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salaire, troisièmement, l’absence de perspective sur le marché du travail dépendant,
quatrièmement, la tradition familiale.
D’après une enquête réalisée auprès de 258 entreprises créées en 1994 dans le canton de Vaud,
ce même auteur met en lumière les principales difficultés de l’entreprenariat, qui sont
premièrement les difficultés de financement, deuxièmement les difficultés administratives,
troisièmement les difficultés pour trouver des locaux et quatrièmement, la difficulté pour recruter
du personnel.
Selon les résultats de l’ESPA, la Suisse comptait 14% d’indépendants dans sa population active
en 2005, soit 557'000 personnes. En comparaison avec les pays limitrophes, le pays se place
devant la France et l’Allemagne mais loin derrière l’Italie (25% d’indépendants). En Suisse, avec
un système de marché libéral, il semblerait que l’augmentation de la flexibilité sur le marché de
l’emploi et son corolaire, les formes de travail atypique parfois précaires, puissent être à l’origine
de la tendance à l’auto-emploi. « Dieses Phänomen [Zunahme prekären Arbeitsverhältnisse] ist
zwar noch wenig erforscht, doch findet er eine Bestätigung dafür in der Zunahme der – nur
teilweise freiwilligen – Teilzeitarbeit und dem Anstieg der selbständigen Erwerbstätigkeit, die
für einige Personen bloss eine prekäre Alternative zur Arbeitslosigkeit zu sein scheint. » (Frick
& Lampart. 2000. 31). On peut dès lors s’interroger sur les politiques de soutien à de tels projets,
sachant que l’individu dans cette situation va d’une part s’engager personnellement au niveau
financier, et d’autre part, une fois le statut d’indépendant acquis, doit également se prendre en
charge en termes d’assurances sociales et ne peut cotiser auprès de l’assurance chômage.
Pourtant, force est de constater que peu de littérature existe concernant l’indépendance
professionnelle et le petit entreprenariat en général. En effet, la littérature suisse sur le sujet se
situe surtout dans une perspective migratoire. Pourtant, « Les motivations à la création
d’entreprise sont proches entre entrepreneurs Suisses et étrangers. Il n’est en général pas
possible de mettre en évidence des spécificités pour un groupe national donné. » (Piguet. 1999.
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La branche d’activité choisie est un élément intéressant quant à l’auto-emploi. Nous nous
proposons de mettre en lumière les éventuels liens avec la formation, la profession auparavant
exercée, l’influence du milieu dont l’entrepreneur est issu. En effet, le choix de la branche par
rapport à la formation initiale ou la profession exercée peut être révélateur des motivations qui
poussent à l’entreprenariat et mettre en évidence une éventuelle rupture dans la trajectoire de
l’individu qui permettrait d’expliquer le type de motivations.