PLATEAU DE SACLAY : Circuits de

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PLATEAU DE SACLAY :
Circuits de commercialisation,
démarches de qualité et
marketing territorial
Amel Louail,
Safae Alaui
SOMMAIRE
Introduction : Problématique
1. Évolution historique des circuits de commercialisation
2. Définition des conceptes généraux :
2.1. Circuit court et circuit long
2.2. Marketing territorial
2.3. Demarches de qualité via l’association Terre et Cité
3. Analyse SWOT de différents canaux de commercialisations
3.1. Circuits courts
3.2. Circuits longs
3.3. Exemple sur la ferme de Viltain
4. Circuits courts: trois cas d’ études basées sur la visite au plateau de Saclay
4.1. La ferme de Viltain
4.2. La Ferme de Vandame
4.3. Les Jardins de Cocagne du Limon
4.4. Comparaison avec un circuit long issue de nos recherches : Monoprix
5. Mise en valeur territorial
5.1. Labellisation
5.2. Les routes touristiques à thème
6. Communication du produit
6.1. Les sites Internet des fermes du plateau de Saclay
6.2. L’ esthétique du BIO
Conclusion : Ouverture, perspectives
Bibliographie
INTRODUCTION
La problématique traitée dans ce document se focalise sur certains aspects du rapport
qu’ entretiennent les zones agricoles périurbaines avec les consommateurs des denrées alimentaires
produites.
Problématique:
Etant donné l’ étalement urbain auquel font face les zones périurbaines, quelles stratégies et
techniques sont utilisées par les agriculteurs pour mettre en valeur leur territoire, leur savoir faire, leurs
produits et quels types de relation se mettent en place entre eux et leurs clients?
C’est ce que ce recueil cherche à illustrer en prenant pour exemple le Plateau de Saclay.
1. EVOLUTION HISTORIQUE DES CIRCUITS DE
COMMERCIALISATION
Les circuits de commercialisation en agriculture
Les circuits courts de commercialisation sont aujourd’hui très diversifiés dans le secteur
agricole et agroalimentaire, notamment dans le périurbain Français. (Y. CHIFOLEAU)
Les agriculteurs des fermes du plateau de Saclay, que nous avons visité, ont développé différents
types de circuits court de commercialisation de leurs produits.
La vente directe du producteur au consommateur est une forme de distribution qui existe
depuis longtemps: les marchés forains sont des lieux d’échange attachés à l’histoire de l’agriculture et
des régions. Le développement des transports ferrés et routiers, l’industrialisation et la standardisation
de l’agriculture, le développement de la grande distribution après la deuxième guerre mondiale ont
toutefois réduit l’importance de ces marchés et font augmenter le “globalized agri-food system”
, qui accentue la distance entre producteurs et consommateurs, même s’ils ne sont pas loin
géographiquement.
Aujourd’hui ce ne sont que 64% des produits de GMS (grande ou moyenne surface) qui
sont vendus en moyenne. La mobilisation de différents circuits de commercialisation,par les
consommateurs, pour se ravitailler et la persistance de producteurs-vendeurs ont fait surgir de
nouvelles formes de distribution (exemple de fermes-cueillettes apparues à la fin du 20ème sciècle),
renforçant le lien entre le producteur et consommateur, renforçant le lien au territoire et changeant un
paysage homogène.(Moati et Ranvier, 2005)
Les facteurs et conditions de renouvellement des circuits courts en agriculture sont dus à
la peur alimentaire des consommateurs générée par les crises sanitaires notamment celle de l’ ESB
(Encéphalopathie Spongiforme Bovine), dite “ maladie de la vache folle “en Europe. suit à laquelle on
constate une demande croissante des consommateurs pour des produits locaux, de qualité, laquelle
est souvent assimilée à la proximité et à la connaissance de l’origine des produits. Ces demandes des
consommateurs se traduisent aujourd’hui notamment à travers les diverses formes de paniers, dont les
plus connues sont les AMAP (Association de Maintien d’Agriculture Paysagne)
Après la deuxième guerre mondiale, la pollution des rivières par les déchets industriels
toxiques a motivée des femmes (mères de familles) des villes à contractualiser avec de agriculteurs
pour s’approvisionner régulièrement en produit biologique. Ce système de contrats solidaires entre
consommateurs et producteurs au Japon s’appelle Teikei, modèle de distribution de proximité,
permettant transparence et confiance dont les AMAP se sont inspirées en France.
2. DÉFINITIONS
2.1. Circuit court et circuit long
Le vocable de « circuit court » se définit comme un mode de commercialisation des produits
(alimentaires) où intervient au maximum un intermédiaire ; l’intermédiaire peut être, par exemple, une
coopérative agricole où des salariés vendent en direct ou un supermarché s’approvisionnant directement. Le circuit court ne vient alors pas en remplacement mais en complément des autres modes de
distribution (circuits longs).
CIRCUIT LONG
Grossiste 1
Grossiste 2
Grossiste 3
Détaillant
CIRCUIT CLASSIQUE
Fabricant
Grossiste
Détaillant
Client final
Commerce intégré
CIRCUIT COURT
2.2. Marketing territorial
Parler de marketing territorial fait référence à un terme de marketing à ne pas confondre avec
le marketing d’entreprise. Dans le cas des fermes sur le plateau de Saclay, il est difficile de différencier
les deux, dues à la vocation même du métier, en liaison direct avec le territoire. Dans ce contexte, le
marketing territorial étudié ici s’intéresse en premier lieu au territoire relationnel et aux moyens mis en
place par différentes fermes pour générer une image mais aussi pour donner un « sens » à leurs activités – Cela afin d’atteindre ceux qu’ils cherchent à attirer tout autant que ceux qui y vivent.
Le marketing territorial se développe autour de trois ingrédients de base :
- Une identité qu’il faut définir, forger, promouvoir, faire évoluer et défendre...
- Des acteurs qu’il faut convaincre, fédérer, mobiliser, valoriser mais aussi attirer
- Des projets enfin qu’il faut penser, positionner, conduire et promouvoir 1
On peut généraliser la notion de marketing territoriale à une question très basique. Comment
faire d’un territoire une chose et une histoire belle et désirable pour ceux qui y vivent et pour ceux que
l’on souhaite séduire et attirer tout en étant porteur de « sens »? 2.3. Demarches de qualité via l’association Terre et Cité : Comment s’engager dans une démarche de
circuits courts?
L’association “Terre et Cité” est active depuis 2011, financé par le Conseil Régional d’Ile-deFrance et la Caisse des Dépôts et Consignations. L”association a pour but de développer une agriculture
de qualité sur le Plateau de Saclay et ses vallées, et de valoriser le patrimoine naturel et culturel
associés. Pour parvenir à ses objectifs, elle offre des espaces de dialogue à tous les acteurs (élus, acteurs
économiques, producteurs), pour concerter et débattre leurs attentes et leurs besoins et pour réfléchir à
la mise en place des circuits alimentaires de commercialisation diversifiés, en lien avec le territoire. Ce
qui garantit un équilibre aux exploitations et fortifie l’économie et les liens sociaux territoriaux. Depuis
2013, Terre et Cité poursuit son activité d’accompagnement auprès des acteurs du Plateau de Saclay en
consolidant l’existant et impulsant d’autres dynamiques de circuits courts.
Benoit Meyronin, Marketing territorial enjeux et pratiques
1
3. ÉTUDE COMPARATIVE (S.W.O.T) DE DIFFÉRENTS
CIRCUITS DE COMMERCIALISATION
Une comparaison de différents circuits de commercialisation nous semble intéréssante afin de
bien connaître les atouts et les contraintes de chacun.
Pour ce faire, nous avons fait une analyse appelée SWOT qui permet de faire émerger les
différents facteurs aussi bien internes qu’externes de chaque circuit. Cette dénomination est l’acronyme
de Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats : soit forces, faiblesses (de l’organisation), opportunités
et menaces (de l’environnement).
3.1. CIRCUITS COURTS
FORCES
FAIBLESSES
· Bons services après-vente et produits
personnalisés
· Une meilleure connaissance du marché
· Une croissance de la notoriété et de
l’implantation géographique
· Économie de la marge du grossiste
· Bonne coopération entre les détaillants
· Diversification des risques d’infidélité
· Fidélité assurée en cas de franchise
· Nécessité de réaliser des actions de
promotion vers les consommateurs
· Nécessité de faire un stockage important
· Certains détaillants peuvent être insolvables
· Frais de vente très élevés par l’émiettement
des commandes
· Rentabilité douteuse de certains détaillants
· Aide à la gestion et à l’assistance technique
en cas de franchise
OPPORTUNITÉS
MENACES
· Une forte demande de la population en
produits locaux
· Un espace propice à la vente de produits
diversifiés et de niche
· Une production locale insuffisante (ou
insuffisamment structurée) pour répondre à
une demande grandissante
· Une forte concurrence des productions
importées (vendus aussi au travers des
circuits courts)
· Une capacité de production soumise aux
aléas climatiques
3.2. CIRCUITS LONGS
FORCES
FAIBLESSES
· Couverture géographique plus dense
· Régulation des ventes grâce au stockage des
intermédiaires
· Financement plus souple de la production
· Baisse des frais de facturation et de transport
· Réduit la force de vente
· Équipe de vente réduite
· Perte du contact avec les détaillants et
dépendance vis à vis des grossistes : perte du
contrôle de la distribution du produit
· Risque de constitution d’un écran avec le
marché cible
· Perte des contacts avec les détaillants
· Dépendance vis-à-vis des grossistes
· Pression sur les prix et les marges en cas de
groupement des achats
· Nécessité de promouvoir les produits auprès
des grossistes et des détaillants
OPPORTUNITÉS
MENACES
· Régularisation et planification de la
production grâce aux achats réguliers
· Ils sont proches de ceux du réseau long
traditionnel car le groupement d’achat
assure tout ou partie des fonctions du
grossiste
· Le système manque de souplesse et diminue
la liberté du fabricant
Ensuite nous avons appliqué la même étude sur la ferme de Viltain afin de monter ses atouts, ses
faiblesses, ses opportunités et ses menaces.
D’ailleurs cette ferme adopte un réseau de commercialisation court avec une distribution très
particulière.
3.3. FERME DE VILTAIN
FORCES
FAIBLESSES
· Une des plus importantes fermes
périurbaines d’Ile de France
· Diversification des produits
· Produits de terroir : Fruits, légumes, fleurs,
lait, yaourts, fromage…
· Produits artisanaux proviennent d’île de
France et des autres régions
· Marché local dans la ferme ouvert toute la
semaine
· Cueillette à la ferme
· Visites libres / visites guidées
· Pour le producteur :
· Reconnu aux alentours
· Bonne réputation
· Diversification des sources de revenues :
·Indépendant
· Producteur Artisan de Qualité
· Pour le consommateur :
· Goût et qualité
· Lien social fort avec l’agriculteur
· Prix doux
· Plus de garanties sur la provenance de la
qualité des produits
· Savoir-faire artisanal traditionnel
· Nécessité de connaître la distribution
· Organisation et gestion très lourde des
vendeurs
· Une stratégie de communication flexible
selon les besoins de la population
· Accessible que pour les motorisés
· Accès parfois limité
· Temps, disponibilité, déplacements
· Entretien de la clientèle
· Gestion gamme de produits et de services
· Organisation du travail
· Exigences de la clientèle
OPPORTUNITÉS
MENACES
· Implantation périurbaine ancre à la fois
dans le local et le maintien d’une agriculture
de proximité
· Une forte demande de la population en
produits locaux
· Il n’y a plus de laiterie artisanale en Ile-deFrance = Absence de concurrence
· Viltain bénéficie du soutien de la population
environnante qui croit en une agriculture
périurbaine et à une ferme laitière aux
portes de Paris
· la concurrence augmente dans le domaine
de maraîchage
BIBLIOGRAPHIE
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> http://saclay.carte-ouverte.org/#
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> Baqué P., 2011, « Florissante industrie de l’agriculture biologique », Le Monde Diplomatique, février
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> Guiomar X., 2009, « Les utilisations sociales de l’agriculture aux marges de la ville: les jardins d’insertion en Ile-de-France ». Revue Innovations Agronomiques n° 5, 111-125. Téléchargeable sur le site de la
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> Vidal R., 2011, « Proximités géographiques et distances culturelles entre la ville et l’agriculture ». Revue Projets de Paysage n° 5. En ligne.
>http://www.plainedeversailles.fr/document/etudes/1103_approfondissement_circuits_courts.pdf
>http://www.agri82.fr/circuitscourtsagrotourisme/diversifier/291-les-differentes-formes-de-vente-directe
> http://marketing.thus.ch/loader.php?page=Piton-IV
> http://www.memoireonline.com/12/12/6546/m_Distribution-B-to-B-Cas-de-Saidal--groupe-pharmaceutique-4.html
> http://www.est-usmba.ac.ma/Alaoui/cours%20internet/DECISIMARKE.pdf
http://www.memoireonline.com/11/12/6453/m_Les-circuits-de-distribution-des-produits-alimentaires-Cas-Pratique-Danone-Djurdjura-Algerie11.html
http://www.memoireonline.com/12/08/1668/m_LA-POLITIQUE-DE-DISTRIBUTION-DES-PRODUITS-ALIMENTAIRES-AU-SEIN-DUNE-ENTREPRISE-CAS-DE-LA-SOCIETE5.html
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