UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL CENTRE D’ÉTUDES DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DES INDUSTRIES DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME - HOTELLERIE - ALIMENTATION Parcours « Management en Hôtellerie et Restauration » MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Politiques marketing pour l’hôtellerie indépendante Présenté par : Xavier SAFFON Année universitaire : 2011 - 2012 Sous la direction de : Laurent BARTHE Le CÉTIA de l’Université de Toulouse II – Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à remercier Mr BARTHE en tant que maître de mémoire pour l’apport de ses conseils d’orientation tout au long de mes recherches. Mes remerciements s’adressent également à Mr CINOTTI pour sa formation aux outils informatiques qui a été très utile en termes de qualité et d’efficacité pour l’élaboration de ce mémoire. Egalement Mme BESSIERE et Mr RAYSSAC pour leurs apports méthodologiques pour les étapes de création du mémoire. Mes remerciements s’adressent finalement à tous ceux qui de prêt ou de loin m’ont aidé dans la conception de ce mémoire. Ainsi, je remercie aussi mon amie Mlle TOMASIAN pour son aide durant toute la période d’élaboration de ce mémoire. 4|Page SOMMAIRE Introduction générale Introduction Partie 1 Partie 1. Les fondamentaux Chapitre 1. Evolution de l’hôtellerie et de son environnement 1. L’hôtellerie 2. L’environnement de l’hôtellerie Conclusion Partie 1 Introduction Partie 2 Partie 2. Le marketing expérientiel et le Web marketing pour l’hôtellerie indépendante Chapitre 1. Marketing expérientiel 1. Approche du marketing expérientiel en hôtellerie 2. Typologies des expériences 3. Les plaisirs et émotions du consommateur 4. Actions possibles 5. Limites, inconvénients et critiques du marketing expérientiel Chapitre 2. Web marketing 1. Introduction au Web marketing 2. Actions Conclusion Partie 2 Introduction Partie 3 Partie 3. Proposition d’un terrain d’application Chapitre 1. Terrain d’application 1. Choix d’un terrain d’application 2. Toulouse et ses hôtels Chapitre 2. Méthodologie d’application 1. Théorie de recherche 2. Méthodologie de collection des données primaires Conclusion Partie 3 Conclusion générale Bibliographie Table des annexes Table des figures Table des tableaux Table des matières 5|Page INTRODUCTION GENERALE Le thème général abordé dans ce mémoire de recherche est le développement de l’hôtellerie indépendante. Il s’agit d’une réflexion sur la question de départ : « Quelles stratégies de marketing pour l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme dans un contexte ultra-compétitif ? ». La raison principale de ce choix de recherche est la volonté de corrélation avec un projet professionnel qui est à termes de gérer un hôtel de façon indépendante. Ainsi, le mémoire de recherche est structuré en trois parties. Dans une première partie, nous mettons en place le contexte de l’étude en traitant les fondamentaux. Ces fondamentaux sont considérés comme étant l’évolution de l’hôtellerie, et l’évolution de son environnement. C’est-à-dire que cette partie décrit l’offre hôtelière française en examinant son évolution au file des années. Ensuite elle expose les différentes tendances présentent en hôtellerie. Et en ce qui concerne l’environnement de l’hôtellerie, il s’agit d’analyser et de comprendre différents aspects affectant l’offre hôtelière, comme le contexte économique et le comportement des nouveaux consommateurs. Cette première partie à été rédigé à partir des informations collectées dans des documents chiffrés (ex : Insee), dans des études et des rapports et également dans des ouvrages expliquant les nouveaux comportements des consommateurs. En conséquence de l’analyse du marché de l’hôtellerie et de son environnement, nous avons fait ressortir une problématique qui concerne la pérennisation de l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme. Ainsi deux hypothèses liées au marketing expérientiel et au Web marketing sont suggérées afin de répondre à cette problématique. La deuxième partie de ce mémoire est donc consacrée à développer ces hypothèses à partir de données secondaires, c'est-à-dire en utilisant des littératures telles que des ouvrages théoriques, des articles académiques, mais également des articles de presse et des sources électroniques afin d’apporter des exemples pour illustrer le développement. Chaque hypothèse est développée de manière à introduire le concept pour ensuite proposer des actions en conséquence. C’est-à-dire qu’il s’agit d’abord de mener une approche explicative du contexte et des modèles afin de pouvoir proposer des actions que les hôteliers indépendants de moyenne gamme pourraient développer. Toutefois, chaque hypothèse ne manque pas d’être critiquée sur certains points qui ne font pas l’unanimité. 6|Page La troisième partie quant à elle consiste à proposer une application terrain permettant de vérifier et de développer les hypothèses émises dans la deuxième partie. Il s’agit donc de choisir des hôtels indépendants correspondant à la recherche afin de collecter des données primaires permettant d’être analysées vis-à-vis des données secondaires récoltées dans la deuxième partie. Pour pouvoir récolter ces données, une méthodologie d’application est proposée afin de choisir les méthodes de recherche les plus appropriées. Ainsi cette partie propose des instruments, des méthodes d’échantillonnage, des méthodes d’administration, des méthodes d’analyse et même un premier contrôle de recherche en termes de fiabilité, de validité et de généralisabilité. Toutes ces propositions sont appuyées sur des recherches littéraires concernant les études qualitatives et les études quantitatives. 7|Page INTRODUCTION PARTIE 1 Cette première partie intitulée « les fondamentaux » est une exploration du champ d’étude qui permet de poser le cadre et de se fondre dans le contexte du sujet. C’est ce qui permettra de soulever la problématique pour la deuxième partie et la suite. Cette partie est donc divisée en deux sections. La première section intègre la réflexion du mémoire dans le contexte de l’hôtellerie. Il s’agit de définir clairement l’industrie de l’hôtellerie en évaluant les évolutions du secteur, la concurrence, et les tendances. La deuxième section quant à elle, permet de mesurer l’environnement de l’hôtellerie d’un point de vue quantitatif et qualitatif. Cela intègre entre autres le contexte économique actuel, et l’évolution des modes de vie. 8|Page PARTIE 1. Chapitre 1. 1. LES FONDAMENTAUX Evolution de l’hôtellerie et de son environnement L’HOTELLERIE 1.1. L’offre d’hébergement en France Le parc d’hébergement en France est très important. Comme le montre le tableau 1, il est composé par les résidences secondaires aux trois quarts, et par les hébergements marchands pour le reste. Tableau 1 Capacité d’hébergement en France Métropolitaine au 1er Janvier 2010 Source : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, fédérations professionnelles, 2010. On constate que parmi les offres d’hébergement marchand en termes de capacité (lits), les campings sont en première position (13,1%), suivis par les hôtels de tourisme (5,8%), les meublés classés de tourisme (3,5%), les résidences de tourisme (3,2%), les villages de vacances (1,4%), les chambres d’hôtes (0,4%), et les auberges de jeunesse (0,2%). La forte concurrence dans le secteur est donc certaine. La catégorie qui nous intéresse est celle des hôtels de tourisme. Ce sont : « Des établissements commerciaux d’hébergement classés (ou homologués), qui offrent des chambres ou des appartements meublés en location à une clientèle de passage ou à une clientèle qui effectue un séjour à la journée, à la semaine ou au mois mais qui, sauf exception, n’y élit pas domicile. » (DGCIS, 2010, p. 48)1. 1 DGCIS. Mémento du tourisme [en ligne]. 2010. Disponible sur : <http://www.tourisme.gouv.fr/stat_etudes/memento/2010/memento2010.pdf>. (Consulté le 27-11-2011). 9|Page Cette catégorie est en déclin depuis 1995. En effet, en 15 ans, le nombre d’hôtels de tourisme est passé de plus de 20.000 à moins de 17.000, alors que les résidences de tourisme ont augmenté d’environ 1.200 établissements, les villages de vacances ont augmenté de 240 sites, et environ 22.000 chambres d’hôtes supplémentaires ont été déclarées.2 Il y a donc un accroissement de la concurrence. Ensuite, il est nécessaire de rappeler qu’il existe aussi des hôtels non homologués qui ne sont pas officiellement référencés mais qui sont estimés à environ 3.000 établissements.3 Ces hôtels classés et non classés peuvent exercer leur activité de différentes façons. La première manière est de faire fonctionner son exploitation de façon indépendante, ce qui caractérise les hôtels indépendants. Ils représentent 83% des hôtels classés, souvent de type familial, ils ont généralement une petite capacité.4 Ensuite, d’autres hôteliers préfèrent appartenir ou adhérer à une chaîne qui offre une enseigne commune à tous ses hôtels. Lorsque les hôtels sont des filiales ou des franchisés d’une même entité, il s’agit d’une chaîne intégrée. Et lorsque les hôtels sont exploités par des gérants indépendants, il s’agit d’une chaîne volontaire.5 1.2. Panorama de l’hôtellerie française Comme vu précédemment, l’hôtellerie classée française a perdu beaucoup d’établissements depuis 1995. Comme le montre le tableau 2, ce sont surtout les hôtels de gamme économique (de 0 à 2 étoiles) qui ont diminués, perdant 4.457 hôtels. Tandis que les hôtels de moyenne gamme (3 étoiles) et de haut de gamme (4 étoiles et plus) ont gagné 1.065 hôtels. Il y a donc un phénomène de montée en gamme, mais cela ne concerne pas seulement la catégorie des hôtels de tourisme, cela se retrouve aussi dans d’autres catégories d’hébergement telles que les campings, les gîtes, les villages vacances, ou encore les résidences de tourisme.6 Ensuite, on remarque dans cette figure que l’hôtellerie de chaînes intégrées n’a pas cessé de s’accroître. On peut donc en déduire que ce sont essentiellement des hôtels indépendants qui ont fermés ces dernières années. 2 Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française. Le livre blanc de la modernisation hôtelière et touristique [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.comitemodernisation.org/images/pdf/livreblanc2011.pdf>. (Consulté le 28-01-2012). 3 Coach Omnium. Panorama 2011 de l’hôtellerie en France [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.comitemodernisation.org/panorama-2011-de-lhotellerie-en-france>. (Consulté le 04-02-2012). 4 Ibid. 5 INSEE. Définitions et méthodes : hôtellerie non homologuée [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/hotellerie-non-homologuee.htm>. (Consulté le 06-02-2012). 6 Opus cité note de bas de page 2. 10 | P a g e Tableau 2 Evolution du nombre d'hôtels classés de tourisme en France métropolitaine depuis 1995 (selon normes 1986 et normes 2009) Source : Insee, Coach Omnium, 2011. Néanmoins, malgré cette diminution d’environ 17% du nombre d’hôtels, l’hôtellerie classée française a perdu seulement 0,4% de sa capacité d’hébergement en nombre de chambres. A travers le tableau 3 on constate que les hôtels 3, 4 étoiles et plus ont nettement plus de capacité que les hôtels économiques. Ainsi, le phénomène de montée en gamme qui a accompagné la variation du nombre d’hôtels depuis 1995 a permis de stabiliser le nombre de chambres disponibles en France par une contraction de la capacité de l’offre hôtelière. Tableau 3 Evolution de la capacité moyenne des hôtels classés de tourisme en France métropolitaine depuis 1995 (en nombre de chambres par hôtel) Source : Insee, Coach Omnium, 2011. 11 | P a g e 1.3. Le nouveau classement hôtelier français La loi « n° 2009-888 du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques » (Legifrance, 2011)7 comprend 4 réformes majeures, dont celle du système de classement des établissements touristiques.8 Cela concerne entre autres les hôtels de tourisme. Ainsi, il a été mis en place un nouveau classement de 1 à 5 étoiles, faisant disparaître la classe 0 étoiles et remplaçant le 4 étoiles luxe par le 5 étoiles. Il existe également la distinction « Palace » pour les hôtels 5 étoiles d’exception tels que le Bristol et le Meurice à Paris, le Cheval Blanc à Courchevel, ou encore l’Hôtel du Palais à Biarritz.9 Cette réforme a pour but d’améliorer la qualité des offres d’hébergement, de donner des repères plus clairs par rapport aux étoiles, et d’accroître la compétitivité de la France à l’international.10 Un sondage sur le nouveau classement hôtelier a été effectué auprès des hôteliers indépendants par le cabinet Coach Omnium.11 Il en ressort que 53% des hôteliers indépendants sondés renonceraient au nouveau classement hôtelier pour des raisons multiples : 38% n’en voient pas l’intérêt, 22% trouvent cela trop coûteux, 18% trouvent la procédure trop complexe, et 15% ne souhaitent pas être audités. Beaucoup croient aussi ne pas pouvoir obtenir les étoiles, or, les critères sont considérés comme minimalistes. Mark Watkins, directeur du cabinet Coach Omnium, confirme le faible niveau de ces critères dans son interview. 12 Il met aussi l’accent sur les difficultés d’investissement que peuvent avoir les hôteliers indépendants, conscients de leur manque de modernisme. Il cite entre autres la nouvelle réglementation sécurité incendie et accessibilité qui puise tous les financements pour la mise en conformité, au détriment du client qui ne constatera pas une amélioration du service. Ensuite, le nouveau classement hôtelier n’est pas obligatoire, mais certains départements l’exigent pour 7 Legifrance. LOI n° 2009-888 du 22 juillet 2009 [en ligne]. 1 Janvier 2011. Disponible sur : <http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020893055>. (Consulté le 09-022012). 8 Portail du Gouvernement. La loi de modernisation et de développement des services touristiques définitivement adoptée [en ligne]. 8 Juillet 2009. Disponible sur : <http://www.gouvernement.fr/gouvernement/la-loi-de-modernisation-et-de-developpement-des-servicestouristiques-definitivement-ad>. (Consulté le 10-02-2012). 9 Portail du Gouvernement. Huit hôtels distingués par le nouveau label "Palace" [en ligne]. 10 Mai 2011. Disponible sur : <http://www.gouvernement.fr/gouvernement/huit-hotels-distingues-par-le-nouveau-labelpalace>. (Consulté le 09-02-2012). 10 Atout France. Le nouveau classement des hébergements touristiques marchands : Comment décrocher les nouvelles étoiles ? [en ligne]. 2010. Disponible sur : <https://www.classement.atout-france.fr/proxy/alfresconoauth/api/node/content/workspace/SpacesStore/ae68f3ae-d596-4012-8a31-a24a27b2988c/plaquette-pdfonline.pdf>. (Consulté le 05-02-2012). 11 Coach Omnium. Sondage sur le nouveau classement hôtelier [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/component/content/article/40-bonus/87-sondage-sur-le-nouveau-classementhotelier.html>. (Consulté le 21-02-2012). 12 Interview de Mark Watkins, directeur du cabinet Coach Omnium [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.hr-infos.fr/actualite/secteur/hotellerie/classement-hotelier-sondage-qui-faitmal.html?var_recherche=classement%20h%C3%B4telier>. (Consulté le 21-02-2012). 12 | P a g e fournir des subventions, et certaines chaînes volontaires l’exigent également. Mark Watkins (2011)13 qualifie ce mouvement d’une « politique de la carotte ». En conséquence, le Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française (2011)14 prévoit environ 4.000 fermetures d’hôtels d’ici à 2015. D’après Mark Watkins, le client a besoin d’une référence, qui jusqu’à présent a été les étoiles. Mais aujourd’hui, du fait de critères facultatifs pour le nouveau classement hôtelier, l’écart de la qualité de service dans une même catégorie d’hôtel est surprenant. Le Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française (2011)15 dénonce une défaillance du système qui autorise une médiocrité pour certains hôtels nouvellement classés. Dénonciation qui ne tient pas compte de l’audit prévu seulement tous les 5 ans qui n’apporte aucune garantie aux clients. Ensuite, les clients recherchent leur hôtel principalement par internet avec pour premiers critères, les prix, la localisation, et seulement en troisième position, le classement.16 Il risque donc fortement d’y avoir des problèmes quant à arriver aux objectifs fixés pour ce nouveau classement hôtelier, qui sont entre autres d’améliorer la compétitivité du parc d’hébergement français. Toutefois, le leader Européen Accor profite de cette réforme pour mettre à niveau toutes ses enseignes afin d’avoir une cohérence avec ses établissements implantés à l’étranger. Le groupe Louvre Hôtels a également prévu de se repositionner avec cette réforme. 17 Pour expliquer cela, Mark Watkins démontre que les chaînes hôtelières ont l’habitude de suivre des référentiels dans leurs démarches, ainsi l’écart avec les hôteliers indépendants se creuse un peu plus. 1.4. Les tendances en hôtellerie 1.4.1. Personnalisation et création d’expérience La démocratisation des loisirs et des voyages fait place à de nouvelles attentes de la part des clients. L’hédonisme aujourd’hui recherché par les clients peut se définir en trois termes : la jouissance, le plaisir, et la passion.18 En réponse à ces attentes, les 13 Ibid. Opus cité note de bas de page 2. 15 Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française. Classement hôtelier : les nouveaux panonceaux rouges ne sont pas portés que par des bons hôtels… [en ligne]. 24 Octobre 2011. Disponible sur : <http://www.comitemodernisation.org/hotels-nouvellement-classes>. (Consulté le 08-02-2012). 16 Comité pour la Modernisation de l'Hôtellerie Française. Les habitudes, attentes et comportements d’achat des clientèles hôtelières : Réservation & chambres d’hôtels [en ligne]. Cahier deuxième, 2009. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/images/pdf/cahier2.pdf>. (Consulté le 21-02-2012). 17 e KPMG. L’Industrie Hôtelière Française en 2011 [en ligne]. 2011, 34 éd. Disponible sur : <http://www.kpmg.com/fr/fr/pages/default.aspx>. (Consulté le 22-12-2011). 18 COSTES, Thierry. Innover, créer, faire rêver : les défis de l’hôtellerie-restauration [en ligne]. 2007. Disponible sur : <http://www.educpros.fr/uploads/media/15762_hotellerie-restauration_CAS.pdf>. (Consulté le 25-10-2011). 14 13 | P a g e hôteliers essayent de plus en plus de proposer à leurs clients de vivre une expérience individualisée. Dans un rapport publié par Amadeus et Fast Future Research (2010), 86% des personnes interrogées pensent que la personnalisation des offres en hôtellerie va devenir un quotidien. Ils imaginent des clients qui auront la possibilité de choisir la taille de leur chambre, les équipements, le type de lit etc. Pour cela il s’agit de mettre en place une large gamme de choix pour le client sur les aspects suivants: Relations et communication (préférences de canaux de communication) Procédure (automatisé, contact personnel, assistance…) Employés et services (conseils, assistance, besoins…) Environnement de la chambre (position, type de sol, papeterie…) Nourriture et boissons (santé nutritionnelle, allergies, présélections…) Technologie, média et télécommunication (équipements requis, gadgets…) Services et équipements de l’hôtel (sécurité personnel, cours de cuisine, spa, salle de sport…) Prix (en package ou à la consommation) Cette personnalisation proposée s’explique par le fait que 71% des sondés voient une fragmentation de plus en plus lourde des motivations des voyageurs, ce qui rend la segmentation des clients aujourd’hui existante de plus en plus difficile. Personnalisation rime aussi avec innovation. De plus en plus d’hôtels de luxe utilisent les chambres comme des laboratoires d’innovation technologique. 19 Ils ont aussi souvent l’occasion de faire appel à des designers réputés comme Andrée Putman ou Philippe Starck pour aménager leurs hôtels. En ce sens, l’hôtelier cherche à fournir au client une expérience nouvelle voire unique. Mais cette tendance ne s’applique pas qu’à une hôtellerie haut de gamme, rien n’empêche l’hôtellerie indépendante de milieu de gamme (3 et 4 étoiles nouvelles normes) de faire de même. En effet, l’authenticité, la convivialité et les rapports humains avec un service « comme à la maison » sont des aspects que de plus en plus d’hôteliers développent, suite à une révolution des chambres d’hôte qui proposent de vivre une expérience humaine. Ainsi, l’innovation, la création d’expérience ne reposent pas seulement sur des technologies demandant des budgets peu accessibles. 19 Opus cité note de bas de page 17. 14 | P a g e Parallèlement, il est nécessaire de communiquer pour faire connaître l’innovation de son hôtel. Pour cela, les nouvelles technologies utilisant internet pour informer et communiquer sont des outils devenant indispensables, et peu excessifs. 20 1.4.2. Web distribution L’achat à distance se répand de plus en plus. 77% des français font leurs achats à distance par le biais d’internet, du téléphone ou encore par courrier. 21 Les touristes et les voyageurs les premiers ont appris à utiliser internet comme leur propre outil. En 2004, l’industrie du tourisme était prédite comme la première grosse industrie qui effectuerait sa distribution majoritairement sur internet.22 Puis, fin 2004, on constate que malgré le nombre de touristes diminuant, le nombre de transactions sur internet dans ce secteur a augmenté considérablement.23 Ces prédictions n’étaient donc pas de reste d’après la figure 1 : Figure 1 Les produits et services achetés en ligne en % des internautes Source : Fevad/Médiamétrie/NetRatings, 2011. En 2011, plus d’un internaute sur deux (56%) a acheté un voyage sur internet au cours des 6 derniers mois avant l’étude réalisée.24 A savoir, que sur 24 catégories d’achats, les hôtels sont classés en cinquième position avec 36% d’achats réalisés systématiquement sur internet.25 20 Opus cité note de bas de page 18. Fevad. Rapport d’activité Fevad 2011 [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.fevad.com/uploads/files/Publications/fevad2011_ra.pdf>. (Consulté le 24-02-2012). 22 The Economist. Click to fly : within a decade, most travel bookings are likely to move online [en ligne]. 13 Mai 2004. Disponible sur : <http://www.economist.com/node/2646182>. (Consulté le 23-02-2012). 23 WERTHNER, Hannes et RICCI Francesco. E-commerce and tourism [en ligne]. Communication of the ACM, Décembre 2004. Disponible sur : <http://jpkc.ccnu.edu.cn/xj/2005/dzswgl/UpLoadFolder/article/guowai/2004ECOMMERCE%20AND%20TOURISM.pdf>. (Consulté le 24-02-2012). 24 Opus cité note de bas de page 21. 25 Ipsos Media CT. Banque des sondages : les principaux résultats [en ligne]. 2010. Disponible sur : <http://www.ipsos.fr/node/52390>. (Consulté le 24-02-2012). 21 15 | P a g e Face à ce phénomène, de nombreux acteurs se sont mêlés à cette tendance en cherchant à innover. D’ailleurs, le cabinet KPMG a récemment publié une étude faisant part de cette tendance avec le conseil suivant : « Imaginer la communication et la commercialisation de demain est primordial : les canaux de distribution, réseaux sociaux… deviennent incontournables. » (KPMG, 2011, p.19) 26. Comme cité ci-dessus, le niveau d’utilisation d’internet pour la recherche et la réservation d’hôtels est devenu très important. D’ailleurs, dans l’actualité, Google prévoit le lancement de son nouvel outil « Google Hotel Finder » en Europe courant 2012.27 Il existe déjà en version expérimentale en Amérique, c’est un moteur de recherche qui recense les hôtels par zones géographiques en proposant des critères de choix tels que le prix, la localisation et l’évaluation des précédents clients. Cet outil est en lien avec « Google Adresses » (ou « Google Places ») pour permettre une présentation accompagnée de témoignages des différents hôtels proposés.28 Ce lancement devrait concurrencer les comparateurs de prix, et les OTA (Online Travel Agency) tels que Expedia, Kayak, ou encore Travelocity.29 Beaucoup de clients se servent des OTA pour rechercher un hôtel, et réservent ensuite directement avec l’hôtel. Dès que « Google Hotel Finder » aura gagné en notoriété, ces clients là se serviront de cet outil, et donc les OTA perdront beaucoup de leur trafic.30 Ce nouvel outil de Google est une réponse au moteur de recherche Bing qui a lancé son outil « Bing Travel » début 2011 proposant des présentations d’hôtels avec des indicateurs de prix moyen en partenariat avec TripAdvisor.31 Les recherches d’hôtels sur internet deviennent donc une tendance incontournable. Les chaînes hôtelières aussi s’y sont mises en lançant en janvier 2012 « RoomKey » afin d’éviter les commissions versées aux OTA. Cet outil est naît par l’union de Choice Hotels International, Hilton Worldwide, Hyatt, InterContinental Hotels Group, Wyndham Hotel Group, et Marriott, rejoints récemment par Best Western. Le groupe Accor n’en fait pour l’instant pas partie surement du fait de l’échec constaté il y a dix ans 26 Opus cité note de bas de page 17. Tendance Hôtellerie. La vision 2012 pour l’hôtellerie indépendante de Richerd Kefs, Président Exécutif et Co-Fondateur de FastBooking [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.tendancehotellerie.fr/articlesbreves/vos-articles/2150-article/la-vision-2012-pour-l-hotellerie-independante-de-richard-kefs-presidentexecutif-et-co-fondateur-de-fastbooking>. (Consulté le 22-02-2012). 28 Google. Hotel Finder Help [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://support.google.com/hotelfinder/?hl=en&p=product>. (Consulté le 22-02-2012). 29 Tendance Hôtellerie. Google lance « Hotel Finder » et empiète un peu plus sur le terrain des OTAs [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.tendancehotellerie.fr/articles-breves/marketing-distribution/1646article/google-lance-hotel-finder-et-empiete-un-peu-plus-le-terrain-des-otas>. (Consulté le 22-02-2012). 30 Starkov Max. The importance of Google Hotel Finder [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.hotelsmag.com/MembersOnly/blog/BlogDetail.aspx?blogID=30&topicID=11187>. (Consulté le 2202-2012). 31 Tendance Hôtellerie. Le moteur de recherche Bing propose désormais une page dédiée pour les hôtels avec indicateur de prix moyen [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.tendancehotellerie.fr/articlesbreves/le-client-d-hotel/1119-article/le-moteur-de-recherche-bing-propose-desormais-une-page-dediee-pourles-hotels-avec-indicateur-de-prix-moyen>. (Consulté le 22-02-2012). 27 16 | P a g e avec l’outil « Worldres » en partenariat avec Hilton et IHG.32 « RoomKey » n’a vu le jour que sur le sol américain pour le moment, laissant croire que l’Amérique est le lieu de tous les essais. Mais le président-directeur de Choice Hotels indique qu’ils espèrent lancer cette plateforme en Europe d’ici un an.33 1.4.3. Distribution multicanal La tendance de Web distribution présentée précédemment est accompagnée d’un phénomène de distribution multicanal. En effet, les hôteliers doivent gérer leur différents axes de communication comprenant leur site Web, leur page Facebook et/ou Twitter, Google+, leur blog, leur campagne d’e-mailing, ou encore leur applications mobile disponibles depuis quelques années grâce à la connexion 3G et au Wifi. 34 Il y a donc l’utilisation du Web traditionnel, des réseaux sociaux, et du Web mobile, sachant que l’utilisation du Web mobile pour les I-phone et Smartphones va encore se développer avec l’arrivée de la 4G prévue en 2013. 35 En 2010, 1,5% à 2,5% des visiteurs sur les sites internet des hôtels étaient connectés depuis leur mobile. Cette tendance est aussi constatée par Google qui a vu entre 2009 et 2010 une augmentation de 3.000% des recherches mobiles pour des hôtels. Les hôteliers doivent donc apprendre à gérer tous ces canaux face à une clientèle devenue hyper-interactive vivant dans un nuage d’informations digitales.36 La gestion de ces canaux consiste en partie à mettre en place une stratégie de distribution pour éviter de perdre des parts de canal involontairement. Par exemple, toute vente d’une chambre par le biais d’un site discount tel que Groupon, est une chambre en moins vendu au prix normal sur le site internet de l’hôtel en question. Il faut donc mettre en place une stratégie avec un planning indiquant les périodes d’utilisation des canaux, car le but de l’hôtelier est de vendre au maximum à travers les canaux de distribution les plus rentables. A titre d’exemple, la vente directe en ligne (site internet de l’hôtel) est environ 15 fois moins chère que la vente par un OTA. Or, environ 40% des ventes sur internet se font par le biais des OTA, ce qui est au dessus des préconisations des experts. Ils considèrent que les OTA ne devraient pas représenter plus de 25% des ventes. Les hôteliers ne doivent donc pas hésiter à investir dans leur site Web, leur site 32 Tendance Hôtellerie. Roomkey.com fruit de l’union de Choice, Hilton, Hyatt, IHG, Marriott et Wyndham. [en ligne]. Disponible sur : <http://www.tendancehotellerie.fr/articles-breves/chaines-hotelieres-8/2160article/roomkey-com-fruit-de-l-union-de-choice-hilton-hyatt-ihg-marriott-et-wyndham>. (Consulté le 22-022012). 33 L’hôtellerie-restauration. Steve Joyce (Choice Hotels) : « L’Europe est un marché majeur ». L’hôtellerierestauration, 22 Mars 2012, n° 3282, p. 15. 34 Opus cité note de bas de page 17. 35 Opus cité note de bas de page 27. 36 Starkov Max. Special report: distribution costs. Hotels magazine [en ligne]. Avril 2011, vol.45, n°3, p.24-28. Disponible sur : <http://mydigimag.rrd.com/publication/?i=75074>. (Consulté le 24-02-2012). 17 | P a g e mobile, les réseaux sociaux, ou encore leur référencement sur internet par « Search Engine Marketing » (SEM). La société HeBS Digital évalue le retour sur investissement dans la vente directe en ligne de 2237%, soit un bénéfice à presque 23 fois le montant de l’investissement. 37 2. L’ENVIRONNEMENT DE L’HOTELLERIE 2.1. Un contexte économique Depuis 2008, date de la crise des subprimes, l’économie mondiale a fortement chutée.38 De fortes décroissances ont été constatées dans de nombreux secteurs suite à une propagation de la crise par les circuits financiers. Le marché français de l’hôtellerie n’a pas été épargné. En se référant à la figure 2, on constate une nette décroissance de la fréquentation des hôtels à partir de Juin 2008. Figure 2 Evolution de la fréquentation hôtelière depuis 2008 par clientèle en France Source : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, 2011. En analysant les courbes, on remarque que cette baisse de fréquentation concerne principalement la clientèle étrangère. On peut donc en déduire que la crise a freiné la population et les entreprises aux voyages internationaux. Le tourisme a donc été fragilisé et les investissements ont été bloqués par les actionnaires. Un grand retard de modernité avait déjà été notifié dans l’hôtellerie française, et ceci n’a fait qu’accentuer ce retard.39 En se référant maintenant à la figure 3, on s’aperçoit que dès Juin 2009, la fréquentation est repartie en hausse. Le marché du luxe a décollé, tandis que le marché de moyenne gamme est resté sur une reprise modérée et que le marché économique est 37 Ibid. ARTUS, Patrick, BETBÈZE Jean-Paul, DE BOISSIEU Christian, CAPELLE-BLANCARD Gunther. La crise des subprimes [en ligne]. Conseil d’Analyse Economique, 2008. Disponible sur : <http://www.cae.gouv.fr/IMG/pdf/078.pdf>. (Consulté le 14-1-2012). 39 Opus cité note de bas de page 2. 38 18 | P a g e toujours en difficulté. Mais dans l’ensemble, toute catégorie confondue, le niveau de fréquentation d’avant crise à été récupéré à partir de février 2010. Figure 3 Evolution de la fréquentation hôtelière depuis 2008 par catégorie d’hôtels en France Source : Insee, DGCIS, partenaires régionaux, 2011. Par la suite, la crise financière s’est accentuée dans la zone euro. En 2011, le Portugal, la Grèce, puis l’Italie en ont payé et en payent toujours les conséquences.40 Les marchés n’en demeurent que plus instables. Pourtant, la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) et l’Insee dévoilent dans leur enquête de fréquentation hôtelière 2011 en France un nombre de nuitée élevé à 198,3 millions. Ce qui est très proche du précèdent record de l’avant crise (en 2007, 198,9 millions).41 Cela laisse croire que pour le moment le secteur de l’hôtellerie ne souffre pas de la crise de la zone euro. Cependant, d’autres experts notent en région parisienne une baisse homogène du taux d’occupation et du prix moyen des hôtels de l’ordre de 5% en Décembre 2011.42 Cette baisse homogène pourrait s’expliquer par les premiers effets de la crise sur l’hôtellerie parisienne due à sa forte exposition à la conjoncture internationale. Tandis que l’hôtellerie de province avec une exposition internationale faible affiche toujours une croissance correcte. Ceci crée donc des zones d’incertitude pour les hôteliers français qui évoluent dans un contexte économique instable. De plus une 40 LA DEPECHE. Les grandes dates de la crise financière en zone euro [en ligne]. Juillet 2011. Disponible sur : <http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/21/1132331-les-grandes-dates-de-la-crise-financiere-en-zoneeuro.html>. (Consulté le 15-1-2012). 41 Hôtellerie : hausse de la fréquentation en 2011. L’hôtellerie-restauration, 8 Mars 2012, n° 3280, p. 23. 42 L’HÔTELLERIE RESTAURATION. Un début de crise pour l’hôtellerie française ? [en ligne]. Décembre 2011. Disponible sur : <http://www.lhotellerie-restauration.fr/journal/conjoncture/2011-12/Un-debut-de-crisepour-l-hotellerie-francaise.htm>. (Consulté le 14-1-2012). 19 | P a g e dégradation récente de la note de la France par l’agence d’évaluation Standard and Poor’s vient renforcer l’idée d’instabilité économique.43 2.2. Flux touristiques En s’appuyant sur la figure 4, on remarque que le nombre d’arrivées de touristes dans le monde a quasiment doublé de 1995 à 2011, en passant de 528 millions d’arrivées à 980 millions. Malgré les attentats ou les crises qui ont affecté la croissance, le marché du tourisme ne cesse de s’accroître. Figure 4 Nombre d’arrivées de touristes internationaux, 1995-2011 (million). Source : Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), 2011. La France n’est pas un petit acteur dans ce secteur car elle est le pays le plus visité dans le monde recevant entre 70 et 80 millions de visiteurs chaque année depuis 1998.44 En revanche la concurrence s’est intensifiée, la figure 4 illustre une évolution d’environ 452 millions d’arrivées de touristes depuis 1995 alors que la France est restée dans la même fourchette du nombre d’arrivées depuis 1998. Ce sont les pays émergents qui en ont bénéficiés, tels que la Chine, la Turquie, la Malaisie, Hong Kong, ou encore la Thaïlande. En effet, malgré une année 2011 marquée par les révolutions démocratiques 43 LE MONDE. Avec la France, neuf pays de la zone euro voient leur note dégradée par S&P [en ligne]. Janvier 2011. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/01/13/la-bourse-de-parisdans-le-rouge_1629457_1581613.html>. (Consulté le 14-1-2012). 44 Opus cité note de bas de page 1. 20 | P a g e des pays du Maghreb et du Proche-Orient qui a incité les touristes à rester en Europe, et notamment en France45, la France a perdu plus de 2% des parts du marché.46 2.3. La postmodernité 2.3.1. Le consommateur postmoderne Depuis les années 60 jusque dans les années 80, les consommateurs étaient considérés comme des machines, c'est-à-dire comme des ordinateurs ne faisant que des choix de consommation rationnels avec la limitation d’une capacité cognitive et avec pour but d’obtenir une satisfaction maximale du produit qu’ils achetaient (Holbrook, 2006). Seulement, depuis quelques années, on constate que le consommateur fait preuve de préférences, et fait des choix en fonction de son humeur, de ses envies et aussi en fonction de la mode. Sansaloni (2006, p.149) qualifie alors le consommateur d’arlequin car il est « malin et avisé, bon vivant, indépendant » et il « s’avance masqué pour cacher son jeu et refuser une autorité imposée ». En effet, le consommateur rompt avec l’idéologie de l’époque moderne qui avait été crée par l’époque industrielle. La société d’aujourd’hui se situe dans une époque postmoderne. « Elle se caractérise par une absence de pensée unique qui permettrait de percevoir une vérité globalisante » (Hetzel, 2002, p.16). C'est-à-dire que le consommateur n’utilise plus de critères de jugement universels, mais il utilise des stratégies individualistes. Ce qui par conséquent rend la segmentation des clients de plus en plus ténue. D’une part, Firat et al. (1993) identifient cinq caractéristiques de la consommation postmoderne : -L’hyper-réalité : les systèmes de valeur se transforment, tout devient possible. Ce qui au départ n’était que fiction, peut aujourd’hui être considéré comme réalité avec par exemple les parcs d’attractions comme Disney World. -La fragmentation : la consommation est fragmentée, par exemple, les vacanciers préfèrent prendre plusieurs petites vacances qu’une seule longue. -La réversibilité de la production et de la consommation : la production perd sa création de valeur, c’est le consommateur qui produit l’expérience de consommation. Il conçoit sa propre identité à travers le produit ou service qu’il consomme. -Le décentrage du sujet : il y a confusion entre l’objet et le sujet de la consommation. 45 46 Opus cité note de bas de page 17. Opus cité note de bas de page 1. 21 | P a g e -La juxtaposition des contraires : L’universalité est rejetée, le consommateur essaye d’être différent, voire paradoxalement contraire aux normes. D’autre part, Hetzel (2002, p.21-31), résume les comportements des nouveaux consommateurs sous trois catégories : l’éclectisme, l’hédonisme et le tribalisme. La notion d’éclectisme fait référence à la tendance bricoleuse du consommateur qui rend possible l’existence de tous les styles. Le consommateur veut s’investir dans l’expérience de consommation, et il veut aussi se différencier des autres. Il exploite alors la consommation comme un jeu pour affirmer son identité en fragmentant ses achats. Carù et Cova (2006) définissent ce phénomène de construction identitaire par la consommation comme étant la volonté des individus de conforter leur identité qui est de plus en plus bouleversé par le chômage, le divorce, l’éclatement des familles, et maintenant la mobilité requise professionnellement. A ce propos, Bauman (1999, p.124) fait la remarque suivante : « Alors que les philosophes, les poètes et les moralistes du passé se demandaient si l’on travaille pour vivre ou si l’on vit pour travailler, le dilemme qui préoccupe nos contemporains se formule le plus souvent ainsi : doit-on consommer pour vivre ou vivre pour consommer ? » (Bauman, 1999, p.124) En effet, Carù et Cova (2006) constatent que l’individu ne consomme plus seulement pour vivre, mais aussi pour se créer une identité pour exister. Cela mets en avant la valeur hédoniste et la subjectivité de l’individu. En ce qui concerne cette notion d’hédonisme (Hetzel, 2002, p.23-25), elle ramène au jeu de consommation, à la dimension ludique, et à la distraction. C'est-à-dire que le consommateur cherche aujourd’hui à se faire plaisir. Ensuite, la notion de tribalisme est la conciliation de l’individualisme et de la notion de groupe. Il s’agit d’une refonte des groupes sociaux traditionnels en groupes grégaires où les individus s’identifient à des marques, à des modes, et bien d’autres multiples attributs. Le consommateur apparaît aussi de plus en plus actif. Il était autrefois considéré comme non-cultivé, mais aujourd’hui, avec la mondialisation et les émissions telles que Culture Pub ou Capital, le savoir du consommateur s’est enrichi. Il y a donc une résistance du consommateur qui devient de plus en plus difficile à convaincre. Sansaloni (2006, p.15) évoque le consommateur devenu consomm’acteur puis non-consommateur, car il sait dire non et faire ses propres choix. Mais confronté à de plus en plus d’informations complexes, le consommateur est devenu participatif et coproducteur. Maillet (2007, p.25) parle alors de génération de participation. Cette génération a donné naissance au Web 2.0 en faisant un succès des sites comme Wikipédia. 22 | P a g e 2.3.2. Les paradoxes postmodernes Decrop (2008) décortique quelques paradoxes auxquels les consommateurs sont confrontés dans la société postmoderne. Parmi les principaux, il y a le paradoxe du désir d’être à la fois seul et ensemble, dû à l’ère de l’information d’aujourd’hui. Il y a une démultiplication des possibilités de contact entre les personnes, et en même temps cela conduit à de plus en plus d’isolement. Les technologies de l’information et de la communication comme les téléphones et les ordinateurs permettent un contact permanent avec le monde extérieur, mais cela conduit aussi à une déshumanisation des relations humaines. En effet, Sansaloni (2006, p.148) constate un monde de plus en plus individualiste et égologique. Cela s’explique du fait de la « i-génération » avec le « i » qui représente les personnes ayant grandies en même temps qu’internet. Mais cela désigne aussi la traduction anglaise de « I » qui est « Je » en français, et qui fait donc appel à un caractère égocentrique.47 Par ailleurs, pour reprendre la notion de tribalisme vue précédemment, les individus ont la volonté de recréer du lien social, et ils s’identifient à des groupes, des sentiments, et des modes. C’est ce qui explique l’engouement pour les réseaux sociaux virtuels tels que Facebook, Twitter ou encore Linkedln. Très tôt, Maffesoli (1988) fait allusion à l’apparition de « tribus » des consommateurs réelles et virtuelles. D’après Hetzel (2002, p.27), cela crée une double réalité car les individus cherchent à imiter les autres, et à la fois à se distinguer. Dans le domaine du tourisme, cela a entre autres donné naissance au phénomène du « couch surfing » qui représente une communauté sur internet, où les individus se prêtent leur canapés pour voyager à travers le monde et se font à tours de rôle découvrir leur localité. Aujourd’hui, ils comptent des millions de membres à travers 230 pays.48 Ensuite, il y a le paradoxe du nomade et du sédentaire, car le consommateur cherche à bouger ailleurs, et à la fois à se sentir comme chez lui. Dans le tourisme, les vacanciers cherchent à voyager et à découvrir de nouveaux horizons. Le développement des mini-portions de nourriture, du tout en un transportable, et la multiplication des poches sur les vêtements et les bagages favorisent cet aspect nomade. Cependant, les distances sont maintenant parcourues si rapidement que l’étape de transition d’un point à un autre disparait, et donc les consommateurs gardent la volonté de retrouver le confort de leurs domiciles et de retrouver leurs habitudes quotidiennes, comme consulter leurs emails. Ce paradoxe est bien évidemment nourrit par les nouvelles technologies qui permettent aux consommateurs d’être connectés aux quatre coins du globe. Ce paradoxe 47 CHARPENTIER, Aurélie. La i-génération, entre « égologie » et consumérisme assumé. Marketing magazine [en ligne]. Juin 2005, n°96, p. 16-18. 48 Couch Surfing. A propos de Couch Surfing [en ligne]. Disponible sur : <http://www.couchsurfing.org/about.html>. (Consulté le 05-03-2012). 23 | P a g e est lié à celui de « kairos et kronos » qui identifie la relation au temps. Sansaloni (2006, p.157) représente kairos comme « the instant transformed into action » et kronos fait allusion au « measurable time flowing linearly ». Du côté de Kairos, c’est la tendance du retour aux sources, de l’attitude zen, d’une volonté de contrôle, et d’un penchant pour le développement durable. C’est par exemple le concept du « Slow Food » qui associe le plaisir de manger à la responsabilité à l’égard des producteurs et de l’environnement.49 Au contraire de la culture « Fast Food ». Du côté de Kronos, c’est la tendance aux activités simultanées pour toujours gagner du temps, qui représente une utilisation polychronique du temps. Cela conduit le consommateur dans une culture éphémère d’événements où le « buzz » et le bouche à oreilles sont énormément présents. En renvoi à l’hyper-réalité définit précédemment, il y a aussi le paradoxe du réel et du virtuel. Les nouvelles technologies ont permis le développement d’univers virtuels où les individus peuvent faire des rencontres (ex : Meetic), ou peuvent simuler une vie virtuelle complète (ex : Second Life). Decrop (2008, p.91) parle alors d’un « dédoublement de la personnalité ». Les individus deviennent alors incapables de distinguer le réel du virtuel, le vrai du faux. La frontière entre organismes et machines est de moins en moins perceptible. Pour terminer sur les principaux paradoxes, il y a aussi celui de l’ancien et du nouveau. Le consommateur recherche un passé perdu qu’il cherche à combler par la consommation de produits ou services anciens. Mais paradoxalement, il y a une exigence de neuf. Il y a une volonté de faire du neuf avec de l’ancien, ce qui caractérise le concept de « newstalgia » fortement lié au « vintage » qui consiste à réaliser du rétro-marketing en ressortant des vieux modèles revus aux goûts du jour. 49 Slow Food. Slow Food France [en ligne]. Disponible sur : <http://www.slowfood.fr/>. (Consulté le 05-032012). 24 | P a g e CONCLUSION PARTIE 1 La première section de cette partie a fortement montré la concurrence présente dans l’industrie de l’hôtellerie. Depuis plusieurs années, l’hôtellerie de chaîne récupère des parts de marché de l’hôtellerie indépendante qui disparaît peu à peu surtout dans la gamme économique. Ce courant est expliqué par un phénomène de monté en gamme, avec une hôtellerie milieu de gamme qui ne sait plus où se positionner. De plus, le nouveau classement hôtelier établi ne favorise pas les indépendants qui souffrent déjà d’un manque de modernisme. L’hôtellerie de chaîne creuse alors un peu plus l’écart avec l’hôtellerie indépendante. Ensuite, les tendances relevées de création d’expérience, de Web distribution et de distribution multicanal sont étroitement liées aux nouveaux modes de vie des consommateurs analysés dans la deuxième section. En effet, les consommateurs postmodernes sont de plus en plus complexes dans leurs comportements de consommation. Les motivations traditionnelles d’achat laissent place à l’éclectisme, à l’hédonisme, et au tribalisme. Ceci additionné à un contexte économique très instable, et à des nouveaux marchés émergents, l’hôtellerie indépendante française peut être dépassée. En conséquence, nous pouvons nous poser le problème suivant : « Quels sont les politiques marketing que l’hôtellerie indépendante française de moyenne gamme peut adopter pour faire face à un monde concurrentiel et à un environnement devenant instable et éphémère ? » 25 | P a g e INTRODUCTION PARTIE 2 Suite à l’étude du contexte de l’hôtellerie et de son environnement, il a été posé la problématique suivante : « Quels sont les politiques marketing que l’hôtellerie indépendante française de moyenne gamme peut adopter pour faire face à un monde concurrentiel et à un environnement devenant instable et éphémère ? » Afin d’y répondre, cette deuxième partie est axée sur deux hypothèses : -Hypothèse 1 : Le marketing expérientiel permettrait à l’hôtellerie indépendante de satisfaire les consommateurs postmodernes. -Hypothèse 2 : Le Web marketing serait un moyen d’améliorer la notoriété des hôtels indépendants, de fidéliser leur clientèle et d’attirer de nouveaux clients. 26 | P a g e PARTIE 2. LE MARKETING EXPERIENTIEL ET LE WEB MARKETING POUR L’HOTELLERIE INDEPENDANTE Chapitre 1. 1. Marketing expérientiel APPROCHE DU MARKETING EXPERIENTIEL EN HOTELLERIE 1.1. Introduction au marketing expérientiel Selon Carù et Cova (2006), en 1990, après l’éclatement de la discipline du marketing des années 80, les marketers attendaient un recentrage du marketing autours de la valeur relationnelle. Cependant, les limites de l’approche relationnelle sont apparues car « le marketing a trop instrumentalisé la relation entre l’entreprise et le consommateur » (Carù et Cova, 2006, p.99). De plus, les comportements des consommateurs ont beaucoup changé depuis le début du XXIe siècle. A tel point, que Dubois (1995, cité par Hetzel, 2002, p.5) et d’autres analystes qualifient le client de « caméléon ». Les marketers découvrent aussi leur limite pour comprendre les comportements du consommateur. Les concepts de besoin et de motivation d’achat qui permettaient de définir les choix pertinents du consommateur, ne suffisent plus à le cerner. Pine et Gilmore (1999, p.22) expliquent que les consommateurs n’achètent plus simplement des services personnalisés afin d’en tirer un bénéfice, mais ils achètent aussi des expériences personnelles qui leur apportent des sensations mémorables. Hetzel (2002, p.6) indique qu’« à la raison est venue s’ajouter la passion ». En effet, les composantes de perception sensorielle, émotionnelle et affective du consommateur sont venues s’ajouter aux pratiques traditionnelles du marketing. C’est à dire que les consommateurs n’effectuent plus uniquement des achats rationnels, mais aussi des achats qui les font rêver. Le neurobiologiste, Joseph Ledoux (1998, p.35), apporte la preuve expérimentale que les humains ont deux catégories différentes neurologique de pensée : rationnelle et émotionnelle. Le consommateur est sensible et non pas seulement rationnel, il acceptera alors des offres intégrant la dimension de son être. Il recherche de l’inattendu, de la surprise, une expérience qui lui donne des émotions. Carù et Cova (2006) évoquent alors une explosion de la subjectivité qui entraîne une consommation expérientielle. Les marketers ont donc tendance à chercher à stimuler les cinq sens des consommateurs pour les immerger dans des expériences extraordinaires plutôt que d’offrir des simples produits ou services (Schmitt, 1999, p.59-60). C’est cette tendance, 27 | P a g e qui de manière générale est appelée marketing expérientiel. Holbrook et Hirschman (1982) ont introduit l’approche expérientielle théorique aux Etats Unis au début des années 80 avec une focalisation sur les 3 « Fs » comme étant les aspects clés de la consommation d’expérience : -« Fantasies » : les rêves, les imaginations et les désires inconscients. -« Feelings » : les émotions comme l’amour, la haine, la colère, la peur, le plaisir et le chagrin. -« Fun » : les plaisirs hédonistes provenant d’activités ludiques ou de la jouissance esthétique. Simultanément des entreprises nord-américaines telles que Nature Company et Rain Forest Café ont développé cette théorie en pratique. C’est aussi ce qui fait aujourd’hui le succès de Starbuck. Ensuite, c’est apparu sur le marché français dans les années 90 avec Nature & Découvertes qui a pris exemple sur Nature Company. Le concept est de stimuler les cinq sens pour remémorer au consommateur des antécédents, et ainsi l’inciter à la consommation. Mais il faut faire attention à ne pas réduire l’expérience à une consommation hédonique. Selon Benavent et Evrard (2002), cela inclut aussi des dimensions cognitives, et sociales. Faut-il encore noter qu’il y a des limites à l’expérientiel, car malgré tout, c’est le consommateur qui reste le maître du jeu en décidant d’acheter ou pas. 1.2. Cohérence du marketing expérientiel en hôtellerie Le problème ici, est de savoir si oui ou non, le marketing expérientiel permettrait à l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme de satisfaire ses clients et donc de rattraper son retard sur l’hôtellerie de chaîne. Tout d’abord, il faut se poser la question suivante : est-ce que l’offre hôtelière est propice à la production d’expérience ? Tout d’abord, Schmitt (1999, p.60-88) définit ce qu’est l’expérience. De cette définition, il fait ressortir différents secteurs d’activités qui se lient au marketing expérientiel, tel que le milieu du prêt-à-porter, la cosmétique, la distribution ou encore les restaurants. Mais il évoque également à plusieurs reprises le secteur hôtelier. Maintenant, pour mieux situer l’hôtellerie dans l’expérientiel, Filser (2002) propose une classification des produits selon leur contenu expérientiel (Voir figure 5). 28 | P a g e Figure 5 Le continuum de la production d’expérience Source : Filser, 2002, p.20 Filser (2002) représente à l’extrême gauche les produits surtout fonctionnels comme les aspirateurs ou autres outils ménagers qui ont peu de contenu expérientiel. Alors qu’à l’extrême droite, il s’agit d’activités artistiques et culturelles qui ont un fort potentiel expérientiel. Cependant, on retrouve entre les deux extrémités les produits à « habillage expérientiel ». Cette catégorie correspondrait alors pour les hôtels parce qu’il est possible d’aménager un décor (théâtralisation), de développer une intrigue (récit du produit), et de faire entrer le client en action avec le produit. Pour le décor, la standardisation des chaînes hôtelière est signe de désenchantement pour le client. L’hôtellerie indépendante a donc la possibilité de travailler cet aspect, mais il faut qu’il y ait une cohérence entre le décor et le produit de l’offre. Concernant l’intrigue du produit, il s’agit d’écrire le récit de vie de l’hôtel en partageant son origine, son histoire, et ses projets d’avenir à travers une communication et des événements. Enfin, en termes d’action, il faut tenir compte du côté coproducteur du consommateur postmoderne évoqué précédemment. Ainsi, Benavent et Evrard (2002) expriment le caractère « ouvert » qu’il faut laisser à l’expérience pour que le client garde son droit d’initiative. En conclusion de ce paragraphe, l’hôtel peut être un produit à « habillage expérientiel ». Ensuite, de manière générale, Pine et Gilmore (1999, p.1-2) révèlent à travers un exemple d’offre de café, qu’engager les clients dans une expérience, plutôt que de juste leur offrir un service, est nécessaire pour créer de la valeur dans un contexte ultracompétitif. C'est-à-dire qu’il s’agit de créer un avantage concurrentiel pour l’entreprise. Bouchet (2004) étudie dans son article l’expérience dans le secteur de la distribution. Le lien avec le secteur de l’hôtellerie est assez flagrant. Il explique que la concurrence est telle en distribution, que l’objectif de réaliser un chiffre d’affaire minimum a pris le dessus 29 | P a g e sur les principales valeurs du marché qui étaient le lien social et l’échange. Les distributeurs recherchent une rentabilité en optimisant toutes les surfaces de vente et le personnel en contact. En hôtellerie, Cova (1995, p.72-73) constate un phénomène similaire. Les hôteliers ont oublié que « derrière les taux d’occupation existent des individus » (Cova, 1995, p.72). De ce fait, on retrouve de plus en plus d’hôtels de chaîne standardisés, qui cherchent à optimiser leur rentabilité. Ainsi, la tendance socioculturelle de la société postmoderne a été négligée. C’est sur ce point que l’hôtellerie indépendante peut se différencier en cherchant à remettre au premier plan les principales valeurs de l’hôtellerie tel que la valeur sociale. Et enfin, suite à des études principalement réalisées par Dubé et Renaghan dans les années 90, il a été prouvé que la fidélité du client d’un hôtel est étroitement liée à son souvenir de l’hôtel (Dubé et al., 2003). En effet, Benavent et Evrard (2002) identifient le facteur mémorable d’une expérience comme un facteur clé de succès. Mais les clients ne se souviennent que des spécificités ou des attributs qui ont rendu leur séjour quelque peu unique, ce qui conduit seulement 50% des clients à se remémorer une expérience car tous les hôtels ne proposent pas des caractéristiques mémorables. De ce fait, l’enjeu des hôteliers, en addition du retour à des valeurs perdues, est de créer une expérience agréable pour les clients avec des attributs spécifiques afin de bien se positionner dans leur esprit face au nombre exorbitant d’établissements hôteliers existants. Par ces faits, l’offre hôtelière est propice à la production d’expérience, et de plus, cette approche expérientielle se montre presque comme étant une nécessité. 1.3. Méthodologie Filser (2002) explique que la consommation de tout produit ou service est faite à la fois d’une composante expérientielle et d’une composante non expérientielle (fonctionnelle). Dans le cas d’un hôtel, la composante fonctionnelle est de pouvoir dormir, et la composante expérientielle est par exemple de pouvoir être transporté par le décor ou de pouvoir découvrir l’histoire de l’hôtel. Il est donc justifier de développer la composante expérientielle de l’hôtel de manière à enrichir son produit ou son service. D’après Hetzel (2002, p.38), créer de l’expérientiel nécessite d’analyser le marché et de créer l’offre simultanément. Car comme le souligne Sansaloni (2006, p.149), les consommateurs sont rusés, et il faut donc que l’entreprise soit rapide et agile. C’est un processus de compréhension et d’action. L’analyse du marché consiste à comprendre le vécu expérientiel du client, ce qui nécessite une lecture de la réalité socio-commerciale. C'est-à-dire qu’il s’agit d’étudier les questions liées aux plaisirs, aux émotions, et aux humeurs du consommateur. Et enfin, la création de l’offre consiste à mettre en place des 30 | P a g e actions répondant à ces questions. De ce fait, nous allons maintenant adopter cette démarche pour l’hôtellerie indépendante. 2. TYPOLOGIES DES EXPERIENCES Selon la méthodologie proposée par Hetzel (2002, p.38), énumérée précédemment, nous allons étudier et analyser dans cette partie les différentes facettes de l’expérience et ainsi essayer de définir ce qu’est l’expérience de consommation dans un hôtel. 2.1. Qu’est-ce que l’expérience ? Walls et al. (2011) ont établi un sommaire des définitions de l’expérience provenant de multiples perspectives : psychologique, sociologique, économique et marketing etc. (Voir Annexe A). Les définitions s’étalent de l’expérience ordinaire à l’expérience extraordinaire qui peut être aussi bien positive que négative. Dans la perspective économique et marketing qui nous intéresse, l’expérience est considérée comme privée, composée d’événements personnels. C’est la conséquence de l’observation ou de la participation à un événement. La plupart des chercheurs qui cherchent à définir l’expérience, donnent des modèles opérationnels qui sont communs à de nombreuses expériences de consommation. Pour eux, il est important de distinguer l’expérience scientifique de l’expérience générale. L’expérience scientifique apporte des connaissances pour tous les individus, tandis que l’expérience courante et habituelle est unique pour chaque individu. Quant à l’expérience philosophique, il s’agit d’un événement personnel qui change ou transforme l’individu. Edgell et al. (1996, p.3) mettent en avant quatre catégories d’expériences selon leur approvisionnement, c'est-à-dire selon leur origine. Ils distinguent ainsi les expériences d’origine commerciale, les expériences d’origine citoyenne, les expériences d’origine familiale, et enfin les expériences d’origine communautaire (Voir figure 6). 31 | P a g e Figure 6 Les différents cycles d’expériences de consommation Source : Edgell et al., 1996, p.3 Cela permet de comprendre que le quotidien de l’individu est fait d’expériences de consommation qu’elles soient en relation avec le milieu commercial, ou non. Ainsi, Carù et Cova (2002) expliquent que l’expérience de consommation n’a pas obligatoirement une dimension marchande. Il y a donc une distinction entre l’expérience de consommation et l’expérience de consommateur qui elle définit une expérience entièrement marchande. Le marketing ici ne s’intéresse qu’aux expériences à contexte directement commercial. C'està-dire lorsque le consommateur vit des expériences avec d’autres consommateurs. Cependant, Rifkin (2002, cité par Carù et Cova, 2002) met en avant des arguments rendant peu pertinente cette classification des expériences de consommation. En effet, son opinion est que tous les individus sont devenus essentiellement des consommateurs qui sont constamment en relation avec d’autres consommateurs. 2.2. Les composantes de l’expérience de consommation marchande Pine et Gilmore (1999, p.45) critiquent la conclusion simple que l’on peut faire de l’expérience qui consiste à s’imaginer qu’ajouter un divertissement à une offre résume la création d’expérience. Car crée une expérience ne signifie pas divertir les consommateurs, mais les faire participer à l’offre. En justification, ils définissent 4 champs de l’expérience (figure 7). 32 | P a g e Figure 7 Champs de l’expérience Source : Pine et Gilmore, 1999, p.46 Horizontalement, on retrouve la dimension de la participation physique du consommateur à l’expérience qui va du niveau passif au niveau actif. Et, verticalement, il y a la dimension de la connexion physique et mentale du consommateur dans l’environnement de l’expérience qui va de l’absorption à l’immersion. Par exemple, un client qui regarde la vidéo de présentation d’un hôtel ou qui regarde des brochures absorbe l’environnement de l’expérience, tandis que le client qui se rend sur place s’immerge dans l’environnement de l’expérience. Le croisement de ces deux dimensions permet de faire ressortir 4 champs de l’expérience : le divertissement, l’éducation, l’évasion, et l’esthétique. Cependant, selon Arnould et al. (2002, cités par Carù et Cova, 2002), l’expérience de consommation se déploie dans le temps et ne se limite pas à une seule phase. Ce point de vue permet une décomposition de l’expérience en quatre grandes étapes : -L’expérience d’anticipation de la consommation : il s’agit de l’étape de planification, de recherche qui emmène le consommateur à rêver de son futur séjour dans un hôtel. -L’expérience d’achat, ou de réservation en hôtellerie : cela concerne le choix final, mais aussi la première rencontre avec les services de l’hôtel. -L’expérience de consommation : il s’agit des nuitées à l’hôtel, qui inclues les sensations, ainsi que la satisfaction ou l’insatisfaction du produit et du service. 33 | P a g e -L’expérience de souvenir de l’expérience de consommation : le client vit cette phase de l’expérience de consommation avec les photos prises lors de son séjour, les expériences extraordinaires vécues qu’il se remémore, ou encore en discutant de son expérience avec ses amis ou d’autres clients. Ainsi, comme pour toute industrie, l’hôtelier doit tenir compte de ces quatre phases composant l’expérience de consommation, pour toucher le client à tous les niveaux. 2.3. L’expérience de consommation hôtelière En se référant à l’Annexe B Knuston et al. (2009) identifient quatre dimensions importantes de l’expérience d’un client dans un hôtel. Leur étude est basé sur 152 personnes interrogées avec pour profil 52% de touristes affaires et 48% de touristes loisirs. Ainsi les résultats fournis sont représentatifs d’une vision bien globale de l’expérience dans un hôtel. Néanmoins, l’étude est basée aux Etats-Unis, il faudrait donc réaliser une étude similaire en France pour pouvoir généraliser les résultats. Ils identifient en première position la dimension « benefit » qui représente les avantages que les clients peuvent obtenir en dormant à l’hôtel. Il s’agit par exemple de la localisation, de la disponibilité de services annexes comme un spa pour les touristes de loisirs, ou un centre d’affaires pour les hommes d’affaires. En suivant, ils identifient la dimension « convenience » basé sur le temps impliquant donc la rapidité et l’efficacité des différents services comme le room service ou la réservation en ligne. En troisième dimension, ils identifient l’« incentive » qui concerne les promotions, ou d’autres avantages non monétaires comme le surclassement de chambre, et les formules « tout-compris ». Et enfin, ils identifient la dimension « environment » qui traite de l’environnement de l’hôtel qui doit être stimulant, divertissant et interactif. Avec les différents facteurs représentant chaque dimension dans l’Annexe B, il est possible pour l’hôtelier de mettre en place une liste de contrôle pour vérifier qu’il rempli les critères requis par les clients (mais attention, il s’agit de critères propres aux Etats Unis). Nous allons voir par la suite, que le requis doit être complété d’inattendu. Le marketing expérientiel va permettre de jouer sur la dimension environnementale de l’expérience. 2.4. Mesurer l’expérience client Selon le continuum de la production d’expérience de Filser (2002), on retrouve parmi les produits à fort contenu expérientiel les produits du domaine artistiques. Ainsi, pour mesurer l’expérience du client, Fornerino et al. (2006)50 proposent une échelle de 50 FORNERINO, Marianela ; HELME-GUIZON, Agnès et GOTTELAND, David. Mesurer l’immersion dans une expérience de consommation : premiers développements [en ligne]. Actes du XXIIe Congrès AFM, 11 et 12 Mai 2006, Nantes. Disponible sur : <http://le-marketing-pour- 34 | P a g e mesure par rapport à l’immersion du client dans une expérience musicale (concert). Mais l’immersion dans une expérience n’est pas la seule dimension à mesurer. Mehrabian et Russel (1974) proposent dans leur ouvrage l’approche multidimensionnelle la plus reprise par les chercheurs aujourd’hui.51 Il s’agit de l’approche PAD qui fait appel aux dimensions du plaisir, de l’activation et de la dominance. La dimension du plaisir sera définit dans la prochaine section. Quant aux deux autres dimensions, Russel (1991) identifie l’activation comme le degré d’excitation, de stimulation face au produit ou au service et la dominance correspondrait au degré de contrôle de l’émotion (ce qui correspond à la dimension d’immersion vue précédemment). Seulement, Lichtlé et Plichon (2005)52 s’interrogent sur la validité et la suffisance de ses dimensions anglosaxonnes au contexte français. Ainsi ils développent l’approche PAD en six dimensions étant évaluées selon des échelles de Likert en 7 points pour obtenir une notion d’intensité. Ils identifient alors la dimension « planitude » qui mesure le degré de bien-être, la dimension « sentiment d’évasion » qui mesure le degré d’immersion, la dimension « plaisir » qui mesure le degré de satisfaction, la dimension « nervosité » qui mesure le degré d’activation négative, la dimension « détente » qui mesure le degré d’apaisement, et finalement la dimension « sentiment de liberté » qui mesure le degré selon lequel le client se sent manipulé ou influencé par l’entreprise. Cette échelle de mesure est donc une base qu’il faudrait adapter à l’hôtellerie, car ici Lichtlé et Plichon (2005) mesurent l’expérience d’un client dans des points de vente de magasins. 3. LES PLAISIRS ET EMOTIONS DU CONSOMMATEUR Toujours en suivant la méthodologie proposée au par avant, nous allons maintenant examiner les questions liées aux plaisirs et aux émotions du consommateur dans une réalité socio-commerciale. 3.1. Les notions de plaisir et d’émotion Selon Holbrook (1997), le courant romantique apparu en Europe au XVIIIe siècle est à l’origine du plaisir. Pour s’expliquer, il établit la chaîne logique suivante : le romantisme qui permet de sortir de la monotonie du quotidien a entraîné la consommation expérientielle, qui a elle-même entraîné des réponses émotionnelles, ce qui se traduit tous.6mablog.com/public/Mesurer_l_mmersion_dans_une_experience_de_consommation.pdf>. (Consulté le 23-03-2012). 51 LICHTLÉ, Marie-Christine et PLICHON, Véronique. La mesure des émotions ressenties en magasin : une étude exploratoire [en ligne]. Cahiers de recherche, Université de Tours, 2004, vol. 17, n°114, p. 69-93. Disponible sur : <http://cermat.iae.univ-tours.fr/img/pdf/cahier_2004-114_lichtle_plichon.pdf>. (Consulté le 2403-2012). 52 LICHTLÉ, Marie-Christine et PLICHON, Véronique. La diversité des immersions ressenties dans un point de vente [en ligne]. LEG, CERMAB, Cahiers de recherche, 2005, vol. 3, 19p. Disponible sur : <http://leg.ubourgogne.fr/documents-de-travail/g2005-03.pdf>. (Consulté le 24-03-2012). 35 | P a g e finalement par la jouissance de plaisirs. D’après Carù et Cova (2002), les plaisirs sont signes de rupture avec la banalité du quotidien. Et ces plaisirs sont favorisés par l’inattendu, et la stimulation des émotions. Pourtant, d’après Agamben (2002, p.25) « c’est le quotidien, précisément, et non pas l’extraordinaire, qui constituait jadis la matière première de l’expérience ». Mais Filser (2002) appuie l’idée que le plaisir résulte du réenchantement, et de l’habillage expérientiel du quotidien. Et sur un point de vue extrême, Firat et Dholokia (1998) explicitent que le plaisir serait procuré par une immersion complète du consommateur dans une expérience extraordinaire. Selon Dubé et Le Bel (2003), la notion de plaisir permet le jugement condensé de l’émotion ressentie par un individu en interaction avec un produit ou un service. Ainsi, comme vu précédemment, Russel (1991) définit le plaisir comme étant l’une des trois dimensions permettant d’interpréter ou de mesurer les émotions ressenties par l’individu. L’élément important relevé dans la recherche de Russel (1991), est que ces trois dimensions incluant le plaisir, apparaissent comme étant universelles. C'est-à-dire que la notion de plaisir est la même pour tout individu quelque soit sa culture ou son origine. Par conséquent, tout individu qui s’amuse va sourire, tout individu ressentant une odeur déplaisante va grimacer, ou encore tout individu ouvre grand les yeux lorsqu’il est surpris. Dans une réalité socio-commerciale, de nombreux chercheurs prouvent que les émotions chez un individu influencent largement sa décision d’achat et jouent un rôle important sur la satisfaction de l’expérience, et sur la fidélité future (Allen et al., 1992 et Oliver, 1993). Darke et al. (2006) expliquent que les consommateurs adoptent une procédure appelé HDIF (« How Do I Feel about it ») lors de leur décision d’achat, c'est-à-dire qu’ils tiennent compte de leur ressenti. Mais il est aussi argumenté que certaines émotions influençant la décision d’achat agissent de manière subjective, c'est-à-dire que le consommateur est alors inconscient, et il n’a pas la possibilité de se raisonner en utilisant la méthode HDIF. 3.2. Les différentes catégories de plaisirs Tiger (2008, p.53-62) a mené des recherches sur la poursuite du plaisir. Dans ça dernière édition faisant référence à une première publication de 1992, il affirme un classement des plaisirs d’expérience des clients par catégorie. Il fait ainsi ressortir quatre grandes familles de plaisirs : -le plaisir sensoriel (« physio-pleasure ») : qui se ressent physiquement. Par exemple, les hôtels & resorts Banyan Tree proposent une offre en harmonie avec la nature, mettant en éveil les sens des clients.53 53 Banyan Tree. L’expérience Banyan Tree [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.banyantree.com/fr/> (Consulté le 01-03-2012). 36 | P a g e -le plaisir social (« socio-pleasure ») : avoir des interactions avec d’autres personnes, des amis. C’est par exemple le concept de Club Med qui favorise les interactions sociales. -le plaisir émotionnel (« ideo-pleasure ») : qui rappel des antécédents et qui sensibilise. Ce sont par exemple les destinations pour les lunes de miel. -le plaisir intellectuel (« psycho-pleasure ») : il s’agit de la connaissance, de la découverte, et de l’apprentissage. Cela concerne par exemple les hôtels designés par de grands noms du monde du design, qui vont susciter une fascination intellectuelle pour le client qui découvre une architecture toute nouvelle. Cette classification théorique n’ayant jamais été testé empiriquement, Dubé et Le Bel (2003) ont mené une étude pour également déterminer différentes catégories de plaisirs. Les résultats restent très complexes, mais le regroupement de toutes les sous catégories emmènent à une classification identique à celle proposée par Tiger (2008). Selon Russel (1991) nous indiquions plus haut que la notion basique de plaisir est universelle. Cependant, selon Dubé et al. (2003), les plaisirs perçus sont différents pour chaque client, car l’expérience est personnelle, ce qui implique des réactions subjectives, des émotions et des images mentales privées dues à un vécu et à des valeurs individuelles. Par exemple, une personne visitant Walt Disney va peut-être ressentir un plaisir émotionnel positif avec la rencontre de personnages cultes tel que Mickey (surtout pour les enfants), alors qu’une autre personne va avoir moins de plaisir à entendre les hurlements des enfants, et à passer par les longues files d’attente. C’est ce qui rend difficile le marketing et le management de l’expérience dans un hôtel (Knuston et al., 2009). Les hôteliers doivent donc prendre en compte le fait que l’expérience proposée va être probablement vécu de différentes manières par les clients. Mais de manière générale, cette classification des plaisirs permet de réaliser une nouvelle segmentation de la clientèle. En conséquence, les hôtels peuvent identifier et s’approprier une position expérientielle stratégique en évaluant les différents types d’expériences en fonctions des types de plaisirs, et en se focalisant sur une expérience spécifique qui les différencierait des concurrents. 3.3. Les plaisirs et les émotions en hôtellerie En s’appuyant sur le travail de Dubé et al. (2003, voir Annexe C), on constate que sur le marché de l’hôtellerie, les consommateurs associent majoritairement le plaisir social au fait d’aller dans un hôtel. Encore une fois, cette étude a été menée aux Etats Unis, les résultats ne sont donc pas forcément valables dans le contexte français. Il serait donc nécessaire de refaire une étude similaire en France. Après le plaisir social, ils associent 37 | P a g e dans l’ordre suivant : le plaisir émotionnel, le plaisir sensoriel, et enfin très peu le plaisir intellectuel. Le développement d’offre expérientiel sur le plaisir social pourrait donc être le meilleur créneau à choisir pour un hôtelier. Mais il semblerait que les plaisirs émotionnels et sensoriels ne soient pas à délaisser : « The emotions a guest feels during a hotel stay are critical components of satisfaction and loyalty » (Barsky et Nash, 2002, p.39). Barsky et Nash (2002) expliquent que les émotions ressenties par les clients lors d’une expérience dans un hôtel peuvent être aussi bien positives que négatives. D’un côté le client peut se sentir inspiré par le design de l’hôtel, ou se sentir à l’aise dans l’environnement proposé, mais d’un autre côté, le client peut aussi être mécontent de son séjour à cause d’une désorganisation du personnel engendrant un temps d’attente, ou il peut se sentir mal à l’aise face à un personnel débraillé. Dans tous ces exemples, l’émotion est crée par l’expérience vécue avec les produits ou les services de l’hôtel. Il est donc compréhensible que le plaisir émotionnel soit un facteur de satisfaction du client, et donc de sa fidélité future. Dans leur étude, Barsky et Nash (2002), s’inspirent des indicateurs du cabinet Market Metrix54, afin de développer une liste d’émotions appropriées pour les hôtels (voir figure 8). Il faudrait établir les indicateurs valables pour la France, car ces indicateurs proviennent une fois de plus des Etats Unis. 54 Barsky et Nash (2002) utilisent le Market Metrix Hotel Index (MMHI), qui est le plus grand indicateur national des émotions, de la satisfaction, et de la sensibilité au prix des clients en ce qui concerne les produits et les services des hôtels aux Etats-Unis. 38 | P a g e Figure 8 Pourcentage de personnes interrogées qui attachent des émotions à leur fidélité pour un hôtel Source : Barsky et Nash, 2002, p.42. On constate dans ces résultats, que de manière générale, les clients veulent tout d’abord se sentir dans un environnement confortable, se sentir en sécurité, et être détendus. Pour des résultats plus détaillés quant à une hôtellerie de moyenne gamme, Barsky et Nash (2002) ont déterminé les émotions dominantes par catégorie d’hôtel (Annexe D). Ainsi, il ressort que dans les hôtels de moyenne gamme, les clients veulent avant tout se sentir les bienvenus, se sentir en sécurité, et se sentir à l’aise (confortable). Cependant, ce sont toujours des résultats provenant du sol américain, et donc à vérifier en France. En termes de plaisirs sensoriels, Amorntatkul et Pahome (2011, p.23) en justifient l’importance en hôtellerie. Selon eux : « Sensory marketing in the restaurant and hotel affect consumer behaviors » (Amorntatkul et Pahome, 2011, p.23). Pour explication, l’hôtellerie offre à ses clients des services, et les services ont pour principale caractéristique d’être intangibles (McDougall et Snetsinger, 1990). Ainsi, le client n’a pas la possibilité de percevoir la qualité du service, et donc le meilleur moyen de 39 | P a g e rendre le service tangible est d’habiller l’environnement avec de la musique, des couleurs et des odeurs pouvant créer une atmosphère (Rushton et Carson, 1989). Il s’agit alors de jouer avec les plaisirs sensoriels du client. 4. ACTIONS POSSIBLES Suite à l’analyse du marché en hôtellerie menée selon la méthodologie proposée par (Hetzel, 2002), cette partie consiste à montrer les actions disponibles pour l’hôtelier afin de se différencier de la concurrence et de créer une expérience mémorable pour le client. 4.1. Créer une atmosphère 4.1.1. Qu’est-ce que l’atmosphère dans un hôtel ? D’un point de vue étymologique, l’atmosphère est l’air entourant une sphère. Rapporté au contexte commercial, et plus particulièrement à un hôtel, la sphère représente l’hôtel, et l’atmosphère regroupe tous les éléments intangibles qui entourent l’hôtel (Daucé et Rieunier, 2002). Ce concept de créer un environnement artificiel attirant existe depuis de nombreuses années déjà (Kotler, 1973). Selon Bouchet (2004), l’atmosphère est composée de facteurs visuels, olfactifs, tactiles, auditifs, et sociaux. Daucé et Rieunier (2002) rajoute à ces derniers des facteurs gustatifs, mais cela concerne seulement les secteurs marchands utilisant de l’alimentation (ex : restaurant), cela ne s’applique donc pas au secteur hôtelier. Par adaptation de ces auteurs, voici en détails les composantes de l’atmosphère dans un hôtel : -les facteurs tactiles : ce sont les matières utilisées (ex : parquet, carrelage, moquette, acier, bois…), le mobilier, la température dans l’hôtel, ou encore l’humidité de l’air. -les facteurs auditifs : il s’agit de la musique d’ambiance diffusée dans l’hôtel, et de tous les autres bruits générés par l’activité de l’hôtel. -les facteurs olfactifs : cela comporte les senteurs d’ambiance diffusées dans l’hôtel, et toutes les autres odeurs générées par l’activité de l’hôtel et son environnement (individus présents, matériaux utilisés…). -les facteurs visuels : ce sont les couleurs utilisées dans le décor, les types de lumière, l’architecture intérieure et extérieure, la propreté de l’hôtel, les expositions d’artistes dans le hall, les uniformes du personnel ou encore l’agencement de l’hôtel. 40 | P a g e -les facteurs sociaux : cela fait référence au personnel en contact (ex : réceptionnistes), et aux différents types de clients présents dans l’hôtel. Selon Kotler (1973), créer une atmosphère favorable est nécessaire pour les entreprises évoluant dans un secteur très concurrentiel comme l’hôtellerie. Daucé et Rieunier (2002) démontrent que l’environnement dit « physique » est entièrement maîtrisable par l’hôtelier, mais ce n’est pas le cas de l’environnement dit « social » qui tient compte en partie des clients présents dans l’hôtel, et qui donc n’est pas complètement maîtrisable. Quant à l’importance de l’atmosphère dans un hôtel, Amorntatkul et Pahome (2011, p.33) démontrent que l’atmosphère représente le premier facteur de qualité d’un hôtel à 36% devant le service (26%), le prix (23%) et la localisation (14%). Chiffres valides pour la Thaïlande, il convient donc de ne pas les généraliser à la France. 4.1.2. Comment l’atmosphère peut-elle influencer les clients d’un hôtel ? On reprend les recherches de Russel (1991) évoquées précédemment, qui déterminent le plaisir, la stimulation et la domination comme étant les dimensions permettant de mesurer le degré de satisfaction émotionnelle d’un client par rapport à un produit et son environnement (atmosphère). En fonction de ces dimensions, le client aura soit un comportement d’approche, soit un comportement d’évitement. Bitner (1992, p.60) propose un cadre conceptuel plus complet de ce processus (voir figure 9). Dans ce cadre, Bitner (1992) suggère que les différents facteurs de l’atmosphère et autres dimensions de l’environnement sont perçues à la fois par les employés et les clients. Suite à cette perception, ces individus répondent de manière cognitive, émotionnelle (affectif), et physiologique (comportementale). Comme vue précédemment, ce cadre affirme que les réponses sont personnelles à chaque individu du fait de modérateurs, et donc elles vont agir sur le comportement de chacun dans l’hôtel, ce qui va affecter les interactions entre les employés et les clients. Chacun adoptera donc en fonction un comportement d’approche ou de fuite. Mais le but ici est de provoquer chez le consommateur un comportement d’approche afin de le satisfaire et de le fidéliser. Gulas et Bloch (1995) ont établi un modèle similaire afin d’expliquer l’influence des facteurs olfactifs sur les consommateurs. Dans un contexte d’hôtel, Amorntatkul et Pahome (2011, p.16) suggèrent le processus suivant : les facteurs atmosphériques créent une atmosphère dans l’hôtel. Le client rentre dans cette « bulle » atmosphérique, ce qui entraîne chez lui une phase de perception des différents facteurs engendrant des attitudes. Ces attitudes l’emmène à agir par différentes actions. Mais à cela s’ajoute également des effets 41 | P a g e inconscients sur le client. Et finalement, ce processus augmente la satisfaction du client ce qui le fidélise, le pousse à promouvoir son expérience auprès de ces amis, et donc cela est supposé augmenter les ventes de l’hôtel. Figure 9 Cadre conceptuel pour comprendre les relations entre consommateurs et environnement dans des entreprises de service Source : Adapté de Bitner, 1992, p.60, par Daucé et Rieunier, 2002, p.48 4.1.3. Quelle atmosphère adopter ? Kotler (1973) explique qu’il n’existe pas d’atmosphère type pour une industrie. Il faut donc faire le choix d’une atmosphère appropriée. Pour cela il propose de poser les questions suivantes : -Quelle est la clientèle visée ? -Que recherchent ces clients dans leur consommation d’expérience ? -Quels sont les facteurs atmosphériques qui peuvent entraîner les émotions recherchées par ces clients ? 42 | P a g e -Est-ce que cette atmosphère est compétitive par rapport à ce que la concurrence propose ? Suite aux analyses précédentes, on constate que dans un hôtel, le client recherche des plaisirs sociaux, émotionnels et sensoriels. Il faut donc adopter une atmosphère qui fournisse ces plaisirs par le biais des différents facteurs physiques et sociaux. Ensuite pour répondre spécialement aux hôtels indépendants de moyenne gamme, nous avions vu que Barsky et Nash (2002) suggèrent d’offrir tout d’abord des attributs accueillant, sécurisant et confortables. Amorntatkul et Pahome (2011, p.17), suggèrent de travailler sur les facteurs olfactifs, les facteurs auditifs et les facteurs visuels, car ils sont considérés comme étant les fonctions primaires de l’atmosphère dans un hôtel. En termes de facteurs olfactifs, il est important d’utiliser des odeurs que le client puisse reconnaître (Gulas et Bloch, 1995). Cela peut être des senteurs d’aromes en cohérence avec les caractéristiques de l’hôtel, mais aussi des odeurs de viennoiserie le matin à l’heure du petit-déjeuner. Lorsque le client reconnaîtra l’odeur, cela procurera un plaisir émotionnel et sensoriel censé engendrer un comportement positif d’approche. De plus, une étude menée par Zemke et Shoemaker (2008) prouve qu’une odeur agréable entraîne des interactions sociales entre les clients lorsqu’ils ne sont pas occupés. Par exemple, certains hôtels diffusent déjà des odeurs de thé blanc (Westin Hotels), ou de figue mélangé avec du girofle et du jasmin (Sheraton Hotels), ou encore de thé vert mixé avec de la citronnelle (Omni Hotels) (Zemke et Shoemaker, 2008). Chaque hôtel peut élaborer son odeur de signature. En ce qui concerne les facteurs auditifs, il s’agit de travailler la structure de la musique d’ambiance en termes de genre, de tempo, d’intensité et de volume. Jain et Bagdare (2010) proposent une révision des différents effets musicaux qui peuvent être produits (voir Annexe E). Cela va travailler la dimension cognitive du client qui va avoir des attitudes différentes en fonctions de ses attentes et de ses perceptions. Mais cela va aussi jouer sur son ressenti émotionnel et sur son comportement en termes d’utilisation du temps (rapide, lent etc.). Il est conseillé de diffuser une ambiance sonore à tempo plutôt lent qui va inciter le client à passer plus de temps dans l’hôtel et à dépenser plus, tandis qu’un tempo rapide excite et pousse moins à l’achat. Et pour terminer sur les facteurs visuels, il va donc s’agir du décor, du design, des couleurs etc. Cela va surtout travailler la dimension émotionnelle par les perceptions que le client va avoir de ce décor. Le design a été initié dans les années 80 par quelques hôtels haut de gamme, mais aujourd’hui ce n’est plus simplement réservé au segment du luxe et haut de gamme, cela 43 | P a g e peut permettre aux hôteliers indépendants de moyenne gamme de se positionner.55 Les hôtels ont tendances à se servir du design de la chambre pour se différencier.56 Dans ces tendances, le lit devient l’élément principal autours duquel s’articulent les autres éléments présents dans la pièce car les consommateurs postmodernes l’utilisent pour dormir, mais aussi pour manger et pour travailler. Les hôtels ayant les moyens jouent aussi avec les nouvelles technologies comme les télévisions 3D. Ou encore, plus poussé, certains hôtels offrent la possibilité au client de s’approprier la chambre par une télécommande permettant de gérer la température, l’éclairage, les couleurs, le parfum, la musique etc. L’hôtelier indépendant de moyenne gamme n’ayant pas les ressources pour s’approprier ces technologies doit essayer de se démarquer par l’agencement du mobilier, et pourrait proposer aux clients des signalétiques permettant de s’approprier la chambre en « bricolant ».57 Selon une étude menée par Amorntatkul et Pahome (2011, p.33), 86% des personnes interrogées disent avoir ressenties des activités atmosphériques dans un hôtel. La figure 10 permet de constater que la plupart du temps, les clients se sentent relaxés par ses activités. Figure 10 Emotions ressenties face à une musique et des odeurs dans un hôtel Source : Amorntatkul et Pahome, 2011, p.34 Il est aussi intéressant de noter qu’environ 68% des répondants sont favorables à des diffusions de musique d’ambiance, et plus de 80% trouvent nécessaire l’utilisation d’odeurs tels que des arômes. Cependant, cette étude ayant été réalisée en Thaïlande, il est nécessaire de vérifier ces résultats en France. 55 CINOTTI, Yves. Adapter l’atmosphère. Cours : Management des services et organisation des systèmes d’hébergement. 25 Novembre 2011. 56 Opus cité note de bas de page 17. 57 Fait référence au côté « bricoleur » du consommateur postmoderne. 44 | P a g e 4.2. Théâtralisation de l’offre Pour répondre aux nouveaux comportements des consommateurs, Rémy (2002) explicite un phénomène de thématisation disponible pour les activités de services. Grove et Fisk (1992) suggèrent de comparer les prestations de service à des pièces de théâtre du fait qu’il y ait des acteurs (personnel en contact), un public (clients), un décor (support physique) et une représentation (processus). Ce phénomène intègre donc la gestion du personnel en contact, la gestion du support physique, et la gestion de la participation du client. Il s’agirait alors de théâtraliser l’offre. En effet, Carù et Cova (2006) énumèrent les méthodes permettant à l’entreprise de coproduire des expériences avec et pour le client qui sont la théâtralisation, et la mise en scène du consommateur et de l’offre. Il s’agit là de réenchanter l’offre traditionnelle (Bouchet, 2004) par un habillage expérientiel du système de servuction. 4.2.1. Personnel en contact Bouchet (2004) met en avant un phénomène d’institutionnalisation et de professionnalisation qui désenchante la relation marchande avec le consommateur. En effet, le personnel en contact rejoue souvent les mêmes scènes58. Bouchet (2004) suggère alors de réenchanter le point de vente par la formation d’un personnel en contact qui doit faire preuve d’hospitalité et de qualité de réception. Ainsi, Rémy (2002) met en avant des nouvelles compétences sociales nécessaires pour le personnel en contact. Un savoir faire est déjà requis chez les salariés, mais la notion de savoir être doit être accentuée. Ce savoir être intègre des aspects relationnels, humains, et passionnels. Bouchet (2004) appuie le terme de passion en suggérant d’avoir un personnel en contact capable de vendre sa propre expérience. Pour cela, on peut imaginer en hôtellerie, la possibilité de faire dormir le personnel de réception au moins une fois dans chaque catégorie de chambre afin qu’il puisse se forger sa propre expérience du produit, et mieux le vendre auprès du client. Cela éviterait au personnel en contact d’avoir un discours commercial traditionnel, faisant part des caractéristiques, des avantages et des bénéfices du produit. Et pour l’entreprise, cela permettrait surtout d’établir une relation de confiance avec le client. Théoriquement, cela serait aussi une réponse au plaisir social recherchait par les clients. Il s’agit alors d’observer et de contrôler les émotions du personnel en contact afin que les clients perçoivent une rencontre de service authentique et non pas machinale.59 58 e CINOTTI, Yves. Proposition d’une typologie des rencontres de service. Colloque de la 2 Journée du Marketing de l’IRIS « La relation client dans les activités de service ». Lyon, 15 Mars 2007. 59 Ibid. 45 | P a g e Walls et al. (2011), proposent aussi de fournir des uniformes au personnel et de leur apprendre les bons comportements à avoir en termes de posture, et de contact visuel avec le client. Cela renforce l’idée de théâtralisation de l’offre. 4.2.2. Support physique Le support physique concerne la dimension sensorielle de l’offre. Cette notion de sensorialité permettrait de développer les aspects affectifs, émotionnels, et relationnels de consommation. Cela revient donc à travailler l’atmosphère comme évoqué précédemment. Mais dans un contexte de thématisation, les facteurs atmosphériques doivent être beaucoup plus spécifiques afin de véhiculer l’image du thème désiré. 4.2.3. Participation du client La tendance de coproduction du consommateur amène à une réflexion de l’offre en ce qui concerne la participation du client. Cette participation peut se faire au travers d’actions autour des aspects affectifs et ludiques de la consommation tels que des ateliers, des cours, des jeux, des animations, ou encore des démonstrations (Rémy 2002). Mais le client devient à la fois spectateur et acteur même dans les étapes traditionnelles de l’expérience dans un hôtel (Voir figure 11). Figure 11 Les cinq étapes de l’expérience client Étapes Rôles du client Accueil Acteur Attente Spectateur Contact Acteur Offre de services Absent ou spectateur ou acteur Étape suivante ou sortie du processus Source : Cinotti, 2007, p.8 adapté de Tocquer et Langlois, 1992, p.124. 46 | P a g e On constate donc que le client participe au processus lorsqu’il rentre dans l’hôtel et qu’il se fait accueillir, et lorsqu’il est en contact avec le personnel et d’autres clients. De part ces premières rencontres de services, le client apprend aussi à se comporter en conformité avec les valeurs et les normes de l’hôtel. Kelley et al. (1990) qualifient ce phénomène de socialisation organisationnelle, et ils jugent que cela impact positivement la satisfaction du client. Mais le degré de participation du client est variable du fait de personnalités différentes, voire d’humeurs du moment. Cette remarque permet de noter le côté non maîtrisable par l’hôtelier de la participation du client. Ensuite, en s’appuyant sur les travaux de Pine et Gilmore (1999, p.122-137), Cinotti (2007)60 différencie quatre types de rencontres de service personnalisées : -la rencontre tendue : il s’agit de situations connues par le personnel en contact qui va s’adapter en fonction de l’attitude du client. (Exemple : le client ne peut pas payer par chèque). -la rencontre improvisée : ce sont des situations inattendues dans lesquelles le personnel en contact ne peut pas prévoir l’attitude du client. (Exemple : plainte d’un client sur un problème dont le personnel ne possède pas d’historique, et donc il n’y a pas de solution type prévue). -la rencontre composite : situation dans laquelle le personnel en contact peut improviser face à des réactions des clients prévisibles. (Exemple : le personnel en contact propose un service réveil si le client est là pour affaires). -la rencontre ordinaire : ce sont les situations où le comportement des deux parties est prévu et prévisible. (Exemple : Check in ou check out). Il y a donc une grande diversité des types de rencontres où le client devient acteur. C’est donc le rôle du personnel en contact de rendre cette participation du client agréable. Certaines technologies permettent de rendre le client encore plus coproducteur (exemple : borne automatisées pour le check in), mais les utiliser irait à l’encontre du plaisir social rechercher par le client, ce qui n’est produit que par les rencontres de services humains. Cependant, la participation du client peut aussi être favorisée en dehors des rencontres de service humains. Il est possible pour l’hôtelier de signaler au client les pratiques éco-responsables de l’hôtel, et de l’inciter à utiliser les équipements mis à disposition dans sa chambre. Par exemple l’hôtelier peut signaler les poubelles de tri sélectif, les possibilités de gérer la consommation d’énergie, ou encore le choix du 60 Ibid 47 | P a g e renouvellement des serviettes de bains. Le client devient alors acteur du développement durable de l’hôtel.61 Bitner et al. (1997) suggéraient qu’un séjour dans un hôtel impliquait très peu la participation du client du fait d’un service standardisé. L’objectif ici est qu’il y ait une participation modéré du client favorisée par un personnel en contact sociable et un support physique agréable. Mais il faut faire attention à ce que l’expérience proposée soit en accordance avec les services réellement vendus, puisqu’il ne s’agit que d’un habillage expérientiel (Berry et al., 2003) 5. LIMITES, INCONVENIENTS ET CRITIQUES DU MARKETING EXPERIENTIEL Cova et Cova (2001) reprochent au marketing expérientiel de vouloir programmer à l’avance toutes l’expérience de consommation. Alors que comme vu dans la partie concernant les comportements des consommateurs postmodernes, nous avons constaté une tendance de consommateurs bricoleurs. En effet, les consommateurs préfèrent parfois se créer leur propre expérience pour se forger une identité. Ensuite, Schmitt (1999, p.251) fini son ouvrage en critiquant le marketing expérientiel en nommant les expériences créent par les entreprises inférieures aux réelles expériences. Ainsi, il évoque la possibilité de qualifier le marketing expérientiel de superficiel, manipulateur ou encore destructeur de la société, du fait de son caractère artificiel et commercial. Rémy (2002) reprend cette idée en qualifiant le marketing expérientiel comme étant un élément de manipulation du consommateur, qui permet de marchandiser des expériences de vie. Il conclut donc son article en énumérant les deux hypothèses suivantes : -Soit ces nouvelles actions marketing ne feront que plus rationnaliser les actes d’achats des individus. -Soit ces actions marqueront la limite pour les entreprises de la maîtrise du comportement du consommateur. En termes d’inconvénients, Daucé et Rieunier évoquent le coût et la complexité de cette pratique marketing. En effet, l’utilisation des facteurs d’atmosphère nécessite pour l’hôtel de mettre en place un budget, car il f aut s’équiper en bon matériel de sonorisation, de diffusion d’odeurs et autres diffuseurs de stimuli atmosphériques. Ensuite, l’utilisation de ces facteurs atmosphériques nécessite une utilisation parfaite pour provoquer chez le client le comportement ou l’effet désiré. Une mauvaise utilisation de ces facteurs peut perturber le client, ce qui aura un effet négatif sur sa satisfaction et sa fidélité. De plus, il 61 Opus cité note de bas de page 17. 48 | P a g e faut que ces facteurs atmosphériques soient tout d’abord acceptés par les employés afin d’assurer une bonne utilisation. Ensuite, d’un point de vue éthique, et d’un point de vue légal, il est interdit d’effectuer des actions marketing étant de nature à induire le consommateur en erreur.62 Il est donc important pour l’hôtelier, de respecter les caractéristiques essentielles de son produit et de ses services lors de l’utilisation des facteurs atmosphériques. Concernant le champ de l’évasion évoqué dans ce chapitre, Pine et Gilmore (1999, p.51) évoquent l’internet comme un lieu propice à ce type d’expérience. En effet, Internet est un milieu actif, au contraire de la télévision, il peut crée une expérience social. Les individus sont actifs en se connectant, en conversant et en formant des communautés ou voir tribus. Cependant, beaucoup d’entreprises continuent d’utiliser Internet seulement pour vendre leurs produits et services. Dans le même temps, les achats liés aux voyages sur internet se font de plus en plus nombreux et sont devenus la catégorie d’achat la plus représentée sur la toile. En conséquence de quoi, il est crucial pour les hôteliers de comprendre comment représenter la promesse d’expérience qu’ils font aux clients via l’environnement du Web, afin de favoriser l’attraction et la fidélisation des clients. C’est ce que nous allons étudier dans le deuxième chapitre de cette partie. 62 Legifrance. LOI n° 2008-776 du 4 Août 2008 – art. 83 [en ligne]. 2012. Disponible sur : < http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006292000>. (Consulté le 18-032012). 49 | P a g e Chapitre 2. 1. Web marketing INTRODUCTION AU WEB MARKETING 1.1. L’ère du numérique De nombreuses forces jouent un rôle dans la reformation de l’économie mondiale, incluant les technologies, la mondialisation, les mouvements écologistes etc. En ce qui concerne l’ère du numérique, Kotler et al. (2006, p.685) relèvent quatre forces majeures : la numérisation et la connectivité, l’explosion de l’internet, les nouveaux intermédiaires, et finalement la personnalisation. 1.1.1. Numérisation et connectivité La numérisation fait référence à la technologie permettant de convertir des textes, des données, des sons, et des images en un flux de bits pouvant être transféré très rapidement d’un lieu à un autre. Selon Huurdeman (2003, p.368), la numérisation a été inventé avant la seconde guerre mondiale par Alec H. Reeves, pour être utilisée la première fois dans les années 60. La numérisation aujourd’hui touche tous les domaines avec par exemple les applications Google Earth (une carte du monde en 3D) ou encore Google Books (accessibilité en ligne à des livres numérisés) (Faivre-Duboz et al., 2011, p.20). La connectivité quant à elle implique la création de réseaux connectant les individus et les entreprises entre eux. Kotler et al. (2006, p.685) distingue trois catégories de réseaux : -L’intranet : réseau qui connecte les individus internes à une entreprise. -L’extranet : réseau qui connecte une entreprise avec ses parties prenantes comme ses fournisseurs et ses clients. -L’internet : réseau qui connecte tout le monde. 1.1.2. L’explosion de l’internet Internet a commencé à connecter les ordinateurs du département de la Défense des Etats Unis dans les années 60 (Huurdeman, 2003, p.583). Aujourd’hui, ce réseau connecte des milliards d’utilisateurs dans le monde. Ceci est dû à la naissance du World Wide Web (WWW) dans les années 90 aussi connu sous le nom de « Web » (Kotler et al., 2006, p.686). Le Web est un service utilisant le réseau internet qui permet à ses milliards d’utilisateurs à travers le monde de partager des informations dans un format 50 | P a g e international. Selon Reid et Bojanic (2006, p.342), 1990 a aussi été la période où le gouvernement a retiré l’interdiction aux sites commerciaux d’utiliser l’internet. Depuis cette période, le bouche à oreille s’est fossilisé, laissant place à une communication par internet toujours grandissante, ce qui est aussi dû à une génération Y constamment connectée à internet avec les smartphones par exemple (Munaretto, 2010). Comme vu dans la première partie, aujourd’hui de plus en plus de consommateurs effectuent leurs achats par internet, et le secteur de l’hôtellerie et du tourisme est le premier touché. 1.1.3. Les nouveaux intermédiaires Cette nouvelle technologie a amené des milliers d’entrepreneurs à créer des entreprises internet. Ainsi des agences de voyages sur internet se sont formées telles que Expedia, Hotels.com, Travelocity (lastminute.com en France), Priceline.com, ou encore Booking.com. Ces e-commerçants ont changé le fonctionnement des hôtels en coupant leur chaîne de vente et donc en s’imposant comme intermédiaires (Kotler et al., 2006, p.686). 1.1.4. La personnalisation La nouvelle économie basée sur l’internet repose sur une économie de l’information. Selon Kotler et al. (2006, p.687), l’information a l’avantage d’être à la fois facilement personnalisable et facilement transportable très rapidement à l’aide des réseaux comme internet. Avec l’avancée d’internet et de toutes les autres nouvelles technologies l’accompagnant, les entreprises ont vite appris à capturer des données sur leurs clients et autres parties prenantes (Reed et Balagué, 2011, p.15). De ce fait, un phénomène de personnalisation s’est suivi, les entreprises sont capables de déterminer quels sont les clients potentiels, à connaître leurs besoins individuels, et à donc adopter l’offre en conséquence. 1.1.5. Ce que le Web change pour les responsables marketing Selon Faivre-Duboz et al. (2011, p.20-23), le Web est aujourd’hui reconnu comme un canal numérique. Les internautes peuvent partager des informations avec le monde entier. Les entreprises peuvent envoyer une information à des millions de consommateurs potentiels en quelques secondes via leurs adresses e-mails. Mais les internautes ont la possibilité de réagir, ce qui impose ici les hôtels à utiliser le Web dans une logique de transparence. Lorsqu’un client laisse un commentaire critique sur un site d’opinion, les responsables marketing doivent être en capacité de répondre et de proposer des 51 | P a g e solutions. Ensuite, les clients ont maintenant la possibilité de comparer des hôtels concurrents en quelques clics, ce qui rend le métier des marketers encore plus difficile. Tableau 4 Elargissement des activités marketing dans le Web 2.0 Source : Michel et Petitpierre, 2010, p.249 Dans le tableau 4, on constate l’élargissement des activités marketing au milieu du Web. Ici, les consommateurs sont au centre de toutes les fonctions marketing, car ils ont une longueur d’avance sur internet en comparaison aux entreprises. Auparavant nous évoquions la possibilité de comparaison que les clients ont, cela pourrait se traduire par le fait que les clients ont le pouvoir sur internet, et c’est pour cette raison, que les objectifs marketing ne sont plus les mêmes. Les clients utilisent internet comme leur propre outil (Toh et al., 2011). Figure 12 Outils comparés du marketing en ligne et du marketing traditionnel Source : Reed et Balagué, 2011, p.13. 52 | P a g e En termes d’outils marketing, on constate par la figure 12 que les outils du Web marketing s’inspirent du marketing traditionnel, à la différence près qu’ils se complètent logiquement les uns les autres. Chaque outil du Web marketing devient une étape permettant de cibler un peu plus un public en particulier. Ceci est dû au fait que le bouche à oreille devient plus facilement exploitable avec notamment les blogs et les réseaux sociaux. « C’est ainsi qu’un nouveau vocable buzz s’est répandu ces dernières années en place du traditionnel « bouche à oreille » » (Chabi, 2008, p.97). Ce bouche à oreille traditionnellement inexploitable ce transcrit dans le milieu numérique par ces nouveaux outils. Aujourd’hui, on parle « d’internet WOM » (Chabi, 2008, p.97) ou « d’electronic WOM (eWOM) » (Breazeale, 2008, p.297), avec WOM faisant référence à « Word of mouse »63 qui remplace le traditionnel « word of mouth » signifiant le bouche à oreille en français. Intercontinental Hotel Group (IHG) a testé ce phénomène de « word of mouse », ils ont envoyé une promotion à seulement 150 membres de leur club de fidélité, et en traçant leur offre, ils ont constaté que 1.600 personnes s’étaient enregistrées pour obtenir la promotion en question.64 Ici on constate donc le pouvoir du Web, qui est un phénomène de marketing viral. 1.1.6. La révolution du mobile Nous avions constaté dans la première partie en ce qui concerne les tendances, que l’utilisation des mobiles pour effectuer des recherches voire des réservations sur internet est en constante croissance. Dans la figure 13, on visualise la perspective d’évolution de cette tendance. Ainsi, il est estimé que d’ici 2014, l’utilisation d’internet sera plus importante à partir des mobiles qu’à partir des ordinateurs. Ceci serait encore plus accentué avec l’augmentation des débits sur mobile par l’arrivée de la 4G énumérée dans la première partie. 63 « mouse » faisant référence ici à la souris d’ordinateur. IHG tests power of word of mouse. Brandweek [en ligne], novembre 2008, vol. 49, n°29, p.12-12. Disponible sur : <https://nomade.univtlse2.fr/http/web.ebscohost.com/ehost/detail?vid=32&hid=111&sid=2c219444-be67-49ad-a048abb7133bc4a7%40sessionmgr4&bdata=Jmxhbmc9ZnImc2l0ZT1laG9zdC1saXZl#db=aph&AN=33990238>. (Consulté le 25-03-2012). 64 53 | P a g e Figure 13 Perspectives du nombre d’utilisateurs d’internet (mobile vs ordinateur) Source : Stanley (2010, diapo 8). 65 Il faut donc bien entendu définir une stratégie mobile avant de se lancer dans cette aventure. Il est nécessaire de se questionner sur la pertinence de ce projet. Les hôteliers indépendants n’ont pas d’intérêt à utiliser une application mobile, mais juste à adapter leur site internet au mobile pour fournir des informations et être présents. Tandis que les chaînes hôtelières ont tout intérêt à créer une application mobile utilisant des services comme la géolocalisation pour proposer des hôtels pertinents au mobinaute en fonction de leur géolocalisation. Faivre-Duboz et al. (2011, p.27), indiquent d’autres pratiques possibles comme l’utilisation de codes QR/tags 2D, aussi appelé « flash code », qui est un code qu’il est possible d’intégrer dans la publicité physique (articles, brochures etc.). Les consommateurs peuvent ensuite décoder ce code avec leur smartphone, ce qui les conduirait à une vidéo de l’hôtel par exemple. Les hôteliers indépendants devraient donc commencés à s’investir dans cette future tendance mobile. 1.2. Objectifs du Web marketing 1.2.1. Le Web pour vendre Faivre-Duboz et al. (2011, p.30) distinguent deux acteurs de vente en ligne. Il y a tout d’abord les acteurs historiques aussi appelés « click & mortar » (Viot, 2009, p.34) qui vendaient déjà auparavant par l’utilisation d’autres canaux, et qui aujourd’hui prolongent leurs systèmes de vente avec le canal internet. Ensuite, il y a les nouveaux acteurs aussi 65 STANLEY, Morgan. Internet Trends [en ligne]. 12 Avril 2010. Disponible sur : <http://www.slideshare.net/fred.zimny/morgan-staneley-internet-trends-ri041210> (Consulté le 21-03-2012). 54 | P a g e appelés « pure players » (Viot, 2009, p.33) qui utilisent majoritairement voire exclusivement le canal internet pour vendre. Les hôteliers sont donc dans la catégorie des acteurs historiques car ils peuvent se servir du canal internet pour vendre directement leurs chambres sur le Web, en plus de leurs canaux traditionnels. L’enjeu dans le cas de l’hôtellerie indépendante moyenne gamme, disposant d’une faible notoriété, est de travailler énormément sur sa visibilité sur internet aux moyens de référencements naturels et/ou référencements payants. 1.2.2. Le Web pour générer des leads Les générateurs de leads en ligne à proprement parlé sont des sites comme Google Adwords qui proposent des liens vers des sites partenaires en fonction de la recherche du client, et ce type de site est rémunéré lorsqu’un internaute clic sur le lien (Coût Par Clic, CPC) ou lorsqu’un achat est conclu chez le partenaire (Coût Par Action, CPA) (Faivre-Duboz, 2011, p.36). Mais dans le cas d’un hôtel, il est possible de s’autogénérer des leads si l’on possède plusieurs sites (ex : site Web et blog). 1.2.3. Le Web multicanal pour améliorer le service et la relation client « Internet is a powerful tool for customer relationship building » (Kotler et al., 2006, p.691). Ce pouvoir relationnel évoqué dans cette citation est dû à la nature interactive du Web. En effet, Reed et Balagué (2011, p.14) évoquent la dimension de dialogue présente dans le Web marketing. L’hôtelier ne diffuse pas un message marketing unilatéralement, mais il propose un échange avec le client, ce qui permet d’amorcer un dialogue et d’améliorer la relation client. Seulement, il faut qu’il y ait une cohérence de l’expérience client entre chaque canal de distribution. C'est-à-dire que l’entreprise doit collecter et traiter les données des clients de manière centralisée (Faivre-Dubozet al., 2011, p.39). Il faut donc intégrer le marketing Web au marketing traditionnel, et ne pas les traiter séparément. Car il s’avère que les consommateurs développent des stratégies qui utilisent les différents canaux (voir figure 14). C'est-à-dire qu’internet peut être utilisé comme outil de recherche, comme outil d’évaluation ou encore comme outil d’achat (Viot, 2009, p.61-62). Mais les consommateurs ont tendance à utiliser internet que dans une partie de leur processus d’achat, il est donc justifié de maintenir une cohérence entre les différents canaux. 55 | P a g e Figure 14 Internet et les stratégies d’achat multicanal Source : Viot, 2009, p.62. Viot (2009, p.146) ajoute que la remontée d’information vers l’entreprise est facilité avec Internet via les e-mails, les formulaires en ligne avec enregistrement, ou encore avec les espaces de discussion. Ainsi, l’entreprise a la possibilité de collecter des informations sur les clients et d’identifier des prospects. 1.2.4. Le Web pour communiquer Viot (2009, p.128) distingue trois niveaux de communication grâce au Web : -La communication institutionnelle : qui permet de construire une image de l’entreprise à travers son histoire, ses domaines d’activités stratégiques et sa stratégie auprès des différents publics. -La communication de marque : pour construire une image de marque vis-à-vis de la cible choisie. Reed et Balagué (2011, p.14) parlent d’instaurer des liens de confiance avec les clients. Les clients préférant traiter avec des entreprises qu’ils connaissent, ainsi la présence en ligne permettrait de se faire connaître auprès des clients. -La communication orientée produits et services : pour stimuler les ventes. De plus, la communication en ligne est beaucoup plus rapide, les informations peuvent donc être actualisées rapidement et régulièrement. Faivre-Duboz et al. (2011, p.41) et Kotler et al. (2006, p.694) ajoutent qu’avec le Web, l’audience n’est plus passive comme face à la télévision. C'est-à-dire que ce n’est plus une audience de masse, mais une audience ciblée qui est active par son activité de recherche sur le Web. On passe alors d’une stratégie « push » à une stratégie « pull » où l’entreprise doit gagner la confiance de l’internaute et être intéressante. Comme vu précédemment, le Web 2.0 accentue ce phénomène de communication en propulsant les consommateurs au premier plan. Cela implique donc des stratégies vis-à-vis des médias sociaux. 56 | P a g e L’avantage ensuite est que la communication par internet est plus facilement mesurable. L’entreprise peut utiliser deux types d’indicateurs : -Des indicateurs d’exposition : PAP (nombre de Pages vues Avec Publicité), le nombre de clics, la part des voix, les post-tests, le baromètre de marque. -Des indicateurs d’implication : nombre de pages vues par chaque visiteur, le temps passé sur le site, les types d’actions réalisées, le nombre de fans sur Facebook etc. Mais il est difficile de mesurer l’impact final sur le chiffre d’affaire de l’entreprise (Faivre-Duboz et al., 2011, p.43). 1.2.5. Le Web dans une logique média Cette logique ne concerne pas les industries comme l’hôtellerie. Le Web est aussi considéré comme un média, donc des entreprises offrent des services pour publiciser les annonces des autres entreprises comme les hôtels. 2. ACTIONS 2.1. Définition d’une stratégie Web marketing 2.1.1. La place du Web au sein d’un hôtel indépendant de moyenne gamme Faivre-Duboz et al. (2011, p.64) indiquent qu’il faut tenir compte des enjeux internes de l’entreprise et se poser les questions en ce qui concerne les moyens humains, financiers et technologiques tout en tenant compte de la vision stratégique et marketing de l’entreprise. Nous avons constaté dans le premier chapitre que les hôteliers indépendants sont majoritairement des entreprises familiales de petite capacité, sous entendant avec peu de personnel, et ceux catégorisés dans la gamme moyenne ne disposent pas de finances exorbitantes. Ainsi l’intérêt de l’utilisation du Web pour un hôtelier indépendant de moyenne gamme est surtout de répondre à une demande croissante qui utilise ce média. Mais pas seulement, le Web marketing va souvent permettre de réduire ses coûts de vente et de marketing, et d’améliorer les fonctions logistiques telles que les procédures de réservation ou l’utilisation de promotions. Ainsi un hôtel peut créer un catalogue numérique ou une e-brochure à moindre coût et qui peut être accessible de n’importe où à travers le monde. Le Web marketing offre aussi une plus grande flexibilité vis-à-vis des offres, en permettant au chargé marketing de faire des ajustements à son offre dans le même temps que sa diffusion (Kotler et al., 2006, p.691). 57 | P a g e Mais de manière générale, « le Web doit s’inscrire dans l’histoire de l’entreprise » (Faivre-Duboz et al., 2011, p.64) en comblant ses faiblesses de vente et de notoriété dans le cas d’un hôtel indépendant. De plus, la visibilité va aussi permettre d’attirer de nouveaux clients, et la personnalisation va permettre de fidéliser la clientèle existante. 2.1.2. Les 4 Ps pour l’internet Il n’est pas question ici de remettre en question le marketing mix traditionnel. Mais il convient d’intégrer le Web dans le concept (Faivre-Duboz et al., 2011, p.72). En terme de promotion, Internet est déjà utilisé comme moyen de support. Mais il faut promouvoir son site web. Il y a tout d’abord une stratégie pull utilisable par référencement naturel qui va permettre aux internautes de trouver facilement le site web. Ensuite, il est aussi nécessaire d’utiliser une stratégie push en utilisant les dispositifs d’affichage, de marketing direct ou encore en utilisant les réseaux sociaux. Mais il faut aussi tenir compte des contenus non-maîtrisés comme l’e-réputation. En ce qui concerne le prix, Internet est souvent synonyme de discount et de gratuité. Mais la guerre des prix n’est pas viable sur le long terme, il faut donc envisager de se différencier autrement. Cependant, il reste nécessaire d’observer les prix pratiqués par la concurrence. Pour le produit, il faut dépasser l’étape descriptive, et utiliser des contenus plus attractifs comme des images ou des vidéos de présentation du produit ou du service offert. Le positionnement doit être axé sur un modèle de l’audience66, et sur un ancrage « achat pratique » en montrant la facilité de réservation en ligne (Viot, 2009, p.152). Et pour finir sur la distribution, le Web influence surtout les activités nécessitant une livraison. En hôtellerie, cela peut surtout servir de moyen de désintermédiation pour vendre en direct et ainsi éviter les agences de voyages et leurs commissions. Mais ces dernières restent toujours présentes sur le Web sous forme d’OTA (Online Travel Agency). 2.2. Créer un site internet 2.2.1. Types de sites internet Définition d’un site internet : « Un site web est un magasin virtuel, ouvert en permanence » (Reed et Balagué, 2011, p.12). 66 Ce modèle consiste à développer l’audience. 58 | P a g e Kotler et al. (2006, p.696-698) identifient deux catégories de sites internet dans l’industrie du tourisme : -Les sites internet institutionnels : ces sites sont faits pour construire une relation de confiance avec le consommateur et suppléer les autres canaux de vente, plutôt que de simplement vendre des produits. Ces sites internet fournissent généralement une très grande quantité d’information sur l’entreprise et ses offres. Et pour finir, ils proposent généralement une possibilité de contact pour que les clients puissent poser des questions ou faire des commentaires. -Les sites internet marketing : Ces sites internet poussent plus directement à l’achat du produit ou du service (ex : Expedia). Ils sont surtout utilisés par des marques vendant un large portefeuille de produits et services, ou bien par des grosses chaînes hôtelières. L’hôtelier indépendant de moyenne gamme a donc pour intérêt d’utiliser un site internet de type institutionnel. 2.2.2. Politique en matière d’atmosphère du site Utiliser internet seulement pour la notoriété d’une marque est un gaspillage de ressources et une sous-exploitation du pouvoir du Web. Le site internet d’un hôtel peut faire partie de l’expérience elle-même. Premièrement, selon les Web designers, un site internet doit être « stickiness », c'est-à-dire qu’il doit saisir et retenir l’attention du visiteur, et l’inviter à explorer le site. Deuxièmement, il doit honnêtement transmettre ce qu’est l’expérience proposée, et non pas se contenter d’être un simple système de réservation. En se référant aux formes de plaisir vues dans la partie marketing expérientiel, il faut véhiculer un message qui en tient compte, et s’appuyer sur le design du site pour faire ressortir le ou les plaisirs choisis. Il s’agit de garantir une bonne expérience de navigation sur le site internet. Pour cela il faut d’abord commencer par choisir les images et vidéos représentant l’expérience à vivre. Beaucoup de site internet montrent des paysages et des infrastructures vides de monde, c'est-à-dire que le côté plaisir social n’est pas du tout représenté, alors qu’il s’agit de la principale chose attendue par les clients dans un hôtel. Il faut donc montrer des scènes où il y a des personnes en activité, qui vivent se moment qu’on recherche à faire connaître. Les hôteliers doivent savoir gérer le Web marketing tout en préservant les qualités humaines qui sont la base de l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie. L’art et la science de l’hôtellerie doivent avancés ensemble afin d’avoir un plus grand retour sur investissement à la fois pour les clients et pour les hôteliers (Dubé et al., 2003). 59 | P a g e 2.2.3. Contenu Kotler et al. (2006, p.697) référence une liste des critères à prendre en compte lors de l’élaboration d’un contenu de site internet : -Il y a de fortes chances que l’internaute ne connaisse pas l’entreprise lorsqu’il arrive sur le site internet, surtout pour un hôtel indépendant. Ainsi, il est primordial de fournir des informations sur l’identité de l’hôtel, son histoire et son offre. -Il faut que la navigation soit facile en proposant des liens de retour en arrière. -Il faut proposer un graphisme léger, car les internautes veulent des sites rapides. -Il faut impérativement une page contact sur le site. Néanmoins il faut être certain de pouvoir répondre rapidement aux demandes des clients. -Il faut utiliser des mots clés en fonction de la stratégie de référencement naturel adoptée. Et pour finir, le site doit fournir ou au moins avoir un lien vers une possibilité de réservation en ligne (Kotler et al., 2006, p.693). 2.2.4. Ethique et légalité Kotler et al. (2006, p.701) mettent en avant des problèmes éthiques quant à l’utilisation d’e-mail non désirés par le client, ou l’utilisation de display tels que les « pop up ». De ce fait la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) œuvre pour la protection de la vie privée des citoyens sur internet. Ainsi il est par exemple illégal d’utiliser des informations d’un individu à son égard à des fins commerciales. Il faut toujours demandé l’autorisation d’utilisation de ses données.67 Voir la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée pour de plus amples détails quant à la légalité d’un site Web. 2.2.5. Nouvelles extensions de noms de domaines L’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) a autorisé en Juin 2011 la création de nouvelles extensions noms de domaines.68 Aujourd’hui il existe une vingtaine d’extensions de noms de domaines comme « .com », « .net », « .org » ou « .fr » pour la France. Selon les experts, cette offre devrait surtout profiter aux grandes 67 CNIL. Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée - CNIL - Commission nationale de l'informatique et des libertés [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.cnil.fr/en-savoir-plus/textes-fondateurs/loi78-17/>. (Consulté le 27-03-2012). 68 Le Monde. Noms de domaine : l’ICANN autorise de nouvelles extensions génériques [en ligne]. 20 Juin 2011. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/06/20/noms-de-domaine-l-icannautorise-de-nouvelles-extensions-generiques_1538109_651865.html>. (Consulté le 24-03-2012). 60 | P a g e marques comme Apple, BMW, ou encore Coca-Cola qui ont déjà une certaine notoriété et un marketing clair. Ils pourront ainsi créer leur nom de domaine « .apple » par exemple. Les possibilités de candidatures sont ouvertes depuis le 12 Janvier 2012, et se termineront le 12 Avril 2012.69 Mais le coût de cette création est au minimum de 135.000€, ce qui est donc assez onéreux. Néanmoins, en hôtellerie, l’association internationale des hôtels et restaurants (IH&RA) a crée un dossier pour créer l’extension « .hotel » qui sera disponible uniquement pour les hôtels et autres opérateurs du secteur pour un coût annuel compris entre 50€ et 90€ ce qui est très abordable.70 Si dans les autres opérateurs du secteur ne sont pas inclus les distributeurs intermédiaires comme les OTA, cela permettrait de créer une relation de confiance entre l’hôtel et le client qui serait garanti d’être sur un site d’hôtel. Ensuite, dans cette logique, cela devrait accroître la visibilité du site internet de l’hôtelier dans les moteurs de recherche comme Google. Mais les municipalités devraient aussi se saisir de cette opportunité de création d’extension de nom de domaine comme Paris avec « .paris » ou Toulouse avec « .toulouse ».71 Ainsi les hôteliers pourraient choisir non pas une extension « .hotel », mais une extension qui indiquerait leur géolocalisation, car un internaute recherche toujours un hôtel en fonction d’une localisation. Mais l’utilisation de ses extensions ne sera possible que d’ici un an. 72 2.2.6. Mesurer la qualité d’un site Web La qualité perçue d’un site Web est définit comme suit : « the extent to which a Web site facilitates efficient and effective shopping, purchasing, and delivery of products and services » (Zeithaml et al., 2002, p.363). Cinotti (2006, p.6)73 propose en traduction qu’il s’agit du « degré selon lequel un site Web facilite un magasinage, un achat et une livraison efficaces et efficients des produits ou services ». Viot (2009, p.75-76) cite plusieurs auteurs anglosaxons qui ont développé des échelles de mesure de la qualité d’un site Web comme par exemple les échelles de mesures PIRQUAL (Francis et White, 2002), SITEQUAL (Yoo et Donthu, 2001), Webqual (Barnes et Vidger, 2003), eTailQ (Wolfinbarger et Gilly, 2003) ou encore E-S-Qual (Parasuraman et al., 2005). Dans le 69 Le Monde. L’ICANN précise les modalités d’attribution des nouveaux noms de domaines [en ligne]. 21 Septembre 2011. Disponible sur : <http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/09/21/l-icann-precise-lesmodalites-d-attribution-des-nouveaux-noms-de-domaine-generiques_1575653_651865.html>. (Consulté le 24-03-2012). 70 Dothotel. About .hotel [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.dothotel.com/>. (Consulté le 24-032012). 71 Opus cité note de bas de page 68. 72 L’hôtellerie-restauration. La prochaine révolution des noms de domaines. L’hôtellerie-restauration, 22 Mars 2012, n° 3282, p. 15. 73 CINOTTI, Yves. Mesurer la qualité perçue d’un site web : une application de la procédure C-OAR-SE [en ligne]. Actes du XXIIe Congrès AFM, 11 et 12 Mai 2006, Nantes. Disponible sur : <http://yvcinotti.free.fr/Documents/AFM2006.pdf>. (Consulté le 24-03-2012). 61 | P a g e contexte français, il y a Bressoles (2004) qui propose l’échelle de mesure Netqu@l mesurant les dimensions suivantes : -facilité d’utilisation : navigation et recherche d’informations. -fiabilité : respect des engagements (surtout vis-à-vis de la livraison des produits commandés). -design du site : créativité, esthétique et attractivité. -sécurité/confidentialité : respect de la vie privée de l’internaute et sécurité de paiement. -information : qualité et quantité du contenu. Cette échelle de mesure a été instaurée principalement pour des sites Web transactionnels, ainsi Cinotti (2006)74 s’attache à mettre en place une échelle de mesure pour les sites Web informatifs. Néanmoins, Nantel et al. (2005) constatent qu’il n’y a pas de différence de qualité statistiquement significative entre les sites Web transactionnels et les sites Web informatifs. Ainsi ces derniers proposent d’évaluer la qualité d’un site Web selon trois indicateurs quelque soit son secteur d’activité : -Indice de succès : il s’agit de mesurer le pourcentage de réussite de tâches confiées à des consommateurs sur les sites Web. -Indice de fluidité de la navigation : calculer le nombre de « culs-de-sac » sur le site Web. « Les culs-de-sac représentent les moments où l’on tourne en rond lors de la navigation sur un site » (Nantel et al., 2005, p.17). -Indice HEC-Chaire RBC : cet indicateur utilise une échelle de mesure dérivée du Netqu@l vu précédemment. Les dimensions étudiées sont les mêmes sauf pour la dimension fiabilité qui est remplacer par une dimension évaluant le degré d’interactivité et de personnalisation du site Web (Voir Annexe F). Cette dernière démarche étant multisectorielle, il serait peut-être intéressant d’en adapter les items d’évaluations au secteur hôtelier. 2.3. Marketing des moteurs de recherche (SEM) 2.3.1. Notions de base Cette section ne prétend pas faire le point de façon exhaustive sur le marketing des moteurs de recherche, mais apporte les notions de bases à connaître et à utiliser par les hôteliers. 74 Ibid. 62 | P a g e Travailler son référencement sur internet consiste à utiliser des techniques permettant au site internet d’apparaître dans les premiers résultats d’un moteur de recherche (ex : Google75). Cette pratique est importante, car 90% des internautes ne regardent que la première page des résultats, et 60% d’entre eux se concentrent uniquement sur les 3 premiers résultats (Faivre-Duboz et al., 2011, p.85). Paraskevas et al. (2011) et Reed et Balagué (2011, p.60) parlent alors de Search Engine Marketing (SEM), ce qui se traduit par marketing des moteurs de recherche. Cependant, 58% des hôteliers indépendants possédant un site internet déclarent le faire référencer. Et seulement 63% d’entre eux disent le faire régulièrement.76 De plus un écart peut subsister entre ce que les hôteliers déclarent et ce qu’ils font réellement. Il est donc fortement conseillé de s’y mettre. Mais avant tout, il est nécessaire de comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherches. Grégoire (2010, p.20) explique que les moteurs de recherche référencent des pages HTML et non pas des sites Web. Sachant qu’une page HTML est unique car elle correspond à une URL unique et inversement. Un site Web comporte plusieurs pages HTML, et peut donc être référencé par chacune d’entre elles. Une fois le contenu d’une page HTML indexé sur Google, Reed et Balagué (2011, p.60-61) et FaivreDuboz et al. (2011, p.87), expliquent que l’algorithme PageRank de Google classe les résultats selon les deux critères suivant : la pertinence et l’autorité. La pertinence correspond aux mots clés utilisés qui correspondent à la requête de l’internaute. Mais le nombre de résultats étant exorbitant, le niveau d’autorité qui correspond à la popularité du site Web permet de classer les résultats. Cependant l’algorithme de classement de Google reste secret, voici donc quelques éléments connus et pris en compte (FaivreDuboz et al., 2011, p.87) : -liens présents sur d’autres sites qui dirigent vers la page (liens entrants aussi appelés « backlink »), liens de la page conduisant à d’autres sites (liens sortants). -trafic de la page. -nombre de sélection de la page suite à une recherche. -nom de domaine et hébergement. Paraskevas et al. (2011) proposent une méthodologie en quatre étapes pour le marketing des moteurs de recherche (voir Annexe G). En premier lieu, il s’agit de définir 75 95% des internautes français ont pour favoris Google comme moteur de recherche (Faivre-Duboz et al., 2011, p.83). 76 Coach Omnium. Etude 2011 sur la commercialisation des hôteliers indépendants français [en ligne]. 2011. Disponible sur : http://www.coachomnium.com/images/pdf/commercialisationhotels.pdf (Consulté le 28-032012). 63 | P a g e clairement les objectifs du site Web de l’hôtel, connaître la méthodologie du moteur de recherche dans lequel le site Web est indexé, et savoir quels sont les mots clés les plus recherchés et les pages les plus populaires afin de mettre en place une stratégie pertinente. La deuxième étape consiste à planifier en facilitant l’indexation des pages (valider les codes HTML, réduire les « spider traps » et créer des « spider paths » etc.), et en déterminant les mots clés qui seront utilisés, le contenu, les liens etc. La troisième étape est l’opérationnalisation en choisissant d’effectuer des référencements naturels et/ou payants. Et la dernière étape consiste à contrôler l’efficacité des méthodes de référencements utilisées pour continuellement améliorer le processus. Cependant : « Google fait rapidement évoluer sa technologie et ses algorithmes. Une remise à jour du savoir faire en référencement est donc nécessaire quasi chaque année » (Grégoire, 2010, p.11). De plus, nous nous focalisons ici sur Google, mais chaque moteur de recherche a son propre algorithme, ainsi améliorer son référencement sur un moteur de recherche peut affecter le référencement sur un autre moteur de recherche de façon négative (O’connor, 2009). 2.3.2. Référencement naturel (organic SEO) Le référencement naturel aussi appelé Organic Search Engine Optimization (SEO) est une composante du SEM (Faivre-Duboz et al., 2011, p.83 et Reed et Balagué, 2011, p.61). Le référencement naturel est gratuit et est considéré comme le plus efficace avec 75% des internautes qui vont choisir des résultats naturels contre 25% qui vont se diriger vers des résultats référencés par paiement (Reed et Balagué, 2011, p.62) (Voir l’Annexe H pour différencier ces deux types de référencement). Il s’agit ici de manipuler les robots des moteurs de recherche en modifiant les codes HTML et le contenu de son site Web (O’connor, 2009). Voici quelques exemples concrets : -Paraskevas et al. (2011) et Faivre-Duboz et al. (2011, p.92) proposent tout d’abord de simplifier l’indexation des pages HTML du site Web par les robots en créant un fichier « sitemap » à la racine du site qui indique la liste de toutes les URL du site. -Il est aussi possible d’accompagner les images d’un texte descriptif visible par Google (mais invisible pour les internautes). -Il faut ensuite choisir les mots clés sur lesquels l’hôtel souhaite de positionner, ce qui doit être en cohérence avec la stratégie globale de l’entreprise. Il est possible d’utiliser des sites comme www.wordtracker.com pour identifier à quelle fréquence sont utilisés des mots clés par les internautes. 64 | P a g e -La page titre est la première page scannée, ainsi Paraskevas et al. (2011) proposent d’inclure les mots clés suivant pour la page d’accueil : le nom de l’hôtel, le type de logement (ici un hôtel), les services offerts (ex : spa), et la localisation. Mais Reed et Balagué (2011, p.67) indiquent que chaque page doit avoir un titre claire en utilisant la balise titre (<title>). -Les URL doivent aussi comporter les mots clés en addition du domaine comme vue précédemment. -Tous les auteurs s’accordent aussi à dire que la description des pages doit être claire et précise en utilisant la balise meta-description (<meta name=”description”>), car il s’agit de la partie descriptive de la page visible par les internautes dans les résultats. Mais il ne faut pas non plus négliger l’optimisation du contenu du site en réfléchissant à des entêtes descriptives avec des niveaux hiérarchiques indiquant l’importance des contenus sur la page. Bien entendu, une multitude d’autres techniques d’optimisation sont possibles, mais l’objectif ici n’est pas de toutes les décrire. Cependant, certaines méthodes abusives sont interdites et durement sanctionnées par les moteurs de recherche. Ainsi il ne faut pas utiliser de texte caché (mots-clés blancs sur fond blanc), des pages alias (pages clonées), des pages satellites (invisibles pour l’internaute, qui redirigent vers une autre page moins pertinente), des liens cachés (qui gonflent l’indice de popularité de manière artificielle), ou encore des dissimulations (en ne présentant pas les mêmes pages aux moteurs de recherche et aux internautes) (Viot, 2009, p.170). Voici un récapitulatif des différentes tactiques (figure 15) : Figure 15 Récapitulatif des tactiques SEO Source : Faivre-Duboz et al., 2011, p.99 65 | P a g e Ensuite, comme préciser précédemment dans les notions de base, il est important de mesurer la performance de son référencement naturel avec des outils de webanalyse. Voici donc quelques indicateurs : -indice de trafic par mots clés utilisés, et classement lié dans les résultats de recherche. -performance du trafic (taux de rebond, taux de conversion etc.). -nombre de liens entrants (backlinks). -performance d’indexation du site par les robots du moteur de recherche. La méthode du référencement naturel requiert donc beaucoup de temps et des ressources humaines conséquentes, tout en ne garantissant pas un excellent classement (O’connor, 2009). L’hôtelier doit donc prévoir un investissement humain en conséquence en fonction du retour sur investissement désiré. 2.3.3. Référencement payant et liens sponsorisés (SEA) Cette deuxième composante du SEM est une méthode demandant beaucoup moins de temps que la première, elle garantit aussi une certaine visibilité, mais elle implique un budget financier et il est conseillé de l’utiliser en complément de la première méthode vis-à-vis d’une stratégie à long terme O’connor (2009). On retrouve aussi cette pratique sous le nom de Search Engine Advertizing (SEA) (Faivre-Duboz et al., 2011, p.101). Google Adwords est l’exemple le plus connu de publicité payante fonctionnant au coût par clic (CPC). Reed et Balagué (2011, p.68) conseillent de l’utiliser sur de courtes périodes au début du site Web, ou pour le lancement de nouveaux produits ou services. Mais ces offres de référencement payant ne sont pas significatives d’un classement au premier rang, car cela fonctionne selon une méthode d’enchère, où chaque annonceur va surenchérir pour obtenir la première place (O’connor, 2009). Faivre-Duboz et al. (2011, p.105) ajoutent que le CPC maximum est aussi multiplié au score de qualité en terme de pertinence (QS) pour déterminer la position dans les résultats (Ad Rank). Ainsi, il faut prévoir un budget spécifique à ce type de référencement. Ensuite il y a aussi des systèmes comme Google AdSense, appelés liens sponsorisés, qui mettent des encadrés de publicité sur d’autres sites tiers et sites partenaires contre rémunération d’hébergement. Les liens sponsorisés sont bien sur placés selon le contexte des mots clés choisis (Faivre-Duboz et al., 2011, p.105-106 et Reed et Balagué, 2011, p.69). 66 | P a g e Mais comme pour les référencements naturels, il faut mesurer la performance des référencements payant pour continuer d’optimiser la visibilité et donc le retour sur investissement. Remarque : O’connor (2009) démontre une pratique abusive des sites intermédiaires tels que booking.com ou expedia, qui utilisent les noms de marque des hôtels comme mots clés pour se faire référencer par CPC devant le site Web même appartenant à la marque. Cette pratique est légalement interdite en France, mais les moteurs de recherche se défendent d’être les coupables par méconnaissance des marques utilisées dans les mots clés. L’hôtelier a donc la possibilité de signaler clairement l’abus de sa marque par un site tiers au moteur de recherche qui alors interviendra. Ou, il est possible de faire appel à une entreprise extérieure pour contrôler l’usage de la marque sur internet plus efficacement, et qui réalisera les procédures nécessaires. 2.4. Générer du trafic et manager l’audience 2.4.1. Le display Il s’agit ici d’une publicité traditionnelle, les sites internet disposant d’une forte audience offrent des encarts publicitaires contre des rémunérations contractualisées. Cette pratique s’est démocratisée avec la création de plateformes appelées adexchanges, qui sont en résumé des places boursières d’échange de publicités en ligne. Cependant il est possible d’accéder à moindre coût à des réseaux publicitaires qui commercialisent plusieurs sites selon des thématiques (Faivre-Duboz et al., 2011, p.121). L’Interactive Advertising Bureau France (IAB France) structure le marché des publicités en ligne en France et référence les différents formats de publicités existants.77 Voici donc les formats publicitaires classiques : -La bannière simple. -Le skyscraper : bannière verticale intégrée au contenu. -Le carré publicitaire. -La fenêtre « pop up » : fenêtre qui s’ouvre automatiquement sur l’écran de l’internaute. -Le « pop under » : même principe que le précédent, mais apparaît sous la page que l’internaute consulte. 77 IAB France. Les formats publicitaires classiques - dossiers - IAB France [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.iabfrance.com/?go=edito&eid=66>. (Consulté le 26-03-2012). 67 | P a g e -L’intersticiel : page de transition sur les pages d’accueil par exemple. Mais il y a également des formats plus interactifs appelés les « rich media » permettant la diffusion d’animations visuelles types Flash, Java etc. Ces derniers ont un meilleur taux de clic.78 Voici quelques formats : -Les bannières animées interactives. -Les objets en mouvement : publicité qui se déplace sur l’écran. -L’expand banner : se déclenche au passage de la souris. -Le Flash transparent : publicité sur un calque transparent. -Le superstitiel : format interstitiel interactif. -L’habillage éphémère du site : pour événements particuliers (ex : Noël). Pour réaliser une campagne de display, il faut tout d’abord fixer un budget, car les tarifs des régies sont différents en fonction du trafic du site et de la qualification de l’audience. Il faut ensuite déterminer une cible pour sa campagne, car l’avantage du display sur internet est qu’il offre différents critères de ciblage tels que la géolocalisation, les critères sociodémographiques, le critère temporel ou encore le critère contextuel (Faivre-Duboz et al., 2011, p.134-135). Cette pratique répond surtout à des objectifs de notoriété et de visibilité. Il est possible de mesurer les performances de sa campagne avec les mesures du « postview » et du « postclic ». Le « postview » mesure le nombre d’expositions de la campagne publicitaire en fonction du nombre de visiteurs. Et le « postclic » mesure le nombre de clic sur une bannière publicitaire par exemple (Faivre-Duboz et al., 2011, p.136). Dans le cas d’un hôtel indépendant n’ayant pas un budget important, il est possible de réaliser des vidéos de son établissement, de ses services ou mêmes des témoignages de clients pour les poster sur des sites comme Youtube ou Dailymotion en les liant directement au site Web de l’hôtel. L’inconvénient comparé au display est qu’il n’y aura pas une possibilité de ciblage spécifique (Reed et Balagué, 2011, p.125-145). Cependant il y a la possibilité de mesurer sa performance avec le nombre de vues, les classements et les commentaires relatifs aux vidéos. 78 IAB France. Les formats "Rich Media" - dossiers - IAB France [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.iabfrance.com/?go=edito&eid=67>. (Consulté le 26-03-2012). 68 | P a g e 2.4.2. L’affiliation Définition : « L’Affiliation est un système par lequel un annonceur utilise un réseau de sites dits « affiliés » qui, par le biais d’une publicité ou d'un lien, vont diriger du trafic vers son site » (CPA France, 201279). Le site affilié est rémunéré par la méthode du Coût Par Action (CPA) en fonction de s’y l’internaute effectue l’action prédéterminée ou non. L’annonceur (ex : l’hôtel) ne paye que lorsque l’internaute effectue l’action prédéterminée, et non pas à chaque fois qu’il clic sur la publicité présente sur le site affilié. Selon Faivre-Duboz et al. (2011, p.141), l’affiliation se fait par l’intermédiaire de plateformes d’affiliation toutes référencées en France par le Collectif des Plateformes d’Affiliation (CPA) de France. La plateforme régule la mise en relation de l’annonceur et de l’éditeur sur un site Web qui est l’équivalent d’une place de marché. La plateforme est considérée comme le tiers de confiance puisqu’elle calcule, facture et assure la gestion centralisée des paiements.80 Voici les types d’affiliés existants selon Faivre-Duboz et al. (2011, p.142) : -les « e-maileurs » qui vendent leur base de données e-mails. -les affiliés sociaux (ex : blogs). -les sites de bons plans. -les sites à thème. -des sites fondés pour le SEO ou le SEA. -les brokers : qui achètent du trafic pour le revendre. -les régies publicitaires. -et les sites de comparaison. Encore une fois, le choix des affiliés doit être stratégique pour être en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. Ensuite, il s’agit toujours de fixer un budget pour obtenir du trafic sur son site Web. 2.4.3. E-mailing L’-emailing est la version électronique du publipostage. C’est une forme de marketing direct utilisant le canal des e-mails pour divers objectifs : acquérir de nouveaux 79 CPA France. Collectif des plateformes d'affiliation : définition Affiliation [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.cpa-france.org/definition.html>. (Consulté le 27-03-2012). 80 Ibid. 69 | P a g e contacts en louant des bases de données, fidéliser la clientèle existante avec sa propre base de données par relance du client, ou même parfois développer son chiffre d’affaires.81 Selon Viot (2009, p.244) il s’agit du seul levier de marketing direct sur Internet. Il est possible de cibler individuellement ses destinataires, et d’annoncer un événement, d’envoyer une newsletter, d’inviter les clients à participer à des enquêtes de satisfaction, de prospecter etc. Les avantages du l’e-mailing sont sa rapidité, son faible coût, et la possibilité traçabilité. L’e-mailing est aussi un très bon moyen pour générer du trafic sur son site Web, apportant en moyenne 20% du trafic total sur un site d’ecommerce (Faivre-Duboz et al., 2011, p.159). Voici les sept étapes pour réaliser une campagne d’e-mailing selon Faivre-Duboz et al. (2011, p.161) : -Rédiger un brief : définir des objectifs, déterminer une cible, et formaliser les visuels, le ton à utiliser et le type d’offre à promouvoir. Il s’agit en quelque sorte d’un cahier des charges. -Concevoir et rédiger l’e-mail : organisation générale des différents blocs de contenu, mise en page, et rédaction du texte. -Travailler le graphisme : ajouter des visuels (ex : logo) et des couleurs. -Coder l’e-mail au format HTML ce qui permet l’insertion d’animations (Viot, 2009, p.259). -Sélectionner la cible à partir de la base de données. -Exécuter la campagne : valider l’e-mail, déterminer les conditions d’envoi, et exécution. -Analyser les statistiques de performance : calcul du nombre de NPAI (« n’habite pas à l’adresse indiquée »), mesure du nombre d’ouverture de l’e-mail, et mesure du taux de clic sur les liens proposés. Remarque : Cette pratique est également encadrée par la législation française de la CNIL.82 Il faut donc faire attention à respecter la loi et entre autres à éviter le spamming (Viot, 2009, p.247). Dans le cas d’hôtels indépendants de moyenne gamme ne disposant pas d’une grande base de données, il est possible de conclure un partenariat d’échange de bases emailing avec d’autres hôteliers indépendants du même secteur géographique. 81 Public-Idées. Le livre blanc de l’e-mailing à la performance [en ligne]. 2011. Disponible sur : <http://www.cpa-france.org/LivreBlancEmailing-09092011-BD.pdf>. (Consulté le 27-03-2012). 82 IAB France. Le marketing à la performance [en ligne]. 2010. Disponible sur : <http://www.iabfrance.com/?go=edito&eid=535>. (Consulté le 27-03-2012). 70 | P a g e 2.4.4. Médias sociaux Les médias sociaux ont fait leur apparition grâce au Web 2.0 qui offre la possibilité d’utiliser des outils collaboratifs en ligne (Reed et Balagué, 2011, p.16). En effet, la technologie Web 2.0 est fondée sur la possibilité d’interactions entre les utilisateurs du Web (Chabi, 2008). Viot (2009, p.14) confirme ce que nous énumérions précédemment, le bouche à oreille qui se limitait à des cercles étroits hier, s’élargit aujourd’hui à l’ensemble de la communauté des internautes. Les médias sociaux ne sont donc pas un canal de distribution, mais un canal d’engagement des clients. En suivant une stratégie de médias sociaux, les hôteliers ont la possibilité de créer un « buzz », de cibler une audience précise, et de stimuler le nombre de visiteurs sur leur site internet, ainsi que les interactions et les réservations.83 Il est aussi possible de créer des liens entre les médias sociaux et le site Web afin d’améliorer le référencement naturel du site Web en utilisant des boutons de partage de contenus (ex : « j’aime » pour Facebook). Les médias sociaux comprennent les blogs, les forums, les sites d’opinion et les réseaux sociaux (FaivreDuboz, 2011, p.170). 2.4.5. Les sites d’opinion Selon, Bruneau (2012)84, TripAdvisor est le site d’opinion le plus fréquenté avec 50 millions de visiteurs. Mais cette catégorie de sites fait face à des difficultés légales. En effet, en France, les sites TripAdvisor, Expedia et Hotels.com ont été condamnés pour pratiques commerciales déloyales. Il leur a été reproché de marquer certains hôtels complets pour mettre en avant les hôtels partenaires payant le site. En Grande Bretagne aussi, Advertising Standards Authority a interdit à TripAdvisor de dire que les commentaires postés été fiables et honnêtes car les droits accordés aux hôteliers sur le site ne suffisent pas à déceler les faux commentaires. La plupart du temps que l’on recherche un hôtel sur internet, les sites d’opinions sont en première page. 84% des clients cherchant un hôtel sur internet déclarent chercher les commentaires laissés par les clients, et s’y fient globalement.85 Le risque est donc que de faux commentaires se glissent dans les premiers résultats que le client trouve. Or, d’après Faivre-Duboz et al. (2011, p.180-181), TripAdvisor travaille désormais en coopération avec Facebook afin d’offrir la possibilité aux internautes de lier leur comptes, ce qui permet d’identifier les auteurs des commentaires, et donc de limiter ceux qui sont faux. 83 Opus cité note de bas de page 36. BRUNEAU, Lucie. Faut-il nécessairement passer par les sites d’opinion sur internet ? L’hôtellerierestauration, 8 mars 2012, n° 3280, p. 26. 85 Opus cité note de bas de page 2. 84 71 | P a g e Mais la finalité de ce type de coopération est d’obtenir plus d’informations sur l’individu, pour pouvoir proposer des contenus encore plus personnalisés. Le partenariat évoqué précédemment peut être une solution. Cela équivaut à payer entre 12% et 20% de commission du prix de vente. Cela permet d’être mieux référencé et donc d’améliorer la visibilité de l’hôtel sur internet. On retrouve également le concept de Coût Par Clic (CPC). Cela consiste à payer au click pour avoir un lien publicitaire. Si un visiteur click sur le lien de l’hôtel, l’hôtel doit payer entre 0,3€ et 0,6€ sur Google, et entre 0,6€ et 0,8€ sur TripAdvisor. Le problème est que les visiteurs qui clic n’ont pas forcément la volonté d’achat par la suite. Miraiespana.com évalue au final une fourchette de commission entre 25% et 45% du prix de la chambre. Ce qui n’est donc pas toujours très rentable par rapport à un partenariat. 2.5. Récapitulatif Dans tous les cas, le site Web d’une entreprise est le pilier de son Web marketing. Tous les autres médias en ligne tournent autours du site Web pour générer du trafic et ainsi créer une audience. Voici donc un récapitulatif des caractéristiques des outils du Web marketing adapté de Faivre-Duboz et al. (2011, p.200) : Tableau 5 Récapitulatif des caractéristiques des outils du Web marketing Média Référencement naturel Exposition Trafic Conversion -- ++ + Coût et modèle de rémunération principale Gratuit (hors frais d’agence ou ressources internes) Indicateurs clés Positions, visites Visites, coût Référencement payant - + ++ CPC moyen par clic, taux de conversion par clic Display +++ - -- CPC, coût pour mille (CPM) Notoriété, taux de couverture Taux de conversion par Affiliation + + + CPA clic, visites, conversions, coût par conversion 72 | P a g e - E-mailing + + Frais de gestion Taux d’ouverture, taux de clic, visites Médias sociaux (incluant les ++ + - sites Gratuit (hors frais d’agence ou ressources internes) Nombre de tweets, de fans, de « j’aime » d’opinion) 2.6. Ressources et compétences des hôteliers indépendants de moyenne gamme Les hôtels indépendants sont souvent des hôtels de type familial. Ainsi, le cabinet Coach Omnium a mené une étude pour connaître l’organisation de ces structures en terme de commercialisation (Voir figure 16). Figure 16 L’organisation commerciale d’un hôtel indépendant Source : Coach Omnium, 2011, p.11 Ainsi, on constate qu’il y a très peu d’hôtels qui utilisent un commercial interne ou externe, à savoir seulement 6%. Dans la plupart des cas, il s’agit donc de l’exploitant lui-même ou du conjoint de l’exploitant qui s’occupe de cette fonction. Malheureusement, seul 19% d’entre aux ont déjà bénéficié d’une formation commerciale, et pour la plupart cela remonte à longtemps. Selon Faivre-Duboz et al. (2011, p.66-67), lorsqu’il n’existe pas d’équipe informatique ou d’équipe chargé du Web marketing, deux solutions sont envisageables : -Première solution : mettre une équipe en place. Ici il s’agirait alors d’embaucher un personnel spécifique et compétent. L’avantage pour un hôtelier indépendant de moyenne gamme, est que par la taille de son entreprise le service marketing serait très proche de la direction et de l’opérationnalité de l’hôtel. Ce qui est un avantage pour faire 73 | P a g e évoluer son Web marketing plus rapidement et en assurer plus efficacement la maintenance. -Deuxième solution : Externaliser son Web marketing pour profiter de l’expertise d’un prestataire extérieur. Mais l’inconvénient est que cela ne serait pas effectué en proximité avec l’établissement, et de plus il y aurait un risque de dépendance vis-à-vis du prestataire externe. Même si il est possible d’externaliser qu’une partie du Web marketing, l’entreprise n’apprendrait pas, et elle se priverait d’un lien direct avec ses clients. Sachant qu’un attaché commercial coûte en moyenne entre 3.500€ et 4.000€ par mois (salaire, charges sociales et moyens commerciaux inclus), Coach Omnium86 a imaginé un cas d’embauche d’un commercial au sein d’un hôtel indépendant 3 étoiles qui s’occuperait du Web marketing et des autres tâches commerciales. Ainsi, pour un hôtel de moyenne gamme avec 35 chambres, et avec un taux d’occupation de 55%, le coût d’un commercial serait compris entre 6 et 6,8€ par chambre vendue. Avec un prix moyen de 90€ HT qui est représentatif d’un hôtel 3 étoiles en ville de province (ex : Toulouse), cela représenterait 6,6% du chiffre d’affaires hébergement (c'est-à-dire sans compter les petits déjeuners, l’activité de restauration etc.). Ainsi, si on compare ce coût au coût d’un intermédiaire sur internet tel qu’une OTA (entre 15% et 25%)87, l’hôtelier serait largement gagnant, car son commercial effectuerait en plus d’autres tâches pour optimiser les ventes de l’hôtel. En attendant, les opérateurs en lignes profitent des faibles efforts fournis par les hôteliers. 86 87 Opus cité note de bas de page 76. Opus cité note de bas de page 2. 74 | P a g e CONCLUSION PARTIE 2 Dans cette partie, nous avons proposé deux hypothèses afin de répondre à la problématique suivante : « Quels sont les politiques marketing que l’hôtellerie indépendante française de moyenne gamme peut adopter pour faire face à un monde concurrentiel et à un environnement devenant instable et éphémère ? » -Hypothèse 1 : Le marketing expérientiel permettrait à l’hôtellerie indépendante de satisfaire les consommateurs postmodernes. -Hypothèse 2 : Le Web marketing serait un moyen d’améliorer la notoriété des hôtels indépendants, de fidéliser leur clientèle et d’attirer de nouveaux clients. Dans le développement de la première hypothèse, nous avons introduit le concept de marketing expérientiel afin de démontrer une cohérence permettant d’adopter cette politique marketing en hôtellerie. Il a donc été expliqué que l’hôtel est propice au marketing expérientiel du fait de son caractère à « habillage expérientiel ». Ensuite, suivant une méthodologie, nous avons essayé de déterminer quelle expérience, quels plaisirs et quelles émotions un client recherche en hôtellerie et plus particulièrement en hôtellerie indépendante de moyenne gamme. Les sources utilisées sont souvent anglosaxonnes par défaut, ainsi la validité des résultats avancés dans cette partie reste à vérifier dans un contexte français. Néanmoins, une échelle de mesure de l’expérience client dans un contexte français a été mise en avant. Il faudrait donc l’adapter au secteur spécifique de l’hôtellerie. Suite à ces informations, nous avons énuméré les actions pouvant être mises en place pour répondre à ces consommateurs postmodernes. Il est donc proposé dans un premier temps de travailler sur l’atmosphère de l’hôtel à partir des facteurs visuels, olfactifs, tactiles, auditifs et sociaux. Et dans un deuxième temps, il est proposé de théâtraliser son offre à partir du personnel en contact, du support physique incluant l’atmosphère, et de la participation du client. Mais dans tous les cas, il faut tenir compte des ressources et compétences de l’hôtelier pour mettre en place ces actions. Et finalement il est nécessaire de garder un œil critique sur le marketing expérientiel qui peut aussi être mal vécu par le client si mal exploité. En ce qui concerne la deuxième hypothèse, nous avons d’abord présenté l’ère du numérique afin de déterminer les changements que cela engendre pour les responsables marketing. Ainsi il est question de travailler dans une logique de transparence et de profiter des nouveaux outils tels que les réseaux sociaux et les blogs pour se faire 75 | P a g e connaître. Ensuite, nous avons énuméré les différents objectifs pour utiliser le Web marketing. Cela a permis de définir une stratégie pour l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme qui est avant tout d’améliorer sa notoriété en gagnant en visibilité, de fidéliser ses clients et d’en attirer des nouveaux. Par la suite, nous avons présenté les différentes actions développables. Il faut donc tout d’abord créer un site Web qui représente le cœur du Web marketing. De ce fait, il doit être designé de manière à satisfaire l’internaute, et il doit avoir le contenu approprié. Nous proposons donc d’évaluer la qualité du site Web en mesurant l’indice de succès, l’indice de fluidité de la navigation, et l’indice HEC-Chaire RBC. Ensuite nous proposons des notions de base sur le marketing des moteurs de recherche en ce qui concerne le référencement naturel, le référencement payant et les liens sponsorisés afin d’accroître la visibilité du site Web pour les internautes. Et enfin, sont mis en avant les autres outils de Web marketing disponibles pour l’hôtelier tels que le display, l’affiliation, l’e-mailing, et les médias sociaux. Mais au vue du constat des ressources et compétences des hôtels indépendants, il est conseillé d’envisager l’embauche d’un attaché commercial. 76 | P a g e INTRODUCTION PARTIE 3 Maintenant que les hypothèses ont été développées à partir des données secondaires, cette troisième partie va consister à proposer une application terrain afin d’obtenir des données primaires qui permettront d’affirmer ou non les hypothèses. De ce fait, la proposition d’un terrain d’application va se baser sur le secteur toulousain. Dans une première partie, suite à la définition des profils des hôtels indépendants de moyenne gamme, nous sélectionneront deux hôtels 3 étoiles sur Toulouse afin de pouvoir effectuer des études qualitatives et des études quantitatives pour vérifier les hypothèses émises. Ensuite, dans une deuxième partie, une méthodologie de recherche sera proposée afin de l’appliquer en Master 2. 77 | P a g e PARTIE 3. PROPOSITION D’UN TERRAIN D’APPLICATION Chapitre 1. 1. Terrain d’application CHOIX D’UN TERRAIN D’APPLICATION 1.1. Hôtels indépendants de moyenne gamme Comme nous l’avons constaté dans la première partie de ce mémoire, l’hôtellerie indépendante perd beaucoup de parts de marché face à une hôtellerie de chaîne toujours plus grandissante même si elle représente 83% de l’offre hôtelière française.88 En effet, il a été remarqué que l’hôtellerie économique était beaucoup plus avantageuse pour des hôtels de chaîne. Alors que l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme et haut de gamme peut perdurer face aux chaînes hôtelières. Le cabinet Coach Omnium démontre que seulement 18% des hôtels indépendants ont une pratique commerciale active, et ce chiffre concerne majoritairement les hôtels indépendants haut de gamme.89 (Voir figure 17). Figure 17 L’action commerciale des hôteliers indépendants Source : Coach Omnium, 2011, p.6 Les actions actives représentent les opérations organisées telles que l’e-mailing, et la promotion et le référencement du site Web. Mais la majorité des hôtels indépendant (82%) sont passifs ou ne mènent aucune action. Une action commerciale passive consiste par exemple à disposer d’un site Web, mais à le laisser tel quel sans le 88 Coach Omnium. Panorama de l’hôtellerie en France [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.coachomnium.com/bonus/89-panorama-de-lhotellerie-en-france.html>. (Consulté le 29-03-2012). 89 Opus cité note de bas de page 76. 78 | P a g e promouvoir, ce qui correspond à attendre le client. Ainsi le choix d’une application terrain pour les hôtels indépendants de moyenne gamme qui sont concernés par cette passivité commerciale est justifié car comparés aux hôtels économiques, ils disposent de ressources et compétences exploitables notamment en terme de budget. 1.2. Profils des d’hôtels indépendants Selon Coach Omnium90, 70% des hôtels indépendants n’adhèrent pas à une chaîne hôtelière volontaire, c'est-à-dire qu’ils ne bénéficient pas d’une mutualisation des moyens. Ceci est principalement dû au fait qu’ils ont une fausse idée des contraintes pour intégrer ce genre de réseaux, et d’autres préfèrent tout simplement rester isolés (Corvisier, 2011, p.98). Ensuite, il est à noter que la plupart des hôtels indépendants sont des entreprises de type familial et la gestion du marketing ce fait au jour le jour.91 Ainsi, pour représenter la majorité des hôtels indépendants, nous choisirons d’étudier deux hôtels indépendants de moyenne gamme qui soient gérés de façon familiale, et qui n’adhèrent pas à une chaîne hôtelière volontaire. Le choix de deux hôtels permettra d’effectuer une comparaison (par le khi-2 et le test « t » de student pour l’étude quantitative) pour augmenter la validité des résultats si ses derniers s’avèrent être jugés similaires. 2. TOULOUSE ET SES HOTELS 2.1. Panorama des hôtels indépendants de Toulouse L’Office de tourisme de Toulouse référence au total 110 hôtels classés et non classés dans Toulouse et ses environs.92 TripAdvisor de son côté référence 140 hôtels (incluant résidences).93 Ainsi en mixant ces deux sources nous obtenons une liste de 117 hôtels. L’Annexe I a été crée pour référencer seulement les hôtels dits « indépendants » de Toulouse en fonction de ces deux sources. Ainsi il est possible d’établir une liste du nombre d’hôtels indépendants par catégorie d’étoile (Voir tableau 6). 90 Opus cité note de bas de page 76. Opus cité note de bas de page 2. 92 Office de Tourisme de Toulouse. Hôtels Toulouse, résidences hôtelières, maisons et chambres d'hôtes, campings : Office de Tourisme de Toulouse [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.toulousetourisme.com/hebergements-hotels>. (Consulté le 27-03-2012). 93 TripAdvisor. Toulouse Tourisme - Vacances à Toulouse, France – TripAdvisor. 2012. Disponible sur : <http://www.tripadvisor.fr/Tourism-g187175-Toulouse_Midi_Pyrenees-Vacations.html>. (Consulté le 29-032012). 91 79 | P a g e Tableau 6 Répartition des hôtels indépendants à Toulouse Catégories d’hôtels Nombre d’hôtels Hôtels non classés 2 Hôtels sans étoile 3 Hôtels 1 étoile 8 Hôtels 2 étoiles 31 Hôtels 3 étoiles 15 Hôtels 4 étoiles 5 Hôtels 5 étoiles 1 Total 65 Sur les 117 hôtels référencés à Toulouse et ses environs, 65 sont indépendants et situés à Toulouse même. C'est-à-dire que les hôtels indépendants représentent environ 56% du marché hôtelier toulousain. Pour se focaliser sur les hôtels indépendants de moyenne gamme nous allons nous focaliser sur les hôtels 3 étoiles de Toulouse, qui représentent 15 établissements, soit environ 13% du marché hôtelier toulousain total. 2.2. Choix des deux hôtels en fonction des profils A présent, nous allons établir les profils de ses 15 hôtels indépendants 3 étoiles afin de sélectionner ceux correspondant aux critères de sélection définis (Voir tableau 7). 80 | P a g e Tableau 7 Sélection des profils recherchés Hôtels Familial Adhérant à une chaîne volontaire Hôtel de France Hôtel Hermès Grand Hôtel Raymond IV Hôtel des Beaux-Arts Grand Hôtel d'Orléans Cousture Hôtel Airport Hôtel Hôtel Phoenicia Hôtel Riquet Hôtel Albert 1er Hôtel le Clos des Potiers Hôtel la Flânerie Hôtel Argus Hôtel de Brienne Hôtel Saint-Sernin OUI OUI NON NON 1 2 OUI NON 3 OUI OUI NON OUI OUI OUI OUI NON NON NON OUI NON NON NON 4 5 OUI NON 9 OUI OUI OUI OUI NON NON NON NON 10 11 12 13 Sélection Codes 6 7 8 Suite à la sélection effectuée dans le tableau 7, il reste maintenant 13 hôtels indépendants 3 étoiles étant de type familial, et n’adhérant pas à une chaîne volontaire. Nous allons donc procéder à un choix de deux de ces hôtels par méthode aléatoire à l’aide des codes attribués. Suite à l’utilisation de l’outil Stat Trek94 (voir Annexe J), nous auront pour hôtels de terrains d’application ceux correspondants aux codes 1 et 7, c’est à dire l’hôtel de France et l’hôtel Riquet. 2.3. Présentation hôtel de France 2.3.1. Histoire L’hôtel de France dans le centre ville de Toulouse est le fruit du travail de la famille Belossi. Tout à débuté lorsque Angel Belossi et sa famille ont quitté l’Italie pour s’installer à Paris. Ce dernier à commencé à travailler à la brasserie « Café Riche » en tant que plongeur pour finir responsable de la brasserie. Suite à ce succès, il décida de descendre à Toulouse pour être Directeur du restaurant « Le Lafayette ». Pendant ce temps, en 1914, la famille s’est agrandie avec la naissance de Pierre Belossi. Mais ce n’est qu’à la fin de la guerre en 1918 que les affaires évoluent. Angel Belossi décida alors dans les 94 Stat Trek. 2012. Disponible sur : <http://stattrek.com/statistics/random-number-generator.aspx>. (Consulté le 30-03-2012). 81 | P a g e années 20 d’acheter le restaurant « Michel » pour le nommé le « Restaurant Belossi ». Le fils Pierre Belossi prit alors vite goût à participer à l’activité du restaurant familial. Mais en 1930 Angel Belossi décida de voir encore plus grand en rachetant l’ « Hôtel des Américains » composé de 18 chambres. Jusqu’en 1934, il fit évoluer l’hôtel par divers travaux d’aménagement dont la construction d’un cinquième étage, mais malheureusement à 51 ans il succomba à la fièvre typhoïde. Suite à quoi, Pierre Belossi, 20 ans, fût responsable de tout. Malheureusement les affaires ont été interrompues avec la réquisition de l’hôtel par les Allemands durant la seconde guerre mondiale. Mais pendant ce temps en 1944, ce fût au tour de Claude Belossi de voir le jour. Une fois la guerre finie, Pierre racheta une maison mitoyenne pour agrandir son hôtel et continuer de faire évoluer l’exploitation. Puis c’est en 1981 qu’il laissa sa place à sa fille Claude Belossi. Cette dernière changea alors le nom de l’hôtel pour l’appelé l’hôtel de France, et elle fit rénover l’intégralité de l’hôtel par un architecte, pour avoir au final un hôtel de 63 chambres. Trente ans plus tard, en 2011, Claude Belossi renouvela une fois de plus son hôtel pour améliorer le confort de ses chambres. Aujourd’hui elle fait équipe avec sa fille Cécile Belossi, 40 ans, vivant aux Etats-Unis depuis 24 ans et qui apporte des idées novatrices à l’hôtel. Ainsi cet hôtel familial en est à trois générations, et la quatrième génération pour le moment vivant aux Etats-Unis, reprendra peut-être le flambeau.95 2.3.2. Caractéristiques de l’établissement L’hôtel de France dispose de 63 chambres divisées en trois catégories : -Chambre avec un grand lit et douche : 69€ à 79€. -Chambre avec un grand lit et bain : 89€. -Chambre à deux grands lits avec bain : 99€. Voici les tarifs des autres services : -Petit-déjeuner : 7€ à 8€ par personne. -Supplément animaux : 10€ par nuit. -Supplément lit bébé : 10€ par nuit. Ensuite, comme pour les autres hôtels la taxe de séjour s’élève à 0,90€ par nuit et par personnes. 95 Hôtel de France. Histoire : Hotel de charme dans le Centre de Toulouse | Hôtel de France [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.hotel-france-toulouse.com/fr/pages/hotel-toulouse-gare/2/>. (Consulté le 30-032012). 82 | P a g e L’établissement ne propose pas de restauration sur place en dehors du petit-déjeuner, et à cause de l’âge de l’établissement dans sa globalité (« depuis 1890 »), cet hôtel ne peut pas accueillir les personnes à mobilité réduite. Pour terminer, l’hôtel de France propose aussi un accès wifi gratuit dans tout l’établissement, et il y a également une salle de réunion pouvant accueillir jusqu’à 20 personnes pour une clientèle affaire. Au vue du site internet, cet hôtel cible à la fois une clientèle d’affaires et une clientèle loisirs. 2.4. Présentation hôtel Riquet 2.4.1. Caractéristiques de l’établissement L’hôtel Riquet est également situé dans le centre ville de Toulouse. Ce dernier est géré par René et Valérie Piganiol.96 Contrairement à l’hôtel de France, l’hôtel Riquet ne communique pas d’informations sur son histoire à travers son site Web. L’hôtel est composé de 56 chambres réparties en deux gammes : Club et Exécutive. Les chambres de la gamme Club : -Chambre Club Single : 57€ à 69€ -Chambre Club Double : 88,5€ à 119€ -Suite Club familiale : 110€ à 161€ pour 3 pers. / 122€ à 180€ pour 4 pers. Les chambres de la gamme Exécutive : -Chambre Exécutive et Suite Exécutive : 135€ à 209€. Voici les tarifs des autres services : -Petit-déjeuner buffet : 12€ par personne. -Supplément animaux : non communiqué. -Supplément lit bébé : 10€ par nuit. -Supplément lit d’appoint : 15€ par nuit. -Parking privé : 12€ par jour. La taxe de séjour s’élève logiquement aussi à 0,90€. 96 Hôtel Riquet. HOTEL TOULOUSE RIQUET - HOTEL CHARME 3 ETOILES TOULOUSE - SITE OFFICIEL HOTEL TOULOUSE [en ligne]. 2012. Disponible sur : <http://www.hotelriquet.com/fr/index.php#index.php>. (Consulté le 30-03-2012). 83 | P a g e 2.4.2. Comparaison avec l’hôtel de France De la même manière que l’hôtel de France, l’hôtel Riquet ne propose pas de service de restauration sur place mis à par le petit déjeuner, en revanche, il propose un service petit déjeuner en buffet ou en chambre. Toujours en comparaison avec l’hôtel de France, il y a également l’accès gratuit au wifi, mais on constate des services supplémentaires tels qu’un parking privé et des lits d’appoints pour les enfants de plus de 2 ans. Il y a également un espace business avec à disposition des ordinateurs et des moyens d’impression pour une clientèle affaire. En revanche, à l’instar de l’hôtel de France, l’hôtel Riquet de propose pas de salle de réunion. Néanmoins les deux hôtels ciblent les mêmes clientèles, à savoir une clientèle d’affaires et une clientèle de loisirs Pour terminer, on constate une nette différence sur les gammes proposées et donc sur les prix pratiqués. Ici, l’hôtel Riquet propose des suites et donc avec des tarifs s’élevant à 209€, tandis que l’hôtel de France ne proposent que des chambres standards aves des tarifs s’élevant à 99€. Ainsi, on peut émettre l’hypothèse que la clientèle des deux hôtels sera peut-être différente en terme de catégorie socioprofessionnelle. 84 | P a g e Chapitre 2. Méthodologie d’application Cette partie est dédiée à proposer des méthodes qui seront mises en application l’année prochaine pour vérifier les hypothèses sur le terrain, à savoir à l’hôtel de France et à l’hôtel Riquet à Toulouse. 1. THEORIE DE RECHERCHE 1.1. Introduction Selon Veal (2006, p.2), la recherche vise à faire « connaître quelque chose jusqu'alors inconnu » tout en fournissant des explications. Balnaves et Caputi (2001, p.1) identifient deux catégories de méthodes de recherche : qualitatif et quantitatif. Silverman (2009, p.8) définit les méthodes quantitatives comme des techniques statistiques et les méthodes qualitatives comme des explorations de comportement. Pour l'utilisation de ces méthodes, Veal (2006, p.37) distingue les approches positivistes et interprétatives. Le positivisme correspond à étudier un phénomène de l'extérieur en utilisant un codage prédéterminé alors que la recherche interprétative consiste à entrer dans l'esprit des sujets et à « comprendre leur monde de leur point de vue » (Saunders et al 2009, p.116). 1.2. Méthodes Balnaves et Caputi (2001, p.67) identifient les questionnaires, les entretiens, l'observation et l'analyse de contenu comme étant les méthodes les plus utilisées. Les entretiens et les observations sont des méthodes qualitatives, l'une impliquant une interaction en face-à-face avec les répondants tandis que l’autre se déroule dans un cadre, dans un contexte. Ces méthodes qualitatives sont plus adaptées pour des petits échantillons, car elles entraînent une plus grande implication personnelle du chercheur que les méthodes quantitatives qui sont plus adaptées pour les grands échantillons (Gillham 2000, p.6). De cette façon, l’entretien est la méthode proposée pour étudier le niveau d’implication du marketing expérientiel et du Web marketing par les deux hôtels sélectionnés. Ces entretiens devraient s’effectuer avec les propriétaires respectifs. Et ensuite, la méthode du questionnaire sera utilisée pour connaître le comportement des clients, déterminer leur attente d’expérience dans cette catégorie d’hôtel, et déterminer le rôle qu’internet joue dans leur processus de décision. 85 | P a g e 2. METHODOLOGIE DE COLLECTION DES DONNEES PRIMAIRES 2.1. La conception des instruments 2.1.1. Entretiens Les entretiens devront être conçus de façon semi-directifs afin de poser des questions spécifiques qui encourageraient les personnes interrogées à s’exprimer ellesmêmes tout en canalisant le flux d’informations (Brace, 2008, p.19). Car d’un côté des entretiens directifs irriteraient les répondants et limiteraient la profondeur des détails de l'information récupérée, et d’un autre côté des entretiens libres augmenteraient le risque d’obtenir des informations hors sujet du fait que ce serait le répondant qui conduirait le déroulement de l’entretien (Veal, 2006, p.99). Ensuite, il serait bénéfique d’interviewer les deux propriétaires des hôtels en même temps pour créer de l'interactivité. Toutefois, pour éviter qu'un répondant influence l'autre, il sera préférable d'interroger individuellement chaque répondant. Nous mènerons donc des entretiens individuels semi-directifs auprès des propriétaires des deux hôtels. 2.1.2. Questionnaires Le format du questionnaire devrait être environ de 2 pages. Ceci est suggéré du fait que d’un côté, un questionnaire plus court ne collecterait pas assez de données et cela pourrait laisser croire que le questionnaire est insignifiant et donc les répondants ne prendrait pas la peine d’y répondre (Saunders et al., 2009, p.381). Et d’un autre côté, un questionnaire plus long réduirait le taux de réponses à cause du temps nécessaire pour y répondre. En ce qui concerne les types de questions à utiliser, le questionnaire devrait commencer avec une question d’exclusion afin d’éviter d’avoir des réponses d’individus ayant un lien avec l’industrie hôtelière car ils pourraient avoir un comportement et une attitude différente du reste de la population (Brace, 2008, p.36-38). Il serait ensuite judicieux d’utiliser au moins deux questions filtres qui permettraient d’exclure des répondants ne correspondant pas aux critères d’échantillonnage et donc d’éviter d’avoir des réponses non appropriées (Brace, 2008, p.38-40). Néanmoins, l’échantillonnage se fera ici de manière aléatoire, ainsi, les questions d’exclusions peuvent être évitées pour pouvoir utiliser plus de questions principales. Les questions principales devraient commencer par des questions générales pour terminer sur des questions spécifiques afin de permettre aux répondants de penser d’abord à leur comportement général sur le marché avant d’aller dans le détail (Brace, 2008, p.41). Pour les types de questions 86 | P a g e principales, il est prévu d’utiliser une majorité de questions fermées et quelques questions ouvertes pour impliquer les répondants tout en ne les démotivant pas à cause du temps requis pour écrire les réponses avec leurs propres mots. Enfin, les questions démographiques devraient être posées à la fin afin de ne pas déconnecter les répondants du sujet (Bradburn et al., 2004, p.262) et afin de pouvoir analyser les réponses par désagrégation. 2.2. Enquête pilote Une enquête pilote permet de tester une enquête avant de la distribuer pour une étude à grande échelle (Brace, 2008, p.174). Ainsi, il sera préférable de tester le questionnaire auprès de 10 clients dans chaque hôtel en utilisant la même méthode d’administration que celle de la réelle enquête (par e-mail). En fonction du taux de retour on pourra déjà déterminer si la méthode d’administration est appropriée ou pas. Ensuite en fonction des retours, nous pourront déterminer des corrections à apporter pour des questions mal formulées par exemple. 2.3. Échantillonnage Comme les questionnaires seront administrés dans deux hôtels distincts, il faudra établir deux échantillons de deux populations différentes. La première population sera la clientèle de l’hôtel de France et la deuxième population sera la clientèle de l’hôtel Riquet. Pour chaque population, nous prendrons un échantillon de 400 clients afin d’avoir une marge d’erreur de 5% ce qui est acceptable pour obtenir des résultats significatifs. En émettant l’hypothèse que les hôtels disposent d’une base de données de leurs clients, nous établirons les échantillons de manière aléatoire afin d’être représentatif. 2.4. Administration des instruments Les questionnaires seront auto-administrés, car les échantillons seront trop larges pour l’utilisation d’autres formes d’administration. Ainsi nous utiliserons les adresses e-mails des clients afin de les contacter en émettant l’hypothèse qu’ils aient tous une adresse électronique. Le design de l’e-mail devra donc être attractif afin d’inciter les clients à répondre. Les entretiens quand à eux seront effectués individuellement dans chaque hôtel en raison de commodité. Cependant, les deux entretiens devront être effectués dans une période restreinte afin de faciliter les comparaisons et l’analyses des résultats. Car si les entretiens sont effectués avec plus d’un mois d’intervalle par exemple, il sera plus difficile d’effectuer une comparaison. 87 | P a g e 2.5. Analyse En ce qui concerne l’analyse des résultats, les résultats quantitatifs devraient être analysés en utilisant les feuilles de calcul Excel afin d’obtenir des statistiques et des graphiques représentatifs des résultats. Bien entendu il sera important d’établir s’il y a des corrélations entre différentes variables. Les résultats qualitatifs seront quant à eux analysés question par question pour les questionnaires, et par thème pour les entretiens. Ensuite, afin de comparer les résultats quantitatifs de chaque hôtel, il sera nécessaire d’utiliser la méthode du khi-2 et la méthode de student afin d’établir si les distributions des différents résultats et/ou des différentes moyennes sont équivalents ou pas. 2.6. Contrôle de la recherche 2.6.1. Fiabilité La fiabilité est le degré jusqu’au quel les résultats de recherche seraient les mêmes si la recherche serait répétée à une date ultérieure avec un échantillon différent (Veal, 2006, p.41). Le fait d’utiliser un échantillonnage aléatoire pour l’administration des questionnaires permet de garantir une certaine fiabilité des résultats grâce à la représentativité. De plus, l’utilisation d’une enquête pilote devrait permettre d’éliminer des variances de résultats par mauvaise conception du questionnaire. Néanmoins, en ce qui concerne les entretiens, la fiabilité pourrait être affectée par l’implication du chercheur dans l’étude. 2.6.2. Validité La validité est le degré jusqu’au quel l’information collectée par le chercheur reflète vraiment le phénomène étant étudié (Veal, 2006, p.41). En ce qui concerne le terrain d’application choisi, à savoir l’hôtel de France et l’hôtel Riquet à Toulouse, il est représentatif de la majorité des profils d’hôtels indépendants de moyenne gamme. Ainsi, que ce soit pour les questionnaires ou les entretiens, ces derniers devraient avoir une validité correcte et exploitable pour tirer des conclusions. 2.6.3. Généralisabilité La généralisabilité est le degré jusqu’au quel les résultats de la recherche sont applicables dans d’autres contextes (Saunders et al., 2009, p.598). Toulouse est une ville de province assez touristique, mais avec la particularité d’avoir une forte clientèle affaire 88 | P a g e en semaine. Ainsi, les résultats ne seront pas facilement généralisables, car les autres villes de provinces n’ont pas forcément les mêmes caractéristiques que Toulouse, et encore de nombreux hôteliers indépendants de moyenne gamme sont localisés à la campagne, donc pas du tout dans le même contexte. 89 | P a g e CONCLUSION PARTIE 3 Le terrain d’application est maintenant bien clair. Après avoir déterminé que les hôtels indépendants de moyenne gamme sont les plus concernés et les plus susceptibles de répondre à la problématique, nous avons établi leurs profils. Ainsi, nous avons constaté que la majorité des hôtels indépendants de moyenne gamme sont de type familial et n’adhèrent pour la plupart à aucune chaîne volontaire. De ce fait, afin de représenté la majorité des hôtels indépendants de moyenne gamme, nous avons sélectionné de manière aléatoire deux hôtels correspondants à ce profil. Ces hôtels sont l’Hôtel de France, et l’Hôtel Riquet à Toulouse. Dans une deuxième partie, nous proposons d’effectuer tout d’abord des entretiens semi-directifs auprès des 2 propriétaires d’hôtels afin d’étudier leur niveau d’intégration du marketing expérientiel et du Web marketing au sein de leur activité. Ainsi, il sera possible de noter les actions qu’ils pratiquent, de quelle manière, et qu’est-ce qu’il serait à améliorer. Ensuite, nous proposons également d’effectuer deux enquêtes par questionnaires similaires dans chaque hôtel auprès de leur clientèle respectives. Ainsi nous pourrons étudier l’expérience attendue par le client afin de favoriser une expérience satisfaisante, puis il sera possible de déterminer le rôle d’internet dans le processus de décision des clients. Cette proposition d’application terrain sera à mettre en œuvre en Master 2. 90 | P a g e CONCLUSION GENERALE Dans la première partie de ce mémoire, une forte concurrence dans l’industrie de l’hôtellerie a été relevée. Ainsi, on a constaté que depuis plusieurs années, l’hôtellerie de chaîne récupère des parts de marché de l’hôtellerie indépendante qui disparaît peu à peu surtout dans la gamme économique. Et avec un phénomène de montée en gamme, l’hôtellerie de moyenne gamme ne sait plus où se positionner. Au final, on a donc constaté que l’écart entre l’hôtellerie de chaîne et l’hôtellerie indépendante se creuse un peu plus chaque jour. Ensuite, on peut dire que les nouveaux modes de vie des consommateurs développent de nouvelles tendances de consommation. C’est-à-dire qu’on a remarqué que les consommateurs postmodernes ne consomment plus seulement de manière rationnelle, mais ils effectuent aussi des achats hédoniques. Ainsi, les nouveaux consommateurs recherchent à vivre de l’expérience ne répondant pas forcément à des besoins. Vient ensuite s’ajouter la tendance grandissante de l’utilisation du Web dans le processus de décision et le processus d’achat du client. Cette tendance étant existante depuis longtemps, le Web est devenu un marché à part entière où l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie est déjà beaucoup présente. Seulement les entreprises telles que les hôtels n’exploitent pas suffisamment cette technologie née des systèmes de communication des informations. Et finalement, ces tendances sont additionnées à un contexte économique très instable, et à des nouveaux marchés émergents, ainsi l’hôtellerie indépendante française est dépassée. En conséquence, nous nous sommes posé la problématique suivante : « Quels sont les politiques marketing que l’hôtellerie indépendante française de moyenne gamme peut adopter pour faire face à un monde concurrentiel et à un environnement devenant instable et éphémère ? » Afin de répondre à cette problématique, nous avons suggéré les deux hypothèses suivantes : -Hypothèse 1 : Le marketing expérientiel permettrait à l’hôtellerie indépendante de satisfaire les consommateurs postmodernes. -Hypothèse 2 : Le Web marketing serait un moyen d’améliorer la notoriété des hôtels indépendants, de fidéliser leur clientèle et d’attirer de nouveaux clients. Dans le premier chapitre relevant de la première hypothèse, nous avons démontré une cohérence permettant d’adopter le marketing expérientiel en hôtellerie. Il a donc été 91 | P a g e expliqué que l’hôtel est propice au marketing expérientiel du fait de son caractère à « habillage expérientiel ». Ensuite, suivant une méthodologie, nous avons essayé de déterminer ce que le client recherche en hôtellerie, ce qui a mené à proposer un outil de mesure de l’expérience client qu’il faudrait adapter au secteur de l’hôtellerie. Suite à quoi des actions ont été suggéré afin de répondre à l’expérience recherchée par les clients. Il a donc été proposé de travailler l’atmosphère de l’hôtel à partir des facteurs visuels, olfactifs, tactiles, auditifs et sociaux. Mais il a également été suggéré de théâtraliser l’offre hôtelière à partir du personnel en contact, du support physique incluant l’atmosphère, et de la participation du client. Ensuite nous avons développé la deuxième hypothèse dans un deuxième chapitre. Celui-ci a permis tout d’abord de présenter l’ère du numérique afin de constater que les responsables marketing doivent travailler dans une logique de transparence et doivent profiter des nouveaux outils tels que les réseaux sociaux et les blogs pour faire connaître leur entreprise. Nous avons donc définit une stratégie Web pour l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme qui a avant tout pour objectif d’améliorer la notoriété en gagnant en visibilité, de fidéliser les clients et d’en attirer des nouveaux. Par la suite, nous avons pu démontrer que le site Web est la plaque tournante du Web marketing dans une entreprise. C'est-à-dire que tous les autres outils disponibles sur le Web doivent être liés au site Web. Nous avons donc mis l’accent sur l’attention à porter à la conception du site internet. Et nous avons apporté des préconisations afin d’améliorer le référencement du site Web sur les moteurs de recherche car les clients doivent pouvoir trouver le site Web de l’hôtel facilement si l’on veut obtenir un retour sur investissement. Ensuite, nous avons fait une récapitulatif des autres outils exploitables sur le net pour faire de la pub ou encore travailler l’e-réputation de l’hôtel. Et au final, nous suggérons à l’hôtelier de travailler son Web marketing en interne afin d’être plus efficace et de mieux le rentabiliser. Pour terminer, la troisième et dernière partie de ce mémoire a permis de proposer un terrain d’application. Ainsi nous avons sélectionné l’hôtel de France et l’hôtel Riquet à Toulouse qui sont deux hôtels 3 étoiles indépendants, ce qui permet de refléter l’hôtellerie indépendante de moyenne gamme. Nous proposons donc d’effectuer des entretiens semi-directifs auprès des 2 propriétaires d’hôtels afin d’étudier leur niveau d’intégration du marketing expérientiel et du Web marketing au sein de leur activité. Et nous proposons également d’effectuer deux enquêtes par questionnaires similaires dans chaque hôtel auprès de leur clientèle respectives. Ces propositions sont accompagnées d’une méthodologie afin de les concrétiser durant l’année de Master 2. 92 | P a g e BIBLIOGRAPHIE Ouvrages : AGAMBEN, Giorgio. Enfance et histoire : destruction de l’expérience et origine de l’histoire. Paris : Payot, 2002, 244p. BALNAVES, Mark et CAPUTI, Peter. Introduction to quantitative research methods: an investigate approach. London : SAGE publications, 2001, 257p. BAUMAN, Zygmund. Le coût humain de la mondialisation. Paris : Hachette, 1999, 204p. BRACE, Ian. Questionnaire Design: How to plan, structure and write survey material for effective market research. 2e ed. 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Novembre 2010, p.56. 98 | P a g e TABLE DES ANNEXES Annexe A : Sommaire des définitions de l’expérience (Walls et al., 2011, p.11).............100 Annexe B : Les quatre dimensions d’expérience dans un hôtel. ....................................101 Annexe C : Pourcentage de participants évaluant des catégories ou des marques à un type de plaisir dominant .................................................................................................102 Annexe D : Détermination par segment des émotions rendant un client fidèle dans un hôtel (Barsky et Nash, 2002, p.44). ................................................................................103 Annexe E : Les effets des variables musicales sur l’expérience de consommation (Jain et Bagdare, 2011, p.292) ...................................................................................................104 Annexe F : Questionnaire d’évaluation à la base de l’indice HEC-Chaire RBC (Nantel et al., 2005, p.23) ...............................................................................................................105 Annexe G : Les quatre étapes du marketing des moteurs de recherche (Paraskevas et al., 2011, p.203) ..................................................................................................................106 Annexe H : Types de référencements sur Google..........................................................107 Annexe I : Référencement des hôtels indépendants de Toulouse par catégories ..........108 Annexe J : Sélection par méthode aléatoire de deux hôtels indépendants .....................109 99 | P a g e Annexe A : Sommaire des définitions de l’expérience (Walls et al., 2011, p.11) 100 | P a g e Annexe B : Les quatre dimensions d’expérience dans un hôtel. 101 | P a g e Annexe C : Pourcentage de participants évaluant des catégories ou des marques à un type de plaisir dominant 102 | P a g e Annexe D : Détermination par segment des émotions rendant un client fidèle dans un hôtel (Barsky et Nash, 2002, p.44). 103 | P a g e Annexe E : Les effets des variables musicales sur l’expérience de consommation (Jain et Bagdare, 2011, p.292) 104 | P a g e Annexe F : Questionnaire d’évaluation à la base de l’indice HEC-Chaire RBC (Nantel et al., 2005, p.23) 105 | P a g e Annexe G : Les quatre étapes du marketing des moteurs de recherche (Paraskevas et al., 2011, p.203) 106 | P a g e Annexe H : Types de référencements sur Google 107 | P a g e Annexe I : Référencement des hôtels indépendants de Toulouse par catégories Hôtels non classés Hôtel des Arts Hôtel les Bains Douches Hôtels sans étoile Hôtel le 1930 Hôtel des Jardins Hôtel au Top du Roulier Hôtels * Hôtel de l'Aéroport Hôtel Beauséjour Hôtel Croix Baragnon Hôtel Anatole France Hôtel Excelsior Hôtel la Chartreuse Hôtel le Tivoli Hôtel le Christol Hôtels ** Hôtel du Taur Garden Hôtel Hôtel le Président Hôtel Héliot Hôtel la Caravelle Metrhotel Basso Cambo Hôtel le Capitole Hôtel Castellane Hôtel Saint-Claire Hôtel des Ambassadeurs Hôtel Icare Hôtel Albion Hôtel Arnaud-Bernard Hôtel Alizé Hôtel de Bordeaux Hôtel Perghotel Hôtel Victor Hugo Hôtel Wilson Square Hôtel Boréal Hôtel des Etats-Unis Hôtel Saint-Severin Thib'Hôtel Hôtel Junior Hôtel le Prado Hôtel d'Orsay Hôtel le Royal Wilson Hôtel Gascogne Hôtel Ariane Hôtel chez Tony Hôtez Patio Wilson Hôtel le Bristol Hôtels *** Hôtel de France Hôtel Hermès Grand Hôtel Raymond IV Hôtel des Beaux-Arts Grand Hôtel d'Orléans Cousture Hôtel Airport Hôtel Hôtel Phoenicia Hôtel Riquet Hôtel Albert 1er Hôtel le Clos des Potiers Hôtel la Flânerie Hôtel Argus Hôtel de Brienne Hôtel Saint-Sernin Hôtels **** Citiz Hôtel Hôtel Garonne Hôtel Mermoz Hôtel le Palladia Grand Hôtel de l'Opéra Hôtels ***** Hôtel le Grand Balcon 108 | P a g e Annexe J : Sélection par méthode aléatoire de deux hôtels indépendants 109 | P a g e TABLE DES FIGURES Figure 1 Les produits et services achetés en ligne en % des internautes.........................15 Figure 2 Evolution de la fréquentation hôtelière depuis 2008 par clientèle en France ......18 Figure 3 Evolution de la fréquentation hôtelière depuis 2008 par catégorie d’hôtels en France .............................................................................................................................19 Figure 4 Nombre d’arrivées de touristes internationaux, 1995-2011 (million). ..................20 Figure 5 Le continuum de la production d’expérience ......................................................29 Figure 6 Les différents cycles d’expériences de consommation .......................................32 Figure 7 Champs de l’expérience ....................................................................................33 Figure 8 Pourcentage de personnes interrogées qui attachent des émotions à leur fidélité pour un hôtel....................................................................................................................39 Figure 9 Cadre conceptuel pour comprendre les relations entre consommateurs et environnement dans des entreprises de service ..............................................................42 Figure 10 Emotions ressenties face à une musique et des odeurs dans un hôtel ............44 Figure 11 Les cinq étapes de l’expérience client ..............................................................46 Figure 12 Outils comparés du marketing en ligne et du marketing traditionnel .................52 Figure 13 Perspectives du nombre d’utilisateurs d’internet (mobile vs ordinateur) ...........54 Figure 14 Internet et les stratégies d’achat multicanal......................................................56 Figure 15 Récapitulatif des tactiques SEO .......................................................................65 Figure 16 L’organisation commerciale d’un hôtel indépendant .........................................73 Figure 17 L’action commerciale des hôteliers indépendants ............................................78 110 | P a g e TABLE DES TABLEAUX Tableau 1 Capacité d’hébergement en France Métropolitaine au 1er Janvier 2010 ........... 9 Tableau 2 Evolution du nombre d'hôtels classés de tourisme en France métropolitaine depuis 1995 (selon normes 1986 et normes 2009) ..........................................................11 Tableau 3 Evolution de la capacité moyenne des hôtels classés de tourisme en France métropolitaine depuis 1995 (en nombre de chambres par hôtel) ......................................11 Tableau 4 Elargissement des activités marketing dans le Web 2.0 ..................................52 Tableau 5 Récapitulatif des caractéristiques des outils du Web marketing ......................72 Tableau 6 Répartition des hôtels indépendants à Toulouse .............................................80 Tableau 7 Sélection des profils recherchés......................................................................81 111 | P a g e TABLE DES MATIERES Remerciements ............................................................................................................... 4 Sommaire ........................................................................................................................ 5 Introduction générale ..................................................................................................... 6 Introduction Partie 1 .......................................................................................................... 8 Partie 1. Les fondamentaux ........................................................................................ 9 Chapitre 1. Evolution de l’hôtellerie et de son environnement .............................. 9 1. 2. L’hôtellerie .......................................................................................................... 9 1.1. L’offre d’hébergement en France ................................................................. 9 1.2. Panorama de l’hôtellerie française ..............................................................10 1.3. Le nouveau classement hôtelier français ....................................................12 1.4. Les tendances en hôtellerie ........................................................................13 1.4.1. Personnalisation et création d’expérience............................................13 1.4.2. Web distribution ...................................................................................15 1.4.3. Distribution multicanal..........................................................................17 L’environnement de l’hôtellerie ..........................................................................18 2.1. Un contexte économique ............................................................................18 2.2. Flux touristiques .........................................................................................20 2.3. La postmodernité ........................................................................................21 2.3.1. Le consommateur postmoderne ..........................................................21 2.3.2. Les paradoxes postmodernes..............................................................23 Conclusion Partie 1 ..........................................................................................................25 Introduction Partie 2 .........................................................................................................26 Partie 2. Le marketing expérientiel et le Web marketing pour l’hôtellerie indépendante .................................................................................................................27 Chapitre 1. Marketing expérientiel ..........................................................................27 1. 2. 3. Approche du marketing expérientiel en hôtellerie ..............................................27 1.1. Introduction au marketing expérientiel ........................................................27 1.2. Cohérence du marketing expérientiel en hôtellerie .....................................28 1.3. Méthodologie ..............................................................................................30 Typologies des expériences ..............................................................................31 2.1. Qu’est-ce que l’expérience ? ......................................................................31 2.2. Les composantes de l’expérience de consommation marchande ...............32 2.3. L’expérience de consommation hôtelière ....................................................34 2.4. Mesurer l’expérience client .........................................................................34 Les plaisirs et émotions du consommateur ........................................................35 3.1. Les notions de plaisir et d’émotion ..............................................................35 112 | P a g e 4. 3.2. Les différentes catégories de plaisirs ..........................................................36 3.3. Les plaisirs et les émotions en hôtellerie.....................................................37 Actions possibles ...............................................................................................40 4.1. 4.1.1. Qu’est-ce que l’atmosphère dans un hôtel ? ........................................40 4.1.2. Comment l’atmosphère peut-elle influencer les clients d’un hôtel ? .....41 4.1.3. Quelle atmosphère adopter ? ..............................................................42 4.2. 5. Créer une atmosphère ................................................................................40 Théâtralisation de l’offre .............................................................................45 4.2.1. Personnel en contact ...........................................................................45 4.2.2. Support physique.................................................................................46 4.2.3. Participation du client...........................................................................46 Limites, inconvénients et critiques du marketing expérientiel .............................48 Chapitre 2. Web marketing ......................................................................................50 1. Introduction au Web marketing ..........................................................................50 1.1. 1.1.1. Numérisation et connectivité ................................................................50 1.1.2. L’explosion de l’internet .......................................................................50 1.1.3. Les nouveaux intermédiaires ...............................................................51 1.1.4. La personnalisation .............................................................................51 1.1.5. Ce que le Web change pour les responsables marketing ....................51 1.1.6. La révolution du mobile........................................................................53 1.2. 2. L’ère du numérique .....................................................................................50 Objectifs du Web marketing ........................................................................54 1.2.1. Le Web pour vendre ............................................................................54 1.2.2. Le Web pour générer des leads ...........................................................55 1.2.3. Le Web multicanal pour améliorer le service et la relation client ..........55 1.2.4. Le Web pour communiquer..................................................................56 1.2.5. Le Web dans une logique média .........................................................57 Actions...............................................................................................................57 2.1. Définition d’une stratégie Web marketing ....................................................57 2.1.1. La place du Web au sein d’un hôtel indépendant de moyenne gamme57 2.1.2. Les 4 Ps pour l’internet ........................................................................58 2.2. Créer un site internet ..................................................................................58 2.2.1. Types de sites internet.........................................................................58 2.2.2. Politique en matière d’atmosphère du site ...........................................59 2.2.3. Contenu ...............................................................................................60 2.2.4. Ethique et légalité ................................................................................60 2.2.5. Nouvelles extensions de noms de domaines .......................................60 2.2.6. Mesurer la qualité d’un site Web ..........................................................61 2.3. Marketing des moteurs de recherche (SEM) ...............................................62 113 | P a g e 2.3.1. Notions de base...................................................................................62 2.3.2. Référencement naturel (organic SEO) .................................................64 2.3.3. Référencement payant et liens sponsorisés (SEA) ..............................66 2.4. Générer du trafic et manager l’audience .....................................................67 2.4.1. Le display ............................................................................................67 2.4.2. L’affiliation ...........................................................................................69 2.4.3. E-mailing .............................................................................................69 2.4.4. Médias sociaux ....................................................................................71 2.4.5. Les sites d’opinion ...............................................................................71 2.5. Récapitulatif ................................................................................................72 2.6. Ressources et compétences des hôteliers indépendants de moyenne gamme ..................................................................................................................73 Conclusion Partie 2 ..........................................................................................................75 Introduction Partie 3 .........................................................................................................77 Proposition d’un terrain d’application ........................................................78 Partie 3. Chapitre 1. Terrain d’application .............................................................................78 1. 2. Choix d’un terrain d’application ..........................................................................78 1.1. Hôtels indépendants de moyenne gamme ..................................................78 1.2. Profils des d’hôtels indépendants ...............................................................79 Toulouse et ses hôtels .......................................................................................79 2.1. Panorama des hôtels indépendants de Toulouse .......................................79 2.2. Choix des deux hôtels en fonction des profils .............................................80 2.3. Présentation hôtel de France ......................................................................81 2.3.1. Histoire ................................................................................................81 2.3.2. Caractéristiques de l’établissement .....................................................82 2.4. Présentation hôtel Riquet............................................................................83 2.4.1. Caractéristiques de l’établissement .....................................................83 2.4.2. Comparaison avec l’hôtel de France....................................................84 Chapitre 2. Méthodologie d’application ..................................................................85 1. 2. Théorie de recherche.........................................................................................85 1.1. Introduction .................................................................................................85 1.2. Méthodes ....................................................................................................85 Méthodologie de collection des données primaires ............................................86 2.1. La conception des instruments ...................................................................86 2.1.1. Entretiens ............................................................................................86 2.1.2. Questionnaires ....................................................................................86 2.2. Enquête pilote.............................................................................................87 2.3. Échantillonnage ..........................................................................................87 2.4. Administration des instruments ...................................................................87 2.5. Analyse.......................................................................................................88 114 | P a g e 2.6. Contrôle de la recherche ............................................................................88 2.6.1. Fiabilité ................................................................................................88 2.6.2. Validité ................................................................................................88 2.6.3. Généralisabilité ....................................................................................88 Conclusion Partie 3 ..........................................................................................................90 Conclusion générale......................................................................................................91 Bibliographie ....................................................................................................................93 Table des annexes ..........................................................................................................99 Table des figures ...........................................................................................................110 Table des tableaux ........................................................................................................111 Table des matières ........................................................................................................112 115 | P a g e Politiques marketing pour l’hôtellerie indépendante Résumé L’hôtellerie indépendante fait face à une hôtellerie de chaîne toujours grandissante, et à un environnement en constante évolution. Pour satisfaire une clientèle devenue postmoderne, et pour resserrer l’écart avec l’hôtellerie de chaîne, les hôteliers indépendants doivent intégrer un marketing expérientiel dans leur démarche. Ils doivent donc se créer des attributs spécifiques afin de se distinguer dans l’esprit du client, et donc devenir mémorables. Ensuite, pour rester dans le temps des nouvelles technologies, les hôteliers indépendants doivent aussi mieux apprendre à se servir du Web en adoptant une démarche de Web marketing efficace. Il s’agit alors de ne pas sous-estimer le pouvoir du Web, et de choisir les outils adéquats pour créer de l’interactivité afin de fidéliser les clients, améliorer la notoriété de l’hôtel et attirer de nouveaux clients. Mots clés : Hôtellerie indépendante, marketing expérientiel, Web marketing. Abstract Independent hotels are facing growing chain hotels and an ever-changing environment. Thus, in order to satisfy postmodern customers, and to reduce the gap with chain hotels, independent hotels should be involved in an experiential marketing process. It means that they should create distinguishes characteristics to be noticed and to be kept in mind by customers. Then, to be well involved in the digital age, independent hotels should learn how to use the Web accurately by doing an effective Web marketing. Having a standing website is not enough; hence they should use appropriated tools to create interactivity in order to retain existing customers, increase their brand image, and attract new customers. Keywords: Independent hotels, experiential marketing, Web marketing.