A l'heure où la Californie s'agite sur des airs de rock' n roll bercée par les ima-
ges psychédéliques dues à la consommation de LSD et par les voluptes de
la marijuana tout juste interdite, s'érige un vaste mouvement contestataire.
Contribuant à l'établissement d'une contre-culture initiée par le courant hip-
pie, des groupes tels que les Grateful Dead, Jefferson Airplane, Big Brother
and the Holding Company ou Santana occupent alors le devant de la scène,
influençant la musique rock dans le monde entier, du Velvet Underground
aux Rolling Stones. Les concerts de ces groupes, dans des salles devenues
mythiques comme le Fillmore ou l'Avalon Bailroom, étaient annoncés par des
affiches aux couleurs vibrantes et aux motifs mouvants évoquant les halluci-
nations provoquées par la drogue.
En se nourrissant d'images populaires, religieuses, indoues, gothiques ou
même des classiques de l'art, les graphistes de San Francisco parvinrent,
sous l'influence marquée de l'Art nouveau, de ses arabesques et de son
ornement floral mais également de l'Op Art, du Jugendstijl sur le graphisme
psychédélique, à créer un style tout à fait original, totalement révolutionnaire
insistant sur des couleurs brillantes et des typographies ondoyantes pous-
sées à la limite de la lisibilité ; symboles de l'esprit hippie qui anime alors la
jeunesse américaine, ces affiches apparaissent comme le résultat d'expéri-
mentations tant graphiques et artistiques que sensorielles incarnant ainsi les
aspirations d'une génération qui revendique le rock, la liberté individuelle, un
ensemble de refus et d'espoirs. L'exposition « Psyké of the wall » donne ainsi
un excellent aperçu des illustrations imaginatives et colorées du rock psyché-
délique de San Francisco érigées au rang de média artistique populaire et
dont l'influence sur la publicité de l'époque ne peut être démentie. Jusqu'à
celle de nos graphistes contemporains qui ne cessent de recycler dans les
publicités depuis vingt ans (flyer, affiches, 4x3 comme la récente campagne
d'un grand distributeur français revisitant allégrement les messages contes-
tataires droit sortis des ateliers des Beaux-Arts de 68) l'esprit 60's et 70's.
Ainsi vont les (excellents) codes visuels... Créées par certains des graphis-
tes les plus inventifs de l'époque qui se doivent d'être cités : Wes Wilson,
Victor Moscoso, Rick Griffin, Alton Kelley et Stanley " Mouse " Miller…), ces
affiches qui révolutionnèrent l'imagerie musicale témoignent d'un moment
particulièrement créatif de la contre-culture américaine. Pour apprendre à
déambuler à travers cet empire des signes toujours recyclé, rien de mieux
que de retourner à la source, et de se confronter aux originaux. Une exposi-
tion à arpenter de toute urgence, sur les vidéos des concerts de Jimmy
Hendrix, de Janis Joplin et des Doors.
Article de Audrey Epeche sur fluctuat.net_2005
BAC PRO artisanat et métiers d’art — option : communication graphique ncéline brindeau n2005_2006
graphisme psychédélique
Introduction
À la charnière des années 60 / 70, l'Amérique connaît un mouvement de révolte de la génération née après-guerre, les
"baby-boomers". Ils remettent en cause un système, des valeurs traditionnelles dans lesquels ils ne se retrouvent pas et
bien plus encore qu'en Europe, leur révolte est radicale et flamboyante.
C'est en fait la confluence de mouvements divers, issus de la lutte contre l'apartheid et de la "beat" génération. Sur la côte
ouest, ce sont les "flowers people" portés par la musique et les fumées de la marijuana, qui créent l'affiche psychédélique,
ce sont les "yippies" de Abbie Hoffmann et Jerry Rubin et le procès mascarade des "huit de Chicago". Partout en Amérique
une génération entière se soulève pour réclamer avec la libération sexuelle, un monde différent — Woodstock en sera le
point culminant.
Affiches de concert, affiches politiques, posters emblématiques comme ceux du Che Guevarra, de Bob Dylan, de Janis
Joplin ou des Beatles, cette époque a laissé une imagerie d'une richesse inégalée.
Mucha_1900
Anonyme_1967