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Apport de la scintigraphie
osseuse (SPECT-CT) dans le
bilan des douleurs du pied
Guillaume Collet
Rim Ben Ticha
Jeudi 9 janvier 2014
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour
postérieur, cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
Introduction
Douleur inexpliquée d'un pied
radiographiquement normal : part
importante des demandes de scintigraphie
osseuse (principaux prescripteurs : MG,
rhumatologue)
 Radiographies standards parfois courtcircuitées au profit de la scintigraphie
osseuse comme exploration de première
ligne (ex: suspicion de fracture de fatigue)
 Contexte d’accident du travail : 15% des
cas

Introduction

Scintigraphie osseuse décisionnelle pour
40% (19/53) des dossiers d'accident de
travail comportant des radiographies
normales dans un travail rétrospectif
(Versijpt 1999).

Apport du SPECT-CT : modification de
traitement pour 78% (38/50) des patients
dans une étude récente (Singh et al.[1]
2013).
Interrogatoire du patient


Partie intégrante de l'exploration scintigraphique.
Interrogatoire minutieux et systématique (check-list)
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuse
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
I : Entorses

Seules les entorses de type 3 sont visibles : foyer
d’hyperfixation sur la zone de détachement d’un fragment
osseux.

Foyer de petite taille localisé à une paroi osseuse.

Généralement la pointe de la malléole tibiale ou fibulaire.

Une avulsion osseuse du tendon du muscle court fibulaire
(base du cinquième métatarsien) est parfois secondaire à la
contraction brutale du tendon lors d’un mouvement
d’inversion de la cheville, elle peut être associée à une
entorse de la cheville ou la mimer.

On peut fréquemment l’observer au niveau :



des insertions talienne et/ou naviculaire du ligament talonaviculaire dorsal,
du ligament bifurqué dont le pied arrache le rostre du
calcanéum,
du ligament calcanéo-cuboïdien latéral.
Vue latérale de la cheville
et du pied
Foyers
d’hyperfixation liés
à une entorse
Fréquence élevée
d’arrachements
osseux
Impaction ostéochondrale du dôme
du talus.

Critères d'Ottawa :
Une douleur sur une zone grise ou
hachurée impose une radiographie

Ce bilan a essentiellement pour
but d’éliminer ce qui n’est pas
une entorse :



fracture uni ou bi-malléolaire
fracture de l’apophyse latérale
du talus
diastasis tibio-fibulaire et talofibulaire
Ces lésions sont habituellement
détectées sur le bilan radiologique.

L’échographie permet l’étude des
ligaments et de classer l’entorse en
: bénigne, moyenne et grave
(rupture complète du ligament ou
désinsertion).


La scintigraphie peut cependant permettre de
détecter :

une fracture passée inaperçue : cuboïde, rostre
calcanéen, talus, malléoles

un arrachement ostéo-périosté des insertions
ligamentaires (ex: styloïde du 5ème métatarsien).

Vérifier qu’il n’existe pas de lésions associées : impaction
ostéochondrale du dôme du talus +++
Tout tableau d'entorse grave de la cheville doit
faire, a priori, envisager la possibilité d'une
fracture ostéochondrale qui en ferait le véritable
caractère de gravité.
Principaux diagnostics à évoquer en cas de séquelles
douloureuses après entorse de la cheville (A Cotten)
Complications de la lésion ligamentaire
 Laxité talo-crurale
 Laxité sous-talienne
 Syndrome du sinus du tarse
 Conflit antérolatéral et autres conflits
Séquelles traumatiques non ligamentaires
Lésion ostéochondrale du dôme du talus
Fractures parcellaires (processus latéral et tubercule latéral du talus, rostre du
calcanéum).
Lésions tendineuses (muscles fibulaires et tibial postérieur).
Lésion de la syndesmose tibiofibulaire inférieure.
Décompensation d’une pathologie chronique
Syndesmose du tarse
Os trigone
Arthrose talocrurale
Souffrance nerveuse (syndrome du tunnel tarsien, souffrance du nerf sural).
Algodystrophie.

La plupart des entorses se
produisent en inversion du pied
et intéressent le ligament
collatéral latéral.
Le LLE comporte 3 faisceaux :
- le faisceau antérieur ou ligament
talo-fibulaire antérieur (LTFA)
- le faisceau moyen ou calcanéofibulaire (LCF)
- le faisceau postérieur ou
ligament talo-fibulaire postérieur
(LTFP)

Ligament collatéral médial
L’entorse du LLI est rarement isolée.
 >1/3 des entorses du LLE
s’accompagnent d’une entorse du LLI.


Mécanisme en valgus –rotation latérale.

Elle accompagne souvent :



une fracture de la malléole latérale,
une lésion de la syndesmose tibio-fibulaire
inférieure,
Fracture du bord médial du talus.
Association classique :
entorse médiale-fracture de la diaphyse ou
du col de la fibula
(fracture de Maisonneuve).
II - Contusion osseuse

Résultante macroscopique d’un
enchainement de micro fractures des
travées de l’os spongieux.

Hyperfixation nette en os spongieux.

La limite de cette « flaque » peut être ou
non en contact de l’os cortical.
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
III - Fracture ou fissure

Fractures de fatigue : contraintes anormalement
élevées sur un os sain.

Fractures par insuffisance : contraintes physiologiques
sur un os fragilisé.

Trois types au niveau du pied et de la cheville :



Fractures diaphysaires des métatarsiens (plus rares de la
base et du col)
Fractures de l’os spongieux (métaphyses inférieures du
tibia et de la fibula, calcanéum et talus).
Fracture d’un processus (latéral du talus) ou d’un
ossicule.
Fracture de fatigue par insuffisance osseuse du sujet âgé :
Patiente de 83 ans avec douleur de la cheville sans antécédent
traumatique. Radiographies et scanner (a) initiaux normaux.
 Cinq jours plus tard : Image planaire (b) et coupe sagittale TEMP
(c) : hyperfixation linéaire de la métaphyse tibiale distale
correspondant à une hyperdensité linéaire en TDM (d).

Fracture de fatigue par hypersollicitation du sportif:
Patient sportif de 25 ans : bilan de douleurs du 5ème
métatarsien droit, apparues de façon très progressive depuis un
mois, d'abord à la course, puis depuis une semaine à la marche,
conduisant à une boiterie.
Pas de notion de traumatisme, mais augmentation de la charge
d'entraînement.

Hyperfixation franche de
la base du 5ème
métatarsien droit,
associée à une
hyperfixation discrète du
reste de ce métatarsien,
en rapport avec une
solution de continuité de
la base du 5ème
métatarsien droit sur les
coupes TDM.
Patiente de 64 ans : Suspicion d'algodystrophie du pied gauche.
Antécédent : chirurgie d'un hallux valgus gauche il y a 13 ans.
Ostéotomies de M2, M3 et M4 en septembre 2013.

Hyperfixation de la tête
du 1er métatarsien
gauche, en aval d'une
solution de continuité
métaphyso-épiphysaire.
III-2 : Os accessoires

Les os surnuméraires ou os
accessoires, sont recensés chez
30 % des sujets
asymptomatiques. Ils ne
deviennent douloureux que
dans des conditions
particulières (ex: traumatisme
sportif).

Parmi les os surnuméraires du
tarse, l’os trigone (8-13%) et
l’os naviculaire accessoire (420%) sont de loin les plus
fréquents.

L’os peroneum (2,5-8,5%) est
localisé au sein du tendon du
muscle long fibulaire, en regard
de l’articulation calcanéocuboïdienne. Dans certains cas,
cet ossicule s’articule avec l’os
cuboïde.
III-2 : Os accessoires

Les fractures intéressent le plus fréquemment les
sésamoïdes (diagnostic différentiel : sésamoïde bipartite),
suivis par l’os trigone.

Elles se traduisent par une hyperfixation globale de la pièce
osseuse (compte tenu de leur petite taille). Ces fractures
consolident mal et sont responsables de pseudarthrose,
voire souvent de nécrose.

Ces fractures se classent selon trois catégories :


les fractures de fatigue (par surmenage sur os sain)
relevant d’un microtraumatisme chronique ou subaigu
les fractures traumatiques de type avulsion ou écrasement,
relevant d’un mécanisme macrotraumatique aigu.

Patient de 27 ans : Eliminer un foyer septique résiduel avant
chirurgie d’allongement des orteils. Antécédents d’ostéite du
troisième orteil droit il y a 13 ans. Pas de signe clinique actuel
(pas de fièvre, pas d’écoulement). Pratique du football en amateur
de façon fréquente.
Syndrome du carrefour postérieur de la
cheville
A -Syndrome du carrefour postérieur
Zone de conflit fréquente lors de certaines
activités sportives : danse, football…
 Concerne le processus postéro-latéral du talus,
de longueur variable, qui se prolonge de manière
inconstante par l’os trigone :


centre d’ossification secondaire, apparait entre 7 et 13
ans et fusionne en un an (absence de fusion chez 8 à
13% des patients).
Douleur postérieure aigue (lors d’un shoot ou
d'un tacle) ou chronique lors de la flexion
plantaire.

A -Syndrome du carrefour postérieur

Sur 209 patients, 43 (21%) diagnostic de syndrome
du carrefour postérieur (Chicklor et al. Nucl Med
Commun. 2013)

Apport de la SPECT-CT :


43 diagnostics scintigraphiques SPECT-CT /19 suspectés
cliniquement (soit 24 supplémentaires)
Seuls 12 étaient diagnostiqués sur la scintigraphie planaire en
2 temps.
Patient de 35 ans : bilan d’un syndrome
de l’os trigone
Hyperfixation intense de la partie antérieure de
l'articulation tibio-fibulaire droite évocatrice d'une
arthropathie évolutive.
 Hyperfixation modérée de la malléole interne
droite en faveur d'une pathologie d'insertion
associée.

Arthropathie : hyperfixation dont l’épicentre est
localisé à l’interligne articulaire, mais débordant
sur la partie adjacente de l’os spongieux, de part et
d’autre de l’interligne.
B- Os naviculaire accessoire:

L’os naviculaire accessoire correspond à une variante anatomique classée
en trois types selon la forme et la relation avec l’os naviculaire.

L’enthésopathie distale du tibial postérieur pose le problème différentiel
entre os naviculaire accessoire et sésamoïde du tibial postérieur.

Type 1 : os sésamoïde du tibial postérieur qui est petit (infracentimétrique), rond ou ovalaire et donc, a priori, à l abri de tout
arrachement.

Type 2 : l’os naviculaire accessoire est triangulaire et sa base regarde la
tubérosité naviculaire à laquelle il est connecté par du tissu
fibrocartilagineux. C’est un défaut de fusion du noyau accessoire. Il peut,
sous la forte contrainte exercée par le tibial postérieur, être arraché de l os
naviculaire.

Type 3 : Tubérosité naviculaire proéminente en raison
de la fusion du type 2 à la tubérosité naviculaire.
Le syndrome de l’os naviculaire accessoire correspond
à des microtraumatismes répétés de la synchondrose
et se traduit par des douleurs aiguës ou chroniques.
Exploration d'une douleur de l'avant pied droit.
Suspicion de fracture de fatigue métatarsienne.
Hyperfixation localisée
en regard des deux
naviculaires.
Os naviculaire
accessoire de type 2
séparé de l'os par une
couche
fibrocartilagineuse.
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
IV : Les lésions ostéochondrales du dôme du talus
(LODT)

Une LODT est définie par une blessure du dôme talien qui
entraîne une séparation totale ou partielle du cartilage
articulaire ou de l’os sous-chondral.

Les LODT recouvrent trois types de lésion : les fractures
ostéochondrales, les lésions dystrophiques ou ostéonécroses
partielles et les kystes muqueux intra-osseux.

Les LODT partagent une étiologie commune : les
traumatismes de la cheville.

Elles diffèrent cependant par leur localisation anatomique :



Les fractures ostéochondrales du dôme du talus siègent
toujours sur la région latérale du dôme et dans sa partie
antérieure.
Les lésions dystrophiques sont le plus souvent situées sur la
région médiale et toujours assez postérieures.
L’ostéochondrite de l'adolescent siège toujours sur la partie
médiale.

Quelle que soit la variété en cause, les LODT se traduisent
invariablement par un foyer d’hyperfixation focale intense
du dôme talien (avis partagés sur l’intérêt la scintigraphie
dans le bilan).

Dans une étude : à partir d’une série rétrospective
regroupant 122 patients, Urman et al.(JNM 1991) ont
attribué à l’aspect scintigraphique une sensibilité de 94 %
et une spécificité de 76 % pour la LODT (vs TDM).
Quatre diagnostics étiologiques :

Ostéochondrite vraie de l'adolescent : noyau
d'ossification sous-chondral susceptible de
se séquestrer

Fracture ostéochondrale : emporte un
fragment cartilagineux plus ou moins
important, surmontant le fragment osseux
presque toujours mince

Lésion dystrophique ou de nécrose partielle
: profonde et constituée de tissu nécrotique.
Ses limites sont imprécises.

Kyste muqueux intra osseux : contient une
substance mucoïde et ses parois sont
tapissées d'une membrane limitant
parfaitement la cavité.

Lésion ostéochondrale du bord antéro-latéral du dôme
du talus : probable fissure passée inaperçue lors
d’une entorse de cheville droite un an auparavant.
Les circonstances de survenue et de découverte

Les fractures ostéochondrales : la gravité du
traumatisme initial est facilement retrouvée qu’il
soit récent ou ancien.

Les lésions de type dystrophique où la chronicité
domine le tableau.

Il faut mettre à part l'ostéochondrite vraie de
l'adolescent : asymptomatique très longtemps,
mais dont le noyau peut se séquestrer à l'occasion
d'un traumatisme indirect.
L'évolution et le pronostic :




l'ostéochondrite de l'adolescent peut rester totalement
asymptomatique et n'être découverte que de façon
fortuite.
les fractures non traitées évoluent le plus souvent vers
la pseudarthrose, et se manifestent sous forme de corps
étranger articulaire.
Evolution possible vers une lésion dystrophique, même
si ce n'est certainement pas la règle.
les lésions dystrophiques semblent avoir un faible
potentiel évolutif et, en tout cas, très lent.
les kystes intra osseux, en revanche, semblent plus
évolutif.
Intérêt du diagnostic différentiel :


Orientation de la voie d’abord chirurgicale.
Type de chirurgie : ablation d'un séquestre, curetage
simple, comblement de la cavité ?
Les lésions ostéochondrales du dôme du talus


La scintigraphie planaire avait déjà montré un
intérêt dans cette indication (Urman et al. JNM
1991) avec une spécificité basse (gold standard :
scanner), probablement liée à une plus grande
sensibilité de la scintigraphie pour les petites
lésions post-traumatiques et les lésions des
parties molles.
Apport de la SPECT-CT :


meilleure localisation anatomique sur le dôme
permet de corriger le manque de spécificité
(76% dans l’étude de Urman de 1991 :
scintigraphie planaire versus scanner).
Patient de 11 ans : douleur de la cheville droite depuis deux mois
sans notion de traumatisme, prise d'antalgiques le matin.
Scintigraphie osseuse
compatible avec un
ostéome ostéoïde
antérieur du talus droit.
Réaction ostéoblastique
modérée du condyle
fémoral interne gauche
peut-être consécutive à
une prise d'appui
modifiée.
Ostéome ostéoïde

TDM = nidus de 9 mm
• Tranche d’âge 10-35 ans
• Atteintes des extrémités dans environ 10 % des cas
(avec atteinte préférentielle du talus).
• Tumeur ostéoblastique bénigne : petite lésion centrale
charnue très vascularisée ostéoïde et immature (le
nidus) entourée d'une ostéocondensation
réactionnelle.
• Douleur : intense, localisée, à recrudescence
nocturne, cède habituellement aux AINS.
• Le signe de la double densité est jugé spécifique de
l'ostéome ostéoïde : un “noyau” d'hyperfixation intense
(correspondant au nidus avec une Se proche de
100%) entouré d'un “halo” d'hyperfixation moins
intense (Radcliffe 1998, Francesco 2002).
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
V : Arthropathies
Hyperfixation dont l’épicentre est localisé à l’interligne
articulaire, mais débordant sur la partie adjacente de l’os
spongieux, de part et d’autre de l’interligne.

Arthrose (pied et cheville)
essentiellement secondaire :

majoritairement d’origine
traumatique pour les
articulations :





talo-crurale,
sous-taliennes,
talo-naviculaire,
cunéo-naviculaire,
tarso-métatarsienne.

Cas particulier de la 1ère métatarsophalangienne = Hallux rigidus (primitive ou
secondaire à diverses causes)
Gallium 72h
Synostoses du tarse
Fusion congénitale de 2 ou plusieurs os du
tarse
 Transmission autosomique dominante
 Rare : environ 1%
 Bilatérale dans 50% des cas
 Peuvent être également cartilagineuse
(synchondrose) ou fibreuse (synfibrose) :
aspect de pseudarthrose
 Sites les plus fréquents : articulations
calcanéo-naviculaire et sous-talienne.


Synchondrose ou synfibrose calcanéonaviculaire (cliché de trois quarts interne
du pied)
Synostose sous-talienne



Patient de 33 ans : douleur
chronique de cheville droite
Aspect de synfibrose soustalienne moyenne
SPECT-CT : Hyperfixation de la
partie latérale de l’articulation
sous-talienne attribuée à la
modification de la répartition
des charges au profit de
l’articulation adjacente à la
synostose.
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéites
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
VI : Algodystrophie (SDRC type I)

Dans la forme classique “chaude” (pseudoinflammatoire) loco-régionale, l’hyperfixation
apparaît dès le temps vasculaire. (Critères de
Holder et al.)

Au temps tardif de la scintigraphie osseuse, les
deux signes cardinaux sont:


l'hyperfixation diffuse du tarse postérieur, du tarse
antérieur, du gril métatarsien et des phalanges ;
le renforcement régulier et généralisé de la fixation périarticulaire des petites articulations (tarsométatarsiennes, métatarso-phalangiennes, interphalangiennes proximales et distales).

Critères tomodensitométriques :





Ostéoporose mouchetée, pommelée ou
microgéodique diffuse du pied
Prédominant aux métaphyses et aux régions
sous-périostées
Accompagnée d’une résorption des corticales.
Les interlignes articulaires doivent être
conservés.
Cette ostéoporose doit être unilatérale et être
associée à un oedème des parties molles.
Douleur de l'extrémité distale du 2ème métatarsien
droit chez un patient de 42 ans aux antécédents de
fracture de MAISONNEUVE (col fibula + malléole int
droits).
Suspicion d'algodystrophie et fracture de fatigue du
2ème métatarsien droit (radiographie des pieds sans
particularité).
 Algodystrophie du membre inférieur droit, en phase chaude.
 Lésion fissuraire probable de la tête du 2ème métatarsien droit.
Patiente de 55 ans : bilan avant arthroplastie du genou droit.
PTG gauche (février 2012) sur ostéonécrose, douleurs de hanche et de
genou droits.
Hypothèses :
1- Ostéonécrose multifocale
2- Ostéoporose transitoire régionale
(forme multifocale d’algodystrophie)
IRM genou droit (novembre 2013)
Ostéonécrose multifocale

VII : Ostéonécrose

L'ostéonécrose figure en diagnostic différentiel
scintigraphique principal de la fracture de fatigue des os du
pied puisqu'elle suscite une hyperfixation focale dans la
quasi-totalité des cas, l'hypofixation n'étant
qu'exceptionnellement rencontrée (Groshar 1998).

Les os les plus fréquemment atteints sont le talus, le
calcanéum et la tête des métatarsiens (M2, M3).

Comme pour la localisation fémoro-capitale, l’ostéonécrose
atraumatique du talus est bilatérale dans plus de 50 % des
cas et il existe d’autres sites d’ostéonécrose dispersés
associés, que la scintigraphie osseuse peut localiser, dans
approximativement 65 % des cas.
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.Ostéite
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
VIII : Ostéite

L’ostéite se manifeste par une
hyperfixation intense de la région
métaphysaire pour les métatarsiens ou
les phalanges, ainsi que du calcanéum et
du talus.

Patiente de 47 ans : suspicion d’algodystrophie du pied
gauche, 1ère chirurgie en octobre 2012 pour un kyste
synovial compliquée d'une infection post-opératoire.
Reprise chirurgicale en février et en août 2013 pour des
adhérences.
Hyperfixation intense de la
1ère articulation métatarsophalangienne gauche.
Hypothèses :
1.
Arthropathie dégénérative
en poussée inflammatoire
2.
Ostéonécrose de la tête du
1er métatarsien
3.
Ostéo-arthrite
4.
Fracture de fatigue

Absence d'argument
scintigraphique pour une
réaction algodystrophique du
pied gauche.

Hyperfixation de la partie distale
du 1er métatarsien avec sur le
plan morphologique une érosion
de la corticale inféro-interne et
un aspect de séquestre osseux
compatible avec une ostéite.

Une confrontation aux données
biologiques et éventuellement à
un complément d'exploration par
une scintigraphie aux leucocytes
marqués est souhaitable.
IX : Tendinopathies

Les tendinopathies de la cheville sont variées, souvent
négligées, et seule une bonne connaissance anatomique
permet, le plus souvent au terme d un examen clinique bien
conduit et d’une échographie, d’en porter le diagnostic et
d’orienter la thérapeutique.

La scintigraphie faite dans le cadre du bilan des douleurs du
pied et de la cheville peut également donner des éléments
d’orientation :
Une tendinopathie évolutive, qu’elle soit de nature
inflammatoire ou mécanique, se traduit scintigraphiquement:
- à la phase précoce : par une hypercaptation fusiforme
dessinant le trajet anatomique du tendon ;
- à la phase tardive : par des foyers d’hyperfixation aux sites
d’insertion du tendon.
Tendinopathie du tibial
postérieur

Une configuration
scintigraphique générale a
été précisée pour la
tendinopathie du muscle
tibial postérieur (Foulquié
1994, Groshar 1997),
associant de façon variable
selon l’extension lésionnelle
des hyperfixations
focalisées :

du tubercule de l’os
naviculaire,

des cunéiformes,

de la base de M2, M3,
M4.
Vue plantaire
Vue médiale
Tendinopathies fibulaires

Le long fibulaire s’engage sous le
cuboïde, passant sous la plante du
pied où il dispose souvent d’un os
sésamoïde (os peroneum), et va
s’insérer sur la base du 1er
métatarsien (et sur le cunéiforme
médial).

Le court fibulaire est plaqué contre
la fibula, ce qui explique la
localisation quasi exclusive du
syndrome fissuraire de ce court
péronier latéral par agression du
bord postéro-externe de la malléole
latérale.

Insertion
du CF
Insertion du
Le court fibulaire poursuit sa course
LF
en restant, lui, positionné au bord
latéral du pied pour venir s’insérer
à la base du 5ème métatarsien.
Vue plantaire
Tendinopathies du tibial antérieur

Son insertion distale terminale se situe à la face interne du 1er
cunéiforme et à la partie médiale du 1er métatarsien.
D’où l’erreur fréquente de diagnostic avec une atteinte de l’articulation
cunéo-métatarsienne, voire d’une fracture basale du 1er métatarsien.
Introduction
I.
Entorses
II.
Contusions osseuses
III.
Fractures :
1.
2.
Plan
De fatigue (par insuffisance osseuse / par hypersollicitation)
Cas particulier des os accessoires (os naviculaires accessoire, syndrome du carrefour postérieur,
cuboïde accessoire).
IV.
Lésions ostéochondrales du dôme du talus
V.
Arthropathies
VI.
Algodystrophie
VII.
Ostéonécrose
VIII.
Ostéite
IX.
Tendinopathies
X.
Enthésopathie calcanéenne
XI.
Acrométastases
X : Enthésopathie calcanéenne

Les ostéophytes calcanéens sont présents chez 15 % des individus
normaux asymptomatiques et 50 à 85 % chez les patients
présentant une douleur du talon.

La calcanéite des spondylarthropathies peut être asymptomatique,
ou se révéler par des talalgies inflammatoires, celles-ci étant
parfois initialement isolées.

Des foyers d’hyperfixation apparaissent sur la scintigraphie chez
les patients présentant une talalgie ainsi que chez des patients
“témoins”.

La distribution des arthropathies combinée à celle des
enthésopathies peut permettre de pointer le diagnostic vers un
sous-groupe particulier de spondylarthropathies :




spondylarthrite ankylosante,
rhumatisme des entéro-colopathies chroniques,
rhumatisme psoriasique,
SAPHO.
Enthésopathie mécanique vs enthésite

Enthésopathie mécanique : ne siège que rarement
au niveau de l’insertion de l’aponévrose car
témoigne de phénomènes de traction chroniques
de l’insertion musculaire.
Non prédictive d’une atteinte de l’aponévrose plantaire.

Enthésite: se traduit par des érosions
hyperostosantes

L’atteinte inflammatoire de l’enthèse calcanéenne peut
révéler une spondylarthropathie séronégative ou
s’observer durant son évolution.

Homme de 30 ans : douleurs chroniques de la styloïde du
5ème métatarsien du pied gauche chez un coureur de fond.

L’aponévrosite plantaire s’exprime par un foyer
d’hyperfixation intense concentré à la tubérosité postérieure
du calcanéum, parfois associée dans les formes évoluées à
plusieurs foyers à la face inférieure des régions
métatarsophalangiennes.

La scintigraphie osseuse peut servir de viseur pour les
infiltrations en cas d’échec thérapeutique.
Diagnostics différentiels :





Pathologie tumorale (essentiellement le synovialosarcome)
Coussinets plantaires douloureux
Talonnade du jeune sportif
Bursite infracalcanéenne
Nodules rhumatoïdes
XI: Acrométastases
Rares
0,5% des cas et inaugurales
uniquement dans 15% des cas.
Intéressent les os du tarse dans 70% des cas.
Cancers bronchiques, colo-rectaux et rénaux.
Essentiellement lytiques.
Diagnostics
différentiels : ostéite et arthrite.
Principales étiologies des métatarsalgies
(A Cotten)
Durillons
plantaires
Bursites inter et sous-capitométatarsiennes (troubles
statiques+++).
Syndrome du deuxième rayon.
Névrome de morton.
Fractures traumatiques ou de contrainte
(métatarsiens, phalanges, sésamoïdes)
Maladie de Freiberg (ostéonécrose de la tête de M2)
Arthropathies (arthrose, microcristaux, PR,
infection…)
Pathologie tendineuse (tendinose, ténosynovite,
rupture)
Masses des tissus mous (kyste mucoïde, granulome à
corps étranger, fibromatose plantaire, hémangiome,
tumeur à cellules géantes…)


Diagnostic d’algodystrophie souvent porté par excès
La SPECT-CT (vs planaires et SPECT) permet de corriger le
diagnostic avec une exactitude élevée et une excellente
concordance intra et inter-observateur.
Bibliographie





Paycha F, Ramadan A, Rezgui M, Aubert F, Levesque M. Conduite
à tenir devant des douleurs du pied avec des radiographies
normales: quelle place aujourd’hui pour la scintigraphie parmi les
nouvelles techniques d’imagerie ? GETROA Opus XXIX, pp 425468, Editions Sauramps médical, Montpellier, 2002.
Paycha F, Richard B. Exploration scintigraphique du squelette.
Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS,
Paris), Radiodiagnostic-Squelette normal, 30-480-A-10, 2001.
Girma A, Paycha F. Reproductibilité en scintigraphie osseuse
planaire, TEMP et TEMP/TDM du pied douloureux : importance
d’une sémiologie standardisée. Médecine Nucléaire, 2010.
Huellner M, Strobel K. Clinical applications of SPECT/CT in imaging
the extremities, EJNMMI, 2013.
Cotten A. Imagerie musculosquelettique : Pathologies
locorégionales.
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