Violences conjugales
Les chiffres sont incontournables : en France une femme meurt sous les coups de son mari
tous les deux jours et demi.
Cette explosion des chiffres a sans doute pour cause le fait que les femmes osent désormais
parler des violences qu’elles subissent et que la mort d’une femme sous les coups de son mari
n’est plus reléguée aux faits divers de la “passion amoureuse”.
Mais ce phénomène a toujours existé et est tellement répandu en Europe - où l’on peut
compter quasiment deux meurtres par jour - et dans le monde, qu’il conviendrait, selon
Ignacio Ramonet de le considérer comme une atteinte majeure aux droits de l’être humain.
“Cette violence – sur laquelle les organisations féministes attirent depuis longtemps
l’attention des gouvernants (6) – atteint, à l’échelle planétaire, un tel degré de virulence qu’il
faut désormais la considérer comme une violation majeure des droits de la personne
humaine, doublée d’un problème important de santé publique. Car il n’y a pas que les
attaques physiques, aussi meurtrières soient-elles, il y a aussi les violences psychologiques,
les menaces et intimidations, et les brutalités sexuelles. Dans de nombreux cas, d’ailleurs,
toutes les agressions se cumulent” (Ignacio Ramonet, Violences mâles, Le Monde
diplomatique, juillet 2004).
De nouvelles lois ont été votées en ce sens et l’Espagne, en particulier, constitue un exemple
de la lutte engagée contre les violences faites aux femmes.
En France, la lutte contre les violences faites aux femmes a été décrétée “Grande Cause
Nationale de l’année 2010”.
Les rapports rédigés sur la question des violences conjugales pointent la question de l’emprise
de l’homme sur la femme et de l’espoir toujours maintenu par cette dernière que “les choses
vont s’arranger”. Cela pose la question de la vision de l’amour et de l’attachement qu’ont
certaines de ces femmes : être battue peut-il être la marque d’un amour immodéré ?
Nombre de nos proverbes – en français ou en créole – perpétuent une fausse vision de l’amour
et de l’attachement, ils ouvrent la porte à l’indulgence face à ces questions, voire à
l’amusement.
“Vous voulez savoir pourquoi je ne le quitte pas ? Je ne peux pas quitter
quelqu’un qui m’aime autant, quelqu’un qui a peur que je l’abandonne. Je ne
sais pas ce qu’il y a sur moi mais il veut le garder. Et ça, c’est mon sirop à moi.
C’est mon sirop d’ici. Je n’ai jamais eu ça. Nulle part !
Trames de Gerty Dambury
Pistes pédagogiques
Vidéo : Film (2mn 30 s) d’Amnesty International, réalisé par Olivier Dahan “ne restons pas
muets face aux violences conjugales”
Film du Secrétariat d’etas chargé de la famille et de la solidarité : “La Voix”.
Littérature : Extraits de Trames de Gerty Dambury (La femme lapidée, La Femme sur le
boulevard)
Education Civique : Exercice de la citoyenneté : Garantir l’égalité des personnes.