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P ar te z e n v o y ag e à l a D é c o u v e r te d e s
é corce s
Jardin paysager
Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Service Jardin
Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Zones de rusticité des végétaux
Les zones de rusticité sont des régions géographiques délimitées en fonction de leurs températures minimales
moyennes. Elles permettent de savoir quelles plantes peuvent supporter les hivers d'une région.
Cette analyse part du principe que les plantes ne supportent pas des températures basses prolongées, et notamment
des gels prolongés. Les plantes meurent et leur chance de repartir par les racines sont incertaines. L'hiver de 1985
a été très rigoureux en Europe et nombre d'eucalyptus et de mimosas, même dans les régions méridionales, ont
gelé. Les mimosas sont repartis mais pas les eucalyptus.
On distingue jusqu'à 12 zones selon les pays. Chaque zone est elle même divisée en sous-zones de suffixes "a",
"b" et "c" (la zone "c" étant légèrement plus chaude que les autres).
Par exemple, une plante de rusticité 4b pourra être cultivée sans protection particulière dans les zones supérieures
ou égales à 4b. Par contre, elle risque de ne pas supporter les hivers rigoureux d'une zone inférieure (de 0 à 4a).
En hiver, des mesures de protection s'imposeraient.
La résistance au froid n'est pas le seul critère à observer : les arbres résistants au froid n'apprécient pas forcément
la chaleur. Ainsi, les arbres des régions nord, comme le bouleau ou le noyer, ne sont supportent pas les forte
chaleurs.
Zones en France
10
9b
9a
8c
8b
8a
7
6
< ou = 5
Service Jardin
Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Citron du Nord, Poncirus trifoliata
arbuste de la famille des Rutacées
(Citronnier, Eucommia, Euodia, Mandarinier, Oranger,
Phellodendron, Ptéléa, Zanthoxylum).
Étymologie : "trifoliata" signifie trifolié ou "à trois folioles".
Origine : Le Poncirus trifoliata est originaire de Chine comme l'oranger.
Habitat : arbuste préférant une exposition ensoleillée. Poncirus trifoliata n'apprécie pas les sols calcaires.
Rusticité : zone 7 (il supporte le froid jusqu'à -17°). Le Citron du nord est un des rares agrumes à pouvoir résister au froid.
Taille maximale : 4 m.
Port : étalé.
Tronc droit ou multiple.
Feuillage caduc ou semi-persistant. Les feuilles de Poncirus trifoliata sont trilobées, en climat aux hivers froids. Elles peuvent être semipersistantes en climat doux.
Fleurs en mai-juin, de couleur blanche et souvent odorantes.
Fruits : à l'automne. Ils ressemblant à de petites oranges de 3-4 cm de diamètre, et de couleur jaune à la peau légèrement veloutée. Le
fruit contient de la poncirine, qui le rend impropre à la consommation.
Utilisation : arbuste décoratif. Il est déconseillé dans les jardins accessibles aux enfants car le Poncirus trifoliata dispose d'épines
robustes.
Conseils de plantation : Le Poncirus trifoliata se reproduit par semis
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Cédrèle de chine, Cedrela sinensis
arbre de la famille des Méliacées
(Cédrèle, Acajou de chine, Margousier).
Étymologie : de "cèdre", dont le bois et l'odeur s'apparentent.
Origine : Amérique tropicale, Asie du Sud-Est, introduit en Europe au XIXe siècle. Cet arbre a été décrit deux fois, sous deux noms
différents (Cedrela par Jussieu et Toona par Roem.).
Port : cime arrondie. Branches espacées.
Écorce grise, se détachant en lanières verticales.
Feuilles grandes (40 cm), composées, paripennées (nombre pair de folioles). De loin (lorsqu'elle est haut perchée hors de portée), la
feuille de cédrèle ressemble à celles de Noyer noir (paripennée), de Ptérocarier ou d'Ailante (toutes deux imparipennées, en général).
L'écorce spécifique du cédrèle évite la confusion. Écrasées, elles dégagent une odeur d'oignon (un peu comme la feuille d'ailante)
Fruit : capsule ligneuse, brune, de 2 cm, qui libère des graines ailées.
Utilisation : ébénisterie.
Où voir des cédrèles à Paris : notamment boulevard Saint-Germain, près boulevard Saint-Michel.
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Févier d’Amérique, Gleditsia triacanthos
arbre de la famille des Fabacées - Césalpiniacées
(Arbre de Judée, Caroubier, Cassia, Chicot, Févier, Tamarinier)
Étymologie : de "fève", en raison de la forme du fruit. Son nom latin lui est attribué en souvenir de Gleditsch, directeur du jardin
botanique de Berlin (1714-86).
Origine : Canada, introduit en Europe en 1700. Chine.
Habitat : le Févier pousse surtout en terrain sableux ou dans les sols argileux humides.
Durée de vie : 150 ans.
Taille maximale : 15 à 20 mètres de hauteur à l'état sauvage.
Écorce : lisse et luisante chez le jeune arbre, grise et parcourue de sillons profonds avec des crêtes écailleuses chez l'arbre mature.
Port : Il a une ramure très étalée dont les branches sont ramifiées en zig-zag.
Particularité : il porte de longues épines, comme les acacias de la savane africaine.
Feuillage caduc. Feuilles composées de petites folioles, en mai.
Utilisations : les fruits pendants (sorte de haricots) sont comestibles. On en extrayait, après fermentation, une eau de vie. Les épines
dures remplaçaient les clous.
Dans centaines régions de Chine, la gousse servait à fabriquer du savon et on nommait l'arbre "arbre à savon".
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Cerisier, Prunus
arbre de la famille des Rosacées, genre Prunus
(Abricotier, Amandier, Cerisier, Laurier-cerise, Merisier,
Pêcher, Prunier).
Les arbres de cette famille, genre Prunus, ont en commun de produire une drupe charnue (communément appelé le fruit) provenant d'un
seul carpelle, qui enveloppe un noyau.
Étymologie : "cerisier" vient du latin cerasus, d'après la ville de Cérasonte (province du Pont, actuelle Turquie).
Origine : Asie antérieure. En 73 av JC, le consul Lucullus bat Mithridate et conquiert Cérasonte. Parmi ses trophées, il ramène le cerisier
à fruit doux. jusque là, les Romains connaissaient un cerisier sauvage aux griottes amères.
Durée de vie : 50 ans, jusqu'à 100 ans (les branches deviennent cassantes et dangereuses). Des maladies réduisent parfois la durée de
vie.
Taille maximale : 9-10 m.
Port : étalé. Les branches sont ascendantes quand l'arbre est jeune.
Écorce lisse noir à pourpre, se détachant par bandes circulaires. Des lenticelles elliptiques, horizontales, caractérisent le Cerisier (et le
Merisier).
Feuillage caduc. Feuilles elliptiques, de 12 cm de long, à base légèrement cordée chez certaines variétés (Cerisier à grappes, Prunus
padus), pointe (apex) aiguë (acuminée), bordure grossièrement dentée. Sur la face inférieure, les côtés de la nervure sont garnis de poils
roux. A la base du limbe, deux ou trois nectaires (glandes mellifères) sécrètent un liquide sucré qui attire les fourmis, lesquelles
remercient le cerisier en le protégeant des insectes susceptibles de ronger les feuilles (caractéristique des espèces du genre Prunus).
Fleurs : blanches de 2 cm de diamètre, portées par un pédicelle de 2 cm et groupées en grappes. Elles apparaissent en mars-avril avant
les feuilles où au début du débourrage des feuilles. La floraison dure 3-4 semaines. Les fleurs attirent les insectes et les abeilles qui se
chargent de la pollinisation. Il est nécessaire de planter au moins deux pieds de parents distincts pour obtenir la fructification.
Fruits : les différentes variétés de cerisiers produisent des cerises de table. Les griottes proviennent de certaines variétés de cerisiers,
tandis que les guignes et les bigarreaux proviennent du Merisier. Les griottes sont réputées en confiture ou macérées dans de l'eau-devie. On tire encore des cerises le kirsch et le marasquin.
Espèces et variétés : il y a 23 espèces de cerisiers natives de la Chine, 13 au Japon, 8 en Amérique, et 5 en Europe.
Les cerisiers du Japon ont été introduits en Europe vers 1860. Ils sont décoratifs grâce leurs abondantes fleurs roses (ex : Prunus
serrulata). Une variété fleurit en hiver et à nouveau au printemps. La fleur est dite "double", car elle comprend un grand nombre de
pétales provenant de la transformation d'étamines ou de pièces de pistil. De ce fait, elle est stérile et l'arbre qui la porte ne produit pas de
fruit (ex : cerisiers décoratifs).
Légendes et traditions : Au Japon, cette espèce de cerisier est un arbre d'ornement, sacré dans la religion shintô. Sa floraison, superbe,
de courte durée, en fait un symbole de la précarité. Elle est aussi l'emblème des Samouraïs.
Cerisier du Tibet (Prunus serrula) :originaire du Yunan et du Sechuan (Chine), espèce décorative de part son écorce remarquable,
orange, lisse et brillante comme de l'acajou poli, se détachant en fines lanières horizontales. Les lenticelles sont larges et brunes Sa
feuille est proche de celle du cerisier commun, mais moins large. Sa cime est large, en dôme, dense, avec de grandes branches arquées
vers l'extérieur et des rameaux robustes insérés sur elles. ses fleurs sont abondantes, de 2 cm, groupées par 2 ou 3, pendantes.
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Bouleau à canots ou Bouleau à papier,
Betula papyrifera
arbre de la famille des Bétulacées
(Aulne, charme, noisetier)
Origine : Amérique du Nord.
Habitat : il supporte des sols médiocres
Rusticité : Le Betula papyrifera est très rustique. Il supporte le très grand froid (- 60°C).
Port : il pousse souvent en cépée (plusieurs troncs à la base).
Écorce lisse se détachant en larges lamelles horizontalement. Elle est blanche, argenté à reflet rosé, à l'extérieur, doré à l'intérieur.
Utilisations : l'écorce du Bouleau à papier servait, chez les Indiens, de papier et pour la construction de toitures ou de canots. Le bois
contient une résine qui permet au bois vert de brûler.
"Au début de l'été, on prélevait l'écorce des gros arbres, d'une seule pièce, qu'on roulait ensuite et qu'on ramenait au campement. Un
homme et une femme devaient travailler pendant deux semaines sans arrêt pour construire un canot ordinaire. Il fallait dérouler l'écorce
et l'aplatir sur le sol. On plaçait ensuite un bâti en bois, qui épousait la forme du canot, sur l'écorce pour que l'on puisse donner sa forme
à la coque. Il fallait passer à la vapeur les lisses, les varangues et l'étrave ou les tremper pour pouvoir leur donner la courbe voulue ; on
les laissait ensuite sécher. ..."
Taille d'entretien : les bouleaux ne nécessitent pas de taille d'entretien. Leur branchage n'est pas dense et laisse passer la lumière même
au cœur du branchage
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Arbre aux quarante écus, Gingko Biloba
Famille unique des Ginkgoacées
Étymologie : du japonais Gin Yyo, dérivé du chinois Ya Tchio, "patte de canard" (forme de sa feuille), ou peut-être du mot chinois yin
kuo, "fruit d'argent" (fruit clair). Biloba évoque la forme "à deux lobes" de la feuille. Il a été surnommé "
arbre aux 40 écus", car un plant fut acheté pour 40 écus, en 1788, somme importante pour l'époque, par un botaniste de Montpellier, M.
de Pétigny, à un botaniste anglais.
Origine : Chine. Le Ginkgo est le plus vieil arbre reconnu : il existe depuis 200 millions d'années (on dit qu'il est un "fossile vivant",
unique témoin d'une époque très éloignée). Inconnu du monde occidental, il fut " découvert " au Japon, vers 1700, par Engelbert
Kaempfer, médecin de la Compagnie des Indes néerlandaises. Planté pour la première fois en Europe à Utrecht en 1730, puis à Kew
Gardens, en 1754
Taille maximale : 40 m.
Croissance : rapide.
Durée de vie : 1000 ans.
Port pyramidal. Ses branches au feuillage peu dense partent du tronc à angle droit.
Écorce fissurée.
Sa feuille est primitive, sans nervure centrale, en forme d'éventail (" patte de canard "). Elle jaunit à l'automne.
Sa reproduction est également primitive. Le Ginkgo fait partie de la classe des gymnospermes, comme les conifères, apparus les
premiers sur terre : la graine n'est pas protégée par un ovaire. Mais chez le Ginkgo, l'ovule nu grossit préalablement, pour atteindre une
forme de boule (qu'on pourrait prendre pour un fruit). Les spermatozoïdes venant de pieds distincts (espèces dioïque) sont transportés par
un liquide pollinique vers l'oosphère ce qui rappelle la pollinisation archaïque de la fougère. La plantule se développe immédiatement
après la germination, sans passer par le stade de la graine.
Utilisations : le Ginkgo, qui a su traverser les siècles, résiste bien à la pollution. Aussi est-il planté en ville, mais les ovules à maturité
dégagent une odeur particulièrement nauséabonde s'ils pourrissent au sol : on évite de planter des arbres femelles. Le fruit contient une
amande qui est comestible grillée (d'où le nom chinois). La médecine chinoise a repéré depuis longtemps un extrait des feuilles stimulant
pour la circulation artérielle et les poumons, et efficace contre l'asthme. En Extrême-Orient, le Ginkgo est un arbre sacré, planté près des
pagodes.
C'est le seul arbre à avoir survécu à Hiroshima. Des plantations importantes ont été réalisées dans le sud-ouest de la France pour la
récolte de son feuillage à partir duquel certains médicaments sont réalisés.
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Lilas des Indes, Lagerstrémie,
Lagerstroemia indica
Arbuste de la famille des Lythracées
Origine : sud de la Chine. La photo de gauche présente la variété Yangtsé ou Lilas d'été qui s'adapte bien dans les zones peu
ensoleillées, au nord de la Loire. Elle se distingue aussi par des feuilles cramoisi.
Étymologie : le Lagerstroemia a été nommé par Linné en l'honneur de Magnus von Lagerstroem, directeur de la Compagnie des Indes,
qui lui avait ramené des boutures d'une expédition au milieu du XVIIIè siècle. Son nom "lilas des Indes" découle de sa fleur ressemblant
à celle du lilas et de son origine orientale, à une époque où tout ce qui venait d'Asie était assimilé comme venant "des Indes".
Habitat : peu exigeant en matière de sol, le Lagerstrémie préfère les terrains argileux. Il pousse plus facilement dans le Midi, l'Ouest et
le Sud-Ouest de la France.
Rusticité : zone 7. Il craint le gel rigoureux (- 18°C).
Taille maximale : 6 à 8 m, mais le plus souvent, taille d'arbuste (3-4 m).
Croissance : lente.
Port : arrondi naturellement ; il est souvent taillé en boule.
Tronc droit s'il est taillé. Il peut être conduit en arbuste touffu, à troncs multiples.
Écorce : lisse, marron clair, s'exfoliant sur les vieux sujets, dégageant des plages rosées ou de couleur cannelle.
Feuillage caduc. Feuilles de forme ovale, de couleur rouge-bronze évoluant rapidement vers le vert foncé brillant, virant au rouge ocré à
l'automne. De 5 à 10 cm de long. Elles ont tendance à se courber en creux et se déchirent si on les met à plat.
Fleurs : à pétales fins, froissées, rouges, de juin à octobre, de 2,5 à 3 cm. Elles sont regroupées en une forme particulière, de 20 à 25 cm
de long, appelée thyrse dressée à l'extrémité des rameaux (une forme pyramidale avec un axe sur lequel naissent les pédoncules des
fleurs). Ces fleurs partagent avec le Marronnier des Indes cette forme de regroupement. Le Lilas des Indes a besoin de chaleur pour
fleurir. Il fleurit tardivement et moins longtemps s'il manque de chaleur (en août-septembre à Paris).
Fruit : capsule.
Utilisation : il résiste bien à la pollution atmosphérique urbaine, supporte la taille et pousse lentement, ce qui en fait un partenaire de
choix pour l'aménagement urbain.
Conseils d'entretien : Le lagerstroemia doit être taillé tous les ans, afin d'optimiser la floraison et parfaire son port. Quand tailler ? en
fin d'hiver, en mars. Quels rameaux ? les rameaux du centre afin d'améliorer la pénétration de la lumière, et les rameaux de l'année
précédente, en respectant les mêmes principes que pour les rosiers (taille à 3 yeux, c'est à dire au troisième embranchement).
Maladies : Le lagerstroemia peut être attaqué par le puceron de Corée et l'oïdium. L'oïdium (Uncinula australiana) empêche la floraison
et altère la croissance. Il se révèle sous forme de poudre blanche sur les boutons qui ne se sont pas ouverts. Pour éviter la maladie, on
utilise du soufre dès la fin du printemps jusqu'au début de la floraison. Si la maladie s'est développée il faut lutter chimiquement en
pulvérisant un produit à base de myclobutanil ou triforine par exemple.
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Tuliper de Virginie,
Liriodendron tulipiferum
arbre de la famille du Magnolia (Magnoliacées).
Étymologie : nommé pour la forme de tulipe de sa fleur (qui n'a rien de comparable avec la belle fleur du Magnolia).
Origine : Virginie (EU), introduit au Petit Trianon en 1771 (pour Marie-Antoinette), mais ce bel arbre a été fauché par la tempête du 26
décembre 1999 (il avait 228 ans).
Variété : il existe un Tulipier de Chine (sa feuille diffère légèrement de celle du tulipier de Virginie).
Habitat : Le tulipier de Virginie préfère les sols bien drainés, à texture légère, comme les sols sableux ou limoneux légèrement acides.
Le tulipier de Virginie ne prospère pas dans les lieux très humides ou très secs.
Durée de vie : 500 ans.
Croissance : assez rapide. Le bois du tulipier de Virginie est cassant. Il peut être cassé par les grands vents.
Taille maximale : à l'état sauvage, il peut atteindre 50-60 mètres de hauteur, mais dans nos parcs, il ne dépasse pas 30 m.
Écorce lisse dans son jeune âge qui se fissure en vieillissant.
Feuille caduque caractéristique, à 4 pointes (elle ressemble à une tulipe vue de face !). Belle couleur jaune à l'automne.
Fleur (au bout d'une vingtaine d'années) verdâtre et orange en forme de tulipe, en mai-juin. Les carpelles libres se transforment en fruits
secs ailés de type samares.
Utilisations : bois de couleur jaune-verdâtre, utilisé en sculpture. De son écorce, on extrait un stimulant pour le cour. Le Tulipier fait
partie des essences exotiques que l'on plantait dans les parcs.
Où en voir à Paris ? autour du Palais Omnisport de Bercy. De beaux exemplaires au parc Monceau et au parc des Buttes Chaumont.
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Pin de Corse, Pinus laricio
de la famille des Pinacées
Étymologie : du latin "pinus" ; indo-européen "Pic"= "amer".
Origine : les espèces indigènes rencontrées en France sont le Pin maritime (originaire de l'Ouest de la Méditerranée), le Pin sylvestre ou
Pin commun, le Pin parasol (au port caractéristique, en parasol, originaire du pourtour méditerranéen), le Pin laricio de Corse (et d'Italie),
le Pin Cembro (originaire des Alpes et des Carpates), le Pin d'Alep (originaire du pourtour méditerranéen) et le Pin à crochets (originaire
des Alpes et des Pyrénées). Les pins maritime, sylvestre et d'Alep couvrent près de 20% de la forêt française. Sont également plantés
trois pins européens : le Pin noir d'Autriche, originaire du centre de l'Europe, le pin de Macédoine, originaire d'Albanie, et le pin de
montagne, plus petit que les autres pins, originaire des montagnes d'Europe centrale.
Espèces non européennes : très nombreuses (d'Amérique, de Chine , du Japon).
Tailles maximales : 25 m (Pin de montagne), 30 m (Pin parasol), 35 m (Pins maritime et sylvestre), 45 m (Pin laricio).
Port et tronc : les Pins dressent un fût élancé, qui supporte un houppier large et étagé. Les branches basses meurent et tombent,
dégageant le tronc.
Écorce : L'écorce de la plupart des Pins se détache par écailles. L'écroce du Pin parasol est brun rougeâtre avec des nuances grises. Celle
du Pin maritime est épaisse, rouge-violet. Celle du Pin sylvestre est brun rougeâtre sur le bas du tronc, rouge ferrugineux sur le haut.
Pin laricio : pin des régions méditerranéenne, il supporte le climat de la région parisienne (bel arbre planté par Jussieu, en 1784, au
Jardin des plantes, à gauche). Il supporte la pollution.
Feuilles : aiguilles groupées en fascicules de 2 à 5. Réunies, elles forment un cylindre; leur section est un demi-cercle pour les aiguilles
groupées par deux (cas le plus fréquent). La base des aiguilles porte une gaine fasciculaire, qui tombe généralement à l'automne suivant.
Les aiguilles, elles, persistent 3 à 5 ans (4 à 6 chez le pin parasol). La longueur des aiguilles varie de 3 à 20 cm (voir ci-dessous), les plus
longues étant celles du Pin noir de Salzmann (qui est assez rare).
Fleurs : Les pins sont des arbres monoïques, c'est-à-dire dont les fleurs mâles et femelles sont portées par le même pied. Les
inflorescences sont des chatons, le mâle situé en bout de rameau là où le vent a le plus d'action pour disséminer le pollen. L'inflorescence
femelle est en retrait, plus discrète. La dispersion du pollen, au printemps, telle une "pluie de soufre", couvre le voisinage d'une poudre
jaune (visible sur les véhicules, ou dans les zones de ruissellement après une pluie). Certaines personnes y sont allergiques.
Fruits : l'inflorescence femelle, une fois la fécondation accomplie, mûrit en deux (rarement trois) ans et forme un cône. Celui-ci est
orienté vers le bas (tombant), contrairement au cône du sapin. Il s'ouvre à l'automne (cône déhiscent) et libère des graines ailées. Certains
pins, dont le pin maritime, libèrent les graines quand ils sont soumis à la chaleur d'un incendie. Le feu de forêt, notamment dans certaines
forêts nord-américaines (ex : pin d'Anthony), est l'occasion de régénérer la forêt, en détruisant des espèces envahissantes, et en libérant
les graines qui ont pu rester enfermées des dizaines d'années.
Légendes et traditions : Dans la mythologie grecque, la nymphe Pithys, convoitée par Pan, lui échappa en se métamorphosant en Pin
noir. Aux Jeux Isthmiques, de Corinthe, ce sont des couronnes de pin qui récompensent les vainqueurs. Au Moyen Âge, le roman de
chevalerie l'associe à la connaissance et à l'immortalité (ex : La chanson de Roland).
Utilisations : de la résine de pin maritime, les Grecs et les Romains extrayaient la poix, des baumes et des aromates, dont la "crapula",
pour parfumer le vin, qui désigna ensuite les ivrognes. On extrait toujours l'essence de térébenthine, ainsi que la poix, le calfat (qui
servait à étancher les coques de bateaux - on dit "calfater") et une essence comparable à l'encens. Le pin maritime a été abondamment
planté dans les Landes, pour stabiliser le sol marécageux, et, ultérieurement, pour fournir les papeteries. De nombreuses expériences ont
été lancé dans les Landes pour fixer les dunes de sable et assainir les marécages : l'abbé Louis Desbey, chanoine à Bordeaux et son frère
Guillaume, receveur des fermes à La Teste, préconisent en 1774, de fixer les dunes avec fascines clayonnages, plantation d'oyat et genêts
qui abriteraient des vents les plantations de pins maritimes. Napoléon Ier et plus tard Napoléon III favorisent ces projets qui sont
considérés comme achevés en 1876 (il aura fallu 100 ans). Le bois, bien que résineux, sert également en menuiserie, charpente, pâte à
papier, panneaux de fibres. En tant que combustible, le pin sylvestre est meilleur combustible que l'épicéa, le sapin ou le mélèze. C'est la
résine qui facilite la combustion et rend les pins dangereux pour les cheminées domestiques (dépôt de suie, risque de feu de cheminée).
Le Pin parasol produit des graines qui sont comestibles, appelées pignons Elles sont appréciées en salade. Les aiguilles du pin sylvestre
ont servi à faire une ouate que l'on parvint à filer pour produire une étoffe ressemblant aux flanelles.
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Platane commun, Platanus acerifolia
Famille des Platanacées
Étymologie : du grec "platanos", de "platus", large.
Origine : existant en Europe, au Crétacé, le platane disparaît à l'ère glaciaire. Le Platane d'Occident (peu courant en Europe) et le
Platane d'Orient (planté par les Romains en Italie, vers l'an 390 av. J.C.) évoluent différemment (on appelle cela la spéciation). Ils sont
introduits en Angleterre, par le jardinier du roi, Tradescent (jardinier de père en fils) et hybridés vers 1650, pour donner le Platane
commun ou platane à feuilles d'érable, le plus courant en France.
Durée de vie : de 500 à ... 2000 ans, très exceptionnellement. Le platane d'Hippocrate, à Kos, dans leDodécanèse, en Grèce, a plus de
2000 ans ; il mesure 14 m de circonférence, et se compose de plusieurs troncs au bois abîmé.
Taille maximale : 45 mètres de hauteur.
Croissance : rapide.
Port : houppier large.
Tronc : droit, pouvant atteindre un diamètre impressionnant sur les sujets âgés.
Écorce caractéristique qui se fissure en écailles ("rhytidomes"), dégageant des zones jaunâtres. L'aspect de peau de serpent de l'écorce
est assez particulier.
Feuillage caduc. Grandes feuilles (20 cm) alternes (# érable), à 3 ou 7 lobes peu dentés. Les nervures ne partent pas toutes du même
point. Les jeunes pousses sont couvertes de poils marrons qui restent un certain temps sur les feuilles, se mêlant aux graines poilues qui
se libèrent des fruits de l'année passée (an avril). Les feuilles sont grandes, coriaces, difficilement putrescibles.
Fleurs : unisexuées, réunies en capitules sphériques pendant au bout d'un long pédoncule.
Risque de pollen allergisant : moyen (dépend des régions : plus fort dans les régions sèches).
Les fruits sont des petits akènes entourés d'un duvet qui facilite la dissémination par le vent. Ils sont groupés en boules ou glomérules.
Légendes et traditions : Dans la mythologie grecque, le platane est un symbole de la régénération (l'écorce se régénère, par plaques,
comme la peau du serpent). Il servit à construire le cheval de Troie.
Littérature : un poème lui a été dédié (Francis Ponge : ‘Le platane ou la permanence’)
Utilisations : Son bois clair, dur et ferme est utilisé en menuiserie. Il ressemble au bois du hêtre et résiste mieux que le bois de hêtre à
l'humidité, mais il est facilement attaqué par les insectes. L'aubier se distingue peu du cour.
Mais on connaît bien le platane comme arbre d'ornement urbain et d'alignement de route. Il supporte l'élagage (bien réalisé). C'est l'arbre
le plus courant (40 % des arbres de rue à Paris). c'est aussi l'arbre le plus haut de Paris (un exemplaire atteint 45 m de hauteur). Un
Platane mesure 7 m de circonférence (au parc Monceau, Paris). Mais il est passé de mode et remplacé souvent par le micocoulier.
Conseils d'entretien :
Les platanes ne nécessitent pas d'entretien particulier. Sur un jeune sujet, on peut élaguer les branches latérales de façon à renforcer le
tronc et laisser apparaître l'écorce. Sur un sujet âgé (que l'on rencontre rarement dans un jardin de particulier), on peut éclaircir les
branches, pour réduire la prise au vent et éliminer les branches mortes qui pourraient tomber sur les passants. Les blessures, tant au
niveau des racines que du tronc, cicatrisent relativement bien.
Maladies :
Une maladie attaque les platanes, importée involontairement des États-Unis pendant la dernière guerre (les caisses de soldats portaient
un champignon, le chancre du platane). La maladie se répand depuis la Provence (débarquement des Alliés à Cavalaire-sur-mer le 15
août 1944). Le chancre fait mourir l'arbre de façon très rapide, en bouchant les canaux d'irrigation des branches. La couronne se dessèche
et l'arbre dépérit. Un ravageur, le tigre du platane, peut également affaiblir les couronnes des arbres durant les étés chauds et secs. Cet
insecte se nourrit de la sève des feuilles et provoque leur chute précoce
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Cornouiller mâle, Cornus mas
de la Famille des Cornacées
Étymologie : du latin cornus, car son bois est dur comme de la corne.
Origine : le Cornouiller mâle, Cornus mas, et le Cornouiller sanguin, Cornus sanguinea, sont des espèces
européennes, de Méditerranée orientale. Il existe de superbes espèces américaines et asiatiques, utilisées pour
décorer les jardins.
Habitat : demi-ombre ou lumière. Les cornouillers apprécient les sols calcaires, plutôt secs. Ils redoutent les sols
riches en fumures organiques, ainsi que les sols argileux compacts.
Rusticité : zone 6 (ils supportent le froid jusqu'à -23°).
Taille maximale : 14 m
Feuillage caduc : les Cornouillers se caractérisent par des feuilles opposées, ovales, de 5-8 cm, à nervures
latérales arquées (visibles au dos). Le Cornouiller sanguin a des feuilles qui virent au rouge en hiver, car elles contiennent un suc rouge
(anthocyane), qui capte mieux la lumière. Les fleurs sont petites en février, avant l'apparition des feuilles.
Leur fruit (la cornouille) est mûr en août-septembre : c'est une drupe, comestible, sauf chez le Cornus kousa dont les fruits ressemblent
aux fraises.
Utilisations : les baies du cornouiller mâle (cornouilles) fermentent (vin de cornouille), se distillent ou se confisent. De l'huile extraite
du fruit du cornouiller sanguin, on peut faire du savon.
Différences
Origine
Taille
Cornouiller mâle,
Cornus mas
Méditerranée orientale
Cornouiller sanguin,
Cornus sanguinea
Méditerranée orientale
Cornouiller du Japon,
"porte-fraise", Cornus kousa
Japon
10-15 m
arbuste de 3-5 m
18 m
8 cm
8 cm
12 cm
Feuilles
Elles virent au rouge
Couleur à
l'automne
Fleurs
jaunes en ombelles, dès le mois de
février
blanches à jaunâtres et petites, en
juin
entourées de grandes bractées
jaunâtres, abondantes au printemps
Fruits
drupe rouge de 2 cm, seul ou par
deux
noir, de 0,6 cm, groupé,
dressé sur un pétiole, rouge,
d'apparence d'une fraise.
Service Jardin
Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Aulne ou Aune, Alnus glutinosa
de la famille des Bétulacées (Bouleau, Charme)
Étymologie : "aulne" vient du radical "al", ancienne appellation "verne", d'où Verneuil ; en breton : "guern", d'où le préfixe "Guer".
Origine : Europe du Sud.
Espèces européennes : Aulne glutineux, Alnus glutinosa (à cause de la viscosité de ses bourgeons et de ses jeunes feuilles) ; Aulne de
Corse (originaire de Corse) ou Aulne à feuilles en cour, Alnus cordata ; Aulne blanchâtre, Alnus incana.
Autres espèces : Aulne rouge, Alnus rubra et Alnus viridis d'Amérique du Nord, Alnus sieboldiana du Japon.
Habitat : Essences de lumière, les aulnes apprécient les terrains ensoleillés. L'Aulne glutineux et l'Aulne de Corse se développent en
milieux humides. L'aulne blanchâtre s'accommode de sols secs et calcaires (les sols calcaires sont souvent secs car ils laissent l'eau
circuler). Il supporte l'altitude. On peut rencontrer les Aulnes un peu partout en France, et dans toute l'Europe, mais rarement en région
méditerranéenne.
Les aulnes rejettent de souche et on utilise cette particularité pour les planter en haie taillée et dense. Leurs racines enrichissent les sols
pauvres en nitrates grâce à une symbiose avec un procaryote du genre Frankia fixant l'azote de l'air (les Fabacées fixent également
l'azote). C'est pourquoi l'aulne est une plante actinorhizique (c'est à dire des actinomycètes sous forme de mycorhize). Peu exigeant,
l'Aulne colonise les friches et les éboulis et prépare le terrain pour des espèces plus exigeantes. On dit que l'Aulne est une espèce
pionnière (comme le filao, sous les climats tropicaux).
Rusticité : zone 7 (il supporte le froid jusqu'à -15°).
Port (arbre isolé) : conique à base large, du fait de ses branches qui poussent à l'horizontale. Son feuillage est peu dense.
Taille maximale : 30 m. Croissance lente. Seul l'aulne de Corse a une croissance rapide.
Écorce gris noirâtre qui se fissure par plaques (aulne glutineux) ; lisse, grise, parsemée de lenticelles et de courtes craquelures verticales
(aulne de Corse). Le tronc de l'aulne saigne quand on le fend.
Feuillage caduc (les feuilles restent vertes tard en automne). Feuilles alternes. Bourgeons violets en hiver qui éclosent en février.
Fleurs : Les fleurs mâles sont des chatons pendants, violacés et longs, qui peuvent projeter leur pollen au vent tandis que les fleurs
femelles sont plus petites. La floraison a lieu en février. C'est une des premières floraisons anémophiles de l'année.
Risque de pollen allergisant : fort.
Les aulnes portent toute l'année des petits cônes brun foncé (strobiles).
Légendes et traditions : Dans la mythologie grecque, arbre des Morts (dieu Cronos).
Du fait de son habitat dans les marais et de la couleur rouge sang de son bois fendu, l'Aulne était associé aux sorcières. On lui attribuait
le pouvoir d'éloigner le feu des maisons ou les rongeurs des champs, et de faciliter la mise-bas du bétail.
Utilisations : l'Aulne est utilisé pour reboiser des terres incultes. L’Aulne (comme le saule) est efficace dans le maintien des berges
grâce à son système racinaire profond.
Son bois est léger, tendre, mais il tend à se fendre. Une fois coupé, il se colore de rouge à l'air, ce qui lui a valu des superstitions. Ajoutez
à cela que l'aulne fut utilisé pour construire des gibets ! Il est réputé imputrescible et durcir au contact de l'eau. On en fit des pilotis à
Venise (avec des Ormes également) et des sabots ; de l'écorce et des rameaux, on extrayait la teinture noire des feutres. L'écorce contient
des principes fébrifuges. Les Indiens creusaient le tronc de la variété américaine pour en faire des canots.
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
If, Taxus baccata
de la famille des Taxacées (If, Torreya)
Il appartient au même ordre des gymnospermes que les conifères mais il ne produit pas de cônes et n'est pas résineux.
Étymologie : du celte "ivin" ou du grec hyfe, "tissu", car on confectionnait des vêtements à partir de ses fibres de bois ; son nom latin
"Taxus baccata" donne "toxique" (car la sève est toxique) et "textile" ; "baccata" fait allusion au fruit, l'arille (qui n'est pas toxique).
Origine : Europe méridionale, Caucase et Amérique du Nord. On estime qu'il est apparu il y a 120 millions d'années.
Habitat : essence d'ombre, appréciant une atmosphère humide. L'if pousse en forêt
Durée de vie : 1500 ans (un des plus longévifs).
Taille maximale : 15 m.
Port : parfois pyramidal, souvent irrégulier, fantomatique. Sa ramure est dense.
Tronc : droit et robuste, entouré de branches dès le bas.
Écorce peu épaisse se détachant par plaques fibreuses brun-rouge.
Feuillage persistant. Aiguilles solitaires (pas groupées par 2 à 5 comme chez les pins), insérées en spirale tout autour des rameaux mais
paraissent former deux rangs opposés à cause de la torsion du pétiole sur les rameaux horizontaux. Elles sont souples, plates et pointues,
mais non piquantes, sans rayure au dos (ce qui les différentie des aiguilles de sapin) et de couleur vert foncé brillant. Elles mesurent 3 cm
de long et 3 mm de large. Elles sont décurrentes (leur limbe se prolonge sur la tige à la base).
Fleurs : Les fleurs mâles portent un nombre relativement grand d'étamines en forme d'écu avec de 6 à 8 sacs polliniques. Les fleurs
femelles, portées par de courts rameaux axillaires, sont constituées d'un ovule terminal unique, entouré de bractées écailleuses.
Fruit charnu d'apparence d'une baie rouge (arille), douce et comestible , entourant la graine. Il est apprécié des oiseaux qui dispersent les
graines.
Légendes et traditions : Dans la mythologie grecque et romaine, l'if est dédié (comme le Saule) à Hécate, gardienne des Enfers. Chez
les Celtes, c'est un arbre sacré des Druides. Traditionnellement, l'if orne les cimetières en raison de sa longévité et de sa toxicité qui en
interdit l'accès au bétail. L'if des cimetières, en France, n'est en général pas l'if commun, mais l'if d'Irlande..
Utilisations : son bois lourd et solide, mais également élastique, servait à confectionner des arcs (en grec toxos), des flèches et des
piques qu'on enduisait de sève toxique de l'if (taxine). Bien maîtrisée, cette sève toxique est bénéfique : elle entre dans la composition de
médicaments anti-cancéreux, car le taxol ralentit la croissance des cellules cancéreuses (découverte américaine de 1960 et poursuite des
recherches à l'université de Gif-sur-Yvette dans les années 1980). Le docétaxel, connu sous le nom de Taxotère, se révèle d'un très grand
intérêt dans le traitement du cancer du sein métastasé.
Le Domaine National de Saint Germain-en-Laye conserve la totalité des tailles d’If pour participer aux collectes destinées à la
production de médicaments anticancéreux. Nous les remettons à la société S.N.P.M.qui vient les chercher, les broient, les traitent et le
redistribuent auprès des laboratoires. Certains n'hésitent pas à dire que les taxoïdes présent dans l’écorce de l’if représentent l'avancée la
plus importante effectuée dans le domaine de la chimiothérapie des cancers au cours de ces dernières années. Ce succès est un succès
d'équipe de chimistes, biologistes, médecins.
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Erable de Pennsylvanie et érable du Japon
de la famille des Acéracées
Le genre Acer est le seul de la famille des Acéracées, riche de
150 espèces.
Erable du Japon
Erable d’Amérique
Étymologie : le nom érable apparaît au milieu du 13ème siècle. Il vient du vieux latin "acerarbot", où "acer" est d'origine indoeuropéenne et signifie "pointu, dur". On dit ainsi "des propos acerbes", "des griffes accérées". De même oirgine, "acerabulus" donna
"arable", "Arblay", "Araule", "Azérable".
Origine et espèces : la famille des érables est très vaste. Les érables d'origine européenne proviennent :
- soit des montagnes d'Europe, dès le Tertiaire (63 M d'années) :
Érable plane, Acer platanoïdes
Érable sycomore ou Érable Faux Platane, Acer pseudoplatanus
Érable champêtre, Acer campestre, assez fréquent à la campagne, mais souvent malade,
- soit du pourtour méditerranéen :
Érable à feuilles d'obier ou Érable duret ou ayard, Acer opalus. Cette dénomination "à feuilles d'obier" est impropre, car c'est, à
l'inverse, la Viorne obier, qui a une feuille ressemblant à celle de l'érable duret.
Érable de Montpellier, Acer monspessulanum, qui supporte néanmoins le froid.
Il existe de nombreuses espèces américaines (exemple érable à sucre) dont les feuilles virent au rouge vif, à l'automne, et des espèces
asiatiques, notamment japonaises, dont les feuilles ont plus de 5 lobes et qui sont moins hauts. En tout 115 espèces.
Érable de Crète, Acer sempervirens, Acer creticum, Acer orientale est le seul érable à ne pas perdre ses feuilles en hiver. C'est une espèce
d'arbre, proche de l'Acer monspessulanum, endémique en Crète et Grèce, et poussant dans l'est du bassin méditerranéen (Liban et
Turquie de l'ouest). Il mesure 6-7 m, parfois moins ; sa ramure est dense et de forme ovoïde. Ses petites feuilles (2 cm sur 4) vertes
luisantes et épaisses sont composées de 3 lobes.
Habitat : les érables européens sont des essences de lumière ou de demi-ombre. Ils peuvent rejeter de souche. L'érable plane est moins
exigeant en fertilité et en lumière que le Sycomore. En forêts, ils côtoient Chênes, Hêtres, Ormes et Tilleuls. L'érable champêtre, le plus
petit des érables européens, est souvent attaqué par des maladies.
Rusticité : zone 6 (les érables supportent le froid jusqu'à -23°).
Port (arbre isolé) : les grands Érables européens ont une cime large. L'érable plane âgé a une cime ovoïde.
Croissance : l'érable sycomore a une croissance moins rapide que l'érable plane. Ils ont le mauvais goût de se répandre tous seuls, au gré
des vents qui emportent les gaines (propriété de dispersion qu'ils partagent avec l'ailante et le robinier).
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Les érables sont à feuillage caduc. Leurs feuilles sont toujours opposées et en disposition décussée (c'est à dire, deux paires se suivent en
tournant de 90° en plan). Leur forme est presque toujours lobée (3-9 lobes). L'érable sycomore a la particularité de produire sur les
jeunes pousses, des feuilles de forme différente de celle des feuilles adultes (cette caractéristique est dite "hétérophylle"). En automne,
avant de tomber, les feuilles des érables passent par toutes les nuances allant du jaune au rouge. Les fleurs à 8 étamines sont petites et
mellifères (elles attirent les abeilles). Ils se caractérisent tous par des fruits secs ailés (samares), collés par deux (disamares,
communément appelées 'hélicoptères'). Le vent les transporte pour étendre l'aire de distribution de l'érable.
Légendes et traditions :
Dans la mythologie grecque, l'Érable est dédié à Phobos, dieu de l'Épouvante.
L'Illiade rapporte que le cheval de Troie fut fabriqué en Érable. Dans l'astrologie celtique, l'érable représente quelqu'un débordant
d'imagination et d'originalité, timide et réservé, ...
Utilisations : les lances romaines étaient en Acer, d'où "acéré". Plus récemment, on utilisait l'Érable pour les hélices d'avion et les
planches à découper. Le bois clair et à grains fins de l'Érable plane et le bois plus dur de l'Érable sycomore (facile à polir ) sont
également recherchés en sculpture, en ébénisterie, en lutherie et en tournerie.
Erable du Japon
Origine : Japon ; découvert en 1867 par Maximovicz, introduit en Europe en 1892.
Habitat : il apprécie les zones humides, les sols drainés, légers.
Port colonnaire large.
Taille : 15 m.
Écorce caractéristique, rayée de vert et de blanc, avec des tâches rouges.
Feuilles à trois lobes pointus, mais peu profonds. Lobe principal plus grand. 15 cm de long, 10 cm de large. Le revers porte des pointes à
l'aisselle des nervures. Elles apparaissent de couleur rouge, passent au vert assez clair (moins foncé que chez lacer rufinerve) en été et
retourne à l'orangé puis au rouge à l'automne.
Les érables japonais (sous ce terme génériques sont amalgamés la plupart des érables d'Asie) sont fragiles :
- ils ne supportent pas les courants d'air qui dessèchent leur feuillage fin et découpé : abritez les des vents.
- ils craignent le gel lorsqu'ils sont jeunes. N'hésitez pas à couper les branches desséchées.
- ils sont sensibles aux maladies, notamment la verticillose, qui dessèche les branches. Ne les plantez pas à l'emplacement d'un arbre
mort de maladie. En ces de maladie, traitez en vaporisant de la bouillie bordelaise.
- il leur faut une terre légère, humide (mais pas trop) et légèrement acide. Les érables japonais poussent dans une terre argileuse si on
assure un drainage correct (en ajoutant des graviers).
- d'origine montagnarde, les érables japonais apprécient une atmosphère humide et fraîche. Ils risquent de se dessécher si l'été est trop
sec. Arrosez-les pour compléter le manque hydrique (l'idéal est l'eau de pluie et pas l'eau du robinet, qui est traitée chimiquement !).
- ils apprécient une situation mi-ombragée : un peu de soleil mais pas trop
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Orme champêtre, Ulmus campestris
arbre de la famille des Ulmacées (Micocoulier, Orme,
Zelkova).
Étymologie : du nom latin ulmus, d'origine celte et indo-européenne ; on trouve la même racine "Al" que dans Alisier et Aulne.
Origine : Europe occidentale, dès le Tertiaire (65 M d'années).
Rusticité : l'Orme champêtre est très résistant au froid. Il supporte le froid jusqu'à -35° (zone 4).
Tronc : droit.
Croissance : rapide.
Racines : les racines de l'orme pénètrent profondément dans la terre ; elles forment souvent une fourche au lieu d'un pivot, et quelquefois
deux ou trois.
Variétés : en Europe, Orme champêtre, Orme lisse, Orme de montagne ; en Amérique du Nord, Orme blanc d'Amérique. Ils ont tous :
- une écorce lisse dans leur jeune âge qui se fissure profondément en vieillissant, brun noirâtre chez l'Orme champêtre, gris argenté chez
l'Orme de montagne,
- un feuillage caduc, des feuilles en disposition alterne et distiques. Elles sont dissymétriques à la base (comme chez le micocoulier) et
doublement dentées,
- des fruits contenus dans une membrane (samare) comme une pastille vert-clair, groupés en boule, dès le mois de mars-avril, avant les
feuilles, qui donnent une allure caractéristique aux ormes.
Légendes et traditions : Dans la mythologie grecque, arbre d'Oneiros, dieu des songes et de la nuit, fils d'Hypnos, dieu du sommeil, luimême frère de Thanatos, le trépas. Dédié également à Hermès. Les fruits ailés accompagnaient les âmes des défunts devant le juge
suprême. En Germanie : arbre sacré féminin # frêne, arbre masculin. Au Moyen Âge, dans le Midi de la France, on rendait la justice à
l'ombre d'un orme. Dans l'astrologie celtique, l'orme est significatif de "la générosité".
L'Orme est décrit dans l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (rédigée entre 1751 et 1772 sous la
direction de Diderot).
Utilisations : Le bois de l'orme est dur et il résiste à l'humidité. Il est traditionnellement exploité en charpente, moyeux de roues, moulins
à eau, poulies. Les pilotis de Venise sont en Orme et en Aulne. L'Orme a été abondamment planté en villes du temps de François Ier et
Henri IV, sans doute parce que son fût résiste à la pression, et qu'il servait à fabriquer des affûts de canons. Marie de Médicis introduisit
la mode des "cours" plantés d'arbres dispensant de l'ombre comme l'orme : le cours est la transcription du "corso" italien, en plus dégagé,
dans des zones d'urbanisation nouvelle (le premier est le Cours la Reine, le long de la Seine, au départ du château des Tuileries).
Maladies : L'orme est décimé depuis 1925 par la graphiose : un champignon est propagé par des coléoptères (scolytes) qui creusent des
galeries dans le bois. À l'intérieur de celles-ci, le champignon forme ses conidies, qui sont ensuite dispersées par l'insecte. Le
champignon se répand aussi par des formes levuroïdes qui passent dans la sève. Il obstrue les vaisseaux conducteurs de sève et produit
peut-être une toxine. Les feuilles de l'arbre brunissent et tombent, les rameaux se courbent et meurent, l'arbre entier dépérit durant des
années avant de mourir. Son bois est coloré en brun noirâtre. Depuis lors, les ormes sont progressivement remplacés par des essences
résistantes à la pollution (cédrèle, ptérocarier par exemple).
Orme blanc d'Amérique.
Rusticité : zone 6 (il supporte le froid jusqu'à -23°).
Taille maximale : 40 m. Fleurs en mars en glomérules de 1 cm. Fruits en mars avec les feuilles. Ils tombent en juillet.
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Marronnier d’Inde, Aesculus hippocastanum
Famille (unique) des Hippocastanacées
Étymologie : "marronnier" est tiré du mot ligure "mar", qui signifie "caillou" et fait allusion au fruit en forme de caillou.
Origine : Asie mineure. Il ne vient pas d'Inde, contrairement à ce que laisse entendre son nom (de même l'Aesculus indica ne vient pas
non plus d'Inde, mais de l'Himalaya). Il a survécu à la glaciation dans les forêts humides des Balkans (Bulgarie, Albanie, Nord de la
Grèce). L'usage voulait qu'on attribua à l'Inde ce qui était nouveau ou importé par les navires de la Compagnie des Indes, comme le
rosier du Bengale (ramené de Chine), l’œillet d'Inde (qui pousse au Mexique), ou le lilas des Indes (lui aussi originaire de Chine).
L'histoire dit qu'un plant de Marronnier a été introduit à Constantinople en 1557. Comme il est de bon ton de faire des cadeaux
exotiques, l'ambassadeur du Saint-Empire auprès de la Porte Ottomane offre un marron prêt à germer à Charles de l'Écluse, ambassadeur
à Vienne, en 1576. Enfin, le Marronnier arrive à Paris, en 1612, et il revient au botaniste Bachelier de le planter dans la cour de l'hôtel de
Soubise (d'autres histographes indiquent le domaine des Templiers). Des découvertes récents ont révélé des pollens plus anciens en
France.
Rusticité : zone 6 (il supporte le froid jusqu'à -23°).
Durée de vie : 200 ans.
Habitat : essence de lumière (héliophile), le Marronnier est planté dans les parcs et jardins. Mais il souffre de la pollution urbaine et de
la sécheresse. Ses feuilles sont roussies les étés secs et n'ont pas le temps de prendre de belles teintes jaunes automnales. Le marronnier
se rencontre à l'état subspontané dans les Érablières et les Tillaies et il rejette de souche.
Taille maximale : 30 m.
Croissance : rapide.
Tronc : robuste, droit.
Port : en boule.
Écorce brun-rougeâtre, qui reste longtemps lisse, puis se fissure dans le sens de la longueur et s'écaille et se détache par plaques.
Feuillage caduc. Les feuilles sont opposées, grandes (30-50 cm), munies d'un long pétiole, palmées, à 5 ou 7 folioles dentelées.
détail de feuille Fleurs : les marronniers ont des fleurs en mai, de forme particulière appelée thyrse dressée (une forme pyramidale avec
un axe sur lequel naissent les pédoncules des fleurs). Les fleurs du Marronnier d'Inde sont en général hermaphrodites. Elles ont une
forme de doigt ou de fleur de campanule, et une couleur blanche tachetée de jaune (pour attirer les insectes). Elles changent de couleur,
virant au rouge, pour signaler aux insectes quand elles sont pollinisées. Leur fruit est une capsule (bogue) à paroi épaisse lisse, sauf chez
le Marronnier commun (couverte d'aiguillons). Cette capsule contient une graine appelée "marron", riche en amidon et en saponine (qui
donne une consistance pâteuse au fruit écrasé) et amère du fait de la présence d'un glucoside, l'argirescine.
Utilisation : le marron, bien qu'astringent, était donné en nourriture au bétail. On en extrait un principe anti-inflammatoire et un
vasoconstricteur qui augmente la résistance des vaisseaux capillaires. L'écorce contient de l'esculine, glucoside fluorescent, qui absorbe
les rayons ultra-violets, et entre dans la composition des crèmes solaires. Le bois blanc est peu utilisé. Le marronnier est
traditionnellement un arbre d'alignement de rue, de "cours", de "mail", lesquels ont été mis à la mode par Maris de Médicis, à Paris, au
XVIIe siècle. Aujourd'hui, on se lasse de cet arbre au feuillage très dense. Un dicton en fait l'ennemi des jardiniers :
Ombre de marronnier,
Chagrin des jardiniers,
Le jardin est décimé,
Inutile de semer.
Autres variétés : Marronniers d'Amérique, Aesculus flava, A. glabra. Marronnier rose, Marronnier de l'Himalaya, Marronnier lacinié
(feuilles laciniées).
Documents issus du site : http://www.lesarbres.fr/
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Domaine National de Saint Germain-en-Laye
Crédits photographiques : Juin 2009, Gilles Becquer, Serge Forgeot
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