cultivées
Musa acuminata AA
(2n=22)
Climat tropical humide
Musa acuminata AA
(2n=22)
Musa acuminata AAA
(3n=33)
Diploïdie
(pollen)
Parthénocarpie
Fleurs stériles
Musa acuminata AAAA
(2n=44)
Musa balbisiana BB
(2n=22)
Sans parthénocarpie
adapté aux climats de moussons
Hybrides interspécifiques (Plantains)
AB (2n=22); hybrides ˙naturels˙
AAB (2n=33): plantains commerciaux,
adaptés aux climats de moussons
à
ABB; AABB (2n=33; 44); plantains
améliorés à partir de 1945; résistance
M. acuminata diploïdes ont été mises en contact avec des plantes de M. balbisiana lors de la diffusion de
la culture du bananier dans des régions subtropicales du sous-continent indien. Les formes diploïdes de M.
acuminata n’étant que partiellement stériles, il y aurait eu au moins un épisode d’hybridation spontanée et
accidentelle qui aurait généré des hybrides inter-spécifiques naturels diploïdes (2n = 22) entre cette espèce et
M. balbisiana. Par la suite, un processus de polyploïdisation aurait permis le développement de formes triploïdes
(2n = 33) de ces hybrides comportant deux compléments génomiques de M. acuminata et un complément de
M. balbisiana (AAB)(Figure 2). Les programmes d’hybridations contrôlées établis plus récemment ont produit
des hybrides triploïdes de combinaisons génomiques ABB et des hybrides tétraploïdes (2n = 44; AABB) qui ont
l’avantage d’introduire une résistance à une maladie fongique provoquée par Fusarium oxysporum, la maladie
de Panama. Cette maladie s’est avérée très destructrice dans les plantations de bananiers d’Amérique au cours
des 19-20e siècles.
Bien que les premières preuves archéologiques de la présence de bananes cultivées en Asie (découvertes
dans le centre de l’Inde) ne remontent qu’au 6ème siècle avant notre ère, l’on considère que la culture de cette
plante a commencé plusieurs milliers d’années auparavant dans les régions tropicales de l’Asie. Le géographe
Carl Sauer a même proposé que cette plante ait été une des premières à être cultivée en Asie du Sud-Est, qui
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serait, d’après lui, le berceau du développement agricole. Bien que ces propositions ne soient pas appuyées
par les recherches et découvertes archéologiques récentes, il n’y a pas de doutes que le bananier était une
plante d’importance pour les peuples ayant développé dans ces régions une agriculture primitive basée sur la
propagation végétative.
Il est probable que le bananier a été introduit indépendamment en Afrique de l’Est, en Chine et dans les
régions de la Mélanésie et du Pacifique Sud à partir du commencement de l’ère chrétienne. Elle fut introduite
dans l’île de Madagascar vers 500 AD. Par la suite, la culture du bananier fût établie sur la côte ouest de l’Afrique.
La culture du bananier fût aussi introduite dans la région méditerranéenne de l’Afrique et de l’Espagne à
partir de 650 A.D., lors de la conquête arabe. Au début du 16e siècle, les Portugais l’implantèrent dans les îles
Canaries. Dès 1516, des plants de bananiers issus des plantations des îles Canaries furent transportés dans les
îles des Caraïbes et servirent par la suite d’aliment aux esclaves africains utilisés pour les travaux agricoles des
plantations de canne à sucre en Amérique centrale. À partir de la fin du 19e siècle, la culture du bananier joua un
rôle important dans le développement économique et la politique internationale des pays d’Amérique centrale.
En 1870, les premières importations de bananes aux États-Unis à partir des pays tropicaux d’Amérique centrale
furent tellement populaires et économiquement rentables qu’elles suscitèrent la convoitise d’entrepreneurs
américains qui décidèrent d’investir dans la culture industrielle des bananes. En 1871, le milliardaire américain
Minor Cooper Keith construisit un chemin de fer au Costa Rica et établit les premières plantations de bananes
à grande échelle dans ce pays. En 1899, il créa la ‘’United Fruit Company ‘’ qui eu une influence considérable
(et pas toujours positive) sur l’économie et la politique des pays d’Amérique centrale au cours des 70 années
suivantes. Plusieurs coups d’état, dont celui contre le Président Jacobo Arbenz du Guatemala en 1954, furent
dirigés par les États-Unis, sous le couvert du combat contre le communisme, pour protéger les intérêts
économiques de la United Fruit Company. Entre 1930 et l940, la United Fruit Company et ses filiales élargirent
leurs activités pour inclure la Colombie et l’Équateur, qui devinrent des producteurs et exportateurs importants
de bananes sucrées.
Écologie, méthodes de culture et utilisation
Le bananier est adapté aux conditions des régions tropicales humides retrouvées entre les latitudes 35o N
et S. Il peut aussi être cultivé, avec l’aide de l’irrigation artificielle, en dehors de cette zone, sous des conditions
de microclimats possédant des températures minima de 24oC et libres de gels. La productivité du bananier est
optimale sous des conditions de températures comprises entre 26 et 32o C. Les sols de pH 6.0-6.5 sont préférés
et doivent être de textures loameuses à argileuses pourvu que le drainage soit adéquat. Le bananier ne tolère pas
l’eau stagnante, le manque d’aération des sols et la salinité ou l’alcalinité excessive (en équivalents Na+).
Les plantations sont établies par propagation végétative à partir des rhizomes (cormes) plantés à 4-5 m de
distances les uns des autres. Dans les plantations commerciales, établies sur des champs plats, le sol est labouré
avant d’être planté. Sous certaines conditions où l’érosion est un facteur limitant, les cormes ou portions de
rhizomes souterrains sont plantés directement dans les sols sans labourage préalable. Une période de croissance
végétative de 5-7 mois est nécessaire avant l’apparition et le développement de l’inflorescence. Pendant cette
période, il est nécessaire d’éliminer constamment les drageons latéraux qui se développent à partir des rhizomes
et qui ont un effet négatif sur la croissance des bananiers. Le développement du régime de fruits requiert de 1
à 2 mois supplémentaires et les régimes doivent être soutenus par des poteaux en bois pour éviter que la plante
casse sous leurs poids. Le régime de bananes est coupé quand les bananes sont bien développées, mais encore
immatures. Suite à la récolte des régimes, les plants de bananiers sont coupés au ras du sol et un nouveau plant
se développe à partir d’un bourgeon végétatif latéral du corme souterrain. Dépendant des conditions des sols et
de la situation phytosanitaire de la plantation, un champ de bananiers peut être cultivé pendant 5 à 20 ans avant
que l’on mette fin à la culture et que l’on laboure le terrain pour une nouvelle plantation, pour une rotation avec
une autre culture ou pour le placer en jachère. En cas d’infestation des racines de bananiers par le nématode
Heliocotylenchus multicinchus, il est coutume d’inonder les terrains et de planter du riz pendant un an ou deux.
Dans ce cas, il faudra éviter de planter des bananiers sur ce même terrain pendant au moins 5 ans.
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Les régimes de bananes encore vertes sont coupés et suspendus à l’ombre dans un entrepôt bien aéré
en prenant soin de ne pas endommager les bananes qui sont très fragiles aux pressions et aux coups et qui,
lorsqu’elles sont endommagées, produisent des quantités de dioxyde de carbone et d’éthylène qui accélèrent le
processus de maturation des fruits. Une période de quelques jours est allouée pour “conditionner” les régimes
et uniformiser leur maturation. Les bananes sont ensuite transportées aux marchés ou exportées dans les pays
consommateurs. Le transport à longue distance est effectué par bateaux, trains ou avion à une température
contrôlée de 10oC, à 90 % d’humidité et à l’obscurité. Sous ces conditions la maturité des bananes est retardée,
car la production d’éthylène et de dioxyde de carbone issus du métabolisme des bananes sont réduites au
minimum. Deux à trois jours avant la vente des bananes, le régime est placé dans un sac de plastique transparent
à une température de 25o C, afin d’induire la production d’éthylène et de CO2 qui aura, cette fois, un effet
positif sur la maturation des fruits.
Utilisation des bananes, variétés et amélioration génétique
Une grande proportion de la production de plantains est produite dans des jardins privés et est consommée
sur place. Très peu de cette production est exportée dans les pays des régions tempérées pour satisfaire les
demandes des marchés spécialisés destinées aux immigrants provenant des régions tropicales. Les plantains
sont cuits, frits ou préparés en farines et accompagnent les plats traditionnels d’une façon semblable à celle de
la pomme de terre dans les régions tempérées. La valeur nutritive des bananes et des plantains est similaire à
celle de la pomme de terre. Comme nous l’avons mentionné, plus de la moitié des bananes sucrées produites est
destinée à l’exportation. La plupart de ces bananes seront consommées crues lorsqu’elles seront mûres, bien
qu’une certaine partie de la production soit utilisée pour la confection de confiseries (tranches de bananes
séchées, mélangés avec du lait de noix de coco, etc.), ainsi que pour la confection de farines et de poudres
pour la préparation de gâteaux et de mélanges pour boissons rafraîchissantes. Dans plusieurs régions d’Afrique
de l’Est, les bananes sont utilisées pour la fabrication d’une bière ou sont broyées et ajoutées à des boissons
alcoolisées préparées à partir de la sève de palme. Les cormes et rhizomes souterrains, les pétioles foliaires
internes de la pseudo-tige, les bractées florales ainsi que les jeunes grappes de fleurs “mâles” sont consommées
cuites comme légumes.
Les fibres extraites des pseudo-tiges et des feuilles de plusieurs espèces de Musa, dont la plus importante
commercialement est Musa textilis (abaca, chanvre du bananier ou fibre de Manile), servent à confectionner
des cordes et divers produits et matériaux des habitations et enclos. Les feuilles et leurs pétioles sont aussi utiles
pour renforcer la solidité des murs d’adobe, pour la confection de toits et de parapluies provisoires et comme
matériel d’emballage.
Plusieurs espèces des genres Ensete et Musa sont appréciées pour leur port et leur beauté ornementale et
sont utilisées dans les centres urbains pour apporter une touche verte et exotique aux centres d’achat et aux
portiques d’hôtels. Les graines des fruits d’espèces d’Ensete sont appréciées comme bijoux à cause de leurs
colorations vives. Le jus extrait de baies de certaines espèces de Musa et d’Ensete sont utilisées comme teintures
pour les textiles et panneaux muraux.
Les programmes d’amélioration génétique développés depuis 1922 dans les stations expérimentales des
Caraïbes (en Jamaïque, aux Barbades et à Trinidad) ont permis de produire des espèces plus productives et plus
résistantes à un grand nombre de maladies fongiques, bactériennes et virales qui ont décimé au cours des siècles
les variétés traditionnelles de bananiers. La variété traditionnelle “Gros Michel” introduite à l’île Dominica au
début du 18ème siècle était la variété principale cultivée en Amérique jusqu’au début du 20e siècle. Vers la
fin du 19e siècle, elle était devenue très susceptible à la maladie de Panama, provoquée par l’infestation du
champignon Fusarium oxysporium qui est favorisée dans les sols acides. Vers 1955, elle a été remplacée par
des variétés améliorées issues de sélections provenant de croisements entre des formes spontanées et cultivées
diploïdes de M. acuminata et de M. balbisiana en utilisant les variétés Gros Michel (susceptible) et Highgate
(résistante) comme parents femelles. A partir de sélection de ces progénitures hybrides, de nouvelles variétés,
telles que la Lacatan, la Cavendish et la Valery se sont avérées résistantes, non seulement à la maladie de Panama,
mais aussi à la maladie de Sigatoka, provoquée par l’infestation du champignon Mycosphaerella musicola, et
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à la maladie de Moko, provoquée par Xanthomonas solanacearum. Présentement plus de 300 variétés de
bananes et de plantains sont cultivées dans diverses régions du monde bien que seulement 5 à 6 variétés de
bananes, destinées à l’exportation, soient utilisées massivement dans les plantations commerciales destinées
à la production de bananes de dessert (groupes de variétés des types Lacatan, Cavendish, Grand nain, Valery
et Robusta). Par contre, les plantains sont représentés par une diversité plus grande de variétés locales. Parmi
celles-ci, les variétés Mysore, Silk, Pisang raja, Pisang awak et Bluggoe sont les plus cultivées, particulièrement en
Asie et en Afrique. Le rendement moyen des variétés améliorées dans les plantations commerciales varie entre
45 et 70 TM par hectare, alors que la production des variétés traditionnelles comme la Gros Michel atteignait
rarement plus de 30 TM par hectare sous les meilleures conditions de culture.
Statistiques de production (FAOSTAT 2001, révisée)
La production mondiale de bananes sucrées (de dessert) en 2001 était estimée à 68,7 MTM, répartie dans
125 pays sur une superficie d’environ 4,2 millions d’hectares. Les principaux pays producteurs et exportateurs
de bananes étaient, par ordre décroisant: l’Inde (16 MTM), l’Équateur (7,6 MTM), le Brésil (5,7 MTM), la Chine
(5,4 MTM), les Philippines 5,1 MTM), l’Indonésie (3,6 MTM), le Costa Rica (2,3 MTM), le Mexique (2,0 MTM),
la Thaïlande (1,7 MTM) et la Colombie (1,4 MTM). Le rendement moyen par hectare était de 16,3 TM; certains
pays comme le Costa Rica, Israël et le Honduras produisaient jusqu’à 53 TM/Ha, tandis que d’autres n’atteignent
que 3 à 5 TM/Ha (Cambodge, Guinée, Nouvelle-Calédonie).
La production globale de plantains en 2001 était estimée à 29,1 MTM répartie dans 51 pays sur une
superficie d’environ 4,7 millions d’hectares. Les principaux pays producteurs étaient: l’Ouganda (9,5 MTM), la
Colombie (2,8 MTM), le Rwanda (1,6 MTM), le Ghana (1,9 MTM), le Nigeria (1,9 MTM), la Côte d’Ivoire (1,5
MTM), le Cameroun (1,4 MTM), le Pérou (1,4 MTM) et la République Démocratique du Congo (0,6 MTM),. La
production moyenne par hectare était de 6,0 TM. Certains pays affichaient un rendement entre 15 et 25 TM/
Ha (Honduras, Martinique) d’autres pays avaient des rendements aussi bas que 3 TM/Ha (République Centre
Africaine, Guinée-Bissau, Nouvelle-Calédonie).
Introduction sur les Arécaceae (Palmiers)
L
es palmiers sont reconnus comme des arbres et arbustes de grande beauté esthétique, mais un grand nombre
d’espèces ont aussi une importance économique. Leurs fruits et leurs parties végétatives sont utilisés pour
l’alimentation humaine et pour l’extraction d’huiles et de graisses végétales*. Leur sève sucrée peut être
concentrée pour en extraire le sucre et est aussi utilisée comme source fermentable pour la préparation de
boissons alcoolisées. Les parties non comestibles de la plante donnent des fibres et matériaux pour la confection
de cordages, d’ustensiles de cuisine et servent comme supports pour la construction domiciliaire, d’enclos, de
toits, de pirogues et d’autres moyens de transport marin.
Les palmiers sont des monocotylédones, classés dans l’ordre des Arécales (anciennement Palmales) et sont
tous regroupés dans la famille des Arécaceae (anciennement Palmacées), l’unique famille de cet Ordre. Quelques
3 500 espèces, assignées à 210 genres, ont été décrites et sont représentées par des arbres, des arbrisseaux
et des arbustes de formes et dimensions très diverses. Avec de rares exceptions, les palmiers sont distribués
naturellement dans toutes les régions du globe délimitées par les latitudes 30o N et 25o S, bien que la culture de
certaines espèces se soit étendue dans des périodes historiques récentes à des régions subtropicales en dehors
de cette zone.
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* pour des huiles végétales qui ne deviennent liquides qu’à des températures supérieures à 25oC.
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Quelques 210 espèces de palmiers ont été répertoriées comme étant utilisées pour l’alimentation humaine,
à divers degrés d’intensité dans différentes régions tropicales et subtropicales du globe. Parmi celles-ci, trois
espèces se détachent comme étant plus importantes du point de vue de leur production et de leur impact sur
l’économie et le développement de populations humaines habitant de vastes régions du globe. Ces espèces
sont le cocotier, la palme à huile et le dattier. Elles ont contribué et contribuent encore de façon importante
à l’économie et au développement régional et local dans les zones tropicales et subtropicales de plusieurs
continents et d’archipels marins.
Description morphologique-anatomique des palmiers
Les palmiers sont représentés par des espèces ligneuses vivaces qui sont variables quant à leurs croissances
et formes. Certains, comme le cocotier et le dattier, peuvent atteindre les 30 m de hauteur, d’autres comme
le sago, ont un port arbustif et leur croissance est de 1 à 2 m au maximum. Tous les palmiers se caractérisent
par une anatomie particulière du tronc. Celui-ci est composé des bases des feuilles qui sont produits chaque
année et qui se détachent de l’arbre deux ans après leur développement (Figure 3). La croissance apicale de
l’arbre est donc déterminée par la production annuelle de 12-14 feuilles qui se développent en verticille à
l’apex du tronc. Ces grandes feuilles pinatiséquées, mesurant jusqu’à 6 m de longueur et pesant jusqu’à 18
kg chacune, sont composées de nombreux folioles allongés qui s’insèrent parallèlement sur un pétiole ligneux
épais de base généralement triangulaire. Certaines espèces de palmiers possèdent des feuilles composées bi-
B
A
F
C
G
E
H
J
D
I
K
L
Figure 3. Cocos nucifera (L.): Noix de coco. A.- IPalme; B.- Portion du rachis de la feuille; C.- Bout d’une feuille; D.Inflorescence; E.-. Fleur mâle et bourgeon; F.- Fleur mâle ouverte; G.- Fleur femelle; H.Coupe longitudinale d’une fleur
femelle; I.- Inflorescence avec fruits; J.- Fruit en germination; K.- Coupe longitudinale d’un fruit en germination; L Fruit en
germination avec le mésocarpe retiré.
-9-
pinnatiséquées, comprenant un pétiole central et un pétiole secondaire, perpendiculaire ou en angle au premier,
sur lequel s’insèrent les folioles. Dépendant des espèces, les palmiers fleurissent et fructifient 5 à 15 ans après
la germination des graines. Les jeunes plantules produisent deux à trois feuilles simples au cours de la première
année après la germination (Figure 3).
La majorité des palmiers sont monoïques, comme c’est le cas pour le cocotier et la palme à huile, et portent
des fleurs femelles et mâles regroupées séparément sur des rachis primaires et secondaires sur des parties
différentes d’une inflorescence appelée, le spadice. Quelques espèces, dont le dattier, sont dioïques, produisant
des inflorescences composées de fleurs exclusivement femelles ou mâles sur des arbres différents. Entre 12 à 14
spadices, chacune enveloppée dans une ou parfois plusieurs bractées (spathes), sont produites chaque année.
Les fleurs femelles sont de dimensions réduites (5-12 mm) et comportent 3 sépales et 3 pétales qui ne sont pas
très différenciés entre eux et un ovaire supère tricarpellaire comportant 3 ovules dont un seul est fonctionnel,
à l’exception du dattier qui ne contient qu’un seul ovule par ovaire.. Chaque spadice peut produire entre 30
et 100 fleurs femelles, mais une proportion importante de celles ci, 70-80 %, avorteront et ne formeront pas
de fruits. Les fleurs mâles sont plus réduites (3-4 mm) et beaucoup plus nombreuses que les fleurs femelles
et sont enfoncées dans des alvéoles dans les rachis secondaires de l’inflorescence. Elles sont constituées de
3 sépales, 3 pétales et de 6 étamines fonctionnelles. La fécondation des fleurs des palmiers monoïques est en
partie inter-spadicielle et en partie résulte de la fécondation par le pollen provenant d’un autre arbre, car les
fleurs mâles ont tendance à libérer le pollen avant que les fleurs femelles du même spadice ou du même arbre
soient réceptives. La pollinisation croisée est assistée par les insectes et par le vent (et par l’homme dans les
plantations de dattiers). Le fruit produit par les fleurs femelles fécondées est une drupe ou, plus rarement, une
baie, dépendant du type de développement. Le fruit peut atteindre de grandes tailles (noix de coco) ou être de
dimension plus réduite (dattes, noix de la palme à huile). Prenant comme exemple la noix de coco, la germination
de l’unique graine peut commencer dès que le fruit est mâture, car les graines n’ont pas de période de dormance.
Dans un premier temps, l’embryon se développe rapidement à l’intérieur du fruit et l’extrémité du cotylédon
perce l’opercule constitué de tissu mou. Le fruit est formé de trois carpelles soudés dont les joints sont bien
visibles sur la surface du mésocarpe. Chaque carpelle présente un opercule (“oeil”) à son extrémité distale, mais
seulement un des trois opercules est constitué de tissu mou. La base de l’embryon se développe rapidement à
l’intérieur du fruit en digérant l’albumen (endosperme) tandis qu’une première feuille allongée et simple et un
système radiculaire primaire se développent à l’extérieur du fruit en poussant à travers le tissu de l’opercule
“mou” (Figure 3).
Le cocotier
Le cocotier (Cocos nucifera L.) est considéré “l’arbre le plus utile à l’homme”, “le grand pourvoyeur des
tropiques” et « l’un des plus grands cadeaux que la nature aient fournis à l’homme » par les peuples habitant
les îles du Pacifique et les régions du sud-est de l’Asie. Ceux-ci sont dépendants du cocotier depuis des temps
préhistoriques, non seulement en dépendent-ils pour se nourrir, mais aussi pour bien d’autres usages associés à
la construction d’habitations, confection d’ustensiles et pour l’extraction de fibres utilisées à la fabrication de cordages
destinés aux pratiques de navigation et de pêche en mer ou en rivière. Un vieux proverbe perpétué par les
habitants de Samoa reflète bien l’importance de cette plante pour le développement de la région “Celui qui
plante un cocotier, plante des aliments et des boissons, des ustensiles de cuisine et vêtements, une habitation
pour sa famille et un héritage pour ses enfants “.
L’origine de la domestication du cocotier est encore un sujet de grande controverse du fait que cette espèce
était présente sur les côtes de l’océan Pacifique, en Amérique du Sud et centrale, en Asie du Sud, dans un grand
nombre d’îles du Pacifique Sud incluant la Polynésie, la Nouvelle Zélande et les îles de la Mélanésie avant que
les Européens établissent des contacts entre ces régions. De plus, le cocotier était aussi bien implanté sur la
côte est de l’Afrique et à Madagascar lorsque les premiers explorateurs européens se sont aventurés dans ces
régions. La situation est compliquée du fait que les espèces de cocotier qui sont morphologiquement plus proche
à Cocos nucifera se retrouvent en Amérique du Sud. Pour expliquer cette dispersion, certains géographes ont
proposé que des noix de coco aient été transportées par des navigateurs pré colombiens qui auraient traversé
le Pacifique (et l’océan indien) bien avant 1492. D’autres chercheurs, constatant que les noix de coco peuvent
- 10 -
flotter pendant plus de 100 jours dans de l’eau de mer sans perdre leur pouvoir de germination, ont proposé
que la dissémination de cette plante sur les côtes du Pacifique serait due au déplacement passif des fruits
au grès des courants marins. Bien que cette hypothèse ait été sujet de controverse par le passé, les analyses
et expérimentations faites récemment semblent l’appuyer. Un article recent (Zizumbo-Villareal, D. & Quero,
H. J. (l998) Re-evaluation of early observations on coconut in the New World. Economic Botany 52: 68-77)
mentionne que la variabilité des cocotiers observée par les premiers explorateurs espagnols de la côte pacifique
de l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud au cours du 16ème siècle suggère que cette espèce aurait été
introduite, non seulement de façon naturelle (courants marins), mais aussi transportée par l’homme qui
aurait ainsi introduit des formes ‘’cultivées’’ d’autres régions du Pacifique. Ceci ne règle pas pour autant les
interrogations sur le lieu et l’époque de l’origine de la culture de cette plante pour laquelle, contrairement aux
céréales et légumineuses, il n’y a pas de signes distinctifs qui peuvent démarquer de façon précise les formes
“cultivées” des formes “spontanées”. Plusieurs preuves circonstancielles appuient l’hypothèse que le cocotier
aurait été cultivé en premier en Asie du Sud et dans les îles du Pacifique Sud bien avant qu’il se soit dispersé sur
les côtes américaines et africaines. L’hypothèse Indo-Pacifique est appuyée par diverses preuves telles que la plus
grande diversité de formes de cocotiers dans cette région par comparaison à l’Amérique du Sud et l’utilisation
plus diversifiée qu’en font les habitants de la région indo-pacifique. De plus, une plus grande richesse dans
le vocabulaire et le folklore dési-gnant les différentes utilisations, phases de développement et les parties du
cocotier et de son fruit a été rapporté en Asie et en Polynésie. Le nom malaysien “Nyiur’’ pour désigner le
cocotier est utilisé dans beaucoup de régions du Pacifique même si, étymologiquement ce mot ne correspond
pas à la langue parlée dans les régions les plus éloignées. Un très grand nombre d’insectes spécialistes associés
au cocotier (74) est observé dans la région indo-pacifique, ce qui n’est pas le cas pour les cocotiers des côtes
de l’Amérique du Sud qui n’en possèdent que très peu. Finalement, la découverte récente de fossiles de Cocos,
proches à Cocos nucifera, en Nouvelle Zélande et en Inde, datant du tertiaire récent, prouve que cette espèce
était présente dans cette région bien avant que l’Homme colonise cette région.
Du fait de l’absence de signes distinctifs pour caractériser les fruits ou parties de fruits de cocotiers “cultivées”
issus des fouilles archéologiques, il est aussi très difficile de placer une date sur l’origine de l’utilisation du
cocotier par l’homme. La preuve la plus ancienne, confirmée par les écrits et non par les fouilles archéologiques,
indique que le cocotier était planté en Inde il y a 3000 ans. Il est cependant généralement accepté que cette
plante aurait déjà été cultivée depuis quelques millénaires avant cette date dans les régions du sud de l’Asie.
Écologie et conditions de culture
Comme les bananes, les cocotiers ont besoin de chaleur, d’humidité et d’un bon drainage pour leur croissance
et ne poussent pas à l’ombre d’autres arbres. Les régions équatoriales, où le cocotier est bien implanté, sont
délimitées par les latitudes 20o N et 20o S, généralement sur les terres à moins de 300 m d’altitude. Les
températures optimales pour sa croissance et sa production sont de 27-32oC et une pluviométrie de 13001700 mm par an est nécessaire. Il pousse dans toutes sortes de sols, tourbeux, volcaniques sablonneux, aux pH
allant de 5 à 8 et la potasse est un élément nutritif important pour sa croissance. Le système radiculaire est très
développé chez cette espèce. Il y a en permanence 2000 à 3000 racines disposées horizontalement dans le sol
qui ont la capacité de réduire par filtration sélective l’absorption de cations excédentaires de l’eau de mer, en
particulier le sodium. Cette adaptation permet aux cocotiers de croître sur les plages des régions côtières et
d’utiliser l’eau de mer en circulation souterraine. Des plantations peuvent être établies à l’intérieur des terres
pourvu que l’apport d’eau soit élevé, soit par une pluviométrie adéquate, soit par l’irrigation artificielle. Le
cocotier est aussi cultivé dans certaines régions subtropicales avec l’aide de l’irrigation artificielle, comme par
exemple en Floride, qui représente la zone de culture la plus éloignée de l’équateur pour cette plante. La plupart
des palmiers ne sont pas issus de plantations commerciales, mais celles-ci ont été développées au cours du 20e
siècle dans plusieurs pays de l’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est (Philippines, Inde, Sri Lanka, Indonésie, Malaisie,
Vietnam, Myanmar), ainsi que dans certains pays américains et africains situés dans les régions tropicales
(Mexique, Jamaïque, Tanzanie, Kenya, Malawi).
Bien que toutes les parties du cocotier soient utiles à l’homme pour différents usages, le fruit est celle qui
est de plus grande importance économique et qui contribue à l’alimentation des peuples des régions tropicales.
Cette drupe de grande taille, arrondie ou légèrement ovoïde, peut atteindre jusqu’à 30 cm de longueur et peser
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jusqu’à 2 kg à maturité (Figure 4). Quelques 50 à 100 fruits sont produits par chaque arbre à chaque saison
et les arbres sont productifs pour un période de temps qui peut excéder les 100 ans. L’exocarpe peut être de
différentes couleurs, allant du vert au jaune et au brun. Le mésocarpe, épais de 4 à 8 cm, est fibreux est constitue
le “coir”. Les fibres sont séparées de la masse du mésocarpe en le plaçant dans de l’eau de mer pendant 6-12
mois ou, plus rapidement, par brassage mécanique. Ces fibres servent à la confection de cordes, d’amarres ou de
filets de pêche qui sont appréciés par les pécheurs du fait de leur résistance à l’action de l’eau de mer. Les fibres
sont aussi utilisées pour la confection de meubles, tapis, paravents, filtres et comme matériel de rembourrage
des matelas. L’Inde et le Sri Lanka sont les principaux producteurs de “coir”, mais ce produit a été, et est encore,
uti-lisé localement dans toutes les régions indo-pacifiques depuis des périodes préhistoriques. Les noix de coco,
qui sont exportées vers les pays producteurs, sont généralement dépourvues du mésocarpe afin de réduire le
coût du transport et utiliser localement le coir pour les besoins des habitants de la région.
L’endocarpe du fruit, d’une épaisseur de 1-2 cm est très endurci et protège l’unique graine qui est considérée
comme la plus volumineuse rapportée parmi les plantes*. Suite à la fertilisation d’un des trois ovules de l’ovaire,
celui-ci développe une graine qui contient un seul embryon (germe) de petite taille situé près de la portion
pédonculaire du fruit. L’ovaire produit aussi le testa, qui est composé d’une couche mince et qui délimite le
périmètre de la graine. L’albumen est aussi issu du développement de l’ovaire. Cet albumen est liquide pendant
les premières phases de développement du fruit et contient des noyaux libres. Ce liquide nutritif, le “lait” de noix
de coco, est extrait des fruits verts et est utilisé comme boisson dans les régions tropicales (Figure 4).
A mesure que le fruit se développe, des parois
Embryon
Albumen
cellulaires se forment autour des noyaux libres de
Albumen liquide
l’albumen et celui-ci se solidifie dans une couche riche
(lait de coco)
en huiles qui “colle” au testa de la graine et qui devient
Tégument de l'ovule
de plus en plus épais à mesure que le fruit approche la
Endocarpe
maturité. Cette couche d’albumen solidifié et celle qui
Mésocarpe fibreux
est consommée directement ou qui est utilisée pour
la confection de différents mets culinaires et desserts,
Exocarpe
lorsque les fruits n’ont pas encore atteint la maturité.
Figure 4 . Les différentes parties de fruit du cocotier
La consommation directe de l’albumen (liquide ou
(modifiée de Simpson & Ogorzaly 1995).
solide) de la noix de coco est importante dans certains
pays producteurs. On a calculé, qu’en moyenne, un Sri
Lankais consomme plus de 160 noix par an tandis que
la consommation annuelle dans certaines îles polynésiennes dépasse les 350 noix par capita. Dans certaines îles
d’Océanie, la masse de tissu interne de l’embryon en expansion lors de la germination de la graine est cuisinée
comme un légume et reçoit le nom de “pomme de noix de coco”.
L’albumen solidifié des noix de coco mâtures est composé de près de 60 à 70 % d’huile végétale formée de
triglycérides qui solidifient à des températures inférieures de 24o C (pour cette raison il serait plus approprié
d’appeler cette huile une graisse végétale). L’albumen huileux extrait des noix de coco et qui est séché au soleil
est le copra.
Le copra constitue le produit le plus rentable de l’utilisation de cette plante. L’extraction de l’huile de copra
était connue des peuples préhistoriques en Asie du Sud, car des outils pour séparer l’albumen des fruits et
des grattoirs employés pour extraire l’huile étaient utilisés par les peuples polynésiens visités par les premiers
explorateurs européens.
Jusqu’au 19e siècle, la production d’huile de noix de coco était utilisée presque exclusivement au niveau
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* Le record appartient à la graine d’un autre palmier, le “coco de mer” ou coco des Seychelles, (Lodoicea maldivica ), une
espèce endémique des îles Maldives situées au sud est de l’Inde dans l’océan indien. Ce palmier produit un fruit qui est
deux à trois fois plus gros que la noix de coco et peut peser jusqu’à 18 kg. Ce fruit comporte deux graines du fait que deux
des trois ovules sont fertiles contrairement à la noix de coco qui ne possède qu’un seul ovule fertile.
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local. A partir de 1841, un brevet fut déposé en Europe pour la fabrication de savons à partir de cette huile et
la production destinée à l’exportation augmenta de façon importante. Les savons “flottants” préparés à base
d’huile de noix de coco sont encore considérés comme étant les meilleurs sur le marché et une partie importante
de la production d’huile exportée vers les pays industriels est utilisée à cette fin.
Bien que l’huile de coco soit naturellement saturée à 90 % et requière très peu d’hydrogénation
additionnelle, le développement du processus d’hydrogénation des huiles vers 1908 a facilité son utilisation
pour la fabrication des margarines. L’arôme subtil et délicat dégagé par l’huile de noix de coco est très
apprécié pour la préparation de nombreux aliments, desserts et confiseries du fait qu’il s’associe bien à celui
de nombreux produits culinaires. L’huile est aussi utilisée comme émulsifiant, surfactant et agent de flexibilité
dans la préparation de détergents et résines synthétiques, mais est peu employée dans la préparation de laques,
vernis et peintures. Dans des périodes plus récentes, l’huile de noix de coco est devenue un produit en demande
pour la fabrication de cosmétiques (crèmes solaires, lotions pour la peau), savons et shampoing, car elle est
réputée pour augmenter l’efficacité de protection ou de nettoyage de ces produits. Dans l’industrie du “fastfood”, l’huile de noix de coco est utilisée dans la confection des mélanges substituts aux produits laitiers qui sont
utilisées pour la confection de crèmes artificielles, mélanges de gâteaux, etc. La préférence pour ces substituts
est due à leur bas prix et leur capacité de conservation plutôt qu’à leur qualité nutritionnelle. De fait, l’huile
de noix de coco est aussi saturée que celle du lait et des graisses animales. Les études médicales récentes ont
démontré que la consommation même modérée de cette huile induisait la production du “mauvais” cholestérol
(LDL) chez l’Homme. À cause de ce facteur négatif, l’utilisation alimentaire de l’huile de noix de coco dans les
pays industrialisés est en régression constante depuis 1970 au profil d’autres huiles végétales dont le degré de
saturation est moindre, telles que celles extraites du soja, du maïs, de l’arachide, du colza et du tournesol qui ne
posent pas ce problème. Les résidus solides issus de l’extraction de l’huile, riches en protéines de bonne qualité
et en carbohydrates, sont uti-lisés comme suppléments nutritifs pour l’alimentation des animaux de ferme, en
particulier les porcs et la volaille.
La sève du cocotier, comme pour la plupart des autres espèces de palmiers, contient entre 7 et 9 % de sucres
lorsqu’elle est extraite de la base du rachis principal des jeunes spadices immatures. Jusqu’à 2 litres par jour de
cette sève sucrée, appelée le ‘’toddy’’, peut être extraite à partir d’entailles légères sur le rachis de l’inflorescence
sans affecter l’arbre. Une production de 200-270 litres de toddy par saison et par arbre peut être utilisée pour la
préparation d’une pâte humide de sucre, partiellement cristallisable, appelé le “jaggeri”. La confection du jaggeri
est ancienne ayant été rapportée en Inde 4 000 années A.P. Certains experts affirment que la préparation
du jaggeri à partir de la sève de palme est plus ancienne que l’extraction et la cristallisation du sucre de la
canne et que cette dernière aurait été développée en employant les pratiques utilisées pour la préparation du
jaggeri. Contrairement à la canne à sucre et à la betterave à sucre qui produisent un parenchyme contenant
presque exclusivement de la saccharose, une proportion élevée (60-70 %) du sucre de palme est constituée de
sucres non-cristallisables tels que le glucose, mannose, rhamnose, fructose, etc. Une proportion importante de
la production de toddy est fermentée pour préparer des bières locales et d’autres boissons alcoolisées comme
l’”arrack”, une sorte d’eau de vie à haute concentration d’alcohol. Au Sri Lanka près de 30 millions de litres
d’arrack sont produits annuellement et cette production est consommée sur place.
L’endocarpe du fruit a été et est encore utilisé pour la confection de nombreux ustensiles de cuisine, tasses,
récipients pour soupes, pipes traditionnelles et divers objets artisanales remontant aux périodes préhistoriques
dans toutes les régions de l’Indo-Pacifique. L’endocarpe est aussi utilisé pour alimenter les feux des cuisines et,
après être réduit en poudre, est ajouté lors de la préparation de plastiques afin de les renforcer.
Les larges feuilles du cocotier sont utilisées dans la construction des toits, d’enclos et sont rajoutées dans
les mélanges d’adobe pour consolider les murs des habitations. Elles servent aussi à confectionner des paniers
tressés et des chapeaux. Bien que de qualité médiocre, le bois de cocotier est utilisé pour la construction de
meubles et le méristème (cœur de palmier) des jeunes palmiers est parfois consommé en salade bien que cette
pratique soit peu commune, car elle provoque la mort de l’arbre. La noix de coco est aussi offerte comme offrande
religieuse dans certaines régions du Sud de l’Asie. Cette pratique est probablement associée au fait que le cocotier est considéré “l’arbre du ciel” ou “l’arbre de la vie” dans certaines régions. Certains peuples aborigènes de
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la Nouvelle-Guinée considèrent que le cocotier est sacré, car ils croient que le tout premier cocotier poussa de
la tête de la première personne qui mourut sur la terre.
Pour ceux qui sont intéressés au développement de la culture de tissus comme technique associée aux
premières étapes de la biotechnologie végétale moderne, l’on doit mentionner la contribution du “lait” (albumen
liquide) de la noix de coco au succès des premières expériences de cultures cellulaires. Ce lait, qui est un liquide
aqueux, riche en éléments nutritifs et, en particulier, en vitamines essentielles et en hormones de croissance
(auxines), fut ajouté en certaines proportions dans les premières solutions nutritives (e.g. solution nutritive de
Nitch) développées au cours des années 50 et 60. La présence de cet extrait d’albumen favorisa la croissance et
la différenciation cellulaire des cultures et eu une influence marquante sur le succès des premières expériences
dans ce domaine.
Deux groupes principaux de palmiers sont reconnus, les palmiers traditionnels de port élevé et les palmiers
“nains”. De nombreuses variétés de chaque groupe existent et elles diffèrent par la forme, la dimension et
la couleur de leurs fruits. Des variétés “naines”, qui produisent des arbres de 6 à 12 m de hauteur, ont été
sélectionnées depuis 1960 au Sri Lanka. Ces variétés, ayant une bonne production, sont maintenant favorisées
lors de nouvelles plantations commerciales de cette espèce. L’amélioration génétique du cocotier est difficile
du fait que, comme pour toutes les espèces arborescentes, les délais et les coûts nécessaires pour développer de
nouvelles variétés à partir de programmes d’hybridation et de sélection sont très longs et élevés. De plus, cette
espèce continue à être cultivée sur une échelle réduite par de petits producteurs et les agences gouvernementales
n’ont pas autant d’intérêt à investir dans des programmes d’amélioration qui sont longs et coûteux. Le cocotier
est un arbre qui n’a pas été modifié de façon substantielle par l’homme et son système reproductif allogame
permet le maintien de taux élevés de variabilité génétique parmi les individus d’une variété. Ceci explique
pourquoi les variétés de cette espèce présentent un bon niveau de rusticité et de résistance aux maladies, même
s’il y a un certain manque de synchronisation autant dans la maturation des fruits que dans l’uniformisation de
la production des arbres individuels.
Statistiques de production pour 2001 (FAOSTAT, révisée)
La production mondiale de noix de coco en 2001, provenant de 93 pays, était estimée à approximativement
50,9 MTM sur une superficie évaluée très approximativement à 10,9 millions d’hectares. Les 8 pays producteurs
les plus importants étaient l’Indonésie (14,3 MTM), les Philippines (13,2 MTM), l’Inde (9 MTM), le Sri Lanka
(2,3 MTM), la Thaïlande (l,4 MTM), le Mexique (l,2 MTM), le Viêt-nam (0,9 MTM) et la Malaisie (0,7 MTM). Le
rendement moyen de noix de coco produites dans des plantations commerciales de ces pays en 2001 était
de 4,7 TM par hectare et, dépendant des pays, variait entre 15 TM et 1 TM par hectare. Si l’on considère la
production de coir (fibres du mésocarpe du fruit), un total de 631,790 TM ont été produits en 2001 dans 6
pays, dont 450,000 TM par l’Inde et 134,000 par le Sri Lanka.
Palme à huile, dattier et autres palmiers d’importance secondaire
La palme à huile
L
a palme à huile (Elaeis guineensis Jacq.) (2n = 32) se distingue de toutes les autres plantes et palmiers
producteurs d’huiles végétales du fait que deux sortes d’huiles de constitutions différentes sont extraites
de son mésocarpe et de ses graines. Cette espèce monoïque, est représentée par des arbres qui peuvent
vivre au-delà de 200 ans et qui atteignent à maturité entre 6-10 m (variétés dites “naines”) et 30 m de hauteur.
Cette palme est plus trapue que le cocotier, mais le développement et la croissance des feuilles pinnatiséquées
et des spadices ressemblent à ceux du cocotier (Figure 5). Par contre, les fruits (drupes) ovoïdes issus des fleurs
femelles sont compactés en plus grand nombre sur le rachis et sont de dimensions plus réduites, mesurant tout au
- 14 -
plus 2,5-3 cm dans leur axe
le plus long (Figure 5).
La graine est protégée
par un endocarpe dur et
un mésocarpe charnu et
passablement fibreux. Elle
contient des huiles dans
des pourcentages oscillant
entre 44-53 % de leur poids
dans la graine et environ
50 % dans l’endocarpe.
Ces huiles se différencient
par leur taux d’insaturation
qui est trois fois plus
élevée dans l’huile extraite
de l’endocarpe. Pour ces
raisons, l’extraction de ces
huiles est faite séparément
et l’huile des graines est
préférée comme source
alimentaire, tant pour
la cuisson que la friture
et pour la fabrication de
margarine. L’huile issue
de la graine est de qualité
comparable à celle de la
noix de coco. Elle est
de plus en plus utilisée
en mélanges avec l’huile
de noix de coco dans la
préparation de margarines
et des graisses végétales
(“shortenings”)
utilisées
pour la friture. L’huile de
l’endocarpe, bien qu’elle
contienne une quantité
appréciable de β-carotènes,
est de moins bonne qualité
Figure 5. Elaeis guineensis (Jacq.): Palme à huile. A.- Palme; B.- Portion du rachis de la
à cause de son taux élevé
feuille; C.- Base du rachis; D.- Inflorescence mâle; E.- Pointe mâle; F.- Coupe transversale
d’insaturation. Elle est
d’une pointe mâle; G.- Coupe longitudinale d’une fleur mâle; H.- Portion d’une infloutilisée principalement pour
rescence femelle; I.- Fleur femelle; J.- Bouquet de fruit; K.- fruit; L.- Coupe longitudinale
la fabrication de chandelles
d’un fruit.
et de savons et aussi comme
agent de lubrification des équipements industriels de précision et des moteurs de combustion, en particulier les
moteurs d’avion à réaction.
Cette espèce est bien adaptée aux climats des régions tropicales humides et sa culture est concentrée entre les
latitudes 16o N et 15o S. La palme à huile est une espèce héliophyle qui a besoin d’un ensoleillement constant et
qui ne peut être cultivée sous le couvert d’autres arbres. Dans les conditions naturelles, les palmiers sont retrouvés
près des rivières où les sols sont pourvus d’une humidité constante. Par contre, la palme à huile n’est pas adaptée
aux conditions de mauvais drainage des sols ou à des situations d’inondation prolongée. L’humidité adéquate et
constante des sols et plus importante pour la croissance des palmes que la qualité de ceux-ci en éléments nutritifs.
Cette espèce peut croître dans des régions tropicales saisonnières possédant une période “sèche” de 2-4 mois,
- 15 -
mais la quantité de fruits produits est réduite par rapport à celle obtenue dans des régions au climat tropical
humide.
Les lieux d’origine et de domestication de la palme à huile sont incertains. La plupart des experts opinent
que la palme à huile est d’origine africaine, car c’est dans les régions équatoriales de l’Afrique de l’Ouest où
l’on retrouve le plus d’usages et la plus grande diversité de noms et d’expressions pour nommer et caractériser
les différentes parties de cette plante et les étapes de sa culture et de sa récolte. C’est aussi dans cette région
tropicale de l’Afrique que l’on a déterré des restes fossiles ressemblant à Elaeis guineensis qui datent du Miocène
et des preuves archéologiques, remontant à 4 000-4 500 années A.P., suggèrent que la palme à huile était
probablement cultivée dans la région du delta du Niger (territoire du Niger actuel) à cette période. Finalement,
la présence d’un vautour (Gyphohierax angolensis) originaire d’Afrique qui s’alimente presque exclusivement
de fruits de la palme à huile, semblerait renforcer cette hypothèse, car elle démontre une présence ancienne
(et une co-évolution à long terme) de cette palme avec un herbivore dans les régions tropicales de l’ouest de
l’Afrique.
Il existe pourtant certains spécialistes qui notent la grande ressemblance entre une espèce sud-américaine de
palmier, Elaeis melanococca Gaertn. (syn. = Corozo oleifera ), qui est endémique aux régions côtières du bassin
de l’Amazonie et de l’Orénoque et dont les fruits étaient et sont encore utilisés comme source d’huile et d’aliment
par les tribus amérindiennes de cette région. Étant donné que la plupart des espèces taxonomiquement proches
de la palme à huile se retrouvent en Amérique du Sud, il a été suggéré que l’origine de la palme à huile, et même
sa “domestication”, auraient eu lieu initialement en Amérique du Sud. Les détracteurs de cette hypothèse
argumentent que les études les plus récentes ne retrouvent pas de traces de l’utilisation de la palme à huile en
Amérique du Sud lors de l’arrivée des premiers explorateurs portugais et espagnols dans les régions tropicales
de ce continent. Ils proposent que la distribution dichotomique des espèces du genre Elaeis en Afrique et en
Amérique du Sud peuvent s’expliquer par le phénomène plus ancien de la dérive des continents.
La palme à huile fut introduite il y a 3 500 ans dans l’est de l’Afrique par des marchands d’esclaves égyptiens
et soudanais. Elle se retrouva sous culture à Madagascar il y environ 3 000 ans. Les Portugais l’introduisirent en
1560 au Brésil dans la région côtière de Bahia et les Espagnols l’apportèrent à partir de 1760, conjointement
avec les esclaves provenant de l’Afrique de l’Ouest, dans les diverses îles des Caraïbes sous leur contrôle. La
culture de la palme à huile fut implantée aux îles Maurice en 1820, en Inde en 1836, en Indonésie en 1848 et
en Malaisie à partir de 1911. Actuellement la production du sud-est asiatique est trois fois plus importante que
celle de l’Afrique Équatoriale.
Dans plusieurs régions de l’Afrique et de l’Asie, la palme à huile est semi-cultivée. Les fruits sont cueillis mûres
et sont vendus dans des marchés locaux. Ces fruits sont laissés en tas pendant 3-4 jours afin de permettre une
fermentation initiale. Par la suite, ils sont bouillis et réduits en pulpe. L’huile est séparée en trempant la pulpe
dans de l’eau et en récupérant l’huile qui flotte à la surface. Cette huile, d’une coloration rouge-orange à cause
de la présence de carotènes, est débarrassée des traces d’eau par ébullition. Ces huiles doivent être consommées
rapidement, car elles deviennent rances et libèrent des odeurs et des arômes désagréables quand elles sont
entreposées pour plus de quelques semaines.
Le procédé d’extraction commercial utilise des presses hydrauliques modernes et des bouilloires où la
température d’extraction est contrôlée afin d’accélérer le processus de séparation des huiles. La rapidité
du processus d’extraction est nécessaire, car les fruits contiennent des lipases naturelles qui catalysent la
transformation des acides gras des huiles dès que les fruits sont ramassés sur l’arbre. Les graines ou mésocarpes
sont stérilisés à la vapeur avant d’être pressées et l’huile produite est filtrée et entreposée sous vide afin de
minimiser son oxydation.
Les plantations commerciales de palme à huile sont de conception relativement récente et, à l’exception du
Nigeria et du Brésil, sont principalement concentrées dans les pays producteurs d’Asie. Des variétés améliorées
de cette palme ont été développées pour être cultivées dans ces plantations. Comme pour le cocotier, des variétés
“naines” ont été sélectionnées, dont les arbres à maturité mesurent entre 6 et 10 m de hauteur. Dans ces plantations
les arbres sont espacés de 5 à 6 m entre eux ce qui permet des densités d’environ 300 arbres par hectare et des
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rendements qui peuvent atteindre, dans des conditions favorables, 50-60 TM de fruits entiers par hectare.
Comme c’est le cas pour le cocotier, la sève sucrée riche en glucose, obtenue d’entailles du rachis des spadices
en développement, est utilisée dans plusieurs régions équatoriales de l’Afrique et de l’Asie pour la préparation
de bières traditionnelles et d’un vin de palme. Les sucres de cette sève sont aussi concentrés par ébullition pour
produire un sirop épais semblable au “jaggeri” issu de la canne à sucre. Les feuilles de la palme à huile sont
utilisées en construction pour les toits, pour renforcer les murs d’adobe et pour en extraire des fibres destinées
à la fabrication de tapis, mats, vêtements, cordages et autres objets divers.
Statistiques de production de la palme à huile (FAOSTAT 2001, révisée)
La production mondiale de fruits (‘’noix’’) de palme à huile en 2001 était estimée à 118,8 MTM répartie
à travers 43 pays des régions tropicales occupant une superficie totale de 9,7 millions d’hectares. Les pays
producteurs les plus importants étaient la Malaisie (56,6 MTM), l’Indonésie (34,7 MTM), le Nigeria (8,0 MTM),
la Thaïlande (3,3 MTM) et la Colombie (2,6 MTM). La production mondiale d’huile provenant du mésocarpe du
fruit de la palme à huile était estimée à près de 10 MTM. Les principaux producteurs étaient la Malaisie (3.4
MTM), l’Indonésie (1.2 MTM), le Nigeria (0.9 MTM) et la Colombie (0,4 MTM). La production d’huile extraite
des graines était estimée à 3,1 MTM; la Malaisie (1.1 MTM), le Nigeria ( 0.9 MTM), le Brésil (0.8 MTM) et
l’Indonésie (0.04 MTM) en étaient les principaux producteurs.
Le dattier
Contrairement au cocotier et à la palme à huile, le dattier (Phoenix dactylifera L.; 2n=36) est une espèce
dioïque dont les arbres produisent individuellement des inflorescences qui sont exclusivement femelles ou
mâles. Le dattier peut atteindre les 30 m de hauteur et ses grandes feuilles composées pinnatiséquées, produites
chaque année au nombre de 12 à 14, persistent pendant deux ans en couronne terminale à l’apex du tronc
(Figure 6a,b). Les arbres femelles produisent chaque année, à partir de l’âge de 8 à 10 ans, 10 à 14 spadices
comportant de 10 à 30 rachis pendants sur chacun produisant 40-80 fleurs mesurant 1,2 à 1,6 cm de longueur.
Figure 6.- a) dattier âgé d’environ 70 ans b) spadices d’un dattier femelle montrant les grappes
de dates mûres prêtes à être cueillies
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Les arbres mâles produisent le même nombre de spadices que les arbres femelles, mais ceux-ci sont érigés et
développent de 100 à 150 rachis sur lesquels s’insèrent des centaines de petites fleurs mâles à 6 étamines
mesurant 6-8 mm de longueur. Les fruits (baies) se développent à la suite d’une pollinisation croisée (allogame)
assistée par des insectes et par le vent, et par l’homme dans le cas de plantations commerciales de dattiers. Les
fruits, les dattes, sont cylindriques et allongés, mesurent entre 2,5 et 7,5 cm de longueur et de 1.5 à 3 cm de
diamètre et sont de couleurs variées qui vont du jaune au rouge et au marron dépendant des variétés. Les fruits,
dont le développement est lent (4-6 mois), sont composés d’un exocarpe et d’un endocarpe membraneux fin,
d’un mésocarpe charnu contenant plus de 65 % de sucres et d’une graine cylindrique à albumen très endurcie.
La qualité nutritive des dattes est élevée du fait que non seulement elles contiennent des concentrations élevées
de sucres, mais en plus, 2 % de protéines, 2 % d’huile ainsi que des teneurs élevées en vitamines et minéraux
essentiels. La qualité nutritionnelle des dattes est, de ce fait, supérieure à celle de plantes cultivées pour leurs racines et
tubercules.
Son centre d’origine et peu connu, mais se situe probablement au Moyen-Orient dans la région de l’ancienne
Mésopotamie (l’Irak actuel) aux confluents des fleuves Tigres et Euphrate (qui se combinent en formant le fleuve
Shat-el-Arab) dans la côte nord du Golfe persique. Le dattier fût probablement exploité et cultivé dans ces régions
il y a au moins 5 500 ans. Des fresques provenant des civilisations sumériennes et hittites (5200-4000 A.P.)
montrent la pratique de la pollinisation artificielle assistée des palmiers femelles effectuée par les agriculteurs
de l’époque. Sa culture fut, par la suite, répandue dans différentes régions de l’Ouest de l’Asie ainsi qu’en Afrique
du Nord. Les dattes étaient un aliment de base important au Moyen-Orient pendant les périodes classiques et
bibliques. Les musulmans, qui le nomme “ l’Arbre de la vie”, considèrent que le premier dattier fût généré par
la poussière qui s’accumula après que le Créateur eu modelé à partir de l’argile le premier homme sur terre. Les
anciens peuples persans ont décrit quelques 360 utilisations différentes du dattier et de ses fruits. Il est évident
que la qualité nutritive des dattes était reconnue par les peuples musulmans qui en firent un aliment de base
très apprécié dans le milieu hostile des déserts de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique du Nord. Psychologiquement,
le dattier devait aussi être très important dans ces régions, car il indiquait l’emplacement d’oasis et donc, la
présence d’eau souterraine et de puits. Dans des périodes plus récentes, le dattier fut introduit en Californie et
en Arizona par les Espagnols entre 1720 et 1730.
Le dattier est adapté aux régions subtropicales aux climats désertiques ou semi-désertiques. Il requiert d’un
climat très sec et ensoleillé. Il devient stérile quand il est planté dans des régions tropicales humides. Il tolère
bien les sols alcalins, mais a besoin d’une source d’eau souterraine pour son développement ce qui explique sa
présence dans les oasis et en bordure de cours d’eau. La qualité des fruits et le contenu en sucres de ceux-ci
dépendent de la température qui existe pendant leur développement. Il faut une moyenne journalière de 30o C
pendant cette période et l’apport d’eau souterraine ou d’irrigation artificielle aide à augmenter la productivité
de ce palmier.
À cause des hauts taux d’hétérozygotie des dattiers, il est nécessaire d’utiliser la propagation végétative en
utilisant des segments de tiges sélectionnés à partir d’arbres choisis pour leur grande productivité et pour la
qualité de leurs fruits. Cette pratique permet d’établir des plantations commerciales où les arbres produisent et
se développent uniformément. Des portions de rameaux comprenant un certain nombre de bourgeons végétatifs,
qui ont préalablement développé des racines dans une pépinière, sont plantés équidistants de 9 m l’un de l’autre.
Généralement, un plant mâle est disposée au centre pour un groupe de 25-50 plantes femelles. Les arbres
deviennent fertiles 5 à 8 ans après l’implantation et la pollinisation des arbres femelles est aidée en plaçant et en
secouant une portion de l’inflorescence issue des arbres mâle (au moment de l’anthèse) au-dessus des spadices
de l’arbre femelle qui contient des fleurs au pistil réceptif. La source de pollen influence la grandeur du fruit,
en particulier le développement des tissus qui se trouvent en dehors du sac embryonnaire, dont le mésocarpe
charnu, la principale source alimentaire.
De nombreuses variétés de dattiers ont été sélectionnées en Asie mineure et en Afrique du Nord au cours
des millénaires. Certaines variétés ont été développées au cours du 20e siècle aux États-Unis. En particulier la
variété californienne “Jumbo” produit des fruits qui sont quelques 5-8 fois plus volumineux que ceux des variétés
traditionnelles. Les sélections ont aussi eu comme objectif de produire des arbres qui deviennent producteurs
plus jeunes (3-5 ans au lieu de 5-8 ans après l’implantation), d’augmenter la production de fleurs fertiles des
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spadices et de synchroniser les phases de développement des fleurs et de la maturation des fruits des spadices
produits annuellement. La production annuelle des dattiers, hors des plantations commerciales, est encore très
aléatoire et est rarement supérieure en moyenne à 20-30 kg par arbre. Les arbres des plantations commerciales
du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, par contre, peuvent produire en un an entre 60 à 160 Kg de dattes
par arbre, donnant quelques 7 à 20 TM de dattes par hectare. En Californie, les variétés à dattes géantes peuvent
produire annuellement quelques 250-500 Kg de dattes par arbre, donnant 30 à 60 TM par hectare.
Statistiques de production du dattier (FAOSTAT 2001, révisée)
La production mondiale de dattes en 2001 était estimée à 5,4 MTM provenant de 34 pays. Les pays
producteurs les plus importants étaient l’Égypte (1,1 MTM), l’Iran (0,90 MTM), l’Arabie Saoudite (0,72 MTM),
le Pakistan (0,55 MTM), l’Algérie (0,37 MTM), l’Irak (0,4 MTM) et les Émirats Arabes Unis (0,32 MTM). Le
rendement moyen par hectare de la production de dattes était d’environ 5,7 TM par hectare et, dépendant des
pays, variait entre 24 TM et 2,1 TM.
Autres espèces de palmiers utilisés dans différentes régions du monde
Plusieurs espèces de palmiers sont utilisées pour leurs fruits et pour l’extraction d’huiles. Parmi les espèces
sud-américaines nous devons mentionner le “Babacù” (Orbignya cohune), le “Mbocayà” (Acrocomia sclerocarpa)
et Oenocarpus bacama, dont les petits fruits sont utilisés par les Amérindiens de l’Amazonie et de l’Orénoque
pour l’extraction de leur huile. D’autres espèces centre-américaines sont utilisées pour la construction de
maisons et d’enclos, parmi eux le palmeto (Sabal parviflora ) qui a servi et sert encore à la construction des
‘’bohios’’, habitations rurales à Cuba et dans d’autres îles des Caraïbes.
Certaines espèces asiatiques comme le palmier betel (Areca catechu ) et le palmier rattan (plusieurs espèces du
genre Daemonorops ) sont utilisées pour leurs fruits et leurs fibres. Le méristème apical (coeur) du sagoutier
(sago, Metroxylon sagus ) est préparé comme un légume par les Mélanésiens qui en sont très friands. Plusieurs
espèces des genres Ceraxylum et Copernicia, originaires des régions montagneuses des tropiques de l’Amérique
du Sud, produisent une cire qui est utilisée en ébénisterie. Près de 200 espèces de palmiers sont utilisées comme
plantes ornementales et les espèces de certains genres comme Arenga, Butia, Caryota, Thrinax et Washingtonia
sont très appréciées pour la décoration de musées, salles de réceptions, centres d’achats et portiques d’hôtels.
Des pépinières ont été établies dans les régions où ces espèces sont natives et l’exportation de ces plantes vers
les pays industrialisés et les milieux urbains a un impact économique favorable pour les populations locales.
Pour conclure, nous devons mentionner une exception à la distribution géographique des palmiers. Nous
avons indiqué que les palmiers sont des plantes tropicales et que leur distribution générale est délimitée par
les latitudes 30o N et 25o S. Une espèce endémique du centre-sud du Chili, Jubaea chilensis, distribuée dans
les contreforts de la Cordillère de la Côte dans la Vallée centrale du Chili, échappe à cette distribution. Des
populations de cette espèce se retrouvent entre les latitudes 33o et 37o S et sont soumises à de nombreux
périodes de gels nocturnes et matinaux au cours des hivers et des printemps. Ces palmiers endémiques et peu
nombreux sont aujourd’hui protégés, mais la sève sucrée issue des spadices immatures et les petites drupes ont
été, et sont encore, utilisées pour la préparation d’un sirop et d’un “beurre” de palme (‘’miel de palma’’) par un
procédé semblable à celui employé pour obtenir le sirop d’érable en Amérique du Nord.
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