Parution : un guide pour en finir avec les préjugés sur le bruit des avions
Le CCNAAT, collectif de riverains de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, a édité une brochure
d’information sur « tout ce qu’on n’entend pas sur le bruit des avions ». Le document tente en
effet de tordre le cou aux principales fausses idées qui courent sur cette problématique.
Le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT), avec le
concours du Conseil régional Midi-Pyrénées, vient de publier une brochure de vingt pages qui
s’efforce d’apporter des éclaircissements sur un certain nombre d’idées fausses qui circulent
sur le sujet de l’impact sonore du trafic aérien. Une initiative intéressante, tant, effectivement, ce
thème du bruit des avions n’a pas son pareil pour collectionner poncifs et confusions.
Un exemple? Le bruit ne serait qu’un problème de confort? Et bien non, il s’agit bien d’un
problème de santé publique: l’Organisation mondiale de la santé et le ministère de la Santé
dénoncent en particulier les effets majeurs du bruit nocturne dépassant les 45 dB. Les riverains
seraient venus se mettre sous les avions? Faux! Bien au contraire, à Toulouse par exemple,
ce seraient plutôt les populations qui se sont fait rejoindre par le bruit, nous apprend le
document. Un récit historique de l'urbanisation autour de Blagnac vient en attester. En 1962,
Toulouse-Blagnac compte tout au plus 10 vols commerciaux par jour. Les quartiers
Papus-Bagatelle-La Faourette (1948) et le Cristal aux Arènes (1950), survolés aujourd'hui, sont
déjà construits. La construction des cités du Mirail et de la Reynerie, vouées à accueillir 100
000 habitants, est également enclenchée. Cette période correspond aussi à la construction de
l'Ecole Vétérinaire, de la Faculté du Mirail, de la ZAC des Pradettes, de l'Hôpital de Rangueil et
de nombreux quartiers pavillonnaires sur Fontaine-Lestang et Saint-Cyprien. En parallèle, le
trafic aérien se développe, tant et si bien qu'en 1974, alors que la ville compte déjà 348 000
habitants, un Plan d’exposition au bruit (PEB) est adopté, afin d’y limiter l'installation de
nouvelles populations. En 1996 et 2003, des changements de procédure de décollage et
d'atterrissage vers le nord et le sud viennent troubler la tranquillité de populations qui se
croyaient jusqu’alors à l'abri des nuisances sonores aéroportuaires. Quant au PEB, avec
l’expansion du trafic – en 2007, on en est à 200 mouvements commerciaux environ par jour –,
s’il se limitait aux abords de l'aéroport en 1974, il couvrait 2278 hectares en 1989, pour 15 571
habitants concernés, et couvre aujourd’hui 3705 hectares, pour 40 226 habitants concernés. Un
dernier exemple d’idée fausse invalidée par cette brochure: le trafic aérien fait du bruit, c’est
inévitable. Vrai – car on ne sait pas faire décoller ou atterrir un avion sans bruit – et faux à la
fois – car on peut implanter les aéroports en dehors des zones urbanisées. Et le document de
citer quelques exemples européens d’éloignement des infrastructures aéroportuaires du
centre-ville: le nouvel aéroport d’Oslo-Gardermoen s’est construit à 48 km de la capitale
norvégienne, la nouvelle plateforme de Spatna, construite pour les JO, est située à 33 km
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