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CAHIER ESPACES 71 •décembre 2001 •La distribution touristique
La stratégie de distribution de Best Western
STÉPHANE GAUTHIER
En Amérique du Nord, nous constatons une plus grande adaptation des salariés à une poli-
tique voyages strictes : chez Fedex, par exemple, 100 % des déplacements sont achetés chez
un fournisseur référencé, les notes de frais ne suivant pas cette procédure n’étant pas remboursées.
Distribution des voyages loisirs
Dans le domaine des loisirs, les canaux de distribution sont plus complexes, avec
des intermédiaires plus nombreux, qu’internet n’a pas forcément éliminés :
➞les réceptifs. Fournisseurs des TO, ils contractent directement avec les hôtels
sur une base tarifaire de – 5% à – 10% des tarifs Fit (full inclusive tour). Ils sont au
début de la chaîne de distribution des voyages. Plus les pays qu’ils fournissent sont
lointains, plus le réceptif a de la valeur ajoutée ; ainsi les réceptifs asiatiques sont
aujourd’hui incontournables pour travailler avec le Japon par exemple. Les réserva-
tions sont faites directement à l’hôtel, on request ou parfois avec un allotement ;
➞les tour-opérateurs. Dinosaures de la distribution, leur fonctionnement n’a pas
tellement changé depuis de nombreuses années. Ils éditent une à deux brochures par
an en contractant directement avec les hôteliers (allotements, tarifs FIT et date de
rétrocession) et utilisent les agences de voyages pour leur distribution. Les réserva-
tions se font par fax, téléphone ou e-mail. Les contraintes d’une programmation rigi-
de publiée un an à l’avance sont compensées par une programmation rentable sur des
destinations sûres, générant un volume important de réservation. Ces TO s’adaptent
aux évolutions des marchés en élargissant leur offre avec des brochures à thème plus
spécifique : thalassothérapie, ski, lacs et montagnes… Très peu se diversifient sur le
web car ils s’y brûleraient les ailes : leurs distributeurs, les agences de voyages ne
toléreraient pas d’être ainsi “court-circuitées” ;
➞les agences de voyages classiques. Relais des TO, trop peu d’agences s’aventu-
rent dans le sur mesure en vendant un séjour à la carte avec des réservations d’hôtels
et d’avions séparés par exemple. Le voyageur touriste aime encore bien le tout-com-
pris et le clef en main. C’est internet qui va susciter de nouvelles offres sur un marché
laissé à l’abandon par les agences traditionnelles, faute de rentabilité. Les GDS res-
tent l’outil favori de réservation des agences de voyages. Peu coûteux, rapides et
fiables, les quatre systèmes existants équipent 95 % des agences dans le monde. La
réservation d’un hôtel sur les GDS est récente (1996) et le potentiel de développe-
ment réel : chaque année, les segments des hôtels augmentent en moyenne de 20 %,
les agences sont de mieux en mieux formées et trouvent dans la réservation d’un
hôtel une rémunération (commission de 10 %) tout à fait compétitive par rapport à
l’aérien ;
➞les sites internet. Trois catégories se distinguent aujourd’hui sur le web :
–agences de voyages sur internet : Expedia, Travelocity, Lastminute. Agences de voyages
virtuelles, elles proposent toute l’offre classique d’un agent de voyages : revente de for-
faits TO, location de voitures, chambre d’hôtels, croisières, assurances, rail. 80 % de ces
sites utilisent des moteurs GDS pour leur réservation, l’internaute réservant directement
dans les GDS quand il fait une réservation en ligne. Certaines ont une production TO
maison, comme travelprice.com, sur des courts séjours ou des promotions vendues en der-
nière minute. Seules 5 à 10 % des ventes de ces sites sont faites en ligne, 90 % des autres
ventes passant par le téléphone au travers de centres d’appel. Plus de 60 % de leurs ventes
sont de dernière minute (une semaine avant le départ) et les paniers moyens d’achat sont
similaires à ceux d’une agence traditionnelle (entre 6 000 et 9 000 FF). Chaque hôtel peut