30 –LES ECHOS WEEK-END
BUSINESS STORY
FleuryMichon, quiadéjà pris contact avec
NicolasChabanne pour un éventuel partenariat.
Même sondecloche du côtédes distributeurs :
«Leconcept estpotentiellementrévolutionnaire.
Il bouscule les codes tout en étant ludique. Si
l’équation fonctionne, je n’y vois pasdelimites»,
s’enthousiasme BertrandSwiderski, directeur
du développement durable de Carrefour.
Bref,l’initiativepourrait bietre un succès.
UNSACRÉVENDEUR
Le secret de Nicolas Chabanne pour taper
àchaque fois dans le mille?Lasincérité.
«C’est un pur,plus intéressé par l’impact de ses
initiatives que parl’argent qu’il pourraentirer»,
expliquel’animateur NikosAliagas, le «pote»
qu’il aconnu surles bancs de la Sorbonne.
Bien avantsapercée dans l’univers agricole,
cet anticonformiste s’estessayéàl’insertion
en lançant un réseau de stations de lavage de
voitures sur les parkings des grandes surfaces.
Il yemployait des personnesendifficulté
«T’es fou, ils vont jamais vouloir», «Tentons
le coup Bingo!LePalais, ravi, accepte.
Et depuis, le rendez-vous annuel est honoré.
C’est qu’enplus de son enthousiasme,
Nicolas Chabanne possède un ritable talent
de vendeur. «Ilsait prendrelatempérature
d’une situation et s’y adapter instantanément»,
confirme son ami vedette. Élèvemédiocre
en terminale littéraire, il réussit àconvaincre
son examinateur de latin au baccalauréat
(coef. 5!)del’interroger sur le seul texte
qu’il apréparé –etpasse l’épreuveavecsuccès.
SEFINANCERPARL’ÉPARGNESOLIDAIRE
Sa réussite s’explique aussi parlemodèle
de développement choisi pour ses marques,
assissur unestructureextrêmement légère.
Démonstrationaveclemodèle du Petit
Producteur.Nicolas Chabanne parvient
àpersuader les distributeursdepayer les fruits
30% plus chersur la seulepromesseque
les fruits serontcueillis àmaturité. Sans cahier
des charges lourd àgérer pour les exploitants
qui ne changent rien àleurfaçon de faire. Leur
productionn’est plus mélangécelle venant
d’Espagne ou d’ailleurs, et se trouvevaloriséeen
rayonpar leur photo. Ce qui permet au magasin
de jouer la carte de la proximité. L’entreprise
de NicolasChabanne n’agit qu’encourtier:
elleachète la marchandise au producteur et la
vend au distributeur.Etcomme elle ne la stocke
pas, pasbesoin d’entrepôts. Elle se contente
d’éditer les étiquettes qu’elle distribue aux
exploitants, en prélevant 8% du chiffre d’affaires.
Même principepour les Gueules Cases.
NicolasChabanne n’aprélevéaudébut que
1centimepar barquette (5% de commission
aujourd’hui). «Mon modèled’entreprise repose,
surtout, sur l’utilisation des moyens des
partenaires auxquels je m’adosse. Ce faisant,
je suis beaucoup plus puissant»,souligne
ce visionnaire qui, lorsqu’iln’est pas
en rendez-vous àParis ou ailleurs, travaille
chezlui, au pied du mont Ventoux.
Les collaborations avecles distributeurs
ou les industriels sont àlacarte. Le logo
des Gueules Cassées, une pomme édentée,
est le même pour tous, mais la marque peut être
personnaliséeQuoi ma gueule ?»pour
Monoprix ;«Tousanti-gaspi »pourCarrefour.
Quelle que soit sa déclinaison, elle reste
toutefois la propriété de Nicolas Chabanne.
Une autre concession que les enseignes n’ont
pas hésité àfaire pour avoir le loisir d’exploiter
ce concept qu’elles peuvent en outre décliner
sur d’autres produits alimentaires, àl’instar
de Carrefour pour des camemberts écrasés
et des céréales avecdes petits défauts.
«J’ai nommé un chef de projet sur le sujet et
lui ai fixé pour objectif,avecNicolas Chabanne,
d’élargir la gamme Tous anti-gaspi àune dizaine
de produits d’ici àl’année prochaine»,indique
Bertrand Swiderski. Coqueluche de tous
les ministres de l’Agriculture depuis déjà
l’époque du Petit Producteur,habitué des
plateaux télévisés, Nicolas Chabanne aconnu
professionnelle, àqui il acédé l’outil au bout
de trois ans. Où l’on comprend que son moteur,
c’est l’utilité sociale. Ce re de quatre enfants,
qui n’ajamais craint de remettre en cause
des modèletablis, se laisse porter par ses
intuitions. «Jefais leschoses comme je les sens.
Ou je ne les fais pasassure-t-il. «Lorsqu’il
croit en quelque chose, riennelui semble
impossibleetilsait fairepreuved’une énergie
communicative,ensourit encore Nikos Aliagas.
À18ans, il m’a convaincuque je pouvais devenir
éditeur et publierlapremièrerevue franco-
helléniquedephilosophie
En charge de la communication de la ville
d’Avignon et de la commune de Velleron dans
le Vaucluse, ce petit-fils d’un préfet de
Carpentras se voit confier la promotion
de la Confrérie de la fraise, qui veut se faire
connaître àParis. Et lance alors cette idée
audacieuseEt pourquoi ne pas créer
l’énement en faisant déguster nos fraises
àl’Elysée Les producteurs n’ycroient pas:
+6ct
0,69
+3ct
+7ct
Pour une
nourriture
sans OGM.
Le prix de base incompressible
pour 1litre de lait.
…plus une quinzaine
d’autres variables àchoisir
par le consommateur.
Pour que le
fourrage soit
d’origine locale…
Pour assurer
une rémunération
convenable
àl’éleveur.
UNLAITAU JUSTEPRIXDÉCIDÉ PARLESCONSOMMATEURS
SHUTTERSTOCKDR
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