De la relation à la personne âgée désorientée : Y a t

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La relation à la personne
âgée désorientée :
Y a t-il un sens à
l'apparent non sens?
Bonchamp les Laval
P. Choisnet
Des questions?
«
quelle heure il est ? »
 « quand est-ce qu’on part ? »
 « Vous m'avez volé mon argent »
 « Laissez moi aller chercher mes
enfants »
 « La nourriture est empoisonnée, je ne
veux plus manger »
Bonchamp le 17/11/2010
Des questions pour les
proches?
 Ils
sont désemparés
 Ils sont en difficultés:



Devant les troubles,
De ne plus être reconnus
Devant les comportements difficiles
 ils
souffrent d’isolement,
 La dépendance de l’autre rend soi-même
vulnérable et fragile.
Bonchamp le 17/11/2010
Vieillir…..
 Vieillir



est une crise qu'il faut affronter,
vieillir ne pose pas ou peu de problèmes mais
si le cerveau est très dégradé, la personne
est désorientée
vieillir est un drame, elle n'est pas en mesure
d'affronter cette résolution, elle évolue (se
réfugie?) dans la désorientation,
Le cerveau est bien conservé et la personne
réussit son vieillissement.
Bonchamp le 17/11/2010
…faire le bilan de sa vie

Cette personne, qui a des troubles, a traversé
sa vie active, avec les crises qu'elle a vécu dans
son travail, ses relations familiales et sociales,
les pertes qu'elle a subi dans ses capacités par
la maladie par exemple, les deuils des proches,
 Elle a mis en place des mécanismes, des façons
pour s’en arranger, essayer parfois de les
oublier,
 son cerveau qui lui fait défaut, ne lui permet plus
de faire les liens passé-présent, de porter un
regard sur sa vie,
 cette personne âgée ressent son incapacité à
affronter la situation, elle la refuse, s’isole,
masque la réalité,Bonchamp
cache
ses déficits.
le 17/11/2010
Refus de « se » voir…
 Elle
devient vulnérable et insécurisée face à
son état et son devenir :



Ne plus oser sortir, commencer à s’isoler, à ne
plus avoir de position active vis-à-vis du
quotidien, commencer à subir et à délaisser les
activités cuisine, entretien de la maison, hygiène,
elle a peur d’être abandonnée des siens car elle
a conscience de ce qui s’en va chez elle,
Ce ressenti, qui est aujourd’hui reconnu chez les
personnes atteintes, les rend tristes, parfois
dépressives, parfois angoissées et opposantes.
Bonchamp le 17/11/2010
Quelles approches?
 Entre
l’entraînement intensif qui épuise
l’aidant et « irrite » l’aidé, et ne rien faire:

Porter un autre regard en recherchant les
capacités restantes,
• Ce qu’il ou elle montre
• Ce qu’il ou elle dit
• Ce qu’il ou elle fait
 A POUR IL OU ELLE DU SENS ICI, MAINTENANT
 A NOUS DE RECHERCHER CE SENS.
Bonchamp le 17/11/2010
Quelle méthodes pour entrer en
relation?
 Certains



d'entre nous parlent d'empathie,
c'est rejoindre l'autre dans une relation
authentique qui va créer la confiance,
confiance qui va amener de la sécurité, qui
va redonner de la force.
Cette force qui renouvelle chez l'autre la
conscience de sa propre valeur et ainsi
réduire son stress et son anxiété ou son
mal-être.
Bonchamp le 17/11/2010
Un principe comme postulat :
NE PAS ROMPRE LA CONFIANCE,
NE PAS RACONTER DES HISTOIRES
Face au diagnostic:
 Faut-il dire la vérité ?
 Il faut répondre aux questions dans un dialogue :
 attendre que la personne en parle
 et elle qu’est-ce qui lui fait penser à cette
maladie ?
 qu’est-ce qu’elle ressent ?
 est-ce qu’elle a demandé au docteur ?
 est-ce qu’elle veut lui demander ?
 comment elle lui demandera ?
Bonchamp le 17/11/2010
Quand la maladie progresse
malgré la baisse des capacités, c’est là qu’il devient
important de maintenir la communication, car la
personne continue de ressentir tout ce qui se passe,
ce qu’elle voit, entend, y compris les sous-entendus,
ce qui pourrait paraître normal de lui cacher.
 Il est toujours préférable de parler des bonnes
comme des mauvaises nouvelles en choisissant un
moment calme. La réaction est très importante, la
personne peut réagir tout à fait normalement.
 Par contre devant une nouvelle triste, si la personne
semble ne pas comprendre ou ne pas être affectée,
ne pas insister, il est bon d’en parler avec le
médecin afin de prévenir un éventuel état
réactionnel, voir dépressif.

Bonchamp le 17/11/2010
Quand le présent s’éloigne

retenons que la personne n'est peut-être plus
tout à fait elle-même mais qu'elle reste ellemême:


dans ce qu'elle a été dans sa vie, ses choix sociaux,
professionnels et familiaux, dans ses sentiments et
ses positions idéologiques, éthiques, politiques,
dans ses émotions de joie ou d'amour, de peur, de
colère, de tristesse ou de deuil.

Retourner dans son passé la rassure, lui
redonne de l'intégrité et de la valeur d'ellemême.
 Se revoir dans son métier, son travail lui permet
de revivre ou de vivre des stades de sa vie, bien
ou mal vécus, cela lui permet aussi de
s'échapper du présent, pour elle trop difficile.
Bonchamp le 17/11/2010
Je vous propose un exemple:

Ce Monsieur, de plus de 80 ans qui prend sa fille, la
bénévole ou la soignante pour sa mère,
 s'il peut faire cela c'est pour plusieurs raisons
possibles:
 il ne reconnaît plus sa fille,…trouble de la
reconnaissance,
 il ne sait plus qu'il a une fille,….trouble de la
mémoire,
 il a oublié son âge, …trouble de l'orientation,
 il ne comprend pas que sa mère ne peut plus être
vivante, …trouble du jugement.
Bonchamp le 17/11/2010
Quelle relation?

porter attention à ce qu'il dit, le regarder,
s'approcher, donner du temps, observer
attentivement ce qu’il ressent, son inquiétude, sa
tristesse, être centré sur lui,





vous pensez à votre mère?
est-ce que vous y pensez souvent?
qu’est-ce que c’était ce temps là?
etc…
Quel est le but de l'aidant?



Rejoindre cette personne humaine, se centrer sur ce
qu'elle dit,
l'accompagner dans ce qu'elle évoque, avec respect,
reconnaître ce qu'elle exprime comme vrai et important
pour elle ici et maintenant.
Bonchamp le 17/11/2010
L’accompagnement relationnel:
demande de la part de l’aidant une démarche :
 reconnaissance du besoin à partir des besoins
humains fondamentaux :





Perception de l’émotion humaine qui s’exprime :





être aimé, aimer et se sentir en sécurité,
se sentir utile et productif,
exprimer ses émotions à un autre être humain et être
entendu.
Joie, amour, plaisir, bonheur, satisfaction
Peur, crainte, anxiété, culpabilité, honte
Colère, rage, haine, déplaisir,
Tristesse, misère, rancœur, deuil
Validation de l'émotion par expression verbale.
Bonchamp le 17/11/2010
La persistance de la
communication :





La personne âgée désorientée, quel que soit
son état d’avancement de la maladie, continue
de communiquer.
Faire le pari du sens contre le non-sens, c’est
reconnaître cette capacité relationnelle.
Lorsque les capacités qui font appel à l’intellect,
au cognitif, au langage, diminuent, c’est par son
corps que la personne communique.
Il nous paraît injuste de considérer ce que la
personne manifeste par son corps comme
aléatoire ou inconscient et absent de toute
signification ou portée.
Le corps porteur de vécu, est siège de mémoire,
gestes, ton de voix, rythme, force.
Bonchamp le 17/11/2010
Les aides à domicile
 Pour
la prise en charge de la personne
malade:
 Financières:


A.P.A.,
Pour les personnes de plus de 60 ans,
• Évaluation des capacités (GIR) et mise en place
d’un plan d’aide en prestations et en coûts,


PCH, invalidité,
Pour les personnes de moins de 60 ans:
• Évaluation du taux d’invalidité et prestations
financière,
Bonchamp le 17/11/2010
Les aides
À




la personne:
Auxiliaires de vie sociales: aides à la
personne dans ses besoins quotidiens suite
au handicap ou l’incapacité,
Service de soins infirmiers à domicile:
interventions d’aides soignants et d’infirmières
pour les soins liés à la maladie et ses
conséquences sur la santé,
Portage des repas à domicile
« Temps domical », temps relationnel par un
tiers
Bonchamp le 17/11/2010
Les aides

À l’aidant:

Être remplacé chez soi (baluchonnage)

Groupes de parole(s):
 Objectifs: prévenir la détérioration des liens
familiaux et sociaux:





Venir dire ce que l’on ne peut dire ailleurs,
Venir dire parfois l’insupportable au quotidien,
Retrouver des repères vis-à-vis de la maladie,
Venir chercher de l’estime de soi,
Venir partager avec convivialité des vécus de
questions et de réponses que l’on sait communs à
d’autres personnes.
Bonchamp le 17/11/2010
Les aides à l’aidant
 Les
cycles d’informations et d’échanges
pour permettre aux aidants:
 D’accéder aux droits et aux services
 D’acquérir des compétences techniques,
 De comprendre la personne aidée,
 D’être reconnu dans le rôle d’aidant.
Bonchamp le 17/11/2010
Les aides à l’aidant
 Les
bistrots mémoire, à Laval tous les mois,
 Les réunions d’information grand public
 Des formations spécifiques existent en
Mayenne en cours à Ernée et à Meslay du
Maien et en février 2011 à Laval
 Des discussions et échanges sur internet.
Bonchamp le 17/11/2010
Les alternatives au chez soi

L’accueil de jour:


Soulager l’aidant,



Lui donner des moments de pause et de répits,
Lui permettre d’avoir des projets personnels.
Pour la personne malade:





À la journée ou à l’heure:
Sortir de chez soi,
Rencontrer, parler, voir d’autres personnes,
Participer à des activités en commun, être stimulé sur ses
capacités,
Être ailleurs autrement.
L’Hôpital de jour: lieu de soins par une équipe soignante
Bonchamp le 17/11/2010
Les alternatives au chez soi

L’hébergement temporaire:


Pour l’aidant:



24H/24 (jours, semaines, mois, ou de nuit)
Durant une période plus difficile pour soi (maladie) ou
pour l’autre (comportement)
Pour prendre des jours de repos (famille, vacances,…)
Pour la personne malade:



Changements de cadre de vie et d’aidants,
Changements des mots, des gestes, des méthodes,
Centres d’attentions différents
Bonchamp le 17/11/2010
Les alternatives au chez soi

Hébergement permanent:
 Pour l’aidant:



Confier à d’autres les tâches du quotidien devenues
top lourdes à domicile,
Garder les tâches essentielles: la présence, la
tendresse, les paroles et les mots connus de la
personne malade, l’histoire familiale,
Pour la personne malade:


Être dans un lieu de soins et un lieu de vie,
Être accompagné dans les handicaps et les déficits
psycho-comportementaux.
Bonchamp le 17/11/2010
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