Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 1 – Juin 2008
sociaux dans le cadre de la transmission pédagogique. Le but de cette analyse étant de
déterminer comment la confrontation des élèves à des jeux de rôle peut leur permettre
d’atteindre les finalités de l’enseignement. A cet égard, on peut admettre que la spécificité de
chaque finalité détermine une typologie des rôles socio – éducatifs.
Ainsi, nous étudierons les enjeux liés aux rôles de prise de responsabilité et de prise de
conscience de la sécurité d’une part, et d’autre part aux rôles de gestion de l’autonomie et
d’accès à la citoyenneté. L’idée est de comprendre quelles sont les compétences développées
par chacun de ces rôles. Commençons par l’analyse institutionnelle.
Le socle commun des programmes scolaire décline les 4 compétences sociales et civiques
à acquérir : le sens du dialogue, de la négociation, du consensus, le travail en équipe; le
respect des règles de vie collective, qu’il s’agisse du fonctionnement de la classe ou du
règlement intérieur de l’établissement ; le sens de la responsabilité, individuelle et collective,
en matière de sécurité, de santé, de sexualité ; et le respect des autres, la civilité, le refus des
stéréotypes et des discriminations (Ministère de l’Education Nationale, 2005). De ces
compétences, on peut décliner les rôles sociaux participatifs, que nous analyserons ci-dessous.
D'une façon générale, l’apprentissage de la responsabilité est indissociable de la mission
d'enseignement et du travail des enseignants dans leur classe. Il est porté par des
enseignements spécifiques : instruction civique et morale de l'école primaire, éducation
civique du collège, éducation civique, juridique et sociale au lycée. Ce type d’enseignement
peut être appréhendé sous forme de jeu.
Au-delà des enseignements, cet apprentissage constitue un élément structurant de la vie
scolaire, notamment à travers le respect de la règle, la prévention des incivilités, de la
violence et des conduites à risque, l'éducation à la santé, l'éducation à la sécurité.
Il passe aussi par des actions éducatives qui engagent les élèves dans des situations
concrètes autour d'activités collectives, telles que des jeux touchant par exemple la culture et
le sport. L'implication au sein de l'association sportive comme les sorties scolaires est
notamment l'occasion de mettre en pratique esprit d'initiative, autonomie et sens des
responsabilités.
L'objectif est de croiser acquisition des savoirs - disciplinaires et formation de
compétences sociales et civiques. L'apprentissage de la responsabilité mobilise ainsi
l'ensemble des acteurs de la communauté éducative. Il engage tout particulièrement le comité
d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC).
Pour développer cette finalité de prise de responsabilité et de prise de conscience de la
sécurité, l ‘enseignant peut mettre en place des rôles qui vont aider l’enfant à être
véritablement acteur de l’évolution d’un projet collectif. Ce type de rôles va amener l’enfant à
prendre conscience de l’impact de ses décisions sur le cours du projet et sur l’ensemble du
groupe, à assumer ses choix et ses responsabilités et à le familiariser avec un statut social
important au sein d’un groupe. Par la négociation, il va apprendre à respecter le choix des
autres tout en suivant son idée, et à trouver des compromis qui modifieront son point de vue,
celui des autres et en conséquence le projet lui-même. La négociation est un bon outil pour
montrer à l’élève que rien n’est figé et que la vie de groupe se construit par la discussion et la
modification des règles en fonction des personnalités du groupe. De plus, par les prises de
décision il apprendra à discuter au sein d’un collectif, imposer son opinion, et gagner de
l’assurance et de la confiance en lui.
D’autre part, ce type de rôles entraînera pour l’enfant une prise de conscience des
conduites à avoir pour assurer sa sécurité et celle du groupe. Ainsi cette sécurité ne sera pas
imposée par l’enseignant, mais elle sera intégrée, adoptée naturellement par l’élève car à
travers ces rôles il y trouvera du sens (Develay, « Donner du sens à l’école », 1996).