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A domicile, les professionnels accompagnent des personnes vulnérables exposées à
des situations de détresse qui suscitent et engagent des émotions. Ils sont
confrontés à des intimités dérangeantes, et doivent satisfaire aux normes de la «
bonne distance ».
Les contextes d’intervention sont de fait singuliers et incertains.
Le lieu d’intervention impose de concilier efficacité technique et interactivité avec la
personne.
Il importe donc que les professionnels réussissent à discerner et hiérarchiser les
priorités. Ils pratiquent multiples tâtonnements, bricolent, ajustent en fonction de la
spécificité de la situation.
Or, la connaissance ambulatoire du travail hors les murs ne s’acquiert pas qu’en
marchant : les professionnels ne décident pas seuls de ce qui sera fait au domicile.
Des espaces de régulation, d’échanges de temps accordés à la réflexivité sont
nécessaires.
Y a-t-il une « bonne posture » dans l’accompagnement à domicile ?
Comment les professionnels gèrent ils cet accompagnement particulier qui se
fait sur le territoire de « l’accompagné » ?
Quelle mise en œuvre à domicile du temps, de l’espace, avec l’entourage ?
Quelles limites le travailleur social doit-il fixer ?
Quel rythme ? Quelle place ? Peut-on parler d’isolement ? De risque de
surengagement de soi et de fait de risque d’épuisement professionnel ?
Comment le professionnel est-il porté, lui, hors les murs et seul ? Quels sont
les moyens mis en oeuvre pour que le travail éducatif soit « valable » malgré
cet isolement relatif ? quel management mettre en place ?
Comment gérer la non demande d’aide ou l’aide contrainte quand
l’accompagnement se fait au domicile ?
Comment appréhender les aléas : « la porte close », « le risque de violence »
… ?
Quels liens sont faits entre les services d’internat ou d’hébergement et le «
milieu ouvert » ? Faut-il différencier le management ?
Comment et pourquoi un professionnel va-t-il choisir de se diriger vers
l’accompagnement à domicile ?
Peut-on aller, sur nos secteurs, vers le « tout domicile » ? Pourquoi ?