L2 – Introduction à la politique macroéconomique Travaux Dirigés

UFR SEGMI Département d’Économie
Année 2016-2017
L2 Introduction à la politique macroéconomique
Travaux Dirigés Document No 1 :
Les principes fondamentaux de la modélisation macroéconomique :
une application au modèle IS-LM
ÉLÉMENTS DE CORRECTION
Professeurs de CM :
Mme. Caroline Coudrat
Mme. Agnès Labye
Chargés de TD :
Mme. Lesly Cassin
M. Gaëtan Le Quang
Mme. Ndèye Penda Sokhna
M. Victor Court
2
Introduction
Ce premier document a pour objectif de vérifier la maîtrise d’éléments fondamentaux
acquis en L1 de façon à assurer la bonne compréhension de l’enseignement de la
macroéconomie en L2. Il s’agit de présenter les principes fondamentaux de la modélisation
macroéconomique et d'approfondir l'analyse du modèle IS-LM à partir notamment d'une
méthode et d'une grille d'analyse spécifiques qui seront reprises par la suite pour chacun des
autres modèles étudiés.
Les TDs viennent en complément sous forme d'une vérification empirique des
modèles étudiés en cours, cette fiche constituant une exception partielle avec le modèle IS-
LM. Par conséquent, l'assiduité aux cours est indispensable à la maîtrise des thèmes abordés
dans ce document comme dans ceux qui vont suivre.
Enfin, les TDs constituent le support du contrôle continu alors que les questions du
QCM porteront exclusivement sur ce qui a été traité en cours.
Plan du document
1. Une application de la modélisation macroéconomique : le modèle IS-LM 3
1.1 Modéliser l’économie pour mieux la comprendre 3
1.2 Exercices d’application : le modèle IS-LM 4
2. Les variations de l’activité économique 11
2.1 L’écart entre produit réel et produit potentiel 11
2.2 Les récessions : définition, causes et conséquences 13
3. Les politiques économiques conjoncturelles et structurelles 15
3.1 La politique budgétaire 15
3.2 La politique monétaire 18
3.3 Les politiques structurelles 20
4. Annexes 23
Annexe 1 : Fiche du cours 23
Annexe 2 : Organisation et évaluation de l’examen 23
Annexe 3 : Organisation et évaluation du contrôle continu 24
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1. Une application de la modélisation macroéconomique : le modèle IS-LM
1.1 Modéliser l’économie pour mieux la comprendre
Questions sur texte : Ouliaris, S. Qu’est-ce qu’un modèle macro-économique ? Finance &
Développement, Juin 2011.
Q1. Définir le concept de modèle. À quoi sert la modélisation en économie ?
Un modèle est une représentation simplifiée d’un système réel. L’idée mentale que
l’on se fait d’un système donné (l’économie entière, un secteur d’activité précis, etc.) est déjà
un modèle. Transposer ce modèle mental en modèle graphique (par un schéma) est une
première étape pour améliorer la compréhension que l’on a de ce système. Une étape
supplémentaire consiste à obtenir un modèle mathématique, c’est-à-dire à représenter le
système réel par un ensemble d’équations plus ou moins complexes et nombreuses. Pour cela,
il est très important de bien identifier le périmètre du modèle, ses variables endogènes et
exogènes et ses paramètres (ou constantes).
Un autre point crucial est de bien spécifier les hypothèses qui permettent l’existence et
le fonctionnement de ce modèle. Ce sont ces hypothèses (plus ou moins explicites, ou
« cachés ») qui donnent forcément une subjectivité au modèle. Cela est particulièrement vrai
dans les modèles théoriques. Par exemple, dans un modèle de croissance économique, si par
définition, seuls le capital et le travail sont des facteurs de production, alors nécessairement
leur accumulation est le seul moteur de la croissance. Mais ceci est une hypothèse du modèle,
et non un de ses résultats. En vérité, un modèle théorique, même lorsqu’il est calibré pour
reproduire des données empiriques, peut rarement démontrer quelque chose puisqu’il n’est
qu’une formalisation mathématique de présupposés intellectuels. Un modèle théorique éclaire
cependant sur le fonctionnement qualitatif du système économique et il permet ainsi d’en
améliorer la compréhension. En revanche, les modèles économétriques permettent d’obtenir
des résultats quantitatifs qui sont certainement plus neutre d’un point de vue idéologique.
Q2. Rappeler les notions de court et long termes en économie.
En économie, le court terme se réfère généralement à une temporalité dans laquelle le
cadre technico-social reste inchangé. Ainsi, dans une vision à court terme les quantités
produites peuvent varier mais il n’y a pas de changements technologiques ou sociaux majeurs,
si bien que les capacités de production ne changent pas. A l’inverse, à moyen terme le cadre
technico-social peut être amendé, par exemple par l’émergence de technologies ou la
construction d’infrastructures considérées comme majeures. Le long terme, quand à lui,
désigne une temporalité dans laquelle des tendances robustes se dessinent.
On peut retenir les ordres de grandeurs suivants. Court terme : quelques mois, année.
Moyen terme : 5-10 ans. Long terme : dizaines d’années.
4
Q3. Définir les notions d’équilibre, de variables exogènes et endogènes et de terme
d’erreur.
L’équilibre est un concept qui décrit une situation les « forces » en présence sont
égales, telles qu'aucune ne surpasse les autres. En économie, le concept d'équilibre
économique sur un ou plusieurs marchés désigne un vecteur de variables, généralement des
prix qui égalisent l'offre et la demande sur l'ensemble des marchés considérés. L’équilibre
macroéconomique de court terme est atteint lorsque la quantité offerte de produit agrégé est
égale à la quantité demandée. L’économie est en équilibre macroéconomique de long terme
lorsque le point d’équilibre macroéconomique de court terme est situé sur la courbe d’offre
globale à long terme.
Une quantité qui peut prendre plus d’une valeur au cours du temps est appelée
variable. Elle est endogène si ses valeurs sont issues du fonctionnement même du modèle.
Ainsi, les valeurs d’une variable endogène sont déterminées par les équations du modèle. Par
contre, si toutes les valeurs d’une variable sont extraites de données et demeurent
indépendantes des variables endogènes du modèle, alors cette variable est dite exogène. Une
quantité qui ne change pas au cours du temps est un paramètre dont la valeur est le plus
souvent issue d’une relation économétrique indépendante du modèle étudié.
Dans un modèle économétrique (une régression linéaire simple ou multiple par
exemple), le terme d’erreur représente la déviation entre ce que le modèle prédit et la réalité.
Ce terme d’erreur, ou résidu, est donc la partie de la variable endogène (dite expliquée) qui
n’est pas expliquée par les variables explicatives du modèle.
1.2 Exercices d’application : le modèle IS-LM
Soit une économie décrite par le modèle suivant :
(1)

(2)

(3)

(4)
(5)

(6)
(7)
(8)
L’économie produit un bien unique dont le prix est . est le produit (ou
revenu), la consommation, l’investissement, la dépense publique, la propension
5
marginale à consommer le revenu disponible, le taux d’imposition, le taux d’intérêt,
la demande de monnaie, l’offre de monnaie, la quantité de travail employée,
l’offre de travail et U le chômage involontaire. Les autres symboles sont d la
consommation autonome, l’état de la prévision des entreprises, (a, b, g, h, e) des
paramètres. Le solde budgétaire de l’État, , est la différence entre la dépense publique
et la recette publique.
Par ailleurs, on considère les valeurs suivantes des variables exogènes et des
paramètres :
    
 d  
  
Q1. Déterminer les solutions d’équilibre pour le revenu, le taux d’intérêt, le niveau
d’emploi, le chômage involontaire et le solde budgétaire de l’État.
Il faut ici résoudre le modèle de façon analytique, donc sans remplacer les constantes
par leurs valeurs numériques ! On va cependant faire les développements tranquillement pour
ne pas se perdre.
L’équation (1) stipule que le marché du bien représentatif est à l’équilibre. Pour
trouver l’équation de la fonction IS, il suffit d’injecter (2) et (3) dans (1). Il vient,




La dernière expression de (9) donne léquation de la fonction IS dans le plan , c’est-à-
dire l’équilibre partiel sur le marché des biens et services. C’est une fonction affine (une
droite) décroissante de pente  
. On peut facilement vérifier que cette pente
est bien négative.
L’équation (5) stipule que le marché de la monnaie est à l’équilibre. Pour trouver
l’équation de la fonction LM, il suffit de combiner (4) et (5), en cherchant cette fois à isoler
et non pas . On a alors,


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