
pour "échanger sur les différentes stratégies de défense possibles". Il envisage dans les
jours suivants d'interpeller la CPCAM, le conseil départemental de l'ordre infirmier et
l'Agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), a précisé André D.
Source APM
JANV 2012 : ONI ! BONNE ANNEE, BON CHEQUIER…
En guise de vœux pour la nouvelle année, les infirmières inscrites à l’ordre mais
non cotisantes ont reçu, le 2 janvier dernier, une ultime lettre de rappel avant
poursuites. Elles ont quinze jours pour faire leur chèque… En attendant, l’ordre
ne fait toujours pas recette auprès des infirmières salariées.
« Vous êtes inscrit(e) au tableau de l’Ordre national des infirmiers. Cette inscription
entraîne le paiement obligatoire de la cotisation ordinale en vertu de l’article L4312-7 du
Code de la santé publique. […] Nous vous prions de procéder à la régularisation de votre
situation dans un délai maximal de 15 jours. A défaut, nous serons contraints de
mettre en œuvre une procédure de recouvrement dont les frais pourront vous êtes
imputés. » En fin de semaine dernière, quelque 28 000 lettres ont ainsi été adressées par
l'ONI aux infirmières qui ne se sont pas acquittées de leur cotisation de l’année 2011.
Interrogé sur la nature de la procédure, et le coût qu’elle engendrerait pour les
infirmières mais également pour l’instance ordinale, l’ordre n’a pas souhaité répondre à
nos questions. Dans un communiqué mis en ligne sur son site, le syndicat Résilience
appelle les infirmières à ne pas tenir compte de cette menace, et les engage à demander
leur désinscription. Joint ce matin, Denis Basset, secrétaire fédéral de FO santé sociaux,
membre de l’intersyndicale anti-ordre, maintient l’appel au boycott de l’ordre infirmier.
Par ailleurs, il a indiqué qu’Annie Podeur, directrice générale de la Direction générale de
l’offre de soins, avait été interpellée le 22 décembre dernier, lors du dernier conseil
supérieur de la fonction publique hospitalière, afin qu’elle intervienne auprès des
directions d’établissements pour que ces derniers cessent leurs pressions pour
contraindre les infirmières, et notamment les jeunes diplômées, à adhérer à
l’ordre. « Elle s’est engagée à donner des instructions en ce sens aux
établissements ainsi qu’aux Agences régionales de santé », indique Denis
Basset.
Loin du compte
Côté chiffres, nous en savons désormais davantage sur la répartition par type d’exercice
des inscrites et cotisantes à l’ONI. Dans un courrier adressé le 8 décembre dernier au
député Pierre Méhaignerie, président de la Commission des affaires Culturelles, Familiales
et Sociales à l'Assemblée Nationale, et que nous avons pu récemment nous procurer,
Didier Borniche, président de l’ordre, indique en effet que sur les quelque 108 000
inscrites au tableau ordinal, 48 % sont des infirmières libérales et 49 % des infirmières
salariées. Les 3 % restant étant non renseignés, il pourrait s’agir d’infirmières ayant une
double activité (libérale et salariée) ou en recherche d’emploi.
Concernant les cotisations, Didier Borniche écrit également que le taux d’infirmières
inscrites et ayant cotisé serait de quelque 74 %. Pour mémoire, rappelons que le
5 décembre, Karim Maneri, secrétaire général de l’ordre, précisait dans nos colonnes que
quelque 80 % des inscrites étaient à jour de leur cotisation. Cherchez l’erreur… Pourtant
un écart de 6 % dans une trésorerie ne passe pas inaperçu. Pour résumer, si l’on se base
sur un effectif de 500 000 infirmières en activité, dont 77 000 infirmières libérales, le
pourcentage des adhérentes salariées demeure extrêmement faible : un peu plus d’une
infirmière sur dix est aujourd’hui inscrite à l’ordre, et moins d’une sur dix y a cotisé en
2011. L’ordre semble donc encore très loin du compte. Un bilan qui pourrait inquiéter sa
banque, son principal créancier, mais aussi les conseils départementaux de l’ONI, dont
certains peinent déjà à payer le loyer de leurs locaux…
Françoise Vlaemÿnck