Le sport : un crime institutionnalisé
Patrick Vassort
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Illusio n° 6/7 - Printemps 2010
des marchés qui concernent, par exemple, les Bâtiments et Travaux Publics
(BTP).
Il est donc aisé de comprendre que l’organisation d’une com-
enjeux politiques et économiques considérables. C’était le cas du projet de
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gagée sur un milliard d’euros, la ville de Paris avait voté un budget de 1,27
milliard et les garanties de l’État devaient porter sur 1,2 ou 1,3 milliard (13).
Pour ce qui concerne l’aménagement des 32 sites sportifs prévus pour l’or-
ganisation des Jeux, 16 étaient à construire, mais seuls quatre devaient sur-
vivre aux Jeux (14). Il devait également y avoir le Village olympique et le
Village des médias, la modernisation, la construction ou l’accroissement du
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pas et nous nous apercevons que l’organisation d’une compétition sportive,
d’étranges surcoûts. L’organisation des Jeux olympiques d’hiver de Turin
connaissait en novembre 2004 un manque de 220 millions d’euros pour
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tard. D’autres exemples sont tout autant explicites. Le Stade de France,
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laire encore. Ainsi, le nouveau stade de Wembley est passé d’un coût de
322 millions d’euros à 1,06 milliard. Celui de Sydney qui devait coûter 419
(16). L’organisation des Jeux
olympiques de Londres en 2012 est une nouvelle occasion de dépenser de
des dépenses à hauteur de 3,4 milliards d’euros, coûte aujourd’hui plus de
13 milliards, soit, pour l’instant, un quadruplement (17) du coût prévu
lors de l’appel d’offre. Bien sûr, nous pouvons toujours penser qu’il s’agit
millions d’euros (18), mais la récurrence de cette situation – le budget des
(13) , 28 octobre 2004.
(14) Libération, 17 janvier 2004. Ces quatre équipements seraient un centre nautique, un
, 19 novembre 2004.
(16) La Tribune
(17) http://afp.google.com, le 14 novembre 2007.
(18) , 29 novembre 2006.