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DÉONTOLOGIE
N°17—Mars 2010
Arguments environnementaux - La Recom-
mandation Développement durable n’est pas en
reste, concernant la représentation d’animaux en
publicité. Et ce, principalement à deux égards :
•
L’assimilation directe d’un animal à un pro-
duit reconnu comme ayant un impact néga-
tif sur l’environnement est à proscrire, en
présence d’un argument écologique. A titre
d’exemple, une présentation assimilant un
véhicule à un papillon et associée à une
allégation portant sur de faibles émissions
de CO2 ne serait pas envisageable.
•
La publicité doit bannir toute évocation ou
représentation de comportements contrai-
res à la protection de l’environnement et à
la préservation des ressources naturelles
(tel l’endommagement de la biodiversité),
sauf dans le cas où il s’agit de le dénoncer.
Ainsi, présenter le retrait d’une espèce pro-
tégée de son milieu naturel ou son maintien
en captivité alors que les lois et conventions
internationales (Convention CITES) prohi-
bent de tels agissements contreviendrait à
la Recommandation Développement Dura-
ble.
Symboles problématiques - Toujours d’un point
de vue déontologique, rappelons que l’utilisation
d’un animal à titre symbolique, n’exonère pas de
l’application des règles en vigueur, malgré la dis-
tanciation de la réalité qu’elle induit. A titre
d’exemple, la mise en scène d’un guépard ou
d’un doberman pour illustrer respectivement la
vitesse ou l’agressivité d’un véhicule, contrevien-
drait aux dispositions du Code de déontologie
Automobile.
Alimentation animaux - Enfin, signalons l’exis-
tence de la Recommandation Alimentation ani-
maux familiers, élaborée avec la FACCO, la
chambre syndicale des fabricants d’aliments pré-
parés pour animaux familiers (et dont les règles
ont été incluses dans le Code des Réglementa-
tions et Bonnes Pratiques de ladite organisation)
relative, notamment, au bien fondé des alléga-
tions portant sur l’aspect physique, l’équilibre, le
dynamisme des animaux familiers, aux conditions
d’intervention des professionnels (éleveurs, ber-
gers), des vétérinaires, (ceux-ci devant être clai-
rement identifiés comme des employés de l’entre-
prise qui fabrique ou commercialise le produit) à
la présence nécessaire d’un récipient contenant
de l’eau dans tout message publicitaire contenant
des aliments secs pour chiens et chats, etc.
3. Interrogations, des questions encore ouvertes
Au-delà de ces règles bien établies, d’autres in-
terrogations subsistent ;
Certaines interpellations paraissent excessives et
ne semblent pas appeler de réponse. Elles peu-
vent prêter à sourire, mais il est intéressant de
savoir qu’elles existent. C’est ainsi que lors des
Rencontres « Animaux et société », dans le silla-
ge du Grenelle de l’environnement, des associa-
tions de protection des animaux se sont émues
de l’utilisation de ces derniers en lieu et place de
personnages humains, dans des situations poten-
tiellement attentatoires à la « dignité anima-
le » (situations hyper-sexualisées ou ridicules par
exemple). Dans le même registre, certains se
sont plaints de ce que certains animaux sauva-
ges – icônes de liberté et de nature à l’état brut –
se voient utilisés dans des publicités pour des
produits de grande consommation, et donc de
facto rabaissés à l’état de levier promotionnel.