Le Journal des Sciences - numéro 13 - Janvier / Février 2015 Le Journal des Sciences - numéro 13 - Janvier / Février 2015
Dossier scientifique
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La supraconducvité dans tous ses états
La Supraconducvité qu’est-ce-que
c’est ?
La supraconducvite est un phénomène observable
sur diérents matériaux, en parculier les métaux
et les céramiques. Une céramique est un compo-
sé chimique entre des métaux et des matériaux
non-métalliques. Il s’agit très souvent d’une combi-
naison d’oxydes. Par exemple la céramique supra-
conductrice YBa2Cu3O7 est un oxyde mixte d’yrium,
de barium et de cuivre. La supraconducvité est un
phénomène qui apparait en-dessous d’une tempéra-
ture appelée température crique et notée Tc (Tc=92
Kelvins (K) ou -181°C pour YBa2Cu3O7).
Le refroidissement des supraconducteurs est réalisé
à l’aide d’hélium liquide ou d’azote liquide pour ceux
qui ont une température crique plus élevé. Nous
pouvons aussi les refroidir avec un système de refroi-
dissement en circuit fermé (une espèce de super-ré-
frigérateur) appelé cryo-générateur.. Il existe deux
caractérisques notables chez les supraconducteurs.
Ampacity à Essen en Allemagne. Cependant, il n’est
pas envisageable aujourd’hui de remplacer tous les
ls électriques par des supraconducteurs.
La lévitaon magnéque
Le second phénomène est la lévitaon magnéque.
Lorsqu’on approche un aimant d’un supraconduc-
teur refroidi en dessous de sa température crique
des courants électriques très intenses apparaissent
dans le supraconducteur. Ces courants interagissent
avec le champ magnéque de l’aimant et génèrent
une force de répulsion entre l’aimant et le supra-
conducteur. A la diérence d’un système composé
de deux aimants de polarité opposée qui est instable
(les aimants ne restent pas en face l’un de l’autre),
celui composé d’un aimant et d’un supraconducteur
est stable, le supraconducteur restant bien en face
de l’aimant.
Un bref historique de la supraconduc-
vité
La supraconducvité fut découverte pour la pre-
mière fois en 1911 par le scienque néerlandais
Heike Kamerlingh Onnes. En eet celui-ci fut le pre-
mier à liquéer de l’hélium, lui permeant ainsi de
refroidir du mercure à une température crique de
4,2K soit -288,8°C et d’observer pour la première fois
une résistance nulle. Il reçu le prix Nobel de physique
pour avoir liquéer l’hélium.
En 1933, Meissner et Ochsenfeld découvrent que
les supraconducteurs ont cee autre parcularité de
repousser le champ magnéque. En 1950, la théo-
Chute de la résistance lorsque le supraconducteur arrive à
sa température crique
Supraconducteur en lévitaon
Une résistance nulle
En dessous de sa température crique le supra-
conducteur n’exerce aucune résistance au passage
du courant électrique. Une applicaon envisagée
est le transport d’énergie électrique, ce qui permet-
trait de réduire voire de supprimer les pertes dues
à l’échauement des ls (eet Joule) subies lors du
transport de celle-ci. Cee soluon peut se révé-
ler plus intéressante que l’ulisaon de lignes clas-
siques dans certains cas par exemple pour alimenter
à moindre coût le centre des villes. Des projets de
ce type sont en cours de réalisaon comme le projet