L`Analyse du Risque de Taux du Système Bancaire Français

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2nd AFIR Colloquium 1991, 1: 53-86
L’Analyse du Risque de Taux du Système Bancaire Français
Dominique Larue
Caisse National de Crédit Agricole, 91-93 boulevard Pasteur, 75710 Paris, France
Résumé
Le présent article, issu d'une thèse d’actuariat proposant une méthodologie de mesure du
risque de taux dans les entreprises industrielles et les banques appliquée au système bancaire
français, se compose de trois parties:
- une introduction qui positionne le risque de taux dans la gestion actif-passif en général, et
rappelle l’enjeu de ce risque pour les banques européennees à l’approche du grand
marché,
- une proposition de méthode d'analyse en définissant notamment les critères de mesure :
* tout d’abord, la Valeur Actuelle Nette tout d’abord qui donne une vision globale du
risque de taux, n’illustrant donc pas le moment où ce risque peut se concrétiser dans le
temps,
* ensuite, la sensibilité du produit net bancaire sur un certain nombre d’exercices,
* et enfin l’impasse comptable, instrument indispensable au trésorier pour gérer les
couvertures, qu’elles soient effectuées par des actions sur le bilan ou par des prises de
position sur des instruments hors-bilan.
- et les conclusions qui ressortent de l’application de cette méthode à un échantillon
représentatifde système bancaire français.
53
Summary
The Analysis of Interest Rate Risk in the French Banking System
This article, taken from an actuarial thesis proposing a method for measuring interest rate
risk in industrial companies and banks applied to the French banking system, is made up of
three sections:
-
an introduction which places interest rate risk in the management of assets and liabilities
in general and recalls the importance of this risk for European banks on the approach to
the Single European Market,
-
a proposed method of analysis defining in particular the measurement criteria:
* firstly, the net present value, which gives an overall picture of the interest rate risk,
but showing the moment at which the risk may become concrete in time,
* secondly, the sensitivity of the net banking product over a certain number of financial
years,
* and finally the accounting 'gap', a tool essential to the treasurer for managing the
reserves, whether they be provided by shares on the balance sheet or by taking
positions on off-balance sheet instruments.
-
and the conclusions derived from the application of this method to a representative sample
of the French banking system.
54
I.
INTRODUCTION
Même si le titre de ce mémoire peut donner l'impression de
déjà vu, son objet n'est pas de convaincre
d'une bonne
appréciation
du risque
de l'actualité
de taux
d'intérêt.
La
profession bancaire en était déjà largement convaincue dès
1987 lors d'une enquête
risque
est
désormais
d'autres, notamment
décisions
de
de
pris
dans
gestion
la Commission
Bancaire*
en
même
compte
l'activité
financière
au
titre
que
dans
les
établissements
de
bancaire
des
et ce
et
crédit.
Il n'est pas non plus de reprendre l'ensemble des théories
d'évaluation de ce risque
surtout
en ce qui
concerne
les
opérations dites de marché, la littérature à ce sujet étant
déjà très abondante.
A ce titre, il se démarque donc de l'ensemble des ouvrages
parus sur le sujet et notamment du mémoire d'actuariat 1988
intitulé "Le risque de taux
: Actualité
de la question et
moyens d'analyse".
En
préambule,
et
d'évoquer
avant
les
objectifs
de
ce
mémoire, nous tenons toutefois à préciser le contexte,
voire
les
enjeux,
liés
au
risque
de
taux
pour
les
entreprises européennes à l'aube de 1990.
1) Le risque de taux n'est pas le seul que doit affronter le banquier
En
effet,
dans
leurs
activités,
les banques
sont
au risque de défaillance du
confrontées depuis toujours
débiteur
final
et
au
risque
de
transformation
qui
sont nés avant la profession et ont été très tôt pris en
compte par la réglementation.
* 100 %
des 300 établissements
une mesure de ce risque.
55
interrogés avaient
jugé utile
A
la
suite
(changes
des
évolutions
flottants,
commerciaux),
les
macroéconomiques
développement
grandes
banques
ont
récentes
des
échanges
vite
intégré le
risque de change dans leur gestion au fur et à mesure
que se développaient leurs actifs en devises.
Puis l'avènement
taux
d'intérêt
d'une
dès 1980 d'une ère de fluctuations des
a
évaluation
ramené
des
au
premier
risques
plan
encourus
la
du
nécessité
fait
de
ces
variations.
S'il apparaît
les
faible en regard du risque de crédit dans
opérations
néanmoins
célèbre
de
banque
est
commerciale,
certains
provoqué
faillite
la
son
accidents
ignorance a
dont
Savings
des
le
plus
and
Loans
américaines que nous décrivons en annexe.
En
outre,
difficultés
son
évaluation
taux
de
sur
dont
éprouvée
ne permet
scénarii
mathématique
façon
désormais
d'intérêt
différents
effets
plusieurs
heurte à
:
- l'imprévisibilité
des
se
résultat,
le bilan
ne
les
sont
taux
pas
à
faut
il
sont
l'évolution
de probabiliser
d'arriver
et
de
ajouter
d'une
les
espérance
que
indépendants
pas
passés
une
les
de la
valeur
à
une
autre,
- l'impossibilité
informations
opérations
activités
industrielle
réunir
nécessaires
commerciales
remboursement
anticipée,
de
anticipés,
taux
facilement
à
de
son
(durée de
vie
des stocks, etc...).
56
des
pour
les
(statistiques
échéancier,
financières
les
calcul
banque
d'indexation,
non
toutes
clause
etc...)
ou
de
de
sortie
dans
des
d'une
entreprise
valeurs
immobilisées,
C'est
ainsi
sein
qu'au
d'un
même
établissement
coexistent d'une part, des méthodes d'évaluation
très sophistiquées pour les opérations
méthodes
empiriques
l'évaluation
pour
des
les
actifs
difficulté supplémentaire
et des
clientèle
opérations
industriels
d'agréger
parfois
de marché
ou
engendrant
la
les résultats donnés
par ces deux types d'approche.
2) Vers une gestion du risque de taux : la prise de conscience française
Dès 1980, les banques furent confrontées à la gestion de
ce risque sous la contrainte du régime d'encadrement
crédit, et durent
des taux élevés
du
émettre des emprunts obligataires à
sans avoir les emplois correspondant à
l'actif.
C'est
ainsi
qu'elles
se
portefeuilles obligataires
était plus
de
perçus
intérêts
et
réaliser
constituèrent
dont
une
adéquation
versés,
d'importants
la fonction à
mais
l'origine
entre
dont
intérêts
l'utilité
fut
prouvée à la faveur de l'importante baisse des taux qui
suivit
le
(les plus-values
manque
à
gagner
d'"adossement"
d'immuniser
de
la
du
portefeuille
sur
le
certaines
banque
opérations
contre
"compensèrent"
passif).
une
Le
concept
dans
l'optique
remontée
des
taux
d'intérêt fut ainsi accrédité.
Puis vint en 1985, l'ère de la désintermédiation
et de
la création
Si
première
de
nouveaux
d'abord
fut
instruments
cause
financiers.
d'inquiétude
banques, la seconde déclencha
l'enthousiasme
parmi
la
les
et la mise
en place rapide de salles des marchés.
Les techniques
d'évaluation
sophistiquées éprouvées
et permirent
assez
et
de
prévision
aux Etats-Unis
rapidement
de
furent
cerner
le
les
risque
taux induit par l'ensemble des opérations de marché.
57
plus
importées
de
Mais
dans
le même
les
grands
emplois
marché
multipliant
fut d'une part,
ressources
furent de plus
se déclarait
en plus
et
de
des
rendement
des
sur un taux de
ainsi les références
et réduisant de
particuliers
importante
que les taux
indexés
surcroît les marges d'intermédiation
certains
entre
conserver ressources et
entreprises
et
des
des
Le résultat
des
joute
pour
provenance
rémunération
emplois
une
établissements
en
particuliers.
de
temps,
taux
à
en
la
; d'autre part, que
faveur
1985 et
de
la
baisse
1986
remboursèrent par
n'ont
pas
produit
des
banques
anticipation leurs emprunts.
Même
si
événements
ces
résultats
et
les
bouleversements
place
une
évidente
banque
bilans
attendus,
gestion
la
globale
les
les
nécessité
du
risque
et l'on cessa de penser
classique
sur
françaises
de
de
mettre
taux
en
devint
que les opérations de
puissent être "isolées" du danger des
fluctuations de taux d'intérêt.
Le
choc
financier
grandeur
gestion
nature
mis
en
d'octobre
pour
place
les
1987
systèmes
et un
fut
une
épreuve
d'information
catalyseur
du
et de
renforcement
des équipes de direction financière.
Mais plus récemment, la loi sur la titrisation donna une
nouvelle
impulsion
sur la notion
de prêts à
Ainsi,
passées
en
forçant
de valeur
les
de marché
banques
à
réfléchir
de leur portefeuille
la clientèle.
les opérations de banque classique sont désormais
de plus en plus
souvent au crible des méthodes
d'évaluation du risque de taux.
58
3) Le risque de taux : un enjeu majeur pour les banques européennes à
l'approche du grand marché
Le
vent
libéralisme,
de
de
déréglementation
et
de
désintermédiation qui souffle sur la sphère financière à
l'échelon mondial
sein
des
est
Etats
sans
membres
doute
de
plus
fort
Communauté
la
encore au
Economique
Européenne dans la mesure où on peut légitimement penser
que
les
règles
l'Europe"
celles
du
seront
jeu
offrant
du
pays
réglementaires.
La
concurrence
auxquelles
applicables au "territoire de
sur
pour chaque produit,
calquées,
accrue
moins
la
gigantesque
et
livreront
se
européens conduira
contraintes
le
les
de
établissements
inéluctablement
empoignade
de
à renforcer
crédit
les plus
forts et à affaiblir les plus faibles. Il y a donc fort
seront les
de demain
à parier que les vainqueurs
meilleurs planificateurs
et
les meilleurs
gestionnaires
d'aujourd'hui.
De
plus,
les
d'habitudes
de
disparités
la
européens placent
des
situations
de
clientèle
les
très
pratiques
dans
grandes
les
banques
différentes
au
bancaires
différents
et
pays
européennes dans
regard du risque
d'intérêt.
Citons
par
exemple,
le
cas
des
grandes
banques
anglaises : la grande majorité des emplois hypothécaires
du système bancaire
anglais
est indexée
sur le taux de
marché de 2 à 6 mois et l'offre de crédits hypothécaires
à taux fixe est rare. Symétriquement, les ressources
provenant des dépôts à
terme à
vue financent les crédits à
la consommation
crédit, et depuis peu,
risque de transformation
court
et les découverts de cartes de
que partiellement rémunérés. Le
des banques
surtout un risque de liquidité.
59
anglaises
est donc
Inversement,
le
système
bancaire
francais,
dont
les
emplois sont, pour un tiers, fixes et à long terme, se
refinance
notamment
via
des
ressources
obligataires
à
taux fixe ainsi que via des dépôts à vue à ce jour non
rémunérés.
On
pourrait
que
les
multiplier
spécificités
les
exemples
propres
certains pays propres à
à
pour
chaque
s'apercevoir
pays
-et
dans
chaque type de réseau bancaire-
induiront des positions concurrentielles qui dépendront :
- de
l'évolution
future
des
taux
d'intérêt
qui placera
tel ou tel réseau plus ou moins transformateur en taux
dans
position
une
concurrentielle
plus
ou
moins
favorable,
- de l'évolution des directives européennes
ainsi que la
réglementation applicable dans chaque pays.
En
particulier,
contrôle
exposé
les
solvabilité,
premier
le comité des règles et pratiques du
opérations bancaires siégeant à Bâle a
des
modalités
dit
temps,
de
ratio
les
calcul
Cooke,
d'un
qui
fonds propres
nouveau
ratio de
rapporte,
de
dans un
l'établissement au
montant des risques de crédit qu'il supporte.
Ce rapport
apprécier
en
stipule qu'il est toutefois
nécessaire, pour
le niveau global des fonds propres, de prendre
considération
d'autres
risques,
notamment
le risque
de taux d'intérêt.
Il
apparaît
donc
clairement
que,
selon les pratiques
bancaires propres à chaque pays, le respect des ratios
sera
plus
possibilités
ou
moins
aisé,
de développement
c'est-à-dire
et
de
les
que
conquêtes de parts
de marché seront réservées à un nombre limité de banques
dotées d'un ratio de capitalisation confortable.
60
4) Les objectifs del mémoire
L'objectif de ce mémoire est de proposer une méthode
mesure
globale
bancaire
ou
du
risque
industrielle
de
qui
taux
d'une
permettra
de
de
entreprise
conduire
la
gestion financière de l'entreprise .
La méthode
retenue,
puisqu'elle
qui
concerne
se veut
aussi
résolument
les
pragmatique
praticiens
et
les
opérationnels, intègre la prise en compte des opérations
de marché, des opérations de banque commerciale,
actifs non porteurs
et des
de taux d'intérêt comme les valeurs
immobilisées ou actifs industriels.
II. LES CRITERES DE MESURE
1) Introduction
Afin
de
définir
précisément
les
critères
que
nous
proposons de retenir, il convient de se mettre
d'accord
sur les
dans
le
financière en ce qui concerne
la
objectifs
poursuivis
cadre de sa politique
par
l'entreprise
gestion du risque de taux.
Ces objectifs doivent être de 3 ordres :
Le ora consiste à garantir une faible sensibilité
(voire
même
une
insensibilisation
lors
mouvementées) de la situation bilantielle
de
périodes
nette calculée
à partir de la valeur de marché du portefeuille d'actifs
diminuée
de
la
d'autres termes,
valeur
de
les plus
marché
de
l'endettement.
ou moins-values
En
(latentes et
constatées) attachées aux différentes lignes de bilan et
dues aux
seules
globalement être
fluctuations
de taux
d'intérêt
doivent
contenues entre des limites prê-fixées
qui varient proportionnellement
la banque.
61
à la valeur de marché de
Ces limites
sont a fixer par
la Direction
Générale sur
proposition de la Direction Financière.
La fixation de ces limites engage les choix stratégiques
de l'entreprise
terme
et
doit
dans sa politique
assurer
de financement à long
la pérennité
de
l'existence
de
l'entreprise et de sa signature sur les marches.
Le second objectif à
aujourd'hui
l'écart
financières
prochains
facon
à
atteindre est de contraindre dès
entre
charges
produits
et
attachées
exercices
assurer
à
l'encours
entre
la
des
existant
limites
pérennité
et
pour
les
préétablies
de
continuité
du
la
résultat social.
La
fixation
de
limites
ces
découle
objectifs de développement et du plan à
objectifs
des
de
résultats
activités,
financière.
Ces
donc
généralement
sont donc
déclinés
notamment
pour
limites
sont
des
moyen terme. Les
pour
celle
chacune
purement
définies par la Direction
Financière.
Le troisième objectif -le dernier mais pas le moins
important- consiste à optimiser le taux de placement des
est excédentaire ou
excédents
lorsque la trésorerie
minimiser
le
des
coût
ressources
lorsque
sont
laquelle
doit
nécessaires des besoins de financement.
Ce
rôle
posséder
façon à
est
assure
des
informations
gérer dans
par
la
Trésorerie,
et
des
le cadre de la
objectifs
clairs
de
stratégie financière
définie par la Direction Générale.
Aussi,
est
la problématique
donc
excédents
risque
de
ou
savoir
de la gestion du risque de taux
sur
financer
quelles
son
de transformation
niveau bilantiel
maturités
deficit
qui
(premier objectif)
niveau du compte d'exploitation
62
sous
est mesuré
employer
ses
contrainte
du
d'une part, au
et d'autre part, au
(second objectif).
Aussi, la mesure du risque de taux doit s'effectuer au
moyen de trois critères :
- Le
premier,
correspondant
au
premier
objectif,
concerne la sensibilité de la Valeur Actuelle
de l'entreprise aux fluctuations
Ceci
permet
constants,
de
du
quantifier
gain
ou
de
Nette
de taux d'intérêt.
la
valeur,
la
perte
en
que
francs
subirait
l'entreprise en cas de variation des taux d'intérêt,
et ce, toutes chases égales par ailleurs
durée
de
vie
restant
à
courir
des
et sur la
actifs
et
de
l'endettement de l'entreprise.
Pour
apprécier
l'importance
sensibilité
trouvée,
étalonner
critère
ce
rapporter celui-ci à
ou
de
relative
plus
mesure,
de
exactement
nous
la
pour
proposons
de
la valeur d'actif net réévalué
de l'entreprise.
- Le second, correspondant
au second objectif,
évalue
l'impact d'un scenario de taux donné sur le résultat
de l'entreprise pour
Cet
impact
sera
les trois prochains
à
relativiser
en
exercices.
fonction
de
la
valeur absolue du bénéfice anticipé et des objectifs
donnés par la Direction Générale.
- Le troisième
graphique
gestion des
l'impasse
critère, qui n'est
des
deux
precedents,
praticiens
comptable,
et
des
difference
qu'une
est
opérationnels.
entre
d'amortissement de l'actif et du passif.
63
illustration
l'instrument
les
de
C'est
courbes
2) La ValeurActuelleNette et sa sensibilité
a) La Valeur d'Actif Net Réévalué (VANR)
Nous
valeur
entendons
de
par
marché
cède ses actifs à
Valeur
d'Actif
de l'entrepriseen
Net
Réévalué
supposant
leur valeur de marché
ses créanciers par anticipation
la
qu'elle
et rembourse
au prix prévu dans le
contrat.
L'actif net réévalue s'écrit :
VANR
actifs
= Valeur
de marché des
marché de l'endettement
-
Valeur
de
= Valeur vénale des actifs non porteurs de taux
d'intérêt
+ Valeur
(Vva)
Actuelle
Nette
des
actifs
financiers
(VAN)a
- Valeur Actuelle Nette de l'endettement
Faij = Flux
financiers
liés
aux
actifs
j
(VAN )
e
intervenant
au cours du mois i.
Fpij = Flux
financiers
lies aux passifs
j intervenant
au cours du mois i.
raij = Taux de rendement actuel d'actifs j zéro coupon
équivalents
et de maturité
i mois. Ce taux est
issu de la structure des taux et depend done de
la maturité
et
de
la qualité
chapitre IV).
64
de
l'actif
(cf.
rpij = Idem passif.
FGaij = Frais
généraux et charge du risque attaches à
l'actif au cours du mois i.
FGaij est généralement déduit à partir d'un taux de
frais généraux
sur
comptabilité
analytique.
encours
tel
qu'il
FGaij
ressort
de
s'écrit
la
donc
mathématiquement :
FFpij = idem
passif
(sinon
que
le
taux
de
frais
aux
frais
seuls
gestion, la charge du risque étant nulle).
généraux
correspond
Les postes de passif à
vue
-dépôts à
vue,
de
comptes
sur
livrets, fonds propres, endettement au jour le jour- ont
une valeur égale à l'encours figurant au bilan.
La VANR ainsi établie se compose donc des fonds propres
comptables augmentés
sur actifs
non
d'éventuelles
financiers
puis
plus-values
accrus
ou
latentes
réduits
des
plus
ou moins-values latentes sur actifs et passifs
financiers et dues au seul effet des taux d'intérêt.
b)
La sensibilité de la VAN
Ce
critère
consiste à
actuelle nette
que
mesurer
subirait
la
la
variation
banque
du
de
valeur
fait
d'une
modification de la gamme de taux d'intérêt.
Pour cela, on calcule la valeur actuelle nette
(VANO) à
partir des taux observés sur les marches. Cependant, les
flux à
actualiser
ne
sont
retenus pour la VANR.
65
pas
tous
identiques à
ceux
Les
dépôts
à
l'échéancier
seront
vue
défini
dans
comme une ressource à
s'amortir
supposés
le
chapitre
VI
et
selon
considérés
taux financier aujourd hui nul at
assortis d'un taux de frais généraux donné.
(comptes sur
Les fonds propres et l'épargne liquide
livrets) seront supposes s'amortir selon leur échéancier
conventionnel
théorique
intérêt
respectivement
dividende
et
au taux
(cf.
au
de
Chapitre
taux
de
remuneration
VI) et
portant
distribution
da
contractuel, d'où
la formule :
= VAN actifs - VAN passifs
VAN0
= Valeur vénale des actifs non financiers
+ Valeur Actuelle Nette des actifs financiers
- Valeur Actuelle Nette endettement
- Valeur
Toutes
les
valables
Actuelle Nette des fonds propres.
formules
à
conventionnel
précisées
ci-avant
restent
donc
condition
d'appliquer
l'échéancier
defini au chapitre VI pour les postes dont
la maturité est inconnue.
On calculera selon les mêmes formules la Valeur Actuelle
Nette
(VANk) pour chacun des scénarii
de taux k.
Afin de balayer tous les risques potentiels,
on prendra
au moins quatre hypotheses de variation des taux :
- une première,
de hausse uniforme
des taux sur toutes
les maturités,
- une
les
seconde,
de baisse
uniforme
maturités,
66
des taux
sur toutes
- une troisième, supposera une hausse des taux à court
terme accompagnée d'une baisse des taux à long terme,
c'est-à-dire une gamme inversée,
- la dernière, une gamme fortement croissante,
avec des
taux courts en baisse et des taux longs en hausse.
Les critères, une fois calculés, peuvent
selon
la
forme
proposée
dans
être présentés
l'exemple
traité
en
conclusion.
Ce graphique
présente
différentes hypotheses
la
sensibilité
de variations
de
des
la VAN
taux
selon
longs et
des taux courts.
3)Le taux de marge sur encours et sa sensibilité
Le suivi de cet indicateur répond au souci d'assurer une
série
cohérente
de
la
des
chronique
résultats
des
exercices à venir.
Ce
suivi
paradoxale
vise
qui
économiquement
plus-values
à
éviter
serait
sain
latentes
d'aboutir
une
d'avoir
celle
et
à
recelant
impossibles
à
situation
un
bilan
d'importantes
matérialiser,
qui dégagerait des résultats médiocres
pendant
mais
quelques
années.
On calculera le taux
de marge
financière
en cours et des trois exercices suivants à
de
formule suivante :
Taux de marge
de
financière
l'exercice
Produit net bancaire de l'exercice
attaché à
l'encours
existant
Encours
restant
dû moyen
de l'exercice
(après amortissement théorique des encours)
67
l'exercice
partir de la
ainsi que le taux de marge d'exploitation :
PNV de l'exercice - Frais généraux
Taux de marge
d'exploitation
=
(TM)
Encours moyen restantdû de l'exercice
e
Détaillons
le
taux
de
marge
d'exploitation
de
l'année
à
venir :
même dénominateur
avec E
:
encours
moyen
restant
dû
de
l'actif
j
au
cours
aij
du mois i.
E
:
idem
passif
j.
pij
I
aij
: taux de rémunération de l'actif j au
cours du mois i.
68
I
: idem passif i.
pij
T
FGaij
:
taux
de
frais
généraux
afférent
à
l'actif j au cours du mois i.
T
:idem passif j.
FGpij
I
: taux d'intérêt à un mois dans (i - 1)
ti
mois sur le marché monétaire.
Le
taux
de
marge
d'exploitation
pour
exercices
les
ultérieurs sera calculé en utilisant la même formule que
précédemment mais en sommant sur i de 13 à
24 mois et 25
à 36 mois pour les deux exercices postérieurs au premier
exercice prévisionnel.
Le taux de marge d'exploitation des trois exercices à
venir
(TMel,
TMe2
et
TMe3)
sera
calculé
selon
cinq
scenarii de'taux différents :
- le premier supposera une stabilité des taux au niveau
de ceux observés sur le marche au moment de l'analyse,
- les quatre
ci-avant.
autres
scenarii
seront
ceux
évoqués
Les résultats seront présentés selon l'exemple traité.
Un
schema
illustrera
le
risque
de
fluctuation
du
résultat avant imp&t et de taux de marge d'exploitation
due aux variations de taux d'intérêt.
69
4) L'impasse (ou "GAP") comptable
indicateur,
Cet
qualitative
même
s'il
ne
du risque d'intérêt,
donne
image
qu'une
présente
l'avantage de
mettre en lumière les zones de concentration du risque.
Celui-ci
est
calculé
d'amortissement
c'est-à-dire
xaij
de
comme
l'actif
l'écart
et
du
entre
passif
les
à
courbes
taux
fixe,
:
indique le coefficient de variabilité des
taux ; il s'écrit donc selon les cas :
-
X aij
correspond au delta pour les options.
-
Xaij
=0
-
Xaij =
pour les taux fixes.
coefficient de régression avec le taux
de marché pour les taux semi-variables.
-
X aij
=1
s'il s'agit d'un taux variable.
- Faij = intérêts courus sur l'actif j au cours de la
période i.
- Fpij = intérêts courus sur le passif j au tours de la
période j.
70
III
APPLICATION
AU
CAS
D'UN
ECHANTILLON
DE
BANQUES
REPRESENTATIF DU SYSTEME BANCAIRE FRANCAIS
1) Liminaire
La méthodologie
que nous avons définie au fil des pages
de ce rapport a été appliquée à un échantillon de quatre
établissements de crédit dont le total de bilan dépasse
25 % du total de la situation cumulée de l'ensemble des
établissements de crédit implantés en France.
Cet
échantillon
se
compose
d'établissements
de
crédit
ayant des activités variées puisqu'il comprend :
- une
grande
multiples
banque
pour
commerciale
laquelle
nous
ayant
avons
des
pris
actifs
en
compte
l'ensemble des actifs et passifs libellés en francs,
- une
grande
banque
l'ensemble
inclut un
du
d'affaires
bilan,
volume
toutes
dont
devises
significatif
on
a
retenu
confondues,
d'opérations
de
qui
marché
inscrites au bilan et en engagements hors-bilan,
- une
banque
commerciale
dont la quasi-totalité
passifs
clientèle,
régionale
de
taille
moyenne
du bilan se compose d'actifs et
qu’il
s'agisse
de
particuliers
ou
d'entreprises‚
- et enfin‚ un réseau bancaire aux métiers diversifiés.
L'analyse
du
échantillon
risque
au
de
composantes
de
le
représentatif,
rendre
taux
31.12.1988,
l'echantillon
a
donc
sachant
a
en
été
sur
cet
chacune
des
pondérée
terme
l'ensemble du système bancaire français.
71
porté
que
de
façon
d'activités,
à
de
Ceci nous a conduit à choisir une pondération telle que :
- l'activité
de
grande
banque à
vocation
commerciale
représente environ 45 %,
- l'activité
de
banque
d'affaire
et
de
marché
reflète
environ 22 %,
- la banque régionale s'approprie 3 % de l'ensemble,
-et
le réseau correspond au solde, à savoir 30 %.
Après
la prise en compte de cette pondération,
de bilan
de l'échantillon
31.01.1988,
système
bancaire
de
le total
à 1.200 M.F. au
soit environ 10 % de la situation cumulée du
multipliant
ordre
s'établissait
les
français.
chiffres
grandeur
Ceci
cites
valide
par
pour
signifie
10,
on
qu'en
obtient un
l'ensemble
du
système
bancaire francais.
Les
informations
aient
émané
Bancaire
faire
ou par
un
nous
certain
pu
obtenir,
par
elles-mêmes
nombre
qu'elles
la
Commission
ont
conduit à
d'hypothèses,
voire
:
part,
les
échéanciers
éléments
agrégés
plus
10 ans, pour
de
avons
fournis
les banques
d'approximations
- d'une
que
d'éléments
pour
fournis
les durées
celles
donnent
restant à
comprises
des
courir de
entre 5 et 10
ans et enfin pour la fourchette 2-5 ans. Cependant, un
échancier
précis
obtenu
auprès
de deux
établissements
a permis de faire des homothéties par poste de bilan,
- d'autre
part,
d'intérêt,
tous
les
dont
confidentielle,
ont
éléments
l'information
été
de deux établissements
estimés à
relatifs
aux
taux
est
éminament
partir
des données
puis confortées par les données
comptables et le rapport annuel des établissements.
72
Cependant,
il
conviendra
de
noter
que
toutes
les
hypothèses et échéanciers retenus sont en cohérence avec
les
informations
publiées
dans
ainsi que celles fournies à
les
rapports
la Commission
annuels
Bancaire dans
la déclaration 3012.
Ces
éléments
pouvons
préliminaires
maintenant
l'analyse du
ayant
entrer
risque
dans
de taux
de
été
le
précisés,
vif
du
nous
sujet
cet échantillon
et
:
les
principales conclusions.
2) L'analysesurle produit net bancaire
Cette premiére analyse a consisté à analyser les encours
moyens et
les
intérêts
financiers
payés
ou
reçus
sans
tenir compte des coûts d'exploitation.
De cette première
approche, voir annexe
I
ressortent
les conclusions suivantes :
- L'échantillon
présente
une
impasse
comptable
moyenne
de 63 MDF sur les 5 prochaines années. Le point bas de
cette impasse se situe dèsla deuxième
à
un
niveau
(puisque
moyen
l'analyse
de
est
79
MDF
faite
sur
au
et se maintient
l'execice
1990
31.12.1988).
Ceci
signifie qu'une hausse des taux d'intérêt
se répercute
au niveau des résultats des banques avec un retard de
2 ans environ.
- Le manque à gagner sur le premier exercice lie à une
hausse des taux d'intérêt de 2 % s'établit a 684 M.F.
environ.
En
d'intérêt de
d'autres
termes,
2 % réduirait,
une
toutes
hausse
choses
des
taux
égales par
ailleurs, le Produit Net Bancaire français de 6,8 MDF,
ce qui correspond à moins de 3 % de celui-ci ; par
contre, ce même montant
correspond à près de 10 % des
résultats bruts du système bancaire français.
73
Les
exercices
ultérieurs
seraient
affectés
respectivement de 1,6, 1,3 puis 1,2 MDF, à savoir
moins
de
20
%,
18
% puis
16
%
des
résultats bruts
futurs anticipés de l'échantillon.
La variation de la Valeur Actuelle Nette ressort, pour
une hausse généralisée des taux de 2 % à 19 MDF avant
impôt,
soit
moins
de
14
20
l'échantillon.
MDF
%
aprés
des
impôt,
fonds
Le risque
ce
qui
propres
représente
réévalués
est donc également
de
limité et
ne semble pas susceptible de remettre seul en cause la
perennité des banques analysées.
En
cas
de
baisse
globale
des
taux
de
2
%,
le gain
s'établirait
à 23 M.F. avant impôt, ce qui accrolîrait
de
la
22
%
valeur
d'actif
net
réévalué
de
l'échantillon.
Enfin,
le
scénario
qui
suppose
une
baisse
des taux
courts de 2 % et une hausse des taux longs ainsi qu'à
la hausse des taux courts.
Les données recueillies permettent de faire ressortir un
P.N.B.
instantané
annualisé
correspond
aux
éléments
annuels. Le taux de marge
ratio
P.N.B./Total
sensibilité
moyenne
respectivement
50
MDF
qui
fournis
par
les
rapports
financière, qui correspond au
de bilan,
sur
d'environ
les
s'établit à
3
5,25 % et sa
prochaines
années
est
de 10, 28 et 27 c pour une variation des
taux de 200 points de base.
3) L'analysesur lesrésultats
bruts
Cette
seconde
l'ensemble
l'impact
analyse,
des
des
éléments
frais
outre
le
fait
précédents,
d'exploitation,
comptes de provisions et amortissements
74
qu'elle
prend
des
en
reprend
compte
dotations
aux
Les taux de
frais généraux
d'amortissement
et
de
et
de dotation
provision
aux
suivants
comptes
ont
été
retenus :
- 7,5 % sur les dépôts à vue,
- 2,5 % sur les crédits à la clientèle,
- 1 % sur les encours d'épargne clientèle.
Aucuns
frais
propres,
généraux
n'ont
comptes
de
été
affectés
aux
régularisation,
fonds
emprunts
obligataires, prêts et emprunts interbancaires.
Ceci signifie que
les taux
des
crédits à
la clientèle
ont été diminués de 2,5 % tandis que le coût financier
de la ressource clientèle a été augmenté de 1 % pour le
coût d'exploitation.
Bien entendu,
l'impasse
que la sensibilité
du
comptable
résultat
reste
aux
inchangée
variations
ainsi
de
taux
d'intérêt.
Par contre, le R.O.A.
(return on assets)
et surtout
sa
sensibilité aux variations de taux a pu être évalué.
Le R.O.A., rapport entre le résultat brut et le total de
bilan, ressort ainsi à
0,77 % et sa sensibilité
3 prochaines années s'établit ainsi à
successivement pour une variation
sur les
10 c, 28 c et 27 c
des taux d'intérêt
de
2 %.
La sensibilité
des
résultats
montre
système bancaire verrait, suite à
que
l'ensemble
du
une hausse des taux de
2 %, ses résultats baisser de 12 % à encours constants
d'une année sur l'autre. En d'autres termes,
des taux de 2 % conduirait à
annuler
une hausse
la croissance
des
résultats du système bancaire sur un an.
En termes de montants, ce manque à gagner serait de
6 MDF après impôt, à
près
de
50
MDF
pour
rapporter à
l'ensemble
français.
75
un bénéfice
du
système
global de
bancaire
Par
contre,
diminué
la
pour
sensibilité
s'établir à
taux de 1 % et à
de
la
7,7 MDF
Valeur
pour
la
courbe
une
hausse des
10 MDF en cas de baisse symétrique.
L'écart entre les deux données provient
de
Actuelle a
représentant
la Valeur
de la concavité
Actuelle
Nette en
fonction des taux.
La
sensibilité
prenait
en
est
compte
inférieure
au
un
de
risque
cas
taux
généraux et dotations aux provisions.
très
justifié
généraux
dans
est
la
beaucoup
mesure
plus
précédent
sur
car il
les
frais
Ceci ne semble pas
où
le
taux
dépendant
des
de
frais
gains
de
productivité que de l'evolution des taux d'intérêt.
Nous
préfèrerons
allons
donc,
étudier,
dotations
aux
tenir
pour
les
compte
provisions
variantes
des
et
frais
que
nous
généraux
amortissements
de
et
façon
systématique.
4) L'analyse après la prise en compte du hors-bilan
D'après
les
éléments
l'échantillon
obtenus
possédait
concernant
une
le hors-bilan,
position
longue
au
31/12/1988
En conséquence,
de signaler
donc
la position hors-bilan,
dont il convient
qu'elle peut être excessivement
rapidement
inversée,
avait
volatile et
tendance à
aggraver le
risque inhérent aux activités de bilan, et ce, dans des
proportions significatives.
Cependant,
il
d'éventuelles
bancaire
car
étudiés
n'est
faut
rester
conclusions
la politique
pas
très
pour
l'ensemble
financière
forcément
prudent
du
à
système
des établissements
représentative
l'ensemble des établissements de crédit.
76
quant
de celle de
5) L'influence
des
Dans les
les
hypthèsesprisessur lesdépôtsà vue
analyses
dépôts
à
précédentes,
vue
rémunérés, ce qui
nous
avons
continueraient
leur confère
de
un coût
supposé
ne
pas
que
être
indépendant
des
évolutions des taux d'intérêt sur les marchés.
Aussi, nous avons évalué
l'influence
d'une
rémunération
des dépôts à vue à hauteur de 30 % de l'encours à
compter du 1.01.1991
Cette hypothèse induit naturellement
un accroissement de
l'impasse comptable à compter du 3ème exercice. Celui-ci
est quasiment
doublé,
ce
qui
signifie
que,
dans
cette
hypothèse, le risque de taux est maximum au cours de la
troisième année.
La sensibilité de la Valeur Actuelle Nette est accrue de
30 % environ et la perte à 11 MDF en cas de hausse des
taux. Le chiffre serait porté à 110 MDF pour l'ensemble
du système bancaire français, soit un manque à gagner
après impôt de 70 MDF qui est à comparer à 400 MDF de
fonds propres.
Le risque
de taux,
dans
l'hypothèse
d'une
rémunération
partielle des dépôts à vue, correspondrait donc à près
de 20 % des fonds propres des banques.
Dans une telle éventualité,
de base
bancaire,
qui
on peut penser
sert de référence à
significatifs de prêts, deviendrait
des taux
de marché,
diminuant
que le taux
des volumes
davantage
la duration
indexé sur
de
l'actif,
donc le risque de taux.
Les
résultats
des
significativement
hausse
des
taux
banques
françaises
pourraient
affectés en cas de simultanéité
et
de
la
rémunération.
77
mise
en
place
être
de la
de
la
En effet,
le manque à
correspondrait
à
en cas de hausse
gagner,
2,3 MDF à
1991
l'horizon
de 2 %
avant
impôt
pour l'ensemble du système bancaire, soit un peu plus du
quart des résultats avant impôt.
6) L’influence de l’hypothése sur les titres de participation
Dans
et
la version
les
actifs
centrale
de l’étude,
les fonds propres
(actions et
immobilisés
immeubles),
été considérés comme des rentes perpétuelles
Nous
avons
vu,
dans
participations,
pouvaient
le chapitre
notamment
se comporter
V,
que
depuis
ont
à taux fixe.
les titres
comme des titres à
de
années,
quelques
taux variable
insensibles aux évolutions de taux d'intérêt.
avons-nous
Aussi,
centrale
retenue
analysé
dans
l'influence
l’appréciation
de
du
l’hypothèse
risque
de taux
de l’échantillon.
On peut
conclure que l’influence de cette hypothèse est
négligeable dans la mesure où une part significative des
fonds
propres
banques
des
employée
est
en
actifs
immobiliers et titres de participations.
Pour
l’échantillon,
induit par
l’accroissement
le changement d’hypothèse
c’est-à-dire
bien
du
risque
de
est d’environ
moindre
que
taux
10 %,
celui né
d'une rémunération partielle des dépôts à vue.
7) L'influence des remboursements anticipés sur crédits hypothécaires
du comportement des clients "épargne-logement"
Dans
cette
l'hypothèse
variante,
d'une
nous
baisse
avons
de
pris
2%
en
des
compte,
taux
dans
d'intérét,
trois facteurs :
- les
remboursements
hypothécaires
anticipés
qui ne manqueraient
sur
les
d'intervenir
de réalisation de l'hypothèse envisagée,
76
préts
en Cas
- l’afflux
de versements
sur
les plans
épargne-logement
de prêts
épargne-logement
à taux élevés,
- et probablement
une
demande
un peu plus importante.
Ces
éléments
confèrent
globalement
un
baisse des taux, qui est inférieur à
gain,
en
cas
de
celui procuré dans
le cas de l'hypothèse centrale.
En
effet,
s’établit à
gagner
sur
l’accroissement
5,2
MDF
les
prêts
sur les effets liés à
Symétriquement,
l'accroissement
de
lieu
Valeur
de
Actuelle
10 MDF,
hypothécaires
Nette
le manque à
étant
prépondérant
l'épargne-logement.
en
de
au
cas
de
demandes
de
hausse
prêts
augmenterait la perte qui, exprimée
des
taux,
épargne-logement
en valeur actuelle,
serait de 8 MDF pour une hausse de taux de 2 %.
Les
effets
annuels
ne
d’une
sont
hausse
pas
de
taux
sensiblement
sur
les
résultats
différents
de
ceux
observés dans l’hypothèse centrale.
En revanche, le résultat net en cas de baisse
s’accroît
de façon moins importante que dans l’hypothèse centrale.
Le
bilan
cachées”,
d’une
banque,
s’apparente
en
compte
termes
tenu
de
des
“options
sensibilité à
portefeuille composé de :
- “put notionnel” vendus en dehors de la monnaie,
- ventes de “contrats notionnels”,
- et vente de quelques “call en dehors de la monnaie”.
79
un
IV-CONCLUSION
1) Conclusions sur le système bancaire français
Pour conclure,
nous nous baserons
prend en compte une rémunération
vue, le caractère
actifs immobiliers
de
la
clientèle
sur une hypothèse
partielle
qui
des dépôts à
de rente perpétuelle des actions et
et le comportement “pseudo-rationnel”
en
matière
d'épargne-logement
et
de
remboursement anticipé de prêt.
Dans ces conditions,
il apparaît qu’une hausse
de 200 points de base affecterait
réévalué
de
l’ensemble
du
des taux
la valeur d’actif net
système
bancaire
français
d’environ 18 %, ce qui correspond à 60 MDF environ après
impôt.
Inversement,
une baisse
de taux de 2 % bénéficierait
à
ce même système bancaire de 15 MDF après impôt en valeur
actuelle, ce qui représente 15 % de l’ensemble des fonds
propres réévalués.
En termes de résultats, une hausse des taux d’intérêt de
200 points de base diminuerait
5 MDF,
de
ce qui correspond à
1989.
d’intérêt
résultats
En
d’autres
le bénéfice net d’environ
10 % du résultat net global
termes,
une
de 2 % ne ferait qu'annuler
nets
de
1989
par
hausse
des
la croissance
rapport à
1988,
taux
des
tous
établissements de crédit confondus.
Le risque de taux du système bancaire
est concentré
sur
les trois premiers exercices avec un point bas au niveau
du troisième exercice.
L'exercice
1991 est porteur
d'un
risque
qui
au double du risque afférent à l'exercice 1989.
80
correspond
Ceci siqnifie
base
qu'une
induirait pour
hausse
immédiate
l'exercice
de 200 points
1991 un manque à
de
gagner
de 17 MDF après impôt, ce qui correspond à un peu plus
d'un quart des bénéfices
l'horizon
1992,
du système bancaire
c'est-à-dire
français à
approximativement
à
la
croissance anticipée des bénéfices entre 1989 et 1992.
2) Conclusionsramenées à l'échelle
d'une grande banque commerciale
Si on ramène ces chiffres à
l'échelle de la moyenne des
trois grandes banques commerciales, appelées aussi trois
"vieilles", on obtient les éléments suivants :
- la
variation
de
la
Valeur
Actuelle
Nette
pour
une
hausse des taux de 2 % s'établit à 4,8 MDF après impôt,
- la
variation
de
la
Valeur
Actuelle
Nette
pour
une
baisse des taux de 2 % correspond à 3,5 MDF en francs
constants après impôt,
- l'impact
sur
1991, d'une
le
résultat
hausse
de
net
2 % des
des
exercices
taux
1989
d'intérêt
et
serait
respectivement de 400 M.F. et 800 M.F.,
- l'impact
pour
d'une
variation
les mêmes
symétrique
exercices,
des
respectivement
taux
serait,
de
300 M.F.
et 650 M.F.
3) Conclusions
Les
résultats
bruts
de
cette
étude,
tels
qu'ils
ressortent au niveau du système bancaire comme au niveau
d'une grande banque
commerciale moyenne
types de commentaires
- Les banques, malqré
vue
semblent
d'intérêt
raisonnables.
fois
être
dans
appellent
l'effet stabilisateur
en
risque à
des
la
proportions
des dépôts à
hausse
en
termes
termes de liquidité.
81
de
taux
des
qui
Ceci siqnifie que les banques
"lonques"
trois
:
taux
restent
sont à
d'intérêt
et
la
en
- Cette analyse présente une certaine cohérence avec les
données
publiées
par
certains
cadre de la recommandation
Opérations
de
Bourse
résultat
aux variations
change
et
sur
la
boursiers.
annonçaient
dans
sensibilité
de taux d'intérêt,
d'indices
établissements
établissements
89-01 de la Commission
au
En
de
leur
de taux de
effet,
30.06.1989,
le
des
ces
un manque à
gagner moyen de 200 M.F. sur les douze mois à
venir en
cas de hausse immédiate des taux de 1 %.
Ce
chiffre,
marché,
hausse
qui
ne Porte
que
sur
les
instruments
de
correspond à 250 M.F. après impôt pour 2 % de
de taux alors que nous
l'évaluons
dans
l'étude
à 400 M.F. pour l'ensemble des activités.
- Cette
position
paraît
rentabilité
de
de
naturelle
transformation
dans
la mesure
système
elle
pour
la
liquidité
l'habitat
préféré
confèrent à la
structure
moyenne
croissante.
cet
de
état
fait
que
les
de transformation
et
gamme
C'est
des
taux
de
une
profiter
préfèrent
globalement
la
la théorie
la théorie
pour
banques
bancaire
optimise
au regard du risque. En effet,
la préférence
position
du
où
de
cette
gagnante malgré
le risque limité qu'elle induit.
- Les résultats de cette analyse conduisent à penser que
les
hausses
brutales
s'accompagnent
répercutent
de
généralement
taux
courts,
d'inversions
sur l'offre de crédit à
lesquelles
de gammes,
se
l'économie avec un
à deux ans de retard. En effet, une hausse du coût de
la ressource des banques
la marge
induit une valeur minimale
d'intermédiation
lorsque
l'impasse
de
comptable
est maximale, c'est-à-dire avec deux ans de retard.
Ce constat se reflète notamment dans le comportement des
banques
pour
fixer
le taux
de base
bancaire.
Celui-ci
est généralement d'autant plus réactif que la hausse des
aux courts dure depuis longtemps.
82
Les
observations
confortent
que
cette
l'on
analyse,
hausse a été significative.
gamme
de
devrait
taux
inversée
perdurer
peut
et
ce,
faire
On peut
observable
encore
actuellement
d'autant
plus
que
donc penser
depuis
quelques
près
mois,
la
que la
d'un
le
an
temps
d'affecter les comptes d'exploitation des banques.
Cependant,
tirons
il faut ajouter que les conclusions
ici
sont
vraisemblable
s'est
que
aggravée
années
du
valables
cette
au
position
régulièrement
fait
de
la
que nous
31/12/1988. Il
de
au
ce
risque
cours
des
paraît
de
taux
dernières
désintermédiation
et
de
l'accroissement du déficit de ressources des banques.
Enfin,
cette
position
longue
ne
donne
pas
systématiquement lieu à des pertes pour les banques
lorsque
les
taux
montent
suffit de répercuter
dans
la
mesure
où
sur les crédits nouveaux
il
leur
le manque
à gagner sur le stock ancien... tant que la concurrence
le
permet...
bancaire
Les
prêts
peuvent, à
indexés
cet
sur
égard,
le
taux
jouer
de
le
base
rô1e
d'amortisseur de pertes en cas de h ausse des taux.
Ceci
signifie
bancaire
que
français
la
n'a
position
absolue
peut-être
pas
elle-même mais doit plutôt être comparée à
concurrents
européens,
demain
banques
nouveaux
les
lesquels
françaises
clients une éventuelle
les actifs existants.
83
du
grand
répercuter
diminution
en
celle de nos
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