
Annexes de l'activité 2 — Réflexion critique sur le clonage 1
Activité réalisée au Collège de Sherbrooke et au Collège Laflèche par Lucie Bolduc et Josée Bolduc, éditée par le Saut quantique.
Annexe E.1 : Texte de Mme Genolac
LE CLONAGE POURRAIT LUI SAUVER LA VIE
Sophia Colgéna
Journal Le Familier, Rimouski
En Suisse, c'est la consternation! Mme Céline
Genolac est atteinte d'une maladie incurable
des reins et elle doit absolument subir une
transplantation pour survivre. Cependant, le
nombre de donneurs est extrêmement limité
dans ce pays et les risques de rejet sont très
élevés dans le cas d'une greffe du rein.
Ayant été informée des difficultés et des
dangers d'une telle intervention, cette
femme, victime des hasards de la vie, a fait
des recherches pour vérifier s'il existe un
autre moyen de guérir ou, du moins, de
prolonger ses jours.
Elle a trouvé des informations concernant
des expériences effectuées sur le clonage
d'organes à partir de cellules souches. Il
serait en effet possible de synthétiser un
organe complet en prenant des cellules non
différenciées sur un embryon de quelques
jours seulement. En prenant des cellules sur
un embryon qui ne possède pas de cellules
matures, il est possible de reproduire un
organe en les plaçant dans un milieu de
culture approprié.
Pour limiter les risques de rejet, Mme
Genolac pourrait utiliser un embryon venant
d'une de ses propres cellules somatiques (par
exemple, une cellule de la peau) et d'un
ovule d'une donneuse. Cet embryon
représente en fait un clone de Mme Genolac,
ce qui signifie qu'il possède exactement le
même matériel génétique qu'elle. En
utilisant les cellules de ce clone, qui sont
identiques à celles de Mme Genolac, les
risques de rejet sont absents.
Comme les recherches dans ce domaine sont
encore à l'état expérimental, il n'est pas
possible d'effectuer de tels essais sur les
humains. Cependant, Mme Genolac se dit
prête à tenter sa chance et à prendre les
risques qui s’imposent. Elle soutient qu’elle
a le droit de disposer de son corps comme
bon lui semble, et que c’est de sa vie dont il
est question.
Devant un problème de cette envergure, le
cas a été porté en cour afin qu'une décision
soit prise. Ce procès devrait durer plusieurs
mois et l'on verra défiler une panoplie de
gens qui discuteront de la faisabilité d’un tel
procédé, tant du côté technique que du côté
éthique.
Quelle sera la décision? Difficile de faire
des prédictions. Cependant, si la balance
penchait en faveur de Mme Genolac, il
faudrait s'attendre à une révolution
extraordinaire en matière de traitements
médicaux. À suivre…