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Linfluence sociale ou la pression sociale est l'influence exercée par un individu ou un groupe sur
chacun de ses membres dont le résultat est d'imposer des normes dominantes en matière d'attitude et
de comportement.
Cette influence entraîne la modification des comportements, attitudes, croyances, opinions ou
sentiments d'un individu ou d'un groupe suite au contact avec un autre individu ou groupe. Pour noter
un tel effet d’influence, une quelconque relation doit exister entre ces entités . On distingue plusieurs
types d’influences sociales, dites typologies d'influence, telles que le conformisme, l'innovation et la
soumission à l'autorité. Il existe également d’autres phénomènes qui peuvent s’expliquer en termes
d’influence sociale comme la résistance qui s'oppose aux phénomènes précédents.
L'influence sociale couvre un champ très vaste. Les phénomènes étudiés peuvent être observés au
quotidien.
Les normes sociales[modifier | modifier le code]
Une norme sociale est définie comme étant une règle implicite ou explicite qui prescrit le comportement
adéquat à adopter en société dans des situations bien déterminées. Ces normes sont donc une source
d'influence importante de par le fait qu'elles prescrivent aux gens la façon dont ils devraient se
comporter afin de ne pas être catégorisés comme «hors norme». La crainte d'être catégorisé comme
tel engendre une forme d'influence puissante que l'on retrouve par exemple dans le conformisme.
Les normes sociales sont influencées par la culture et peuvent donc varier drastiquement d’un pays à
l’autre ainsi que toucher des sujets très divers comme la nudité ou la manière de se saluer. Par
exemple en Europe la nudité est fortement associée à la notion de pudeur, par contre, être dénudé est
tout à fait normal pour un membre d'une tribu de Papouasie, qui lui, risquerait d’être mal vu s’il venait à
porter des vêtements .
Les normes régulent également beaucoup de domaines différents de la vie quotidienne comme les
repas, les loisirs, l’espace personnel, le temps, les interactions,etc. Elles varient non seulement
culturellement mais peuvent également être différentes selon le statut social ou encore le genre.
Le rôle social comprend un ensemble de normes attendues sur la façon de se comporter .
Ces comportements sont suffisamment ancrés dans les mentalités qu’ils en sont devenus presque
inconscients. Dans des situations moins habituelles, l'automatisme disparaît et l'attention se reporte sur
les comportements des autres afin de les calquer et d’agir selon la norme attendue .
Historique[modifier | modifier le code]
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Dans la mythologie grecque, c'est sous la pression de la population incitée par un certain Phoinodamas
que le roi de Troie Laomédon doit sacrifier sa propre fille Hésione .
Deutsch et Gerard[modifier | modifier le code]
C’est suite aux expériences de Muzafer Sherif et Solomon Asch notamment, qu’en 1955, Morton
Deutsch et Harold Benjamin Gerard entament leurs travaux. Sachant que les processus
psychologiques individuels sont sujets à l’influence sociale, selon eux, dans ces expériences, les sujets
n’agissaient pas en tant que membres d’un groupe. Le but de leur travail était donc de mettre en avant
qu’il existe deux types d’influences sociales et que celles-ci sont opérationnelles dans ces
expériences .
Ils ont d'une part identifié l'influence informationnelle, définie comme «l’influence d’accepter
l’information obtenue de quelqu’un d’autre comme preuve de la réalité» . En effet, l’individu, soucieux
de fournir une réponse correcte , cherche à rassembler les informations pertinentes qui lui permettront
de résoudre la tâche à laquelle il est confronté ; pour y parvenir, l'individu se base notamment sur
l'avis d'autrui .
D'autre part ils ont identifié l'influence normative, définie comme «l’influence de se conformer aux
attentes positives de quelqu’un d’autre (individu ou groupe)» . En effet, l'individu qui souhaite rester
membre d'un groupe doit adhérer aux normes de celui-ci , la majorité étant plus favorable à un
comportement de conformité qu’à un comportement de déviance. De plus, le groupe peut décider de
punir un membre qui n’adhère pas aux normes. Celui-ci ressentirait alors la pression à se plier à ces
normes en vue d’éviter la punition . Plusieurs études ont en effet mis en avant que ceux qui
s’écartaient des normes se voyaient rejetés du groupe . Ceci reflète l’importance qu’accorde
l’individu à son image sociale .
Pour vérifier les hypothèses qu'ils avaient posées, ils ont repris la situation expérimentale que Asch
avait développée en y apportant quelques modifications. Les principaux résultats de leur expérience
ont mis en avant que lorsqu’une situation de groupe était créée, même si celle-ci était triviale et
artificielle, l’influence sociale normative augmente, produisant plus d’erreurs dans le jugement des
individus . Ils ont également noté un effet moindre de ce type d’influence lorsque les individus
donnaient leurs réponses de manière anonyme. En effet, contrairement à une situation de groupe,
l'anonymat les protège de la pression immédiate de se conformer (en observant par exemple certaines
expressions de stupéfaction visibles chez les autres membres du groupe) . Un autre résultat met en
avant que plus le sujet est incertain par rapport à la justesse de son jugement, plus il sera sensible à
l’influence sociale dans la construction de celui-ci .
Pour illustrer ces deux types d’influence, Luc Lamarche partage une de ses expériences
personnelles : lorsqu’il assistait à un congrès scientifique à Paris, il fut surpris qu’à la fin de sa
conférence, les personnes présentes aient commencé à taper sur les tables. Lorsqu’il s’aperçut qu’il en
fut de même pour celui qui le suivait, il comprit que ce comportement indiquait une appréciation
(influence informationnelle). De plus, ne voulant pas être le seul à applaudir à la fin de la conférence
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suivante, il tapa sur la table. Il se conforma dès lors au comportement des autres (influence normative).
Kelman[modifier | modifier le code]
En 1958, Herbert Kelman(en) identifie trois processus d'influence distincts .
La compliance: un individu change de comportement dans le but d'obtenir une récompense et afin
d'éviter une punition de la part d'un individu ou d'un groupe. Toutefois, ses croyances restent
inchangées . Par exemple, accepter de fumer car son ami le fait, pour éviter d’être rejeté par ce
dernier tout en continuant de croire que ce n’est pas bon pour la santé. De ce fait, l’individu s’est
soumis à la volonté de son ami sans pour autant modifier ses croyances.
L'identification: un individu change de comportement car il s'identifie à l'individu ou au groupe qui
constitue la source d'influence . Il faut noter que l’identification est le processus d’influence le plus
fort. En effet, l’individu modifie ses croyances en fonction de son modèle de référence (un individu
ou un groupe). Cela signifie que lorsqu’il change de modèle, il modifie également ses croyances .
Par exemple, l’individu s’habille de la même façon que les autres membres du groupe auquel il
s’identifie.
L'intériorisation: un individu change de comportement car celui-ci est congruent avec son système
de valeurs . Par exemple, adhérer aux idées d’une personne ou d’un groupe en opérant chez soi
un changement interne.
L'influence de la majorité sur l'individu est nommée conformisme. Il est défini plus précisément comme
«un changement de comportement ou de croyance résultant de la pression réelle ou imaginée d’une
majorité à l’endroit d’un individu ou d’une minorité d’individus» . Jacques-Philippe Leyens met en
avant que la majorité influente peut être quantitative ou qualitative. La majorité influente est quantitative
lorsque c’est le nombre conséquent de ses membres qui lui donne du poids; elle est qualitative
lorsque c’est le niveau de compétence, le prestige ou l’autorité qui repose légitimement dans cette
majorité.
C’est en 1951 que Solomon Asch entreprend ses recherches sur le conformisme .
Son expérience la plus connue met en jeu un groupe allant jusqu’à une dizaine de personnes, où le
sujet d’expérience est seul et le reste du groupe est complice de l’équipe de recherche. La tâche
proposée au groupe est de comparer un segment témoin à trois autres, parmi lesquels un seul a la
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Représentation schématique de l'expérience de Solomon Asch
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même longueur que le segment témoin , l’expérience effectuée sur des individus témoins avait permis
de déterminer que la tâche était non ambigüe puisque les réponses étaient systématiquement bonnes.
Dans chaque groupe, chaque personne doit alors dire à haute voix quels segments il pense être
identiques, le sujet du test étant placé en avant-dernier. Chaque test contient une série de 18 questions
sur la longueur des segments, les complices de l'expérimentateur répondant faussement à 12 reprises.
123 sujets ont été testés, qui répondent faux comme le reste du groupe dans 36,8% des cas .
L'origine du phénomène de conformisme pourrait se trouver dans le fait que l'unanimité d'un groupe
d'individus plaide en faveur de l'exactitude de l'opinion exprimée . De plus, les individus craignent
généralement la désapprobation sociale: ils ont peur des conséquences de leur désobéissance,
notamment de se faire rejeter .
On peut également expliquer le conformisme en regard des typologies développées, d’une part, par
Kelman et, d’autre part, par Deutsch et Gerard. Le processus d’influence en jeu dans cette expérience
est la soumission, ce qui correspond à la compliance définie par Kelman. En effet, ce n’est pas parce
que l’individu se conforme à la majorité qu’il accepte la réponse de celle-ci comme juste. Le
conformisme s'explique également par deux types d'influence suivants la théorie de Deutsch et
Gerard: une influence informationnelle (le groupe a raison contre l'individu) et une influence normative
(il est plus coûteux de subir la désapprobation du groupe que de se conformer) .
De multiples paramètres peuvent influencer le conformisme d’un sujet, notamment la taille du groupe,
l'unanimité du groupe, la difficulté de la tâche, l'ambiguïté du stimulus, l'attrait pour le groupe, la
confiance en soi du sujet, le besoin d'affiliation, la culture,etc. .
L’innovation[modifier | modifier le code]
L’innovation est définie comme l’influence qu’a un individu ou une minorité de personnes sur une
majorité. Contrairement au conformisme, c’est la minorité qui réussit à imposer son point de vue. Ceci
engendre des comportements nouveaux ou modifie ceux qui étaient déjà en place. Afin de se faire
entendre, la minorité doit passer outre la «déviance» qui lui est prêtée pour son refus de se conformer
aux normes et de suivre la majorité . Le film Douze hommes en colère de Sidney Lumet est un bel
exemple de ce phénomène. En effet, on y retrouve 12 jurés devant décider du sort d'un accusé. Face à
une majorité sûre de la culpabilité du prévenu, un homme en doute. Il expose ses arguments avec
fermeté et fini par faire changer d'avis les autres jurés un par un.
Plusieurs éléments sont favorables à l’émergence d’une innovation :
La constance: elle se veut aussi bien «interne» (ou intra-individuelle: la personne semble
convaincue de ce qu'elle affirme) que «sociale» (ou inter-individuelle: le groupe minoritaire adopte
une position ferme et valide). Une minorité unie, cohérente et constante est beaucoup plus efficace
face à la majorité.
La confiance: avoir confiance en soi ou, en tout cas, en donner l’impression est beaucoup plus
convaincant. Une minorité confiante est plus efficace face à la majorité.
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Les personnes qui quittent la position de la majorité pour se rallier à celle de la minorité sont encore
plus influentes que celles qui ont initié le mouvement d’innovation. De plus, une fois qu’un individu
rejoint l’avis de la minorité, les autres suivent relativement vite. On peut parler d’une sorte d’effet
«boule de neige».
Ce qui aide à l’innovation est que l’avis minoritaire devient le centre de la discussion, ce qui permet
d’exposer plus d’arguments. La minorité peut alors avoir plus d’une occasion d’exposer son point de
vue, ce qui augmente ses chances de convaincre.
Même si la minorité ne rassemble pas de nouveaux partisans, elle permet de casser l’avis majoritaire
et de laisser les membres du groupe exprimer un avis qu’ils n’auraient peut-être pas osé avancer avant
cela.
Une des expériences les plus connues sur le phénomène d’innovation est celle de Serge Moscovici,
Elisabeth Lage et Martine Naffrechoux en 1969. L'expérience consiste à juger la couleur et l'intensité
lumineuse de six diapositives bleues. Les groupes expérimentaux sont composés de quatre sujets
naïfs et deux complices des expérimentateurs. Chacun donne sa réponse à tour de rôle et à haute
voix. Les complices répondent soit en position 1 et 2 soit en position 1 et 4 et donnent
systématiquement une mauvaise réponse: vert au lieu de bleu. Les participants se rallient à la
mauvaise réponse donnée par les complices dans 8,25% des cas contre 0,25% dans les groupes
témoins. Les groupes témoins sont composés de six sujets «naïfs» qui donnent leurs réponses par
écrit .
L’effet de constance a pu être démontré ainsi. En effet les minorités ayant continuellement répété leur
choix «vert» au lieu de «bleu» ont plus souvent rallié la majorité à leur opinion. Par contre, celles qui
ont assuré que les diapositives bleues étaient vertes seulement pour deux tiers de celles-ci n’ont pas
convaincu.
Innovation contre conformisme[modifier | modifier le code]
Si le conformisme engendre le fait que les personnes se rallient à l’opinion de la majorité, cet effet n’est
souvent présent qu’en public (face au regard des autres) et non au-delà. À l’inverse, l’innovation induit
une réelle persuasion et une modification profonde de notre jugement qui persiste dans le temps de
par la réflexion qu’elle a engendrée. Là où la majorité agit en surface, la minorité modifie en
profondeur. L’innovation permet dans cette optique une véritable réflexion contrairement au
conformisme dont le fonctionnement est plus similaire à l'intimidation.
L’innovation stimule également la pensée créatrice en permettant aux membres du groupe de
s’exprimer et donc d’afficher leurs divergences avec la majorité. Cependant, là où l’innovation crée un
climat de stress, la réflexion est plus détendue sous l’influence d’une majorité .
L'obéissance est définie en psychologie comme la réalisation d'une conduite prescrite par une source
d'autorité (réalisation d'une obligation) . Le terme «source d'influence» est parfois utilisé.
L'obéissance laisse sous-entendre une différenciation de positions ou rôles sociaux entre les individus
(un patron et son employé, une mère et son enfant) et fait donc apparaître la notion d'«agent» d'un
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