CampuS - Ummto

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CampuS
Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou
L'extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte foncière
Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du
VIH et la mitochondrie
Comptabilité nationale et économie de marché :
Quelles perspectives pour l'économie algérienne ?
City life and Women in Cyprian Ekwensi's The
People of the City and Jagua Nana
Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication
du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques
Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 .
Couriel : [email protected]
Edition :
Cellule de communication. Vice
Rectorat des relations extérieures
de l’UMMTO
Directeur de la publication :
Pr. Rabah Kahlouche, Recteur
Responsable de la rédaction :
Pr Hocine Fellag ,
Vice Recteur chargé des relations
extérieures.
Comité de Lecture :
Pr Mohamed Dahmani ,
Pr Tahar Taleb
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Pr Salah Belaid,
Pr Iddir Ahmed-Zaid
Conception et réalisation :
Djamila Mansour
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Campus Hasnaoua I. Auditorium.
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1
L’extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte
foncière………………………………………………………
M. Laïche et M. Sadoudi
03
Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du
VIH et la mitochondrie………………………………………
Bahia Amellal-Saheb
11
Comptabilité nationale et économie de marché : Quelles
perspectives pour l’économie algérienne ?..............................
Khelifa KABRI
16
City life and Women in Cyprian Ekwensi’s The People of the
City and Jagua Nana…………………………………………
B. Riche and .M. Bensemanne
37
.. : ……..
61
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Revue Campus N°8
82
Du Sens et de la Mesure
epuis quelques mois, de nombreuses voix
nous avertissent que la fin des saisons est
proche et que le ciel va un jour nous tomber
sur la tête. Prévoyance pour certains et
marketing de la peur pour d’autres.
Apparemment, il va falloir s’habituer à
la simultanéité des tempêtes et des
canicules
n’importe
quand
et
n’importe où. Le rôle de l’homme dans
ces changements est, bien sûr,
prépondérant. Même la traditionnelle
cérémonie des prix Nobel de la paix
est passée, cette année, d’une logique
de désarmement et des droits de l’homme à une
logique de la cause pour l’environnement. Pendant
longtemps, une grande figure scientifique, James
Lovelock, le théoricien de Gaïa, affirmait que notre
planète n'est pas une simple juxtaposition de
roches, d'eau et d'air, évoluant indépendamment les
uns des autres, mais un système
où tout est imbriqué et qui se
régule automatiquement, chaque
fois qu'il arrive une catastrophe,
pour maintenir les conditions
favorables à la vie. Aujourd’hui,
le même chercheur publie un livre
où il dit qu’il ne croit pas que, cette fois-ci, la terre
soit capable de s'en sortir facilement. A moins de
réviser radicalement nos modes de vie.
Malgré cela, ceux qui détiennent les leviers de
commande d’un monde très changeant
n’écoutent personne et nous expliquent
que l’heure est à la vitesse, la
performance, la compétitivité, c'est-àdire plus, toujours plus, et encore plus.
Sur un autre plan, parallèle celui-là, la
violence planétaire, parfois même
entretenue, gagne du terrain. Une partie
du monde, minoritaire, veut se maintenir
au sommet pendant que l’autre fait tout
pour ne pas finir broyée en utilisant les
maigres moyens du bord. Je me souviens de ce pays
africain qui a doublé l’importation de tabac au
moment même où des pays européens interdisaient de
fumer dans les lieux publics. Quand un journaliste
voulait en savoir plus, un haut
responsable de ce pays expliquait à la
télévision que, chez lui, la première cause
de décès n’était pas le tabac. L’Afrique est
un continent riche avec une population
pauvre. La « logique » qui régit
aujourd’hui les univers économiques,
celle du « deux poids, deux mesures »
que Bourdieu appelle « logique du double
standard » contribue considérablement
au développement des inégalités et de la violence.
Alors, deux questions pertinentes se posent, « quel
monde allons-nous laisser à nos enfants ? » mais
aussi« à quels enfants allons-nous laisser ce
monde ? ». Il suffit de jeter un coup d’œil autour de
nous pour nous rendre compte que la jeunesse n’est
2
La chronique de Hocine FELLAG
absorbée que par la techno-gadget avec, en plus, une
valise dans la tête. Même le langage quotidien a
changé. Par exemple, on ne
dit plus « à demain »
mais « a2m1 ». Alors, l’orthographe….? Le code
remplace l’expression. Ce qui fait que la lecture et
l’écriture ne semblent plus attirer grand
monde. Même à l’université qui est le
carrefour de la connaissance par excellence,
écrire juste pour transmettre son savoir
intéresse bien peu de personnes. Beaucoup
de chercheurs, bien silencieux chez nous, ne
sont prolixes que lorsqu’ils traversent la
méditerranée. L’engouement d’une jeunesse
à vouloir bénéficier de l’expérience des aînés pour
mieux préparer l’avenir n’est pas perçu comme une
nécessité. Pourtant, partout ailleurs, jamais la science
n’a autant sollicité les universitaires, les philosophes et
les écrivains comme elle le fait maintenant pour dire et
comprendre le monde. La réflexion s’organise partout,
souvent à l’occasion de la sortie d’un ou
plusieurs livres autour desquels des
débats sont menés. Une chose est sûre,
la littérature sera toujours le meilleur
antidote contre l’immobilisme et la
passivité car elle permet de défaire les
crampes mentales. En effet, c’est dans la
sérénité qu’on peut intégrer des créneaux d’avenir
comme la recherche et l’innovation. Avec du sens et de
la mesure, on peut sûrement éviter le bas de la
muraille. Entre-temps et heureusement d’ailleurs, les
saisons sont encore là. L’automne touche à
sa fin et l’hiver pointe son nez. Les feuilles
mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs
et les regrets aussi, dirait Prévert. Pendant
cet hiver, le manteau neigeux servira encore
d’accessoire vestimentaire à nos montagnes
qui narguent les nuages. Cela nous rappelle
la belle phrase Eluardienne reprise plus tard
par Mimouni et Djaout qui affirme que « la
terre est bleue comme une orange ». Notre
planète, aux trois quarts recouverte d'eau
nous apparaît bleue mais illuminée du rayonnement
orange du soleil. Mais, l’eau qui représente une source
d’espoir est devenue aujourd’hui une source
d’inquiétude.
En définitive, on peut dire comme
Nietzsche que nous ne devenons que ce
que nous sommes. Nous devons peut-être
réfléchir sur les savoirs et les intégrer
pour remplacer toute méfiance stérile par
un vrai dynamisme efficace. On doit
sarcler nos pensées pour réaliser l’unité
de l’être et du paraître. Sinon, c’est la
sinistrose qui s’imposera en mode de vie.
Faut-il alors se plaindre d’être condamné
à subir la vie au lieu de la vivre ? Il n’y a pas pire
situation que de devenir des acteurs sans décor ou des
voyageurs sans visage. Dans ce cas, notre sort
risquerait d’être scellé par le célèbre paradoxe de
Coleridge.
A la question « croyez-vous aux
fantômes ? », il a répondu « non, car j’en ai trop vu ».
Revue Campus N°8
L’EXTENSION DE LA VILLE DE TIZI-OUZOU SOUS LA CONTRAINTE
FONCIERE
M. Laïche et M. Sadoudi*
Université de Tizi-ouzou
omme un torrent qui cherche son chemin, la ville de Tizi-ouzou s’engouffre dans la moindre
brèche, le moindre ravin, pour réaliser et contenir son extension. Plusieurs facteurs tels que la
rareté du terrain à bâtir, la nature des sols, les données sur le portefeuille foncier de l’Etat,
l’accessibilité des lieux, l’existence d’infrastructures, les flux de population, l’attractivité des
territoires
…militent à entrevoir un développement de l’urbanisation plus important vers l’Est de la ville. De
ce fait, Tizi-ouzou tournerait-elle le dos à Alger, la capitale ?
Mots-clés : urbanisation, PDAU, foncier, attractivité, flux, infrastructures. Tizi-ouzou
Depuis l’indépendance, l’Algérie connaît, sous la pression de deux phénomènes majeurs que sont
la croissance démographique et l’exode rural1, une urbanisation très rapide que les pouvoirs publics et
autres gestionnaires concernés n’ont souvent pas pu maîtriser et contenir. En effet, si en 1966, les villes
abritaient 31% de la population algérienne, en 1998 la population urbaine a atteint 58% de la population
totale.
La ville de Tizi-Ouzou, relativement récente, à l’instar des autres villes du pays, n’a pas échappé à
la règle.
Les statistiques disponibles montrent qu’entre les deux recensements (RGPH) de 1987 et 1998, sa
population est passée de 61.163 habitants à 79.244, soit une croissance de 2,33% en l’espace d’une
décennie. Ceci dénote une urbanisation rapide et excessive ayant engendré la pression sur le foncier
urbain. Pour preuve, le périmètre urbain de la ville a été multiplié presque par 10 entre 1960 (137 ha) et
2000 (1200 ha).
Devant l’insuffisance, voire même l’incapacité, des instruments de planification urbaine qui
n’arrivent pas à canaliser et à gérer les effets de cette croissance urbaine à laquelle s’ajouterait le
comportement laxiste des pouvoirs publics, la ville de Tizi-ouzou est livrée à une urbanisation
envahissante ayant pour conséquence une occupation anarchique et irrationnelle du foncier, à telle
enseigne que les autorités locales éprouvent souvent d’énormes difficultés à implanter des projets d’utilité
publique. Dans bien des cas (exemple du site d’implantation du pôle de technologie de l’université), elles
ont recours au foncier privé et consentent des frais d’indemnisation qui grèvent sérieusement les coûts des
projets.
La ville de Tizi-ouzou est arrivée pratiquement à consommer ses derniers terrains destinés à
l’urbanisation.
* Cet article nous a été remis par Mr SADOUDI Mouloud quelque temps avant son décès. Que Dieu ait son âme.
1
: En raison du rôle attractif de la ville sur son arrière pays car offrant des avantages, auxquels s’ajoute la dégradation de la
situation sécuritaire dans les zones rurales surtout durant la décennie 1990.
3
Revue Campus N°8
La question qui mérite alors d’être posée est de savoir comment la ville de Tizi-ouzou, capitale
régionale, va-t-elle couvrir, en foncier urbain, ses besoins futurs en infrastructures et autres équipements
économiques et sociaux. Autrement dit, dans quelle direction se réalisera l’extension de la ville?
Afin d’esquisser une réponse à cette question nous avons opté pour une approche historique avec
l’objectif de repérer des perspectives d’extension urbaine à partir du parcours d’urbanisation de cette
ville.
1- L’urbanisme colonial embryonnaire
Avant 1956, le noyau urbain de la ville de Tizi-ouzou se divise en deux entités distinctes, la ville
″indigène″ (haute ville) et la ville européenne. Ces deux villes, qui s’apparentent plutôt à des quartiers,
sont séparées par une route appelée Boulevard du Nord.
A la faveur de deux évènements, en l’occurrence la promotion de la ville de Tizi-ouzou en cheflieu de département en 1956 et le lancement du plan de Constantine en 1958, celle-ci se voit sortir de ses
limites anciennes par l’implantation de nouveaux équipements et infrastructures. En même temps, sur le
plan démographique, elle accueille une population relativement importante, flux démographique résultant
essentiellement d’un exode rural particulier lié au chômage et surtout à l’insécurité au niveau des
montagnes, et à la politique de regroupement forcé menée par l’armée colonial et répondant à des
objectifs et préoccupations d’abord militaires.
C’est pendant cette période que la ville de Tizi-ouzou est pourvue d’infrastructures administratives
et sociales : une préfecture, un lycée, un collège de formation professionnelle, un hôpital, un sanatorium...
Dans le domaine de l’habitat, la réalisation de plusieurs cités a permis de pourvoir au logement des
populations reçues. Des cités d’habitation comme le Million, les Cadi, les Eucalyptus, les Genêts, la
Carrière et le lotissement Bouaziz, témoignent encore de nos jours, de ce passé récent de la ville.
2- L’urbanisme de rattrapage, dense et extensif
De 1962 à 1967, après le départ des colons, la ville de Tizi-ouzou est terrassée par l’exode rural
massif favorisé par la liberté de mouvement et de circulation des populations ″autochtones″. Devant
l’extrême dénuement des villages, la ville était perçue comme le lieu de promotion sociale car devant
fournir emplois, revenus et autres services modernes.
Néanmoins, pendant cette période, aucune initiative louable n’a été prise par les pouvoirs publics
dans le sens de l’amélioration du cadre urbain de la ville de Tizi-ouzou. Ce n’est qu’en 1968, dans le
cadre du plan spécial dont a bénéficié la wilaya de Tizi-ouzou, à l’instar d’autres wilayate de montagnes
tout aussi déhéritées, que la ville de Tizi-ouzou va connaître de profondes mutations qui prédétermineront
sa configuration urbaine.
Par des opérations de rénovation et de densification lancées dans le cadre des plans de
modernisation urbain (P.M.U) et des plans communaux de développement (P.C.D), plusieurs projets ont
été réalisés, notamment l’implantation de programmes de logements et d’équipements (maison de la
culture, les ex-galeries, la maison de l’artisanat, siège A.P.C, théâtre communal,…), l’objectif étant,
d’abord, d’obtenir un tissu urbain d’une grande homogénéité qui doit se retrouver tant du point de vue
du type de bâti que de celui des niveaux2.
2
4
: Collectif DAHMANI « Tizi-ouzou fondation croissance développement », ed. Aurassi, D.B.K Tizi-ouzou, p993, p.108.
Revue Campus N°8
Parallèlement à ses programmes, des lotissements sont venus parsemer la lisière du tissu urbain et
le noyau urbain étant naturellement limité au Nord par les monts de Belloua et au sud par le Bordj turc,
l’urbanisation naissante s’est orientée dans la direction est-ouest. Faut-il remarquer que cette période s’est
caractérisée par un fort gaspillage du foncier dû à la dispersion des constructions que les plans directeurs
et d’urbanisme (P.U.D) de 1971 et de 1981 ont essayé de restructurer et de densifier.
A la fin des années 70, pour faire face aux besoins pressants de l’urbanisation de la ville de Tizi-ouzou,
une importante zone d’habitat urbain nouvelle (Z.H.U.N) a été aménagée au sud de la ville. Elle est
communément appelée « nouvelle ville ». Celle-ci s’étend sur une superficie de 320Ha3. La création de
cette Z.H.U.N s’inscrit dans le cadre de l’intégration des opérations déjà lancées (« coups partis »),
comme pour rectifier le tir, et de la préparation des nouveaux programmes d’habitat et d’équipements.
Notons enfin que cette Z.H.U.N, de l’avis même des concepteurs du plan directeur d’aménagement et
d’urbanisme (P.D.A.U) de la commune de Tizi-ouzou, dédouble de façon identique la ville de fondation
coloniale, c’est-à-dire en reprenant la même configuration que cette dernière même si des différences
existent sur le plan urbanistique. L’ancienne ville est dominée de constructions coloniales où la surface
bâtie représente 60% de la surface totale avec 26% de la surface des îlots réservée au commerce. Quant à
la ville nouvelle, elle est composée de grands ensembles d’architectures fonctionnalistes qui occupent
11,8% de la surface totale avec 2% de surface commerciale4.
3- L’urbanisme envahissant
A partir de la fin des années 1980 l’Algérie s’est engagée dans un processus de réforme
économique orienté vers l’économie de marché. Ainsi, en matière d’aménagement et d’urbanisme, une loi
(90-29 du 1er décembre 1990) fut promulguée pour adapter les documents d’aménagement aux réformes
entreprises. Dans ce cadre, deux instruments d’aménagements vont voir le jour, il s’agit du plan directeur
d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) et du plan d’occupation du sol (POS), documents inspirés des
dispositions et objectifs de la loi 90/25 du 28/11/1190 portant orientation foncière. Cette dernière a
consacré définitivement la libéralisation du marché foncier et la reconnaissance du droit de propriété.
C’est dans le sillage de cette loi foncière que le décret 93/03 du 01/03/93 relatif à la promotion
immobilière reconnaît le droit au privé de s’engager dans l’activité de promotion immobilière au même
titre que les promoteurs publics.
A la faveur de cette nouvelle instrumentation et devant l’absence d’instruments d’aménagement et
d’urbanisme non encore élaborés ou approuvés, à laquelle s’adjoint l’instabilité politique, la ville de Tiziouzou a assisté passivement à la multiplication de lotissements et de coopératives immobilières. La
libéralisation du marché a eu pour conséquence la consommation effrénée et souvent le gaspillage,
conjugués au phénomène de spéculation qui en est résulté, du patrimoine foncier public de la ville (une
peau de chagrin !), au profit d’opérateurs privés en quête de rentes de tous genres.
Par conséquent, Tizi-ouzou est livrée à une urbanisation incontrôlée, fait de promoteurs privés
construisant le maximum5 d’espace, se développant dans toutes les directions tout en dévorant au passage
3
: U.R.T.O « urbanisation nouvelle – Tizi-ouzou », colloque maghrébin sur l’urbanisme, juin 1990.
: DAHMOUNE Rhadia « Analyse de l’impact de la libéralisation sur l’espace urbain de Tizi-ouzou », mémoire de Magistère,
F.S.E.G de l’université de Tizi-ouzou, 2004, p.79.
4
5
: Il est aisé de remarquer au niveau des lotissements privés, la densité du bâti. Soucieux de réaliser les plus grands bénéfices,
les propriétaires vendent le plus de terrain possible, lésinant ainsi sur les espaces réseaux et voiries et autres espaces verts.
5
Revue Campus N°8
les poches de terrain susceptibles d’accueillir les projets d’équipement publics. C’est ainsi que des
conurbations se sont formées autour des axes routiers importants : Tizi-ouzou – Boukhalfa, Tizi-ouzou –
Bouhinoun, Tizi-ouzou – Hasnaoua, Tizi-ouzou – Timizart Laghbar, Tizi-ouzou – Redjaouna, Tizi-ouzou
–Tassadort.
Cependant, en ce début du troisième millénaire, la ville de Tizi-ouzou a connu de grandes actions
de restructuration et de densification urbaine dans le souci de relier la ville ancienne à la nouvelle ville et
aussi d’apporter des solutions aux cassures et ruptures existantes entre les quartiers et les lotissements.
Elles se sont concrétisées par la réalisation, entre autres, de l’université « BASTOS », des trois trémies,
du pont 20 avril, du Boulevard Krim Belkacem, du Boulevard Stiti, de la route des frères BEGGAZ, la
rocade sud afin de désengorger le centre ville…
4- Perspectives d’extension de la ville de Tizi-ouzou
Pendant longtemps, c’est la commune de Tizi-ouzou, en premier lieu la ville, qui a accueilli les
équipements et infrastructures de grande importance, étant supposé que les autres communes de la wilaya
peuvent en bénéficier pour peu que les voies et moyens de communication et de transport soient pris en
charge dans le sens de faciliter les déplacements des populations vers le chef-lieu de wilaya.
Aujourd’hui cette règle semble être dépassée du fait que l’Etat n’arrive plus à acquérir des
assiettes foncières pour ce genre d’équipements au sein de ladite commune. Est-il un problème
d’insuffisance du foncier ou de moyens ?
Une réponse est donnée par le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou : « il n’y a pas de problèmes
de pénurie du foncier [mais] il y a un problème de moyens »6, ce que a aussi conclu K. MAHOUI qui
considère que le problème foncier à Tizi-ouzou est plus un problème de gestion qu’un problème de
pénurie7.
Effectivement le stock de terrains susceptible d’être destiné à l’urbanisation existe; il est évalué
par le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou à 1 860 ha répartis comme suit :
- secteur urbanisé : 260ha ;
- secteur à urbaniser : 1000ha ;
- d’urbanisation futur : 600ha.
Toutefois, faut-il souligner que ce stock demeure théorique et difficile à mobiliser, et ce pour les
deux raisons essentielles suivantes:
- la prédominance de la propriété privée conjuguée au phénomène persistant d’indivision des
terrains ;
- la lourdeur des procédures d’expropriation et de préemption qui continuent à se heurter souvent à
deux obstacles : le manque de moyens financiers pour la procédure d’expropriation et la résistance
opposée par certains propriétaires terriens, souvent influents, qui usent de tous les avatars pour faire
échouer la procédure de préemption.
6
: P.D.A U de la commune de Tizi-ouzou, page 223.
7
: MAHOUI Karim « Marché foncier urbain et sa régulation : modes d’allocation de l’espace et formation des valeurs
foncières cas de la ville de Tizi-ouzou », mémoire de Magistère, F.S.E.G de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou,
2004, p.230.
6
Revue Campus N°8
Ces raisons à elles seules, suffisent-elles à montrer les difficultés qu’éprouvent les pouvoirs
publics à libérer ou mobiliser des espaces (terrains) à urbaniser. De ce fait, ils sont contraints à la création
d’offre foncière à la périphérie de la ville, par la recherche d’espaces naturels ou de terres agricoles,
relevant du domaine privé de l’Etat et souvent ne présentant pas beaucoup de difficultés quant à leur
aménagement et viabilisation.
Ainsi, pour notre part, nous considérons bien qu’il y a une rareté de ressources foncières dans le
sens où le domaine public est limité et l’expropriation du privé demeure problématique tant en termes de
coûts que de procédures. Cela inhibe considérablement l’initiative des gestionnaires publics de la ville
quant à établir des plans cohérents d’extension urbaine.
Mais alors, pour revenir à notre question centrale, dans quelle direction l’offre foncière est-elle
possible, accessible et avantageuse compte tenu des données et contraintes réelles ?
Une telle question relève sans équivoque de la prospective territoriale qui peut mobiliser des
instruments et outils méthodologiques et scientifiques capables d’y apporter une réponse objective.
Néanmoins, notre modeste contribution à un tel exercice peut être formulée de la façon suivante :
Au Nord, le massif de Belloua gène sérieusement toute extension de la ville. Au Sud,
l’urbanisation est bloquée par la rocade sud et la voie ferrée (en construction) qui constituent certainement
avec leurs couloirs de servitudes la limite sud du périmètre urbain de la ville de Tizi-ouzou. Par
conséquent, il ne reste que deux possibilités : une urbanisation vers l’ouest c’est-à-dire du côté de DraâBen-Khedda, ou vers l’Est le long de l’axe Oued Aissi – Tamda.
5- L’orientation de l’urbanisation vers l’Ouest.
L’urbanisation dans cette direction (vers Alger) ne paraît pas suffisamment dynamique. Quand
bien même l’offre foncière existe, les pouvoirs publics semblent hésitants et réticents à son exploitation.
La Z.H.U.N de Oued Falli d’une superficie de 89ha, dont la création remonte au début des années 1980
mais qui peine toujours à voir le jour, est un exemple illustratif du gel de l’occupation de ces terres. La
volonté de préserver ces terres à fortes potentialités agricoles conjuguée aux difficultés de leur
aménagement (les caractéristiques des sols doivent certainement grever les coûts de construction) sont, à
notre avis, les raisons principales du blocage de l’extension dans cette direction. De même, ce qui est
aisément observable, l’axe routier Tizi-ouzou – Alger ne paraît pas être suffisamment un vecteur
d’agglomération et d’implantation d’activités. Par zilleurs, un grand stade de 50 000 place est
programmée à proximité de la RN12, en plus d’un centre d’enfouissement des ordures ménagers.
6- L’orientation de l’urbanisation vers l’Est
Plusieurs indicateurs nous amènent à penser que l’extension de la ville de Tizi-ouzou se fera vers
l’Est. C’est d’ailleurs un choix qui semble irréversible à partir du moment où les pouvoirs publics ont déjà
exploré cet espace par la prévision d’implantation d’un programme important d’équipement.
Analysons le tableau1 qui donne la liste des équipements de portée régionale programmés dans le
cadre du plan quinquennal (2005-2009) implantés hors du territoire de la commune de Tizi-ouzou.
7
Revue Campus N°8
Tableau n°1 : équipements publics programmés hors de la commune de Tizi-ouzou pour 20052009.
Nature du projet
Cité universitaire 9.000lits
Cité universitaire 4.000lits
Cité universitaire 4.000lits
Cité universitaire 2.500lits
500 lits Oued Aissi
15.000 places pédagogiques
Superficie
17ha
08ha
08ha
05ha
02ha
22ha
Source : D.L.E.P Tizi-ouzou
Lieu d’implantation
TAMDA (Ouaguenoun)
DJEBLA (Ouaguenoun)
TADMAIT
D.B.K
Oued Aissi
TAMDA
Le tableau ci-dessus montre clairement que la zone la plus attractive est la localité de Tamda,
distante de quelques 15 Km du chef-lieu de wilaya. En effet, sur 60ha dégagés pour l’implantation d’un
campus et cités universitaires, 47 se situent à Tamda et 8 autres à Djebla, une agglomération secondaire à
environ 4 Kms de cette dernière localité.
L’agglomération de Tamda qui, par le passé, a déjà accueilli un programme important de
logements (150 O.P.G.I et 110 E.P.L.F) enclenchera, avec cet important campus universitaire et tous les
services qui vont l’accompagner, une véritable dynamique d’urbanisation. Le projet ambitieux de
création d’un véritable pôle urbain au niveau de cette zone, qui n’était auparavant qu’une alternative
parmi tant d’autres à la pression foncière qui s’exercice sur la ville de Tizi-ouzou, est aujourd’hui une
réalité irréversible.
Grâce à son potentiel foncier public (domaine privé de l’Etat), cette agglomération secondaire de
la commune de Ouaguenoun, située à la périphérie de la ville de Tizi-Ouzou de plus en plus
hypertrophiée, participera à coup sûr, dans les années à venir, au décongestionnement de la capitale
régionale en jouant un rôle d’espace d’équilibre.
Cette hypothèse d’extension de la ville de Tizi-ouzou vers l’Est est confortée par des facteurs de
localisation classiques qu’offre cet axe Tizi-ouzou –Oued Aissi -Tamda-Fréha - Azazga. Quels sont ces
facteurs ?
Disponibilités de terrains
Au niveau de cette direction, il existe des opportunités foncières qui peuvent renforcer
l’urbanisation tout le long de l’axe Tizi-ouzou – Oued Aissi, Tamda, Azazga. Il s’agit notamment de :
- la zone d’activité de Tala-Athmane d’une superficie de 90ha, faiblement occupée et non
opérationnelle dans sa grande majorité ;
- la zone industrielle de Oued-Aissi d’une superficie de 120ha occupée à 30%.
Ces deux zones rattachées aux communes de Tizi-ouzou et de Tizi-Rached, à elles seules, peuvent
constituer un important gisement foncier. En effet, ces zones qui occupent actuellement des fonctions de
périphéries de la ville de Tizi-ouzou, vont à l’avenir, avec le développement du noyau urbain de Tamda,
se retrouver forcément à occuper celles de centralités. De ce fait, elles peuvent faire l’objet de
délocalisation. D’ailleurs, le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou a projeté la création d’une zone
industrielle à l’échelle de tout le bassin du Sébaou entre Timizart et Fréha, un projet qui fera avancer
encore d’un cran la propagation de l’urbanisation dans la région.
8
Revue Campus N°8
Ressources importantes en eau
En plus de la nappe phréatique de la vallée du Sébaou exploitée par forages, le barrage de Taksebt
d’une capacité de 175 millions de m3, situé à proximité de Oued Aissi va répondre certainement aux
besoins futurs en alimentation en eau potable et industrielle. Sans oublier le barrage de Timizar, même de
moindre importance, qui peut s’ajouter au potentiel du premier en couvrant en partie les besoins des
activités agricoles.
Bonne accessibilité
La partie Est de la ville de Tizi-ouzou est structurée par deux voies de communication
importantes, parallèles l’une à l’autre, séparée par l’oued Sébaou et se rejoignant au niveau de Fréha. La
première, la RN12, joint Oued-Aissi à Azazga pour se poursuivre vers Béjaia. La seconde, le chemin de
wilaya (CW174) traverse les localités Timizart-Laghbar, Tala-Atmane et Tamda pour rejoindre Fréha.
Ces deux voies sont aussi reliées par un pont à Timizar-Laghvar et un autre à Tamda.
A cela il convient d’ajouter le projet d’extension de la voie ferrée dont la première tranche
actuellement en réalisation, porte sur le tronçon Tizi-ouzou-Oued-Aïssi. A l’avenir, son extension (prévue
jusqu’à Fréha) engendrera, au vu du rôle historique joué par le chemin de fer de par le monde, une
véritable conquête industrielle et urbaine de cette partie du territoire de la wilaya. De même cette
infrastructure renforcera, certainement, la structuration de l’ensemble aggloméré qui s’étend presque sans
discontinuité de la ville de Tizi-ouzou jusqu’à Azazga, sachant l’autre dynamisme enclenché et entretenu
depuis quelques années par l’agglomération urbaine d’Azazga qui rejoindrait bientôt celle de Fréha et qui
ambitionne le statut de chef-lieu de Wilaya.
Par conséquent, cet espace, après la réalisation du campus universitaire de Tamda et la gare
ferroviaire de Oued-Aissi, va acquérir un réel pouvoir d’attraction sur les activités de production et de
services qui favoriseront, à leur tour, l’extension et la création urbaines.
Existence d’un port
Le port d’Azzefoun dont les travaux d’extension et d’aménagement seraient suffisamment
avancés, va certainement participer à l’essor de ce couloir Tizi-ouzou-Azazga. Composé de plusieurs
quais dont celui de commerce qui mesure 135 mètres avec une capacité de 300 tonnes, ce port
enclenchera une dynamique économique importante au niveau de toute la région surtout dans les
communes qui lui sont limitrophes notamment Azzefoun, Fréha et Aghribs.
Importance des flux de population
Les communes de l’Est, du Sud-Est et du Nord de la ville de Tizi-ouzou sont desservies par l’axe
Tizi-ouzou -- Oued-Aissi -- Tamda – Fréha. Elles sont en nombre de 46 réparties entre 14 dairate. Au
total, elles comptent selon le RGPH de 1998, 617.953 habitants, ce qui explique en grande partie
l’importance des flux de populations qui traversent l’Est de la ville de Tizi-ouzou.
A cela il convient d’ajouter la présence d’un important réseau de centres urbains qui ont des
rapports très étroits avec la ville de Tizi-Ouzou en jouant, de par des fonctions économiques de
production et de commerce qu’ils accomplissent, le rôle d’« annexes » à cette dernière.
L’importance de la population dans les Daïrate de localisation de ces centres urbains est
perceptible à travers le tableau2 ci-dessous.
9
Revue Campus N°8
Tableau2 : Population des Daïrate à l’Est de la ville de Tiziouzou
Daira
Ouaguenoun
Azazga
Mekla
Tizi-Rached
Larbaa Nath Irathen
Total
Population
62.750
76.524
49.877
26.094
47.433
262 678
% par rapport à la population de la wilaya
5,60
6,90
4,49
2,35
4,27
23,61
Source : R.G.P.H 1998.
La population totale de ces Daïrate représente 23,61% de celle de la wilaya. Les flux quotidiens de
et vers ces localités sont énormes, dénotant la proximité et l’accessibilité de ces dernières.
Conclusion
Les éléments mis en exergue dans cette réflexion esquissent une véritable dynamique d’extension
de la ville de Tizi-ouzou vers son flanc Est. Le plus grand projet prévu à l’Ouest de la ville, à savoir le
complexe olympique de 50 ha à Boukhalfa, banlieue immédiate, n’aura pas, à priori, les mêmes effets
d’agglomération que les projets localisés à l’Est. De même que l’urbanisation de ce secteur (l’Ouest de
Tizi-ouzou) qui permettrait de joindre le chef-lieu de wilaya à Draâ-Ben-Khedda, se ferait au détriment de
l’agriculture, car devant consommer les derniers terrains de la vallée du Sébaou.
Enfin, cette extension de l’urbanisation vers l’Est (de même que celle vers l’Ouest) renforcerait
l’urbanisation linéaire, d’ores et déjà observable, tout le long de la RN12 où les frontières des villes
deviendront difficiles à tracer et par conséquent, le schéma d’organisation spatial que l’Etat essaye
d’esquisser à travers la nouvelle loi sur la ville qui consiste à créer des centres urbains limitrophes dans le
but d’alléger la pression sur la ville, sera profondément bouleversé.
10
Revue Campus N°8
LES INHIBITEURS NUCLEOSIDIQUES DE LA TRANSCRIPTASE INVERSE
DU VIH ET LA MITOCHONDRIE.
Bahia Amellal-Saheb
Laboratoire de Virologie. Hôpital La Pitié-Salpêtrière. Paris.
es inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) sont les premières molécules
utilisées dans le traitement de l’infection par le VIH. L’AZT étant leur aînée. Aujourd’hui, elles
sont utilisées en association aux autres antirétroviraux (ARV) parmi les inhibiteurs non
nucléosidiques de la transcriptase inverse, les inhibiteurs de la protéase, les inhibiteurs de
l’intégrase et les inhibiteurs de fusion.
Les INTI sont des nucléosides modifiés, analogues des nucléosides endogènes (naturels).
Dépourvus du groupement hydroxyle (OH) en position 3’ du désoxyribose, ils agissent comme
terminateurs de chaîne et inhibent ainsi l’élongation de l’ADN proviral [1, 2]. Dans la cellule, les INTI
entrent en compétition avec les nucléosides endogènes pour être incorporés par la transcriptase inverse
dans la chaîne d’ADN proviral en cours de synthèse. La multiplication du virus se trouve de ce fait,
inhibée.
En plus d’inhiber la polymérase virale (la transcriptase inverse) ces terminateurs de chaîne
inhibent aussi, pour certains, la polymérase γ (Polγ), seule enzyme responsable de la réplication d’ADN
mitochondrial (ADNmt), conduisant ainsi à une déplétion de celui-ci. En effet, les INTI sont transportés
du cytoplasme vers la mitochondrie où ils entrent en compétition avec les nucléosides endogènes. La pol
γ en les incorporant dans l’ADNmt en cours de synthèse [2, 3], fait que l’ADNmt est reproduit en faible
quantité et la mitochondrie n’a pas les moyens de pallier cette insuffisance [4]. L’ADNmt code treize
protéines impliquées dans la chaîne respiratoire de sorte qu’une baisse de production de ces enzymes
aboutit à un déficit énergétique.
La mitochondrie assure diverses fonctions dont la production d’énergie sous forme d’ATP qu’elle
fournit aux divers tissus et organes de l’organisme. La membrane interne contient toutes les protéines de
la chaîne respiratoire, associées en cinq complexes, I à V, et assurant l’essentiel de la fourniture
énergétique de la cellule. Le repliement en crêtes, de cette membrane interne, en augmente
considérablement la surface (fig.1).
Figure 1. Photographie électronique de la mitochondrie
11
Revue Campus N°8
On regroupe sous le nom de toxicité mitochondriale, tous les symptômes induits par l’usage à long
terme des INTI toxiques pour la mitochondrie.
Cette toxicité peut se traduire par une lactatémie, une acidose lactique, une myopathie, une neuropathie,
une lipodystrophie ou une nécrose hépatique, associées ou non à des désordres biologiques tels que
l’élévation des transaminases, des enzymes pancréatiques, du lactate et du cholestérol dans le sang [3].
In vitro, des tests réalisés sur lignées cellulaires hépatiques humaines (HepG2), musclaires
(SkMCs) ou rénales ont permis de classer les INTI dans un ordre decroissant de toxicité mitochondriale:
ddC>ddI>d4T>AZT>3TC=abacavir (ABC) = tenofovir (TFV). La toxicité de la d4T semble liée à sa
forte affinité pour la polγ, supérieure à celle des dNTP naturels. Pour la ddI, on évoque une excision
inefficace par l’exonucléase, contrairement à l’AZT, ou la 3TC [5, 6, 7]. La 3TC, nucléoside de
configuration L, est en culture moins efficacement incorporé que le nucléoside naturel, D, tout en ayant
une action anti-virale efficace. Il est de ce fait moins toxique pour la mitochondrie que son homologue, la
D-3TC. In vivo, La compétition entre dNTP naturels et analogues antiviraux est en faveur des INTI les
plus toxiques, la d4T et la ddI.
Les INTI traversent la barrière placentaire. Jusqu’à présent, la seule toxicité formellement
démontrée d’une exposition à l’AZT en phase périnatale, est une anémie modérée transitoire. Toutefois,
l’intégration de l’AZT dans les ADN nucléaire et mitochondrial après exposition périnatale est démontrée
chez l’homme. Chez l’enfant, plusieurs cas d’acidose lactique symptomatique ont été observés, réversible
à l’arrêt du traitement. A un degré moindre, une hyperlactatémie asymptomatique est observée sous
traitement pour près d’un tiers des enfants et peut persister plusieurs semaines après l’arrêt de la
prophylaxie [8]. Dans la cohorte française, une dysfonction mitochondriale avec des symptômes surtout
neurologiques s’observe chez 0,3 à 0,9 % des enfants selon qu’ils aient été exposés à une ou deux
molécules [9, 10]. Ces symptômes sont rares (0,5% des enfants exposés) mais sont 50 à 100 fois plus
fréquents que dans la population générale.
Le moyen le plus simple d’estimer la fonction mitochondriale, à la condition d’un prélèvement de
sang dans des conditions optimales, est la mesure de la lactatémie. Le niveau de lactatémie résulte d’un
équilibre entre production et consommation du lactate par l’organisme. L’acidose lactique représente la
phase ultime de l’hyperlactatémie. C’est la manifestation la plus redoutable. Si l’hyperlactatémie est
relativement fréquente chez des sujets sous INTI, l’acidose lactique est rare [11].
L’acidose lactique a été la première manifestation mitochondriale rapportée, dans les années 1990,
en association avec l’AZT, particulièrement chez les sujets obèses. Au bout de trois années sous AZT, un
patient a développé l’acidose lactique. Cinq jours après l’arrêt de l’AZT, les paramètres biologiques tels
que les transaminases, s’étaient normalisés mais l’acidose lactique ne s’est pas résorbée et a conduit au
décès [12]. Plus tard, l’association à une acidose lactique est apparue plus fréquence avec la d4T et la ddI
[11, 13, 14]. Un décès suite à une acidose lactique est survenu quelques semaines après addition du TFV à
la ddI, alors que le taux de la ddI s’était progressivement élevé sous TFV [14]. Ce cas souligne
l’importance des surveillances pharmacologiques des drogues et le réajustement des concentrations.
La pancréatite peut être un épisode aigu survenant après de longues années d’un traitement à base
d’INTI efficaces et jusqu’alors bien tolérés [15]. Cette complication fatale a été principalement liée à
l’usage de la ddI et de la d4T, surtout en cas d’association.
Le risque de neuropathie périphérique est fortement augmenté avec la ddI et/ou la d4T au point
d’en limiter l’usage. D’autre part, la neuropathie périphérique n’est pas apparue associée de manière
irréfutable à l’usage de l’AZT, de la 3TC ou de l’ABC [16].
12
Revue Campus N°8
L’AZT, à l’origine de myopathies, a induit une déplétion en ADNmt au niveau du muscle, par
comparaison au sujet normal [12, 17]. L’arrêt de l’AZT a conduit à une amélioration de la fonction
mitochondriale et à un rétablissement des concentrations d’ADNmt.
La d4T semble être un facteur majorant fortement le risque de survenue de lipodystrophie [18-21]
laquelle est généralement associée à une hyperlactatémie, une hyperlipidémie et une hyperglycémie, plus
fréquentes sous d4T que sous AZT [13, 22]. La lipodystrophie vient souvent perturber le traitement
antirétroviral. En absence de traitement correctif spécifique, il convient d’utiliser des molécules moins
toxiques dont l’ABC [23]. On a pu voir une correction de la lipoatrophie et un gain de poids, en arrêtant
l’AZT ou la d4T, remplacées par l’ABC [5, 23, 24, 25] ou le TFV.
Un traitement par INTI est souvent associé à une déplétion en ADNmt. La quantification de ce
paramètre se fait par PCR en temps réel [26]. Chez des patients adultes jamais traités, l’AZT associée à la
3TC a donné, après une année de traitement, une déplétion légère dans le sang, contrairement à la d4TddI qui a induit une plus profonde déplétion corrélée à la lipodystrophie [20]. Cette déplétion, touchant
aussi les adipocytes, pourrait suggérer un rôle dans la lipoatrophie [21]. Cette hypothèse est confortée par
la présence dans le tissu graisseux d’INTI en fortes concentrations [27]. Enfin, le rapport de causalité
entre la baisse d’ADNmt et les symptômes cliniques doit être étayé. L’hypothèse d’un mécanisme
multifactoriel rendrait compte de la discordance de certains résultats.
Conclusions
Le risque de toxicité mitochondriale varie considérablement d’un sujet à un autre pour des
expositions comparables aux INTI. On admet que les INTI offrent des conditions favorables et que la
déplétion en ADNmt y contribue. Les patients dont les taux d’ADNmt étaient bas avant l’initiation du
traitement, avaient plus de risque de développer une toxicité mitochondriale à cause de la perte induite
par des INTI toxiques, rendant ces taux encore plus bas [20].
D’une façon générale, au cours de l’utilisation des INTI, il est conseillé de surveiller l’apparition
des signes cliniques et biologiques de souffrance mitochondriale, fatigabilité et hyperlactatémie
notamment. Une évaluation de l’état métabolique du patient avant l’instauration du traitement est
souhaitable. La crainte de manifestations cliniques sévères conduit à de nouvelles stratégies de traitement,
particulièrement lors du traitement initial, en ce qui concerne le choix de l’association, le dosage et la
durée d’administration de chaque antirétroviral. Aujourd’hui, le choix thérapeutique est multiple, rendant
possible une thérapie sans certains INTI. Nous avons montré que certaines de ces associations n’étaient
pas toxiques à l’échelle mitochondriale [28].
Face à une combinaison thérapeutique toxique, il y’a lieu d’interrompre le traitement en question en
faveur d’un autre moins toxique ou de réduire les doses dès les premiers symptômes. Son maintien induit
une accentuation des effets indésirables. L’arrêt secondaire du traitement permet une régression mais à un
degré variable selon les patients. Cela dépendrait des molécules elles mêmes, de leur dosage ainsi que de
facteurs prédisposants, ces pathologies ayant probablement une origine multifactorielle.
13
Revue Campus N°8
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15
Revue Campus N°8
COMPTABILITE NATIONALE ET ECONOMIE DE MARCHE :
QUELLES PERSPECTIVES POUR L’ECONOMIE ALGERIENNE ?
Khelifa KABRI8
Faculté des sciences économiques et de gestion
a comptabilité est un instrument d’observation, d’analyse et de formalisation de la réalité
économique grâce auquel il est possible d’agir dans le cadre de politiques économiques
données sur cette réalité. A ce titre, elle s’attache à rendre l’économie aussi transparente
que possible en montrant les principaux rouages ainsi que leur articulation. En d’autres
termes, elle ambitionne ainsi de lever le voile sur l’activité économique de l’espace et de son
organisation.
Le caractère évolutif de l’activité économique, qui n’est plus à démontrer, suggère une
adaptation correspondante de l’instrument d’observation privilégié de cette activité. La
comptabilité nationale depuis sa création à nos jours, n’a cessé d’évoluer dans le sens d’une plus
grande adéquation avec cette réalité économique.
Pour l’Algérie qui s’est engagée sur la voie des réformes à tous les niveaux d’organisation
de la vie économique et sociale, ce n’est pas une simple évolution qu’est appelé à connaître son
système de comptabilité nationale, mais une profonde révolution. En effet, la généralisation des
rapports marchands avec l’adoption de l’économie de marché comme principe régulateur de
l’activité économique et la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel et de soutien à
la relance économique, va ébranler l’édifice, d’ailleurs inachevé, du jeune et vieux système des
comptes économiques algériens (SCEA) mis en place depuis 1977.
Sur un autre plan, les ambitions affichées par les pouvoirs publics nationaux en matière
d’aménagement et de développement des territoires exigent, pour bien comprendre les
dynamismes de l’espace algérien, la disponibilité de bases de données statistiques sectorielles,
spatialisées et régionalisées. Ainsi, en plus du nécessaire élargissement du champ de la
production, le futur système de comptabilité nationale algérien doit intégrer un certain nombre de
modifications au niveau central et périphérique afin d’être cet instrument qui permet à la fois de
comprendre l’économie algérienne contemporaine et d’agir sur elle et qui permet aussi d’intégrer
l’activité économique et sociale.
Avant d’aborder l’ensemble de ces questions constituant les axes de notre article, nous
allons d’abord évoquer les grandes étapes qui ont marqué l’évolution de la comptabilité nationale
en précisant les différents systèmes de comptabilité nationale en mettant ainsi l’accent sur
l’origine et l’évolution afin de dégager les perspectives pour l’économie algérienne en pleine
mutation dans une bonne gouvernance.
Chargé de recherche à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
8
Cet article constitue une synthèse du rapport d’activité de recherche de notre projet agrée par CNEPRU/MESRS,
n°M00520060045 portant sur « les comptes satellites et économie de marché : essai d’intégration de l’activité économique et
sociale », Janvier 2007.
16
Revue Campus N°8
I. Présentation des différents systèmes de comptabilité nationale
1. Origine et évolution de la comptabilité nationale
La comptabilité nationale est une technique dont les origines remontent très loin dans
l’histoire et utilisée en tant que simple inventaire établi essentiellement pour les besoins de la
guerre, la richesse et la population.
Les deux guerres mondiales et la crise de 1929 marquent un tournant dans la perception
économique de l’Etat. La première guerre mondiale (1914-1918) a replacé brutalement l’Etat nation au devant de la scène économique. Avec la crise de 1929, l’interventionnisme s’accentue
davantage avec K.M. Keynes (1883-1946) qui amorce un revirement de la pensée économique en
y intégrant l’Etat; les instituts de conjoncture se multiplient et se donnent de plus en plus pour
mission de guider les décisions des gouvernements malgré un appareil statistique bien fragile. Les
pouvoirs publics concentrent ainsi leurs efforts de relance de la production et de l’emploi pour
bien connaître avec précision les agrégats macroéconomiques, caractéristiques de l’économie
nationale. La nouvelle vague d’interventionnisme étatique apportée par la deuxième guerre
mondiale (1939-1945) a eu pour effet de hâter encore la recherche en matière statistique. L’idée
d’une comptabilité d’ensemble se précise et dés 1941, les premières versions de la comptabilité
nationale apparaissent ainsi dans plusieurs pays.
La comptabilité nationale a donc trouvé sa forme contemporaine au lendemain de la deuxième
guerre mondiale dans un contexte de forte intervention de l’Etat dans l’activité économique et
d’affirmation de la croissance comme base d’un compromis social.
En 1950, l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), devenue en 1961
l’Organisation pour la Coopération et le Développement (OCDE), institution créée dans la foulée
du plan Marshall, publie un système de comptes normalisés qui servira de modèle aux comptes
occidentaux. Au moment de sa consécration, la comptabilité nationale est explicitement conçue
comme un outil destiné à guider la politique économique dans sa tentative de stimuler la
croissance, l’expansion matérielle de biens et services. Ce système est repris tel quel par les
Nations- Unies et c’est à partir de ce système que la plupart des pays industrialisés et beaucoup de
pays du Tiers- Monde ont construit ainsi leur comptabilité nationale.
2 - Mise en place des systèmes de comptabilité nationale
Les différents systèmes de comptabilité nationale, mis en place dans la majorité des pays, sont
nés de la nécessité de disposer d’instruments capables de fournir une analyse cohérente, intégrée
et constante des phénomènes complexes à l’œuvre dans les économies respectives.
17
Revue Campus N°8
2.1. Système de comptabilité nationale dans les pays capitalistes
L'ensemble des travaux de comptabilité nationale ont été menés et coordonnés par
l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) qui a publié en
1950 un système de comptes normalisés, repris par la suite par l'Organisation des Nations Unies
(ONU) sous l’appellation de " système de comptabilité nationale" (SCN) afin de coordonner les
différents travaux de comptabilité nationale menés dans les divers pays développés. Ce système,
révisé en 1970 (SCN 70) et 1993 (SCN 93) a été adopté dans la majorité des pays industrialisés et
dans beaucoup de pays en développement. C’est à partir de ce système que la communauté
européenne a d’ailleurs élaboré un système évolutif et adapté chaque fois à ses propres besoins,
baptisé système européen de comptabilité (SEC). Sur la base du SCN 93, l’Office statistique de
l’Union européenne, Eurostat, a préparé ce nouveau système (SEC 95) qui, ayant fait l’objet d’un
règlement communautaire (le 25 juin 1996) s’impose aux différents Etats membres et permet une
totale harmonisation de leurs comptes et une comparaison plus facile de leurs agrégats
macroéconomiques.
La France a adopté à partir de 1976, une version spécifique du SCN, le système élargi de la
comptabilité nationale (SECN) qui a cédé sa place au système européen de comptabilité (SEC)
appliqué dans tous les pays de l’union européenne à partir de 1995 (SEC 95)9 qui reconnaît ainsi
le caractère productif à toute production de biens et de services. Le comptable national définit des
catégories permettant d’établir le classement des différentes unités effectuant les différentes
opérations économiques. Le résultat de ce travail a abouti à la maquette de la comptabilité
nationale dont la charpente est constituée du croisement des différentes nomenclatures d’agents,
d’opérations et de comptes de secteurs10.
2.2.
Le système de comptabilité nationale dans ex-les pays socialistes
Les ex-pays socialistes ont fondé leurs systèmes de comptabilité sur la théorie marxienne
ou la production constitue la mise en valeur du travail productif dans un cadre socialement
organisé. Dans ces pays, les premiers comptes nationaux ont été établis après la révolution
d'Octobre 1917, avec cette priorité accordée aux balances matières, balances sectorielles et
balances de main- d’œuvre. Les premiers schémas ont été mis en place en Union Soviétique et
par la suite élargis à l’ensemble des pays socialistes.
En 1965, le système soviétique de comptabilité nationale fut harmonisé avec les systèmes
des autres pays de l’Europe de l’Est membres du Comecon dont l’économie devient de plus en
plus complexe. La comptabilité nationale prend de l'ampleur avec la mise en place d'un système
spécifique adapté appelé le Système de Comptabilité du Produit Matériel (SCPM) s’inspirant de
la théorie économique marxiste11. Ce système consiste en une grille d’observation faite de
nomenclature d’agents et d’opérations appliquée à un champ d’observation.
9
Système européen des comptes, SEC 95, Office des publications officielles des communautés européennes, Luxembourg,
1996.
10
E. Archambault : Comptabilité nationale, Ed. Economica, Paris, 2002, 6ième édition.
11
A. Pichot : Comptabilité nationale et modèles économiques, Ed. PUF, Paris, pp. 243-279.
18
Revue Campus N°8
Depuis la fin des années quatre vingt, la majorité des pays de l’Est connaissent un
processus de réformes économiques qui ne manquera pas d’ailleurs de se répercuter sur leur
système de comptabilité nationale par un basculement vers le système de comptabilité nationale
SCN. Force est de constater que depuis la chute du mur de Berlin, les changements systémiques
entrepris dans ces pays voire pour partie déjà réalisée, ont imprimé au processus de transition
vers l’économie de marché un caractère d’irréversibilité.
Les modalités de cette transition vécues dans les pays de l’Est ont été quasi- similaires
dans tous les pays du monde. La mise en œuvre des politiques de stabilisation macro-économique
a été accompagnée par de brutales libérations des prix, par la diminution drastique des
subventions budgétaires et par des coûteux efforts d’assainissement des balances de paiements.
Ceci ne manquera pas d’ailleurs de se répercuter sur leur système de comptabilité nationale,
pierre de touche essentielle pour analyser et évaluer les changements structurels opérés dans leurs
économies, surtout dans la perspective de leur intégration dans l’union européenne conformément
au traité de Maastricht de Décembre 1991 qui a prévu que tout Etat européen peut devenir
membre de l’union européenne et voir ainsi sa comptabilité nationale balancée vers la
comptabilité en vigueur dans la communauté européenne.
2.3.
Système de comptabilité nationale en Algérie
Il existe très peu d’informations sur l’histoire de la comptabilité nationale où les premiers
éléments signalés remontent aux travaux effectués en 1959 dans le cadre du plan de Constantine
sous l’égide du système de comptes économiques français.
Au lendemain de l’indépendance, des comptes datés de 1963 ont été élaborés en 1964-65
sous la direction d’experts français. C’est à la faveur du Plan triennal (1967-69) qu’ont été
élaborés les premiers comptes par les services nationaux de la Planification et de la Statistique.
Jusqu’à 1977, les différents comptes ont été établis à partir du cadre défini par la comptabilité
nationale française (CNF) dont nous avons d’ailleurs « algériannisé » le nom pour devenir la
comptabilité nationale algérienne (CNA).
Durant toute la période, une réflexion a été engagée sur la nécessité d’élaborer et de mettre en
place un système de comptabilité adapté aux réalités économiques et sociales du pays. Ce
système devait spécifier un champ de production conforme aux options socio-économiques et à la
stratégie de développement du pays. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’a été rédigé le document
méthodologique jetant les bases du nouveau système de comptabilité nationale dénommé le
Système de Comptes Economiques Algériens (SCEA) mis en place en 1976-77. Ce système est
venu enrichir la comptabilité nationale de l'expérience et des résultats des deux systèmes
internationaux et est présenté comme devant mieux refléter la réalité économique et sociale du
pays et mieux répondre aux besoins de la planification. Ce système tire donc sa source des deux
systèmes internationaux précédents où les similitudes et/ou les divergences entre ces trois
systèmes de comptabilité résident essentiellement dans la définition du champ de la production
selon qu’elle soit extensive pour l’un (SECN), restrictive pour l’autre (SCPM) et intermédiaire
pour le SCEA qui définit et retient ainsi le champ de la production par rapport aux autres
systèmes comme la création de biens et de services échangés ou susceptibles de s’échanger sur un
marché.
19
Revue Campus N°8
2.4 Perspective de la comptabilité nationale dans le monde
Les réformes économiques, sociales et politiques introduites dans les pays ont créé une
nouvelle situation avec des changements opérés dans leurs systèmes de comptabilité et des
agrégats économiques et financiers. Les autorités de ces pays ont entrepris ainsi beaucoup
d’efforts pour faire converger leurs statistiques nationales avec les statistiques européennes et
internationales.
La nécessité de la comptabilité nationale est bien ressentie comme l’indispensable instrument
de politique de tout Etat. Beaucoup d’actions ont été entreprises donc dans le choix du système
de comptes nationaux et celui de la modification des systèmes comptables des unités en tenant
compte d’une part, de leurs propres besoins et d’autre part de ceux des responsables de la
comptabilité nationale.
Le choix du système a été résolu en optant d’abord pour le système de comptabilité nationale
des Nations Unies (SCN). Le projet de 1991 avait établi un programme en trois étapes où la
première étape consistait en l’élaboration d’une méthodologie reprenant la prescription du
système européen de comptabilité (SEC) et la préparation d’une évaluation du PIB pour les
années 1985-1990 à prix courants et constants avec une décomposition par branches et par type
d’utilisation selon les comptes du SCN 93.
Aujourd’hui, la majorité des organismes chargés de la statistique sont tenus de calculer et de
publier les indicateurs et les agrégats macroéconomiques suivant les recommandations du
système européen de comptabilité (SEC) en vigueur aujourd’hui dans toutes les économies de
marché.
2.5 Perspective de la comptabilité nationale en Algérie
L’effort de développement entrepris par l’Algérie depuis l’indépendance à nos jours a abouti
à des transformations économiques et sociales non négligeables allant dans le sens d’une
modernisation de notre système productif national et d’une réduction des disparités économiques,
sociales et régionales.
Le vaste programme de réformes économiques et sociales engagé à partir des années 1990
par l’Algérie vise ainsi à introduire une plus grande rationalité dans la gestion et l’organisation de
l’économie nationale dans toutes ses dimensions.
Durant ces deux dernières décennies, l’accent a été mis aussi sur la bonne gouvernance
comme facteur déterminant du développement économique et social au sens large12 à la faveur de
la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel et de soutien à la relance économique
ou un certain nombre d’actions ont été introduites et qu’il est nécessaire aujourd’hui d’évaluer
l’efficacité des politiques économiques et sociales à travers les différents cadres et tableaux
synthétiques qu’offre la comptabilité nationale.
12
M.C. BELMIHOUB : Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance, Revue IDARA n°30,
Volume 15, n°2-2005, Ed. CDRA-ENA, Alger, pp.17-38.
20
Revue Campus N°8
Le système de comptes économiques algériens (SCEA) doit lui évoluer pour s’adapter aux
nouvelles données de l’économie algérienne car la validité d’un système réside tant dans son
adéquation à la réalité socio-économique du pays que dans sa capacité à aider la prise de
décision. Cette nécessité de mieux refléter tous les aspects de la réalité économique et sociale
algérienne et de mieux répondre aux besoins de l’analyse et de la planification qui nous a conduit
à proposer notre projet dans le but d’arriver à une intégration des activités économique et sociale
de l’économie nationale qui ne peut se réaliser qu’avec une intégration de l’information
économique et sociale par le biais des différentes structures mises en place.
II. Système d’information et/en comptabilité nationale
La comptabilité nationale se propose de répondre à un besoin ressenti par l’ensemble des
acteurs économiques :
- Par l’Etat, pour mener à bien sa politique économique et sociale et rendre compte en
même temps de manière synthétique des résultats de sa politique,
- Par les acteurs, pour s’informer des résultats de la politique de l’Etat et de la situation
économique du pays.
Autant dire donc que la connaissance de l’économie nationale doit constituer un enjeu de
première importance, en particulier pour les responsables de la politique économique, mais plus
largement pour tous les citoyens désireux d’être informés et de s’informer sur les différents
aspects de la vie économique et sociale du pays tant sont diverses les activités des uns et des
autres, et nombreux les acteurs qui y participent. Certains économistes estiment aujourd’hui que
l’information doit être considérée comme un facteur de production et une ressource indispensable
au processus de développement et constitue à ce titre la clé de l’élaboration des stratégies en
facilitant le choix des objectifs et la coordination des différentes actions.
1. Le système d’observation statistique
Le système d’observation statistique mis en place en Algérie s’articule essentiellement
autour des enquêtes menées et initiées au sein de l’office national des statistiques où participe
l’ensemble des ministères et organismes publics et privés à travers un ensemble d’enquêtes et de
travaux statistiques sectoriels et régionaux.
Organisation du système d’observation statistique
L’organisation du système d’observation statistique puis du système d’informations résulte
des mutations et des préoccupations structurelles qu’a subies l’économie nationale et le dispositif
mis en place dans le pays fait intervenir ainsi trois acteurs principaux :
- les producteurs de l’information primaire qui sont les agents économiques ;
- les organes qui collectent, centralisent, agrègent, traitent cette information primaire et
redistribuent l’information ainsi élaborée ;
- les agents qui réceptionnent et utilisent l’information élaborée.
21
Revue Campus N°8
Ces différents niveaux d’intervention doivent s’articuler de façon ordonnée pour donner au
système sa logique, son caractère évolutif, sa cohérence interne et externe et sa compatibilité avec
l’organisation socioéconomique du pays dans toutes ses dimensions.
L’information économique élaborée doit être donc conforme au système national de
statistiques. La production de cette information statistique ne peut pas être considérée comme une
fin en soi mais doit répondre à des besoins précis et identifiés et ce, dans des délais précis. Cette
information ne suffit pas à elle seule, il faut l’organiser dans un cadre précis de manière à être
traitée et analysée avec un système de comptabilité nationale adapté aux réalités nationales.
Le système d’observation statistique mis en œuvre s’articule essentiellement autour de
recensements et d’enquêtes nationaux menés autour de certaines activités :
- le recensement de la population et de l’habitat (RGPH) qui se déroule tous les dix années
(1966, 1977, 1987, 1998, 2008 en préparation) touche l’ensemble des ménages résidents et
non résidents ;
- une enquête annuelle initiée par la direction des entreprises de l’office national des
statistiques comporte deux volets « productions et ventes » et « comptable » se déroulant sur
deux phases ;
- Les enquêtes trimestrielles qui recueillent des informations sur les tendances de la
production, les stocks, l’emploi pour jouer un rôle central dans le diagnostic conjoncturel sur
l’activité des entreprises ;
- Une enquête annuelle initiée par le centre national d’animation et de traitement de
l’information sur le secteur de la construction (CNAT) qui touche l’ensemble des entreprises
du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique.
En plus de ces enquêtes annuelles, une enquête approfondie est menée tous les cinq années
dans le but d’apprécier les performances et les croissances des entreprises et permettre ainsi de
connaître la dimension des champs des différentes activités, leur structure et leur dispersion
géographique et permettre ainsi la réalisation de travaux importants pour les besoins de la
prévision tels que l’élaboration et la confection des tableaux entrées et sorties (TES).
Malheureusement, le dernier TES dont dispose l’Algérie date de 1989 et n’a été diffusé qu’en
1993. Depuis cette date, aucun TES n’a été publié.
Le système d’observation statistique doit reposer sur une classification des unités statistiques
et des variables observées selon des critères qualitatifs qui nécessitent la construction de
nomenclatures pour observer et analyser l’activité économique et sociale du pays.
1.2 Nomenclature nationale des activités et des produits13.
La nomenclature est composée de deux volumes permettant une codification des activités et
des produits qui sont la nomenclature algérienne des activités (NAA) et la nomenclature
algérienne des produits (NAP).
13
Cf. Décret n°02-282 du 3 septembre 2002 portant Nomenclature des activités et des produits.
22
Revue Campus N°8
La nomenclature algérienne des activités (NAA) offre la structure suivante :
- un premier niveau comportant des rubriques identifiées par un code alphabétique (section),
dont le nombre est de 17 sections ;
- un niveau intermédiaire comportant des rubriques identifiées par un code alphabétique à
deux caractères (sous-sections), dont le nombre est de 31 sous-sections ;
- un deuxième niveau comportant de rubriques identifiées par un code numérique à deux
chiffres (divisions), dont le nombre est de 60 divisions ;
- un troisième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à trois
chiffres (groupes), dont le nombre est de 240 groupes ;
- un quatrième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à quatre
chiffres (classes), dont le nombre est de 559 classes.
La nomenclature algérienne des produits (NAP) se compose quant à elle de deux autres
niveaux permettant la codification des produits issus d’une activité :
- un cinquième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à cinq
chiffres (catégories).
- Un sixième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à six
chiffres (sous-catégories).
Toutes les classifications statistiques concernant les activités économiques exercées par les
personnes morales et les personnes physiques doivent être établies conformément à la
nomenclature algérienne des activités et des produits (NAP 2000). Le passage de l’ancienne à la
nouvelle nomenclature est assuré par une table de correspondance mise au point par l’office
national des statistiques. Cette table a été mise à la disposition des détendeurs de fichiers dont
l’activité est codifiée sur la base de la nomenclature de activités et des produits de 198014.
1. Le système d’informations pour piloter l’activité économique
Des efforts considérables ont été consentis au plan de l’équipement et de l’organisation pour
hisser le système d’informations économique et sociale au niveau requis par l’actuelle étape du
développement caractérisée par des réformes économiques et sociales. Le système d’information
à mettre en place pour piloter l’activité économique peut être défini comme étant l’ensemble des
opérations de collecte, de traitement, de distribution, de stockage d’informations relatives à un
domaine donné et considérées comme utiles pour la prise de décision. Ces opérations doivent être
perçues comme des activités régulières et permanentes et coordonnées en fonction des objectifs à
satisfaire et de l’organisation du travail de moyens techniques et humains.
Ce système d’information est institué au fur et à mesure de l’organisation générale et de
fonctionnement de l’économie nationale. L’ensemble des structures techniques et administratives
mises en place, de même que les méthodes et les textes réglementant la collecte et les traitements
de l’information ont été définis et mis en place en fonction des préoccupations politiques,
économiques et sociales du pays.
14
Cf. Décret n° 80-137 du 13 Mai 1980 portant nomenclature algérienne des activités et des produits.
23
Revue Campus N°8
Le schéma général d’organisation de l’appareil statistique, tel qu’il se présente aujourd’hui
n’est donc pas un schéma défini à priori mais il est le résultat d’un processus intimement lié à
celui de l’organisation générale et de l’évolution économique et sociale du pays. Il comprend à ce
titre l’office national des statistiques (ONS), les départements ministériels, les agents
économiques ainsi que les structures régionales et locales auquel il faut ajouter le Commissariat
Général à la planification et la prospective créé récemment. .
2.1 Office national des statistiques
Les missions de l’office national des statistiques (ONS)15 consistent essentiellement à
développer la production des informations statistiques fiables permettant d’étudier, de mesurer et
de suivre le développement du pays et l’évolution de la vie économique et sociale de la nation,
d’animer, de coordonner et de contrôler l’ensemble des activités statistiques fournies par les
différents agents économiques du pays.
De plus, l’information statistique produite par cet organisme peut contribuer au renforcement
de la recherche dans les domaines économique et social et également fournir des éléments pour la
formulation et l’évaluation périodique des stratégies adoptées dans ces domaines. Ainsi, en
matière de recherche, les initiatives prises par cet organisme consiste à la réalisation d’enquêtes
annuelles sur les différentes activités (industrie, agriculture, BTP), l’emploi, la consommation des
ménages, etc. et le recensement de la population et de l’habitat qui a lieu tous les dix années et
d’analyses pouvant toucher ainsi tous les domaines de la démographie, le social, l’économique la
cartographie, l’informatique et les publications diverses.
Ayant un capital appréciable de savoir faire et de connaissance sous forme de bases de
données et de publications statistiques, l’office constitue un maillon important au sein de
l’appareil national statistique car outre ses activités de collecte et de production statistique, cet
organisme a pour missions d’assurer la coordination et la normalisation de l’information
statistique : la coordination par les conseil et commissariat et la normalisation par les différentes
nomenclatures.
2.2. Conseil national des statistiques
Plusieurs sources productrices des informations statistiques vont coexister chacune selon
son champ d’action mais doivent sauvegarder sa cohésion de l’ensemble de l’appareil statistique.
Le Conseil National des Statistiques (CNS) portant réorganisation de l’Office National des
Statistiques a pour missions 16:
- L’élaboration de la politique nationale de la statistique et de l’information économique;
- la coordination de l’élaboration et du contrôle d’exécution des programmes nationaux,
sectoriels et spécifiques de travaux statistiques conforme à la politique nationale arrêtée en la
matière;
- se prononcer et arrêter les méthodes, procédures et modalités de calcul et composition de
tous les indices, indicateurs, agrégats et comptes servant de référence officielle;
15
16
Cf. Décret n°82-489 du 12 Décembre 1982 portant organisation de l’office national des statistiques (ONS).
Cf. Décret n°95-159 du 3 Juin 1995 portant création du conseil national des statistiques.
24
Revue Campus N°8
- veiller à la garantie effective du secret statistique ainsi qu’au strict respect de l’obligation
statistique;
- veiller à la promotion de la circulation de l’information statistique et au perfectionnement
permanent des circuits assurant la disponibilité d’informations fiables, régulières et adaptées aux
besoins des agents socio-économiques.
2.3. Commissariat général à la planification et à la prospective.
Cet organisme est chargé d’assister le gouvernement dans le choix et l’élaboration de sa
stratégie dans les domaines du développement économique, social et spatial17.
Au titre des missions qui lui sont assignées, le commissariat est chargé :
- d’analyser la cohérence d’ensemble des politiques de développement en matière économique,
sociale et spatiale et d’en évaluer l’efficacité;
- d’organiser, dans une démarche multidisciplinaire, une réflexion prospective sur les facteurs
susceptibles d’affecter l’évolution sociale, économique et spatiale à long terme de la nation ;
- d’organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique ;
- d’organiser et de suivre, en relation avec les institutions et les organismes concernés, la mise en
œuvre du système national d’information statistique et de développer des instruments de
simulation et de prévision macroéconomiques ;
- d’élaborer des notes de conjoncture pour le suivi de l’évolution économique et sociale ;
- d’élaborer et de soumettre au gouvernement le rapport annuel sur la situation économique et
sociale ;
- d’élaborer les perspectives de développement à moyen et long terme de la nation.
Pour faire face à ces obligations, ce commissariat dispose de tous les moyens nécessaires pour
entreprendre une étude sur saisine du gouvernement ou de sa propre initiative dans le cadre des
missions qui lui sont assignées. A ce titre, le commissariat peut requérir donc toute information
qu’il estime nécessaire auprès de toute administration, organisme et entreprise, c’est-à-dire
l’ensemble des agents économiques.
Le commissariat est doté des structures chargées de mener les actions suivantes regroupées au
niveau de quatre (4) divisions:
La division des études de prospective et de développement durable est chargée :
- de l’élaboration d’études portant sur la prospective;
- de l’élaboration d’études sur le développement humain et durable ;
- du développement des instruments d’analyse et de prospective.
La division de l’analyse et de la conjoncture est chargée:
- de l’élaboration périodique du tableau de bord économique et du tableau de bord social;
- du développement des activités de veille stratégique ;
- de l’élaboration du rapport à soumettre au gouvernement.
17
Commissariat Général à la Planification et à la Prospective, décret n°06-346 du 2/10/2006 portant création, misions et
organisation du commissariat général à la planification et à la prospective, JO n°62.
25
Revue Campus N°8
La division de l’évaluation des politiques économiques est chargée :
- d’étudier la cohérence macroéconomique des politiques économiques et d’évaluer leur
efficacité;
- d’évaluer l’impact de la mise en œuvre des politiques publiques par rapport aux objectifs
fixés en matière de développement économique et social.
La division de l’évaluation des politiques sociales est chargée :
- d’étudier la cohérence et l’efficacité des politiques sociales ;
- de mener des analyses transversales portant sur le les grands enjeux de la société.
Aujourd’hui, le système national d’informations mis au point est arrivé à :
- consolider sa base réglementaire, humaine et matérielle ;
- s’imposer comme obligation à l’ensemble des agents économiques ;
- s’entourer de toute la rigueur nécessaire à sa mise en œuvre ;
Il dispose donc de toutes ses bases pour devenir une source d’information à la comptabilité
nationale. Cette information doit être organisée, traitée et mesurée en fonction des objectifs
assignés.
2. La comptabilité nationale, instrument de mesure de la l’activité économique
La comptabilité nationale est un instrument de mesure pour l’économie pour laquelle elle
produit des nombres où l’homme se trouve au cœur du processus, de la saisie de l’information à
la production des données finales, même si l’informatique occupe une place de plus en plus
centrale pour l’assister dans ces différentes tâches.
Une telle information demande du temps et il incombe aux comptables nationaux de
rassembler l’ensemble de l’information économique et sociale existantes dans le pays et de la
restituer sous forme cohérente dans le cadre formalisé et présenté sous forme de système
normalisé présenté dans la section précédente.
Toutes les informations fournies par la comptabilité nationale constituent un outil précieux
pour tous ceux qui s’intéressent à la situation du pays et ce sont elles qui servent de référence
principale pour toutes les études et prévisions réalisées en vue d’éclairer les pouvoirs publics dans
leur choix et décisions économiques.
C’est dire toute l’importance que peut prendre la comptabilité nationale dans notre pays
comme moyen d’information mis à la disposition des différents acteurs pour connaître son
économie, aussi bien en structure qu’en évolution en proposant un cadre cohérent, complet et
permanent qui permet un accès facile aux principales grandeurs économiques. Les décideurs
disposent pour leur part d’un instrument leur permettant d’inscrire leurs choix dans un
environnement de l’économie nationale.
Pour expliquer les fondements de la mesure que la comptabilité nationale offre de
l’économie d’un pays représente donc un besoin qu’il convient de satisfaire. C’est grâce à la
26
Revue Campus N°8
comptabilité nationale que les économistes ont introduit la quantification tant dans leurs analyses
que dans les modèles qu’ils proposent.
2.1 Ce que mesure la comptabilité nationale.
La comptabilité nationale est un instrument de mesure pour l’économie, à ce titre elle produit
des chiffres. Mesurer, c’est élaborer des chiffres ayant un pouvoir d’interprétation des
phénomènes auxquels ils se rapportent. L’acte de mesurer ne peut donc être dissocié de la science
au service de laquelle il se réalise.
Savoir ce que mesure la comptabilité nationale est une nécessité, tant pour celui qui en utilise
les résultats que pour celui qui la produit. Pour ce dernier, bien connaître la finalité de son
instrument conditionne la manière dont il s’en sert, tant dans le choix des méthodes à mettre en
œuvre, que dans le contrôle à exercer sur les résultats qu’il obtient. Quant à l’utilisateur, il lui
importe de savoir ce qu’on est en droit d’attendre des données qui lui sont offertes.
Une telle production demande du temps, car la tâche est abondante et durable. Il incombe aux
comptables nationaux de rassembler l’ensemble des informations existantes dans le pays et de les
restituer sous forme cohérente et synthétique dans un cadre formalisé.
2.2 Niveaux de mesure en économie nationale.
En économie, nous pouvons distinguer deux niveaux de mesure, selon qu’on s’intéresse à
des événements ou à des phénomènes économiques définis:
- Le premier niveau de la mesure correspond à la collecte statistique proprement dite. A ce
niveau, c’est l’événement qui est préalable et la mesure proposée reste associée à l’événement qui
lui a donné naissance.
- Le deuxième niveau de mesure n’est plus associé à un événement particulier mais se
propose de mesurer directement les phénomènes plus ou moins complexes qui caractérisent
l’économie.
Pour y parvenir, il est nécessaire de réunir des sources diverses et d’en faire la synthèse,
ce à quoi tente de répondre la comptabilité nationale. Dans ce cas, la mesure correspond à une
matrice rassemblant des nombres articulés entre eux au moyen des cadres proposés par les
systèmes de comptabilité nationale. La distinction entre ces deux niveaux de mesure est très
importante à percevoir, car elle conditionne toute la logique selon laquelle doit se réaliser le
travail d’élaboration des comptes à partir desquels seront extraits les agrégats macroéconomiques.
III. Réformes de l’économie et nouveaux besoins de la comptabilité nationale
Les réformes économiques et sociales introduites dans les divers pays ont créé une nouvelle
situation avec des changements opérés dans leurs systèmes de comptabilité et des indicateurs de
mesure des résultats de l’activité économique et sociale à travers les agrégats économiques et
financiers. Les autorités de ces pays ont entrepris ainsi beaucoup d’efforts pour arriver à faire
converger leurs statistiques nationales avec les statistiques européennes et internationales.
27
Revue Campus N°8
Beaucoup d’actions ont été entreprises donc dans le choix du système de comptes nationaux et
des modifications à apporter aux différents systèmes comptables en vigueur dans leurs
économies.
1. Actions entreprises dans le monde
Beaucoup de théoriciens accordent depuis quelques années une importance accrue au rôle
de l’information dans l’économie à tel point que certains économistes intègrent le coût de cette
information dans l’analyse des mécanismes du marché. La théorie économique a donc perçu le
rôle que doit jouer l’information économique et sociale dans le fonctionnement de l’économie de
marché. Ce besoin d’information pour analyser, promouvoir, piloter et contrôler impose
l’élargissement et le renforcement de l’information qui doit être considérée davantage que par le
passé comme une ressource indispensable pour la maîtrise du processus de développement
économique et social.
Cette information doit être mobilisée et coordonnée par un système normalisé. Le choix
de ce système a été résolu en optant d’abord pour le système de comptabilité nationale des
Nations- Unies (SCN). Le projet de 1991 avait établi un programme en trois étapes où la première
étape consistait en l’élaboration d’une méthodologie reprenant la prescription du système
européen de comptabilité (SEC) et la préparation d’une évaluation du PIB pour les années 19851990 à prix courants et constants avec une décomposition par branches et par type d’utilisation
selon les comptes du SCN 93.
Aujourd’hui, la majorité des organismes chargés de la statistique sont tenus de calculer et de
publier les indicateurs et les agrégats économiques suivant les recommandations du système
européen de comptabilité (SEC) en vigueur dans toutes les économies de marché.
2. Actions entreprises en Algérie
L’effort de développement entrepris depuis l’indépendance à nos jours a abouti à des
transformations économiques et sociales non négligeables allant dans le sens d’une modernisation
de notre système productif national et d’une réduction des disparités économiques, sociales et
régionales.
Le vaste programme de réformes économiques et sociales engagé à partir des années 1990 par
l’Algérie vise à introduire une plus grande rationalité dans la gestion et l’organisation de
l’économie nationale dans toutes ses dimensions. A la faveur de la mise en oeuvre des
programmes d’ajustement structurel et de soutien à la relance économique et des résultats de la
commission de réformes de l’Etat, un certain nombre d’actions ont été introduites et qu’il est
nécessaire aujourd’hui d’évaluer à travers les différents cadres qu’offre la comptabilité nationale.
Le système de comptes économiques algériens doit lui aussi évoluer pour s’adapter aux nouvelles
données de l’économie algérienne car la validité d’un système réside tant dans son adéquation à
la réalité socio-économique du pays que dans sa capacité à aider la prise de décision.
Sur le plan analytique, les « décideurs » ont besoin d’informations susceptibles de les éclairer
sur l’efficacité des processus de gestion et de prendre des décisions en ayant une représentation
28
Revue Campus N°8
aussi précise que possible de leurs conséquences prévisibles. Dans cette optique l’information
doit être « découpée » de manière à faire apparaître des catégories significatives en tant que
véhicules de données pertinentes18 :
- pour prendre une rétrospective des effets des actions passées,
- pour prendre une vue prospective des actions à entreprendre,
- pour situer le positionnement des acteurs par rapport à leur environnement en terme
d’indicateurs de mesure quantitatifs ou qualificatifs.
- Pour arriver à connaître les fondements structurels et institutionnels et les outils de
structuration d’un système national d’information économique.
Ces préoccupations informationnelles renvoient à la conception des tableaux de bord
économique et social adaptés aux besoins internes et externes de l’économie dont l’objectif est
d’arriver à constituer « une maison de verre transparente » qui dévoile, sous forme d’indicateurs
ou de signaux d’information, les conditions de fonctionnement et de développement des
différents acteurs de l’économie nationale sous le faisceau de contraintes ou de relations qu’ils
entretiennent avec l’environnement national et international.
Dans cette optique, il faut arriver donc à concevoir une procédure de médiatisation qui
permette de passer des données observées et collectées par les différents agents et organismes à
une information utilisable dans le processus de prise de décision19. Cette passerelle ne peut être
assurée que par une mise en place de la comptabilité nationale adaptée à une économie de
marché.
En outre, les réformes économiques et sociales entreprises ces dernières années engagent
l’Etat à assurer le rôle de régulateur au sein de l’économie nationale dans les perspectives de
l’insertion dans une économie mondiale en mutation et de transition vers une économie de
marché avec l’introduction du nouveau concept de bonne gouvernance qui commence à être
vulgarisé en Algérie.
La globalisation de l’économie mondiale, la signature de l’accord d’association avec l’union
européenne en décembre 2001 et le contrat d’adhésion avec l’organisation mondiale du
commerce (OMC) aujourd’hui en cours de négociation20, la transition vers une économie de
marché auxquels il faut ajouter les résultats de rapports des commissions nationales21 sont autant
de mutations et de transformations de notre économie et de notre société qui mettent en évidence
la nécessité de disposer des statistiques de qualité, fiables, pertinentes, impartiales et reposant sur
des bases comparables. Ces accords, ces contrats et ces résultats vont assurer progressivement et
d’une manière rationnelle l’intégration réelle de l’économie nationale dans les courants des
18
Cf. Les différentes communications présentées lors du séminaire organisé à cet effet par le Centre d’Etude et de Recherche
sur l’Information Scientifique et Technique ( CERIST) sur « Le système national d’information économique : Etat et
perspectives », Actes du séminaire, 31 Janvier et 1 Février 2006, CERIST, Ben Aknoun, Alger.
19
B. Guesnier : Analyse économique, observation et système d’information, Reru n°2/3, 1980, tome IV.
20
L’Algérie est au stade final de négociation du processus. Le 10ième round prévu dans les prochaines semaines se tiendra à
Genève (Suisse). Cf. Séminaire international sur la diplomatie commerciale et l’accession à l’Organisation Mondiale du
Commerce, Alger, 30-31 Janvier 2007, quotidien Liberté du 31/02/2007, p.3.
21
Cf. Les différentes commissions nationales installées et différents rapports produits à cet effet :
La commission nationale de réformes de l’Etat en 2001 et la commission nationale de réformes du système éducatif (CNRSE)
en 2001.
29
Revue Campus N°8
échanges mondiaux à travers l’approfondissement des relations économiques et commerciales
avec l’union Européenne qui constitue aujourd’hui le principal partenaire.
Toutes les réformes économiques et sociales engagées par l’Algérie pour s’intégrer à
l’économie mondiale lui imposent donc une mise à niveau de l’économie basée sur l’apport
d’expertise européenne financée par le fonds MEDA et dont le résultat dépendra des partenariats
qui se noueront à l’avenir entre les économies algérienne et européenne.
3. Place de la bonne gouvernance dans l’économie nationale
La nécessité de mieux refléter tous les aspects de la réalité économique et sociale algérienne et
de mieux répondre aux besoins de l’analyse nous ont conduit à proposer dans le cadre d’un projet
de recherche une étude articulée autour de la problématique des comptes satellites et économie
de marché avec un essai d’application à l’économie algérienne en vue de l’intégration de
l’activité économique et sociale22. Pour mener à terme ce projet, cette étude nécessite au préalable
des modifications à apporter au niveau central et périphérique de notre système de comptabilité
nationale jadis habilité à décrire et à analyser les problèmes macroéconomiques et sociaux de
l’économie.
L’analyse des problèmes économiques et sociaux ne peut se faire qu’en développant des
outils d’investigation disponibles à partir d’un système d’information économique et sociale. Ces
outils tirent leur origine du nouveau concept de bonne gouvernance développé dans le pays ces
dernières années. Une nouvelle politique économique et sociale a été mise en place et l’accent a
été mis donc sur la bonne gouvernance comme facteur déterminant du développement
économique et social. Ce nouveau concept a été introduit dans le pays à la suite des premières
évaluations des programmes d’ajustement structurel23 menées avec les instances internationales.
3.1 Essai de définition de la bonne gouvernance
La crise économique de la dernière décennie qui a touché l’ensemble des économies, n’a
pas trouvé une explication suffisante dans les théories économiques conventionnelles. C’est
pourquoi le concept de bonne gouvernance dans le domaine économique signifie d’abord la
nouvelle articulation entre l’Etat, la société et le marché permettant la réalisation d’une efficacité
des structures économiques, la satisfaction des besoins sociaux, la promotion du bien être des
hommes et la lutte contre la corruption24. Pour atteindre cet objectif, la bonne gouvernance prône
une recomposition des ordres politiques, économiques et sociaux sur la base des partenariats entre
l’Etat, les acteurs économiques et la société.
Par gouvernance, nous entendons donc l’action de piloter, de diriger et de gouverner les
affaires d’un espace donné où cohabitent l’Etat, les acteurs économiques et la société.
22
Projet de recherche agrée CNEPRU / MESRS, n° M00520060045, Janvier 2007.
M.C Belmihoub : Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance, Revue Idara, n°2-2005,
vol. 15, Ed. CDRA- ENA, Alger, pp. 17-38.
24
L’Algérie vient d’enregistrer un mauvais score en matière de lutte contre la corruption. Selon Trasparency International,
l’indice de perception de la corruption (IPC) rendu public démontre que l’Algérie a perdu 15 places par rapport à l’année
dernière en occupant la 99ième place sur 179 pays avec une moyenne de 3 sur 10. Plus cette moyenne est basse, plus la
corruption est étendue. Cf. Le quotidien El Watan, jeudi 27 septembre 2007, p.1.
23
30
Revue Campus N°8
Concrètement, au plan économique, la notion de gouvernance relance le débat sur les
modes de coordination des activités socio-économiques dans une économie de marché en
interdépendance forte avec les autres économies. Cette coordination ne peut être assurée que par
la mise en place d’un système de comptabilité nationale.
De plus, ce concept a aussi connu et a fait l’objet d’une abondante production théorique
ces dernières années au sein même des institutions internationales où les experts définissent la
gouvernance comme une manière particulière de diriger, d’exercer l’autorité
politique économique et administrative pour gérer les affaires de la nation25.
C’est, sans aucun doute, au sein même des institutions internationales que ce concept a
connu le plus de développement et de vulgarisation par des tentatives d’applications sur des
systèmes concrets dans des pays comme l’Algérie où l’accent est mis d’abord sur les conditions
d’évaluation des programmes d’ajustement structurel. La bonne gouvernance intègre, dans la
perception des organisations internationales, des agences de coopération et de partenariats des
dimensions où des exigences particulières liées à l’organisation et à la structuration du système
d’informations économiques et sociales. Pour la Banque mondiale, la gouvernance est donc une
affaire de management ou de réformes institutionnelles en matière d’administration, de choix de
politiques, d’amélioration de la coordination et de la fourniture de services publics efficaces et la
présence de bonnes institutions dans le pays26.
Mise en place des institutions de coordination
Notre économie nationale vient de bénéficier durant ces dernières années de structures
habilitées à fonder une technologie et un savoir-faire pour concevoir un système d’informations
performant qui rend celles-ci disponibles dans le temps et dans l’espace et en temps réel avec des
délais raisonnables. La bonne gouvernance suggère que l’Etat mette des institutions légères mais
efficaces et qui jouissent à la fois d’une crédibilité, d’une autorité et d’une légitimité reconnues
en mettant donc en place des institutions pour piloter et encadrer l’économie algérienne afin de
réguler le système d’information économique et sociale et permettre ainsi de disposer d’une
information adéquate et performante:
Le commissariat général à la planification et à la prospective chargé entre autre de
l’évaluation des politiques publiques sociales dont le but d’étudier la cohérence et l’efficacité et
de mener des analyses transversales portant sur les grands enjeux de la société.
L’observatoire national de l’éducation et de la formation et le conseil national de
l’éducation et de la formation27 : Le premier est un établissement public à caractère administratif,
doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière chargée de l’expertise, d’étude, de
suivi, de veille et d’analyse prospective du système d’éducation et de la formation composé des
secteurs de l’éducation nationale, de la formation et de l’enseignement professionnels et de
25
M.C Belmihoub, Op. cit. p.22
M. C Belmihoub, Op. cit. p26.
27
Décret n°03-406 du 5 novembre 2003 portant création, organisation et fonctionnement de l’observatoire national de
l’éducation et de la formation.
Décret n°03-407 du 5 Novembre 2003 portant création, organisation et fonctionnement d’un conseil national de l’éducation et
de la formation.
26
31
Revue Campus N°8
l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il a pour mission de produire des
indicateurs et des paramètres de fonctionnement, de rendement et d’efficacité du système de
l’éducation et de formation Le deuxième est un organe de concertation, d’étude et d’évaluation en
matière d’éducation et de formation chargé d’assurer entre autre la cohérence globale du système
éducatif et d’en assurer le rendement.
Les différentes missions et objectifs assignés aux organes et établissements ne peuvent être
atteints aujourd’hui que si notre système national d’informations devient le produit direct des
méthodes de formalisation de l’activité économique. Ces méthodes sont notamment développées
à partir de la mise en œuvre de la comptabilité nationale qui est née de tous ces besoins de
connaissance, d’observation, d’analyse et de formalisation pour arriver ainsi à mieux comprendre
le fonctionnement de l’économie nationale dans une bonne gouvernance.
La place de la bonne gouvernance dans une économie compétitive
A la lumière des développements sur les limites de l’Etat propriétaire – entrepreneur, la
crise de l’Etat providence et le nouveau paradigme dans le développement économique,
l’intervention de l’Etat dans l’économie n’est justifiée que lorsque le marché connaît des
défaillances économiques et sociales et d’éthique. Cette intervention doit s’opérer par des
institutions économiques et sociales d’orientation (politiques publiques), d’incitation, de contrôle,
de réglementation et d’arbitrage.
Pour compléter ce rôle dans le contexte d’une économie de marché à vocation à s’ouvrir sur
les autres économies et visant la formation d’un avantage compétitif dans les échanges
internationaux, l’Etat doit intégrer deux fonctions importantes28 :
- la fourniture de biens et services publics que l’Etat doit financer même s’il doit les
produire et c’est le cas des secteurs de l’éducation, la formation, la recherche et
infrastructures de base qui sont d’une importance cruciale pour la croissance économique ;
- le rôle redistributif de l’Etat sous l’angle de sa contribution positive à la croissance via
l’importance de la cohésion sociale comme facteur de la compétitivité de la nation.
Les nouvelles misions de l’Etat aujourd’hui ne sont plus dans le domaine de la gestion directe
des activités ou de la régulation administrative mais dans l’accompagnement des acteurs
économiques et dans l’adaptation de l’économie nationale à la nouvelle donne économique
mondiale dans un cadre de compétitivité et de coopération. Cela exige donc que l’Etat renforce
ses capacités d’anticipation stratégique et améliore l’environnement des différents acteurs
économiques tenus de s’informer de la politique économique et sociale que doit mener l’Etat et
d’être aussi informés des résultats de cette politique. C’est l’objet même de la comptabilité
nationale qui doit fournir et restituer cet ensemble d’informations économiques et sociales dans
un cadre organisé et structuré.
Tout compte fait, l’effort consenti dans la mise en œuvre des programmes de transition et de
soutien à la relance économique exige un autre effort dans la mise à niveau des différentes
pratiques. L’économie de marché a besoin aujourd’hui, plus que les formes d’organisation
économiques mais d’institutions efficaces, efficientes et compétitives avec un système de
28
M.C Belmihoub, op. cit. p.28.
32
Revue Campus N°8
comptabilité nationale adapté capables de produire une information économique et sociale
périodique et ce dans des délais raisonnables pour arriver ainsi à intégrer l’activité économique et
sociale.
Conclusion générale
Le système de comptes économiques algériens (SCEA) mis en place depuis trois décennies
a déjà constitué une tendance d’amélioration de la comptabilité nationale algérienne et marque
ainsi un net progrès par rapport à l’ancien système de comptabilité nationale datant de
l’indépendance du pays en 1962. Malgré les améliorations apportées, le système demeure encore
insuffisamment adapté aux besoins de l’analyse et de la politique économique que doit mener le
pays et ce depuis la mise en oeuvre du processus de réformes économiques marqué d’abord par
les programmes d’évaluation de l’ajustement structurel, puis de relance économique et de
réforme de l’Etat.
La production de l’information statistique ne peut être considérée comme une fin en soi
mais plutôt elle doit répondre à des besoins précis et identifiés et ce dans des délais raisonnables.
Ce recours à l’information statistique comme moyen de connaissance de la situation socioéconomique d’un espace et comme moyen d’analyse structurelle, prévisionnelle et décisionnelle
est un phénomène nouveau en Algérie. Cette information ne suffit pas à elle seule. Il faut
l’organiser et la structurer de manière à être analysée pour mieux expliquer et mieux comprendre
le fonctionnement des économies nationales, régionales et locales. Cette information doit ainsi
constituer une ressource indispensable au processus de développement dans toutes ses
dimensions. L’Algérie, en pleine mutation, est arrivée à un stade de développement tel que les
besoins d’une politique économique et sociale nécessitent une connaissance approfondie de tous
les aspects de l’économie devant traduire les comportements économiques et sociaux des
différents acteurs devant s’inscrire et fonctionner dans un modèle de bonne gouvernance.
Cette nécessité de mieux refléter la réalité économique et sociale et de mieux répondre aux
besoins de l’analyse et de formalisation militent donc pour une refonte de notre système de
comptabilité nationale avec un élargissement du cadre central aux services non productifs et la
vulgarisation du cadre périphérique avec une extension spatiale et temporelle des composantes du
système de comptabilité nationale.
33
Revue Campus N°8
Bibliographie
I. Ouvrages et revues
1. AKACEM K, Comptabilité nationale, Ed. OPU, Alger, 1991.
2. ARCHAMBAULT E, Comptabilité nationale, Ed. Economica, Paris, 2003.
3. BELMIHOUB MC, Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance,
Revue Idara, n° 30- 2-2005- volume 15, Ed. CRDA - ENA, Alger, 2005.
4. DESCAMPS Ch, comptabilité nationale, Ed. Bréal, France, 2002.
5. GUESNIER B, Analyse économique, observation et système d’informations, Revue RERU, n° 2/3 1980, tome IV.
6. PICHOT A, Comptabilité nationale et modèles économiques, Ed. PUF, Paris, 1987.
7. SERUZIER M, Construire les comptes nationaux, Ed. Economica, Paris, 1998.
8. ROUBAUD M, SERUZIER M, Economie non enregistrée par la statistique et secteur informel
dans les pays en développement, Statéco, n°68, Déc. 1991, Insee, Paris.
II. Systèmes de comptabilité nationale
Système de comptes économiques algériens (SCEA), Document de travail, DGS/ MPAT, Alger, 1978.
Système élargi de comptabilité nationale, Collection INSEE, Série C, n° 140 -141, Juin 1987, Paris.
Système européen des comptes, SEC 95, office des publications officielles des communautés
européennes, Luxembourg, 1996.
III. Textes juridiques
- Décret n°82-489 du 12 Décembre 1982 relatif à l’office national des statistiques.
- Décret n° 95- 159 du 3 Juin 1995 relatif au conseil national des statistiques.
- Décret n°02-282 du 3 septembre 2002 relatif à la nomenclature algérienne des activités et des produits.
- Décret n°03-406 du 5 Novembre 2003 relatif à l’observatoire national de l’éducation et de la formation.
- Décret n° 03-407 du 5 Novembre 2003 relatif au conseil national de l’éducation et de la formation.
- Décret n° 06- 346 du 2 Octobre 2006 relatif au commissariat général à la planification et à la
prospective.
34
Revue Campus N°8
BLOC NOTES
D’où viennent les maths ?
Selon des neurobiologistes, notre
cerveau a décidément le sens du
nombre. C’est ce qui a permis
apparemment à nos ancêtres de
savoir calculer il y a 200 000 ans.
Dans Science et Vie de septembre
2007, se pose la question d’où
viennent les maths ? Réalité ou pure
construction mentale ?
Recherche exoplanètes
pour faire connaissance
La chasse est ouverte. Un
satellite dénommé Corot fait
rêver les astronomes qui
espérent découvrir des sœurs
de la planète Terre.
Ce sera peut-être l’une des
grandes aventures du XXIème
siècle à laquelle nous invitent
astronomes et biologistes.
Quête des autres mondes ?
solitude de l’humanité dans
l’univers ? ruée vers l’infini ?
Un
bon
panorama
de
questions
scientifuques
parfois
déroutantes
dans
Science et Vie Hors Serie N°239.
BLOC NOTES
Le hasard fait-il toutes les choses à notre place ?
On a beau le chasser de nos esprits et de nos habitudes, il revient tout le
temps nous narguer. Le hasard est, paraît-il, maître de nos origines, de
notre identité et de notre destin. Il lui arrive même de nous faire peur.
De récentes découvertes qui affirment tout cela renforcent encore plus
l’idée selon laquelle nous avons une bonne idée de nous-même.
Des informaticiens arrivent à programmer de l’aléatoire sur des systèmes
qui s’organisent intelligemment. Science et Vie Août 2007.
35
Revue Campus N°8
Les prévisions du singe
Des études récentes révèlent que de singes peuvent faire des prévisions et
trouver des solutions aux problèmes posés par leur environnement. Ontils un raisonnement logique ? pas si sûr que cela. Pour la science, Octobre 2007.
BLOC NOTES
Voir un jour l’homme
invisible ?
Un jour, le ciel nous tombera
peut-être sur la tête
Un astéroïde géant percutera un jour ou
l’autre la terre. C’est ce que révèle un
article de science et vie d’octobre 2007.
Rassurons nous quand même que ce
n’est pas pour tout de suite. Mais
comme on se pose souvent la question
« quel monde allons nous laisser à nos
enfants » , peut-être qu’il n’ y aura rien à
laisser, tout simplement.
Des physiciens expliquent comment
une expérience réalisée aux états unis
a réussi en utilisant de minuscules
boules de cuivre à rendre un objet
invisible. le vieux rêve de l’humanité
va-t-il se réaliser ?
Science et Avenir , octobre 2007.
BLOC NOTES
Les idées reçues de la science
La revue « la Recherche » d’octobre 2007 publie un gros dossier sur les idées
reçues en sciences. Tous les aspects de la connaissance et des croyances sont
passés en revue. Rien n’y échappe, Descartes, Kant, Platon, Heidegger,
Einstein, le Big Bang, les mondes quantique et classique, les écosystèmes, les
trous noirs, les nombres, etc. sont revisités sur plus de trente articles.
La Recherche, octobre 2007.
36
Revue Campus N°8
CITY LIFE AND WOMEN IN CYPRIAN EKWENSI’S
THE PEOPLE OF THE CITY AND JAGUA NANA
Pr. B. Riche and Pr.M. Bensemanne
Mouloud Mammeri University/University of Algiers
Department of English (Research Project)
yprian Ekwensi can be described as the Charles Dickens of modern African literature because he
is the first among African writers to be interested in city life. This interest shows in the title of one
of his novels The People of the City. The city that he loves so much and describes is Lagos. What
he is mostly interested in is the seamy side of city life: prostitutes, pimps, forgers, burglars and crooks all
sorts crowd the pages of his novels and have won Ekwensi the title of the first picaresque author in
modern African literature.
As one of the first urban authors in modern African literature, it would be interesting to know
what roles Ekwensi makes women assume in his urban novels. So far no attention in African literary
criticism has been attached to the relationship between the representation of African women in relation to
city life. The most likely reason for this lack of interest is due to the fact that the city occupies
proportionately little space in modern African literature because of the literary expectations of Western
readers on the one hand, and the incessant attempts of African authors to erase the white mythologies
about the absence of civilised life in Africa before the colonial period on the other .
Two of Ekwensi’s novels will be used to discuss the representation of women in urban settings:
Jagua Nana and People of the City. Jagua Nana is the heroine of Ekwensi’s second novel. Because the
emphasis in this novel falls on a series of adventures involving Jagua as the most representative female
character among the people of the city, Ekwensi uses her name as a title for his novel. Like Defoe’s Moll
Flanders, Jagua gives Ekwensi’s book its particular tone, its atmosphere, its morality, and acts as a
catalyst that makes possible for us to visualise the urban world of the novel.
Lagos in Jagua Nana seems to have appeared for the heroine as a place, a territory to which
women can escape from the humdrum of rural life. In the last pages of the novel devoted to the
meditation over her failed life in the city, Jagua makes the reader cognisant with the motivation behind
her movement from a childhood existence in the Eastern country of Nigeria to the adult city life.
Meditation has led the heroine to think with regrets about her wayward life at an early age when she is
still living with a pastor father who doted on her. She reminisced about her being extremely fastidious
about fashion and make-up, two signs of modern life that have reached to all evidence the remotest
reaches of Nigeria around the 1920s that even daughters of pastors could not escape their influence.
Her reminiscences include details about her discontent with folkways. Unlike girls of her age, she
was fond of going down to the waterside and taking off her clothes to swim in the clean cool water under
the gaze of hidden boys on the banks of the waterside. She stayed for wedlock without the hope that a
Prince Charming would come and marry her. Instead of learning to keep house, she took to the shock of
fellow villagers to wearing jeans and riding a bicycle. She even broke St Paul’s injunction not to speak up
in front of local boys whose company she sought and dismissed because of their poor sexual experience.
What emerges from above is that Jagua is far from being a typical village girl. She is careless
about the loss of ‘respectability’ in her village. To all evidence, her father viewed her ‘deviant’ ways as a
disgrace and a ‘misfortune’ and he was happy to give her away to a “Coal City man (who) pressed home
37
Revue Campus N°8
his claim, and paid the bride price of one hundred and twenty pounds”. (p.167) However, Jagua was not a
woman to be satisfied with the economic status she had gained by entering into wedlock with a man
whose “main interest was his petrol-filling station and garage”. (p.167) The ‘angel in the house’ that the
“Coal City man” became bored with her life as the “angel of the house” even she had shared in the everincreasing wealth of a husband who “soon had a chain of filling stations all over the city and was able to
buy a small car”. (p.167)
Her boredom with a husband who defined manhood in economic terms, Jagua started to blame
herself for having accepted to have married him out of respect for her parents. What was even worse was
her childlessness and her parents-in-law to have her husband married again. As a result of her discovery
of her husband’s unfaithfulness, one day she left his home on a sudden impulse taking the train to Lagos.
The choice of the city of Lagos was not fortuitous because it was viewed as a place of “freedom”. Her
choice is the result of her having grown up absorbing images of Lagos “where the girls were glossy,
worked in offices like men, danced, smoked, wore high-healed shoes and narrow slacks and were ‘free’
and ‘fast’ with their favours.” (p.167)
Jagua Nana is not the sole prose work by Ekwensi wherein the city setting is associated by
women with “freedom”. In a short story entitled “Fashion Girl”, Ekwensi gives more or less the same
idea when he makes his heroine choose Accra, the Paris of West Africa, as Jagua calls it, as a hiding place
from a churlish husband. It is said in this short story that the husband of Jagua’s namesake “seized her
and began pounding her. She never fought back, but worked her way to the door and ran out (…) She was
well on the way to Accra.” Jagua’s association of the city with freedom finds support from other women
characters in the same novel. One of them is called Rosa, a new comer to the city, whom Jagua has first
helped to settle in Lagos. It is said in the novel that “the lowest and most degraded standards of living
were to her preferable to a quiet and dignified life in her own home where she would not be ‘free’”.
(p.165)
If Lagos is ideally viewed as a territory wherein women could affirm themselves, it comes out as
a place of mutability in real experience. The name of Jagua is acquired by Nana as a result of the
metamorphosis that she has undergone in contact with city ways. “They called her Jagua because of her
good looks and stunning fashions. They said she was Ja-gwa, after the famous British car.” (p.5) The
assumption of a nickname like this one reduces her into an object of male desire. Instead of bestowing
her with constant urbane values, the city robes her in a distinguishable livery. The process of urban
change brought to bear on Nana is wanton, capricious and qualifies so much her wishfulness for freedom
in the city. Instead of affirming her freedom, the city has absorbed Nana.
Ekwensi’s novel qualifies the city in other terms than that of mutability. As an earthly city, Lagos
is Mammon’s abode. Those dwelling in it are said to have gone there “to make fast money by faster
means, and greedily to seek positions that yielded even more money”. (p.6)
The city converts women into worshippers of Mammon. Even heroines like Jagua who have
seemingly quitted comfortable homes in quest for freedom to live one’s life have ended looking on
money as an “idol worshipped in every waking and sleeping moment”. (p.30)
For the urban Jagua, the cash-nexus overrides any other considerations in her own mind. For
example, during one of her nights out in a night-club called Tropicana she leaves out her date Freddie for
a Syrian wealthy man. For her, “in the Tropicana money always claimed first loyalty” (p.15)regardless of
the sentiment of love that she might have for Freddie. It is true that she loves Freddie but his salary as a
teacher is not substantial enough to buy her a new dress that she has always imagined herself in.
38
Revue Campus N°8
Sentiment of love does not weigh much in comparison with Mammon, the sole divinity that can make her
keep her glamour at a relatively old age.
To the image of the city of Lagos as Mammon’s abode can be added that of the city as a “vanity
fair”. Again these vanities are mostly exhibited by women like Jagua. The novel starts with Juagua’s
observing her face proudly in a mirror held between her knees. Her pride in her body and her appearance
makes her forget her old age and compete with a younger woman for the love of Freddie.
However, above all Lagos is represented as a space for prostitution. At the heart of Central Lagos
one finds the Tropicana, a night-club compared to a “modern super sex-market”. (p.13) Taking the
opportunity of the anonymity that the city affords, girls are described as giving themselves to a
voluptuousness that they could not have dared to display in a village society. Ekwensi represents harlots
like Jagua and her friend-enemy Nancy as having taken their trade to casinos and night-houses that were
coming in vogue in the Lagos of the 1940’s and the 1950’s. City life is closely associated with Jazz music
and Highlife. When Jagua hears “the stirring throb of jazz”, it acts on her like a drug and feels elated:
The music was tremendously rhythmic, coming from the bongo drums, and the
bandleader, pointing his trumpet skywards, blew till the blisters widened and he
wiped his lips and the sax snatched the solo, distorting it. This was it, Jagua felt.
(p.5)
Harlotry in Ekwensi’s novel is so rife that one wonders whether there is a respectable place in all Lagos
for women to dwell in. No law exists to repress prostitution , so women resort freely to street-walking
whenever the business of harlotry is slacking at the Tropicana.
The association of Lagos with prostitution recalls the Biblical Babylon with Juana as its harlot. It
is not for nothing that Ekwensi has made his central character a clergyman’s daughter. Such character
conception permits him to view Jagua’s movement from her country home to the city as a fall from
grace. The moment she lands from the train in Lagos she is taken in charge by a pimp bandleader whose
name is Hop Lips who sells her out to an Englishman called John Martell. She has remained his mistress
until his return to England to his wife and his two children. With the allowance he has given her, she
starts a wax-prints trade between Lagos and Accra.
It is in Accra that Jagua has learnt most about the world of fashion. In contact with the women of
Accra whom she regards as “the real black mermaids from the Guinea Gulf … (whose) ideas came from
Paris”, she has learnt how to dress herself in low neckline sleeveless blouses, wear high heeled shoes
and ear-rings “ringing bells” as she walks “deliberately swinging hips”. (p.170) In short Jagua Nana has
become a black mermaid who has attracted many lovers to the rocky shores of her love in both Accra and
Lagos. After having taken to the easy way of earning money, she gives up her wax-prints trade and settles
in the central area of Lagos close to her favourite night-club the Tropicana. She has stayed a night-club
prostitute until the end of story when she comes to realise at last that “Rosa had become –like many
women who came to Lagos, like Jagua herself- imprisoned, entangled in the city, unable to extricate
herself from its clutches”. (p. 165)
Lagos emerges as a Destructive city. At the close of the novel, most of the characters are in one
way or another maimed. Freddie Namme Jagua’s boy friend dies in the game of cut-throat politics of
nascent Nigeria. Uncle Taiwo another of Jagua’s lovers meets the same fate after his loss of election and
his embezzlement of party funds. Dennis Odoma, a gang leader who has become infatuated with Jagua,
meets with death at the hands of the police after having killed one of their own. Since all the male
characters who die in the novel have love relationship with Jagua at one moment or another in the story, it
can be said that she is as ill-fated as the black mermaid with which she identifies herself. She is as much
the victim of the destructive city as its agent, a Moloch who destroys women’s children.
39
Revue Campus N°8
It follows from the above discussion about the representation of the city and women that the
imagery attached to it is essentially a demonic imagery. This demonic imagery has many strands. One of
them comes from Protestant allegorists like John Milton and John Bunyan; the other from Victorian
novelists such as Charles Dickens, Thackeray, George Eliot and Thomas Hardy; and another strand can
be traced back to the English humourists of the eighteenth century like Smollett, Defoe, and Fielding.
It is easy to recognise the parallels between Bunyan’s Pilgrim’s Progress and Ekwensi’s Jagua
Nana. The story-line is more or less the same since in both books since they both involve characters of
Christian creed who quit their homes in search of salvation in the city.
It has to be remarked here that Jagua’s father, David Obi, is a pastor and that at one period of her life she
sang in the choir of his search. Both the hero in Bunyan’s book and the heroine in Ekwensi’s novel are
bored with the parochial life they are leading in their village societies and have followed their dreams for
a new life.
However, there is a significant difference between Bunyan’s Pilgrim’s Progress and Ekwensi’s
Jagua Nana. In the former, Christian and Faithful have resisted to the allurements of the “town of
Vanity” ; As it is shown in the above discussion it is hardly the case with Jagua Nana. While Christian
and Hopeful have made their way out of Vanity Fair into the well-tended gardens on top of the Delectable
mountains ready to go on with their journey to the Celestial city , Jagua Nana bogs down in the Earthly
city of Lagos pursuing the “Tropicana lights and the glittering laughter of seductive men, the sequin
sheen of the fickle fashions”. (p.173)
The difference between Christian and Jagua shows is that Christian manages to counter the
allurements of the Earthly city with a sober introspective existence whereas Jagua misses completely her
“pilgrim’s progress” because she has given herself soul and body to an artificial way of life based on the
satisfaction of the desires of the moment. She sounds hollow in her speech even when she addresses
herself to such important issues as love; she enters politics with Taiwo not because she is interested in
improving the way things are run in the city but because she enjoys the atmosphere of election
campaigns. The narrator reminds the reader how people “pressed her in from all sides, wanting to shake
her hand, to detain her, to chair her. She felt truly proud”. (p.143)
It is not fortuitous that Ekwensi calls Jagua’s first lover in the city of Lagos, John and that the
same John leaves his wife and his two children at home in England. Details like these indicate that
Ekwensi has John Bunyan’s pilgrim in mind in drawing the character of Juagua’s first lover. It is his kind
that have built the city of Lagos, and have made of it a new Babylon for the Nigerians who will soon
inherit it from the hands of the British. In positioning the city of Lagos and Jagua’s experience there
within a Christian moral framework, Ekwensi exposes the corruption of the Christian mission in Africa, a
mission undermined by the modern style of life in the City of Destruction that is Lagos.
Ekwensi’s reading has read Bunyan’s Pilgrim’s Progress at one stage of his education that took
him all the way from Minna his native town to the Government College in Ibadan and then Achimota in
present day Ghana from where he had graduated in 1943, there are other similarities between his novel
and works of fictions falling within the tradition started in West Africa by Bunyan’s Pilgrim’s Progress.
Two works can be mentioned in this regard because Ekwensi might well have come across them owing to
the impact that they have had on the West African readership of the 1930’s and 1940’s. These two works
are George Bernard Shaw’s The Adventures of the Black Girl in her Search for God (1932) and its
intertext The Adventures of the Black Girl in her Search for Mr Shaw (1934) by Mabel Dove whose
pen name was Marjorie Mensah. The latter was the first African woman writer from the British colony of
Gold Coast, present day Ghana.
40
Revue Campus N°8
The likelihood that Ekwensi has read Mabel Dove’s The Adventures of the Black Girl in her
Search for Mr Shaw comes from the fact that he has always shown interest in journalism. He worked for
many years as a journalist; further evidence for his interest in journalism can also be found in his first
novel The People of the City (1956) wherein the central character is a crime reporter for the “West
African Sensation”. Such interest in journalism might well have led him to read The Times of West
Africa and its ‘Women’s Corner” wherein Mabel Dover under the pseudonym of Marjorie had serialised
a reply to Shaw’s Adventures.
The point here is not to go into research into John Bunyan in Africa and African readings of
Pilgrim’s Progress. The cases of the adaptations of Bunyan’s book are mentioned just to show that there
exist a Bunyan tradition in Africa centred on woman as pilgrims that it is not far fetched to assume that
this tradition has an impact on Ekwensi’s Jagua Nana. However, Ekwensi’s has worked the Bunyan
model that his book might well be subtitled as Jagua Nana or the Progress of a Harlot.
Like any progress narrative that of Nana closes with redemption. However, in redeeming
his heroine, Ekwensi takes his cue from the Romantic tradition. As it has already been said in the
above discussion, no Celestial City is even dimly visible for Jagua from the bogs of the Earthly
City, the Vanity Fair of Lagos. Romantics like Blake, Wordsworth, and Coleridge, just like
Bunyan and Milton, conceive of man-made city as the deviation from grace. As for redemption,
they conceive of it in different terms. Instead of the old faith in the Celestial City, they hold a
deep belief in the redemptive powers of Nature. Accordingly, Ekwensi packs back Jagua to the
pastoral innocence of the countryside. It has to be remarked that Jagua’s father is a pastor
officiating in the country. Since the father is dead by the time of her packing back, it is manifestly
evident that redemption won’t come back from religion from immersion in nature.
It follows from the above discussion that the setting is built on a vision of world based on
an old split between country and city. Ekwensi has articulated his setting on two strands from the
British literary tradition. What is worth noting is that in his use of the Romantic tradition he has
not sought to effect a higher synthesis of rural and urban life as “Two Contrary States of the
Human Soul” in the manner, for example, of the Wordsworth of “Tintern Abbey” and
“Composed upon Westminster Bridge”, or the Colleridge of “This Lime-Tree Bower my Prison”,
or the Blake of “New Jerusalem”. It might well be objected that Ekwensi that there is a certain
realism in the description of Lagos that would have defeated any attempt at synthesis between
the stages of Innocence and Experience.
The description of such realistic scenes are scattered and few in the novel because the
author is mostly interested in the “lapsed soul” of the heroine. Yet the ones that turn up in the
book are so dismal as those that crop up in Dickens’s novels. For example, after having come
back from the countryside where she has gone visiting her prospective in-laws, Jagua started to
look around her with new eyes. This is one of her comments on the filthy houses where she has
elected to dwell for several years:
She stored away the food, then she took out her towel and went to the bathroom,
but when she knocked a man answered her from the inside and she went instead to
the lavatory. The same old bucket, piled high; the floor messed about, so she could
see nowhere to her silver sandals. It was all done by those wretched children
upstairs. Why blame them when their mothers did not know better. …The
unpleasant side of Lagos: the flies in the lavatory- big and blue and stubborn-
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Revue Campus N°8
settled on breakfast yam and lunch-time stew (they were invisible in a stew with
greens). But Jagua closed her eyes and shut her nostrils with her town. (pp.108-9)
The above description is of the tenements in Central Lagos. It is at the end of the novel
when Jagua realises that for her “Lagos is a failure” that the novelist gives a description of the
seam sides of Lagos. For fear of her life menaced by political thugs who suspect her of
complicity with Uncle Tawio who has stolen party funds, Jagua flees under cover of darkness
from her well-furnished room in Central Lagos to the outskirts of the city where her friend Rosa
lives. The description of this part of the setting, the last bog that Jagua is mired in before her
escape to the countryside turns up in the following passage:
Jagua followed Rosa to the outskirts of lagos, to the slum of slums, a part of the
city which she had often heard of, but had never visited. (…) Filth was scattered
everywhere in the surroundings. (…) Jagua looked at the degradation. Bare floor
which came off in powdery puffs if you rubbed your foot too hard. The bed was
in the same room, wooden, with a mattress stuffed with the kind of grass cut by
prisoners at the racecourse. (p.165)
In short there is no indication whatever in Ekwensi’s novel of fixed forms of nature like
the “green pastoral landscape” that has allowed Wordsworth in “Tinturn Abbey” to return to the
“din of towns and cities”. The split between city and country defeats any synthesis and the only
way for redemption is fleeing from it into the innocence of the countryside.
There is a basic problem in the antithetical relationship that Ekwensi establishes between
city life and women. It is only women characters that are packed back to the countryside at the
end of his novel. Just a few months after the return of Jagua to her home town she is followed by
her friend Rosa. The drift of the narrative points out that female characters have a basic innocence
that make them incompatible with urban experience.
It is innocence that makes Jagua leave the countryside in pursuit of a dream of less
humdrum life in the city. And this innocence stays with her throughout the novel. Symbolic of
this basic innocence are her repeated bursts of emotion at the airport when Friedie waits for his
flight to London; when she visits her village after a ten-year absence in the city; when she
unintentionally does a mischief and is found out; when she discovers Freddie has married the
daughter of her friend Nancy and that “all her friendship in Freddie’s absence were inadequate.
Dennis , though young, was not substitute for Freddie”. She even cries herself to sleep “out sheer
gratitude” on the night she has found so many wads of notes in late Uncle Taiwo’s bag trusted to
her just before the announcement of his loss of elections in Lagos.
Jagua’s steadfastly is viewed as an infantile woman with no intellectual bent of mind.
What she is proud of is her body. Hence, once when she went with her boy friend Freddie to a
lecture in the British Council, she felt bored because to her all “lecturers were the same: boring”.
(p.8) It is made clear that if Jagua is bored even by lectures bearing such weighty titles as “Some
Personal Recollections on the Passing of White Imperialism in Nigeria”(p.10), it is because she
does not even have the intellectual calibre to “catch the jokes”(11) with which lecturers often
intersperse their lectures. She feels that she does not belong to the group of intellectuals, and she
feels even hurt that only “few eyes followed her wiggle” when she has left the lecture hall.
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Ekwensi has also a very unstable character. She is often ceased by violent fits of temper
and is impulsive in her actions. At one moment she is violent and crazy and at another moment
grows calm and repentant. Margaret Lawrence, one of the first critics of Ekwensi’s novel writes
that “with her contradictory moods (…) she is able to bring off small triumphs splendidly, but
she’s never able to sort her own life.” (Lawrence Margaret,1968:157).
The innocence with which Ekwensi invests his heroine accommodates well the easy way
with which Jagua burns men on the hot pot of her flesh. Hence, in any circumstance she checks
the power of her femaleness over the males. Either in the Tropicana or in the street male eyes,
she knows, follow the wiggle of her hips. With her bared shoulder, her make-up, her mincing gait
and luminescent bra, she knows how to display her wares professionally. With the sensual feeling
creeping out of her, she can even bewitch an angry man into a lover and seduce him with her
silken and voluptuous lips.
She checks the power of her femaleness even in the countryside. For example, she has
managed to put an end to an old feud between Bagana and Krinameh that has flared up during her
stay in the Niger Delta as a result of the capture of Nancy who has strayed into the waters of the
Bagana while fighting with Jagua. Singled-handed, with her body as her sole weapon, she has
dressed up herself to kill and has had herself canoed to Krinameth to discuss with the provincial
chief Ofubara over the release of Nancy whose capture is blamed on her. In less than twenty-four
hours, she has seduced the implacable chief of Krinemeh into liberating Nancy and into
accepting reunification with Bagana from which it has seceded as a result of a succession
controversy.
It should be reminded that the victory of Jagua takes place within the context of her rivalry
with Nancy. It is a rivalry that involves body politics. Each of the two heroines are there to check
the power of their femaleness over the provincials after Jagua has definitely won the contest in
the city. The success of Jagua in bringing back Nancy and peace to Bagana is such that it
overshadows the success that Nancy has achieved in tribal dance. The news went round that
a great thing had happened that a woman (Jagua) from another land had brought
with her the good luck they had prayed for all the time(…) Jagua beamed with(…)
her victory in bringing the two feuding villages together was far greater than
Nancy’s mastery of the Bagana dance. (p.97)
Ekwensi has dwelt lengthily on the ways that Jagua has used to seduce the provincial
chief. For one thing, “Jagua knew exactly the type of man she was dealing with: a Provincial,
who was more readily infatuated with the idea of Lagos, of the Tropicana-type woman than the
woman herself”. (p.93-4) All through the novel Ekwensi draws the parallel between Jagua and
the city of Lagos. Chief Ofubura’s infatuation with Jagua is similar to the hold that cities
generally exert on provincials. As a pure product of Lagos she also fascinates him with her
Lagosian democratic spirit. She is quick in guessing that “none of (chief Ofubara’s three) wives
would dare talk to him as an equal: “ – come lay down chief, you never satisfy me. I hungry for
your own love” (p.95).
Chief Ofubara has never experienced free love with his three women. He is described as a
disappointed husband. His wives obey his beck and call, but to all evidence they are all of them
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like asexual “ angels” in the palace lacking refinement and displaying an emotional and physical
insipidity that have made of the chief a disillusioned husband, an “outcast” as Jagua calls him. In
contract with ofubara’s wives, Jagua is a sexualised female who
could see that he (the chief)had never experienced the sensation of African
woman as equal. Jagua treated him as she would treat a brother or a precocious
lover in modern Lagos. Her glance stripped him of his title and he became a
man lusting after her; her temper made him her slave, willing to obey her
maddest whims merely to restore the smile on her lips. (p.101)
As a sexualised female established herself as priestess, a “queen” who has established her
dominion over the chief, who symbolically surrenders his manhood to her in the form of two
bundles containing the money of the pride price paid to her by chief Ofubara. Ofubara pays her
bride price but “ she knew she could never really abandon her past life and settle down with
someone like Chief Ofubara in a village like krinameh. But the money could come in useful.
She reached out her hand and clasped the two bundles”. (p.95, emphasis mine).
It follows from the discussion above that the setting in Ekwensi’s Jagua Nana is patterned
on the archetypal city-country clash. The heroine’s movement between the city and country is
represented in a polar structure of imagery. The city is represented in a demonic imagery whereas
the country is associated with an apocalyptic imagery. City vice and corruptive experience
contrast with rusticity and innocence. The anti-feminist bias of the novel shows in the fact that no
male characters return to the countryside to resource themselves. It all seems as if only innocent
women like Jagua are prone to corruption and therefore should be kept protected in the villages
against the modern styles of life characteristic of the city.
Though Jagua has left the country for the city, some sense of catharsis pulls her back to
village life. It is in her village that her “lapsed soul” regains its purity. There she works and
thrives, buying a sewing machine, then a bicycle; there she bears a child, crashing the brand of
barrenness; at the end of the novel she makes a miscarriage but as Ekwensi shows in his sequel to
his novel bearing the suggestive title Jagua Nana’s Daughter (1986) she has managed to marry
with a country man and to have children. Above all, it is in the countryside that the fabulous
fortune in Uncle Taiwo’s bag is revealed to her, after which Jagua has made the resolution to set
herself up as a Merchant Princess.
Hence, urban and rural settings in Ekwensi’s Jagua Nana are divided on gender lines,
with the country reserved for women and the city for men. This gendered division of space
confines women to traditional roles leaving the conquest of urban spaces for men to map out for
their own convenience. The discourse of the novel about space in Ekwensi’s novel may seem to
be innocent. Yet at the eve of the Nigerian Independence, it can only be interpreted, to paraphrase
Michel Foucault in another, as an indication of “tactics and strategies deployed through
implantations, distributions, demarcations, control of territories and organisations of domains
which could well make up a sort of (gender) geopolitics” for independent Nigeria. (Foucault
Michel, 1980:77)
Jagua Nana is not the only novel by Ekwensi to have a woman as a central character. His
1966 novel Iska also deals with the experience of a woman called Filia Enu. Filia Enu, just like
Jagua Nana, issues from a religious background in the countryside. However, unlike the latter,
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she is an educated girl. She has studied up to class V in a convent. In this respect, she reminds the
reader of Elina in The People of the City, a novel written ten years earlier than Iska. Elina is a
rural girl who has followed her education in a countryside convent just as Filia Enu has done. She
is also promised, according to Ibo customs, to Amusa Sango the hero of Ekwensi’s novel.
There are enough details in The People of the City and Iska to suggest that the latter can
be read as a sequel to the former. The following are the most pertinent. First, in the first novel,
Sango Amusa to whom Elina is promised before his settlement in the city, just to keep him way
from other women in the city, finds his fiancée, after having lived for some time there, not
desirable. During one of his visits to her in the convent, Sango “cursed himself for his city
background which had taught him to appreciate the voluptuous, the sensual, the sophisticated in
women”. (p.61) The curse launched against the city is due to the fact that it has alienated him
from Elina described as “pure”, “innocent”, “a virgin” “brought up according to the laws of God
and the church, unadulterated and therefore ignorant of the realities of life, looking forward to a
life divine with him (Sango Amusa)”. (p.61)
At the moment that Amusa Sango has made the above curse, he is still in the process of
making up his mind about the place from which he will marry. Right from the start of the novel,
the question that he poses himself is why husbands recurrently beat their wives in the city. The
question takes one hundred and twenty pages to be answered. The hero has learned about it the
hard way, it seems, because he has involved himself with a girl, called Aina, who has turned out
to be a thief. Aina is jailed and comes out from jail only to be an accomplice of her “witch”
mother in blackmailing him out of the little money that he makes as a crime reporter for The
West African Sensation.
At the end of the novel, Samua Sango resorts to the same violence that he has seen
husbands apply to their women. In a fit of ill-temper caused by another of Aina’s attempt to
blackmail him with an accusation of pregnancy, he beats her to the point of miscarriage. The
story-line is woven in such way that it reads as a justification for the violence applied by men to
women in the novel. The moral is that women make monsters of their good and generous
husbands. All through the novel, Sango is shown as taking care of Aina. He pays her visits even
when she is prison for shoplifting, without caring as to the consequences this might have had on
his reputation.
The episode of Sango beating Aina also reads as a signal that the former has finally made
up his mind as the type of girl he will marry. He has come in contact with an another woman
called Beatrice II. Contrary to the other that this inveterate bachelor has known, Beatrice II is
daughter of an ex-Dahomean chief who elected residence in the city of Lagos. To all evidence,
Beatrice II is a woman of the city coming from an aristocratic stock, and with a firm educational
background that makes her less prone to the artificial side of urban life. Unlike the other women
in the novel, she does not seek to flee the country , of which she keeps dreaming while living in
the city.
Sango’s marital choice has made him put an end to his engagement to Aina, the convent
girl from the countryside, who has accompanied his ailing mother and his mother-in-law to the
city. Things have not turned out as Sango’s mother has expected because the hero has definitely
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Revue Campus N°8
made up his mind about his marriage to Beatrice II. No long after his mother’s death in the
hospital, he marries Beatrice II and packs Aina back to the countryside. This packing back is
sustained in the novel by the claim that “this city is no good for a girl so young unless, of course,
she has a husband”. (p.111) Hence mother and daughter (Aina) have caught “the first train to the
Eastern Greens” in the same day that Sango and Beatrice have celebrated their wedding. During
this wedding “Sango wondered …what it would have been like to see Elina sitting at a sewingmachine in that room with the lace curtains, idly making a dress while around her sat her friends,
sipping lime-juice and eating chicken, a mixture of bashfulness , joy and sorrow”.(p.119)
In Iska , Ekwensi seems to have decide to take up the thread of Aina’s story again where
he has left in The People of the City. Filia Enu/ Aina, no longer seems to be content with her life
as Sango has imagined it for her, she falls in love with a Hausa man and marries him against the
wishes of both families. Right from the beginning of the novel, she decides to do things for
herself without relying on others to steer her individual life. Unlike Aina, she does not let her
mother arrange her own marriage. She protests vehemently when her mother has accepted the
wine that traditionally accompanies the ritual asking for the hand of a maiden:
Carry all this away, away at once. I don’t want it. I’m not marrying Nafotin. I
don’t want him. I’m already married. (…) His name is Dan Kaybi (…) He isn’t
an Ibo man. But he is good man. He is the man I love. (p.62)
Accordingly Enu Filia marries the man she loves in spite of protests from both families.
However, tribal realities have caught up with her in Ogabu in the North of Nigeria because
Dan Kaybi has been killed in a tribal riot involving Ibos and Hausas. Unable to live her individual
life freely and independently in a small village where tribal prejudice reigns supreme she thinks
about leaving for the city considered as the site of individual freedom because of the anonymity it
provides. The dialectic of country and city in relation to individual freedom crops up in the
following quote: “there was no question of remaining here in Ogabu. She must move forward,
away from the confines of this small-scale village, into the city where anonymity reigned
supreme”. (p.56)
The motivation for moving into the city as the locus of individual freedom is more logical
in the case of Filia Enu than that of Jagua Nana. Jagua moves into the city more out of
fascination with the modern way of life characteristic of the city than out of sociological
necessity. Fili Enu has married an Hausa breaking taboos against inter-tribal marriage and thus
has no alternative left to her as to her return to her mother’s home or her integration into her inlaws’ home. As to her living alone in a small village, it is practically impossible because rural
mentality does not accept it. The city, therefore, is the last place left for her as a way out of her
dilemma.
By taking Filia Enu into the city. Ekwensi presents the reader another case of what African
woman do with their freedom once there. The case of Filia Enu is different from that of other
women like Jagua in the novel of the same name, or Aina and Beatrice I in The People of the
City. It is different because Filia Enu is an educated woman from St Monica’s convent. This
difference in educational background explains why Enu Filia does not rashly gives herself up to
city ways. Once there she realises “what a very different place Lagos was from St Monica’s. (…)
Here it seemed essential that men and women must continue to plunge headlong into disaster- at
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every turn of the road”.(p.124) Against this modern unrest, Enu Filia sets the innocence and
purity that has characterised her childhood experience in the country and St Monica’s convent.
What is important to remark about Ekwensi’s Iska is the antithetical introduction of two
female characters: Remi, a “glamourite” given up soul and body to city life and Enu Filia who is
nostalgic of the countryside even when she continues to earn her living in the same city. Remi
and Enu Filia are friends, and it through their discussions that the author voices what he considers
the loss of direction for women cut loose from the certainties of village life. For example, Remi
expresses her loss of direction in the city by considering the question of marriage, which in the
rural context, is regarded as nearly the royal way to fulfilment for woman:
In modern Africa marriage is no longer easy. The control by the elders, the
control by taboos and society, all these have been lifted. Young couples are
looking for roots. There are none. So what do you do? I don’t think I shall
marry. The more I think of it, the surer I am. I don’t think I shall ever marry. It’s
too difficult. (p.92)
For Remi, the quest for freedom in the city becomes a real problem because the only
relationship that she has managed to establish with men is that of mistress “a good-time girl” to a
director of a public corporation. As such she forfeits her freedom by trading off her body for
jewellery and fashionable clothes.
The case of Enu Filia is no less problematic. She has come to “Lagos, to find work and
live there for a time. May be from there (she) can go to the United States for further education”. (
Indeed, she has established herself doing “modelling and commercials”. Her salaries do not set
her up economically above Remi, but she resists the latter’s proposal to be a concubine to
wealthy men: “I cannot join you because I do not go with men like that. I was married once, you
know(…) properly (…) What is the sense of this “going out” every night”. (p.70)The refusal to
be a “good-time” girl is even more categorical when she dismisses the same Nafotim whom she
has refused as a husband in the country and who wants her as a mistress in the city. She deflates
his proposal as follows:
I’m quite happy. I stay with my mother, I do my modelling and commercials…You
men in politics think you can get just any girl you fancy. (…) You think once you
have money and position every woman is yours! Well, you’re mistaken. (p.193)
The above quotation is the closest that Ekwensi comes to a feminist position in all his
novels. Its importance comes from the shifting representation of wealth and women. For once, a
woman emerges as a centre of morality.
Notes and References
Ekwensi Cyprian. Jagua Nana. London: Heinemann. 1961.
Ekwensi Cyprian. The People of the City. London: Heinemann. 1954.
Foucault Michel. “Questions on Geography”. In Foucault Michel. Power/Knowledge. Ed.
Colin Gordon. Trans. Colin Gordon. et. al., New York: Pantheon Books. 1980.
Lawrence Margaret. Long Drums and Cannons. London: Macmillan. 1968.
Newell Stephanie. Ghanaian Popular Fiction: Thrilling Discoveries in Conjugal Life and
Other Tales. Oxford: James Currey.2000.
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Revue Campus N°8
Instructions aux auteurs
1. Objectifs et domaines d’intérêt :
Campus est une revue de
l’université Mouloud Mammeri de
Tizi-Ouzou à caractère exclusivement
scientifique ayant pour but de
diffuser et vulgariser des thèmes
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2. Manuscrits
Les
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la Rédaction
Les articles publiés dans la
revue CAMPUS n’engagent
que leurs auteurs.
48
Revue Campus N°8
Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou
Bonne Année 2008
Edition
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Cellule de communication. Vrelex. UMMTO
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