In memoriam La rédaction dédie ce numéro à notre collègue Nicolas Ferrari, co-auteur d’une des contributions à ce numéro, disparu prématurément le 21 mai 2014, à l’âge de 35 ans. Ancien élève de l’École polytechnique et de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae), Nicolas avait commencé sa carrière comme conjoncturiste à l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en 2003. Responsable de l’enquête de conjoncture sur l’investissement dans l’industrie, il avait alors fait la preuve très tôt de ses qualités techniques et de sa capacité d’innovation, en introduisant notamment un nouvel indicateur conjoncturel fondé sur les révisions d’anticipations d’investissement des entrepreneurs, encore utilisé aujourd’hui à l’Insee. En 2005, Nicolas rejoignit la Direction générale du Trésor, où il occupa successivement quatre postes très divers, bien représentatifs de sa grande ouverture d’esprit. D’abord adjoint au bureau “Retraites et redistribution” (Polsoc3), puis conseiller financier au Service économique de New Delhi, il prit ensuite la responsabilité du bureau “Marché du travail et politiques de l’emploi” (Polsoc1), qu’il anima jusqu’au début de l’année 2014. Il devint alors chef du bureau “Politique économique France” (Macro1), poste qu’il occupa pleinement jusqu’au bout. C’est dans le cadre de son avant-dernier poste que Nicolas contribua à l’étude sur le chômage des jeunes publiée d’abord dans une Lettre Trésor-éco (n°92), puis reproduite dans le présent numéro. Les deux co-auteurs de la Lettre, Pierre-Édouard Batard et Emmanuel Saillard, qui travaillaient à l’époque dans le bureau animé par Nicolas, ont tenu à ce que soit mis en lumière l’important apport de Nicolas à ce travail à l’occasion de sa publication dans Économie et Prévision. Auteur du modèle dont sont tirés les principaux résultats de cette étude, Nicolas apparaît donc très justement comme co-auteur de ce rapport professionnel. Cette histoire illustre bien la personnalité de Nicolas : brillant économiste, enthousiaste, altruiste, il apportait énormément aux personnes qui travaillaient avec lui, sans jamais chercher à se mettre en avant. C’est ainsi qu’il a contribué activement et avec talent à de nombreux travaux de la Direction générale du Trésor, sans que ses participations soient systématiquement affichées. J’ai moi-même grandement bénéficié de son accueil chaleureux et de ses propositions toujours très pertinentes lorsque je venais lui proposer des thèmes de séminaires Fourgeaud(1) dans des domaines portant sur ses activités. Même très atteint par la maladie, il est resté jusqu’au bout tout aussi positif, motivé et soucieux de ses collègues qu’il l’avait toujours été et il nous a tous impressionnés par son immense courage. Le 21 mai, nous avons perdu un collègue et un ami. Les personnes qui ont eu la chance de travailler avec lui ne l’oublient pas. La rédactrice en chef (1) Séminaire d’économie généraliste de la Direction générale du Trésor.