Douleur et fin de vie

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Douleur et fin de vie
F. Yahiatene; D. Benmoussa; B. Griène
Centre De Traitement De La Douleur
CPMC - Alger
1 0 ème C o n g r è s D e L u t t e C o n t r e L a D o u l e u r
8 & 9 Octobre 2015 - Alger
Introduction
 Douleur en fin de vie = plusieurs particularités
Épidémiologique, physiopathologique, pharmacologique, éthique
 Prévalence considérable et étiologies multiples
 Évaluation particulière, PEC bousculant nos habitudes
 Cela impose des connaissances multiples associant rigueur
scientifique et humanitaire
 En fin de vie, la douleur symptôme pénible et souffrance
sont souvent liés, nécessitant une PEC conjuguant,
prévention et TRT, approche médicamenteuse et non
médicamenteuse et soins d’accompagnements
Evaluation de la douleur

Rechercher la douleur : interrogatoire, examen clinique,
diagnostic précis
 Évaluer l’intensité de la
 Identifier les
 Adapter
douleur
mécanismes physiopathologiques
la thérapeutique
 Réévaluer
le patient douloureux
Interrogatoire
 Evaluation de la conscience est difficile, celle de la douleur
complexe
 Présence de handicaps sensoriels, de troubles du langage
et/ou d'un déficit cognitif gênant l’expression de sa douleur
 Interrogatoire du patient et de son entourage reste l’élément
déterminant dans l’évaluation de la plainte douloureuse
 Préciser la localisation, le type, la durée, l’intensité et les
facteurs déclenchant ou soulageant cette douleur
 Apprécier le retentissement psychologique, spirituel et socio-
familial
Examen clinique
Important en fin de vie : préciser certains paramètres
 Fréquence cardiaque et respiratoire
 Sudation
 Tonus musculaire
 Modifications du comportement, meilleurs indices de la
douleur : posture, cris, expression du visage
Comment
l’évaluer?
Autoévaluation
Intensité
Hétéro évaluation
Comportementale
Sujet âgé
Communicant
Sujet âgé
Non
communicant
Évaluation de la douleur
Communication possible
Capacités visuelles et cognitives permettent l’utilisation
des échelles d’auto-évaluation
EVS
utiliser des mots familiers permettant au patient de choisir le
mot qui correspond le mieux a l’intensité de sa douleur
EN
EVA
Noter sa douleur
Outils d’Auto-évaluation
Échelle visuelle analogique
Échelle verbale simple
Échelle numérique
Hétéro-évaluation
 Communication verbale devient difficile et les troubles
cognitifs altèrent le jugement ou la compréhension,
l’auto-évaluation devient impossible
 Échelles d’observations comportementales : outil de choix
pour évaluer la douleur
 Analyser les modifications comportementales des
patients douloureux sur 3 retentissements
 Somatique
 Psychologique
 Psychosocial
Hétéro-évaluation
 Échelle Doloplus 2
Outil d’hétéro-évaluation validé
Contribue à la prise en considération trop souvent négligée
ou inexistante de la douleur chez le patient non communicant
 Algoplus
Outil d’hétéro-évaluation pour la douleur aigue chez le sujet
âgé non communicant
 Autres échelles d’hétéro-évaluation
ECPA : échelle comportementale d’évaluation de la douleur
induite par les soins chez le sujet âgé non communicant
Outils d’hétéro-évaluation
Algoplus
Douleur aigue
Oui = 1 et non = 0
Total > 2 :
antalgique
Doloplus 2
ECPA
Douleur chronique Douleur provoquée
Score globale sur 30
Score est ≥ 5 =douleur
Score globale 32
0 = pas de douleur
32 = douleur totale
Prise en charge
thérapeutique
Phase palliative
Phase terminale
Traitement en phase palliative
Objectif prioritaire : améliorer la qualité de vie
Phase nous interpelle sur l’utilité
Poursuivre
ou non les investigations de la maladie
Introduire ou non de nouveaux traitements
Dilemme : acharnement thérapeutique et limitation des soins
TRT curatifs ne peuvent plus prolonger la vie et visent alors
le confort du malade.
 PEC de la douleur est importante, nécessite une approche
globale tenant compte du retentissement psychologique,
social et spirituel
Traitement de la douleur en phase palliative
Obéit aux mêmes stratégies que chez l’adulte jeune
Prise en charge thérapeutique de la douleur dépend de son
mécanisme
 Douleur nociceptive repose sur les 3 paliers de l’OMS
 Douleur neuropathique est soulagée par les
antidépresseurs et anticonvulsivants
 Douleur psychique nécessite une prise en charge
spécialisée incluant une psychothérapie, voire
thérapeutique médicamenteuse
Principes du traitement
 Privilégier la voie orale : moins invasive
 Administration des médicaments à intervalle
régulier et horaire fixe
 Traiter l’insomnie, l’anxiété, l’angoisse
 Associer des co antalgiques si nécessaire
 Approche multidisciplinaire est indispensable
Traitement de la phase terminale
 Objectif : soulagement des symptômes
Pas d’indication d’examens complémentaires , de traitement
de support
 Plusieurs étapes d’évolution psychologique mènent à la mort
 Refus, dénégation d’un Pc grave, destruction de son
existence
 Colère, la révolte à renoncer à la vie et aux projets
 Agressivité envers la famille ou les soignants
 Culpabilité et marchandage à renoncer et à accepter la fin
 Tristesse, dépression à l’approche de la mort et de la
séparation
 Acceptation, résignation: accepter en même temps la mort
et la vie
Traitement en phase terminale
Accompagnement : nécessité visant le confort du malade
 Nursing et mobilisation quotidiens
 TRT des symptômes fréquents en fin de vie
Encombrement bronchique: kiné, aspiration
Dyspnée: O2 rassure le patient et ↓ l’effort respiratoire
Morphine à petite dose effet bénéfique
Corticoïdes soulagent les bronchospasmes
Anxiolytiques apaisent l’angoisse de l’hypoxie
 Traiter les effets secondaires de l’immobilisation et des
médicaments (morphine)
Nausées, vomissements : Métoclopramide, Dompéridol
Constipation: laxatifs : Duphalac
Traitement en phase terminale
 Alimentation et hydratation orale doivent être privilégiées
pour maintenir le plaisir et la convivialité des repas
 Voie orale impossible: voie intraveineuse est la plus rapide
et la voie s/c est facile à MEP
 Maintenir la qualité du sommeil
 Rester à l’écoute
Si confusion s’aider d’autres moyens
Toucher ou simple présence
Prise en charge des soignants
 La fin de vie confronte le soignant à une souffrance qu’il
n’est pas toujours en mesure d’apaiser
 La culpabilité ressentie par une équipe soignante non
formée, peut entrainer un épuisement professionnel devant
la difficulté d’apaiser une douleur rebelle aux antalgiques;
dans une structure qui ne s’apprête pas à ce genre de
patients
 L’aide aux équipes soignantes doit être associée à la PEC du
patient en phase terminale et un soutien psychologique est
nécessaire par une personne qualifiée (psychologue)
Conclusion
La douleur de fin de vie est une des préoccupation à laquelle
doit faire face le personnel soignant
Par sa forte prévalence et ses causes multiples elle s’intègre le
plus souvent dans un contexte de souffrance physique,
psychique, spirituelle et familiale
Traiter et accompagner le malade en fin de vie est une priorité
Le médecin a le devoir de soulager le patient douloureux
Cependant, malgré ses qualités professionnelles et humaines,
le médecin reste limitée dans sa démarche en raison:
- Absence de culture dans la gestion d’une telle situation
- Manque de formation appropriée
- Manque de structures adaptées
Recommandations
 Formation d’un personnel soignant
 Création de structures avec équipements en matériel
et en soins adéquats
 Formation continue en soins de fin de vie
 Elaborer un protocole de PEC de la douleur
 Etablir des stratégies de soins pour assurer un travail
d’équipe multidisciplinaire
 Mettre en place les moyens et méthodes de travail
pour ce type de patients
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