« Il y a vingt ans, on parlait de limites à la croissance. Aujourd’hui,
nous savons que la croissance est le moteur du changement et
l’alliée de l’environnement » (Georges Bush, 1992).
« La croissance reviendra » (François Hollande, 2014).
Des lapins demeurés, paralysés devant les phares du bolide qui leur fonce
dessus et qui va les tuer !
Du développement durable au développement de survie
Aujourd’hui, de conférences en déclarations publiques ou privées, Dennis
Meadows et ses compagnons continuent à donner l’alerte, mais n’ont plus
guère d’illusion. Non, le capitalisme, avec sa quête de profit à court terme,
est bien incapable de trouver les solutions au désastre qui menace le monde.
Plus grave, et indépendamment de tout jugement moral, tient à préciser
Meadows, la démocratie elle-même est impuissante à enrayer la chute du
système dans laquelle elle évolue. Car les électeurs ne privilégient hélas, eux
aussi, que leurs intérêts immédiats.
Les équilibres ne reviendront donc que par une force qui les dépasse. La
survie de l’espèce ne tiendra qu’à cette résilience qui permet aux humains
d’affronter les pires chocs en assurant in extremis leur minimum vital. Dennis
Meadows (à un auditoire européen) :
« Nous sommes actuellement dans une période révolutionnaire. Je
crois toujours que d’ici vingt ans, disons d’ici à 2030, l’Union
européenne connaîtra plus de bouleversements que nous ne pouvons
en imaginer. Il y en aura plus en 20 ans que durant les 100
dernières années. Des mutations d’ordre politique, social,
écologique et également économique qui seront décisives. Il faut
arrêter d’espérer atteindre un développement durable et privilégier
la résilience, le développement de survie. »
Combien de petits lapins insomniaques pour entendre ces implacables
anticipations ? Bon, au moins là, Arte aura eu la bonne idée de laisser la
vidéo en replay. Mais décidément, il est dit que les révolutions se
fomenteront toujours dans l’ombre. Aussi vrai que les maîtres du monde et
les masses asthéniques sont incapables d’anticiper les catastrophes qui leur