Meknès - Tafilalet

publicité
Meknès - Tafilalet
mission ANIMA
4 – 12 décembre 2005
Expert : Thierry BENMUSSA
Eléments d’analyse sur le potentiel économique
territoire de Meknès-Tafilalet
Premières pistes d’action pour le CRI
A N I M A
du
RAPPELS
RESUME DES TERMES DE LA MISSION
- Evaluer le potentiel économique de la région de Meknès-Tafilalet dans une
perspective d’accélération souhaitable de son développement qualitatif et
quantitatif.
- Déterminer les opportunités sectorielles de développement de l’économie
endogène et juger de leur attractivité actuelle et future dans l’hypothèse
du développement d’un marketing du territoire régional vers les marchés
extérieurs en vue de l’attraction d’investisseurs et d’entreprises.
- Déterminer les principes d’identification des marchés cibles de promotion
pour ces secteurs en fonction des choix de développement qui seront
retenus.
- Déterminer les composantes pouvant entrer dans la construction d’une
image économique du territoire régional et explorer une première piste
de positionnement possible en fonction du potentiel identifié et des
marchés visés.
- Identifier les composantes d’un premier programme de promotion du
territoire régional.
RESUME DE LA METHODOLOGIE
-
Récolte et analyse d’informations documentaires auprès de la Direction
des Investissements, d’Anima, du Centre Régional d’Investissement de la
région de Meknès-Tafilalet et des acteurs publics locaux.
Cette collecte d’information a notamment permis d’identifier une étude
sortie au cours de cette mission Anima, mi-décembre 2005, réalisée par
l’Université Moulay Ismail en collaboration avec le Conseil Régional
Meknès-Tafilalet, et destinée à identifier et à mettre à disposition du
Centre Régional d’Investissement (CRI) une banque de projets fiables et
susceptibles d'intéresser les investisseurs locaux, régionaux, nationaux
et étrangers, banque réalisée sur la base d’un diagnostic des contraintes
et potentialités de la région et une identification des filières porteuses
dans des sous espaces géographiques et humains homogènes.
Cette étude est donc une source majeure de ce rapport.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
2
-
Entretiens avec des acteurs locaux publics et privés couvrant la majorité
des secteurs d’activités susceptibles de servir une stratégie
d’accélération du développement du territoire.
Lundi, 05 décembre 2005
9.00 – 9.30 Accueil
9.30 –
Entretien avec Monsieur le Wali ou son représentant
11.00
Les orientations du gouvernement marocain. Présentation
du contexte régional.
11.00 –
Entretien avec le Directeur du Centre Régional de
13.00
l’investissement.
Les principales orientations en matière de promotion de
l’investissement
14.30 –
Rencontre avec deux directeurs régionaux de banque
16.00
marocaine (Crédit Agricole et ATTIJARI WAFA BANK).
Financement de l’investissement privé
16.30Délégation du Ministère du Commerce et de
18.00
l’Industrie de Meknès
La politique industrielle régionale
Mardi, 06 décembre 2005
9.30 –
Rencontre avec les directeurs de deux grandes écoles
13.00
(Ecoles d’ingénieurs ENA, ENSAM)
Rôle des grandes écoles dans le développement économique
14.30 –
Entretien avec une entreprise étrangère récemment
16.00
installée dans la région
Opportunité et entraves/ attractivité de la région
16.30 –
Entretien avec une entreprise installée dans la région
17.30
depuis au moins cinq ans.
L’appréciation de l’évolution du climat de l’investissement
Mercredi, 07 juillet 2005
9.30 –
Délégation Provinciale du Ministère de l’Agriculture &
10.30
le Directeur de l’office régional de la mise en valeur
agricole
Le nouveau plan de relance de l’agriculture.
11.00 –
Une entreprise opérant dans le secteur Textile
12.30
Evolution du secteur et opportunités
14.30Une entreprise opérant dans le secteur Touristique
16.00
L’offre et l’image de la région
16.30 –
Entretien avec un transitaire agrée
18.00
Logistique et transport à l’export
Jeudi, 08 décembre 2005
9.30 –
Direction Régionale du Ministère de l’Equipement
11.00
Les grands projets d’infrastructures dans la région
11.30 –
Entreprise CEMA bois
12.30
Le potentiel de la filière Bois
14.30 –
Direction Régionale de l’OFPPT
16.00
Bilan et perspectives de la formation professionnelle
16.30Délégation Régionale du Tourisme
18.00
Positionnement de la région dans le cadre de la vision 2010
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
3
Vendredi, 09 décembre 2005
9.30 –
Entretien avec un transitaire agrée
10.30 –
Rencontre avec une entreprise opérant dans le BTP
11.00
La dynamique du secteur dans la région
11.30–
Entretien avec le Groupe Zniber
12.30
Appréciation de l’environnement des affaires dans la région
14.00 –
L’expert préparera sa présentation du Samedi
18.00
Samedi, 10 décembre 2005
11.00 –
Présentation de l’expert des premiers constats et
12.30
résultats des différents entretiens
Participants : Représentant du Wali et le Directeur du CRI
et/ou Autres.
Objectif : orienter les conclusions et les recommandations
de l’expert.
Dimanche,, 11 décembre 2005
Départ de l’expert 15h25
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
4
D
DIIA
AG
GN
NO
OS
ST
TIIC
CS
ST
TR
RA
AT
TE
EG
GIIQ
QU
UE
E
D
DU
MEEK
TA
AF
UT
KN
FIIL
NE
TE
ES
LA
ER
S--T
AL
RR
LE
RIIT
ET
T
TO
OIIR
RE
ED
DE
EM
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
5
DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS EXTERIEURS DE
DEVELOPPEMENT
LE CONTEXTE INTERNATIONAL
Sur le plan international, la globalisation des échanges a pris une nouvelle
dimension avec l’arrivée de pays émergents tels que la Chine, l’Inde ou le
Brésil qui occupe de façon inquiétante pour les autres puissances
économiques, l’espace de croissance international.
La concurrence qui rendait d’ores et déjà impérieuse la mise à niveau des
acteurs économiques et des territoires dans leur ensemble socio-économique
et humain, atteint désormais des niveaux de « violence commerciale » encore
inconnus à ce jour qui impose une radicalisation dans la recherche de la
compétitivité.
Dans cette bataille, chaque entité, nationale ou régionale, voit donc s’imposer
à elle les critères fondamentaux du marketing pour défendre sa propre survie
économique et sociale.
LES ACCORDS DE LIBRE ECHANGE
Les accords de libre échange que le Maroc a passé avec ses principaux
territoires clients ouvrent de grandes perspectives commerciales et
économiques, ceci à condition de bein en cerner les atouts et leurs limites.
A N I M A
-
L’accords de libre-échange avec les USA est un facteur indéniable
d’attractivité du territoire pour les européens et les asiatiques.
o Encore faut-il communiquer de façon plus forte que cela n’est
actuellement fait autour de cette porte offerte aux
investisseurs vers le marché américain.
o Pour parfaire cette stratégie, il conviendrait également de
préparer des « packages offres » pour attirer des entreprises
européennes et asiatiques, l’accord de libre-échange n’étant
que l’un des éléments constitutifs de la proposition faite aux
investisseurs par le territoire.
-
L’accords de libre-échange avec l’Europe est également un facteur
d’attractivité du territoire, mais cette fois pour les entreprises
américaines et les asiatiques.
o Pourtant, il semble que cette stratégie est délaissée au
niveau national au profit de la précédente, sans doute du fait
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
6
de la culture économique historique qui fait
systématiquement privilégier l’approche du marché européen
aux autres. C’est là se priver d’une source de croissance
importante sans réelle justification.
-
Les accords de libre-échange avec l’Europe, les USA ou l’Asie sont
également des facteurs de création d’activités nouvelles sur le plan
endogène. Limiter la perspective des ces accords à de l’attractivité
d’activités externes serait là encore se priver d’une source de
croissance non négligeable. Or, aucun discours fort sur ce thème
n’est développé à ce jour au Maroc.
LE SUD OU LE NORD
Le Maroc agit en matière économique dans une sorte de continuité historique
et culturelle qui réduit parfois fortement son inventivité marketing, donc son
potentiel de croissance.
Trois points illustrent ce phénomène de façon très marquante :
A N I M A
-
Le volume des échanges du Maroc en Europe est très largement
déséquilibré en faveur de la France, les autres pays européens
n’étant approchés que de façon épisodique ou pour des raisons
sectorielles évidentes.
Pourtant, l’exemple des coopérations passées par la région de
Meknès-Ttafilalet avec les producteurs d’Olives en Espagne et en
Italie montrent combien ce type de stratégie peut etre payante.
Qui plus est, la multilatéralité des échanges du Maroc est un
facteur de sécurisation de ses sources comme de son potentiel de
clients.
-
Le Maroc n’ose pas ce que d’autres pays émergents osent : venir
concurrencer les entreprises occidentales sur leur propre terrain et
sur leurs propres productions.
o Le Maroc a construit sa phase de développement précédente
sur un rôle de sous-traitant de l’industrie occidentale
(Européenne et française surtout). Il doit construire la phase
suivante sur une stratégie de production de produits à valeur
ajoutée, domaine dans lequel sa main d’œuvre qualifiée et
nombreuse est désormais très compétitive.
o Le Maroc doit aborder plus franchement des marchés qu’il ne
fait encore qu’effleurer alors qu’il commence à avoir la
capacité de s’y faire une place. Le marché des puces
électroniques pourrait notamment être l’un de ceux-là,
compte tenu de la difficulté des européens de conserver ces
productions à des coûts compétitifs et du manque de fiabilité
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
7
à ce jour de ce type de productions développées en Inde ou
en Chine.
o L’exemple de ces jeunes des bidonvilles de Casablanca qui
ont été embauchés par le bouquet satellite français TPS pour
développer des clés de cryptages des décodeurs qu’ils
avaient justement l’habitude de pirater est à méditer. Il
montre que les compétences techniques ne sont plus le seul
apanage des pays du Nord et que ces mêmes pays ont
désormais accepté ce fait. Reste à en tirer un profit pour le
Maroc.
-
A N I M A
A l’adolescence de son économie, le Maroc doit désormais ne plus
se regarder comme une puissance économique du « Sud »
cherchant à capter une partie des flux économiques occidentaux.
Le Maroc a le potentiel pour commencer à se positionner comme le
« Nord » d’un autre « Sud » encore très éloigné de son niveau de
développement.
o Développer le partenariat avec d’autres pays en émergence
permettrait au Maroc de profiter de marchés à la croissance
plus élevée que la croissance européenne, voire américaine,
et que la sienne. Le Brésil, voire l’Inde ou la Chine peuvent
offrir aux entreprises marocaines des opportunités de
partenariat dans des secteurs comme le textile ou le choc
frontal actuel peut en partie être transformé en une alliance
« gagnant-gagnant » pour peu que l’on sache associer la
production à très faible coût mais de très faible qualité des
chinois et le savoir-faire marocain qui constituerait alors une
valeur ajoutée apportée à ces productions.
o Dans un terme assez proche, on pourrait même imaginer
qu’avec le changement de génération et l’évolution culturelle
des nouveaux chefs d’entreprises marocaines, le Maroc
puisse développer une politique d’investissements vers les
pays du Sud moins développer pour se positionner comme
« le Nord du Sud » comme le font déjà le Brésil sur son souscontinent américain ou les chinois sur leur continent mis
aussi en Afrique, en Angola par exemple ou même au Tchad.
Le Maroc a déjà réussi une telle démarche au Sénégal dans
les secteurs de la Banque et du transport aérien.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
8
DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS NATIONAUX DE
DEVELOPPEMENT
LE CONTEXT NATIONAL
Sur le plan national, la promotion des investissements privés est devenue au
Maroc une priorité nationale qui transparaît dans l’ensemble des décisions
récentes du Gouvernement, qu’il s’agisse des réformes économiques,
législatives, institutionnelles, financières et fiscales ou qu'il s'agisse des
stratégies sectorielles.
CONSTAT PREALABLE
La mise en œuvre d’une politique volontariste de développement économique
et le positionnement qui en découle exigent que les autorités qui ont en charge
ces questions fassent au préalable le choix de l’approche qui sera la leur.
Or, si le Maroc a fait le choix de s’ouvrir aux investissements privés, il n’a pas
pour autant été au bout d’une logique de mise en « ordre de bataille
marketing » de ses territoires régionaux.
Les 16 Centres Régionaux d'Investissement ont deux fonctions essentielles :
l'aide à la création d'entreprise et l'aide aux investisseurs. Leur action devrait
donc parfaitement servir l’objectif de gestion déconcentrée de l'investissement
telle que conçue par sa Majesté le Roi Mohamed VI et son gouvernement dés
2002.
Pourtant, force est de constater que l'élimination de toutes les entraves
administratives qui devait constituer un accompagnement logique à ces deux
missions majeures, est devenue la préoccupation quotidienne des CRI,
centrant dés lors leurs moyens humains et financiers quasi mécaniquement
vers des préoccupations endogènes, et ne laissant que très peu de possibilités
d’engager une démarche solide de marketing vers les investisseurs extérieurs.
Le CRI de Meknès-Tafilalet se trouve, malgré lui, placé devant cette contrainte
sans moyens véritables d’échapper au piège de ce rôle d’interface avec des
administrations pas toujours animées des meilleurs intentions envers ce nouvel
acteur très médiatisé (à juste titre) et relativement bien doté (du moins en
apparence).
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
9
LES EXPORTATIONS
La logique de l’exportation est essentielle pour trouver la croissance
recherchée par la machine économique nationale marocaine.
Sur cette logique d’exportation viennent se greffer plusieures problématiques
qu’il faut avoir en tête pour travailler sur des scenarii locales à l’échelle de la
région de Meknès-Tafilalet :
A N I M A
-
La problématique des normes étroitement liée à l’acte d’exporter
peut constituer un frein redoutable à la croissance de ces activités.
La structure nationale qui effectue les contrôles de qualité n’est
présente dans certaines régions (c’est la cas pour la région de
Meknès-Tafilalet) que par un bureau dans la ville centre. Ce type
de configuration peut devenir un frein redoutable et bloquer les
initiatives et la croissance.
Dans la région de Meknès-Tafilalet, le décalage est tel entre le
potentiel d’exportation de certains secteurs et les capacités de
réaction et de traitement des dossiers de cette administration que
des voix s’élèvent pour réclamer que cette administration prenne
pied de façon plus conséquente dans la région qui représente le
premier producteur national d’olives, de raisins ou encore de
tomates.
L’entreprise ZNIBER serait ainsi prête à mettre à disposition son
propre laboratoire d’analyse pour parvenir à cette localisation, ce
qui constituerait un très bel exemple de partenariat Public Privé à
enserrer bien évidemment dans des règles très strictes pour
protéger l’indépendance de la structure publique par rapport à son
hôte dont elle aurait à juger régulièrement de la production.
-
Le problème se pose dans les mêmes termes en matière de
douanes, instrument fondamental d’une facilitation des flux à
l’export ou barrière infranchissable selon ses performances et son
degré de compréhension des mécanismes des entreprises. Un bon
niveau de déconcentration est indispensable pour ne pas former de
goulots d’étranglement à force de centralisation de la décision.
-
Le problème de l’alignement du Maroc à « marche forcée » sur les
standards internationaux laisse à la traîne bon nombre
d’entreprises qui ne peuvent suivre le rythme. Ce phénomène rend
qui plus est l’environnement juridique de l’entreprise très peu
sécurisant, la plaçant dans un corpus de règles en perpétuelle
changements, ce qui la place d’ores et déjà « hors la Loi » en quasi
permanence. Les banques ont du mal à suivre la bancarisation des
échanges par exemple, ceci étant encore amplifié pour les
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
10
entreprises des secteurs traditionnels qui doivent compter avec
leurs clients ou leurs fournisseurs pas toujours équipés ni même
sensibilisés à ces changements très rapides. La justice elle-même
bafouille devant cette révolution législative, même si tous
reconnaissent qu’elle permet de lutter contre l’économie
« informelle ». Notons en revanche que cette lutte pose des
problèmes sociaux non résolus à ce jour et qui se poseront à un
moment comme un risque à désamorcer.
Ces éléments montrent que le Maroc doit gérer la cohabitation d’une économie
encore sous-développée – matérialisée par l’ampleur de l’économie dite
« informelle » - d’une économie en émergence qui tape à la porte des
échanges internationaux et d’une économie moderne qui y est déjà pleinement
engagée mais qui demeure la plus exposée aux contradictions que génère
cette cohabitation en évolution permanente.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
11
LE MARCHE INTERIEUR MAROCAIN
Le marché marocain souffre de sa relative étroitesse sur certains secteurs. Ce
facteur peut être un frein dans la concurrence que les régions marocaines vont
devoir livrer avec les autres territoires émergents. La faiblesse de la croissance
marocaine accentue encore les effets concurrentiels négatifs de ce facteur.
Le marché marocain est d’autre part susceptible de mal supporter les futures
ouvertures de frontières synonymes d’importations très concurrentielles (2010
pour l’Europe). Là encore, il s’agit d’un facteur assez négatif car, outre le fait
qu’il peut entraîner de grandes perturbations pour es PME marocaines, il peut
en plus limiter de ce fait leur attractivité en terme de partenariat avec des
entreprises étrangères.
Le marché marocain est très perturbé par l’omniprésence d’une économie
« informelle »
- L’élévation qualitative des productions peut permettre de
combattre en partie cette économie basée sur la très basse qualité.
Elle n’y suffira cependant pas.
- L’ouverture des frontières par le libre échange et donc la baisse des
droits de douane peut également ramener les prix officiels proches
des prix de la contrebande en rendant celle-ci moins attrayante.
C’est là encore un facteur de limitation utile mais non suffisant.
- Enfin, est-il utile de rappeler que l’omniprésence de cette économie
parallèle peut déstabiliser certains investisSeurs qui seraient prêts
à étudier la possibilité d’installer des activités sur le territoire
marocain. Le risque de contrefaçon de ses propres produits serait
un obstacle difficile à négliger pour les responsables de l’entreprise.
La maturité de certains secteurs est encore parfois très relative :
La distribution en est un bon exemple. Elle est encore dominée par le petit
commerce alors que la grande distribution (Marjane par exemple) redessine
d’ores et déjà les circuits et les marges pratiquées
- Ces commerçants ont des difficultés à respecter les règles de
paiements bancarisées au-dessus de 20 000 DH.
- Ils ont de grandes difficultés pour recruter des commerciaux
diplômés formés sur les principes modernes de la grande
distribution et donc non opérationnels sur un terrain dominé par le
petit commerce.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
12
LE SYSTEME FINANCIER
LES BANQUES
-
Frilosité des banques devant le risque entrepreneurial
o Banque Attijari Waffa est une caricature de facteur de blocage de
la machine économique :
ƒ Elle ne prête pas sans une garantie égale à 2 à 3 fois la
somme prêtée
ƒ Elle conseille à ses clients porteurs de liquidités de placer à
3% en épargne « dormante » plutôt que d’injecter des fonds
dans l’économie locale !
ƒ Elle se déclare en revanche prête à accorder des prêts aux
personnes directement liées aux familles qui dominent
l’économie locale sans autre réelle analyse du projet porté
o Le fond de garantie gouvernemental qui permet de couvrir 50% du
risque pris avec les créateurs d’entreprises par la banque ne
semble pas suffire. Les banques parlent de couverture
insuffisante !
o Les taux de crédit à l’investissement sont trop élevés (6,5% avec
une inflation à 1, 6%)
-
Absence de capacité fine d’analyse des projets industriels autrement
qu’en termes financiers
o La tradition de recrutement des banques dans le secteur de
l’Administration ne leur permet pas de disposer aujourd’hui de
cadres capables d’analyser les projets économiques autrement
qu’en termes financiers.
o La formation des cadres des principales banques à l’analyse d’un
business plan en utilisant les écoles de commerce locales serait un
plus majeur.
o L’introduction par des cabinets extérieurs de systèmes de rating
sectoriels élémentaires serait un plus pour rendre l’analyse du
risque rationnel et ouvrir la porte à des investissements qui ne
reçoivent actuellement aucun soutien par sur-évaluation des
risques.
o Pour rassurer la banque, on pourrait imaginer un système
permettant à celle-ci de détacher temporairement un de ses
cadres pour accompagner le créateur et évaluer sa capacité à gérer
son projet.
ƒ Les banques semblent en effet souvent sur-staffées
historiquement. Ce détachement diminuerait dés lors le
risque pris par la banque, à la fois par ce suivi très serré,
mais aussi du fait qu’elle économiserait dans cette période de
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
13
ƒ
ƒ
ƒ
-
détachement le salaire du cadre alors pris en charge par
l’entreprise nouvellement créée.
Quand le cadre détaché est âgé de plus de 50 ans, ce type
de détachement pourrait alors même devenir une voie de
sortie valorisante pour ce cadre.
Cet accompagnement diminuerait nettement les phénomènes
pernicieux constatés dans le cadre de l’opération antérieure
de « prêts aux jeunes créateurs » au cours de laquelle on a
constaté que le manque de maturité de gestion des jeunes
créateurs les emmenait souvent à utiliser l’argent prêté pour
autre chose que l’entreprise à créer, ceci allant jusqu’au
développement de pratiques populaires étonnantes comme
celle consistant à s’appuyer sur ces prêts pour disposer d’un
pécule de mariage !
Cette forme d’accompagnement ou « cocooning » de la jeune
entreprise est enfin très intéressante en terme social sous
l’angle du « passage de témoin » entre les générations.
Quelques banques citoyennes
o La Banque Populaire
ƒ La Banque Populaire (avec l’Université et le CRI) a lancé une
initiative visant à sélectionner une vingtaine de porteurs de
projets qui auront un prêt et un accompagnement de 2 ans.
134 dossiers ont été déposés. Cela montre que l’idée très
répandue selon laquelle l’initiative de création d’entreprise
n’est pas dans les réflexes marocains est un cliché qui doit
disparaître avec le changement de générations.
ƒ La Banque Populaire a un intérêt déclaré pour la participation
à la création d’une pépinière multi-secteurs, ce qui
conforterait encore sa position de soutien majeur à la
création et en ferait un allié essentiel pour le CRI.
ƒ La Banque Populaire est disposée à lancer un appel à projets
pour les seniors visant à les inciter à valoriser leur
expérience en créant des entreprises. Cette initiative n’a
d’intérêt que si elle est assortie d’une clause visant à inclure
automatiquement dans ces projets un ou plusieurs jeunes
diplômés afin de jouer pleinement le jeu de la transmission
d’expérience.
o Le Crédit agricole
ƒ Le Crédit Agricole mène des expériences de micro-crédit pour
le soutien des petites exploitations prêtes à reconvertir leurs
cultures actuelles pour planter des oliviers et devant donc
attendre au moins 4 ans pour commencer à en exploiter la
production.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
14
LA PROBLEMATIQUE SOCIALE
L’étude menée par l’Université Moulay-Ismail résume bien la problématique qui
se dessine et qui est en très large partie le fruit d’un décalage qui se crée
entre des avancées sociales méritoires et une croissance économique trop
lente pour en absorber les effets.
L’Université Moulay-Ismail rappelle les éléments suivants :
« L'entrée en vigueur du code du travail le 08 juin 2004 justifie en partie
la recrudescence des conflits sociaux après une accalmie, résultat du
dialogue social entre les partenaires sociaux et le gouvernement en
dernier lieu le 30 avril 2003.
En effet, les dispositions du code du travail portant sur la flexibilité dans
la gestion du personnel sont la plus grande source de la conflictualité.
Ainsi, l'inspection du travail enregistre un grand nombre de conflits en
matière d'aménagement du temps de travail. De même, le passage de
48 heures par semaine à 44 heures sans réduction de salaire a été à
l'origine d'importants conflits collectifs. (…) Le plus grand nombre de
conflits individuels du travail porte sur le licenciement. (…) L'inspection
du travail joue un rôle capital dans la résolution de ce genre de conflits.
Le code du travail cherche, quant à lui, à privilégier les modes alternatifs
de résolution des conflits. (…)
Par ailleurs, le nombre de conflits collectifs a connu un développement
sans précédent ces deux dernières années. (…) Les sources de ces
conflits collectifs sont nombreuses. Ceux qui reviennent le plus souvent
sont le licenciement, le repos hebdomadaire, les salaires, la priorité
d'embauché, la durée du travail, la CNSS et les congés annuels.
Le plus souvent, ce sont les unions locales de la CDT suivies de l'UMT qui
sont derrières les mots d'ordre de grève. »
Certaines entreprises estiment que les syndicats sont aujourd’hui un frein au
développement par une omniprésence qui perturbe la croissance des activités,
voire limitent l’emploi dans des entreprises qui ont des craintes à embaucher
du fait des difficultés rencontrées au niveau national pour gérer ce phénomène.
Certaines voies s’élèvent cependant pour dire que le problème n’est pas lié aux
syndicats mais à l’absence de dialogue social. Ils mettent donc en avant une
certaine immaturité dans le management et des méthodes qui ne peuvent plus
s’accommoder d’un monde ouvert. Un dirigeant de ZNIBER propose de « sortir
de ce combat sans fin entre syndicats et employeurs avec l’inspecteur du
travail en juge de paix par une culture du dialogue et du respect de l’autre ».
La vérité se trouve sans doute à mi-chemin, probablement liée à un manque
de formation des chefs d’entreprises et des cadres dirigeants dans la gestion
des ressources humaines. Un effort (voire une campagne de communication)
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
15
allant dans le sens d’une formation plus large aux techniques de RH serait un
plus indéniable pour éviter les blocages avec leurs effets négatifs directs sur
l’emploi.
Les écoles et universités ont également un grand rôle à jouer dans la
régulation de ce dialogue par l’introduction massive de notion de management
dans leurs cursus économiques.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
16
DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DES FACTEURS LOCAUX
DE DEVELOPPEMENT
LE CONTEXT REGIONAL ET LOCAL
Sur le plan local, le succès du processus de décentralisation engagé par le
Maroc dépend très largement des succès économiques, notamment véhiculés
par les investissements privés. La Région de Meknès-Tafilalet est sur ce plan
d’ores et déjà distancée par ses concurrents nationaux et montre une
croissance économique encore trop modeste.
Ses performances économiques enregistrent un retard par rapport aux autres
régions avec un PIB par habitant de l'ordre de 0,554 qui classe la région de
Meknès-Tafilalet à la treizième place nationale sur 16 régions.
La répartition de la population active par branches d'activité montre la
prédominance du secteur primaire en général et de l'agriculture en particulier.
En effet, le secteur agricole assure 48,4% des emplois au niveau de la
région, tandis que les services emploient 33,4%. La concentration des emplois
dans ces deux secteurs avec une proportion de près de 82% atteste, comme le
rappelle l’étude de l’Université de Moulay Ismail « de la grande fragilité de la
structure économique au niveau de la région dont le dynamisme dépend
largement des péripéties du climat d'une part et de la nature d'un secteur des
services dominé par les activités informelles, d'autre part. »
Toutefois et comme le rappelle cette même étude pour le Centre Régional
d’Investissement, « les prémisses d'une nouvelle dynamique de
développement se manifestent à travers la programmation de grands projets
structurants et l'accroissement du volume des investissements durant les
dernières années, dynamique positive qui doit être accompagnée et soutenue
par une politique cohérente et volontariste de promotion des investissements
privés dans le cadre d'une vision stratégique de développement de la
région. Cette politique de promotion de l'investissement privé a un caractère
transversal et doit être initiée par les institutions déconcentrées et
décentralisées, en l'occurrence la Wilaya, le Conseil Régional, le CRI et les
autres acteurs de développement local et régional. »
CONSTAT PREALABLE
L’étude menée par l’Université Moulay Ismail sur la Région de Meknès-Tafilalet
traduit très clairement une tendance à aborder le projet de développement par
l’angle endogène :
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
17
-
-
-
« La démarche doit partir d'une conception bien précise du
développement local : celle du développement endogène structuré autour
d'acteurs valorisant les potentialités locales tout en s'insérant vis-à-vis de
l'extérieur. C'est un processus de mobilisation et de valorisation des
ressources locales. Cette conception est associée à deux grands objectifs
:
o la maîtrise du devenir du territoire (aménagement durable);
o le développement équilibré de ses différentes ressources
(développement durable).
o …,
La dynamique endogène s'affirme en réaction aux contraintes
extérieures, issues de l'environnement global. »
L’étude montre également l’attachement partagé par une majorité
d’acteurs locaux pour une territorialisation par petites unités de l’offre
économique régionale, éloignant encore le territoire régional d’une notion
d’offre économique intégrée indissociable d’une démarche de promotion
exogène efficace. Le besoin de masse critique et de forte homogénéité
des choix de développement sur l’ensemble du territoire avec l’unicité du
message vers les cibles économiques extérieures qui l’accompagne
devient alors très difficilement réalisable. L’étude en convient d’ailleurs:
« L'un des questionnements stratégiques du diagnostic sera de
savoir comment combiner les approches « descendantes » (top
down, étatiques, dirigistes, technocratiques et sectorielles) et les
approches « remontantes » (bottom up, participatives,
décentralisées et démocratiques) car les projets participatifs ont,
certes, mobilisé beaucoup d'énergies, avec souvent de bons
résultats en matière d'initiatives locales, mais ils ont entraîné par
ailleurs, certaines déviances: la première a été d'atomiser les
initiatives de développement (on a perdu en quelque sorte les
références aux orientations et priorités plus globales); de plus, les
priorités exprimées par les populations concernent principalement
des actions immédiates (absence de vision à long terme), ce qui
engendre, là aussi, une césure avec certains grands choix de la
politique nationale ou régionale. »
L’ensemble des discours qui portent sur le développement de la région
de Meknès-Tafilalet sont issus d’une logique visant à exploiter les
produits du territoire, qu’il s’agisse bien évidemment de l’agriculture et
de l’agroalimentaire, du bois, des mines, du BTP et même du tourisme.
Or, l’économie des délocalisations, celle de la valeur ajoutée, les facteurs
premiers d’une croissance forte, sont presque tous basés aujourd’hui sur
la production technologique, manufacturière ou de services non attachés
au territoire.
Pour avancer vers une économie moderne, la région de Meknès-Tafilalet
doit donc envisager d’aborder des productions nouvelles, loin des
traditions et de l’histoire économique locale. La microélectronique,
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
18
l’électromécanique, la sous-traitance automobile, la sous-traitance de
services en lignes (centres d’appels, services internet, etc.) sont autant
de pistes que la qualité et la quantité de main d’œuvre dont dispose la
région peut lui permettre d’explorer.
Globalement donc, en envisageant à la fois son développement régional
comme la juxtaposition de « modes de développement local associés à des
sous-espaces » géographiques et humains, et en laissant perdurer une
stratégie uniquement attachée aux ressources locales, la région de MeknèsTafilalet prend le risque de se lancer dans la bataille concurrentielle de la
promotion des territoires avec une offre très peu performante et surtout fort
peu lisible, donc sans espoir d’efficacité face à ses concurrents.
C’est pour trancher avec cette approche que le présent rapport tente donc une
analyse des forces et faiblesses sectorielles de la région de Meknès-Tafilalet
dans l’ensemble régional, en faisant passer d’évidentes disparités locales
derrière un impératif de marketing global du territoire et en tentant d’explorer
des voies différentes que celles actuellement envisagées.
INFRASTRUCTURES
Dans le cadre de la politique gouvernementale de décentralisation, MeknèsTafilalet, à l'instar des autres régions du Maroc, a pu bénéficier
d'investissements importants dans le cadre du plan de développement
économique et social 2000-2004. L'Etat y a notamment favorisé les
infrastructures de base.
Près de 75% des programmes entamés par grand secteur ont en effet été
affectés aux infrastructures avec l’objectif déclaré d’attirer les investissements
tant étrangers que nationaux. Il s’agit bien évidemment d’un atout réel dans la
perspective de développer une politique active d’attraction d’investisseurs
privés.
En revanche, il faut dés à présent prendre garde à mener au même rythme ces
désenclavements multiples et les avancées économiques espérées. Plusieurs
études ont en effet montré par le passé que quand un centre majeur se trouve
relié à une ville moins importante, cette dernière ne profite pas toujours de ce
lien nouveau pour se nourrir d’une part des activités de la grande ville. Dans
certains cas même et notamment quand la ville de plus petite taille ne fait pas
preuve d’un réel dynamisme, elle a alors tendance à perdre certains de ses
fleurons qui préfèrent alors lier leur croissance à la valeur sure que représente
la grande ville.
ROUTES :
- Un programme de 80 M€ est engagé sur les 8 prochaines années, ce qui
est un signe fort de dynamisme vis-à-vis des investisseurs.
- Le projet de relier le bi-pôle de Meknès-Fès et celui de Tanger-Tetouan
est également un signe très positif envers les investisseurs. Il ouvre en
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
19
-
-
effet à Meknès et sa région un passage rapide et sécurisant vers le port
de Tanger, donc un outil d’exportation performant et proche.
Le doublement projeté de l’axe Meknès-El Hajeb offre également des
perspectives intéressantes aux investisseurs en liant plus fortement les
zones d’activités des deux centres, en facilitant l’accès au potentiel
agricole de la plaine de Sais et en initiant un processus de
métropolisation entre Meknès, El Hajeb et Boufekrane.
La possibilité de créer un échangeur sur l’axe Meknès-Fès à la hauteur du
projet d’Agropôle est un message fort quant à la volonté de réussir ce
projet.
VOIES FERREES :
Meknès va bénéficier du projet de doublement de la voie ferrée sur l’axe FèsCasablanca. Ceci augmente à la fois les possibilités de Meknès d’attirer des
touristes en provenance de la ville la plus peuplée du Maroc, mais aussi de
facilités les possibilités de partenariat entre les entreprises des deux villes. Il
s’agit là d’un argument non négligeable envers bon nombre d’investisseurs
étrangers pour qui Casablanca est souvent le point de chute prioritaire au
Maroc mais qui cherchent aussi à situer d’autres activités sur le territoire
marocain le plus attractif sans prendre le risque pour autant de ne pas assurer
des liaisons efficaces entre leurs différents établissements.
AEROPORTS :
-
-
Bien que possédant deux aéroports, la région de Meknès-Tafilalet doit
avant tout asseoir sa communication sur ce thème sur la proximité de
l’aéroport de Fès (50 km de Meknès) et ses lignes internationales. C’est à
l’évidence un ingrédient indispensable pour espérer séduire les
investisseurs.
Les aéroports plus modestes d’Ifrane et d’Errachidia ont néanmoins une
grande utilité pour irriguer le territoire de touristes, voire accueillir
certains passagers de futures entreprises qui pourraient trouver un
intérêt à s’implanter dans cette partie du territoire.
ENERGIE
-
-
L’Energie reste chère pour les entreprises. C’est un facteur
problématique pour le développement de l’activité industrielle. C’est
toutefois un facteur qui va devenir de moins en moins pénalisant au fur
et à mesure que les activités, sous la forte pression des concurrences
émergentes, vont évoluer vers plus de valeur ajoutée.
L’Energie est réputée être encore basée sur des utilisations polluantes.
L’utilisation fréquente du bois de chauffe alimente cette vision qui est
bien évidemment pénalisante en terme d’image auprès des investisseurs.
Rappelons toutefois que ce qui est vu comme polluant ici (les chaudières
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
20
-
à bois) est considéré comme neutre en Europe concernant l’émission de
gaz à effets de serre (bilan écologique neutre selon les agences
gouvernementales françaises par exemple). C’est donc un facteur à
surveiller mais à analyser avec les normes internationales.
Un travaille est à engager avec l’Agence Nationale du Développement
Durable et le Centre National des Energies Renouvelables pour initier une
mutation énergétique vers les énergies propres et renouvelables
o Gains de productivité pour les entreprises
o Gains d’image pour le territoire
o Développement Durable conforme au rapport Mc Kenzy
LES RESSOURCES HUMAINES
La population de la Région Meknès-Tafialet est estimée à 2 141 527 habitants
contre 1 903 790 en 1994, soit un accroissement annuel de 1,2%.
Comparativement aux autres régions du royaume, l'accroissement
démographique reste modéré et en tous les cas inférieurs à la moyenne
nationale établie à 1,4%.
La population urbaine de la région est passée de 965 682 habitants en 1994 à
1 202 487 en 2004, soit un accroissement annuel de 2,2%. Ce taux
d'accroissement, légèrement supérieur à la moyenne nationale permet de
mesurer l'ampleur de l'exode rural.
41% de la population est âgée de moins de 20 ans. Les effets de la transition
démographique sont visibles avec un renforcement de la tranche de la
population en âge d'activité (15-59 ans), car la proportion de cette dernière
tranche d'âge, très prédominante, se situe désormais au niveau de 61%.
La Région de Meknès-Tafilalet est au 5ème rang national en termes
d'alphabétisation et au 8ème rang pour la scolarisation.
La formation professionnelle dans la Région de Meknès-Tafilalet, joue un rôle
clé et spécifique en matière de qualification technique des ressources humaines
et de satisfaction des besoins en compétences du secteur productif. Les
perspectives de l’OFPPT de passer de 120 000 stagiaires au Maroc à 400 000
en 2007 montrent que l’ambition est présente dans ce domaine. Le poids
national de la Région de Meknès-Tafilalet ne dépasse cependant pas 6,7%, ce
qui demeure encore très modeste eu égard à l'importance de ses potentialités
humaines, économiques et naturelles et au regard des besoins en qualifications
induits par son développement.
L’utilisation des clubs d’entreprises pour faire valoir l’importance de la
formation professionnelle en termes de productivité, donc de rentabilité de cet
investissement, est à explorer.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
21
FORMATION ET EMPLOI : AUCUN LIEN
-
-
-
-
-
Information inexistante des lycéens dans leurs futures
orientations : on fait des études pour avoir un diplôme (n’importe
lequel ?) puis un cherche une opportunité d’embauche sans lien
direct entre les deux, sachant que l’employeur lui-même ne fera
pas ce lien ( un ingénieur en biologie peut décrocher un emploi de
commercial dans un domaine sans aucun lien avec les
Biotechnologies).
Evaluer avec les entreprises leurs besoins probables de
recrutement à moyen terme et adapter les flux d’étudiants à ces
besoins, notamment en communiquant très fortement dans les
lycées sur ces besoins qui seront alors pour les lycéens des
opportunités d’embauche.
Endiguer la tradition de recrutement des ingénieurs par
l’Administration pour des emplois non techniques, tradition qui
assèche le vivier de diplômés pour les entreprises.
S’attaquer à la pérennisation de filières de formation inutilement
surdéveloppées (juridique, lettres, etc.).
Développer très rapidement des filières de formation en
Management inexistantes à ce jour (une seule école, HECI, très
chère).
Inciter à la formation des Directeurs de Ressources Humaines pour
les sensibiliser à la perte de productivité que représentent les
modes de recrutement actuels qui dissocient formation et emploi
occupé. L’OFPPT constate que même en matière de formation
continue, certains employeurs acceptent de faire faire des
formations sans aucun lien avec l’emploi occupé, voire l’activité de
l’entreprise, tant leur vision de l’employabilité de l’agent concerné
est découplée du type de diplôme obtenu !
POTENTIEL ENSEIGNANTS-CHERCHEURS SOUS UTILISE :
Le potentiel humain pour la recherche scientifique se compose d'environ 900
enseignants chercheurs dont 82% relèvent de l'Université Moulay Ismail. Dans
ce potentiel humain, il faut également inclure les étudiants de troisième cycle
et doctorants dont l'effectif a atteint, en 2003, 564 dont 69 étudiants à l'ENA.
-
-
A N I M A
La majorité des enseignants chercheurs profitent des règles en
vigueur les concernant pour faire de la formation continue en
dehors de leurs cours plutôt que de la recherche pour des raisons
évidentes de revenu immédiat. La Recherche Publique est donc
totalement vampirisée par ce système.
Ces enseignants-chercheurs n’ont que très rarement le réflexe de
s’engager dans les programmes ou les appels d’offre
internationaux alors qu’ils en ont le potentiel.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
22
-
La valorisation privée de la Recherche Publique par des contrats à
passer avec les entreprises est également très peu développée.
FORMATIONS SUPERIEURES D’EXCELLENTES QUALITE
L’étude de l’Université Moulay Ismail rappelle que
« la région Meknès-Tafilalet est dotée d'un système d'enseignement supérieur
relativement développé.
Dans le secteur public de l'enseignement supérieur, l'Université Moulay Ismail,
avec six établissements et 24 625 étudiants, abrite l'essentiel des effectifs de
la région. Les facultés de Lettres et de Droit concentrent néanmoins, à elles
seules, 75% des effectifs.
Unique au Maroc, l'Ecole Nationale des Arts et Métiers (ENSAM), créée en
1997, avec pour mission la formation d'ingénieurs d'Etat, assure un
rayonnement national exclusif pour des filières de pointe.
Outre les établissements universitaires, la région Meknès Tafilalet abrite l'Ecole
Nationale d'Agriculture (ENA) dont la mission consiste à former des ingénieurs
agronomes.
L'Université Al Akhawaine, première université privée du royaume, organisée
sur le modèle américain, a été créée en 1995 à Ifrane pour dispenser des
programmes académiques sanctionnés par des diplômes de niveau Bachelor
(licence) et du Master (3ème cycle). »
-
A N I M A
ENSAM-Meknès
o Ecole de type « Arts et Métiers » adaptée à un
développement industriel dans un pays émergent à fort
potentiel d’exportation (Mécanique, électromécanique,
productique, maintenance, contrôle Qualité, etc.).
o Ecole unique au Maroc, donc attractive pour des bacheliers
de qualité et attractive pour les entreprises utilisatrices de ce
type d’ingénieurs.
o Ecole très bien équipée (30 laboratoires de recherche) et
d’un niveau technique proche des normes occidentales.
o Coopérations fortes avec l’ENSAM Cluny et l’ENI St Etienne,
mais aussi ponctuellement avec d’autres écoles marocaines
ou européennes, ce qui lui donne une bonne vision des
évolutions techniques et lui permet de former des ingénieurs
adaptés aux exigences de la concurrence internationale.
o L’ENSAM a l’ambition de passer de 450 étudiants à 800
étudiants dans les 5 ans.
o 100% de leurs étudiants ont trouvé un employeur pour les 3
premières années d’existence et 50% de ceux sortis en 2005
sont déjà embauchés.
o En revanche, l’ENSAM reconnaît qu’elle n’a que très peu de
liens avec l’économie locale. Ses contrats de recherche, ses
partenariats, les entreprises qui embauchent ses étudiants,
tous sont à 90% extérieurs à la région de Meknès-Tafilalet.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
23
o Pourtant, l’ENSAM est prête à mettre en œuvre un
incubateur-pépinière notamment destiné à offrir une
opportunité à ses étudiants porteurs de projets et désireux
de créer une entreprise.
-
ENA-Meknès
o Ecole Nationale d’Agronomie qui forme jusqu’à 120
ingénieurs par an.
o Cette école est à l’évidence parfaitement en phase avec les
axes de développement économique du territoire de la région
de Meknès-Tafilalet.
LES DIFFICULTES DU DIALOGUE SOCIAL :
L’étude menée par l’Université Moulay-Ismail déclare qu’en 2005 « le nombre
de jours de grèves continue d'augmenter dans le secteur privé. Cette
augmentation est inégale et difficilement mesurable.
Les caractéristiques des conflits récents nourrissent l'impression de la
radicalisation du climat social dans la Région Meknès-Tafilalet. »
Il semble que l'administration locale tente régulièrement et par des moyens
informels de trouver des solutions pacifiques à ces conflits.
Toutefois, devant le manque de législation dans ce domaine, l’Université de
Moulay-Ismail préconise « de créer une haute autorité régionale de résolution
de la conflictualité sociale. » Il préconise en outre « la négociation lors de
conflits collectifs que ce soit au niveau du secteur d'activité ou au niveau de
l'entreprise en favorisant le recours à des médiateurs ou autres. »
Globalement donc, il convient très rapidement de se préoccuper d’un
phénomène qui peut, si l’on y prend garde, constituer un frein à l’attraction
d’investisseurs qui sont toujours très sensibles à ces problématiques qui
peuvent paralyser sa production, voire détériorer leur image.
********
Sur un plan général, l’étude de l’Université de Moulay Ismail conclu sur le fait
que « les ressources humaines ne sont pas suffisamment valorisées ni
mobilisées au profit du développement de la région. Cette responsabilité
incombe à l'ensemble des acteurs, c'est-à-dire l'Etat et ses entités centralisées,
mais aussi le leadership local, constitué des représentants régionaux de l'état,
des instances élues, des opérateurs économiques, des acteurs de formation et
de recherche et de la société civile en pleine émergence. » Ce rapport partage
pleinement cette conclusion.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
24
LA CREATION ET LA DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES
Les pays du Sud reçoivent des aides mais ne les « absorbent » pas car le
processus de création d’entreprises ne fonctionne pas. La faiblesse de
l’investissement privé est souvent patent et les soutiens de structures telles
que les Fonds fiduciaires de la FEMIP ou la Banque Européenne
d’Investissements n’y suffisent pas.
Le problème est, dit-on, culturel et les remèdes connus :
- Il faut « éduquer », donc développer l’enseignement du
management.
- Il faut inciter fiscalement et socialement.
- Iil faut structurer la valorisation de l’innovation (incubation) comme
le suivi des projets à faible valeur ajoutée (pépinières).
- Il faut cocooner les jeunes PME dans des clubs qui les regroupent
et mutualisent leur démarche, mais aussi en jouant sur le passage
de témoin avec les générations précédentes.
L’unanimité semble donc forte autour de l’idée que le système économique
local, issue d’une économie familiale et patrimoniale, constitue désormais un
blocage au développement : « une poignée de familles décide de qui peut
entreprendre et comment et de qui n’en aura pas la possibilité ». Cette
situation n’est pourtant pas inéluctable. La solution tient probablement à
l’introduction dans le jeu économique local de nouveaux acteurs capitalistes
qui s’affranchiront de cette tutelle historique et en affranchiront les nouveaux
acteurs dont ils jugeront les projets viables et rentables. C’est en cela aussi
que l’attraction de nouveaux investisseurs dans la région de Meknès-Tafilalet
est capitale pour donner à ce territoire un élan nouveau.
-
-
-
A N I M A
Les chiffres donnés par les banques qui ne sont pourtant pas les
soutiens les plus actifs des créateurs d’entreprises montrent que,
contrairement à un cliché largement répandu, les marocains sont
désormais des créateurs d’entreprises. Le saut de génération en
cours est sans doute la cause de cette modification profonde des
réflexes socio-économiques.
Ces même chiffres montrent également que, là encore en
opposition avec certains pré-supposés négatifs, plus de 50% des
jeunes entreprises survivent, ce qui constitue une proportion tout à
fait remarquable compte tenu du manque de maturité
entrepreuneriale de la population. Ceci montre également que le
fond de garanti de l’Etat qui couvre 50% du risque pris par la
banque est un système qui répond au risque réel, contrairement à
ce que disent les banquiers.
Malgré ces constats positifs, il faut reconnaître l’échec des
premières politiques de création d’entreprises
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
25
o L’aide aux jeunes créateurs a généré de nombreux échecs
faute de suivi et de discernement dans le choix des
bénéficiaires.
o Les financeurs estiment qu’il y a beaucoup de candidats mais
peu d’idées originales et très peu d’innovation.
o Il manque de porteur formés au marketing et au
management. On pourrait imaginer que le CRI intègre dans
ses actions d’attraction de nouvelles activités des écoles de
commerces françaises qui offrent des formations à un coût
abordable (IPAG, ESPEME, ESSICAD, etc.). Dans un premier
temps, on pourrait imaginer un simple « pont » entre des
étudiants ingénieurs de l’ENSAM, de l’ENA ou de Moulay
Ismail qui ferait un cursus de quelques mois au sein de ces
écoles de gestion.
o Des expériences du type « challenge jeunes
pousses » croisant des étudiants techniciens et des étudiants
gestionnaires pour porter en commun des projets de création
seraient sans doute à tenter en croisant par exemple les
potentiels de l’ENSAM et HECI, ENA et HECI, mais aussi les
étudiant en gestion de l’Université Moulay Ismail avec ceux
de l’ENSAM ou de l’ENA. Enfin, le potentiel de porteurs de
projets que peut représenter l’Université privée Al Akhawaine
d’Ifrane n’est pas à négliger.
A N I M A
-
L’absence de stratégie d’ensemble du territoire qui serve d’axe
global d’analyse de la création d’entreprises par rapport à une
dynamique d’ensemble du territoire est également un facteur qu’il
ne faut pas négliger. Les efforts qui semblent faits désormais
devraient apporter une réponse à ce problème.
-
La Naissance attendue d’un système de valorisation de la
Recherche montre qu’il y sans doute un décalage entre le potentiel
et l’envie de créer et les moyens disponibles.
o L’incubateur de l’Université Al Akhawaine d’Ifrane est le seul
en activité à ce jour. Il semble connu, voire reconnu, mais
ses effets sur l’économie locale sont difficiles à cerner. Il est
évident que tant qu’une chaîne de l’innovation imaginée à
l’échelle régionale n’existera pas, ce type d’initiative restera
plus expérimental qu’opérationnel.
o Les projets d’incubateur de l’Université Moulay Ismail et de
l’ENSAM sont à soutenir mais aussi à accompagner pour que
les moyens soient concentrés sur les secteurs qui semblent
les lus porteurs de valeur ajoutée à long terme pour le
territoire. Le danger de ce genre d’outil est d’incuber de
beaux projets en termes technologiques qui n’aient pas les
moyens de se développer sur place. Il serait dommage de
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
26
financer des projets qui iront créer des emplois et de
l’attractivités dans les régions concurrentes.
Notons que la présence de la Banque Populaire dans ce
montage est la preuve que l’on entre dans un partenariat
Public – Privé qui peut être très porteur.
o Un projet hollandais, en partenariat avec l’Université Moulay
Ismail, de créer un Master en consulting et un incubateur
d’audit est également fort intéressant et irait dans le sens
d’une professionnalisation du tissu local, donc d’un
accroissement de compétitivité.
A N I M A
-
L’absence d’accompagnement des créateurs est évidente même si
ce n’est pas un phénomène propre à la région, ni au Maroc, ni
même aux pays émergeants (certains pays européens sont
confrontés aux mêmes problèmes sans arriver toujours à les
résoudre …). Certaines techniques mériteraient de faire l’objet
d’expérimentation qui pourraient être orchestrées par le CRI :
o Développer des liens entre créateurs et des cadres supérieurs
retraités qui apporteraient un carnet d’adresse, une
expérience, voire parfois une crédibilité, notamment auprès
des banques.
o Densifier la formation continue des créateurs à la gestion par
une convention avec l’OFPPT.
o Développer des pépinières « sans murs », c’est à dire des
programme d’animation qui mettraient sur la route des
créateurs des experts susceptibles d’orienter leurs choix
stratégiques. Cela pourrait se faire sous forme de clubs, avec
des rencontres régulières à organiser avec les cabinets
spécialisés qui ont toujours intérêt à approcher de cette
façon de futurs clients potentiels.
-
Procédures administratives trop lourdes et discriminantes
o Le fait même que la première mission donnée aux CRI soit de
tenter de jouer le rôle de guichet unique pour les acteurs
économiques, notamment les créateurs d’entreprises, montre
que l’on se trouve devant un blocage structurel majeur très
pénalisant.
o La mission du CRI dans ce domaine est
ƒ redondante avec celle que poursuivent toujours
certains représentants des administrations centrales,
ƒ déstabilisante puisque le CRI promet un service qu’il ne
peut garantir, soumis aux bonnes volontés des
administrations incriminées qui n’ont aucun intérêt à
l’aider, son succès tendant à démontrer alors
mécaniquement leur propre inefficacité,
ƒ partiellement inefficace.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
27
o 2 mois pour déclarer la création d’une entreprise dans le
meilleur des cas
o Le labyrinthe administratif a des conséquences parfois très
directes sur l’activité économique :
ƒ Il peut être fatal à certains projets comme ce sera sans
doute le cas de la société Fratelli-Locci qui, après 3 ans
de procédures administratives (blocage de transitaires,
non homologation de véhicules neufs pourtant aux
normes européennes, blocage de permis de construire
obligeant à laisser des millions de DH de matériels sans
protection, études d’impacte non validées, etc.), 20 M
DH de dépenses, 20 collaborateurs impliqués au
quotidien, n’a pas réussi à lancer sa production qui
créerait 165 emplois immédiats et 320 à terme.
ƒ Il décourage les investisseurs extérieurs qui hésitent à
prendre de tels risques : des investisseurs italiens dans
le secteur des produits laitiers qui avaient décidé
d’investir dans le région de Meknès-Tafilalet ont
finalement ajourné leur démarche quand ils ont appris
les mésaventures de la société Fratelli-Locci.
ƒ Il stoppe certains projets de développement
d’entreprises locales. Le cas de l’entreprise Filalia qui a
finit par stopper un projet d’usine de poutres précontraintes à Meknès faute de réponse rapide
concernant le lieu d’implantation de cette unité est un
exemple marquant, d’autant qu’il touche un secteur en
très forte croissance et une entreprise saine et à fort
potentiel de main d’œuvre, qui plus est dans une
tranche de population active peu qualifiée, voire non
alphabétisée.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
28
LE MARCHE DE L’IMMOBILIER D’ENTREPRISES
L’économie de la région de Meknès-Tafilalet est très largement structurée sur
un schéma à la fois familial et patrimonial, les deux constats ayant un lien
évident.
Au-delà des problèmes déjà évoqués et qui concernent le manque
d’accélération du développement du fait de l’étroitesse du nombre d’acteurs et
de la difficulté des nouveaux acteurs d’y entrer sans l’aval de ces « grandes
familles, cet état de fait pose un problème de technique financière plus direct
centré sur le marché de l’Immobilier d’Entreprises.
En effet, les jeunes PME qui se créent dans ce schéma patrimonial voient leurs
possibilités de financement du matériel et de leur premier fond de roulement
très fortement réduites par l’absorption quasi totale de leur moyens par l’achat
du terrain et des murs de l’entreprise.
Or, dans une économie moderne et en perpétuelle recherche de rentabilité, il
n’est plus vraiment possible de fonctionner dans un tel système.
Les acteurs de la chaîne doivent se spécialiser :
- Le promoteur construit.
- L’investisseur (banques, assurances, fonds de pensions, groupes
financiers, etc.) investi dans le rachat du bâtiment comme
placement financier.
- Le commercialisateur met en relation l’investisseur « rentier » et
l’utilisateur « entrepreneur ».
- L’utilisateur (entrepreneur) loue selon ses besoins et le temps
nécessaire les espaces dédiés à son activité.
Pour développer un tel schéma, il faut donc mettre en place les éléments
constitutifs d’un marché local de l’immobilier d’entreprises :
- Un observatoire simple du marché actuel et futur :
o Une évaluation précise des disponibilités foncières d’ores et
déjà inscrites dans le schéma directeur comme espaces
d’activités.
o Un chiffrage du parc d’immobilier déjà construit.
o Un chiffrage du parc occupé et des surfaces encore libres.
o Un chiffrage des fourchettes de prix du marché local par
types de produits (usines, ateliers, bureaux) et niveaux
qualitatifs (essentiellement en matière de bureaux).
o Un chiffrage annuel des transactions par type de produits.
- Une approche très rapide des acteurs majeurs par le CRI :
o Accord avec un commercialisateur pour qu’il commence à
prospecter le marché régional et à approcher avec le CRI les
financiers.
o Opération d’envergure vers les investisseurs institutionnels
marocains et surtout étrangers (Paris dans un premier
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
29
-
temps) pour les sensibiliser aux opportunités dont recèle ce
marché encore quasiment vierge.
o Suivi de l’ensemble de la démarche en coopération avec les
banques locales et les promoteurs locaux pour les amener à
changer leurs habitudes et les amener à profiter de ce
schéma plus sécurisant pour eux.
Une approche des collectivités qui doivent sécuriser leurs plans
d’urbanisme car toute incertitude juridique sera un frein
rédhibitoire à l’attraction d’investissements institutionnels
internationaux sur ce marché qui est la condition sine qua non d’un
développement économique accéléré.
Le but est donc, au terme de ce processus, de placer les créateurs
d’entreprises (et leurs banquiers) devant un schéma financier plus léger à
assumer puisque la quasi-totalité des prêts et aides dont ils pourront disposer
sera alors bien consacrée à leur projet d’entreprise et non à un placement
foncier et immobilier très éloigné de leur objectif initial et sans aucune
rentabilité à court terme.
Les sommes en jeu étant dés lors bien moins importants, on peut imaginer que
la frilosité des banquier devant les porteurs de projets en sera diminuée
d’autant.
On peut également penser qu’avec un tel système, la création d’entreprise
pourra se démocratiser et permettre ainsi à l’économie de la région de
meknès-Tafilalet de sortir d’un carcan local constitué par quelques familles
possédantes et très soucieuses de conserver cette prédominance.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
30
D
DIIA
AG
GN
NO
OS
ST
TIIC
CS
SE
EC
CT
TO
OR
RIIE
EL
L
D
DU
MEEK
TA
AF
UT
KN
FIIL
NE
TE
ES
LA
ER
S--T
AL
RR
LE
RIIT
ET
T
TO
OIIR
RE
ED
DE
EM
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
31
L’AGRICULTURE ET L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE
Si seulement 9% de la superficie du territoire régional sont des surfaces
agricoles utiles, cela représente toutefois plus de 750 000 ha, c’est à dire un
potentiel très important par rapport à celui des autres régions du Maroc.
Ce secteur est un facteur majeur de développement pour un territoire dont
48,4% de la population active est liée au secteur agricole.
Qui plus est, l’exode rurale (2,2% de croissance annuelle de la population
urbaine avec une croissance annuelle de la population régionale de seulement
1,2%) est une alerte dont il faut tenir compte si l’on ne veut pas aboutir à des
déséquilibres démographiques graves, à une désertification accélérée des
terres par absence d’entretien et d’exploitation équilibrés, et à une
détérioration des paysages nuisible au développement de la qualité de vie et
du tourisme.
Le désengagement de l'Etat des établissements publics agricoles et le plan de
restructuration de la SODEA et la SOGETA qui intègre la valorisation des terres
agricoles par leur redistribution a eu un effet déclencheur très fort sur
l’émergence de projets dont la taille et la qualité sont de nature à modifier très
fortement le paysage agricole et agroalimentaire, en termes d’aménagement
du territoire, en termes économiques, en terme social comme en termes
écologiques.
La réussite d’un développement équilibré et dynamique de ce secteur est un
enjeu majeur pour positionner fortement la Région de Meknès-Tafilalet sur la
thématique « Développement Durable ».
Toutefois, même si le système bancaire est assez ouvert, dans son discours du
moins, aux investissements dans ce secteur – ce discours tranche assez
nettement avec la frilosité envers les projets concernant les autres secteurs
économiques - les crédits accordés par la Caisse Nationale de Crédit Agricole
(CNCA) ne représentent encore que 14 à 20% des besoins de financement de
l'agriculture et les autres banques commerciales voient leur part ne pas
dépasser 3% du financement de l'agriculture. Il convient donc de rappeler aux
financeurs leurs discours positifs - sans doutes lié à la fois à la garantie que
représente le foncier mais aussi et surtout à une question culturelle, les cadres
étant souvent issus de familles directement impliquées dans ce secteur – pour
les pousser à aller plus loin dans le soutien que doivent recevoir les acteurs de
cette filière.
Ce secteur souffre également d’autres contraintes sur lesquelles il convient de
travailler :
- La majorité des exploitations sont de moins de 5 ha.
- Le statut juridique de nombreuses parcelles empêche leur vente,
donc leur exploitation.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
32
-
-
-
Il n’existe pas vraiment d’organisations professionnelles qui
coordonnent les producteurs, les processus de type assolement ou
encore présentent collectivement les produits à la distribution ou à
l’exportation. La taille moyenne des exploitations exigerait pourtant
ce type d’organisation.
L’organisation en filières permettant de développer la
transformation des productions locales, donc de la valeur ajoutée,
est souvent déficiente.
Les ressources en eau de la région ne sont pas suffisantes à ce jour
pour assumer un fort développement des productions. Sur 13 000
ha irrigués, 9 000 le sont par pompage dans les nappes
phréatiques qui perdent 2 m par an. Les projets importants de
développement de ce secteur sont donc voués à l’échec sans une
politique draconienne
o de régulation des prélèvements,
o de modification des modes d’irrigation (goutte à goutte
notamment),
o de captage dans les bassins voisins (Fès) des excédents non
utilisés.
Sur le plan de l’industrie de transformation agroalimentaire, rappelons, pour
mettre exergue l’importance su secteur, les conclusions de l’étude de
l’Université Moulay Ismail :
« La hiérarchisation des industries dans la Région Meknès-Tafîlalet fait ressortir
la place privilégiée de la branche agroalimentaire qui intervient au 1er rang,
tant du point de vue nombre d'établissements que du volume de production
réalisé. D'un point de vue sectoriel, on relève la prédominance de l'industrie
agroalimentaire avec 124,3 millions de DH, soit 61% des investissements
industriels dans la région. »
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
33
MARCHES A FORT POTENTIEL NATIONAL ET LOCAL
LES DATTES
-
Le Maroc importe de façon importante des dattes pour la
consommation locale. Le marché montre donc un potentiel qui est
encore partiellement inexploité par les entreprises de la région de
Meknès qui en a pourtant le potentiel.
LA VIANDE
-
-
-
L’élévation du niveau de vie et l’amélioration des rendements qui
ont fait évoluer les prix moins vite que les revenus, font que la
viande devient un produit de consommation courante dans un
pourcentage de population qui s’élargit. Le marché marocain est
donc en hausse et couvert en partie par des importations.
Depuis la crise de « la vache folle », le Gouvernement a mis en
place des procédures de traçabilité et des normes qui sécurisent ce
marché.
Une pépinière de 500 bovins est mise en place. C’est un départ
tout à fait significatif. C’est la preuve que cette région peut se
mettre en ordre de bataille sur des marchés de taille restreinte
comme sur des marchés plus évidents.
LES FRUITS SECS
-
-
-
A N I M A
Le constat est identique ici avec un marché local en hausse et des
importations faute d’une production nationale suffisante.
La région de Meknès-Tafilalet dispose d’un savoir-faire en
arboriculture fruitière qui est transposable dans ce secteur.
Les productions fruitières locales sont concurrencées par les
importations à bas prix. Les fruits secs sont encore en partie
épargnés par cette concurrence.
Les fruits sont consommateurs d’eau. Les fruits secs le sont bien
moins. Une telle reconversion répondrait donc à la nécessité de
s’adapter aux changements climatiques.
Il est toutefois symptomatique de constater que les documents
remis par la Direction Provinciale du Ministère de l’Agriculture
prône le développement des cultures de poires, pommes pêches ou
abricots alors qu’il semble urgent de gérer les problèmes de
ressources en eau. Cela montre les difficultés de coordination entre
les autorités locales et l’absence d’une politique clairement
exprimée par une communication forte que doit porter le CRI.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
34
LES PRODUITS LAITIERS
-
-
Les efforts réalisés pour l’industrie bovine ont nettement augmenté
le potentiel de production laitière de la région de Meknès-Tafilalet.
Les usines de traitement existent d’ores et déjà dans la région. Les
éléments majeurs de développement d’une filière du lait sont donc
réunis.
Pourtant, la région ne produit pratiquement pas de lait pour
alimenter ces usines. En effet, avec 82 000 t par an pour 135 000
têtes, cela représente moins de 1,5 l par jour et par tête ! C’est
donc un potentiel évident de valeur ajoutée et de revenus directs
pour la population qui reste simplement inexploité faute
d’organisation de la filière.
AUTRES PRODUCTIONS
Les études faites par les autorités locales montrent que le potentiel de
productions locales pour une consommation essentiellement locale et nationale
en hausse et non satisfaite est très varié :
- Elevage apicole et production de miel,
- Elevage de gibiers et de chèvres,
- Production du gombo,
- Production de henné,
- Production de safran,
- Etc.
Cette diversité entre très directement dans la stratégie royale ébauchée par
l’étude Mc Kenzy en matière de biodiversité.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
35
MARCHES A FORT POTENTIEL INTERNATIONAL
L’OLEICULTURE
-
-
-
-
-
-
-
-
A N I M A
Il est important de rappeler que le Maroc produit 50 000 t d’huile
d’olives avec 590 000 ha exploités quand l’Espagne produit 600
000 tonnes pour une surface exploitée équivalente !
Il faut également rappeler que les Etats-Unis produisent seulement
4% de leurs besoins (8000 t pour un marché de 200 000 t) et la
France 10% (9 500 t pour un marché de 95 000 t). Ce marché est
donc énorme et en forte croissance du fait de la prise de
conscience des consommateurs occidentaux de l’importance de la
nutrition dans la santé et du marketing des grands groupes
agroalimentaires qui s’appuie de plus en plus sur ces notions.
La valeur ajoutée et la marge faite sur l’huile d’Olive par rapport
aux coûts de culture et de production sont très élevés. Cette
culture est donc une source d’élévation sensible des revenus des
agriculteurs.
L’olivier est très peu consommateur d’eau. Cette culture est donc
parfaitement adaptée à une adaptation rapide des productions
agricoles de la région aux changements climatiques.
La région de Meknès-Tafilalet concentre un outil industriel de
production d’huile d’olive capable de traiter 100% de la production
marocaine. C’est donc un outil performant mais totalement sousexploité à ce jour.
Le projet de développer très fortement cette culture est partie de
ces différents constats en s’appuyant sur le déclin des revenus des
cultures céréalières et sur la distribution de terres organisée par
l’Etat. L’Ecole Nationale d’Agronomie et les industriels y ont
apporté leur savoir-faire, ce qui montre combien une bonne liaison
« recherche appliquée – demande du marché – investissement
industriel – financements bancaires adaptés - décisions fortes de
l’autorités publiques – benchmarking avec la concurrence » peut
être extrêmement efficace.
L’idée de caler les modes de production sur ceux des exploitations
espagnoles pour les grandes surfaces et sur les exploitations
italiennes pour les surfaces réduites est non seulement
remarquablement efficace mais elle démontre que le Maroc et
notamment la région de Meknès-Tafilalet peuvent parfaitement
venir concurrencer l’Europe sur ses propres points forts.
Le travail de l’ENA qui a permis d’introduire des variétés d’olives
réduisant le décalage « mises en culture – production » de 7 ou 8
ans à moins de 4 ans a totalement modifié le business plan de ce
projet. Rappelons que le Crédit Agricole a développé, sur cette
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
36
-
-
-
-
-
base, des micro-crédits permettant aux petits paysans d’acquérir
de la terre et des plans d’oliviers et de démarrer les
remboursements lors des premières récoltes 4 ans après le prêt.
Ce projet est très mobilisateur autour des grands industriels et
propriétaires terriens. C’est à la fois indispensable pour disposer
d’une offre visible à l’exportation. C’est en même temps un
phénomène à surveiller de très près car une accaparation des
meilleures terres redistribuées par les seuls grands propriétaires,
outre les conséquences politiques sociales évidentes, empêcherait
de profiter de ce grand projet sur l’olive pour obtenir un effet
immédiat sur l’emploi. L’emploi sera ici le fait de la multiplication
des petites exploitations, les grandes ne produisant qu’une création
d’emplois minimum à l’hectare.
L’idée de voir des associations d’entreprises de l’Olive se créer et
s’organiser pour soutenir les petits exploitants et les petites
entreprises est excellente. Elle doit être aidée, voire faire l’objet
d’incitations.
Enfin, la mise en place de normes de qualités de type européennes
et de labels est un élément essentiel dans une perspective de
conquête des marchés extérieurs, notamment américains et
européens.
Au total, le projet de transformer 300 000 ha de cultures
céréalières en cultures oléagineuses concentrées sur l’Olive est un
projet majeur qui a mis en lumière une grande maîtrise
méthodologique des acteurs concernés. La conduite de ce projet
doit servir d’exemple à d’autres projets économiques, qu’ils
touchent à l’agriculture ou aux autres secteurs d’activités.
Un danger toutefois : il semble qu’en bout de chaîne, il manque
encore un travail Marketing fort sur ce projet et ses répercussions
directes sur l’image du territoire. Il manque aussi et plus
directement des vendeurs pour exporter cette nouvelle. C’est au
CRI de se positionner en chef de file sur ce problème et de
transformer ainsi ce projet en succès commercial.
LA TOMATE
-
Le travail fait par l’Ecole Nationale d’Agronomie de Meknès a
permis de multiplier par 3 la productivité à l’hectare des
exploitations de tomates.
LE RAISIN ET LE VIN
-
A N I M A
La production des raisins
La région de Meknès-Tafilalet est considérée comme la première
région productrice des raisins et des vins au Maroc. Mais « les
superficies réservées au vignoble de cuve est passée de 45.000ha
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
37
-
-
en 1955 à 10.600 ha au début 2000, principalement localisé dans
le Sais Meknès dont les plantations représentent 60% du vignoble
de cuve au Maroc. Le recul du vignoble a été partiellement
compensé par l'extension du vignoble de table. La production de
l'ordre de 245.000 t se compose de 193.000tonnes de raisins de
table et 52.000t de raisins de cuve » selon l’étude de l’Université
Moulay Ismail.
La production des vins
Toujours selon cette étude, « Corrélativement au très net recul du
vignoble de cuve, la capacité de vinification du pays a
considérablement régressé, après la fermeture d'un très grand
nombre de caves. Actuellement le pays dispose de 21 caves encore
opérationnelles, qui totalisent une capacité de production de
1.700.000 HL. Cette capacité est donc largement supérieure à la
production effective qui se situe à hauteur de 316.000 HL. La
répartition géographique des caves est marquée par une forte
concentration dans le Sais Meknès qui en abrite presque la moitié
(10 sur 21). »
La production des raisins secs
Enfin, rappelons que qu’une partie de la production des raisins, soit
environ 4.000 à 5.000 tonnes, est destinée à la production des
raisins secs. Cette activité génère une production de 1200 tonnes
de raisins secs.
Si la région de Meknès-Tafilalet est donc le leader incontesté de la production
viticole et vinicole marocaine, cette position n’a toutefois pas été exploitée
pleinement pour nourrir une image forte de la région. C’est une position
historique un peu « dormante » qu’il faudrait dynamiser.
- Les lois sur la consommation d’alcool ont fait chuter le marché de 1
Million d’hectolitres à 350 000 hectolitres. Le potentiel du marché
du vin est donc un potentiel extérieur au Maroc.
- Les grands producteurs de la région de Meknès-Tafilalet sont de ce
fait très liés à des distributeurs étrangers, le groupe français
Castel, 1er européen et 2ème mondial, distribuant par exemple
100% de la production des Cépages de Meknès dont 85% à
l’exportation.
- Les banques semblent assez réceptives aux projets lancées par les
grandes entreprises du vin (Cépages de Meknès et Celliers de
Meknès). Il faut s’asseoir sur cette confiance dans ce marché et
son potentiel d’exportation pour inciter ces mêmes banques à
financer de petits projets sur le secteur du vin pour parvenir à un
rendement emplois / ha exploité plus efficace encore.
- Le retrait de l’Etat de ce secteur a placé les entreprises devant
l’obligation de passer un cap en matière d’investissements. Zniber
va doubler ses capacités de production dans la région de Meknès et
racheter 25% des terres vendues par l’Etat pour un investissement
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
38
total de 100 Millions de DH. Ils vont ainsi totalement modifier leur
business plan pour maîtriser 100% de leur approvisionnement, ce
qui n’était pas du tout leur objectif initial. Cette réactivité et cette
adaptabilité montre:
o Qu’ils maîtrisent parfaitement les règles de leur marché,
o Que la région est capable de donner un potentiel permettant
à une entreprise de cette taille de tabler sur une croissance
de 15% par an,
o Que la région peut abriter des entreprises produisant des
quantités importantes à l’échelle nationale avec une forte
part à l’exportation.
LES PRODUITS MARECHAIS
-
-
-
La région de Meknès-Tafilalet produit 70% des pommes de terre et
oignons du Maroc. Elle dispose d’une expertise et d’une
productivité exceptionnelle au niveau national.
En revanche, pour aller à l’exportation et répondre aux
sollicitations déjà détectées (l’Italie notamment serait un client
potentiel en période hivernale) il manque les processus de
traçabilité indispensables. Ces techniques sont maîtrisées dans
d’autres productions agricoles. Les ingénieurs locaux sont formés.
Il s’agit donc d’un processus de formation des agriculteurs et
d’information sur les potentiels d’exportation visés et les
techniques applicables.
Le constat d’un manque de marketing de ces produits est là encore
très fortement présent dans les entretiens, comme pour d’autres
secteurs. Le CRI a une place importante à investir dans ce
domaine.
LES CAPRES
-
Le marché est mondial et en hausse avec une offre insuffisante par
rapport à la demande.
Le câpre est une alternative intéressante aux cultures céréalières
en termes économiques.
Le câpre est également une alternative aux céréales en terme de
gestion des ressources en eau.
LES PLANTES MEDICINALES ET AROMATIQUES
A N I M A
La région de Meknès-Tafilalet possède un réel savoir-faire en
matière de plantes médicinales et aromatiques.
Il s’agit là encore d’un marché mondial en hausse du fait
notamment du « retour au naturel » des consommateurs
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
39
-
occidentaux et du marketing des entreprises agroalimentaires,
pharmaceutiques, cosmétiques ou de parfums qui tentent de
capter cet engouement.
Pourtant, il n’y a à ce jour aucune tentative d’organiser la filière sur
ces productions alors même qu’elle serait
o Un facteur non négligeable d’augmentation des revenus des
paysans compte tenu de la valeur marchande de ces
productions,
o Un argument de poids pour attirer les industries de
transformation utilisatrices.
o Un facteur image fort pour l’ensemble de la filière agricole
régionale.
LE CAROUBIER
-
A N I M A
Il s’agit d’une production directement liée à l’industrie chocolatière
dont la production mondiale est en hausse.
Le caroubier intéresse la région du « pré-rif », région qui demande
un soutien fort au développement de l’emploi et des revenus.
Cette production demande
o à être mieux organisée,
o à être mieux « marketée » aux niveaux national et
international,
o à être reliée à une politique d’attraction d’entreprises de
transformation ou utilisatrices.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
40
LA FILIERE DU TOURISME
Le grand programme lancé par l’Etat en matière touristique et dénommé « la
vision 2010 » avec pour objectif d’atteindre 10 M de touristes à cette échéance
se décline selon 4 axes :
- La consolidation et la restructuration du produit balnéaire,
- Le repositionnement du produit culturel,
- Le développement du tourisme rural,
- La promotion du tourisme interne.
La Région de Meknès-Tafilalet s’est pleinement engagée dans derrière cet
objectif avec une l’ambition de passer de 300 000 touristes à 1 Million sur la
même période. Elle est concernée que par les 3 derniers de ces axes :
- Son potentiel culturel est évident :
o Meknès, ville impériale est inscrite par l’UNESCO au
« patrimoine universel de l’Humanité ».
o Le site de Volubilis, la Médina, les ksours sont autant de vrais
produits touristiques.
o La région dispose également de manifestations populaires
exploitables et d’un artisanat de qualité qui constituent un
complément intéressant.
o Le projet « Delta », l’Agenda 21, les partenariats avec la
Banque Mondiale, sont autant de perspectives intéressantes.
- Le potentiel rural de la région possède également un attrait
touristique exploitable :
o La diversité des paysages et la diversité biologique des
différentes composantes régionales en constituent la base
(forêts, lacs, cédraies, palmeraies, sources, montagnes,
dunes, etc.)
o Les activités sportives qui se rattachent à ces paysages sont
également multiples (Sports d’hiver, VTT, randonnées
pédestres et équestres, trekking, escalade, chasse, …)
o Les territoires régionaux semblent désormais animés sur
place par des structures adaptées, « Pays d’Accueil
Touristiques ».
- La région offre également des produits de niche intéressants et
attire beaucoup de touristes marocains, surtout dans le sud:
o Thermalisme,
o Bains de sable,
o Eco-tourisme,
o Agrotourisme,
o Sport,
o Congrès,
o Etc.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
41
En potentiel global, la région compte environ 1500 hôtels pour 5500 chambres
auxquelles s’ajoutent environ 350 résidences touristiques, une centaines de
maisons d’hôtes, 1400 campings, 1 400 auberges, et un peu moins de 300
gîtes.
Ce potentiel a nettement évolué en 2004 avec plus de 110 M DH
d’investissements contre 25 M à 45 M les années précédentes.
Pourtant, on peut avancer que
- Les capacités hôtelières ne sont ni en quantité ni en qualité à la
hauteur du potentiel local.
- Les formules d’hébergement sont relativement peu diversifiées et
ferment donc la porte à une partie du marché.
- La durée moyenne des séjours est inférieure à 2 jours, ce qui veut
dire que cette région voit « passer » les touristes sans arriver à les
retenir.
- L’animation touristique est très faible, ce qui constitue l’une des
raisons de ces durées de nuitées trop courtes.
- Les établissements bancaires ne sont pas actifs sur ce thème et
ralentissent les initiatives privées par une grande frilosité.
- Les collectivités locales ont une écoute positive sur ce thème mais
font preuve elles aussi d’une certaine frilosité, voire d’un réel
attentisme.
- Les aménagements manquants sont également liés à des décisions
urbanistiques fortes à prendre comme, par exemple,
l’aménagement du centre de Meknès pour redonner à certains sites
historiques leur place et leur valeur touristique.
- La région n’a pas vraiment de plan de développement de cette
activité, tout au plus une réelle volonté sans direction précise.
Si l’on observe les rapports rendus sur ce thème, notamment par la Délégation
Régionale du Ministère du Tourisme, mais aussi au travers de l’étude de
l’Université Moulay Ismail, on retrouve ce défaut majeur qui consiste à analyser
relativement clairement la situation, mais à ne pas faire de propositions de
stratégie innovantes ni même de stratégie au sens strict.
Les conclusions sont chaque fois l’addition d’une série de propositions qui,
prises une à une, semblent parfaitement étayées et judicieuses, mais mises
bout à bout ne change rien à la trajectoire régionale actuelle pour développer
enfin cette filière à un rythme beaucoup plus soutenu.
Notamment, l’ensemble de ces réflexions est uniquement basé sur un regard
interne de la région. Aucune comparaison, aucun benchmarking avec les autres
régions marocaines, voire les régions concurrentes du Maghreb.
A titre d’exemple, l’étude de l’Université de Moulay Ismail décortique sousespace par sous-espace régional les potentialités et les voies de
développement possibles. Elle nous explique ainsi :
- « La zone méridionale est la zone touristique par excellence. Elle
recèle de nombreux sites touristiques qui demandent à être mis en
valeur (Ain El Ati, dunes de sables, sources naturelles et thermales,
riches palmeraies, ksour, artisanat, monuments préhistoriques et
historiques...). La zone offre plusieurs produits touristiques: un
tourisme écologique des oasis et de désert grâce à ses palmeraies,
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
42
-
-
-
-
à ses dunes de sables (…) un tourisme culturel grâce à son
patrimoine architectural et historique. Ce type de produit peu
développé en ce moment est une dimension à encourager pour une
meilleure structuration du tourisme local et régional.
Le Moyen Atlas Central se caractérise par la diversité de ses
aspects physiques et la richesse de son patrimoine humain. Le
tourisme parait s'imposer comme un des principaux compléments
aux activités agro-pastorales et à l'exploitation forestière. (…) Le
climat montagnard du Moyen Atlas Central permet d'attirer les
amateurs de neige en hiver et les estivants en été.(…) Tous ces
éléments, et bien d'autres, constituent un patrimoine susceptible
d'en faire une grande région touristique. Paradoxalement, la région
parait manifestement sous équipée.
La zone montagnes est aussi un lieu de tourisme potentiel avec
une grande diversité et un rapport direct à la nature, donc très
favorable à l’image d’une région pilote en matière de
Développement Durable (pêche, chasse, randonnées...)
La ville de Meknès : Au regard de ses potentialités, la ville de
Meknès et son arrière pays sont en mesure de se hisser au rang
d'un grand pôle touristique du Maroc. Il est patent que Meknès
accuse un grave déficit dans la capacité d'accueil touristique.
Carence quantitative, mais aussi carence qualitative, car à
l'exception d'un hôtel ou deux, les autres unités ont besoin d'être
rénovées et réhabilitées pour se conformer aux normes
internationales. (…) Les investissements privés doivent se fixer les
objectifs suivants : la réhabilitation et éventuellement l'extension
des hôtels existants, la création de nouveaux hôtels,
l'encouragement du développement des autres formes d'accueil
touristique.
La plaine su Sais : Les potentialités touristiques du Zerhoun sont
multiples et variées. Mais le développement de cette filière
nécessite un effort conjugué et l'engagement de tous les
intervenants concernés. (…) Cette mise à niveau passe d'abord par
l'amélioration de l'infrastructure nécessaire, puis par des actions
qui visent à reconstruire l'image touristique classique du Zerhoun,
basée aujourd’hui uniquement sur la visite du site de Volubilis. »
Cette description réaliste avance des pistes pertinentes prises une à une mais
aucune stratégie d’ensemble. La région de Meknès-Tafilalet reste donc sans
« produit d’appel » majeur et sans articulation cohérente entre ses différents
produits touristiques locaux.
L’idée nouvelle pourrait être d’aborder donc cette filière sous l’angle d’un
concept global auquel tous les territoires viendraient apporter leurs offre en
concentrant leurs efforts de développement sur les seuls éléments qui
consolideraient directement ce concept.
Ce concept pourrait être celui du Développement Durable à travers le mariage
célébré et surtout « marketé » entre le patrimoine naturel et les touristes.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
43
Bien évidemment, cela inverserait complètement la pyramide des priorités
locales qui, à ce jour, part très nettement de Meknès et de son patrimoine
culturel et historique pour y associé sans réel lien logique et marketing les
autres parties de la région.
L’idée serait donc de prendre pour point de départ le sud et son image
« nature et aventure » et de l’associer intelligemment aux potentialités
« sport-montagne-nature » de l’Atlas, haut et moyen, à celles de la plaine et
son tourisme « agro-bio-campagne », Meknès n’étant alors qu’une touche
culturelle –voire congrès et affaires- sur cet édifice.
Meknès: tourisme
culture et affaires
Sais: tourisme
Agro - bio - campagne
Atlas: tourisme
sport montagne et nature
Logique actuelle
Sud: tourisme
désert - aventure
Meknès: tourisme
culture et affaires
Sais: tourisme
Agro - bio - campagne
Atlas: tourisme
sport montagne et nature
Logique proposée
Sud: tourisme
désert - aventure
Cette stratégie « tourisme naturel non balnéaire » a plusieurs avantages en
termes de marketing du territoire :
- Elle permet à la région de Meknès-Tafilalet de prendre le contrepied de l’ensemble des autres régions marocaines, voire du
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
44
-
-
-
-
-
A N I M A
Maghreb, toutes crispées sur un positionnement mariant leur
patrimoine culturel et leur potentiel balnéaire.
Elle couvre une part de territoire régional et un nombre bien plus
important de produits touristiques qu’une offre basée en priorité
sur le culturel qui se devrait alors de centrer son marketing sur un
axe Meknès-Volubilis, stratégie a fait la preuve de ses limites.
Elle constituerait un axe très fort d’identité commune pour
l’ensemble du territoire régional, ce que ne peut faire une politique
assise sur une priorité culturelle Meknès-Volubilis. Elle aurait
notamment un fort potentiel mobilisateur dans la population en
associant développement et protection des sites naturels par leur
mise en valeur économique.
Elle permettrait de sortir Meknès de sa concurrence frontale avec
Fès dont, malgré un patrimoine moins intéressant, la notoriété
reste bien plus importante. Le phénomène « Meknès, ville de
passage vers Fès » que montrent les moyennes des séjours
hôteliers (moins de 2 jours) serait ainsi échangée pour un concept
« Meknès, ville historique, aboutissement prestigieux d’un voyage
au cœur de la nature ».
Pourquoi ne pas proposer d’ailleurs à Fès un binôme « FèsMeknès », voir un triangle Fès-Volubilis-Meknès » pour parachever
cet édifice marketing ?
Ce positionnement Développement Durable a de nombreux effets
induits intéressants dont notamment
o Une pression sur les investisseurs privés internationaux pour
respecter l’esprit « Développement Durable » et réaliser ainsi
des investissements « propres » (recyclage de l’eau,
panneaux solaires, etc.).
o Une déclinaison « tourisme d’affaire » où cette thématique
est un marché en très forte progression.
o Une signification socio-politique forte puisque cette stratégie
concentrerait à la fois les investissements sur la partie la plus
pauvre de la région et ferait très nettement progresser les
revenus en priorité au sein de ces populations.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
45
L’ARTISANAT
L’artisanat est un secteur étroitement lié au Tourisme duquel il tire une
majorité de ses revenus commerciaux.
Officiellement 50 000, sans doute près de 100 000 si on intègre l’économie
« informelle », les artisans irriguent notamment certaines parties pauvres et
faiblement alphabétisées de la population.
L'artisanat reste un secteur fondamental dans l'économie régionale de MeknèsTafilalet tant par les emplois concernés donc que par sa contribution à la
création de la richesse et au développement de la région.
L'artisanat est considéré comme l'un des plus importants secteurs dynamiques
après l'agriculture et dont le chiffre d’affaire direct est évalué à environ 20
Milliards de DH. Il présente un potentiel non négligeable de développement
régional, compte tenu de la disponibilité des matières premières et de la
qualification des artisans.
L’artisanat souffre pourtant, dans la région de Meknès-Tafilalet, d’un manque
de dynamisme du fait avant tout d’absence de vision publique à long terme.
Cette absence est bien évidemment en partie liée à celle qui grève l’horizon du
développement touristique.
Cette hésitation collective génère une perte de confiance avec son corollaire de
frilosité financière. L’étude de l’Université Moulay Ismail stigmatise par
exemple le fait que « les crédits accordés aux artisans ont connu une baisse
spectaculaire de 1999 à 2002 en passant 6 230 millions de DH à 2.149 millions
de DH, ce qui dévoile les difficultés du secteur, qui demeure incapable de se
hisser au niveau d'autres régions du pays. »
Les acteurs tentent pourtant de proposer quelques pistes :
- Les collectivités locales ont lancé, à Meknès, un projet immobilier
de 32 Millions de DH, RMIKA, visant à regrouper au cœur de la ville
historique près de 150 PME artisanales représentant près de 2000
emplois.
Ce projet tient son intérêt du fait qu’il associe les artisans à sa
réalisation et les implique également dans le financement puisque
pour occuper un espace, chaque PME paiera environ 22 000 DH par
an, ce qui représente une somme importante, donc une obligation
de développer une politique commerciale agressive. Ce système
réduit donc la part de l’aide publique à environ 15 Millions de DH
- Le Ministère en charge de ces questions a lancé une première
ébauche de plan qui s’appuie sur des incitation à la création de
micro PME permettant de structurer mieux une activité menacée
par l’économie « informelle ».
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
46
Les artisans ont très nettement conscience des limites actuelle de la stratégie
qui leur est proposée :
- Ils savent ne pas détenir les moyens de s’approprier des marchés
plus lucratifs par la quantité comme la grande distribution, faute
d’une organisation pré-industrielle qui leur fait défaut.
- Ils ne maîtrisent pas le jeu des normes pour aborder les marchés à
l’exportation à l’exception de marchés très ponctuels.
- Ils sont limités également par le niveau de formation de leur
personnel, d’où l’intégration par les artisans de Meknès de
l’Initiative Nationale de Développement des Ressources Humaines
qui leur permettra de capter 2,5 Millions de DH de subventions sur
ce thème.
- Ils sont par-dessus tout conscients de l’absence actuelle d’une
véritable stratégie marketing en matière touristique au niveau de la
région de Meknès-Tafilalet et nourrissent donc des craintes pour la
croissance espérée de leur chiffre d’affaire. Ceci est
particulièrement vrai pour les 150 artisans qui ont fait le pari du
projet RMIKA.
Notons que si la proposition d’une stratégie marketing assise sur le
Développement Durable était adoptée, l’artisanat y trouverait toute sa place,
lui qui traduit plus que tout autre la symbiose entre les produits de la nature et
la créativité humaine. Ses déclinaisons locales prendraient ainsi tout leur sens.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
47
LE BATIMENT ET LES TRAVAUX PUBLICS
L’évolution de la population marocaine et surtout sa jeunesse ouvrent des
perspectives très fortement positives sur le marché du bâtiment.
La volonté de développer les activités économiques au niveau national ajoute
encore à la tendance de croissance qui marque particulièrement ce secteur, à
la fois par les besoins des entreprises mais aussi par l’élévation du niveau de
vie qui devrait démultiplier la demande en matière de logements.
En outre, les grands travaux d’aménagements décidés au niveau national
accentuent cette embellie du secteur.
Toutefois, s’agissant des entreprises de la région de Meknès-Tafilalet, elles
montrent encore à ce jour une certaine immaturité dans la couverture du
marché, se contentant souvent des fournitures de matériaux et des services de
base sans recherche d’une valeur ajoutée supérieure.
Ce constat ne peut néanmoins ne pas s’accompagner d’une analyse plus
large :
- Les prescripteurs que sont les architectes et les cabinets d’études
ne jouent pas leur rôle vis à vis de leurs clients en leur offrant une
gamme plus large dés la conception qui introduise des matériaux
nouveaux, des prestations plus affinées, des technologies
nouvelles. Il convient donc de les associer à cette nécessité de
monté en gamme de l’ensemble de la filière.
- La formation des acteurs de cette filière est encore très disparate.
L’OFPPT doit donc entrer dans cette démarche collective pour
accompagner la recherche de valeur ajoutée et l’approche de
nouveaux marchés.
- L’exportation de produits pré-finis est aujourd’hui à la portée des
entreprises locales du BTP. C’est donc surtout des questions de
culture marketing et de formation qui ralentissent ce mouvement.
A cela s’ajoute la croissance du marché local qui contente certaines
entreprises dont les aspirations à l’exportation sont d’autant
ralenties.
- La profession est très verticalisée et les entreprises potentiellement
partenaires ne se connaissent pas, ne se parlent pas. Filalia fournit
des chantiers que CEAM Bois fournit également, mais les deux
entreprises pourtant très importantes chacune dans leur domaine
et situées toutes deux à Meknès ne se connaissent pas. Le secteur
souffre donc d’une absence totale d’animation de la filière, tache
que le CRI pourrait initier sans être tenu de la gérer sur le moyen
terme. Ces phénomènes de clubs sont en effet fondamentaux pour
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
48
-
A N I M A
rassembler les potentiels par filières et exister sur les marchés
extérieurs.
La filière est encore relativement mal couverte sur le second
œuvre. Il y a donc sur ce créneau des places à occuper pour de
jeunes PME.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
49
LA FILLIERE BOIS
La filière bois est un enjeu du Développement Durable au travers de la gestion
des surfaces boisées, surtout dans la perspective d’une diminution annoncée
des ressources en eau du fait des changements climatiques engagés.
- La Région de Meknès-Tafilalet représente 80% de la production
nationale dans ce secteur. Elle n’a pourtant pas utilisé à ce jour
cette suprématie pour développer une filière solidement organisée
et fortement exportatrice. Pire encore, la région importe du bois
pour ses industries de transformation !
- Les industries de transformation du bois sont très peu
développées. Il n’y a par exemple pas d’industrie du meuble
malgré la matière première présente sur place et la demande dans
ce secteur.
- En revanche, CEMA Bois qui transforme la matière première en
produits de base (planches essentiellement) règne sans partage
sur marché au Maroc où elle emploie 1 300 personnes dont 350 à
Meknès.
Mais si CEMA Bois exporte une majeure partie de sa production,
celle issue de Meknès est destinée au marché local.
o CEMA Bois importe les 2/3 de sa matière première d’Afrique
(cèdres et eucalyptus) alors que les forêts de la région
seraient en mesure de lui fournir cette matière première,
sans risque pour l’environnement, si une filière Bois était
organisée.
o CEMA Bois estime que les aides à l’exportation, notamment
en matière de soutien à la promotion, sont totalement
dérisoires. Un tel soutien leur permettrait de développer
encore leurs activités et d’embaucher.
o CEMA Bois n’a jamais eu aucune relation avec des écoles
locales et notamment l’ENA, ce qui montre le travail qui reste
à faire pour développer des liens opérationnels et valorisant
entre les entreprises et l’enseignement.
o CEMA Bois ne développe aucune fonction tertiaire dans la
région de Meknès. C’est une voie à explorer pour le CRI que
de cibler ces fonctions tertiaires des entreprises installées
dans la région, notamment pour ses ressources naturelles, et
qui lui préfèrent Casablanca ou Rabat pour les fonctions à
plus forte valeur ajoutée.
- La filière énergétique « bois » est à creuser.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
50
o Si les interlocuteurs locaux ont émis des critiques sur cette
utilisation du bois de chauffe qu’ils jugent polluante, les
experts occidentaux en Développement Durable jugent cette
source d’énergie « neutre » en matière d’émission de gaz à
effets de serre.
o Une expertise externe au territoire et digne de foi permettrait
sans doute de confirmer éventuellement cette analyse et, dés
lors, d’utiliser alors cette source d’énergie de façon plus
efficace.
o Une telle confirmation serait également un excellent support
de communication du territoire dans sa quête d’une identité
« Développement Durable ».
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
51
L’INDUSTRIE DU TEXTILE
-
-
-
-
A N I M A
L’étude de l’Université Moulay Ismail rappelle que « les
investissements de textile et cuir enregistrent un fléchissement
substantiel en passant de 55% à 7% en 2003, ce qui explique le
marasme et les difficultés du secteur.»
Le Maroc a vécu des épisodes de faillites et de fermetures dans ce
secteur qui tend à laisser penser qu’il est définitivement impossible
d’y développer encore des activités, d’y dessiner donc un avenir.
A y regarder de plus près, le constat est pourtant moins marqué. Si
les fermetures ont été nombreuses, c’est essentiellement du fait
d’un secteur qui a vécu sur le confort d’une main d’oeuvre bon
marché par rapport à l’Europe ou aux Etats-Unis et qui n’a donc
pas anticipé l’émergence d’autres pays producteurs de produits
textiles arrivant avec des coûts d main d’oeuvre encore moins
élevés.
C’est donc plus l’absence totale de recherche d’une valeur ajoutée
qui a perdu ce secteur au Maroc et c’est la recherche de cette
même valeur ajoutée qui pourrait le sauver :
o Passer du rôle de « gestionnaires de main d’œuvre bon
marché en qualité de sous-traitant de firmes occidentales » à
celui de « vendeurs de produits à valeur ajoutée ».
o Production plus automatisée pour déplacer la compétitivité de
la main d’oeuvre vers l’investissement matériel
ƒ Réactivité à la commande dans un mode de relation
internet directement lié à l’organisation de la
production et permettant de réduire au minimum les
délais commandes – livraisons
ƒ Faire reculer les limites de la créativité en utilisant des
matériels performants pour des productions plus
élevées en gammes
o Intégration des accessoires pour proposer des produits finis
plutôt que des produits intermédiaires à bas prix,
o Design plus élaborés pour ne pas se trouver en concurrence
frontale avec les déferlantes africaines, chinoises ou du
Bengladesh,
o Création de marques pour aller dans le sens des habitudes de
consommation des occidentaux qui restent les principaux
clients, toujours avec ce souci de monter en gammes,
o Politiques commerciales plus agressives pour « aller chercher
le client » plutôt que de continuer à « attendre les
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
52
-
-
A N I M A
commandes ». Ceci implique donc également une politique
de formation des commerciaux ou de recrutement de
compétences commerciales nouvelles et plus internationales.
o Stratégies marketing plus élaborées qui intègrent au produit
les services
ƒ Utiliser la proximité culturelle notamment avec les
européens pour développer des relations humaines
directes et installer la confiance, par exemple en le
tenant au courant en temps réel de l’avancement de sa
commande ou des problèmes à surmonter,
ƒ Aider le client à régler ses propres problèmes pour
passer du statut de fournisseur à celui de partenaire,
ƒ Entrer dans les stratégies de rotation accélérée des
modèles en petites quantités pour aborder des
marques de prêt-à-porter qui en font leur propre
stratégie marketing et contourner ainsi la concurrence
chinoise basée sur les grandes quantités
Il faut noter là encore la frilosité des banques par absence de
capacité à juger des projets industriels. Le cas des « Tricotages du
Haut Atlas » est caractéristique de cette démarche : M Ansari, son
PDG, évoque l’absence totale de soutien des banques et des
autorités locales pour créer son entreprise. Il lui a fallu se trouver
des alliés locaux privés qui lui ont pourtant prêté 20 M DH à 22
ans, avec un retour sur investissement déjà avéré et plusieurs
centaines d’emplois à la clé.
Rappelons enfin que les chiffres donnés par le réseau Anima
montrent que le Maroc a attiré 24 projets industriels dans ce
secteurs avec des créations d’emplois importantes allant au delà
des 1 100 pour le premier d’entre eux. C’est une preuve
supplémentaire que ce secteur peut encore avoir un avenir au
Maroc s’il s’en donne les moyens.
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
53
LES AUTRES SECTEURS DE L’INDUSTRIE ET DES SERVICES
Un certain nombres d’autre secteurs sont susceptible de constituer aujourd’hui
des pistes à conforter pour certaines, à explorer pour d’autres.
Le principe est surtout d’identifier ceux de ces secteurs qui pourraient aider la
région de Meknès-Tafilalet développer sa visibilité vers les marchés extérieurs,
nationaux et internationaux, à se forger un cœur de compétences cohérent et
pourvoyeur d’emplois et de progression des revenus, à entamer également une
démarche d’affirmation qui lui permettrait non seulement de venir défier les
occidentaux sur certains de leurs marchés mais aussi de devenir le « Nord » de
certains marchés des pays du « Sud ».
CHIMIE
« L'investissements dans les industries chimiques et parachimiques ont connu
une croissance spectaculaire en 2002. Ils ont représenté 59% du total des
investissements de la région de Meknès-Tafilalet. »
Cette information donnée par l’étude de l’Université Moulay Ismail n’est en soit
qu’un détail mais ce détail révèle un potentiel à explorer.
L’inconvénient majeur de ce secteur reste son image très controversée, en
tous cas contraire à cette idée de faire de la région de Meknès-Tafilalet un
symbole du Développement Durable dans le Maghreb.
MINES ET CARRIERES
La région de Meknès-Tafilalet dispose d’un des plus beaux potentiels marocains
dans ce secteur. Néanmoins, seule une faible partie des ressources disponibles
sont réellement exploitées. Pire encore, cette exploitation délaisse les activités
minières pour se concentrer sur les carrières de matériaux de construction.
Ces activités traditionnelles et prospères, grâce à la richesse et la diversité du
substrat géologique local, fait vivre en aval 29 entreprises industrielles de taille
très diverse transforment les produits de carrières en matériaux de
construction plus au moins élaborés.
Il s’agit là d’un marché en forte expansion du fait de la croissance
démographique et urbaine et de l'augmentation de la demande sur le logement
qui en découle. Cette croissance peut encore se nourrir de nouvelles
productions qui pourraient parfaitement se développer dans la région pour
couvrir des besoins actuellement satisfaits par une production située dans la
conurbation littorale Kenitra-Casablanca.
Ce secteur appelle donc trois commentaires majeurs :
- Il est encore loin d’avoir donné la pleine mesure de ses capacités
dans la région mais il demande pour cela des investissements
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
54
-
-
privés importants et donc une plus grande attention des acteurs
publics aux initiatives privées parfois mal accompagnées, voire
découragées (cf. le cas de la société Fratelli Locci).
Il ne doit pas être limité aux seuls matériaux de construction dont
la valeur ajoutée n’est pas très importante, d’autant que les
entreprises susceptibles d’y apporter de la valeur ajouté par la
transformation et l’innovation n’y sont pas incitées (cf. le cas de la
société Filalia).
Comme pour la Chimie, le secteurs des carrières et des mines ne
brille pas par son image « Développement Durable ». La croissance
de cette activité exigera donc en parallèle une communication très
maîtrisée pour ne pas nuire à l’image régionale si celle-ci était
assise sur le Développement Durable.
COMPOSANTS AUTOMOBILES ET COMPOSANTS ELECTRONIQUES
Si ces secteurs ne suivent pas des logiques identiques, ils est possible toutefois
de les évoquer de façon commune parce qu’ils constituent les exemples
possibles d’une démarche nouvelle
- Qui s’appuierait enfin sur une autre ressource que celles du
territoire (c’est le cas de l’agriculture, du tourisme, du bois, de
l’artisanat, du BTP ou des mines et carrières) et ne devrait donc sa
présence sur ce territoire qu’aux compétences de ses hommes et
de ses femmes.
- Qui constituerait une étape dans la conquête d’une nouvelle valeur
ajoutée industrielle,
Qui aborderait des chasses gardées de certains pays du Nord ou
des pays émergents les plus agressifs sur le marché mondial,
- Qui serait susceptible de positionner le Maroc et plus
particulièrement la région de Meknès-Tafilalet sur un rapport
d’excellence avec certains pays du Sud, lui ouvrant alors les portes
de partenariats Sud-Sud à valeur ajoutée, voire de jouer le rôle
nouveau de donneur d’ordre vers des industries de ces pays qui
deviendraient de fait les sous-traitants de produits à valeur ajoutée
fabriqués à Meknès-Tafilalet.
En 2003, le secteur des industries mécaniques, métallurgiques, électriques et
électroniques représentaient 13% du total des investissements industriels dans
la région de Meknès-Tafilalet. C’est un début qui mérite d’être soutenu,
notamment par l’attraction d’acteurs nouveaux extérieurs à la région dans le
cadre des missions de promotion du CRI.
SERVICES
La tertiarisation de l’activité d’un territoire est, on le sait, l’un des signes d’une
modernisation son économie.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
55
La région de Meknès-Tafilalet possède la double caractéristique d’être à la fois
peu tertiarisée et de montrer de réels besoins dans ce domaine.
L’étude de l’Université Moulay Ismail recense en grande partie ces besoins par
sous-ensembles locaux :
« Le Zerhoun, à l'instar de beaucoup de zones rurales, souffre d'un manque
relativement important en matière de services. Les créneaux susceptibles de
présenter un intérêt potentiel pour les investissements privés peuvent
brièvement être présentés comme suit : Des services destinés à l'agriculture
(…), des services liés à la santé (…), des services destinés au transport (…) et
des services destinés à la communication. »
Il s’agit donc là de répondre à un marché local, important et très diversifié,
pouvant avoir une réelle valeur ajoutée (vétérinaires, médecins, formations
continues, services internet, etc.) et ayant des effets forts sur le
développement des activités industrielles qu’elles faciliteraient, sur la qualité de
vie et le niveau social et culturel, donc sur l’attractivité globale du territoire
pour les investissements. Les services sont qui plus est une source d’emplois
forte et par nature rarement délocalisables, donc durable.
COMMERCE
Le commerce entre dans la même logique que les services dans le sens où il
est un facteur direct d’élévation du niveau de qualité de vie par l’accélération
des échanges, la baisse des prix à la consommation par le jeu de l’élévation de
la concurrence, les apports culturels liés au renouvellement et à la
diversification des sources de produits proposés, parfois même la simple
sensation d’entrer dans la modernité par la présence d’enseignes
internationales.
L’étude de l’Université Moulay Ismail se pose toutefois la question de savoir si,
malgré le « franc succès de l'installation de deux grandes surfaces à Meknès,
on peut se demander s'il y a encore de la place pour de nouveaux
investissements dans ce créneau ? »
Sa réponse qui consiste à penser qu’une bonne répartition des nouvelles
enseignes sur le territoire de la ville centre permettrait d’en augmenter le
nombre me semble partielle. D’une part, cette même étude rappelle ellemême que « le seul jeu des franchises des grandes enseignes nationales et
surtout internationales peut ouvrir des perspectives nouvelles pour le
développement du commerce moderne à Meknès », mais surtout, il semble
possible d’ajouter que, compte tenu d’une part de la mutation générationelle
de la population et, d’autre part de l’objectif global du territoire régional qui
est d’augmenter nettement sa croissance dans l’esprit insufflé par Rabat à
l‘ensemble du territoire marocain, il faut alors tabler sur une augmentation de
la consommation et une transformation de celle-ci qui ne pourra plus se
contenter du commerce traditionnel.
Le commerce qualifié de « moderne » est donc là encore une source d’emplois
importante et durable puisque attachée au marché local.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
56
D
DIIA
AG
GN
NO
OS
ST
TIIC
CM
MA
AR
RK
KE
ET
TIIN
NG
G
D
DU
MEEK
TA
AF
UT
KN
FIIL
NE
TE
ES
LA
ER
S--T
AL
RR
LE
RIIT
ET
T
TO
OIIR
RE
ED
DE
EM
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
57
LE
ROLE DU
CENTRE REGIONAL D’INVESTISSEMENT
UN ROLE CENTRE SUR
LE MARKETING DU TERRITOIRE
NE PAS SE PERDRE DANS LE ROLE D’INTERFACE AVEC
L’ADMINISTRATION
On l’a vu, ce rôle est dévoreur de temps et de moyens, peu valorisant, sans
effets directs et forts sur la croissance locale.
C’est le choix fondamental qu’il faudra faire :
- soit le CRI se concentre sur des tache marketing et stratégiques,
donc sur la valeur joutée à aller chercher ailleurs pour la ramener
sur le territoire régional et il sera alors le porteur de cette nouvelle
façon de développer le territoire,
- soit le CRI ne fera que tenter d’améliorer une situation
administrative difficile sans garantie réelle d’y parvenir, en façade
d’une économie qui, elle, continuera à chercher sa croissance réelle
sans la trouver.
PROPOSER UNE STRATEGIE POUR LE TERRITOIRE
VISION « MACRO-ECONOMIQUE » A LONG TERME
-
-
A N I M A
Bien qu’elle soit la vision des techniciens du développement, elle
doit être totalement partagée
- Nécessite l’organisation d’une concertation des acteurs
concernés
- Nécessite d’être « portée » par une personnalité
incontestable (Monsieur le Wali semble à l’évidence être la
personne idoine)
Elle doit s’inscrire très directement dans la stratégie royale
ébauchée par l’étude Mc Kenzy
- Composantes stratégiques :
ƒ Abandon de la stratégie « sauvetage du tissu existant »
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
58
ƒ Politique industrielle et volontariste ciblée favorisant
l’émergence de grands métiers mondiaux du Maroc
(quel rôle pour le Maroc dans un contexte globalisé
obligeant au partage des matières premières et du
travail et quel rôle pour la région de Meknès-Tafilalet
dans ce contexte ?)
ƒ Engagement plus agressif des acteurs publics et privés
ƒ Objectif d’une contribution du secteur industriel au
niveau de 25% à 30% du PIB
ƒ Rendre la croissance du territoire plus autonome par
rapport aux aléas climatiques
o Composantes opérationnelles :
ƒ Indicateurs chiffrés de performance à court, moyen et
long termes
ƒ Identifier les freins au développement des secteurs
porteurs et les éliminer
ƒ Déceler les fenêtres d’opportunité induites par les
accords de libre échange
ƒ Plan d’action concret et mesures d’accompagnements
ƒ Rationaliser les ressources dédiées à la mise en œuvre
de la stratégie adoptée
ƒ Assoire la politique de promotion des investissements
et d’attraction d’entreprises sur un ciblage précis par
secteurs
ƒ Etablir une veille destinée à benchmarker en
permanence les performances et l’attractivité des
secteurs à fort potentiel
ƒ Mettre en place un mécanisme de suivi basé sur des
indicateurs mesurables permettant le suivi des progrès
réalisés par rapport aux objectifs fixés
ƒ Définir une politique de communication visant à
renforcer la confiance de l’ensemble des opérateurs
économiques locaux et nationaux et à valoriser
l’attractivité réelle du territoire vis-à-vis des opérateurs
économiques internationaux
ƒ Structurer le marketing du territoire à l’International en
matière d’attraction d’investissements et d’exportations
VISION « POSITIONNEMENT » A LONG TERME
-
A N I M A
Cette « vision » doit habiller l’ambition majeure et globale choisie
pour le territoire
Cette « vision » doit être facilement compréhensible pour être
partagée
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
59
o Nécessite une forte communication au nom des
partenaires pour qu’ils se l’attribuent (le CRI doit
rassembler ses partenaires et porter cette communication
en leur nom)
-
Cette « vision » doit être l’axe majeur du Marketing de la Région
de Meknès-Tafilalet.
o Elle doit permettre à la région de Meknès-Tafilalet de se
positionner par rapport aux autres régions marocaines,
mais aussi par rapport aux autres territoires non
marocains qui sont ses concurrents les plus directs.
o Elle doit être centrée sur une thématique unique faute de
quoi le message restera flou et donc totalement inefficace.
o Elle doit s’inscrire dans les tendances majeures de
l’économie mondiale pour éviter l’obsolescence à court
terme.
o Elle doit sortir Meknès-Tafilalet et sa région de son
complexe d’infériorité qui la fait se situer, au maximum
actuel de ses ambitions, comme simple sous-traitante
d’une économie globale de premier plan ressenti comme
inaccessible.
Meknès-Tafilalet doit se projeter dans la bataille économique globalisée en se
donnant des chances sérieuses de s’y rendre « visible ».
PROPOSITION
FAIRE DE LA REGION DE MEKNES-TAFILALET UN TERRITOIRE PILOTE POUR
LE MAGHREB EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Cette proposition est une première tentative de synthèse de ce qui précède
tout autant qu’une déduction tirée de l’évolution actuelle du positionnement
économique de territoires qui sont d’ores et déjà entrés dans la compétition
globale pour attirer investissements et emplois.
Un positionnement autour du Développement Durable se déclinerait
parfaitement selon le spectre d’activités de la région de Meknès-Tafilalet :
-
-
A N I M A
Développement agricole contrôlé et adapté à l’évolution climatique
o L’olive plutôt que les céréales
o Les fruits secs plutôt que les agrumes
Développement des activités forestières respectant le patrimoine
naturel
o Redynamisation de la filière eucalyptus (le groupe CEMA
Bois qui a le monopole marocain sur les agglomérés et
contreplaqués pour le BTP et l’ameublement est prêt à y
participer)
A N I M A
60
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
-
-
-
A N I M A
o Exploitation équilibrée du cèdre (idem)
o Etc.
Développement énergétique centré sur les énergies renouvelables
o Equipement de lieux publics symboliques en panneaux
solaires
o Développement de l’éolien dans l’Atlas et les zones
désertiques
o Politique d’attraction d’entreprises spécialisées dans le
solaire (Italie ou Brésil notamment) et développant des
produits adaptés aux conditions de marché des pays
émergents (ouvrant donc des possibilités d’exportations
fortes vers ces pays comme vers les pays du « Nord »)
o Incitation des prescripteurs (architectes et bureaux
d’études) et des utilisateurs (acquéreurs de logements
neufs) au choix des énergies renouvelables
o Evaluation de la valeur écologique du bois de chauffe et
exploitation éventuelle de cette source d’énergie en cas de
confirmation de sa « neutralité» en matière de gaz à
effets de serre (ouvrant ainsi la voie à une filière Bois
dans l’énergie en complément de l’exploitation forestière à
destination des produits de construction ou de l’artisanat).
Gestion intégrée et stricte des ressources en eau
o Mutation des cultures consommatrices excessives d’eau
en cultures plus économes
o Incitation à l’utilisation des techniques écologiques
d’irrigation comme le goutte-à-goutte,
o Incitation à la réduction d’utilisation des sulfates dans le
traitement des cultures,
o Incitation aux économies domestiques,
o Généralisation des dispositifs de recyclage de l’eau sur les
sites hôteliers (type Ibis Meknès) et touristiques,
o Incitation des prescripteurs (architectes et bureaux
d’études) à intégrer systématiquement des options
« recyclage des eaux usées » dans leurs propositions
commerciales
Développement du Tourisme à connotation écologique comme
cœur de la stratégie touristique de la Région
o Tourisme du Désert autour de l’aventure / découverte /
respect du désert
o Tourisme de montagne autour de l’harmonie avec la
nature (randonnées pédestres et équestres balisées,
parcours aventures, hébergement chez l’habitant, pistes
VTT, etc.)
o Tourisme des paysages ruraux dans la plaine du SAIS
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
61
-
-
-
A N I M A
o Tourisme culturel comme complément humain au
positionnement « nature », le volet civilisationnel du
Développement Durable.
Développement d’une offre de Tourisme d’Affaire centrée sur les
congrès et séminaires à thématiques « Développement Durable »
o Cette thématisation sera toujours un plus dans l’attraction
de nouvelles manifestations.
o Cette thématisation permettra de mettre en cohérence les
congrès et leurs compléments ludiques développés pour
les touristes.
o Cette thématique « Développement Durable » est en
croissance forte dans le marché des rencontres
professionnelles.
Développement d’une image « nutrition méditerranéenne »
synonyme de protection de la santé autour des productions
majeures du territoire
o L’olive et l’huile d’olive sont un excellent porteur pour
cette image, reconnues dans le monde entier pur leurs
valeurs nutritives et leurs effets sur la longévité humaine.
o La tomate, les fruits et fruits secs véhiculent les mêmes
valeurs, donc le même potentiel image.
o Un secteur plantes médicinales, même réduit
quantitativement, serait également un facteur cohérent
dans cette démarche.
o Le même raisonnement s’applique au développement d’un
petit secteur autour des plantes aromatiques en liaison
avec les industries agro-alimentaires, parfums et
cosmétiques qui cherchent à faire croître le « naturel »
dans leurs productions et à communiquer sur cette
tendance qui répond à l’attente des consommateurs
occidentaux.
Communication forte autour d’une gestion plus rigoureuse que les
autres régions en matière de consommation de l’espace urbanisé.
o Etablissement d’un schéma directeur ambitieux et porté
politiquement au plus haut niveau qui
ƒ traduise cette ambition économique nouvelle,
ƒ anticipe ses conséquences urbanistiques pour mieux
les maîtriser,
ƒ associe les acteurs économiques dans les choix faits
pour qu’ils se les attribuent et les respectent
ensuite,
ƒ annoce que le développement de Meknès-Tafilalet
sera désormais choisi et non plus subit.
o Veille accentuée sur la compatibilité des projets
économiques avec la croissance contrôlée et cohérente de
l’espace urbanisé que traduira le schéma directeur :
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
62
ƒ
ƒ
ƒ
éviter les implantations « sauvages » d’activités en
zones d’habitation comme « Tricotage du Haut
Atlas », voire « CEMA Bois ».
expliquer et valoriser ces choix pour en rendre plus
facile l’acceptation, ceci d’autant qu’un maximum
d’acteurs économiques y auront directement
participé.
Utiliser cette contrainte comme thème de
communication économique et politique, ce qui a
rendra encore plus efficace.
Ce positionnement Développement Durable a de nombreux effets induits
particulièrement intéressants. Le plus important est probablement qu’en
matière de recherche de fonds publics et privés internationaux, c’est une
thématique très recherchée par les pourvoyeurs d’aides eux-même.
ETAPE INTERMEDIAIRE A 3 ANS A PREVOIR
La « vision » à long terme est un point de départ indispensable à toute
stratégie de marketing de territoire. Toutefois, au-delà du choix d’un
positionnement et du travail qui permet de faire partager à tous le choix fait, il
faut se donner les moyens de mener à bien les projetS qui en découlent sans
perdre, au fil du temps, ce soutien acquis initialement à grand renfort de
discours et d’explications.
Comme l’on sait que l’espoirs collectif se nourri aussi d’impatience dans la
perception des premiers résultats, on comprend que le « long terme » ne
répond pas aux exigences de résultats du « temps politique ». Il faut donc
ménager, dans la stratégie « long terme », des étapes intermédiaires qui
permettent une consolidation politique des choix faits au travers des premiers
résultats mesurables.
-
Le long terme ne put être concret. Or, Les acteurs économiques
vivent d’échéances courtes et très concrètes. Scinder le projet long
termes en étapes de 3 ans, c’est rendre donc le projet de territoire
concret et, par conséquence directe, compréhensible au plus grand
nombre.
- Un échéancier permet de relancer la dynamique qui s’essoufflera
mécaniquement, quelle que soit la qualité des porteurs et des
résultats. Rappeler régulièrement le but et les enjeux est
indispensable.
A N I M A
Un rapport d’étape permet une remise en cause plus profonde des
choix initiaux que ne pourrait le faire un suivi permanent
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
63
o si le niveau décevant des résultats l’exigeait.
o si le contexte national ou international venait à se
modifier radicalement par rapport aux hypothèses de
départ.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
64
DEVELOPPER UNE STRATEGIE MARKETING ENDOGENE
OPERATIONNELLE
SE POSER EN COORDINATEUR ET EN COMMUNIQUANT DES GRANDS
PROJETS STRUCTURANT
Le CRI doit concentrer son potentiel sur les projets qui vont devenir la marque
de cette nouvelle ambition économique :
-
Les filières agricoles à fort potentiel international
• La filière oléicole pour son exemplarité de premier projet
recherche-agriculture-industrie intégré et son potentiel de
forte valeur ajoutée
• La filière caroubier pour son potentiel de forte valeur
ajoutée par son lien avec l’industrie cosmétique
• La filière des plantes aromatiques et médicinales pour son
potentiel de forte valeur ajoutée
-
La filière bois dans le cadre du lancement d’une politique de
Développement Durable de ce secteur
-
Les aménagements touristiques majeurs
• Reconstitution d’un potentiel hôtelier performant
• Infrastructures à forte visibilité
• Lancement d’une politique de congrès affirmée
• Etc.
-
Les opérations majeures d’intégration de la politique artisanale à
la politique touristique
• Projet RMIKA par exemple
-
Les opérations majeures de valorisation des ressources minières
-
Etc.
SE POSITIONNER COMME UN LIEU DE VALORISATION DES PORTEURS
DE PROJETS INDUSTRIELS ET DE SERVICES
La principale source d’emploi reste le développement du tissu de PME, ceci
quel que soit le niveau de développement d’un territoire.
Le développement de ce tissu a la réputation d’être limité au Maroc par un
blocage culturel face à l’entrepreneuriat.
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
65
S’il est probable que le trop petit nombre d’écoles de commerce notamment ne
soit pas un facteur d’amélioration sur ce plan, il semble bien pourtant que
cette absence de dynamique de création d’entreprises soit d’abord et surtout le
fait d’un système inadapté qui privilégie mécaniquement l’accumulation de
capital sur un petit nombre, ne sachant pas comment donner aux autres un
accès minimum à ce capital : Les banques ne prêtent qu’avec des garanties
excessives, les administrations sont démunies face aux créateurs et aucune
action de promotion n’est menée pour amener du capital extérieur susceptible
d’irriguer de façon plus homogène les porteurs de projets.
Un des facteurs qui nourrie ce système est la très faible capacité d’analyse des
projets industriels, donc l’incapacité à juger du risque, ce qui explique en
grande partie cette politique financière trop frileuse.
Le CRI a un rôle à jouer pour modifier cet état de fait et apparaître ainsi
comme un accélérateur de développement autant que comme un instrument
de démocratisation économique :
- Mettre en place une cellule d’analyse des projets pérenne comme
le préfigure l’étude menée par l’Université Moulay Ismail fin 2005
et visant à identifier, pour le compte du CRI, une liste de projets
fiables susceptibles d’intéresser les investisseurs. Cette analyse
pourrait se faire de façon élargie dans le cadre d’un partenariat
avec les banques et les industriels, au travers par exemple de
challenges organisés par des clubs réunissant ces acteurs.
- Organiser des rencontres régulières entre porteurs de projets et
porteurs de fonds extérieurs à la région.
- Lancer des challenges aux créateurs avec des récompenses même
symboliques mais remis par le Waly et donc médiatisées. Les
porteurs de fonds doivent avoir envie d’être mis en valeur dans ces
opérations médiatiques, donc d’être plus à l’écoute des projets et
de leurs porteurs. C’est aussi un moyen d’amener les épargnants
locaux à tenter cette aventure de l’entreprise plutôt qu de
continuer à placer leur argent dans des systèmes dormant à 3%
l’an.
LANCER UNE DYNAMIQUE D’ANIMATION ECONOMIQUE
Le Marketing territorial extérieur n’a aucune chance de succès durable s’il ne
peut s’appuyer sur une offre « produit » dont l’une des composantes majeures
est l’animation du tissu économique local. Cette facette de l’offre « produit »
est particulièrement importante dans la perspective d’une stratégie visant à
implanter de nouveaux acteurs par le développement de partenariats
préalables à ces implantations.
- Opérations symboliques du développement ou de la relance de
certains secteurs économiques
o Mise en perspective positive du potentiel de certains
secteurs en perte de vitesse (ex: textile) avec des
opérations de rapprochement collectif avec des coA N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
66
traitants potentiels ou des marchés cibles pour
l’exportation.
o Manifestation favorisant la valorisation de certaines filières
(ex: agro-alimentaire) et la mise en réseau de leurs
acteurs pour la constitution d’une offre globale vis-à-vis
des marchés extérieurs
o Etc.
-
Organisation de clubs d’entreprises thématiques ou généralistes en
coopération avec la CGEM afin de démultiplier les actions
collectives par secteur et de lutter contre l’isolement des PME face
à l’évolution de la concurrence nationale et à celle des marchés
extérieurs.
-
Organisation avec l’Université, les banques partenaires, les
investisseurs étrangers qui pourront avoir été attirés sur ce thème,
et les opérateurs associatifs et économiques locaux, d’une chaîne
de l’Innovation et de la Valorisation au travers notamment
d’incubateurs, de pépinières, d’outils de financement dédiés, de
systèmes de suivi et d’encadrement des porteurs de projets
incubés, etc. Une grande part des maillons nécessaires est déjà
présente ou en gestation mais ces maillons ne sont reliés par
aucune logique de territoire pour constituer à la fois
o Une « filière » locale de projets industriels innovants
o Une offre locale intégrée à présenter sur les marchés
extérieurs
IMPOSER UNE DEMARCHE D’INTELLIGENCE ECONOMIQUE
Dans ce cas aussi, le CRI devrait s’imposer comme une référence en matières
de données économiques et, surtout, de mise en réseau de ces données pour
en faire un outil de développement mis gratuitement au service de l’ensemble
des opérateurs économiques.
- Créer un Centre de Ressource, même modeste
o Information macro-économique générale mise à
disposition des porteurs de projets et des acteurs locaux.
o Recensement des dispositifs financiers dédiés à la
création d’entreprises
ƒ Lignes publiques de financement dédiées à l’aide
aux créateurs
ƒ Financements de l’Agence Française de
Développement et des autres entités internationales
mobilisables
ƒ Dispositions fiscales majeures
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
67
ƒ
A N I M A
Manifestations marocaines, voire étrangères
(sommets internationaux du capital risque par
exemple) au sein desquelles les porteurs de projets
qui le désirent pourraient promouvoir leurs idées et
tenter de capter des fonds, voire des partenaires.
-
Lancer l’idée d’un Système d’Information Géographique intégré à
l’ensemble des partenaires publics pour rendre l’information
foncière fiable et pertinente, par exemple sur les disponibilités
foncières et immobilières dédiées aux activités économiques.
o Cet outil unique et commun serait une traduction factuelle
de l’exemplarité de la politique de Développement Durable
du territoire alliant préservation des espaces et du
patrimoine et organisation spatiale pertinente du
développement économique
o Cet outil permettrait notamment de situer dans une
démarche urbanistique les zones d’activité existantes ou
en projet
ƒ L’absence actuelle de cartes est le symptôme d’une
absence de politique d’aménagement économique
du territoire
ƒ Cette absence insécurisante est rédhibitoire pour les
investisseurs extérieurs
ƒ Cette absence est aussi celle d’une dynamique de
filières géographiquement situées et organisées. Or,
en concentrant et en organisant sur certaines
parties du territoire certaines filières porteuses de
développement, on favorise très fortement les
phénomènes de partenariat qui accélèrent ce
développement, et on facilite la promotion
sectorielle collective, donc l’attractivité extérieure
des produits et des compétences concernées.
-
Développer une base de données sur l’immobilier d’entreprises
o Son absence rend impossible une réponse réactive aux
besoins exprimés par les entreprises, les porteurs de
projets nouveaux et les investisseurs extérieurs
o Son absence rend impossible l’idée de lancer des
opérations d’attraction d’investisseurs institutionnels
(banques, fonds d’assurances, fonds de pension, etc.)
marocains ou étrangers pour accélérer la mise sur le
marché de produits « en blanc » (à la location) adaptés à
la demande des entreprises, voire aux normes
internationales
o Son absence rend impossible l’analyse de la pertinence
des prix pratiqués par les promoteurs privés par zones
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
68
géographiques et type d’immobilier par rapport aux
moyennes constatées sur le marché local et national et
par rapport aux territoires étrangers directement
concurrents de la région de Meknès-Tafilalet
o Cette absence rend impossible la connaissance du volume
de transactions annuelles et ses variations qui sont
pourtant une donnée essentielle de l’analyse du
dynamisme économique du territoire
o Son absence rend impossible l’analyse du stock par
rapport à la demande annuelle prévisible et donc
d’anticiper les surabondances ou les pénuries
-
A N I M A
Organiser, à partir du CRI, un premier embryon de gestion des
connaissances (Knowledge Management) entre les acteurs
économiques du territoire
o Proposer un Intranet simple et efficace aux autres
partenaires publics permettant d’instaurer un réflexe de
travail collaboratif quotidien entre des structures plutôt
habituées à s’isoler pour protéger leur territoire de
pouvoir. Il faut donc faire de la présence et de la densité
d’échanges sur cet Intranet un élément de reconnaissance
o Inciter les entreprises comme les organisations
sectorielles qui regorgent souvent d’une grande masse
d’information inutilisée de mettre ces informations en
ligne sur l’Intranet commun. Là encore, ces contributions
doivent être facteur de reconnaissance pour ceux qui s’y
plieront.
o Editer sur cet Intranet des « news » mensuelle ou
bimestrielle pour faire partager les succès de l’économie
locale et faire que tous se les attribuent en y proposant
eux-même des contributions par rotation (« le mois de la
Délégation Provinciale de l’Agriculture », « le mois de
l’OFPPT », etc.)
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
69
DEVELOPPER UNE STRATEGIE MARKETING EXOGENE
OPERATIONNELLE
VOLONTE DE SE SITUER SUR LE PLAN OPERATIONNEL POUR TRADUIRE
LA STRATEGIE DE POSITIONNEMENT ADOPTEE
-
Evaluation des ambitions chiffrées annuelles du territoire.
Communiquer avec des résultats chiffrés que l’on peut rapprocher
des objectifs en début d’année donnera une très grande crédibilité
à la structure. On peut même imaginer un petit tableau de bord
mensuel qui ferait l’objet de news locales et nationales sur les
performances du territoire. C’est cette répétition qui fait exister un
territoire dans la Presse.
-
Traduction au sein du CRI par objectifs « équipes » et
« individuelles » selon des repères facilement mesurables et
pérennes dans le temps (c’est également un outil de management
interne de l’équipe pour en motiver les membres)
CONSTRUCTION D’UNE OFFRE STRUCTUREE QUI REFLETE CETTE
STRATEGIE
A N I M A
-
Filières verticales (compétences et produits similaires reliés par des
relations donneurs d’ordre - sous-traitants) telle que celles du
textile, du Bois, de l’agro-industrie, etc.
-
Clusters (chaînes de valeurs ajoutées traversant différentes filières
et visant un marché) qui pourraient se développer par exemple
dans la sous-traitance automobile ou l’électronique.
-
Offre « bassins d’emplois » : en cherchant un territoire d’accueil,
un investisseur cherche un potentiel humain. Présentées comme
une simple donné macro-économique supplémentaire, les
ressources humaines de la région de Meknès-Tafilalet auront moins
de valeur que présentées en « opportunités de compétences ».
L’idée est de proposer les qualifications concentrées dans telle ou
telle partie de la région comme un « produit » de qualité que
l’investisseur « achèterait » en choisissant de s’y implanter.
-
Environnement infra-structurel et super-structurel. Poutr implanter
une nouvelle activité, il faut lui proposer de s’insérer dans un
système organisé et animé qui sera une sorte de terreau sur lequel
l’entreprise va grandir. C’est un ensemble complexe dans lequel il
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
70
faut trouver de la formation (Université Moulay Ismail par exemple
ou telle ou telle formation industrielle suivant le secteur), de la
recherche pour certains secteurs (l’ENSAM pour l’électronique par
exemple), des infrastructures pour d’autres (les routes pour les
investissements miniers par exemple, la liaison avec Tanger pour
les exportations lourdes comme autre exemple). L’idée est ici de
présenter à chaque prospect un panel complet centré sur son seul
secteur. L’investisseur est un égocentrique dont seule la croissance
de son secteur et celle de son entreprise à l’intérieur de ce secteur
l’intéresse. Donc seuls l’intéressent les éléments constitutifs de c
secteur et de son environnement direct. Evoquer les autres atouts
brouillerait le message et l’emmènerait immanquablement vers la
concurrence.
-
Animation reliant les acteurs et leur environnement. Ce point est
très étroitement lié au précédent. L’investisseur doit percevoir dans
le secteur qui l’intéresse une dynamique forte qui relie les acteurs.
Le CRI doit susciter cette animation avant de la vendre à
l’extérieur.
-
Offre foncière et immobilière. On l’a vue, approcher des
investisseurs sans une offre immobilière et foncière cernée, chiffrée
et juridiquement sécurisée serait une contre performance.
-
Incitations fiscales et financières. La problématique est ici
identique. L‘investisseur doit se sentir sécurisé en ayant
l’impression d’avoir cerné l’ensemble des opportunités financières
publiques mais aussi des contraintes, donc des risques.
-
Interlocuteur unique. L’investisseur est un partenaire à la fois
pressé et facilement perdu dans un territoire où il lui faut très
rapidement identifier l’opportunité que pourrait représenter une
implantation d se activités. Disposer d’un interlocuteur unique
répondant à toutes ses interrogations et gérant tous ses problèmes
est indispensable. Le CRI doit être cet interlocuteur unique.
CIBLAGE ACTIF DES INVESTISSEURS EXTERIEURS POTENTIELS
SUSCEPTIBLES DE REAGIR POSITIVEMENT AU POSITIONNEMENT
CHOISI
Le ciblage des investisseurs ne pet se faire par une entrée géographique
unique, ni même prioritaire. Cette cible géographique n’est que la résurgence
d’une grille pus complexe de l’analyse marketing qui combine :
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
71
-
Un ciblage par secteurs d’activités, centrés sur des niches sur
lesquelles le territoire a un potentiel réel et compétitif et sur
lesquelles il a organisé une offre complète (un « package ») qu’il
est en mesure de présenter de façon valorisante à l’investisseur,
-
Un ciblage par fonctions d’entreprise telles qu’elles semblent être
les plus probables en fonction des caractéristiques du territoire et
de son offre économique et humaine réelle. Rechercher des centre
de R&D ne s’organise pas de la même façon que rechercher
du « manufacturing », des centres de formations, des centres de
commercialisation ou des sièges sociaux.
-
Un ciblage par approche probable du territoire par l’investisseur,
que l’on recherche des investissements « greenfield » ou au
travers de « partenariats préalables » avec des entreprises ou des
laboratoires locaux.
Si l’on combine par exemple le ciblage « sous-traitance automobile », celui
d’implantations de centres de productions ou « manufacturing », celui
d’implantations directes, donc « greenfield », alors le ciblage par provenances
géographiques possibles amènera le CRI à rechercher plutôt en Europe ses
prospects, notamment en France et en Allemagne. Cela n’exclue pas les autres
marchés possibles (Espagne ou Grande Bretagne par exemple en Europe, mais
cela permet au CRI de centrer ses moyens sur quelques opérations fortes et de
multiplier ainsi ses chances de succès.
On voit que ce raisonnement est reproductible secteur par secteur, niche par
niche, et qu’il demandera ensuite de faire des choix pour ne concentrer ses
moyens que sur quelques premiers secteurs.
Si on privilégie le saut de valeur ajoutée souhaité, on pourrait alors faire le
choix suivant :
- Tourismes pour développer l’offre tourisme « nature » avec des
professionnels du secteur qui indiquerait ainsi ce qu’attendent
leurs clients d’une telle destination et pourraient entrer dans des
partenariats public-privés très valorisants ;
- Sous-traitance automobile pour la valeur ajoutée et l’abord d’un
secteur nouveau et très internationalisé.
- Transformation agro-alimetaire pour le potentiel local et la qualité
des projets(Olive par exemple) que l’on y recense.
POLITIQUE DE COMMUNICATION AU SERVICE DE LA DEMARCHE
MARKETING
-
A N I M A
Charte graphique du territoire en harmonie avec le positionnement
choisi
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
72
-
-
Outils d’édition et multimédia à combiner
Stand adaptable pour présence reproductible sur les salons
nationaux et internationaux
Site internet du territoire rassemblant ceux existant sous un portail
identitaire du territoire
Politique évènementielle au service de l’approche des cibles
marketing
Politique de relations presse visant la sensibilisation des cibles
marketing, donc à la fois généraliste pou l’image du territoire, et
spécialisés dans les secteurs cibles pour parler plus « business ».
Politique d’achat d’espaces institutionnels (image « corporate ») et
commerciaux (image « marketing » par secteurs)
DEFINITION ET MISE EN ŒUVRE D’UNE GAMME D’ACTION MARKETING
ADAPTEE
-
Marketing direct (mailing, fax-mailings, e-mailings, phoning, etc)
Mission de terrain dont salons
Politique de réceptifs des prospects selon le principe du « guichet
unique »
Suivi commercial des dossiers sur le court et moyen termes au
travers notamment d’un outil CRM
EVALUATION CONTINUE DES RESULTATS
-
Evaluation des données ayant pu affecter ces résultats de façon
positive (bulle spéculative par exemple) ou négative (évènements
internationaux, perturbation des marchés financiers, etc.) pour
adapter en permanence la politique de terrain.
-
Analyse des résultats individuels et collectifs pour communiquer et
tenir sous pression les partenaires dont l’apport est indispensable.
Le CRI ne peut rien faire seul !
****************
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
73
En conclusion, je partagerais volontiers l’idée avancée par
l’Université Moulay Ismail selon laquelle « le défi n'est pas moins
que de faire décoller une région, qui dispose d'énormes
potentialités, riche par son histoire et sa diversité culturelle, bien
dotée en ressources naturelles, disposant d'un potentiel humain
appréciable, et qui se positionne, paradoxalement, à la tête du
triste hit-parade de la pauvreté. »
A N I M A
A N I M A
Analyse et promotion du
potentiel Régional
04 -13 décembre 2005
Meknes-Maroc
74
Téléchargement