Note sectorielle des TELECOMS - MAI 2011

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SECTEUR DES
TELECOMMUNICATIONS AU MAROC
Entre réalisations, enjeux et perspectives
Mai 2011
PLAN
I-
Paysage des télécommunications au Maroc : contribution au PIB en
croissance
1- Revenus générés par le secteur : en progression continue
2- Contribution au PIB : encore à développer
3- Intervenants dans le secteur : nombre limité
Potentiel de développement du secteur à l’échelle locale : importante
croissance du secteur attendue
II-
1234-
Note d’orientation 2010-2013
Baisse des tarifs d’interconnexion
PACTE : Programme d’accès aux Télécommunications
Terminaison d’Appels : Bon positionnement du Maroc au regard des pays concurrents
III-
Relais de croissance : Bonne tenue des filiales sub-sahariennes
1- L’Afrique : un continent non entièrement exploité
2- Filiales africaines : contribution au CA en croissance continue
IV-
Marché national des télécommunications : en pleine ébullition
1- Bref aperçu de la concurrence
2- Segments du marché de la téléphonie : marché toujours porteur avec une
recomposition des parts de marché.
Marché du mobile : toujours en hausse et maintien des parts de marché de IAM
Marché du fixe : parc encore faible avec une légère évolution
Marché de l’internet : Percée considérable de la 3G au détriment de l’ADSL
V-
Maroc Telecom : Réalisations et perspectives
1- Indicateurs financiers: en nette appréciation dans un contexte concurrentiel davantage
exacerbé
2- Perspectives d’évolution du groupe et évaluation
VI-
Synthèse
I-
Paysage des télécommunications au Maroc : contribution au PIB en
croissance
1- Revenus générés par le secteur : en progression continue
Le secteur des télécommunications au Maroc a pris un essor important grâce essentiellement
aux politiques de libéralisation du secteur permettant l’introduction de nouveaux concurrents.
Cette dynamique concurrentielle dans laquelle s’est lancé le pays ces dernières années a
poussé d’un côté, le régulateur à une refonte réglementaire et d’un autre, les opérateurs à
s’aligner sur les offres des pays de la région introduisant ainsi des changements tant au niveau
des prix que des moyens technologiques. En effet, à titre d’illustration, l’introduction de la
concurrence dans le mobile a permis de faire évoluer le taux de pénétration de moins de 2%
en 1999 à plus de 100% à fin 2010 situant le pays à la tête des pays de la région.
Le secteur connait un taux de croissance continu. Ainsi, le chiffre d’affaires du secteur a
affiché au terme de l’année 2010, 35,6 Mds dhs, en progression de 6% par rapport à 2009.
Cette performance est le résultat des politiques de diversification des offres des opérateurs,
des programmes de fidélisations des clients, du recrutement de nouveaux abonnés, de la
baisse des tarifs…
Revenus dégagés par le secteur
40
35
30
30
23
14
10
0
4
2000
6
7
2001
2002
37
27
12
5
36
29
18
17
15
20
34
27
25
22
25
15
32
9
2003
18
11
2004
2005
2006
Abonnés (millions)
2007
2008
2009
2010
Revenus (Mds dhs)
Source : Note d’Information Meditel
2- Contribution au PIB : encore à développer
A fin 2009, le taux de croissance de l’économie nationale s’est stabilisé à 4,9%, équivalent en
termes de prix à 736 Mds dhs. Sur les comptes de la nation, le pôle postes et
télécommunications a affiché 22 Mds dhs, soit une contribution au PIB de l’ordre de 3%.
PIB aux prix courants et contribution du secteur des postes et télécommunications
2005
2006
2007
2008
1 - PIB aux prix courants(Mdhs)
527 679
577 344
616 254
688 843
Secteur tertiaire
270 642
289 835
321 713
341 076
Postes et télécommunications
16 561
18 134
19 887
21 365
2. Contribution au PIB (%)
Secteur tertiaire
51,3
50,2
52,2
49,5
Postes et télécommunications
3,1
3,1
3,2
3,1
2009
736 206
360 540
22 097
48,9
3
Source : ministère des finances
3- Intervenants dans le secteur : nombre limité
Le secteur des télécommunications est érigé en plusieurs opérateurs. Trois d’entre eux
constitués d’opérateurs nationaux possèdent les licences fixe, mobile et internet les autres
disposent des licences VSAT, 3RP et autres
Technologies
Fixe
Nombre de licences
3 licences
Fixe avec mobilité restreinte
GSM (2ème génération)
1 licence
3 licences
3G (3ème génération)
3 licences
GMPCS
5 licences
VSAT
3 licences
3RP
3 licences
Opérateurs
Meditelecom
Maroc Telecom
Wana corporate
Wana corporate
Meditelecom
Maroc Telecom
Wana corporate
Meditelecom
Maroc Telecom
Wana corporate
Thuraya Maghreb
Soremar
Orbcomm Maghreb
Global Star North Africa
European Datacomm
Maghreb
Spacecom
Cimecom
Gulfsat
Cires Télécom
Télécom
Moratel
Source : ANRT
II-
Potentiel de développement du secteur à l’échelle locale : importante
croissance du secteur attendue
Le secteur des télécommunications au Maroc a enregistré une croissance soutenue ces
dernières années grâce principalement à la demande interne. Le marché a assisté à l’arrivée de
nouveaux acteurs, à la consolidation de ceux déjà existants et à une évolution juridique du
secteur en matière de libéralisation.
Le taux de pénétration, indicateur éminent mesurant la croissance du secteur a enregistré les
évolutions suivantes :
110,00%
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
Evolution du taux de pénétration
101,50%
Mobile
Fixe
Internet
81%
74%
65,60%
53,50%
41,40%
31,20%
0,38%
2004
0,88%
2005
7,85%
4,25%
4,50%
4,38%
2006
1,34%
2007
9,70%
1,72%
2008
11,30%
2,46%
2009
11,90%
3,81%
5,92%
2010
: ANRT
Le segment du mobile représente le taux de pénétration leSource
plus
élevé du marché de la
téléphonie, ce taux a même dépassé 100% au cours de l’année 2010. Le marché du mobile a
pris un essor important ces dernières années grâce à l’entrée de nouveaux concurrents ainsi
qu’aux multitudes offres des trois opérateurs permettant ainsi l’accès à la téléphonie mobile
de l’ensemble de la population.
Les taux de pénétration du fixe et de l’Internet se situent respectivement à 12% et 6% au
terme de l’année écoulée, ceci montre que le potentiel de croissance de ces segments reste
important. Cependant, le trend haussier que connait le marché du fixe est favorisé par
l’attribution de nouvelles licences en 2007 à Meditel et Inwi et par la commercialisation des
offres pré-payées et celles à mobilité restreinte exclusivement par Inwi.
Aussi, dans le but de permettre au pays de se positionner dans le paysage mondial des TI à
l’instar d’autres pays émergents, l’autorité régulatrice ainsi que les opérateurs ont pour
priorité de poursuivre l’investissement, de déployer les infrastructures adaptées, d’élargir
l’accessibilité aux services des télécommunications et de poursuivre la croissance des
différents segments.
1- Note d’orientation 2010-2013
Dans ce sillage, la note d’orientation pour la période 2010-2013 a été adoptée par le
gouvernement et s’inscrit dans la continuité des objectifs fixés dans la note d’orientation de la
période 2004 -2008 visant le développement du secteur des télécommunications. Cette note
préconise la poursuite du processus de libéralisation du secteur, l’intensification de la
concurrence surtout dans le segment fixe et internet, l’ouverture du marché à de nouveaux
entrants, l’introduction des nouvelles technologies mobile de 4ème génération et la
simplification des procédures d’intervention sur le segment des réseaux satellitaires. Ainsi, à
horizon 2013, la note cible un parc fixe et mobile de 34 millions d’abonnés, un parc
d’abonnés à Internet de 2 millions et un chiffre d’affaires global de 40 milliards de dirhams.
2- Baisse des tarifs d’interconnexion
Les tarifs de communication du fixe évolueront à la baisse comme le montre le graphe cidessous :
Evolution du régime d’interconnexion du fixe
(DH HT heure pleine)
Inter CAA : Inter Commutateur à autonomie d’acheminement
ST : Simple Transit
DT : Double Transit
*
*
*
*
Source : ANRT et UIT
Par ailleurs, les tarifs de communication des trois opérateurs sur les créneaux mobile et fixe
s’inscriront dans un trend baissier à horizon 2013, comme le montre les graphiques cidessous :
Nouvel encadrement tarifaire 2010-2013
Source : ANRT et UIT
Ainsi, les tarifs de terminaison mobile connaitront à fin 2013 une baisse de 65% pour IAM et
Meditel et de 70% pour Wana Corporate. De même, des baisses variant entre 24% et 40%
seront adoptées au niveau des terminaisons fixes. L’objectif étant, de palier aux
discriminations tarifaires on-net1/off-net2 et de stimuler la dynamique concurrentielle.
1
2
Appels à l’intérieur du même réseau
Appels entre deux réseaux différents
3- PACTE : Programme d’accès aux Télécommunications
Dans le but de réduire la fracture numérique, de couvrir des zones dites « blanches » non
encore reliées au réseau et de renforcer parallèlement à cela, les infrastructures des
télécommunications, le Programme d’accès généralisé aux télécommunications (PACTE) a
été mis en place dans le but de desservir 9 263 localités en moyens de télécommunications
d’ici à la fin 2011. Ce programme concerne 2 millions de personnes, équivalents à 17% de la
population rurale avec un budget global de 1 443 Mdhs.
Maroc Telecom s’est engagé dans ce cadre, à couvrir 7 338 localités en téléphonie mobile
d’ici à 2011. Depuis 2008, 5 765 localités ont été équipées et le reste se fera au courant de
cette année. Ce programme permet la création de 150 emplois directs.
Meditel est également signataire de cette convention dans laquelle le 2ème opérateur national
s’engage à desservir 1 316 localités dont 434 desservies en 2008.
4- Terminaison d’Appels : Bon positionnement du Maroc au regard des pays
concurrents
La structure des terminaisons d’appels vers le mobile dans le cadre des efforts fournis par
l’ANRT et les opérateurs télécoms au Maroc se présente comme suit :
Source : ANRT et UIT
Les tarifs appliqués actuellement par l’opérateur historique sont considérés parmi les plus
élevés, Maroc Telecom est positionné loin derrière la Turquie et la Jordanie. Avec les efforts
déployés en terme de baisse des tarifs, IAM en 2013 devancera ces pays et se situera parmi les
pays appliquant les tarifs les moins élevés, en régression de 180%.
Par ailleurs, au niveau du fixe, la situation du Maroc au regard des terminaisons d’appels
connaitra une évolution importante :
Source : ANRT et UIT
Malgré la baisse des tarifs du segment fixe dont le Maroc fera preuve, passant de 2,77
centimes $ US actuellement à 1,77 centimes $ US en 2013, il demeure parmi les pays qui
appliquent des tarifs assez élevés pour les appels du fixe.
III-
Relais de croissance : Bonne tenue des filiales sub-sahariennes
1- L’Afrique : un continent non entièrement exploité
L’Afrique dispose d’un vaste potentiel de croissance inexploité au niveau du secteur des
télécommunications. En effet, le continent qui compte 13% de la population mondiale ne
compte que 1% des lignes fixes, 6% des lignes mobiles et 4% des lignes internet haut débit.
Par ailleurs, l’accès au téléphone est 30 fois plus faible que dans le reste du monde et 85 fois
plus difficile que dans les pays développés. Les handicaps qui entravent le développement
du secteur ont trait notamment aux infrastructures de base, qui sont généralement insuffisantes
ou inadaptées. Aussi, les coûts d’accès élevés, corollaire de la faiblesse des infrastructures et
de la faible connectivité intracontinentale constitue un handicap à la large utilisation des
produits des télécommunications.
Le parc d’abonnés, filière mobile, fixe et internet comprise, ainsi que le taux de pénétration en
Afrique est représenté sur le graphe suivant :
Evolution du parc d'abonnés en Afrique vs Monde
Afrique
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Monde
2005
2006
2007
2008
2009
2010*
*Estimations
Source: ITU World Telecommunication /ICT Indicators database
Taux de pénétration en 2010*
Monde
(millions)
par 100 habitants
Afrique
(millions)
140
120
Fixe
120
mobile
100
Internet
94,1
76,2
80
60
65
55
41,4
40,3
40
20
30,1
28,1
1,6
17,3
9,6
0
Europe
USA
*Estimations Afrique
Source: ITU World Telecommunication /ICT Indicators database
En 2009, le parc d’abonnés a atteint 376 millions, représentant une part de 4,8% dans le
monde. A fin 2010, il atteindrait 5%, niveau qui reste faible par rapport à l’Europe (17%) et
aux Etas Unis (20%).
Taux de pénétration
L’Afrique connait l’un des taux de pénétration les plus faible aussi bien sur le mobile que sur
le fixe et internet, au regard de l’Europe et des USA. Il enregistrerait en 2010, 1,6% au niveau
du fixe (40% en Europe, 28% aux USA), 41% sur le mobile (120% en Europe et 94% aux
USA) et 9,6% sur le segment Internet (65% en Europe et 55% aux Etats Unis).
La faiblesse du taux de pénétration sur les trois segments de la téléphonie démontre le
potentiel important dont peuvent profiter les opérateurs pour développer le secteur des
télécommunications.
2- Filiales africaines : contribution au CA en croissance continue
Le groupe Maroc Telecom est fortement présent dans l’Afrique sub-saharienne qui recèle
d’importantes potentialités de croissance.
D’un point de vue macro économique, à fin 2010, la croissance de la région atteindrait 4,7%
et l’inflation, 3,4%. Cette dernière est passée de 13,6% en 2008 à 7,6% en 2009.
Avec l’acquisition de Mauritel, Onatel, Gabon Télécom, Sotelma et récemment Bénin
Telecom, le groupe a pu développer son expertise dans ces pays, à accroitre leurs bénéfices et
à améliorer par conséquent, leur contribution dans le résultat net du groupe.
Mauritel
Onatel
Gabon Telecom
Sotelma
CA Afrique
%CA consolidé
Evolution du Chiffre d’affaires de chaque filiale (Mdhs)
2006
2007
2008
2009
983
1 063
1 086
1 105
1 371
1 467
1 693
1 001
1 187
1 220
554
983
3435
3740
4572
4,34%
12,5%
12,6%
15%
2010
1184
1802
1044
1575
5605
17,7%
Source : Maroc Telecom
Monde
Depuis leur acquisition, le chiffre d’affaires des filiales africaines n’a cessé de croitre, porté
essentiellement par l’activité mobile.
La contribution des filiales dans le chiffre d’affaires du groupe Maroc Telecom se situe à fin
2010, à 3,75% pour Mauritel, 5,7% pour Onatel, 3,3% pour Gabon Telecom et 4,98% pour
Sotelma. Les filiales subsahariennes contribuent à près de 18% dans le chiffre d’affaires
global du groupe, en progression de 3 points comparativement à pareille période.
Cela résulte de la politique d’investissements du groupe Maroc Telecom pour développer les
services de téléphonie dans ces pays de l’Afrique et de sa volonté de maintenir un bon
positionnement envers les opérateurs de téléphonie concurrents.
Mauritanie
Avec une population estimée à 3,2 millions, la Mauritanie à fin 2010, compte un parc abonnés
mobile, fixe et internet confondus de 1,6 millions, avec une part de 97% pour le segment
mobile. Un déficit important est détecté au niveau des segments du fixe et internet où le taux
de pénétration ne dépasse pas 3%. Cependant, le taux de pénétration sur le marché mobile est
proche de la saturation et s’est élevé à la fin de l’année écoulée à 97%.
Burkina Faso
A fin 2009, le pays compte 14,7 millions habitants avec un parc total d’abonnés de 2,57
millions. Les abonnés mobile représentent 93% de ce parc total, tandis que les abonnés fixe et
internet représentent respectivement 5,6% et 1%. Le taux de pénétration s’établit également à
un niveau faible : 28% pour le mobile et 1,1% pour le fixe.
Gabon
Comptant 1,5 millions d’habitants, le Gabon ne dépasse pas en termes d’abonnés globaux aux
services des télécommunications 748 000 avec une large part du segment mobile atteignant
93% et où le taux de pénétration a atteint 111% à fin 2010. Il est de 2,4% sur le fixe.
Mali
Le nombre des abonnés mobile a connu une évolution importante durant l’année de 164%
portant le parc d’abonnés total aux services des télécommunications à 2,2 millions. Ce résultat
reste néanmoins faible au regard du nombre d’habitants du pays estimé à fin 2010 à 14
millions. De ce fait, le taux de pénétration des segments mobile et fixe a représenté, 45%,
0,6% respectivement.
Les filiales de Maroc Telecom en Afrique sub-saharienne disposent d’une population large et
de conditions macro économiques favorables. En revanche, le taux de pénétration fixe et
Internet est parmi les plus faibles du continent. Le segment du mobile connait une saturation
où il atteint plus de 97% en Mauritanie et 111% au Gabon
Ces pays représentent un potentiel de croissance considérable que l’opérateur historique
pourrait utiliser pour maintenir son leadership, préserver la croissance par l’investissement,
augmenter la contribution des revenus des filiales aux bénéfices dégagés par le groupe et
accroitre ainsi ses marges de profitabilité.
IV-
Marché national des télécommunications : en pleine ébullition
1- Bref aperçu de la concurrence
Meditelecom, 2ème opérateur national de téléphonie assure une couverture réseau de 96% de la
population et à fin 2010, a atteint 10 millions d’abonnés mobile. Il a à son actif deux points de
présence en Europe (Madrid et Paris) et un bureau commercial à Paris. Il constitue également
un moteur de proximité pour les multinationales et les centres d’appels désirant s’installer au
Maroc.
L’acquisition de 40% du capital de Meditel par l’opérateur France Telecom au prix de 640
millions d’euros en date du 21 septembre 2010, a marqué un tournant dans la stratégie
d’investissement et de développement du groupe. Dans un marché dynamique avec un
potentiel de pénétration significatif dans la voix et data mobile, FT apportera des compétences
et des actifs pour aider Méditel à se repositionner et à exploiter plusieurs segments à forte
valeur ajoutée, notamment, le pré-payé à forte valeur, B2C3 et B2B4 post-payé, B2C contenus
numériques, et B2B fournisseur de services.
Ayant fait du mobile son cœur de métier, 96% des clients grand-public de Méditel sont en
pré-payé mobile et 2% en mobile post-payé. La société présente un potentiel significatif
d’augmentation de l’ARPU5.
A travers le partenariat avec FT6, Méditel a accès aux produits et services du technocentre
France Telecom et une marque Orange-Meditel pourrait éventuellement voir le jour. Meditel
profitera également des synergies de groupe qu’offre Orange.
Inwi a connu en mars 2009, l’arrivée de deux nouveaux entrants dans le tour de table de Wana
à savoir Al Ajial et Zain. Cette joint venture s’est soldée par une prise de participation dans le
capital de l’opérateur de 31% à parts égales pour un montant de 2,85 milliards dhs. Cette
opération a permis à Inwi d’adopter de nouveaux programmes d’investissement et de
développement innovants et adaptés aux besoins des clients.
A fin 2010, 10 mois après le lancement de la nouvelle marque, Inwi a pu compter 4 millions
de clients sur le segment mobile et maintenir son leadership sur le fixe et l’Internet 3G. Le
3ème opérateur de téléphonie a réalisé un chiffre d’affaires de 3,76 Mds dhs avec revenu
moyen par abonné de 94 dhs.
2- Segments du marché de la téléphonie : marché toujours porteur avec
une recomposition des parts de marché.
Marché du mobile : toujours en hausse et maintien des parts de marché de IAM
Milliers
35000
Evolution du parc mobile par opérateur
30000
4303
25000
453
261
20000
6702
15000
10000
5000
7925
604
10789
4156
8237
13327
14456
15272
16889
2007
2008
2009
2010
0
2005
2006
WANA CORPORATE
3
4
5
6
MEDITELECOM
IAM
Business to Consumer
Business to Business
Average Revenu Per User ou Revenu moyen par utilisateur
France Telecom
WANA
CORPORA
TE
13%
8434
5298
10707
Parts de marché mobile
MEDITELE
COM
34%
IAM
53%
Source : ANRT
Source : ANRT
Le parc mobile global a atteint au terme de l’année 2010, 31 982 abonnés, en évolution de
31,5% par rapport à 2009. Le 3ème opérateur a connu le plus haut taux de croissance durant
l’année écoulée de 612%, contre 10,5% pour IAM et 28% pour Meditel.
Le changement de stratégie d’Inwi et le partenariat de Méditel avec Orange ont eu un impact
favorable sur la progression du parc d’abonnés dans leurs périmètres respectifs.
Le parc du secteur des télécommunications dans le marché du mobile est dans une grande
mesure dominé par le segment du prépayé où il s’accapare près de 96% du parc total des
clients mobile. Il a atteint 30,7 millions d’abonnés.
Parts de marché
IAM se positionne toujours en tête des opérateurs nationaux en terme de parts de marché où
elle accapare 53% des parts de marché sur le segment mobile. Cette dernière était de 60,3%
en 2009 et de 63,3% en 2008. Cet effritement est du à l’intensification de la concurrence entre
opérateurs, à la multiplication des offres et aux réductions des tarifs d’interconnexion entre
opérateurs.
Taux de churn7 et Revenu moyen par client
Taux de churn
Meditel
IAM
prépayé
postpayé
prépayé
postpayé
2007
32%
13%
25,7%
17,9%
2008
20%
21%
35,5%
17,2%
2009
8%
14%
34,4%
13,2%
ARPU
MAD/client/mois
2007
2008
2009
juin-10
Meditel
70
60
50
47,5
IAM
108
99
98
94
Source : Maroc Telecom/ NI Meditel
Source : Maroc Telecom/ NI Meditel
Le taux de churn a connu une baisse considérable entre 2007 et 2009 pour les deux
opérateurs. Ce résultat est le fruit des politiques de fidélisation clients conjuguées à des
mesures d’acquisition innovantes et adaptées aux besoins de chaque client.
Au terme de l’année 2010, le taux de churn s’est fixé pour IAM à 35% en baisse de 4,5%
comparativement à pareille période
Le revenu net par client est en légère dégradation annuelle pour les deux opérateurs télécoms.
Il a affiché 50 dhs par client par mois pour meditel à fin 2009 contre 70 deux années
auparavant. Pour IAM, il a atteint 93 dhs à fin 2010 contre 98 dhs au terme de l’année 2009 et
108 à fin 2007.
Cette baisse est la conséquente principale de l’élargissement du parc accompagné de la légère
consommation des abonnés et aussi au recrutement de nouveaux clients à consommation
modérée.
7
Taux de déperdition
Marché du fixe : parc encore faible avec une légère évolution
Milliers
8000
Evolution du parc fixe par segments
Parts de marché global tous segments
confondus
7000
6000
3516
5000
IAM
32,83%
3749
2991
4000
2393
3000
387
403,
375
309
2000
1341
1266
1000
292
884
295
813
1 924
2005
2006
2007
2 455
2 970
3 200
0
parc global
parc résidentiel
2008
2009
WANA
66,72%
2010
MEDITE
LECOM
0,45%
parc professionnel
Source : ANRT
Le marché de la téléphonie fixe a enregistré une hausse annuelle de 6,63% à fin 2010. Ainsi,
le nombre de personnes abonnées au fixe est de 3,7 millions avec une part de 85,3% occupée
par le parc résidentiel, suivi des professionnels avec 10,75% et les publiphones avec 3,88%
Parts de marché
La part de marché de IAM à fin décembre 2010 a atteint 32,8% en baisse de 2,3 points par
rapport à fin 2009 en faveur de Wana Corporate et de Meditel dans une moindre mesure qui
affichent respectivement 66,72% et 0,45%.
Le poids du 3ème opérateur sur le créneau de la téléphonie fixe s’explique essentiellement par
la mobilité restreinte qui est classée, selon l’agence de régulation des télécommunications,
dans la catégorie des clients fixes.
Wana Corporate opère plus sur le segment résidentiel où elle détient 53% des parts de marché
que sur le segment professionnel où elle n’est présente qu’à hauteur de 2% du marché global
contre 63% pour Maroc Telecom.
Marché de l’internet : Percée considérable de la 3G8 au détriment de l’ADSL9
2000
Evolution du parc Internet et ses segments
1800
Parts de marché Internet
1 867
MEDITEL
14%
1600
1400
1 187
Autres
0,14%
1200
1000
757
800
600
400
262
400
200
WANA
29,8%
526
IAM
56%
113
0
2004
2005
Bas débit
2006
ADSL
2007
3G
2008
2009
2010
total abonnés
Source : ANRT
Source : ANRT
Le parc des abonnés à l’internet bas débit est en régression continu depuis 2004 atteignant
1809 abonnés à fin 2010 contre 48 510 à fin 2004, notant un recul de 96%.
Le mode d’accès à Internet « ADSL » a enregistré, en terme de nombre d’abonnés une
progression remarquable entre 2004 et 2007 de 657% passant de 62 960 à 476 414 abonnés.
Ce dernier s’est inscrit dans une phase de stabilisation, où le taux de croissance de 2007 à
2010 a atteint 4,45%. Ce résultat s’explique par la mise en place et la commercialisation de la
technologie de l’accès à Internet à travers la 3G depuis 2007. En effet, la place qu’occupe
l’Internet 3G dans le marché des télécommunications est de taille vu son évolution sur les
trois dernières années, portant le nombre d’abonnés de 42 729 à 1 366 472.
Par ailleurs, la part du parc de la 3G est passée de 8% en 2007 à 73% en 2010, ce qui a
entrainé une baisse significative de la part de l’ADSL de 91% à 27% sur la même période.
Parts de marché
La part de marché de Maroc Telecom s’inscrit en évolution favorable de 2 points en 2010 par
rapport à l’année précédente. Ceci s’explique par l’abonnement de nouveaux clients aux
services de l’Internet chez IAM au détriment de Meditel, dont la part de marché a connu une
baisse de 3 points. Wana Corporate maintient sa part de marché en hausse de 1 point à 14% à
fin 2010.
8
9
Internet sans fil
Asymmetric Digital Subscriber Line : une technique de communication qui permet d'utiliser une ligne téléphonique ou une ligne RNIS
pour transmettre et recevoir des données numériques de manière indépendante du service téléphonique proprement dit (contrairement
aux modems dits analogiques). Cette technologie est massivement mise en œuvre par les fournisseurs d'accès à Internet pour le support
des accès dits « haut-débit »
V-
Maroc Telecom : Réalisations et perspectives
1- Indicateurs financiers: en nette appréciation dans un contexte
concurrentiel davantage exacerbé
CA
Var (%)
EBIT
Var (%)
Marge
opérationnelle
RF
Var (%)
RN
Var (%)
RNpg
Var (%)
Marge nette
DPA (dhs)
2006
22615
10043
44,4%
143
6 833
6739
29,8%
7,88
2007
27532
21,7%
12234
21,8%
44,4%
2008
29521
7,22%
13889
13,5%
47%
2009
30339
2,77%
14008
0,85%
46%
2010
31 655
4,37%
14 335
2,33%
45,2%
31
-78%
8 137
19%
8033
19,2%
29,2%
9,20
394
NS
10 010
23%
9520
18,5%
32,2%
10,83
-147
NS
9 779
-2,3%
9425
-0,9%
31%
10,31
-171
NS
9 949
1,73%
9 536
1,17%
30,1%
10,58
Source : Maroc Telecom
La progression du chiffre d’affaires du groupe a affiché une évolution en décadence passant
de 21,7% en 2007 à 2,77% en 2009. Ceci s’explique essentiellement par la saturation du parc
mobile et la baisse du revenu par client.
En outre, la perte de part de marché sur le fixe et l’internet au profit d’Inwi entraine
également une baisse du rythme de progression du chiffre d’affaires.
A noter que les filiales africaines se comportent favorablement vis-à-vis du groupe et que leur
contribution dans le chiffre d’affaires consolidé du groupe suit un trend haussier
Au terme de l’année 2010, malgré l’exacerbation de l’environnement concurrentiel sur tous
les segments de la téléphonie, Maroc Telecom a drainé des revenus en hausse. Ainsi, le
chiffre d’affaires s’est établi à 31 655 Mdhs, en augmentation de 4,37%, porté par l’élévation
du parc d’abonnés de 10,6% à 16 889 milles abonnés.
L’EBIT a noté également une progression de 39,4% de 2006 à 2009 quoique le rythme
d’évolution enregistre une baisse significative. Cela est induit essentiellement par la baisse de
l’évolution du chiffre d’affaires.
Au terme de l’année dernière, le résultat opérationnel a enregistré une hausse de 2,33% à
14 335 Mdhs induisant une marge opérationnelle de 45,2% maintenue à un niveau élevé
malgré la hausse des amortissements résultants de l’important programme d’investissements
du groupe au Maroc et en Afrique sub-saharienne.
Le Résultat Net part du groupe a enregistré une régression de 1% au terme de l’année 2009
pour s’établir à 9 425 Mdhs. A la fin de l’année dernière, il s’est hissé à 9 536 Mdhs en hausse
de 1,17%.
Grace à sa stratégie annoncée optant plus pour la préservation des marges que pour le
maintien des parts de marché, l’opérateur historique a montré une capacité de résistance face à
l’exacerbation de la concurrence des deux autres opérateurs. En effet, malgré l’agressivité
commerciale de Meditel et l’octroi de la 3ème licence GSM à Inwi, Maroc Telecom consolide
sa position de leader sur le marché des télécommunications.
2- Perspectives dévolution du groupe et évaluation
Le groupe Maroc Telecom table sur le maintien d’une rentabilité élevée suite essentiellement
à la croissance des filiales africaines et la poursuite des efforts d’investissements tant au
Maroc qu’en Afrique subsaharienne.
Nos estimations des résultats du groupe Maroc Telecom sont établies comme suit :
CA
Var (%)
Résultat opérationnel
Var (%)
Marge opérationnelle
RN pg
Var (%)
Marge nette
2010
2011e
2012e
2013e
2014e
2015e
31655
4,3%
14335
2,3%
45,3%
9536
1%
30,1%
32436
2,5%
14608
1,8%
45%
9569
0,3%
29,5%
33386
2,9%
14867
5,2%
44,5%
9348
-2,3%
28%
34501
3,3%
15150
5,6%
43,9%
9660
3,3%
28%
35787
3,7%
15510
3,7%
43,3%
10020
3,7%
28%
37254
4,1%
15953
4,1%
42,8%
10431
4,1%
28%
Par ailleurs, se basant sur les hypothèses suivantes :
Un taux d’actualisation de 9,76% qui tient compte de :
-
Un beta desendetté de 0,94
-
Un taux sans risque 10 ans de 4,14%
Une prime de risque de 6,99%
Un taux de croissance à l’infini de 2,5%
Nous aboutissons par la méthode de l’actualisation des cash flows à un cours de 169 dhs ce
qui représente une décote de 9,74 % par rapport au cours actuel en date du 11 mai. Notre
recommandation est donc d’acheter et conserver le titre Maroc Telecom.
Les ratios financiers de la société se présentent comme suit :
2010
2011e
2012e
2013e
2014e
2015e
BPA
10,8
10,7
10,6
11,0
11,4
11,9
PER
15,5
15,4
15,8
15,3
14,7
14,2
P/B
6,3
5,8
5,4
5,0
4,6
4,3
Div
10,8
10,9
10,6
11,0
11,4
11,9
Dy
6,5%
6,5%
6,3%
6,5%
6,8%
7,1%
VI-
Synthèse
Le poids des télécommunications dans le PIB au Maroc représente près de 3% et est amené à
être développé dans les prochaines années vu les bonnes perspectives dont augure le secteur.
Le tableau ci-dessous représente la part des télécommunications dans le PIB dans des pays
comme la France, l’Egypte, la Turquie et l’Afrique du Sud :
Poids des télécommunications dans le PIB
6%
5%
5%
5,3%
5%
4%
3%
3,5%
3%
2%
1%
0%
Maroc
Egypte
France
Afrique du
Sud
Turquie
La libéralisation du secteur a permis l’entrée d’opérateurs étrangers, important ainsi, les
services technologiques et le savoir faire nécessaires. Ainsi, la multiplication des offres et
leurs adaptations aux besoins de la population notamment sur le créneau de la téléphonie
mobile a induit une saturation de ce marché, le taux de pénétration dépassant 100% à fin
2010.
Pour les créneaux fixe et internet, leur taux de pénétration reste faible. En effet, les
infrastructures peu fiables et la lourdeur des investissements dans les réseaux de la téléphonie
fixe constituent un handicap quant à l’équipement des ménages. Dans ce cadre, le
gouvernement a lancé un programme sur 5 ans pour le développement de l’utilisation de la
technologie numérique, baptisé « Maroc numéric 2013 ». Doté d’un budget de 5,2 mds dhs, ce
plan s’articule autour du développement de quatre axes : l’internet haut débit, l’egouvernement, la filière locale des technologies de l’information et l’informatisation des
petites et moyennes entreprises. Pour ce faire, un programme d’e-gouvernement sera mis en
place permettant d’accéder aux services de l’administration sur Internet à partir du Maroc et
de l’étranger. A côté de cela, a été créé un Centres d’Accès Communautaires permettant aux
populations
rurales
d’avoir
accès
aux
télécommunications.
Aussi,
un Fonds public-privé de 100 millions de dirhams a été créé afin d’encourager le
développement de projets technologiques au Maroc. A horizon 2013, ce projet permettra
l’accès à 1 foyer sur 3 à Internet au lieu d’un foyer sur 10 actuellement. Par ailleurs, le
programme vise l’équipement de 100% d’équipements scolaires publics contre 20%
Les efforts déployés concomitamment par l’agence de régulation des télécommunications
(l’ANRT) et les opérateurs pour réduire les asymétries tarifaires des mobiles et fixes, auront
pour effet d’exacerber la concurrence sur ces marchés au profit du consommateur final et de
positionner le pays sur le même piédestal que les pays concurrents.
Le secteur des télécommunications demeure porteur, offrant de bonnes perspectives
d’évolution notamment dans les pays de l’Afrique subsaharienne qui représentent un fort
potentiel de croissance.
Contacts
Salle des marchés
Analyse et Corporate
Yassine EL AASRAOUI
Ibtissam BENCHANNA
Ahmed SLIMANI
Mohammed BAOUZNAG
Amine CHAFIK
a
Tél : 05 22 97 49 61 à 65
Fax : 05 22 97 49 73/74
Email : [email protected]
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