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Résumé
Avant le rapatriement constitutionnel de 1982, existait-il une coutume constitutionnelle
nécessitant l’accord unanime des provinces pour modifier la Constitution ? Après avoir
analysé les éléments constitutifs permettant la reconnaissance d’une coutume en tant que
source de droit au niveau international et dans les États de common law, l’auteur établit,
dans une perspective historique, politique et juridique, les caractéristiques qui permettent
d’utiliser cette norme juridique dans le contexte canadien. Bien que la coutume
constitutionnelle n’ait pas été plaidée devant les tribunaux canadiens au moment du
rapatriement, l’analyse des modifications constitutionnelles depuis la naissance de la
fédération, à la lumière des éléments constitutifs de cette source de droit, permet de croire
que l’accord unanime des provinces était nécessaire pour modifier la Constitution. Cette
analyse s’avère encore plus crédible lorsqu’elle est confrontée à l’avis des juges
majoritaires de la Cour suprême du Canada rendu à l’aube du rapatriement dans le
Renvoi : Résolution pour modifier la Constitution. Quelque 30 ans plus tard, une question
subsiste. Serait-il toujours possible de reconnaître cette coutume afin de préserver le
caractère inclusif de la Constitution ainsi que le désir commun des provinces de
contracter une union fédérale comme cela avait été établi en 1867 ?