CampuS Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou L'extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte foncière Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH et la mitochondrie Comptabilité nationale et économie de marché : Quelles perspectives pour l'économie algérienne ? City life and Women in Cyprian Ekwensi's The People of the City and Jagua Nana Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 . Couriel : [email protected] Edition : Cellule de communication. Vice Rectorat des relations extérieures de l’UMMTO Directeur de la publication : Pr. Rabah Kahlouche, Recteur Responsable de la rédaction : Pr Hocine Fellag , Vice Recteur chargé des relations extérieures. Comité de Lecture : Pr Mohamed Dahmani , Pr Tahar Taleb Pr Mohamed Morsli , Pr Salah Belaid, Pr Iddir Ahmed-Zaid Conception et réalisation : Djamila Mansour Adresse : Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel et Fax : 026 41 05 79/ 026 41 07 92 Couriel : [email protected] Site électronique : www.ummto.dz 1 L’extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte foncière……………………………………………………… M. Laïche et M. Sadoudi 03 Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH et la mitochondrie……………………………………… Bahia Amellal-Saheb 11 Comptabilité nationale et économie de marché : Quelles perspectives pour l’économie algérienne ?.............................. Khelifa KABRI 16 City life and Women in Cyprian Ekwensi’s The People of the City and Jagua Nana………………………………………… B. Riche and .M. Bensemanne 37 .. : …….. 61 !" # $%& ' ( " ) &* & "………………… Revue Campus N°8 82 Du Sens et de la Mesure epuis quelques mois, de nombreuses voix nous avertissent que la fin des saisons est proche et que le ciel va un jour nous tomber sur la tête. Prévoyance pour certains et marketing de la peur pour d’autres. Apparemment, il va falloir s’habituer à la simultanéité des tempêtes et des canicules n’importe quand et n’importe où. Le rôle de l’homme dans ces changements est, bien sûr, prépondérant. Même la traditionnelle cérémonie des prix Nobel de la paix est passée, cette année, d’une logique de désarmement et des droits de l’homme à une logique de la cause pour l’environnement. Pendant longtemps, une grande figure scientifique, James Lovelock, le théoricien de Gaïa, affirmait que notre planète n'est pas une simple juxtaposition de roches, d'eau et d'air, évoluant indépendamment les uns des autres, mais un système où tout est imbriqué et qui se régule automatiquement, chaque fois qu'il arrive une catastrophe, pour maintenir les conditions favorables à la vie. Aujourd’hui, le même chercheur publie un livre où il dit qu’il ne croit pas que, cette fois-ci, la terre soit capable de s'en sortir facilement. A moins de réviser radicalement nos modes de vie. Malgré cela, ceux qui détiennent les leviers de commande d’un monde très changeant n’écoutent personne et nous expliquent que l’heure est à la vitesse, la performance, la compétitivité, c'est-àdire plus, toujours plus, et encore plus. Sur un autre plan, parallèle celui-là, la violence planétaire, parfois même entretenue, gagne du terrain. Une partie du monde, minoritaire, veut se maintenir au sommet pendant que l’autre fait tout pour ne pas finir broyée en utilisant les maigres moyens du bord. Je me souviens de ce pays africain qui a doublé l’importation de tabac au moment même où des pays européens interdisaient de fumer dans les lieux publics. Quand un journaliste voulait en savoir plus, un haut responsable de ce pays expliquait à la télévision que, chez lui, la première cause de décès n’était pas le tabac. L’Afrique est un continent riche avec une population pauvre. La « logique » qui régit aujourd’hui les univers économiques, celle du « deux poids, deux mesures » que Bourdieu appelle « logique du double standard » contribue considérablement au développement des inégalités et de la violence. Alors, deux questions pertinentes se posent, « quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? » mais aussi« à quels enfants allons-nous laisser ce monde ? ». Il suffit de jeter un coup d’œil autour de nous pour nous rendre compte que la jeunesse n’est 2 La chronique de Hocine FELLAG absorbée que par la techno-gadget avec, en plus, une valise dans la tête. Même le langage quotidien a changé. Par exemple, on ne dit plus « à demain » mais « a2m1 ». Alors, l’orthographe….? Le code remplace l’expression. Ce qui fait que la lecture et l’écriture ne semblent plus attirer grand monde. Même à l’université qui est le carrefour de la connaissance par excellence, écrire juste pour transmettre son savoir intéresse bien peu de personnes. Beaucoup de chercheurs, bien silencieux chez nous, ne sont prolixes que lorsqu’ils traversent la méditerranée. L’engouement d’une jeunesse à vouloir bénéficier de l’expérience des aînés pour mieux préparer l’avenir n’est pas perçu comme une nécessité. Pourtant, partout ailleurs, jamais la science n’a autant sollicité les universitaires, les philosophes et les écrivains comme elle le fait maintenant pour dire et comprendre le monde. La réflexion s’organise partout, souvent à l’occasion de la sortie d’un ou plusieurs livres autour desquels des débats sont menés. Une chose est sûre, la littérature sera toujours le meilleur antidote contre l’immobilisme et la passivité car elle permet de défaire les crampes mentales. En effet, c’est dans la sérénité qu’on peut intégrer des créneaux d’avenir comme la recherche et l’innovation. Avec du sens et de la mesure, on peut sûrement éviter le bas de la muraille. Entre-temps et heureusement d’ailleurs, les saisons sont encore là. L’automne touche à sa fin et l’hiver pointe son nez. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi, dirait Prévert. Pendant cet hiver, le manteau neigeux servira encore d’accessoire vestimentaire à nos montagnes qui narguent les nuages. Cela nous rappelle la belle phrase Eluardienne reprise plus tard par Mimouni et Djaout qui affirme que « la terre est bleue comme une orange ». Notre planète, aux trois quarts recouverte d'eau nous apparaît bleue mais illuminée du rayonnement orange du soleil. Mais, l’eau qui représente une source d’espoir est devenue aujourd’hui une source d’inquiétude. En définitive, on peut dire comme Nietzsche que nous ne devenons que ce que nous sommes. Nous devons peut-être réfléchir sur les savoirs et les intégrer pour remplacer toute méfiance stérile par un vrai dynamisme efficace. On doit sarcler nos pensées pour réaliser l’unité de l’être et du paraître. Sinon, c’est la sinistrose qui s’imposera en mode de vie. Faut-il alors se plaindre d’être condamné à subir la vie au lieu de la vivre ? Il n’y a pas pire situation que de devenir des acteurs sans décor ou des voyageurs sans visage. Dans ce cas, notre sort risquerait d’être scellé par le célèbre paradoxe de Coleridge. A la question « croyez-vous aux fantômes ? », il a répondu « non, car j’en ai trop vu ». Revue Campus N°8 L’EXTENSION DE LA VILLE DE TIZI-OUZOU SOUS LA CONTRAINTE FONCIERE M. Laïche et M. Sadoudi* Université de Tizi-ouzou omme un torrent qui cherche son chemin, la ville de Tizi-ouzou s’engouffre dans la moindre brèche, le moindre ravin, pour réaliser et contenir son extension. Plusieurs facteurs tels que la rareté du terrain à bâtir, la nature des sols, les données sur le portefeuille foncier de l’Etat, l’accessibilité des lieux, l’existence d’infrastructures, les flux de population, l’attractivité des territoires …militent à entrevoir un développement de l’urbanisation plus important vers l’Est de la ville. De ce fait, Tizi-ouzou tournerait-elle le dos à Alger, la capitale ? Mots-clés : urbanisation, PDAU, foncier, attractivité, flux, infrastructures. Tizi-ouzou Depuis l’indépendance, l’Algérie connaît, sous la pression de deux phénomènes majeurs que sont la croissance démographique et l’exode rural1, une urbanisation très rapide que les pouvoirs publics et autres gestionnaires concernés n’ont souvent pas pu maîtriser et contenir. En effet, si en 1966, les villes abritaient 31% de la population algérienne, en 1998 la population urbaine a atteint 58% de la population totale. La ville de Tizi-Ouzou, relativement récente, à l’instar des autres villes du pays, n’a pas échappé à la règle. Les statistiques disponibles montrent qu’entre les deux recensements (RGPH) de 1987 et 1998, sa population est passée de 61.163 habitants à 79.244, soit une croissance de 2,33% en l’espace d’une décennie. Ceci dénote une urbanisation rapide et excessive ayant engendré la pression sur le foncier urbain. Pour preuve, le périmètre urbain de la ville a été multiplié presque par 10 entre 1960 (137 ha) et 2000 (1200 ha). Devant l’insuffisance, voire même l’incapacité, des instruments de planification urbaine qui n’arrivent pas à canaliser et à gérer les effets de cette croissance urbaine à laquelle s’ajouterait le comportement laxiste des pouvoirs publics, la ville de Tizi-ouzou est livrée à une urbanisation envahissante ayant pour conséquence une occupation anarchique et irrationnelle du foncier, à telle enseigne que les autorités locales éprouvent souvent d’énormes difficultés à implanter des projets d’utilité publique. Dans bien des cas (exemple du site d’implantation du pôle de technologie de l’université), elles ont recours au foncier privé et consentent des frais d’indemnisation qui grèvent sérieusement les coûts des projets. La ville de Tizi-ouzou est arrivée pratiquement à consommer ses derniers terrains destinés à l’urbanisation. * Cet article nous a été remis par Mr SADOUDI Mouloud quelque temps avant son décès. Que Dieu ait son âme. 1 : En raison du rôle attractif de la ville sur son arrière pays car offrant des avantages, auxquels s’ajoute la dégradation de la situation sécuritaire dans les zones rurales surtout durant la décennie 1990. 3 Revue Campus N°8 La question qui mérite alors d’être posée est de savoir comment la ville de Tizi-ouzou, capitale régionale, va-t-elle couvrir, en foncier urbain, ses besoins futurs en infrastructures et autres équipements économiques et sociaux. Autrement dit, dans quelle direction se réalisera l’extension de la ville? Afin d’esquisser une réponse à cette question nous avons opté pour une approche historique avec l’objectif de repérer des perspectives d’extension urbaine à partir du parcours d’urbanisation de cette ville. 1- L’urbanisme colonial embryonnaire Avant 1956, le noyau urbain de la ville de Tizi-ouzou se divise en deux entités distinctes, la ville ″indigène″ (haute ville) et la ville européenne. Ces deux villes, qui s’apparentent plutôt à des quartiers, sont séparées par une route appelée Boulevard du Nord. A la faveur de deux évènements, en l’occurrence la promotion de la ville de Tizi-ouzou en cheflieu de département en 1956 et le lancement du plan de Constantine en 1958, celle-ci se voit sortir de ses limites anciennes par l’implantation de nouveaux équipements et infrastructures. En même temps, sur le plan démographique, elle accueille une population relativement importante, flux démographique résultant essentiellement d’un exode rural particulier lié au chômage et surtout à l’insécurité au niveau des montagnes, et à la politique de regroupement forcé menée par l’armée colonial et répondant à des objectifs et préoccupations d’abord militaires. C’est pendant cette période que la ville de Tizi-ouzou est pourvue d’infrastructures administratives et sociales : une préfecture, un lycée, un collège de formation professionnelle, un hôpital, un sanatorium... Dans le domaine de l’habitat, la réalisation de plusieurs cités a permis de pourvoir au logement des populations reçues. Des cités d’habitation comme le Million, les Cadi, les Eucalyptus, les Genêts, la Carrière et le lotissement Bouaziz, témoignent encore de nos jours, de ce passé récent de la ville. 2- L’urbanisme de rattrapage, dense et extensif De 1962 à 1967, après le départ des colons, la ville de Tizi-ouzou est terrassée par l’exode rural massif favorisé par la liberté de mouvement et de circulation des populations ″autochtones″. Devant l’extrême dénuement des villages, la ville était perçue comme le lieu de promotion sociale car devant fournir emplois, revenus et autres services modernes. Néanmoins, pendant cette période, aucune initiative louable n’a été prise par les pouvoirs publics dans le sens de l’amélioration du cadre urbain de la ville de Tizi-ouzou. Ce n’est qu’en 1968, dans le cadre du plan spécial dont a bénéficié la wilaya de Tizi-ouzou, à l’instar d’autres wilayate de montagnes tout aussi déhéritées, que la ville de Tizi-ouzou va connaître de profondes mutations qui prédétermineront sa configuration urbaine. Par des opérations de rénovation et de densification lancées dans le cadre des plans de modernisation urbain (P.M.U) et des plans communaux de développement (P.C.D), plusieurs projets ont été réalisés, notamment l’implantation de programmes de logements et d’équipements (maison de la culture, les ex-galeries, la maison de l’artisanat, siège A.P.C, théâtre communal,…), l’objectif étant, d’abord, d’obtenir un tissu urbain d’une grande homogénéité qui doit se retrouver tant du point de vue du type de bâti que de celui des niveaux2. 2 4 : Collectif DAHMANI « Tizi-ouzou fondation croissance développement », ed. Aurassi, D.B.K Tizi-ouzou, p993, p.108. Revue Campus N°8 Parallèlement à ses programmes, des lotissements sont venus parsemer la lisière du tissu urbain et le noyau urbain étant naturellement limité au Nord par les monts de Belloua et au sud par le Bordj turc, l’urbanisation naissante s’est orientée dans la direction est-ouest. Faut-il remarquer que cette période s’est caractérisée par un fort gaspillage du foncier dû à la dispersion des constructions que les plans directeurs et d’urbanisme (P.U.D) de 1971 et de 1981 ont essayé de restructurer et de densifier. A la fin des années 70, pour faire face aux besoins pressants de l’urbanisation de la ville de Tizi-ouzou, une importante zone d’habitat urbain nouvelle (Z.H.U.N) a été aménagée au sud de la ville. Elle est communément appelée « nouvelle ville ». Celle-ci s’étend sur une superficie de 320Ha3. La création de cette Z.H.U.N s’inscrit dans le cadre de l’intégration des opérations déjà lancées (« coups partis »), comme pour rectifier le tir, et de la préparation des nouveaux programmes d’habitat et d’équipements. Notons enfin que cette Z.H.U.N, de l’avis même des concepteurs du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (P.D.A.U) de la commune de Tizi-ouzou, dédouble de façon identique la ville de fondation coloniale, c’est-à-dire en reprenant la même configuration que cette dernière même si des différences existent sur le plan urbanistique. L’ancienne ville est dominée de constructions coloniales où la surface bâtie représente 60% de la surface totale avec 26% de la surface des îlots réservée au commerce. Quant à la ville nouvelle, elle est composée de grands ensembles d’architectures fonctionnalistes qui occupent 11,8% de la surface totale avec 2% de surface commerciale4. 3- L’urbanisme envahissant A partir de la fin des années 1980 l’Algérie s’est engagée dans un processus de réforme économique orienté vers l’économie de marché. Ainsi, en matière d’aménagement et d’urbanisme, une loi (90-29 du 1er décembre 1990) fut promulguée pour adapter les documents d’aménagement aux réformes entreprises. Dans ce cadre, deux instruments d’aménagements vont voir le jour, il s’agit du plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (PDAU) et du plan d’occupation du sol (POS), documents inspirés des dispositions et objectifs de la loi 90/25 du 28/11/1190 portant orientation foncière. Cette dernière a consacré définitivement la libéralisation du marché foncier et la reconnaissance du droit de propriété. C’est dans le sillage de cette loi foncière que le décret 93/03 du 01/03/93 relatif à la promotion immobilière reconnaît le droit au privé de s’engager dans l’activité de promotion immobilière au même titre que les promoteurs publics. A la faveur de cette nouvelle instrumentation et devant l’absence d’instruments d’aménagement et d’urbanisme non encore élaborés ou approuvés, à laquelle s’adjoint l’instabilité politique, la ville de Tiziouzou a assisté passivement à la multiplication de lotissements et de coopératives immobilières. La libéralisation du marché a eu pour conséquence la consommation effrénée et souvent le gaspillage, conjugués au phénomène de spéculation qui en est résulté, du patrimoine foncier public de la ville (une peau de chagrin !), au profit d’opérateurs privés en quête de rentes de tous genres. Par conséquent, Tizi-ouzou est livrée à une urbanisation incontrôlée, fait de promoteurs privés construisant le maximum5 d’espace, se développant dans toutes les directions tout en dévorant au passage 3 : U.R.T.O « urbanisation nouvelle – Tizi-ouzou », colloque maghrébin sur l’urbanisme, juin 1990. : DAHMOUNE Rhadia « Analyse de l’impact de la libéralisation sur l’espace urbain de Tizi-ouzou », mémoire de Magistère, F.S.E.G de l’université de Tizi-ouzou, 2004, p.79. 4 5 : Il est aisé de remarquer au niveau des lotissements privés, la densité du bâti. Soucieux de réaliser les plus grands bénéfices, les propriétaires vendent le plus de terrain possible, lésinant ainsi sur les espaces réseaux et voiries et autres espaces verts. 5 Revue Campus N°8 les poches de terrain susceptibles d’accueillir les projets d’équipement publics. C’est ainsi que des conurbations se sont formées autour des axes routiers importants : Tizi-ouzou – Boukhalfa, Tizi-ouzou – Bouhinoun, Tizi-ouzou – Hasnaoua, Tizi-ouzou – Timizart Laghbar, Tizi-ouzou – Redjaouna, Tizi-ouzou –Tassadort. Cependant, en ce début du troisième millénaire, la ville de Tizi-ouzou a connu de grandes actions de restructuration et de densification urbaine dans le souci de relier la ville ancienne à la nouvelle ville et aussi d’apporter des solutions aux cassures et ruptures existantes entre les quartiers et les lotissements. Elles se sont concrétisées par la réalisation, entre autres, de l’université « BASTOS », des trois trémies, du pont 20 avril, du Boulevard Krim Belkacem, du Boulevard Stiti, de la route des frères BEGGAZ, la rocade sud afin de désengorger le centre ville… 4- Perspectives d’extension de la ville de Tizi-ouzou Pendant longtemps, c’est la commune de Tizi-ouzou, en premier lieu la ville, qui a accueilli les équipements et infrastructures de grande importance, étant supposé que les autres communes de la wilaya peuvent en bénéficier pour peu que les voies et moyens de communication et de transport soient pris en charge dans le sens de faciliter les déplacements des populations vers le chef-lieu de wilaya. Aujourd’hui cette règle semble être dépassée du fait que l’Etat n’arrive plus à acquérir des assiettes foncières pour ce genre d’équipements au sein de ladite commune. Est-il un problème d’insuffisance du foncier ou de moyens ? Une réponse est donnée par le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou : « il n’y a pas de problèmes de pénurie du foncier [mais] il y a un problème de moyens »6, ce que a aussi conclu K. MAHOUI qui considère que le problème foncier à Tizi-ouzou est plus un problème de gestion qu’un problème de pénurie7. Effectivement le stock de terrains susceptible d’être destiné à l’urbanisation existe; il est évalué par le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou à 1 860 ha répartis comme suit : - secteur urbanisé : 260ha ; - secteur à urbaniser : 1000ha ; - d’urbanisation futur : 600ha. Toutefois, faut-il souligner que ce stock demeure théorique et difficile à mobiliser, et ce pour les deux raisons essentielles suivantes: - la prédominance de la propriété privée conjuguée au phénomène persistant d’indivision des terrains ; - la lourdeur des procédures d’expropriation et de préemption qui continuent à se heurter souvent à deux obstacles : le manque de moyens financiers pour la procédure d’expropriation et la résistance opposée par certains propriétaires terriens, souvent influents, qui usent de tous les avatars pour faire échouer la procédure de préemption. 6 : P.D.A U de la commune de Tizi-ouzou, page 223. 7 : MAHOUI Karim « Marché foncier urbain et sa régulation : modes d’allocation de l’espace et formation des valeurs foncières cas de la ville de Tizi-ouzou », mémoire de Magistère, F.S.E.G de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou, 2004, p.230. 6 Revue Campus N°8 Ces raisons à elles seules, suffisent-elles à montrer les difficultés qu’éprouvent les pouvoirs publics à libérer ou mobiliser des espaces (terrains) à urbaniser. De ce fait, ils sont contraints à la création d’offre foncière à la périphérie de la ville, par la recherche d’espaces naturels ou de terres agricoles, relevant du domaine privé de l’Etat et souvent ne présentant pas beaucoup de difficultés quant à leur aménagement et viabilisation. Ainsi, pour notre part, nous considérons bien qu’il y a une rareté de ressources foncières dans le sens où le domaine public est limité et l’expropriation du privé demeure problématique tant en termes de coûts que de procédures. Cela inhibe considérablement l’initiative des gestionnaires publics de la ville quant à établir des plans cohérents d’extension urbaine. Mais alors, pour revenir à notre question centrale, dans quelle direction l’offre foncière est-elle possible, accessible et avantageuse compte tenu des données et contraintes réelles ? Une telle question relève sans équivoque de la prospective territoriale qui peut mobiliser des instruments et outils méthodologiques et scientifiques capables d’y apporter une réponse objective. Néanmoins, notre modeste contribution à un tel exercice peut être formulée de la façon suivante : Au Nord, le massif de Belloua gène sérieusement toute extension de la ville. Au Sud, l’urbanisation est bloquée par la rocade sud et la voie ferrée (en construction) qui constituent certainement avec leurs couloirs de servitudes la limite sud du périmètre urbain de la ville de Tizi-ouzou. Par conséquent, il ne reste que deux possibilités : une urbanisation vers l’ouest c’est-à-dire du côté de DraâBen-Khedda, ou vers l’Est le long de l’axe Oued Aissi – Tamda. 5- L’orientation de l’urbanisation vers l’Ouest. L’urbanisation dans cette direction (vers Alger) ne paraît pas suffisamment dynamique. Quand bien même l’offre foncière existe, les pouvoirs publics semblent hésitants et réticents à son exploitation. La Z.H.U.N de Oued Falli d’une superficie de 89ha, dont la création remonte au début des années 1980 mais qui peine toujours à voir le jour, est un exemple illustratif du gel de l’occupation de ces terres. La volonté de préserver ces terres à fortes potentialités agricoles conjuguée aux difficultés de leur aménagement (les caractéristiques des sols doivent certainement grever les coûts de construction) sont, à notre avis, les raisons principales du blocage de l’extension dans cette direction. De même, ce qui est aisément observable, l’axe routier Tizi-ouzou – Alger ne paraît pas être suffisamment un vecteur d’agglomération et d’implantation d’activités. Par zilleurs, un grand stade de 50 000 place est programmée à proximité de la RN12, en plus d’un centre d’enfouissement des ordures ménagers. 6- L’orientation de l’urbanisation vers l’Est Plusieurs indicateurs nous amènent à penser que l’extension de la ville de Tizi-ouzou se fera vers l’Est. C’est d’ailleurs un choix qui semble irréversible à partir du moment où les pouvoirs publics ont déjà exploré cet espace par la prévision d’implantation d’un programme important d’équipement. Analysons le tableau1 qui donne la liste des équipements de portée régionale programmés dans le cadre du plan quinquennal (2005-2009) implantés hors du territoire de la commune de Tizi-ouzou. 7 Revue Campus N°8 Tableau n°1 : équipements publics programmés hors de la commune de Tizi-ouzou pour 20052009. Nature du projet Cité universitaire 9.000lits Cité universitaire 4.000lits Cité universitaire 4.000lits Cité universitaire 2.500lits 500 lits Oued Aissi 15.000 places pédagogiques Superficie 17ha 08ha 08ha 05ha 02ha 22ha Source : D.L.E.P Tizi-ouzou Lieu d’implantation TAMDA (Ouaguenoun) DJEBLA (Ouaguenoun) TADMAIT D.B.K Oued Aissi TAMDA Le tableau ci-dessus montre clairement que la zone la plus attractive est la localité de Tamda, distante de quelques 15 Km du chef-lieu de wilaya. En effet, sur 60ha dégagés pour l’implantation d’un campus et cités universitaires, 47 se situent à Tamda et 8 autres à Djebla, une agglomération secondaire à environ 4 Kms de cette dernière localité. L’agglomération de Tamda qui, par le passé, a déjà accueilli un programme important de logements (150 O.P.G.I et 110 E.P.L.F) enclenchera, avec cet important campus universitaire et tous les services qui vont l’accompagner, une véritable dynamique d’urbanisation. Le projet ambitieux de création d’un véritable pôle urbain au niveau de cette zone, qui n’était auparavant qu’une alternative parmi tant d’autres à la pression foncière qui s’exercice sur la ville de Tizi-ouzou, est aujourd’hui une réalité irréversible. Grâce à son potentiel foncier public (domaine privé de l’Etat), cette agglomération secondaire de la commune de Ouaguenoun, située à la périphérie de la ville de Tizi-Ouzou de plus en plus hypertrophiée, participera à coup sûr, dans les années à venir, au décongestionnement de la capitale régionale en jouant un rôle d’espace d’équilibre. Cette hypothèse d’extension de la ville de Tizi-ouzou vers l’Est est confortée par des facteurs de localisation classiques qu’offre cet axe Tizi-ouzou –Oued Aissi -Tamda-Fréha - Azazga. Quels sont ces facteurs ? Disponibilités de terrains Au niveau de cette direction, il existe des opportunités foncières qui peuvent renforcer l’urbanisation tout le long de l’axe Tizi-ouzou – Oued Aissi, Tamda, Azazga. Il s’agit notamment de : - la zone d’activité de Tala-Athmane d’une superficie de 90ha, faiblement occupée et non opérationnelle dans sa grande majorité ; - la zone industrielle de Oued-Aissi d’une superficie de 120ha occupée à 30%. Ces deux zones rattachées aux communes de Tizi-ouzou et de Tizi-Rached, à elles seules, peuvent constituer un important gisement foncier. En effet, ces zones qui occupent actuellement des fonctions de périphéries de la ville de Tizi-ouzou, vont à l’avenir, avec le développement du noyau urbain de Tamda, se retrouver forcément à occuper celles de centralités. De ce fait, elles peuvent faire l’objet de délocalisation. D’ailleurs, le P.D.A.U de la commune de Tizi-ouzou a projeté la création d’une zone industrielle à l’échelle de tout le bassin du Sébaou entre Timizart et Fréha, un projet qui fera avancer encore d’un cran la propagation de l’urbanisation dans la région. 8 Revue Campus N°8 Ressources importantes en eau En plus de la nappe phréatique de la vallée du Sébaou exploitée par forages, le barrage de Taksebt d’une capacité de 175 millions de m3, situé à proximité de Oued Aissi va répondre certainement aux besoins futurs en alimentation en eau potable et industrielle. Sans oublier le barrage de Timizar, même de moindre importance, qui peut s’ajouter au potentiel du premier en couvrant en partie les besoins des activités agricoles. Bonne accessibilité La partie Est de la ville de Tizi-ouzou est structurée par deux voies de communication importantes, parallèles l’une à l’autre, séparée par l’oued Sébaou et se rejoignant au niveau de Fréha. La première, la RN12, joint Oued-Aissi à Azazga pour se poursuivre vers Béjaia. La seconde, le chemin de wilaya (CW174) traverse les localités Timizart-Laghbar, Tala-Atmane et Tamda pour rejoindre Fréha. Ces deux voies sont aussi reliées par un pont à Timizar-Laghvar et un autre à Tamda. A cela il convient d’ajouter le projet d’extension de la voie ferrée dont la première tranche actuellement en réalisation, porte sur le tronçon Tizi-ouzou-Oued-Aïssi. A l’avenir, son extension (prévue jusqu’à Fréha) engendrera, au vu du rôle historique joué par le chemin de fer de par le monde, une véritable conquête industrielle et urbaine de cette partie du territoire de la wilaya. De même cette infrastructure renforcera, certainement, la structuration de l’ensemble aggloméré qui s’étend presque sans discontinuité de la ville de Tizi-ouzou jusqu’à Azazga, sachant l’autre dynamisme enclenché et entretenu depuis quelques années par l’agglomération urbaine d’Azazga qui rejoindrait bientôt celle de Fréha et qui ambitionne le statut de chef-lieu de Wilaya. Par conséquent, cet espace, après la réalisation du campus universitaire de Tamda et la gare ferroviaire de Oued-Aissi, va acquérir un réel pouvoir d’attraction sur les activités de production et de services qui favoriseront, à leur tour, l’extension et la création urbaines. Existence d’un port Le port d’Azzefoun dont les travaux d’extension et d’aménagement seraient suffisamment avancés, va certainement participer à l’essor de ce couloir Tizi-ouzou-Azazga. Composé de plusieurs quais dont celui de commerce qui mesure 135 mètres avec une capacité de 300 tonnes, ce port enclenchera une dynamique économique importante au niveau de toute la région surtout dans les communes qui lui sont limitrophes notamment Azzefoun, Fréha et Aghribs. Importance des flux de population Les communes de l’Est, du Sud-Est et du Nord de la ville de Tizi-ouzou sont desservies par l’axe Tizi-ouzou -- Oued-Aissi -- Tamda – Fréha. Elles sont en nombre de 46 réparties entre 14 dairate. Au total, elles comptent selon le RGPH de 1998, 617.953 habitants, ce qui explique en grande partie l’importance des flux de populations qui traversent l’Est de la ville de Tizi-ouzou. A cela il convient d’ajouter la présence d’un important réseau de centres urbains qui ont des rapports très étroits avec la ville de Tizi-Ouzou en jouant, de par des fonctions économiques de production et de commerce qu’ils accomplissent, le rôle d’« annexes » à cette dernière. L’importance de la population dans les Daïrate de localisation de ces centres urbains est perceptible à travers le tableau2 ci-dessous. 9 Revue Campus N°8 Tableau2 : Population des Daïrate à l’Est de la ville de Tiziouzou Daira Ouaguenoun Azazga Mekla Tizi-Rached Larbaa Nath Irathen Total Population 62.750 76.524 49.877 26.094 47.433 262 678 % par rapport à la population de la wilaya 5,60 6,90 4,49 2,35 4,27 23,61 Source : R.G.P.H 1998. La population totale de ces Daïrate représente 23,61% de celle de la wilaya. Les flux quotidiens de et vers ces localités sont énormes, dénotant la proximité et l’accessibilité de ces dernières. Conclusion Les éléments mis en exergue dans cette réflexion esquissent une véritable dynamique d’extension de la ville de Tizi-ouzou vers son flanc Est. Le plus grand projet prévu à l’Ouest de la ville, à savoir le complexe olympique de 50 ha à Boukhalfa, banlieue immédiate, n’aura pas, à priori, les mêmes effets d’agglomération que les projets localisés à l’Est. De même que l’urbanisation de ce secteur (l’Ouest de Tizi-ouzou) qui permettrait de joindre le chef-lieu de wilaya à Draâ-Ben-Khedda, se ferait au détriment de l’agriculture, car devant consommer les derniers terrains de la vallée du Sébaou. Enfin, cette extension de l’urbanisation vers l’Est (de même que celle vers l’Ouest) renforcerait l’urbanisation linéaire, d’ores et déjà observable, tout le long de la RN12 où les frontières des villes deviendront difficiles à tracer et par conséquent, le schéma d’organisation spatial que l’Etat essaye d’esquisser à travers la nouvelle loi sur la ville qui consiste à créer des centres urbains limitrophes dans le but d’alléger la pression sur la ville, sera profondément bouleversé. 10 Revue Campus N°8 LES INHIBITEURS NUCLEOSIDIQUES DE LA TRANSCRIPTASE INVERSE DU VIH ET LA MITOCHONDRIE. Bahia Amellal-Saheb Laboratoire de Virologie. Hôpital La Pitié-Salpêtrière. Paris. es inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) sont les premières molécules utilisées dans le traitement de l’infection par le VIH. L’AZT étant leur aînée. Aujourd’hui, elles sont utilisées en association aux autres antirétroviraux (ARV) parmi les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse, les inhibiteurs de la protéase, les inhibiteurs de l’intégrase et les inhibiteurs de fusion. Les INTI sont des nucléosides modifiés, analogues des nucléosides endogènes (naturels). Dépourvus du groupement hydroxyle (OH) en position 3’ du désoxyribose, ils agissent comme terminateurs de chaîne et inhibent ainsi l’élongation de l’ADN proviral [1, 2]. Dans la cellule, les INTI entrent en compétition avec les nucléosides endogènes pour être incorporés par la transcriptase inverse dans la chaîne d’ADN proviral en cours de synthèse. La multiplication du virus se trouve de ce fait, inhibée. En plus d’inhiber la polymérase virale (la transcriptase inverse) ces terminateurs de chaîne inhibent aussi, pour certains, la polymérase γ (Polγ), seule enzyme responsable de la réplication d’ADN mitochondrial (ADNmt), conduisant ainsi à une déplétion de celui-ci. En effet, les INTI sont transportés du cytoplasme vers la mitochondrie où ils entrent en compétition avec les nucléosides endogènes. La pol γ en les incorporant dans l’ADNmt en cours de synthèse [2, 3], fait que l’ADNmt est reproduit en faible quantité et la mitochondrie n’a pas les moyens de pallier cette insuffisance [4]. L’ADNmt code treize protéines impliquées dans la chaîne respiratoire de sorte qu’une baisse de production de ces enzymes aboutit à un déficit énergétique. La mitochondrie assure diverses fonctions dont la production d’énergie sous forme d’ATP qu’elle fournit aux divers tissus et organes de l’organisme. La membrane interne contient toutes les protéines de la chaîne respiratoire, associées en cinq complexes, I à V, et assurant l’essentiel de la fourniture énergétique de la cellule. Le repliement en crêtes, de cette membrane interne, en augmente considérablement la surface (fig.1). Figure 1. Photographie électronique de la mitochondrie 11 Revue Campus N°8 On regroupe sous le nom de toxicité mitochondriale, tous les symptômes induits par l’usage à long terme des INTI toxiques pour la mitochondrie. Cette toxicité peut se traduire par une lactatémie, une acidose lactique, une myopathie, une neuropathie, une lipodystrophie ou une nécrose hépatique, associées ou non à des désordres biologiques tels que l’élévation des transaminases, des enzymes pancréatiques, du lactate et du cholestérol dans le sang [3]. In vitro, des tests réalisés sur lignées cellulaires hépatiques humaines (HepG2), musclaires (SkMCs) ou rénales ont permis de classer les INTI dans un ordre decroissant de toxicité mitochondriale: ddC>ddI>d4T>AZT>3TC=abacavir (ABC) = tenofovir (TFV). La toxicité de la d4T semble liée à sa forte affinité pour la polγ, supérieure à celle des dNTP naturels. Pour la ddI, on évoque une excision inefficace par l’exonucléase, contrairement à l’AZT, ou la 3TC [5, 6, 7]. La 3TC, nucléoside de configuration L, est en culture moins efficacement incorporé que le nucléoside naturel, D, tout en ayant une action anti-virale efficace. Il est de ce fait moins toxique pour la mitochondrie que son homologue, la D-3TC. In vivo, La compétition entre dNTP naturels et analogues antiviraux est en faveur des INTI les plus toxiques, la d4T et la ddI. Les INTI traversent la barrière placentaire. Jusqu’à présent, la seule toxicité formellement démontrée d’une exposition à l’AZT en phase périnatale, est une anémie modérée transitoire. Toutefois, l’intégration de l’AZT dans les ADN nucléaire et mitochondrial après exposition périnatale est démontrée chez l’homme. Chez l’enfant, plusieurs cas d’acidose lactique symptomatique ont été observés, réversible à l’arrêt du traitement. A un degré moindre, une hyperlactatémie asymptomatique est observée sous traitement pour près d’un tiers des enfants et peut persister plusieurs semaines après l’arrêt de la prophylaxie [8]. Dans la cohorte française, une dysfonction mitochondriale avec des symptômes surtout neurologiques s’observe chez 0,3 à 0,9 % des enfants selon qu’ils aient été exposés à une ou deux molécules [9, 10]. Ces symptômes sont rares (0,5% des enfants exposés) mais sont 50 à 100 fois plus fréquents que dans la population générale. Le moyen le plus simple d’estimer la fonction mitochondriale, à la condition d’un prélèvement de sang dans des conditions optimales, est la mesure de la lactatémie. Le niveau de lactatémie résulte d’un équilibre entre production et consommation du lactate par l’organisme. L’acidose lactique représente la phase ultime de l’hyperlactatémie. C’est la manifestation la plus redoutable. Si l’hyperlactatémie est relativement fréquente chez des sujets sous INTI, l’acidose lactique est rare [11]. L’acidose lactique a été la première manifestation mitochondriale rapportée, dans les années 1990, en association avec l’AZT, particulièrement chez les sujets obèses. Au bout de trois années sous AZT, un patient a développé l’acidose lactique. Cinq jours après l’arrêt de l’AZT, les paramètres biologiques tels que les transaminases, s’étaient normalisés mais l’acidose lactique ne s’est pas résorbée et a conduit au décès [12]. Plus tard, l’association à une acidose lactique est apparue plus fréquence avec la d4T et la ddI [11, 13, 14]. Un décès suite à une acidose lactique est survenu quelques semaines après addition du TFV à la ddI, alors que le taux de la ddI s’était progressivement élevé sous TFV [14]. Ce cas souligne l’importance des surveillances pharmacologiques des drogues et le réajustement des concentrations. La pancréatite peut être un épisode aigu survenant après de longues années d’un traitement à base d’INTI efficaces et jusqu’alors bien tolérés [15]. Cette complication fatale a été principalement liée à l’usage de la ddI et de la d4T, surtout en cas d’association. Le risque de neuropathie périphérique est fortement augmenté avec la ddI et/ou la d4T au point d’en limiter l’usage. D’autre part, la neuropathie périphérique n’est pas apparue associée de manière irréfutable à l’usage de l’AZT, de la 3TC ou de l’ABC [16]. 12 Revue Campus N°8 L’AZT, à l’origine de myopathies, a induit une déplétion en ADNmt au niveau du muscle, par comparaison au sujet normal [12, 17]. L’arrêt de l’AZT a conduit à une amélioration de la fonction mitochondriale et à un rétablissement des concentrations d’ADNmt. La d4T semble être un facteur majorant fortement le risque de survenue de lipodystrophie [18-21] laquelle est généralement associée à une hyperlactatémie, une hyperlipidémie et une hyperglycémie, plus fréquentes sous d4T que sous AZT [13, 22]. La lipodystrophie vient souvent perturber le traitement antirétroviral. En absence de traitement correctif spécifique, il convient d’utiliser des molécules moins toxiques dont l’ABC [23]. On a pu voir une correction de la lipoatrophie et un gain de poids, en arrêtant l’AZT ou la d4T, remplacées par l’ABC [5, 23, 24, 25] ou le TFV. Un traitement par INTI est souvent associé à une déplétion en ADNmt. La quantification de ce paramètre se fait par PCR en temps réel [26]. Chez des patients adultes jamais traités, l’AZT associée à la 3TC a donné, après une année de traitement, une déplétion légère dans le sang, contrairement à la d4TddI qui a induit une plus profonde déplétion corrélée à la lipodystrophie [20]. Cette déplétion, touchant aussi les adipocytes, pourrait suggérer un rôle dans la lipoatrophie [21]. Cette hypothèse est confortée par la présence dans le tissu graisseux d’INTI en fortes concentrations [27]. Enfin, le rapport de causalité entre la baisse d’ADNmt et les symptômes cliniques doit être étayé. L’hypothèse d’un mécanisme multifactoriel rendrait compte de la discordance de certains résultats. Conclusions Le risque de toxicité mitochondriale varie considérablement d’un sujet à un autre pour des expositions comparables aux INTI. On admet que les INTI offrent des conditions favorables et que la déplétion en ADNmt y contribue. Les patients dont les taux d’ADNmt étaient bas avant l’initiation du traitement, avaient plus de risque de développer une toxicité mitochondriale à cause de la perte induite par des INTI toxiques, rendant ces taux encore plus bas [20]. D’une façon générale, au cours de l’utilisation des INTI, il est conseillé de surveiller l’apparition des signes cliniques et biologiques de souffrance mitochondriale, fatigabilité et hyperlactatémie notamment. Une évaluation de l’état métabolique du patient avant l’instauration du traitement est souhaitable. La crainte de manifestations cliniques sévères conduit à de nouvelles stratégies de traitement, particulièrement lors du traitement initial, en ce qui concerne le choix de l’association, le dosage et la durée d’administration de chaque antirétroviral. Aujourd’hui, le choix thérapeutique est multiple, rendant possible une thérapie sans certains INTI. Nous avons montré que certaines de ces associations n’étaient pas toxiques à l’échelle mitochondriale [28]. Face à une combinaison thérapeutique toxique, il y’a lieu d’interrompre le traitement en question en faveur d’un autre moins toxique ou de réduire les doses dès les premiers symptômes. Son maintien induit une accentuation des effets indésirables. L’arrêt secondaire du traitement permet une régression mais à un degré variable selon les patients. Cela dépendrait des molécules elles mêmes, de leur dosage ainsi que de facteurs prédisposants, ces pathologies ayant probablement une origine multifactorielle. 13 Revue Campus N°8 Références bibliographiques 1-Huraux JM, Nicolas JC, Agut H, Peigue-Lafeuille H. Traité de virologie médicale 2003. Edition ESTEM. France. 2- Kakuda TN. Pharmacology of nucleoside and nucleotide reverse transcriptase inhibitor-induced mitochondrial toxicity. Clin Ther 2000. 22: 685-708. 3- Amellal B, Rouzioux C, Blanche S, Huraux JM et Calvez V. La toxicité mitochondriale des inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH. Revue dans VIROLOGIE, 2004 JuilletAoût ; 8 (4) : 259-270. 4- Vittecoq D, Jardel C, Barthelemy C, Escaut L, Cheminot N, Chapin S, Sternberg D, Maisonobe T and Lombes A. Mitochondrial damage associated with long-term antiretroviral treatment: associated alteration or causal disorder? J Acquired Immune Defic Syndr 2002. 31 (3): 299-308. 5- Johnson, AA, Ray AS, Hanes J, Suo Z, Colacino JM, Anderson KS, Johnson, KA. Toxicity of antiviral nucleoside analogs and the human mitochondrial DNA polymerase. J. Biol. Chem 2001. 2 (276) : 40847-57. 6- Lim SE, Ponamarev MV, Longley MJ, Copeland WC. Structural determinants in human DNA polymerase gamma account for mitochondrial toxicity from nucleoside analogs. J Mol Biol 2003. 23 (329) : 45-57. 7- Feng JY, Johnson AA, Johnson KA, Anderson S. Insights into the molecular mechanism of mitochondrial toxicity by AIDS drugs. J. Biol. Chem 2001. 276 (26); 23832-37. 8- Alimenti A, Burdge D, Ogilvie A et al. Lactic acidemia in HIV infants exposed to perinatal antiretroviral therapy. Pediatr Inf Dis J 2003. 22:782 9- Blanche S, Tardieu M, Rustin P, Slama A, Barret B, Firtion G, Ciraruvigneron N, Lacroix C, Rouzioux C, Mandelbrot L, Desguerre I, Rotig A, Mayaux MJ and Delfraissy JF. Persistent mitochondrial dysfunction and perinatal exposure to antiretroviral nucleoside analogues. The Lancet 1999. 354 (9184): 1084-1089. 10- Barret B, Tardieu M, Rustin P, Lacroix C, Chabrol B, Desguerre I, Dolfus C, Mayaux MJ, Blanche S ; For the French Perinatal Cohort Study Group. Persistent mitochondrial dysfunction in HIV-1 – exposed but uninfected infants: clinical screening in a large prospective cohort. AIDS 2003. 17 (12): 1769-85. 11- Moyle GJ, Datta D, Mandalia S, Morlese J, Asboe D and Gazzard BG. Hyperlactataemia and lactic acidosis during antiretroviral therapy: relevance, reproducibility and possible risk factors. AIDS 2002. 16:1341-49. 12- Chariot P, Drogou I, de Lacroix-Szmania I, Eliezer-Vanerot MC, Chazaud B, Lombes A, Schaeffer A, Zafrani ES. Zidovudine-induced mitochondrial disorder with massive liver steatosis, myopathy, lactic acidosis, and mitochondrial DNA depletion. J Hepatol 2000. 32 (2): 364-5. 13- Boubaker K, Flepp M, Sudre P, et al. Hyperlactatemia and antiretroviral therapy: the Swiss HIV Cohort Study. Clin Infect Dis 2001. 33:1931-37. 14- Murphy MD, O’Hearn M, Chou S. Fatal lactic acidosis and acute renal failure after addition of tenofovir to an antiretroviral regimen containing didanosine. Clin Infect Dis 2003. 15; 36:1082-5. 15- Dassopoulos T, Ehrenpreis ED. Acute pancreatitis in HIV-infected patients: Areview. Am J Med 1999. 107:78-84. 16- Simpson DM, Tagliati M. Nucleoside analogue-associated peripheral neuropathy in HIV-infection. J Acquir Immune Defic Syndr 1995. 9: 153-161. 14 Revue Campus N°8 17- Arnaudo E, Dalakas M, Shankes S, Moraes CT, DiMauro S, Schon E. Depletion of muscle mitochondrial DNA in AIDS patients with zidovudine-induced myopathy. Lancet 1991. 337(8740) :50810. 18- Joly V, Flandre P, Meiffredy V, Leturque N, Harel M, Aboulker JP et al. Increased risk of lipoatrophy under stavudine in HIV-1 infected patients: results of a substudy from a comparative trial. AIDS 2002. 16: 2447-2454 19- Miro O, Lopez S, Pedrol E, Rodriguez-Santiago B, Martinez E, Soler A, Milinkovic A, Casademont J, Nunes V, Gatell JM, Cardellach F. Mitochondrial DNA depletion and respiratory chain enzyme deficiencies are present in peripheral blood mononuclear cells of HIV-infected patients with HAARTrelated lipodystrophy. Antivir Ther. 2003. 8(4): 333-8. 20- Chene G, Amellal B, Pedrono G, Gourlain K, Rancinan C, Journot V, Cotte L, Palmer P, Castro ND, Calvez V, Molina JM; ALBI-ANRS 070 Study Group. Changes in the peripheral blood mtDNA levels in naive patients treated by different nucleoside reverse transcriptase inhibitor combinations and their association with subsequent lipodystrophy. AIDS Res Hum Retroviruses. 2007 Jan;23(1):54-61. 21- Buffet M, Schwarzinger M, Amellal B, Gourlain K, Bui P, Prevot M, Deleuze J, Morini JP, Gorin I, Calvez V, Dupin N. Mitochondrial DNA depletion in adipose tissue of HIV-infected patients with peripheral lipoatrophy. J Clin Virol. 2005 May;33(1):60-4. 22- Carr A, Miller J, Law M, Cooper DA. A syndrome of lipoatrophy, lactic acidemia and liver dysfunction associated with HIV nucleoside analogue therapy: contribution to protease inhibitor-related lipodystrophy syndrome. AIDS 2000. 14 (3): 25-32. 23- Carr A, Workman C, Smith DE, Hoy J, Hudson J, Doong N, Martin AJ, Freund J, Law M, Cooper DA. Abacavir substitution for nucleoside analogs in patients with HIV lipoatrophy: a randomized trial. JAMA 2002. 288 (2): 207-15. 24- Saint-Marc T, Touraine JL. The effects of discontinuing stavudine therapy on clinical and metabolic abnormalities in patients suffering from lipodystrophy. AIDS 1999. 13(15):2188-99. 25- Martin A, Smith DE, Carr A, Ringland C, Amin J, Emery S, Hoy J, Workman C, Doong N, Freund J, Cooper DA. Reversibility of lipoatrophy in HIV-infected patients 2 years after switching from a thymidine analogue to abacavir: the MITOX extension study. AIDS 2004. 18: 1029-1036. 26- Gourlain K, Amellal B, Ait Arkoub Z, Dupin N, Katlama C and Calvez V. Quantitative analysis of human mitochondrial DNA using a real-time PCR assay. HIV Medecine, 2003, 4: 287-292. 27-Dupin N, Buffet M, Marcelin AG, Lamotte C, Gorin I, Ait-Arkoub Z, et al. HIV and antiretroviral drug distribution in plasma and fat tissue of HIV1-infected patients with lipodystrophy. AIDS 2002. 16:16. 28- Amellal B, Allavena C, Andre-Garnier E, Ferre V, Valantin MA, Delfraissy JF, Lafeuillade A, Bonmarchand M, Calvez V, Raffi F. Constant mitochondrial DNA levels in blood leukocytes of patients enrolled in a NRTI-free therapeutic trial (BIKS-2 study). J Infect. 2007 Jun;54(6):603-8. disorders in human immunodeficiency virus-infected patients. Clin Infect Dis. 2002. 1; 34(5):649-57. 15 Revue Campus N°8 COMPTABILITE NATIONALE ET ECONOMIE DE MARCHE : QUELLES PERSPECTIVES POUR L’ECONOMIE ALGERIENNE ? Khelifa KABRI8 Faculté des sciences économiques et de gestion a comptabilité est un instrument d’observation, d’analyse et de formalisation de la réalité économique grâce auquel il est possible d’agir dans le cadre de politiques économiques données sur cette réalité. A ce titre, elle s’attache à rendre l’économie aussi transparente que possible en montrant les principaux rouages ainsi que leur articulation. En d’autres termes, elle ambitionne ainsi de lever le voile sur l’activité économique de l’espace et de son organisation. Le caractère évolutif de l’activité économique, qui n’est plus à démontrer, suggère une adaptation correspondante de l’instrument d’observation privilégié de cette activité. La comptabilité nationale depuis sa création à nos jours, n’a cessé d’évoluer dans le sens d’une plus grande adéquation avec cette réalité économique. Pour l’Algérie qui s’est engagée sur la voie des réformes à tous les niveaux d’organisation de la vie économique et sociale, ce n’est pas une simple évolution qu’est appelé à connaître son système de comptabilité nationale, mais une profonde révolution. En effet, la généralisation des rapports marchands avec l’adoption de l’économie de marché comme principe régulateur de l’activité économique et la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel et de soutien à la relance économique, va ébranler l’édifice, d’ailleurs inachevé, du jeune et vieux système des comptes économiques algériens (SCEA) mis en place depuis 1977. Sur un autre plan, les ambitions affichées par les pouvoirs publics nationaux en matière d’aménagement et de développement des territoires exigent, pour bien comprendre les dynamismes de l’espace algérien, la disponibilité de bases de données statistiques sectorielles, spatialisées et régionalisées. Ainsi, en plus du nécessaire élargissement du champ de la production, le futur système de comptabilité nationale algérien doit intégrer un certain nombre de modifications au niveau central et périphérique afin d’être cet instrument qui permet à la fois de comprendre l’économie algérienne contemporaine et d’agir sur elle et qui permet aussi d’intégrer l’activité économique et sociale. Avant d’aborder l’ensemble de ces questions constituant les axes de notre article, nous allons d’abord évoquer les grandes étapes qui ont marqué l’évolution de la comptabilité nationale en précisant les différents systèmes de comptabilité nationale en mettant ainsi l’accent sur l’origine et l’évolution afin de dégager les perspectives pour l’économie algérienne en pleine mutation dans une bonne gouvernance. Chargé de recherche à la Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. 8 Cet article constitue une synthèse du rapport d’activité de recherche de notre projet agrée par CNEPRU/MESRS, n°M00520060045 portant sur « les comptes satellites et économie de marché : essai d’intégration de l’activité économique et sociale », Janvier 2007. 16 Revue Campus N°8 I. Présentation des différents systèmes de comptabilité nationale 1. Origine et évolution de la comptabilité nationale La comptabilité nationale est une technique dont les origines remontent très loin dans l’histoire et utilisée en tant que simple inventaire établi essentiellement pour les besoins de la guerre, la richesse et la population. Les deux guerres mondiales et la crise de 1929 marquent un tournant dans la perception économique de l’Etat. La première guerre mondiale (1914-1918) a replacé brutalement l’Etat nation au devant de la scène économique. Avec la crise de 1929, l’interventionnisme s’accentue davantage avec K.M. Keynes (1883-1946) qui amorce un revirement de la pensée économique en y intégrant l’Etat; les instituts de conjoncture se multiplient et se donnent de plus en plus pour mission de guider les décisions des gouvernements malgré un appareil statistique bien fragile. Les pouvoirs publics concentrent ainsi leurs efforts de relance de la production et de l’emploi pour bien connaître avec précision les agrégats macroéconomiques, caractéristiques de l’économie nationale. La nouvelle vague d’interventionnisme étatique apportée par la deuxième guerre mondiale (1939-1945) a eu pour effet de hâter encore la recherche en matière statistique. L’idée d’une comptabilité d’ensemble se précise et dés 1941, les premières versions de la comptabilité nationale apparaissent ainsi dans plusieurs pays. La comptabilité nationale a donc trouvé sa forme contemporaine au lendemain de la deuxième guerre mondiale dans un contexte de forte intervention de l’Etat dans l’activité économique et d’affirmation de la croissance comme base d’un compromis social. En 1950, l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), devenue en 1961 l’Organisation pour la Coopération et le Développement (OCDE), institution créée dans la foulée du plan Marshall, publie un système de comptes normalisés qui servira de modèle aux comptes occidentaux. Au moment de sa consécration, la comptabilité nationale est explicitement conçue comme un outil destiné à guider la politique économique dans sa tentative de stimuler la croissance, l’expansion matérielle de biens et services. Ce système est repris tel quel par les Nations- Unies et c’est à partir de ce système que la plupart des pays industrialisés et beaucoup de pays du Tiers- Monde ont construit ainsi leur comptabilité nationale. 2 - Mise en place des systèmes de comptabilité nationale Les différents systèmes de comptabilité nationale, mis en place dans la majorité des pays, sont nés de la nécessité de disposer d’instruments capables de fournir une analyse cohérente, intégrée et constante des phénomènes complexes à l’œuvre dans les économies respectives. 17 Revue Campus N°8 2.1. Système de comptabilité nationale dans les pays capitalistes L'ensemble des travaux de comptabilité nationale ont été menés et coordonnés par l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) qui a publié en 1950 un système de comptes normalisés, repris par la suite par l'Organisation des Nations Unies (ONU) sous l’appellation de " système de comptabilité nationale" (SCN) afin de coordonner les différents travaux de comptabilité nationale menés dans les divers pays développés. Ce système, révisé en 1970 (SCN 70) et 1993 (SCN 93) a été adopté dans la majorité des pays industrialisés et dans beaucoup de pays en développement. C’est à partir de ce système que la communauté européenne a d’ailleurs élaboré un système évolutif et adapté chaque fois à ses propres besoins, baptisé système européen de comptabilité (SEC). Sur la base du SCN 93, l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat, a préparé ce nouveau système (SEC 95) qui, ayant fait l’objet d’un règlement communautaire (le 25 juin 1996) s’impose aux différents Etats membres et permet une totale harmonisation de leurs comptes et une comparaison plus facile de leurs agrégats macroéconomiques. La France a adopté à partir de 1976, une version spécifique du SCN, le système élargi de la comptabilité nationale (SECN) qui a cédé sa place au système européen de comptabilité (SEC) appliqué dans tous les pays de l’union européenne à partir de 1995 (SEC 95)9 qui reconnaît ainsi le caractère productif à toute production de biens et de services. Le comptable national définit des catégories permettant d’établir le classement des différentes unités effectuant les différentes opérations économiques. Le résultat de ce travail a abouti à la maquette de la comptabilité nationale dont la charpente est constituée du croisement des différentes nomenclatures d’agents, d’opérations et de comptes de secteurs10. 2.2. Le système de comptabilité nationale dans ex-les pays socialistes Les ex-pays socialistes ont fondé leurs systèmes de comptabilité sur la théorie marxienne ou la production constitue la mise en valeur du travail productif dans un cadre socialement organisé. Dans ces pays, les premiers comptes nationaux ont été établis après la révolution d'Octobre 1917, avec cette priorité accordée aux balances matières, balances sectorielles et balances de main- d’œuvre. Les premiers schémas ont été mis en place en Union Soviétique et par la suite élargis à l’ensemble des pays socialistes. En 1965, le système soviétique de comptabilité nationale fut harmonisé avec les systèmes des autres pays de l’Europe de l’Est membres du Comecon dont l’économie devient de plus en plus complexe. La comptabilité nationale prend de l'ampleur avec la mise en place d'un système spécifique adapté appelé le Système de Comptabilité du Produit Matériel (SCPM) s’inspirant de la théorie économique marxiste11. Ce système consiste en une grille d’observation faite de nomenclature d’agents et d’opérations appliquée à un champ d’observation. 9 Système européen des comptes, SEC 95, Office des publications officielles des communautés européennes, Luxembourg, 1996. 10 E. Archambault : Comptabilité nationale, Ed. Economica, Paris, 2002, 6ième édition. 11 A. Pichot : Comptabilité nationale et modèles économiques, Ed. PUF, Paris, pp. 243-279. 18 Revue Campus N°8 Depuis la fin des années quatre vingt, la majorité des pays de l’Est connaissent un processus de réformes économiques qui ne manquera pas d’ailleurs de se répercuter sur leur système de comptabilité nationale par un basculement vers le système de comptabilité nationale SCN. Force est de constater que depuis la chute du mur de Berlin, les changements systémiques entrepris dans ces pays voire pour partie déjà réalisée, ont imprimé au processus de transition vers l’économie de marché un caractère d’irréversibilité. Les modalités de cette transition vécues dans les pays de l’Est ont été quasi- similaires dans tous les pays du monde. La mise en œuvre des politiques de stabilisation macro-économique a été accompagnée par de brutales libérations des prix, par la diminution drastique des subventions budgétaires et par des coûteux efforts d’assainissement des balances de paiements. Ceci ne manquera pas d’ailleurs de se répercuter sur leur système de comptabilité nationale, pierre de touche essentielle pour analyser et évaluer les changements structurels opérés dans leurs économies, surtout dans la perspective de leur intégration dans l’union européenne conformément au traité de Maastricht de Décembre 1991 qui a prévu que tout Etat européen peut devenir membre de l’union européenne et voir ainsi sa comptabilité nationale balancée vers la comptabilité en vigueur dans la communauté européenne. 2.3. Système de comptabilité nationale en Algérie Il existe très peu d’informations sur l’histoire de la comptabilité nationale où les premiers éléments signalés remontent aux travaux effectués en 1959 dans le cadre du plan de Constantine sous l’égide du système de comptes économiques français. Au lendemain de l’indépendance, des comptes datés de 1963 ont été élaborés en 1964-65 sous la direction d’experts français. C’est à la faveur du Plan triennal (1967-69) qu’ont été élaborés les premiers comptes par les services nationaux de la Planification et de la Statistique. Jusqu’à 1977, les différents comptes ont été établis à partir du cadre défini par la comptabilité nationale française (CNF) dont nous avons d’ailleurs « algériannisé » le nom pour devenir la comptabilité nationale algérienne (CNA). Durant toute la période, une réflexion a été engagée sur la nécessité d’élaborer et de mettre en place un système de comptabilité adapté aux réalités économiques et sociales du pays. Ce système devait spécifier un champ de production conforme aux options socio-économiques et à la stratégie de développement du pays. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’a été rédigé le document méthodologique jetant les bases du nouveau système de comptabilité nationale dénommé le Système de Comptes Economiques Algériens (SCEA) mis en place en 1976-77. Ce système est venu enrichir la comptabilité nationale de l'expérience et des résultats des deux systèmes internationaux et est présenté comme devant mieux refléter la réalité économique et sociale du pays et mieux répondre aux besoins de la planification. Ce système tire donc sa source des deux systèmes internationaux précédents où les similitudes et/ou les divergences entre ces trois systèmes de comptabilité résident essentiellement dans la définition du champ de la production selon qu’elle soit extensive pour l’un (SECN), restrictive pour l’autre (SCPM) et intermédiaire pour le SCEA qui définit et retient ainsi le champ de la production par rapport aux autres systèmes comme la création de biens et de services échangés ou susceptibles de s’échanger sur un marché. 19 Revue Campus N°8 2.4 Perspective de la comptabilité nationale dans le monde Les réformes économiques, sociales et politiques introduites dans les pays ont créé une nouvelle situation avec des changements opérés dans leurs systèmes de comptabilité et des agrégats économiques et financiers. Les autorités de ces pays ont entrepris ainsi beaucoup d’efforts pour faire converger leurs statistiques nationales avec les statistiques européennes et internationales. La nécessité de la comptabilité nationale est bien ressentie comme l’indispensable instrument de politique de tout Etat. Beaucoup d’actions ont été entreprises donc dans le choix du système de comptes nationaux et celui de la modification des systèmes comptables des unités en tenant compte d’une part, de leurs propres besoins et d’autre part de ceux des responsables de la comptabilité nationale. Le choix du système a été résolu en optant d’abord pour le système de comptabilité nationale des Nations Unies (SCN). Le projet de 1991 avait établi un programme en trois étapes où la première étape consistait en l’élaboration d’une méthodologie reprenant la prescription du système européen de comptabilité (SEC) et la préparation d’une évaluation du PIB pour les années 1985-1990 à prix courants et constants avec une décomposition par branches et par type d’utilisation selon les comptes du SCN 93. Aujourd’hui, la majorité des organismes chargés de la statistique sont tenus de calculer et de publier les indicateurs et les agrégats macroéconomiques suivant les recommandations du système européen de comptabilité (SEC) en vigueur aujourd’hui dans toutes les économies de marché. 2.5 Perspective de la comptabilité nationale en Algérie L’effort de développement entrepris par l’Algérie depuis l’indépendance à nos jours a abouti à des transformations économiques et sociales non négligeables allant dans le sens d’une modernisation de notre système productif national et d’une réduction des disparités économiques, sociales et régionales. Le vaste programme de réformes économiques et sociales engagé à partir des années 1990 par l’Algérie vise ainsi à introduire une plus grande rationalité dans la gestion et l’organisation de l’économie nationale dans toutes ses dimensions. Durant ces deux dernières décennies, l’accent a été mis aussi sur la bonne gouvernance comme facteur déterminant du développement économique et social au sens large12 à la faveur de la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel et de soutien à la relance économique ou un certain nombre d’actions ont été introduites et qu’il est nécessaire aujourd’hui d’évaluer l’efficacité des politiques économiques et sociales à travers les différents cadres et tableaux synthétiques qu’offre la comptabilité nationale. 12 M.C. BELMIHOUB : Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance, Revue IDARA n°30, Volume 15, n°2-2005, Ed. CDRA-ENA, Alger, pp.17-38. 20 Revue Campus N°8 Le système de comptes économiques algériens (SCEA) doit lui évoluer pour s’adapter aux nouvelles données de l’économie algérienne car la validité d’un système réside tant dans son adéquation à la réalité socio-économique du pays que dans sa capacité à aider la prise de décision. Cette nécessité de mieux refléter tous les aspects de la réalité économique et sociale algérienne et de mieux répondre aux besoins de l’analyse et de la planification qui nous a conduit à proposer notre projet dans le but d’arriver à une intégration des activités économique et sociale de l’économie nationale qui ne peut se réaliser qu’avec une intégration de l’information économique et sociale par le biais des différentes structures mises en place. II. Système d’information et/en comptabilité nationale La comptabilité nationale se propose de répondre à un besoin ressenti par l’ensemble des acteurs économiques : - Par l’Etat, pour mener à bien sa politique économique et sociale et rendre compte en même temps de manière synthétique des résultats de sa politique, - Par les acteurs, pour s’informer des résultats de la politique de l’Etat et de la situation économique du pays. Autant dire donc que la connaissance de l’économie nationale doit constituer un enjeu de première importance, en particulier pour les responsables de la politique économique, mais plus largement pour tous les citoyens désireux d’être informés et de s’informer sur les différents aspects de la vie économique et sociale du pays tant sont diverses les activités des uns et des autres, et nombreux les acteurs qui y participent. Certains économistes estiment aujourd’hui que l’information doit être considérée comme un facteur de production et une ressource indispensable au processus de développement et constitue à ce titre la clé de l’élaboration des stratégies en facilitant le choix des objectifs et la coordination des différentes actions. 1. Le système d’observation statistique Le système d’observation statistique mis en place en Algérie s’articule essentiellement autour des enquêtes menées et initiées au sein de l’office national des statistiques où participe l’ensemble des ministères et organismes publics et privés à travers un ensemble d’enquêtes et de travaux statistiques sectoriels et régionaux. Organisation du système d’observation statistique L’organisation du système d’observation statistique puis du système d’informations résulte des mutations et des préoccupations structurelles qu’a subies l’économie nationale et le dispositif mis en place dans le pays fait intervenir ainsi trois acteurs principaux : - les producteurs de l’information primaire qui sont les agents économiques ; - les organes qui collectent, centralisent, agrègent, traitent cette information primaire et redistribuent l’information ainsi élaborée ; - les agents qui réceptionnent et utilisent l’information élaborée. 21 Revue Campus N°8 Ces différents niveaux d’intervention doivent s’articuler de façon ordonnée pour donner au système sa logique, son caractère évolutif, sa cohérence interne et externe et sa compatibilité avec l’organisation socioéconomique du pays dans toutes ses dimensions. L’information économique élaborée doit être donc conforme au système national de statistiques. La production de cette information statistique ne peut pas être considérée comme une fin en soi mais doit répondre à des besoins précis et identifiés et ce, dans des délais précis. Cette information ne suffit pas à elle seule, il faut l’organiser dans un cadre précis de manière à être traitée et analysée avec un système de comptabilité nationale adapté aux réalités nationales. Le système d’observation statistique mis en œuvre s’articule essentiellement autour de recensements et d’enquêtes nationaux menés autour de certaines activités : - le recensement de la population et de l’habitat (RGPH) qui se déroule tous les dix années (1966, 1977, 1987, 1998, 2008 en préparation) touche l’ensemble des ménages résidents et non résidents ; - une enquête annuelle initiée par la direction des entreprises de l’office national des statistiques comporte deux volets « productions et ventes » et « comptable » se déroulant sur deux phases ; - Les enquêtes trimestrielles qui recueillent des informations sur les tendances de la production, les stocks, l’emploi pour jouer un rôle central dans le diagnostic conjoncturel sur l’activité des entreprises ; - Une enquête annuelle initiée par le centre national d’animation et de traitement de l’information sur le secteur de la construction (CNAT) qui touche l’ensemble des entreprises du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique. En plus de ces enquêtes annuelles, une enquête approfondie est menée tous les cinq années dans le but d’apprécier les performances et les croissances des entreprises et permettre ainsi de connaître la dimension des champs des différentes activités, leur structure et leur dispersion géographique et permettre ainsi la réalisation de travaux importants pour les besoins de la prévision tels que l’élaboration et la confection des tableaux entrées et sorties (TES). Malheureusement, le dernier TES dont dispose l’Algérie date de 1989 et n’a été diffusé qu’en 1993. Depuis cette date, aucun TES n’a été publié. Le système d’observation statistique doit reposer sur une classification des unités statistiques et des variables observées selon des critères qualitatifs qui nécessitent la construction de nomenclatures pour observer et analyser l’activité économique et sociale du pays. 1.2 Nomenclature nationale des activités et des produits13. La nomenclature est composée de deux volumes permettant une codification des activités et des produits qui sont la nomenclature algérienne des activités (NAA) et la nomenclature algérienne des produits (NAP). 13 Cf. Décret n°02-282 du 3 septembre 2002 portant Nomenclature des activités et des produits. 22 Revue Campus N°8 La nomenclature algérienne des activités (NAA) offre la structure suivante : - un premier niveau comportant des rubriques identifiées par un code alphabétique (section), dont le nombre est de 17 sections ; - un niveau intermédiaire comportant des rubriques identifiées par un code alphabétique à deux caractères (sous-sections), dont le nombre est de 31 sous-sections ; - un deuxième niveau comportant de rubriques identifiées par un code numérique à deux chiffres (divisions), dont le nombre est de 60 divisions ; - un troisième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à trois chiffres (groupes), dont le nombre est de 240 groupes ; - un quatrième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à quatre chiffres (classes), dont le nombre est de 559 classes. La nomenclature algérienne des produits (NAP) se compose quant à elle de deux autres niveaux permettant la codification des produits issus d’une activité : - un cinquième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à cinq chiffres (catégories). - Un sixième niveau comportant des rubriques identifiées par un code numérique à six chiffres (sous-catégories). Toutes les classifications statistiques concernant les activités économiques exercées par les personnes morales et les personnes physiques doivent être établies conformément à la nomenclature algérienne des activités et des produits (NAP 2000). Le passage de l’ancienne à la nouvelle nomenclature est assuré par une table de correspondance mise au point par l’office national des statistiques. Cette table a été mise à la disposition des détendeurs de fichiers dont l’activité est codifiée sur la base de la nomenclature de activités et des produits de 198014. 1. Le système d’informations pour piloter l’activité économique Des efforts considérables ont été consentis au plan de l’équipement et de l’organisation pour hisser le système d’informations économique et sociale au niveau requis par l’actuelle étape du développement caractérisée par des réformes économiques et sociales. Le système d’information à mettre en place pour piloter l’activité économique peut être défini comme étant l’ensemble des opérations de collecte, de traitement, de distribution, de stockage d’informations relatives à un domaine donné et considérées comme utiles pour la prise de décision. Ces opérations doivent être perçues comme des activités régulières et permanentes et coordonnées en fonction des objectifs à satisfaire et de l’organisation du travail de moyens techniques et humains. Ce système d’information est institué au fur et à mesure de l’organisation générale et de fonctionnement de l’économie nationale. L’ensemble des structures techniques et administratives mises en place, de même que les méthodes et les textes réglementant la collecte et les traitements de l’information ont été définis et mis en place en fonction des préoccupations politiques, économiques et sociales du pays. 14 Cf. Décret n° 80-137 du 13 Mai 1980 portant nomenclature algérienne des activités et des produits. 23 Revue Campus N°8 Le schéma général d’organisation de l’appareil statistique, tel qu’il se présente aujourd’hui n’est donc pas un schéma défini à priori mais il est le résultat d’un processus intimement lié à celui de l’organisation générale et de l’évolution économique et sociale du pays. Il comprend à ce titre l’office national des statistiques (ONS), les départements ministériels, les agents économiques ainsi que les structures régionales et locales auquel il faut ajouter le Commissariat Général à la planification et la prospective créé récemment. . 2.1 Office national des statistiques Les missions de l’office national des statistiques (ONS)15 consistent essentiellement à développer la production des informations statistiques fiables permettant d’étudier, de mesurer et de suivre le développement du pays et l’évolution de la vie économique et sociale de la nation, d’animer, de coordonner et de contrôler l’ensemble des activités statistiques fournies par les différents agents économiques du pays. De plus, l’information statistique produite par cet organisme peut contribuer au renforcement de la recherche dans les domaines économique et social et également fournir des éléments pour la formulation et l’évaluation périodique des stratégies adoptées dans ces domaines. Ainsi, en matière de recherche, les initiatives prises par cet organisme consiste à la réalisation d’enquêtes annuelles sur les différentes activités (industrie, agriculture, BTP), l’emploi, la consommation des ménages, etc. et le recensement de la population et de l’habitat qui a lieu tous les dix années et d’analyses pouvant toucher ainsi tous les domaines de la démographie, le social, l’économique la cartographie, l’informatique et les publications diverses. Ayant un capital appréciable de savoir faire et de connaissance sous forme de bases de données et de publications statistiques, l’office constitue un maillon important au sein de l’appareil national statistique car outre ses activités de collecte et de production statistique, cet organisme a pour missions d’assurer la coordination et la normalisation de l’information statistique : la coordination par les conseil et commissariat et la normalisation par les différentes nomenclatures. 2.2. Conseil national des statistiques Plusieurs sources productrices des informations statistiques vont coexister chacune selon son champ d’action mais doivent sauvegarder sa cohésion de l’ensemble de l’appareil statistique. Le Conseil National des Statistiques (CNS) portant réorganisation de l’Office National des Statistiques a pour missions 16: - L’élaboration de la politique nationale de la statistique et de l’information économique; - la coordination de l’élaboration et du contrôle d’exécution des programmes nationaux, sectoriels et spécifiques de travaux statistiques conforme à la politique nationale arrêtée en la matière; - se prononcer et arrêter les méthodes, procédures et modalités de calcul et composition de tous les indices, indicateurs, agrégats et comptes servant de référence officielle; 15 16 Cf. Décret n°82-489 du 12 Décembre 1982 portant organisation de l’office national des statistiques (ONS). Cf. Décret n°95-159 du 3 Juin 1995 portant création du conseil national des statistiques. 24 Revue Campus N°8 - veiller à la garantie effective du secret statistique ainsi qu’au strict respect de l’obligation statistique; - veiller à la promotion de la circulation de l’information statistique et au perfectionnement permanent des circuits assurant la disponibilité d’informations fiables, régulières et adaptées aux besoins des agents socio-économiques. 2.3. Commissariat général à la planification et à la prospective. Cet organisme est chargé d’assister le gouvernement dans le choix et l’élaboration de sa stratégie dans les domaines du développement économique, social et spatial17. Au titre des missions qui lui sont assignées, le commissariat est chargé : - d’analyser la cohérence d’ensemble des politiques de développement en matière économique, sociale et spatiale et d’en évaluer l’efficacité; - d’organiser, dans une démarche multidisciplinaire, une réflexion prospective sur les facteurs susceptibles d’affecter l’évolution sociale, économique et spatiale à long terme de la nation ; - d’organiser la mise en place et le développement des activités de veille stratégique ; - d’organiser et de suivre, en relation avec les institutions et les organismes concernés, la mise en œuvre du système national d’information statistique et de développer des instruments de simulation et de prévision macroéconomiques ; - d’élaborer des notes de conjoncture pour le suivi de l’évolution économique et sociale ; - d’élaborer et de soumettre au gouvernement le rapport annuel sur la situation économique et sociale ; - d’élaborer les perspectives de développement à moyen et long terme de la nation. Pour faire face à ces obligations, ce commissariat dispose de tous les moyens nécessaires pour entreprendre une étude sur saisine du gouvernement ou de sa propre initiative dans le cadre des missions qui lui sont assignées. A ce titre, le commissariat peut requérir donc toute information qu’il estime nécessaire auprès de toute administration, organisme et entreprise, c’est-à-dire l’ensemble des agents économiques. Le commissariat est doté des structures chargées de mener les actions suivantes regroupées au niveau de quatre (4) divisions: La division des études de prospective et de développement durable est chargée : - de l’élaboration d’études portant sur la prospective; - de l’élaboration d’études sur le développement humain et durable ; - du développement des instruments d’analyse et de prospective. La division de l’analyse et de la conjoncture est chargée: - de l’élaboration périodique du tableau de bord économique et du tableau de bord social; - du développement des activités de veille stratégique ; - de l’élaboration du rapport à soumettre au gouvernement. 17 Commissariat Général à la Planification et à la Prospective, décret n°06-346 du 2/10/2006 portant création, misions et organisation du commissariat général à la planification et à la prospective, JO n°62. 25 Revue Campus N°8 La division de l’évaluation des politiques économiques est chargée : - d’étudier la cohérence macroéconomique des politiques économiques et d’évaluer leur efficacité; - d’évaluer l’impact de la mise en œuvre des politiques publiques par rapport aux objectifs fixés en matière de développement économique et social. La division de l’évaluation des politiques sociales est chargée : - d’étudier la cohérence et l’efficacité des politiques sociales ; - de mener des analyses transversales portant sur le les grands enjeux de la société. Aujourd’hui, le système national d’informations mis au point est arrivé à : - consolider sa base réglementaire, humaine et matérielle ; - s’imposer comme obligation à l’ensemble des agents économiques ; - s’entourer de toute la rigueur nécessaire à sa mise en œuvre ; Il dispose donc de toutes ses bases pour devenir une source d’information à la comptabilité nationale. Cette information doit être organisée, traitée et mesurée en fonction des objectifs assignés. 2. La comptabilité nationale, instrument de mesure de la l’activité économique La comptabilité nationale est un instrument de mesure pour l’économie pour laquelle elle produit des nombres où l’homme se trouve au cœur du processus, de la saisie de l’information à la production des données finales, même si l’informatique occupe une place de plus en plus centrale pour l’assister dans ces différentes tâches. Une telle information demande du temps et il incombe aux comptables nationaux de rassembler l’ensemble de l’information économique et sociale existantes dans le pays et de la restituer sous forme cohérente dans le cadre formalisé et présenté sous forme de système normalisé présenté dans la section précédente. Toutes les informations fournies par la comptabilité nationale constituent un outil précieux pour tous ceux qui s’intéressent à la situation du pays et ce sont elles qui servent de référence principale pour toutes les études et prévisions réalisées en vue d’éclairer les pouvoirs publics dans leur choix et décisions économiques. C’est dire toute l’importance que peut prendre la comptabilité nationale dans notre pays comme moyen d’information mis à la disposition des différents acteurs pour connaître son économie, aussi bien en structure qu’en évolution en proposant un cadre cohérent, complet et permanent qui permet un accès facile aux principales grandeurs économiques. Les décideurs disposent pour leur part d’un instrument leur permettant d’inscrire leurs choix dans un environnement de l’économie nationale. Pour expliquer les fondements de la mesure que la comptabilité nationale offre de l’économie d’un pays représente donc un besoin qu’il convient de satisfaire. C’est grâce à la 26 Revue Campus N°8 comptabilité nationale que les économistes ont introduit la quantification tant dans leurs analyses que dans les modèles qu’ils proposent. 2.1 Ce que mesure la comptabilité nationale. La comptabilité nationale est un instrument de mesure pour l’économie, à ce titre elle produit des chiffres. Mesurer, c’est élaborer des chiffres ayant un pouvoir d’interprétation des phénomènes auxquels ils se rapportent. L’acte de mesurer ne peut donc être dissocié de la science au service de laquelle il se réalise. Savoir ce que mesure la comptabilité nationale est une nécessité, tant pour celui qui en utilise les résultats que pour celui qui la produit. Pour ce dernier, bien connaître la finalité de son instrument conditionne la manière dont il s’en sert, tant dans le choix des méthodes à mettre en œuvre, que dans le contrôle à exercer sur les résultats qu’il obtient. Quant à l’utilisateur, il lui importe de savoir ce qu’on est en droit d’attendre des données qui lui sont offertes. Une telle production demande du temps, car la tâche est abondante et durable. Il incombe aux comptables nationaux de rassembler l’ensemble des informations existantes dans le pays et de les restituer sous forme cohérente et synthétique dans un cadre formalisé. 2.2 Niveaux de mesure en économie nationale. En économie, nous pouvons distinguer deux niveaux de mesure, selon qu’on s’intéresse à des événements ou à des phénomènes économiques définis: - Le premier niveau de la mesure correspond à la collecte statistique proprement dite. A ce niveau, c’est l’événement qui est préalable et la mesure proposée reste associée à l’événement qui lui a donné naissance. - Le deuxième niveau de mesure n’est plus associé à un événement particulier mais se propose de mesurer directement les phénomènes plus ou moins complexes qui caractérisent l’économie. Pour y parvenir, il est nécessaire de réunir des sources diverses et d’en faire la synthèse, ce à quoi tente de répondre la comptabilité nationale. Dans ce cas, la mesure correspond à une matrice rassemblant des nombres articulés entre eux au moyen des cadres proposés par les systèmes de comptabilité nationale. La distinction entre ces deux niveaux de mesure est très importante à percevoir, car elle conditionne toute la logique selon laquelle doit se réaliser le travail d’élaboration des comptes à partir desquels seront extraits les agrégats macroéconomiques. III. Réformes de l’économie et nouveaux besoins de la comptabilité nationale Les réformes économiques et sociales introduites dans les divers pays ont créé une nouvelle situation avec des changements opérés dans leurs systèmes de comptabilité et des indicateurs de mesure des résultats de l’activité économique et sociale à travers les agrégats économiques et financiers. Les autorités de ces pays ont entrepris ainsi beaucoup d’efforts pour arriver à faire converger leurs statistiques nationales avec les statistiques européennes et internationales. 27 Revue Campus N°8 Beaucoup d’actions ont été entreprises donc dans le choix du système de comptes nationaux et des modifications à apporter aux différents systèmes comptables en vigueur dans leurs économies. 1. Actions entreprises dans le monde Beaucoup de théoriciens accordent depuis quelques années une importance accrue au rôle de l’information dans l’économie à tel point que certains économistes intègrent le coût de cette information dans l’analyse des mécanismes du marché. La théorie économique a donc perçu le rôle que doit jouer l’information économique et sociale dans le fonctionnement de l’économie de marché. Ce besoin d’information pour analyser, promouvoir, piloter et contrôler impose l’élargissement et le renforcement de l’information qui doit être considérée davantage que par le passé comme une ressource indispensable pour la maîtrise du processus de développement économique et social. Cette information doit être mobilisée et coordonnée par un système normalisé. Le choix de ce système a été résolu en optant d’abord pour le système de comptabilité nationale des Nations- Unies (SCN). Le projet de 1991 avait établi un programme en trois étapes où la première étape consistait en l’élaboration d’une méthodologie reprenant la prescription du système européen de comptabilité (SEC) et la préparation d’une évaluation du PIB pour les années 19851990 à prix courants et constants avec une décomposition par branches et par type d’utilisation selon les comptes du SCN 93. Aujourd’hui, la majorité des organismes chargés de la statistique sont tenus de calculer et de publier les indicateurs et les agrégats économiques suivant les recommandations du système européen de comptabilité (SEC) en vigueur dans toutes les économies de marché. 2. Actions entreprises en Algérie L’effort de développement entrepris depuis l’indépendance à nos jours a abouti à des transformations économiques et sociales non négligeables allant dans le sens d’une modernisation de notre système productif national et d’une réduction des disparités économiques, sociales et régionales. Le vaste programme de réformes économiques et sociales engagé à partir des années 1990 par l’Algérie vise à introduire une plus grande rationalité dans la gestion et l’organisation de l’économie nationale dans toutes ses dimensions. A la faveur de la mise en oeuvre des programmes d’ajustement structurel et de soutien à la relance économique et des résultats de la commission de réformes de l’Etat, un certain nombre d’actions ont été introduites et qu’il est nécessaire aujourd’hui d’évaluer à travers les différents cadres qu’offre la comptabilité nationale. Le système de comptes économiques algériens doit lui aussi évoluer pour s’adapter aux nouvelles données de l’économie algérienne car la validité d’un système réside tant dans son adéquation à la réalité socio-économique du pays que dans sa capacité à aider la prise de décision. Sur le plan analytique, les « décideurs » ont besoin d’informations susceptibles de les éclairer sur l’efficacité des processus de gestion et de prendre des décisions en ayant une représentation 28 Revue Campus N°8 aussi précise que possible de leurs conséquences prévisibles. Dans cette optique l’information doit être « découpée » de manière à faire apparaître des catégories significatives en tant que véhicules de données pertinentes18 : - pour prendre une rétrospective des effets des actions passées, - pour prendre une vue prospective des actions à entreprendre, - pour situer le positionnement des acteurs par rapport à leur environnement en terme d’indicateurs de mesure quantitatifs ou qualificatifs. - Pour arriver à connaître les fondements structurels et institutionnels et les outils de structuration d’un système national d’information économique. Ces préoccupations informationnelles renvoient à la conception des tableaux de bord économique et social adaptés aux besoins internes et externes de l’économie dont l’objectif est d’arriver à constituer « une maison de verre transparente » qui dévoile, sous forme d’indicateurs ou de signaux d’information, les conditions de fonctionnement et de développement des différents acteurs de l’économie nationale sous le faisceau de contraintes ou de relations qu’ils entretiennent avec l’environnement national et international. Dans cette optique, il faut arriver donc à concevoir une procédure de médiatisation qui permette de passer des données observées et collectées par les différents agents et organismes à une information utilisable dans le processus de prise de décision19. Cette passerelle ne peut être assurée que par une mise en place de la comptabilité nationale adaptée à une économie de marché. En outre, les réformes économiques et sociales entreprises ces dernières années engagent l’Etat à assurer le rôle de régulateur au sein de l’économie nationale dans les perspectives de l’insertion dans une économie mondiale en mutation et de transition vers une économie de marché avec l’introduction du nouveau concept de bonne gouvernance qui commence à être vulgarisé en Algérie. La globalisation de l’économie mondiale, la signature de l’accord d’association avec l’union européenne en décembre 2001 et le contrat d’adhésion avec l’organisation mondiale du commerce (OMC) aujourd’hui en cours de négociation20, la transition vers une économie de marché auxquels il faut ajouter les résultats de rapports des commissions nationales21 sont autant de mutations et de transformations de notre économie et de notre société qui mettent en évidence la nécessité de disposer des statistiques de qualité, fiables, pertinentes, impartiales et reposant sur des bases comparables. Ces accords, ces contrats et ces résultats vont assurer progressivement et d’une manière rationnelle l’intégration réelle de l’économie nationale dans les courants des 18 Cf. Les différentes communications présentées lors du séminaire organisé à cet effet par le Centre d’Etude et de Recherche sur l’Information Scientifique et Technique ( CERIST) sur « Le système national d’information économique : Etat et perspectives », Actes du séminaire, 31 Janvier et 1 Février 2006, CERIST, Ben Aknoun, Alger. 19 B. Guesnier : Analyse économique, observation et système d’information, Reru n°2/3, 1980, tome IV. 20 L’Algérie est au stade final de négociation du processus. Le 10ième round prévu dans les prochaines semaines se tiendra à Genève (Suisse). Cf. Séminaire international sur la diplomatie commerciale et l’accession à l’Organisation Mondiale du Commerce, Alger, 30-31 Janvier 2007, quotidien Liberté du 31/02/2007, p.3. 21 Cf. Les différentes commissions nationales installées et différents rapports produits à cet effet : La commission nationale de réformes de l’Etat en 2001 et la commission nationale de réformes du système éducatif (CNRSE) en 2001. 29 Revue Campus N°8 échanges mondiaux à travers l’approfondissement des relations économiques et commerciales avec l’union Européenne qui constitue aujourd’hui le principal partenaire. Toutes les réformes économiques et sociales engagées par l’Algérie pour s’intégrer à l’économie mondiale lui imposent donc une mise à niveau de l’économie basée sur l’apport d’expertise européenne financée par le fonds MEDA et dont le résultat dépendra des partenariats qui se noueront à l’avenir entre les économies algérienne et européenne. 3. Place de la bonne gouvernance dans l’économie nationale La nécessité de mieux refléter tous les aspects de la réalité économique et sociale algérienne et de mieux répondre aux besoins de l’analyse nous ont conduit à proposer dans le cadre d’un projet de recherche une étude articulée autour de la problématique des comptes satellites et économie de marché avec un essai d’application à l’économie algérienne en vue de l’intégration de l’activité économique et sociale22. Pour mener à terme ce projet, cette étude nécessite au préalable des modifications à apporter au niveau central et périphérique de notre système de comptabilité nationale jadis habilité à décrire et à analyser les problèmes macroéconomiques et sociaux de l’économie. L’analyse des problèmes économiques et sociaux ne peut se faire qu’en développant des outils d’investigation disponibles à partir d’un système d’information économique et sociale. Ces outils tirent leur origine du nouveau concept de bonne gouvernance développé dans le pays ces dernières années. Une nouvelle politique économique et sociale a été mise en place et l’accent a été mis donc sur la bonne gouvernance comme facteur déterminant du développement économique et social. Ce nouveau concept a été introduit dans le pays à la suite des premières évaluations des programmes d’ajustement structurel23 menées avec les instances internationales. 3.1 Essai de définition de la bonne gouvernance La crise économique de la dernière décennie qui a touché l’ensemble des économies, n’a pas trouvé une explication suffisante dans les théories économiques conventionnelles. C’est pourquoi le concept de bonne gouvernance dans le domaine économique signifie d’abord la nouvelle articulation entre l’Etat, la société et le marché permettant la réalisation d’une efficacité des structures économiques, la satisfaction des besoins sociaux, la promotion du bien être des hommes et la lutte contre la corruption24. Pour atteindre cet objectif, la bonne gouvernance prône une recomposition des ordres politiques, économiques et sociaux sur la base des partenariats entre l’Etat, les acteurs économiques et la société. Par gouvernance, nous entendons donc l’action de piloter, de diriger et de gouverner les affaires d’un espace donné où cohabitent l’Etat, les acteurs économiques et la société. 22 Projet de recherche agrée CNEPRU / MESRS, n° M00520060045, Janvier 2007. M.C Belmihoub : Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance, Revue Idara, n°2-2005, vol. 15, Ed. CDRA- ENA, Alger, pp. 17-38. 24 L’Algérie vient d’enregistrer un mauvais score en matière de lutte contre la corruption. Selon Trasparency International, l’indice de perception de la corruption (IPC) rendu public démontre que l’Algérie a perdu 15 places par rapport à l’année dernière en occupant la 99ième place sur 179 pays avec une moyenne de 3 sur 10. Plus cette moyenne est basse, plus la corruption est étendue. Cf. Le quotidien El Watan, jeudi 27 septembre 2007, p.1. 23 30 Revue Campus N°8 Concrètement, au plan économique, la notion de gouvernance relance le débat sur les modes de coordination des activités socio-économiques dans une économie de marché en interdépendance forte avec les autres économies. Cette coordination ne peut être assurée que par la mise en place d’un système de comptabilité nationale. De plus, ce concept a aussi connu et a fait l’objet d’une abondante production théorique ces dernières années au sein même des institutions internationales où les experts définissent la gouvernance comme une manière particulière de diriger, d’exercer l’autorité politique économique et administrative pour gérer les affaires de la nation25. C’est, sans aucun doute, au sein même des institutions internationales que ce concept a connu le plus de développement et de vulgarisation par des tentatives d’applications sur des systèmes concrets dans des pays comme l’Algérie où l’accent est mis d’abord sur les conditions d’évaluation des programmes d’ajustement structurel. La bonne gouvernance intègre, dans la perception des organisations internationales, des agences de coopération et de partenariats des dimensions où des exigences particulières liées à l’organisation et à la structuration du système d’informations économiques et sociales. Pour la Banque mondiale, la gouvernance est donc une affaire de management ou de réformes institutionnelles en matière d’administration, de choix de politiques, d’amélioration de la coordination et de la fourniture de services publics efficaces et la présence de bonnes institutions dans le pays26. Mise en place des institutions de coordination Notre économie nationale vient de bénéficier durant ces dernières années de structures habilitées à fonder une technologie et un savoir-faire pour concevoir un système d’informations performant qui rend celles-ci disponibles dans le temps et dans l’espace et en temps réel avec des délais raisonnables. La bonne gouvernance suggère que l’Etat mette des institutions légères mais efficaces et qui jouissent à la fois d’une crédibilité, d’une autorité et d’une légitimité reconnues en mettant donc en place des institutions pour piloter et encadrer l’économie algérienne afin de réguler le système d’information économique et sociale et permettre ainsi de disposer d’une information adéquate et performante: Le commissariat général à la planification et à la prospective chargé entre autre de l’évaluation des politiques publiques sociales dont le but d’étudier la cohérence et l’efficacité et de mener des analyses transversales portant sur les grands enjeux de la société. L’observatoire national de l’éducation et de la formation et le conseil national de l’éducation et de la formation27 : Le premier est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière chargée de l’expertise, d’étude, de suivi, de veille et d’analyse prospective du système d’éducation et de la formation composé des secteurs de l’éducation nationale, de la formation et de l’enseignement professionnels et de 25 M.C Belmihoub, Op. cit. p.22 M. C Belmihoub, Op. cit. p26. 27 Décret n°03-406 du 5 novembre 2003 portant création, organisation et fonctionnement de l’observatoire national de l’éducation et de la formation. Décret n°03-407 du 5 Novembre 2003 portant création, organisation et fonctionnement d’un conseil national de l’éducation et de la formation. 26 31 Revue Campus N°8 l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il a pour mission de produire des indicateurs et des paramètres de fonctionnement, de rendement et d’efficacité du système de l’éducation et de formation Le deuxième est un organe de concertation, d’étude et d’évaluation en matière d’éducation et de formation chargé d’assurer entre autre la cohérence globale du système éducatif et d’en assurer le rendement. Les différentes missions et objectifs assignés aux organes et établissements ne peuvent être atteints aujourd’hui que si notre système national d’informations devient le produit direct des méthodes de formalisation de l’activité économique. Ces méthodes sont notamment développées à partir de la mise en œuvre de la comptabilité nationale qui est née de tous ces besoins de connaissance, d’observation, d’analyse et de formalisation pour arriver ainsi à mieux comprendre le fonctionnement de l’économie nationale dans une bonne gouvernance. La place de la bonne gouvernance dans une économie compétitive A la lumière des développements sur les limites de l’Etat propriétaire – entrepreneur, la crise de l’Etat providence et le nouveau paradigme dans le développement économique, l’intervention de l’Etat dans l’économie n’est justifiée que lorsque le marché connaît des défaillances économiques et sociales et d’éthique. Cette intervention doit s’opérer par des institutions économiques et sociales d’orientation (politiques publiques), d’incitation, de contrôle, de réglementation et d’arbitrage. Pour compléter ce rôle dans le contexte d’une économie de marché à vocation à s’ouvrir sur les autres économies et visant la formation d’un avantage compétitif dans les échanges internationaux, l’Etat doit intégrer deux fonctions importantes28 : - la fourniture de biens et services publics que l’Etat doit financer même s’il doit les produire et c’est le cas des secteurs de l’éducation, la formation, la recherche et infrastructures de base qui sont d’une importance cruciale pour la croissance économique ; - le rôle redistributif de l’Etat sous l’angle de sa contribution positive à la croissance via l’importance de la cohésion sociale comme facteur de la compétitivité de la nation. Les nouvelles misions de l’Etat aujourd’hui ne sont plus dans le domaine de la gestion directe des activités ou de la régulation administrative mais dans l’accompagnement des acteurs économiques et dans l’adaptation de l’économie nationale à la nouvelle donne économique mondiale dans un cadre de compétitivité et de coopération. Cela exige donc que l’Etat renforce ses capacités d’anticipation stratégique et améliore l’environnement des différents acteurs économiques tenus de s’informer de la politique économique et sociale que doit mener l’Etat et d’être aussi informés des résultats de cette politique. C’est l’objet même de la comptabilité nationale qui doit fournir et restituer cet ensemble d’informations économiques et sociales dans un cadre organisé et structuré. Tout compte fait, l’effort consenti dans la mise en œuvre des programmes de transition et de soutien à la relance économique exige un autre effort dans la mise à niveau des différentes pratiques. L’économie de marché a besoin aujourd’hui, plus que les formes d’organisation économiques mais d’institutions efficaces, efficientes et compétitives avec un système de 28 M.C Belmihoub, op. cit. p.28. 32 Revue Campus N°8 comptabilité nationale adapté capables de produire une information économique et sociale périodique et ce dans des délais raisonnables pour arriver ainsi à intégrer l’activité économique et sociale. Conclusion générale Le système de comptes économiques algériens (SCEA) mis en place depuis trois décennies a déjà constitué une tendance d’amélioration de la comptabilité nationale algérienne et marque ainsi un net progrès par rapport à l’ancien système de comptabilité nationale datant de l’indépendance du pays en 1962. Malgré les améliorations apportées, le système demeure encore insuffisamment adapté aux besoins de l’analyse et de la politique économique que doit mener le pays et ce depuis la mise en oeuvre du processus de réformes économiques marqué d’abord par les programmes d’évaluation de l’ajustement structurel, puis de relance économique et de réforme de l’Etat. La production de l’information statistique ne peut être considérée comme une fin en soi mais plutôt elle doit répondre à des besoins précis et identifiés et ce dans des délais raisonnables. Ce recours à l’information statistique comme moyen de connaissance de la situation socioéconomique d’un espace et comme moyen d’analyse structurelle, prévisionnelle et décisionnelle est un phénomène nouveau en Algérie. Cette information ne suffit pas à elle seule. Il faut l’organiser et la structurer de manière à être analysée pour mieux expliquer et mieux comprendre le fonctionnement des économies nationales, régionales et locales. Cette information doit ainsi constituer une ressource indispensable au processus de développement dans toutes ses dimensions. L’Algérie, en pleine mutation, est arrivée à un stade de développement tel que les besoins d’une politique économique et sociale nécessitent une connaissance approfondie de tous les aspects de l’économie devant traduire les comportements économiques et sociaux des différents acteurs devant s’inscrire et fonctionner dans un modèle de bonne gouvernance. Cette nécessité de mieux refléter la réalité économique et sociale et de mieux répondre aux besoins de l’analyse et de formalisation militent donc pour une refonte de notre système de comptabilité nationale avec un élargissement du cadre central aux services non productifs et la vulgarisation du cadre périphérique avec une extension spatiale et temporelle des composantes du système de comptabilité nationale. 33 Revue Campus N°8 Bibliographie I. Ouvrages et revues 1. AKACEM K, Comptabilité nationale, Ed. OPU, Alger, 1991. 2. ARCHAMBAULT E, Comptabilité nationale, Ed. Economica, Paris, 2003. 3. BELMIHOUB MC, Les institutions de l’économie de marché à l’épreuve de la bonne gouvernance, Revue Idara, n° 30- 2-2005- volume 15, Ed. CRDA - ENA, Alger, 2005. 4. DESCAMPS Ch, comptabilité nationale, Ed. Bréal, France, 2002. 5. GUESNIER B, Analyse économique, observation et système d’informations, Revue RERU, n° 2/3 1980, tome IV. 6. PICHOT A, Comptabilité nationale et modèles économiques, Ed. PUF, Paris, 1987. 7. SERUZIER M, Construire les comptes nationaux, Ed. Economica, Paris, 1998. 8. ROUBAUD M, SERUZIER M, Economie non enregistrée par la statistique et secteur informel dans les pays en développement, Statéco, n°68, Déc. 1991, Insee, Paris. II. Systèmes de comptabilité nationale Système de comptes économiques algériens (SCEA), Document de travail, DGS/ MPAT, Alger, 1978. Système élargi de comptabilité nationale, Collection INSEE, Série C, n° 140 -141, Juin 1987, Paris. Système européen des comptes, SEC 95, office des publications officielles des communautés européennes, Luxembourg, 1996. III. Textes juridiques - Décret n°82-489 du 12 Décembre 1982 relatif à l’office national des statistiques. - Décret n° 95- 159 du 3 Juin 1995 relatif au conseil national des statistiques. - Décret n°02-282 du 3 septembre 2002 relatif à la nomenclature algérienne des activités et des produits. - Décret n°03-406 du 5 Novembre 2003 relatif à l’observatoire national de l’éducation et de la formation. - Décret n° 03-407 du 5 Novembre 2003 relatif au conseil national de l’éducation et de la formation. - Décret n° 06- 346 du 2 Octobre 2006 relatif au commissariat général à la planification et à la prospective. 34 Revue Campus N°8 BLOC NOTES D’où viennent les maths ? Selon des neurobiologistes, notre cerveau a décidément le sens du nombre. C’est ce qui a permis apparemment à nos ancêtres de savoir calculer il y a 200 000 ans. Dans Science et Vie de septembre 2007, se pose la question d’où viennent les maths ? Réalité ou pure construction mentale ? Recherche exoplanètes pour faire connaissance La chasse est ouverte. Un satellite dénommé Corot fait rêver les astronomes qui espérent découvrir des sœurs de la planète Terre. Ce sera peut-être l’une des grandes aventures du XXIème siècle à laquelle nous invitent astronomes et biologistes. Quête des autres mondes ? solitude de l’humanité dans l’univers ? ruée vers l’infini ? Un bon panorama de questions scientifuques parfois déroutantes dans Science et Vie Hors Serie N°239. BLOC NOTES Le hasard fait-il toutes les choses à notre place ? On a beau le chasser de nos esprits et de nos habitudes, il revient tout le temps nous narguer. Le hasard est, paraît-il, maître de nos origines, de notre identité et de notre destin. Il lui arrive même de nous faire peur. De récentes découvertes qui affirment tout cela renforcent encore plus l’idée selon laquelle nous avons une bonne idée de nous-même. Des informaticiens arrivent à programmer de l’aléatoire sur des systèmes qui s’organisent intelligemment. Science et Vie Août 2007. 35 Revue Campus N°8 Les prévisions du singe Des études récentes révèlent que de singes peuvent faire des prévisions et trouver des solutions aux problèmes posés par leur environnement. Ontils un raisonnement logique ? pas si sûr que cela. Pour la science, Octobre 2007. BLOC NOTES Voir un jour l’homme invisible ? Un jour, le ciel nous tombera peut-être sur la tête Un astéroïde géant percutera un jour ou l’autre la terre. C’est ce que révèle un article de science et vie d’octobre 2007. Rassurons nous quand même que ce n’est pas pour tout de suite. Mais comme on se pose souvent la question « quel monde allons nous laisser à nos enfants » , peut-être qu’il n’ y aura rien à laisser, tout simplement. Des physiciens expliquent comment une expérience réalisée aux états unis a réussi en utilisant de minuscules boules de cuivre à rendre un objet invisible. le vieux rêve de l’humanité va-t-il se réaliser ? Science et Avenir , octobre 2007. BLOC NOTES Les idées reçues de la science La revue « la Recherche » d’octobre 2007 publie un gros dossier sur les idées reçues en sciences. Tous les aspects de la connaissance et des croyances sont passés en revue. Rien n’y échappe, Descartes, Kant, Platon, Heidegger, Einstein, le Big Bang, les mondes quantique et classique, les écosystèmes, les trous noirs, les nombres, etc. sont revisités sur plus de trente articles. La Recherche, octobre 2007. 36 Revue Campus N°8 CITY LIFE AND WOMEN IN CYPRIAN EKWENSI’S THE PEOPLE OF THE CITY AND JAGUA NANA Pr. B. Riche and Pr.M. Bensemanne Mouloud Mammeri University/University of Algiers Department of English (Research Project) yprian Ekwensi can be described as the Charles Dickens of modern African literature because he is the first among African writers to be interested in city life. This interest shows in the title of one of his novels The People of the City. The city that he loves so much and describes is Lagos. What he is mostly interested in is the seamy side of city life: prostitutes, pimps, forgers, burglars and crooks all sorts crowd the pages of his novels and have won Ekwensi the title of the first picaresque author in modern African literature. As one of the first urban authors in modern African literature, it would be interesting to know what roles Ekwensi makes women assume in his urban novels. So far no attention in African literary criticism has been attached to the relationship between the representation of African women in relation to city life. The most likely reason for this lack of interest is due to the fact that the city occupies proportionately little space in modern African literature because of the literary expectations of Western readers on the one hand, and the incessant attempts of African authors to erase the white mythologies about the absence of civilised life in Africa before the colonial period on the other . Two of Ekwensi’s novels will be used to discuss the representation of women in urban settings: Jagua Nana and People of the City. Jagua Nana is the heroine of Ekwensi’s second novel. Because the emphasis in this novel falls on a series of adventures involving Jagua as the most representative female character among the people of the city, Ekwensi uses her name as a title for his novel. Like Defoe’s Moll Flanders, Jagua gives Ekwensi’s book its particular tone, its atmosphere, its morality, and acts as a catalyst that makes possible for us to visualise the urban world of the novel. Lagos in Jagua Nana seems to have appeared for the heroine as a place, a territory to which women can escape from the humdrum of rural life. In the last pages of the novel devoted to the meditation over her failed life in the city, Jagua makes the reader cognisant with the motivation behind her movement from a childhood existence in the Eastern country of Nigeria to the adult city life. Meditation has led the heroine to think with regrets about her wayward life at an early age when she is still living with a pastor father who doted on her. She reminisced about her being extremely fastidious about fashion and make-up, two signs of modern life that have reached to all evidence the remotest reaches of Nigeria around the 1920s that even daughters of pastors could not escape their influence. Her reminiscences include details about her discontent with folkways. Unlike girls of her age, she was fond of going down to the waterside and taking off her clothes to swim in the clean cool water under the gaze of hidden boys on the banks of the waterside. She stayed for wedlock without the hope that a Prince Charming would come and marry her. Instead of learning to keep house, she took to the shock of fellow villagers to wearing jeans and riding a bicycle. She even broke St Paul’s injunction not to speak up in front of local boys whose company she sought and dismissed because of their poor sexual experience. What emerges from above is that Jagua is far from being a typical village girl. She is careless about the loss of ‘respectability’ in her village. To all evidence, her father viewed her ‘deviant’ ways as a disgrace and a ‘misfortune’ and he was happy to give her away to a “Coal City man (who) pressed home 37 Revue Campus N°8 his claim, and paid the bride price of one hundred and twenty pounds”. (p.167) However, Jagua was not a woman to be satisfied with the economic status she had gained by entering into wedlock with a man whose “main interest was his petrol-filling station and garage”. (p.167) The ‘angel in the house’ that the “Coal City man” became bored with her life as the “angel of the house” even she had shared in the everincreasing wealth of a husband who “soon had a chain of filling stations all over the city and was able to buy a small car”. (p.167) Her boredom with a husband who defined manhood in economic terms, Jagua started to blame herself for having accepted to have married him out of respect for her parents. What was even worse was her childlessness and her parents-in-law to have her husband married again. As a result of her discovery of her husband’s unfaithfulness, one day she left his home on a sudden impulse taking the train to Lagos. The choice of the city of Lagos was not fortuitous because it was viewed as a place of “freedom”. Her choice is the result of her having grown up absorbing images of Lagos “where the girls were glossy, worked in offices like men, danced, smoked, wore high-healed shoes and narrow slacks and were ‘free’ and ‘fast’ with their favours.” (p.167) Jagua Nana is not the sole prose work by Ekwensi wherein the city setting is associated by women with “freedom”. In a short story entitled “Fashion Girl”, Ekwensi gives more or less the same idea when he makes his heroine choose Accra, the Paris of West Africa, as Jagua calls it, as a hiding place from a churlish husband. It is said in this short story that the husband of Jagua’s namesake “seized her and began pounding her. She never fought back, but worked her way to the door and ran out (…) She was well on the way to Accra.” Jagua’s association of the city with freedom finds support from other women characters in the same novel. One of them is called Rosa, a new comer to the city, whom Jagua has first helped to settle in Lagos. It is said in the novel that “the lowest and most degraded standards of living were to her preferable to a quiet and dignified life in her own home where she would not be ‘free’”. (p.165) If Lagos is ideally viewed as a territory wherein women could affirm themselves, it comes out as a place of mutability in real experience. The name of Jagua is acquired by Nana as a result of the metamorphosis that she has undergone in contact with city ways. “They called her Jagua because of her good looks and stunning fashions. They said she was Ja-gwa, after the famous British car.” (p.5) The assumption of a nickname like this one reduces her into an object of male desire. Instead of bestowing her with constant urbane values, the city robes her in a distinguishable livery. The process of urban change brought to bear on Nana is wanton, capricious and qualifies so much her wishfulness for freedom in the city. Instead of affirming her freedom, the city has absorbed Nana. Ekwensi’s novel qualifies the city in other terms than that of mutability. As an earthly city, Lagos is Mammon’s abode. Those dwelling in it are said to have gone there “to make fast money by faster means, and greedily to seek positions that yielded even more money”. (p.6) The city converts women into worshippers of Mammon. Even heroines like Jagua who have seemingly quitted comfortable homes in quest for freedom to live one’s life have ended looking on money as an “idol worshipped in every waking and sleeping moment”. (p.30) For the urban Jagua, the cash-nexus overrides any other considerations in her own mind. For example, during one of her nights out in a night-club called Tropicana she leaves out her date Freddie for a Syrian wealthy man. For her, “in the Tropicana money always claimed first loyalty” (p.15)regardless of the sentiment of love that she might have for Freddie. It is true that she loves Freddie but his salary as a teacher is not substantial enough to buy her a new dress that she has always imagined herself in. 38 Revue Campus N°8 Sentiment of love does not weigh much in comparison with Mammon, the sole divinity that can make her keep her glamour at a relatively old age. To the image of the city of Lagos as Mammon’s abode can be added that of the city as a “vanity fair”. Again these vanities are mostly exhibited by women like Jagua. The novel starts with Juagua’s observing her face proudly in a mirror held between her knees. Her pride in her body and her appearance makes her forget her old age and compete with a younger woman for the love of Freddie. However, above all Lagos is represented as a space for prostitution. At the heart of Central Lagos one finds the Tropicana, a night-club compared to a “modern super sex-market”. (p.13) Taking the opportunity of the anonymity that the city affords, girls are described as giving themselves to a voluptuousness that they could not have dared to display in a village society. Ekwensi represents harlots like Jagua and her friend-enemy Nancy as having taken their trade to casinos and night-houses that were coming in vogue in the Lagos of the 1940’s and the 1950’s. City life is closely associated with Jazz music and Highlife. When Jagua hears “the stirring throb of jazz”, it acts on her like a drug and feels elated: The music was tremendously rhythmic, coming from the bongo drums, and the bandleader, pointing his trumpet skywards, blew till the blisters widened and he wiped his lips and the sax snatched the solo, distorting it. This was it, Jagua felt. (p.5) Harlotry in Ekwensi’s novel is so rife that one wonders whether there is a respectable place in all Lagos for women to dwell in. No law exists to repress prostitution , so women resort freely to street-walking whenever the business of harlotry is slacking at the Tropicana. The association of Lagos with prostitution recalls the Biblical Babylon with Juana as its harlot. It is not for nothing that Ekwensi has made his central character a clergyman’s daughter. Such character conception permits him to view Jagua’s movement from her country home to the city as a fall from grace. The moment she lands from the train in Lagos she is taken in charge by a pimp bandleader whose name is Hop Lips who sells her out to an Englishman called John Martell. She has remained his mistress until his return to England to his wife and his two children. With the allowance he has given her, she starts a wax-prints trade between Lagos and Accra. It is in Accra that Jagua has learnt most about the world of fashion. In contact with the women of Accra whom she regards as “the real black mermaids from the Guinea Gulf … (whose) ideas came from Paris”, she has learnt how to dress herself in low neckline sleeveless blouses, wear high heeled shoes and ear-rings “ringing bells” as she walks “deliberately swinging hips”. (p.170) In short Jagua Nana has become a black mermaid who has attracted many lovers to the rocky shores of her love in both Accra and Lagos. After having taken to the easy way of earning money, she gives up her wax-prints trade and settles in the central area of Lagos close to her favourite night-club the Tropicana. She has stayed a night-club prostitute until the end of story when she comes to realise at last that “Rosa had become –like many women who came to Lagos, like Jagua herself- imprisoned, entangled in the city, unable to extricate herself from its clutches”. (p. 165) Lagos emerges as a Destructive city. At the close of the novel, most of the characters are in one way or another maimed. Freddie Namme Jagua’s boy friend dies in the game of cut-throat politics of nascent Nigeria. Uncle Taiwo another of Jagua’s lovers meets the same fate after his loss of election and his embezzlement of party funds. Dennis Odoma, a gang leader who has become infatuated with Jagua, meets with death at the hands of the police after having killed one of their own. Since all the male characters who die in the novel have love relationship with Jagua at one moment or another in the story, it can be said that she is as ill-fated as the black mermaid with which she identifies herself. She is as much the victim of the destructive city as its agent, a Moloch who destroys women’s children. 39 Revue Campus N°8 It follows from the above discussion about the representation of the city and women that the imagery attached to it is essentially a demonic imagery. This demonic imagery has many strands. One of them comes from Protestant allegorists like John Milton and John Bunyan; the other from Victorian novelists such as Charles Dickens, Thackeray, George Eliot and Thomas Hardy; and another strand can be traced back to the English humourists of the eighteenth century like Smollett, Defoe, and Fielding. It is easy to recognise the parallels between Bunyan’s Pilgrim’s Progress and Ekwensi’s Jagua Nana. The story-line is more or less the same since in both books since they both involve characters of Christian creed who quit their homes in search of salvation in the city. It has to be remarked here that Jagua’s father, David Obi, is a pastor and that at one period of her life she sang in the choir of his search. Both the hero in Bunyan’s book and the heroine in Ekwensi’s novel are bored with the parochial life they are leading in their village societies and have followed their dreams for a new life. However, there is a significant difference between Bunyan’s Pilgrim’s Progress and Ekwensi’s Jagua Nana. In the former, Christian and Faithful have resisted to the allurements of the “town of Vanity” ; As it is shown in the above discussion it is hardly the case with Jagua Nana. While Christian and Hopeful have made their way out of Vanity Fair into the well-tended gardens on top of the Delectable mountains ready to go on with their journey to the Celestial city , Jagua Nana bogs down in the Earthly city of Lagos pursuing the “Tropicana lights and the glittering laughter of seductive men, the sequin sheen of the fickle fashions”. (p.173) The difference between Christian and Jagua shows is that Christian manages to counter the allurements of the Earthly city with a sober introspective existence whereas Jagua misses completely her “pilgrim’s progress” because she has given herself soul and body to an artificial way of life based on the satisfaction of the desires of the moment. She sounds hollow in her speech even when she addresses herself to such important issues as love; she enters politics with Taiwo not because she is interested in improving the way things are run in the city but because she enjoys the atmosphere of election campaigns. The narrator reminds the reader how people “pressed her in from all sides, wanting to shake her hand, to detain her, to chair her. She felt truly proud”. (p.143) It is not fortuitous that Ekwensi calls Jagua’s first lover in the city of Lagos, John and that the same John leaves his wife and his two children at home in England. Details like these indicate that Ekwensi has John Bunyan’s pilgrim in mind in drawing the character of Juagua’s first lover. It is his kind that have built the city of Lagos, and have made of it a new Babylon for the Nigerians who will soon inherit it from the hands of the British. In positioning the city of Lagos and Jagua’s experience there within a Christian moral framework, Ekwensi exposes the corruption of the Christian mission in Africa, a mission undermined by the modern style of life in the City of Destruction that is Lagos. Ekwensi’s reading has read Bunyan’s Pilgrim’s Progress at one stage of his education that took him all the way from Minna his native town to the Government College in Ibadan and then Achimota in present day Ghana from where he had graduated in 1943, there are other similarities between his novel and works of fictions falling within the tradition started in West Africa by Bunyan’s Pilgrim’s Progress. Two works can be mentioned in this regard because Ekwensi might well have come across them owing to the impact that they have had on the West African readership of the 1930’s and 1940’s. These two works are George Bernard Shaw’s The Adventures of the Black Girl in her Search for God (1932) and its intertext The Adventures of the Black Girl in her Search for Mr Shaw (1934) by Mabel Dove whose pen name was Marjorie Mensah. The latter was the first African woman writer from the British colony of Gold Coast, present day Ghana. 40 Revue Campus N°8 The likelihood that Ekwensi has read Mabel Dove’s The Adventures of the Black Girl in her Search for Mr Shaw comes from the fact that he has always shown interest in journalism. He worked for many years as a journalist; further evidence for his interest in journalism can also be found in his first novel The People of the City (1956) wherein the central character is a crime reporter for the “West African Sensation”. Such interest in journalism might well have led him to read The Times of West Africa and its ‘Women’s Corner” wherein Mabel Dover under the pseudonym of Marjorie had serialised a reply to Shaw’s Adventures. The point here is not to go into research into John Bunyan in Africa and African readings of Pilgrim’s Progress. The cases of the adaptations of Bunyan’s book are mentioned just to show that there exist a Bunyan tradition in Africa centred on woman as pilgrims that it is not far fetched to assume that this tradition has an impact on Ekwensi’s Jagua Nana. However, Ekwensi’s has worked the Bunyan model that his book might well be subtitled as Jagua Nana or the Progress of a Harlot. Like any progress narrative that of Nana closes with redemption. However, in redeeming his heroine, Ekwensi takes his cue from the Romantic tradition. As it has already been said in the above discussion, no Celestial City is even dimly visible for Jagua from the bogs of the Earthly City, the Vanity Fair of Lagos. Romantics like Blake, Wordsworth, and Coleridge, just like Bunyan and Milton, conceive of man-made city as the deviation from grace. As for redemption, they conceive of it in different terms. Instead of the old faith in the Celestial City, they hold a deep belief in the redemptive powers of Nature. Accordingly, Ekwensi packs back Jagua to the pastoral innocence of the countryside. It has to be remarked that Jagua’s father is a pastor officiating in the country. Since the father is dead by the time of her packing back, it is manifestly evident that redemption won’t come back from religion from immersion in nature. It follows from the above discussion that the setting is built on a vision of world based on an old split between country and city. Ekwensi has articulated his setting on two strands from the British literary tradition. What is worth noting is that in his use of the Romantic tradition he has not sought to effect a higher synthesis of rural and urban life as “Two Contrary States of the Human Soul” in the manner, for example, of the Wordsworth of “Tintern Abbey” and “Composed upon Westminster Bridge”, or the Colleridge of “This Lime-Tree Bower my Prison”, or the Blake of “New Jerusalem”. It might well be objected that Ekwensi that there is a certain realism in the description of Lagos that would have defeated any attempt at synthesis between the stages of Innocence and Experience. The description of such realistic scenes are scattered and few in the novel because the author is mostly interested in the “lapsed soul” of the heroine. Yet the ones that turn up in the book are so dismal as those that crop up in Dickens’s novels. For example, after having come back from the countryside where she has gone visiting her prospective in-laws, Jagua started to look around her with new eyes. This is one of her comments on the filthy houses where she has elected to dwell for several years: She stored away the food, then she took out her towel and went to the bathroom, but when she knocked a man answered her from the inside and she went instead to the lavatory. The same old bucket, piled high; the floor messed about, so she could see nowhere to her silver sandals. It was all done by those wretched children upstairs. Why blame them when their mothers did not know better. …The unpleasant side of Lagos: the flies in the lavatory- big and blue and stubborn- 41 Revue Campus N°8 settled on breakfast yam and lunch-time stew (they were invisible in a stew with greens). But Jagua closed her eyes and shut her nostrils with her town. (pp.108-9) The above description is of the tenements in Central Lagos. It is at the end of the novel when Jagua realises that for her “Lagos is a failure” that the novelist gives a description of the seam sides of Lagos. For fear of her life menaced by political thugs who suspect her of complicity with Uncle Tawio who has stolen party funds, Jagua flees under cover of darkness from her well-furnished room in Central Lagos to the outskirts of the city where her friend Rosa lives. The description of this part of the setting, the last bog that Jagua is mired in before her escape to the countryside turns up in the following passage: Jagua followed Rosa to the outskirts of lagos, to the slum of slums, a part of the city which she had often heard of, but had never visited. (…) Filth was scattered everywhere in the surroundings. (…) Jagua looked at the degradation. Bare floor which came off in powdery puffs if you rubbed your foot too hard. The bed was in the same room, wooden, with a mattress stuffed with the kind of grass cut by prisoners at the racecourse. (p.165) In short there is no indication whatever in Ekwensi’s novel of fixed forms of nature like the “green pastoral landscape” that has allowed Wordsworth in “Tinturn Abbey” to return to the “din of towns and cities”. The split between city and country defeats any synthesis and the only way for redemption is fleeing from it into the innocence of the countryside. There is a basic problem in the antithetical relationship that Ekwensi establishes between city life and women. It is only women characters that are packed back to the countryside at the end of his novel. Just a few months after the return of Jagua to her home town she is followed by her friend Rosa. The drift of the narrative points out that female characters have a basic innocence that make them incompatible with urban experience. It is innocence that makes Jagua leave the countryside in pursuit of a dream of less humdrum life in the city. And this innocence stays with her throughout the novel. Symbolic of this basic innocence are her repeated bursts of emotion at the airport when Friedie waits for his flight to London; when she visits her village after a ten-year absence in the city; when she unintentionally does a mischief and is found out; when she discovers Freddie has married the daughter of her friend Nancy and that “all her friendship in Freddie’s absence were inadequate. Dennis , though young, was not substitute for Freddie”. She even cries herself to sleep “out sheer gratitude” on the night she has found so many wads of notes in late Uncle Taiwo’s bag trusted to her just before the announcement of his loss of elections in Lagos. Jagua’s steadfastly is viewed as an infantile woman with no intellectual bent of mind. What she is proud of is her body. Hence, once when she went with her boy friend Freddie to a lecture in the British Council, she felt bored because to her all “lecturers were the same: boring”. (p.8) It is made clear that if Jagua is bored even by lectures bearing such weighty titles as “Some Personal Recollections on the Passing of White Imperialism in Nigeria”(p.10), it is because she does not even have the intellectual calibre to “catch the jokes”(11) with which lecturers often intersperse their lectures. She feels that she does not belong to the group of intellectuals, and she feels even hurt that only “few eyes followed her wiggle” when she has left the lecture hall. 42 Revue Campus N°8 Ekwensi has also a very unstable character. She is often ceased by violent fits of temper and is impulsive in her actions. At one moment she is violent and crazy and at another moment grows calm and repentant. Margaret Lawrence, one of the first critics of Ekwensi’s novel writes that “with her contradictory moods (…) she is able to bring off small triumphs splendidly, but she’s never able to sort her own life.” (Lawrence Margaret,1968:157). The innocence with which Ekwensi invests his heroine accommodates well the easy way with which Jagua burns men on the hot pot of her flesh. Hence, in any circumstance she checks the power of her femaleness over the males. Either in the Tropicana or in the street male eyes, she knows, follow the wiggle of her hips. With her bared shoulder, her make-up, her mincing gait and luminescent bra, she knows how to display her wares professionally. With the sensual feeling creeping out of her, she can even bewitch an angry man into a lover and seduce him with her silken and voluptuous lips. She checks the power of her femaleness even in the countryside. For example, she has managed to put an end to an old feud between Bagana and Krinameh that has flared up during her stay in the Niger Delta as a result of the capture of Nancy who has strayed into the waters of the Bagana while fighting with Jagua. Singled-handed, with her body as her sole weapon, she has dressed up herself to kill and has had herself canoed to Krinameth to discuss with the provincial chief Ofubara over the release of Nancy whose capture is blamed on her. In less than twenty-four hours, she has seduced the implacable chief of Krinemeh into liberating Nancy and into accepting reunification with Bagana from which it has seceded as a result of a succession controversy. It should be reminded that the victory of Jagua takes place within the context of her rivalry with Nancy. It is a rivalry that involves body politics. Each of the two heroines are there to check the power of their femaleness over the provincials after Jagua has definitely won the contest in the city. The success of Jagua in bringing back Nancy and peace to Bagana is such that it overshadows the success that Nancy has achieved in tribal dance. The news went round that a great thing had happened that a woman (Jagua) from another land had brought with her the good luck they had prayed for all the time(…) Jagua beamed with(…) her victory in bringing the two feuding villages together was far greater than Nancy’s mastery of the Bagana dance. (p.97) Ekwensi has dwelt lengthily on the ways that Jagua has used to seduce the provincial chief. For one thing, “Jagua knew exactly the type of man she was dealing with: a Provincial, who was more readily infatuated with the idea of Lagos, of the Tropicana-type woman than the woman herself”. (p.93-4) All through the novel Ekwensi draws the parallel between Jagua and the city of Lagos. Chief Ofubura’s infatuation with Jagua is similar to the hold that cities generally exert on provincials. As a pure product of Lagos she also fascinates him with her Lagosian democratic spirit. She is quick in guessing that “none of (chief Ofubara’s three) wives would dare talk to him as an equal: “ – come lay down chief, you never satisfy me. I hungry for your own love” (p.95). Chief Ofubara has never experienced free love with his three women. He is described as a disappointed husband. His wives obey his beck and call, but to all evidence they are all of them 43 Revue Campus N°8 like asexual “ angels” in the palace lacking refinement and displaying an emotional and physical insipidity that have made of the chief a disillusioned husband, an “outcast” as Jagua calls him. In contract with ofubara’s wives, Jagua is a sexualised female who could see that he (the chief)had never experienced the sensation of African woman as equal. Jagua treated him as she would treat a brother or a precocious lover in modern Lagos. Her glance stripped him of his title and he became a man lusting after her; her temper made him her slave, willing to obey her maddest whims merely to restore the smile on her lips. (p.101) As a sexualised female established herself as priestess, a “queen” who has established her dominion over the chief, who symbolically surrenders his manhood to her in the form of two bundles containing the money of the pride price paid to her by chief Ofubara. Ofubara pays her bride price but “ she knew she could never really abandon her past life and settle down with someone like Chief Ofubara in a village like krinameh. But the money could come in useful. She reached out her hand and clasped the two bundles”. (p.95, emphasis mine). It follows from the discussion above that the setting in Ekwensi’s Jagua Nana is patterned on the archetypal city-country clash. The heroine’s movement between the city and country is represented in a polar structure of imagery. The city is represented in a demonic imagery whereas the country is associated with an apocalyptic imagery. City vice and corruptive experience contrast with rusticity and innocence. The anti-feminist bias of the novel shows in the fact that no male characters return to the countryside to resource themselves. It all seems as if only innocent women like Jagua are prone to corruption and therefore should be kept protected in the villages against the modern styles of life characteristic of the city. Though Jagua has left the country for the city, some sense of catharsis pulls her back to village life. It is in her village that her “lapsed soul” regains its purity. There she works and thrives, buying a sewing machine, then a bicycle; there she bears a child, crashing the brand of barrenness; at the end of the novel she makes a miscarriage but as Ekwensi shows in his sequel to his novel bearing the suggestive title Jagua Nana’s Daughter (1986) she has managed to marry with a country man and to have children. Above all, it is in the countryside that the fabulous fortune in Uncle Taiwo’s bag is revealed to her, after which Jagua has made the resolution to set herself up as a Merchant Princess. Hence, urban and rural settings in Ekwensi’s Jagua Nana are divided on gender lines, with the country reserved for women and the city for men. This gendered division of space confines women to traditional roles leaving the conquest of urban spaces for men to map out for their own convenience. The discourse of the novel about space in Ekwensi’s novel may seem to be innocent. Yet at the eve of the Nigerian Independence, it can only be interpreted, to paraphrase Michel Foucault in another, as an indication of “tactics and strategies deployed through implantations, distributions, demarcations, control of territories and organisations of domains which could well make up a sort of (gender) geopolitics” for independent Nigeria. (Foucault Michel, 1980:77) Jagua Nana is not the only novel by Ekwensi to have a woman as a central character. His 1966 novel Iska also deals with the experience of a woman called Filia Enu. Filia Enu, just like Jagua Nana, issues from a religious background in the countryside. However, unlike the latter, 44 Revue Campus N°8 she is an educated girl. She has studied up to class V in a convent. In this respect, she reminds the reader of Elina in The People of the City, a novel written ten years earlier than Iska. Elina is a rural girl who has followed her education in a countryside convent just as Filia Enu has done. She is also promised, according to Ibo customs, to Amusa Sango the hero of Ekwensi’s novel. There are enough details in The People of the City and Iska to suggest that the latter can be read as a sequel to the former. The following are the most pertinent. First, in the first novel, Sango Amusa to whom Elina is promised before his settlement in the city, just to keep him way from other women in the city, finds his fiancée, after having lived for some time there, not desirable. During one of his visits to her in the convent, Sango “cursed himself for his city background which had taught him to appreciate the voluptuous, the sensual, the sophisticated in women”. (p.61) The curse launched against the city is due to the fact that it has alienated him from Elina described as “pure”, “innocent”, “a virgin” “brought up according to the laws of God and the church, unadulterated and therefore ignorant of the realities of life, looking forward to a life divine with him (Sango Amusa)”. (p.61) At the moment that Amusa Sango has made the above curse, he is still in the process of making up his mind about the place from which he will marry. Right from the start of the novel, the question that he poses himself is why husbands recurrently beat their wives in the city. The question takes one hundred and twenty pages to be answered. The hero has learned about it the hard way, it seems, because he has involved himself with a girl, called Aina, who has turned out to be a thief. Aina is jailed and comes out from jail only to be an accomplice of her “witch” mother in blackmailing him out of the little money that he makes as a crime reporter for The West African Sensation. At the end of the novel, Samua Sango resorts to the same violence that he has seen husbands apply to their women. In a fit of ill-temper caused by another of Aina’s attempt to blackmail him with an accusation of pregnancy, he beats her to the point of miscarriage. The story-line is woven in such way that it reads as a justification for the violence applied by men to women in the novel. The moral is that women make monsters of their good and generous husbands. All through the novel, Sango is shown as taking care of Aina. He pays her visits even when she is prison for shoplifting, without caring as to the consequences this might have had on his reputation. The episode of Sango beating Aina also reads as a signal that the former has finally made up his mind as the type of girl he will marry. He has come in contact with an another woman called Beatrice II. Contrary to the other that this inveterate bachelor has known, Beatrice II is daughter of an ex-Dahomean chief who elected residence in the city of Lagos. To all evidence, Beatrice II is a woman of the city coming from an aristocratic stock, and with a firm educational background that makes her less prone to the artificial side of urban life. Unlike the other women in the novel, she does not seek to flee the country , of which she keeps dreaming while living in the city. Sango’s marital choice has made him put an end to his engagement to Aina, the convent girl from the countryside, who has accompanied his ailing mother and his mother-in-law to the city. Things have not turned out as Sango’s mother has expected because the hero has definitely 45 Revue Campus N°8 made up his mind about his marriage to Beatrice II. No long after his mother’s death in the hospital, he marries Beatrice II and packs Aina back to the countryside. This packing back is sustained in the novel by the claim that “this city is no good for a girl so young unless, of course, she has a husband”. (p.111) Hence mother and daughter (Aina) have caught “the first train to the Eastern Greens” in the same day that Sango and Beatrice have celebrated their wedding. During this wedding “Sango wondered …what it would have been like to see Elina sitting at a sewingmachine in that room with the lace curtains, idly making a dress while around her sat her friends, sipping lime-juice and eating chicken, a mixture of bashfulness , joy and sorrow”.(p.119) In Iska , Ekwensi seems to have decide to take up the thread of Aina’s story again where he has left in The People of the City. Filia Enu/ Aina, no longer seems to be content with her life as Sango has imagined it for her, she falls in love with a Hausa man and marries him against the wishes of both families. Right from the beginning of the novel, she decides to do things for herself without relying on others to steer her individual life. Unlike Aina, she does not let her mother arrange her own marriage. She protests vehemently when her mother has accepted the wine that traditionally accompanies the ritual asking for the hand of a maiden: Carry all this away, away at once. I don’t want it. I’m not marrying Nafotin. I don’t want him. I’m already married. (…) His name is Dan Kaybi (…) He isn’t an Ibo man. But he is good man. He is the man I love. (p.62) Accordingly Enu Filia marries the man she loves in spite of protests from both families. However, tribal realities have caught up with her in Ogabu in the North of Nigeria because Dan Kaybi has been killed in a tribal riot involving Ibos and Hausas. Unable to live her individual life freely and independently in a small village where tribal prejudice reigns supreme she thinks about leaving for the city considered as the site of individual freedom because of the anonymity it provides. The dialectic of country and city in relation to individual freedom crops up in the following quote: “there was no question of remaining here in Ogabu. She must move forward, away from the confines of this small-scale village, into the city where anonymity reigned supreme”. (p.56) The motivation for moving into the city as the locus of individual freedom is more logical in the case of Filia Enu than that of Jagua Nana. Jagua moves into the city more out of fascination with the modern way of life characteristic of the city than out of sociological necessity. Fili Enu has married an Hausa breaking taboos against inter-tribal marriage and thus has no alternative left to her as to her return to her mother’s home or her integration into her inlaws’ home. As to her living alone in a small village, it is practically impossible because rural mentality does not accept it. The city, therefore, is the last place left for her as a way out of her dilemma. By taking Filia Enu into the city. Ekwensi presents the reader another case of what African woman do with their freedom once there. The case of Filia Enu is different from that of other women like Jagua in the novel of the same name, or Aina and Beatrice I in The People of the City. It is different because Filia Enu is an educated woman from St Monica’s convent. This difference in educational background explains why Enu Filia does not rashly gives herself up to city ways. Once there she realises “what a very different place Lagos was from St Monica’s. (…) Here it seemed essential that men and women must continue to plunge headlong into disaster- at 46 Revue Campus N°8 every turn of the road”.(p.124) Against this modern unrest, Enu Filia sets the innocence and purity that has characterised her childhood experience in the country and St Monica’s convent. What is important to remark about Ekwensi’s Iska is the antithetical introduction of two female characters: Remi, a “glamourite” given up soul and body to city life and Enu Filia who is nostalgic of the countryside even when she continues to earn her living in the same city. Remi and Enu Filia are friends, and it through their discussions that the author voices what he considers the loss of direction for women cut loose from the certainties of village life. For example, Remi expresses her loss of direction in the city by considering the question of marriage, which in the rural context, is regarded as nearly the royal way to fulfilment for woman: In modern Africa marriage is no longer easy. The control by the elders, the control by taboos and society, all these have been lifted. Young couples are looking for roots. There are none. So what do you do? I don’t think I shall marry. The more I think of it, the surer I am. I don’t think I shall ever marry. It’s too difficult. (p.92) For Remi, the quest for freedom in the city becomes a real problem because the only relationship that she has managed to establish with men is that of mistress “a good-time girl” to a director of a public corporation. As such she forfeits her freedom by trading off her body for jewellery and fashionable clothes. The case of Enu Filia is no less problematic. She has come to “Lagos, to find work and live there for a time. May be from there (she) can go to the United States for further education”. ( Indeed, she has established herself doing “modelling and commercials”. Her salaries do not set her up economically above Remi, but she resists the latter’s proposal to be a concubine to wealthy men: “I cannot join you because I do not go with men like that. I was married once, you know(…) properly (…) What is the sense of this “going out” every night”. (p.70)The refusal to be a “good-time” girl is even more categorical when she dismisses the same Nafotim whom she has refused as a husband in the country and who wants her as a mistress in the city. She deflates his proposal as follows: I’m quite happy. I stay with my mother, I do my modelling and commercials…You men in politics think you can get just any girl you fancy. (…) You think once you have money and position every woman is yours! Well, you’re mistaken. (p.193) The above quotation is the closest that Ekwensi comes to a feminist position in all his novels. Its importance comes from the shifting representation of wealth and women. For once, a woman emerges as a centre of morality. Notes and References Ekwensi Cyprian. Jagua Nana. London: Heinemann. 1961. Ekwensi Cyprian. The People of the City. London: Heinemann. 1954. Foucault Michel. “Questions on Geography”. In Foucault Michel. Power/Knowledge. Ed. Colin Gordon. Trans. Colin Gordon. et. al., New York: Pantheon Books. 1980. Lawrence Margaret. Long Drums and Cannons. London: Macmillan. 1968. Newell Stephanie. Ghanaian Popular Fiction: Thrilling Discoveries in Conjugal Life and Other Tales. Oxford: James Currey.2000. 47 Revue Campus N°8 :$ = := .1982 , 6 : H .5 ,"B" ,* * F .R :H .3 ,0# ) :V$ ,[6 ,#0 * *"4) V$ 9 F HT)" * :60 FH "$ B– B$ H# H ,# "9 F .2000 ,"0 HT)" *T :T60 ,0"$ $ # H# }" ,' D F .1994 ,"0 -$ *AB 0) 6 - *AB ?) *B$L , *" ) * G0 F .1978 ," :H .4 ,#4 .0 ,#G2 + 9 1B .1972 ,D$+ :H .1 ,(2) #E ,* *" F ." @-&#" :#+L . , $ "$ # ,() ? "" F :' .2005 ,13 f , )E ;0" :60 , 8 0" F :'$K =@ www.hamasna.com/ scularism/yasqut.htm 48 Revue Campus N°8 T# ( *" { "$ +$ D$+ *" + ,6 S6$# 7J$ $ 6 *+"9 ')1" *) # (# , 9 $ ) { {G ?B ? $ " j 0" *B * ? ? #- ? ,8 $ 79 *1 *" 0 64 K # @4+ ? #9 ? ,TB$" T1 D ) 1" <"$ ]-" *" Q @0 " + T+ T # * *"B * ? ,/"$0" $ + H0" *1 * T)2 *#TB T)"$0I H2G " HG"$ "# B ; ,.& DT# 7T ?B ) 5 09 *" {#" ;# /$ *" * ? ,? < .? " 'T"B I # ## *- (+# * = 9 # 0 ,D$+ &# 9 $ @E +E ( *) j ?" *#s +$ $ ," ;E /1 , "!5# 7 '#E ,@ "9 9 .fL Q$#L " '$ ,+&" @" "+ ?" ' 0E *+ ,T # 0 I 12 D 9 K9 D$+ ,G"0" T$ ?TB D$+ *" * = 9 ) (+-$ 29 ,D$+ ' " ?$ *9 ;T9 ) "62 *+$ ? , @4L * /"0$ j9 H$2 < , "5#" "& . 8 /2 9 ,") Dj" " 0$ * = 9 ) 8+J# ,+9 *" D$+ '" " K ) #= "$+ 5" H2 /# 0$ I , I ) ') B ,'# *"" D" ,"9 + *T#6" I , I j #) 6 @ D9 H"0 ,(0$$ I = #) @1 " f ,"$+" 2 ) I 8 *+ I " 0$ * = 9 j ,' 4" I 7 .B& $ $TI T$ j ,D $ R9 *) ,'# *" '# I *"-T" QGT (. & ,'$#"9 < (0) D9 <$ .GB <" '$j < (T) T) .E *$" E"$ " # $I ,+ R) ,6 ? $ ="9 ,V0# " T $$ *9 # $I H# ,V1$ *9 + ,&+$ *9 * ,') 5 . # = $$ $2 62 ,)"" 49 Revue Campus N°8 T T Z" '#-+ ,# DE K *" '"$ &8& 59 ,/1" ;# T# DT9 *" j... /"0 #4$ L D ,#-$ +$ D , D #" T$ HT"G B^ 7# ,#J" /" (+$ +" /" #-$ @)2 ) ] I T0 *T 2 R I '#E %4#J" ' #" 9 ) * = 9 ) $ $ #L )"0 [$ T , 8 $ '$ *"1 Q# # &8& ' D " * = 9 5G" .#L B ? ,# H" K .^ ' D 7 H2 '#E %0 #" j ") j T#4" ,T 9T$" ) " *+ + ,H" B " *) {6& # D)$T ?T &8& * = 9 ) i + .115N* ) , ,/"0 # * = 9 # *$" #) *" , # 8 * 2G T ,DT ?GT+ H" .$#" :'#- '=) #0 * ,. D ?G+ .B$ *" #$" DT+$ ,DT# ,T1L +$ ,B$ ,/"0 ,#4$+ %(j D) *" '$ T T) * '=) ,116" '- 8 9 *" ; *" ] ,< j ?T+9 " " D ?G+ .B$ *" #$" ;B" Q$" ?) #" :'2 'T$ D ?G+ .B$ ) ? ") $2 @# * = 9 #" .117" #" $-$ $ '609 ( K B ,? #9 .B$ *" )B ( )$ ? ? ,B ()2 Q$ T #" :f1" *4 9 B , 8 D9 K )B *" 6& # *9 # "# ##^ # *" ,# $ D ?G+ *+ ? ,D ?G+ $ *+ @# ") +## I 6# *# , 8 *" 6& # 2 @1 *+# "#^ # )B .118"? *# #0 ?G+ "+$ * . D ") +## &8& ) K$b *+ :B# , 8 $ .A *" &8& ' " "$+ " ;" ""$ $ $ , 8 ?$ $ ") H $0 e *9 HTJ" *T" j ... )"$0I B4 HJ" = ?G)L @ 09 H"0 H"TB" T" ?T+E T0 H" $I .0 ,A '0 -" '0 '#+ , www.hamasna.com/ scularism/yasqut.htm 115 .34 6 A ; 78 #- 116 .8 @ 5 +L)- :0-*? . #5 R #$ #"5 - W < 117 0Z>\" J"6 C" 2005 :; .05 0>\" 0" " #5 - " C 118 .118 13 N 05 50 Revue Campus N°8 *T+ .T D" 1 H0$ . ) @2 0 ,$ ) " ) (T#" 'T B *E < ,D$+ /" + G$ ' $# "9 ,' B @#" I ,T *T+$ I '# 7 , 8 ') ?B$ 7 78 ?5# ? @) 'T T" 9 #" ) ' V ? $- '#9 *59 I ,I 9 #" 79 "G+ *+ 'T BT @) * + 2 <# *E % $9 *+ ? D) $ 9 ,)" T1B T ,*T T# $ @) * ,$ R) H$ ?5# ? ?T5# ? ) ,* ) # $ ) *9 K ,D$+ *) Hj $ ;E :D 9 2 ) ]# @) ( , 8 +& " W<8W)9 " $2- . . *" H&$ T , 4"" *\ H) ) ]# "# ,B && @) ) ]# I B @)T ]T *) , 8 )2 K $ K @" 8 * = E < ,D$ 79 ]$ ? @) ( *+ ,+&$ "L T#0E 5TE KT \ K .2 5 #" $ ) [$ ,B2 '#E %K 8 ) * 2 " ( , 8 59 /" +$&" *+$ $ ) 4J "" %5E .$ ) 0 8 #" $ 2 *+# #" T8 T$ $ I 8#E %H1 + ,' I " HI" *" <# .*AB .0 *" $ " $ "8# , $2$ * = 9 T T&# @T" (T , 8 $ ]$ " &8& .9 /" "6 B# T$ ;9 "0 * = 9 '#) Dj ,@#" (#) =) , "0 K &8& T T " :* *" B ,j #) $ I HII #" "$ , 8 T T$ .?G+ -$ 6 *+E *" ,"0 H"B" ?9 *" ,$ ;9 = E E ?5" "0 .114"T *T"+$" ?T"$ f1" 9 * C * = 9 T& *" *+ B ,$ ;9 "0 H#+ =" :#B B 1# (9T2)T"E T $ , "0 ? ') C '# ) '#A2 # 9 2 0 ) . "0 '#) $ *+ *AB *" # " A <+ 51 .54 3 * 1972 : .1 (2) 05 0-6 114 Revue Campus N°8 'T2 *"T1" *) ="9 ,?+ *AB 0) (0 *) &8& '2 " ) #B$ ;T DT BB$ I : '$0 ? [B# @B & 9 8 ?$ .0 *" D$ *" + T4+9 #" $ 79 ) 9 ? $ )2 ,$ # "&$ ? $ 8 '#+ ?+ ]T$ D0 *" 'B f1" .)L :B# # ( *) .{#2 &) " *" T *T *T B , )# * +" * ] : "9 ,?" *" )"0" * *9 <T D ,?$ " #) #$" )# j * +" * = " :"B" T+ ;T# I T+ ?) , B" +" ( *#2 " "8# )# ?T4 .111"GT") "+ I ") /6# *" )# *" 4" "8# ,+" ;# H * +" * = 9 D (#=2 "" ?$" :'2 +" ( ?$ B * S# ,? +$ ') 0# 7 #" ' ?$ $ D ?G+ *" 5 @4+ "8# T+" 'T HT T$ ? "G+ ? $) ,? " -&# *" #" < #$ ,') .112"? "G+ # ) B" *) @ @B$" T &8& 0 "0 $ /0$ $ *" 4+ * = 9 # *=$ ,HIB" ( *" *T# ,9 I9 *# # D , $ 8 ) ]#$ "" 4+9 8 D ) ]#$ ,'$+ " S #" <& ,."$#I " *" 0 # ## ?B$ $ @ "$# ? * T" T B$" "$ 0 ,$$ ? $ ;$ ] ,$+" j ?" ,?B D9 S#" *\ ' +$ 7 H2 ,8 #$2G) && , 8 .8 ?$ 4 *9 {T""$ # *) :&8& B , 8 $ ] :79 ,] ;# T#$B4 #4$ *) #B $ 4" , 8 ;9 ) 1B 70 $ )9 *T#0 *" ,##L HB4 ?9 *" B4 D9 D *# , # {""$ K" *T+ ,@9T0 8 $ ) " D" . # +$ $ #+ ( $ .T T1 T$ E )B +& ) 5 ) H"2 $ ;E # * T"9 8 $ @#" * = :113&& ] )& )L D$+ 2 "+ ' B# T5" T09 *" 8 ( ?+$" + ' *9 D0 & ,' D" f&" D0 .560 #5 ; 1982 : .0 8 05 0& "8 111 .561 0& "8 112 52 www.hamasna.com/ scularism/yasqut.htm 113 Revue Campus N°8 5 ] , #" *#) H#+ " #^ , 5- $#) < - . # 2 ?9 T T /T29 < *+ % #$ $ $ 9 , "" , 1j9 .109"B ) I D9 ,/" HT T0" #T *$ *9 *=# + F' ?jF [# #$49 T " 5E ,;E #" ,D80 D2 #" $$ # H#$ .B 'T0 T 0 " [6 H"" *" 8 * = 9 *=# %<+ [# #$49 T ;T ,'$ ,*AB *"+ 0)L ,?+ *AB 0) (0 *" BB .&8& ' D "+ B *AB *AB 0) (0 *" BB 0 8 *" H0 $ H"" ( *) 5# K :" *$+ ( &8& @+ ) #= "0# * = 9 *+" * = 9 @T&" Tj TB H49 "#) '# /" K2#$ &8& f2 " E @+ F FT&8& &9 2 – ") ?G 2 , # $jG ,'$ *"+ #AB 0)L .< ) 4" *9 ?T+ *ATB T0) (0 .") *" @& 4"$$ ,#4 @+ ="9 F ?T #9 I 8 ,@T KTB# D *) ( ?+ *AB 0) ? 1 ?j TB ,D0 '"5# ,/ '9 ,6 '$jG (0) *" BB '0 * = 9 ) "09 T + ,*AB 0) (0 ? 9 $ :2 * 2" :*AB 0) TB :(&" &) .0 (0) (0 " "+ + @4+ 0 < ,?5# :*A 2 , /" * :*A 2 jG /" 0L :?2 *T+ /T" T& D 4# ?5# *" D ?G+ ;#0 *) 0 '#+ :*A 2 .110"? $"+ ;#0 *" '59 ? '#" ? "G+ ' TBB '0 *+ ,"+ ?+ *AB 0) ." + $ (0 ( + ,BB $T (T0) ") , # 0 $jG 8 2G) ' 7 ,(0 ( *" .I +$ .216 215 [= : .3 - J" : ; 78 #- ! 109 Z #B & @L M& < @; 7 !L M& " #$ &? # 110 53 .155 0$5 1978 : .4 #- A #-4 * Revue Campus N°8 T ?+$T$ H"$0" 0# ,R9 0 *" , 0 *" ,7#+ # 70#L +"E 2 # + ,/2 ?"9 .@" @$" $"$0" *9 I 8 ,# # 8+ @B" N#$ D 8 * :&& T 0$ I ,@ " * 0 + 8 * = :B *"1 Q# 79 #$ * = /0 B 8$ * :&8& 2 ,8 +# *# , * + I + * +$ H9 *B# /0 $ *E % +&9 *" +& 79 4" I , # 8 j H 8 H#+ =" . H0$" H0" ) fGL @.B ?) T8 T0$ T R9 7 + 0$ *- B VE *" F&8& B "+– Ty2 yT+$ T +$ *+ *9 1 # ) ,< ) & d$ ; .8 '" H"0 ,"0 + D9 * ,? 8 H#+ ,{ y) 7T ,BB ( ) & '$ &8& "8# ,BB ( ) & 7 B d$ @1 9 @B +# 8 5$ $ "E H#+ 2$" d$ DB :2 . "$$ $ 79T 9 ,#4 @+ *) ="9 ,&8& $ E @+ ) #= *"1" #" j ## ,#" * +& ?$ $ 8 * = 9 (" ,' D 7 #4 T 8 # '#9 " ?+ *AB * = :B# *9 # *+" 79 *) .D $ .T#" "9 5 ?$ 4# & *" ' " $ * = ,*"1" "9 +& ?$ *"T1" H#$) ?5 $ ?+ *AB ,"E BB H" I B 8 *9 79 ,2 #" *) $ H 09 H"+ V9 "$ ,+& *" 4+9 T ,RT9 T 0 *" "9 , 0 *" ,I #" )$ 2 " ) $$ *9 RT$ " * f# " H#+ 1B ( , "E #" 5 12 * = 9 #B$) T 9 "E H" 44 " $-$ ,< ;+) R$ R9 " ,+& *"$ D (T TB# *" ,+& ) *"1" * ? #+ ," *"1" +& *"$ D * =9 T) T) *" ) = D #0 * '2 (?5#) '$5# #00 B ) BB "+9 , &9 *" D * = 9 ?)" :2 ,#" j 5E $#) D .<T DT" + ' *$I D ,<#J " ' '#" H) '$"-$ . #9 ,G)9 @T$ T& ,T "+9 5TG$ , )$ $ $ 5- #$ "+ D * = 9 < ) ?+9 ,#) R29 #" * = ^ ,"$ +$$ "$$ $ f0E ,R9 D 54 Revue Campus N°8 ]T$ T" HT& K .x D$+ ?$ .j B) #+$ ? *" .0 .'#"1" :R $ +E ( K ) = 9 #$ # *+" ,+9 *" D$+ ($ " ?9 #1) *9 T2 T&8& * = 9 R# :$ #2 #="1$ ,+E ( 9 . $BB ) &8& - ? *T ## $ $ ,#$ D * = 9 D K D#0E .IJ /" ]$ 2 *+ * , " f ? '#9 ? " $ .HB$ H *" " % = 2 ." # B " ) * = 9 T <& I 79 ,#$ D * = :6B 79 ) +9 *9 # 9 TJ 5# $ 1 ( BB , 1 /#$2 '#E %' /#$2 ' D && T+ |T 7T 1 8 * = 9 79 ,B 2 @A" 8 * = 9 " ,H" ? * = " :T6B B" ) 1 H"2 .107'B) +&$$ H"+ G *" + *#L /T"$0" -T ,+E ( +&$ $ # ,+E *) $ 0 H 8 .108" 78 Q"# ( 7 ? L ) .# ? *$ 7& DT" T ) HT"2 T$ @T+ ( , 1 ) H"2 $ @+ ( , $ ?) H$49 8#9 B# ? * , $" )"$0I H#8 H$49 @+ ( ,&& 8 T *9 9 ,'T <T" :79 ,8 4J 7 /"$0" , - " ;+) ) T /"$0" ) ]#$ @E ( , "0 1 *9 9 , 2 *T) T$ T2$ I @T"0 1 <+ '$ ="4 *" ,6& S$# I ,$" /"$0" T#09 $T" Dj- ,H0$" ( K *) H) * ,'$4$" H0$" * = 9 D 7 79 ?) 7 . 0$# *9 * #"$0" + $ $ B4 <$+ + $" T2 ?+$$ & H"$0" 0 , $ 8 I I /"$0" /0 2 8 $ $ BL K # 29 ,] ? H"$0" ( +$ *9 I ,# 0#L+ /T"$0" T+$ ] ? H"$0" ( +$ *+ ,# 8 9 0#L 8 ?$$ 0Z5 Z 1994 :; 0 0"" 0 0- - " Y 2 3 107 .144 Z Z 2000 :Z; >" 0"5 &– 0& - " #$ #- 108 55 .33 05 Revue Campus N°8 ]T#" T) + " ]#" $# < ) = , 1 0 V0# R$ *" T8 T) 5T ' $& D$+ ' ) 7 $ .B "$ $ @ " *T) #B *E % 8 ;9 ) .1B ?) 9 , H0 8 $ ?) .#$B4 #4$ T 8 ; '0$ $ H K &8& K) , ?$ *9 2 : " && + ,H ( ?9 *" , #" $ ) ?4 ."0 2" *" ; ,+&$ *" #" -$ 8 "+ F1 . D [B# F2 ."+ ]# @4+ (0 F3 .#-$ +$ *" " G$ G$ ?2E F4 .' " F5 .#4" F6 .'#) S$# $ #J" /"0 F7 . 8 H$" @4+ F8 . 5 #" " $ F9 *9 (T&9 T" &9 ,E ? *9 *+" I ?#I 4" * = :'B ?$ ;T+) T T 2 =1 ; *+ ,#4$ * ## $ 0 $-$ .?B" *T" )"0" # ," # # D$+ " .#4$I" & /" :+# ,.\ ( ?9 *" ,++ D$+ " G $) ,.\ . 8 $ *" F .Q *" +- B +&$ @) 0 F ." E B4 $ * ?62 .#4$I F * K " 4" *+$ D$+ @ +E *9 ?)9 :'B ?$ *T" + ) , *2 #" " $ @" ] $) 56 Revue Campus N°8 :'T##) 7 / && ,B$ 8 ] "6 VT" T (T *) =) , *#L & $ 8 " #&" " R$" ?$ " '$ *" *E % 6#4 :79 , #& (T *T) DT$+ B ,H"B" HI0" G$ D ,R9 @$ V R$" @$ @.TB ) *B & ) @B" H#+ 1" 8 #& * : {T2 T B +$ ,?$ &$# /" H$ 1 ( "# ,$+ T :T+$ ?# " * ,+ '$+" *" H$&X$ "+ ,'$2 *" {# N" ?9 + :(T" A {IJ &8& e , /"$0" & $ 8 ( 5# T DT$+ *" * :'B '#) D09 ?4 N#$G 4" 8 V$ .0$# ( 7$ T$ T1B *T" ,12 @) #$ &8& ] " 4+ ,'$+ :0# ,;E 1B 1 #$ .#$G 8 *) 8 G$ F .?B 8 8 F .44 8 * 8 +&" F VT1 *" *+ ,j H 8 *9 ) D$+ 8+9 "8 j" *"4 *9 79 , $ &#$ j ?#) 8 ,@)B ( *) &$ H"$0" * =9 .*\ /" ?$ H"" B# 0" ; $ ?$" 8 ]&) – T T8 , 8 H 4"$$ R9 @+ && 8 +8 9 ,@+ ( T "$ ,0 " $ +& ) +$ B 0 D F&8& B 4-T$ *E TB4 T&# D 8 ( ," /2 *) ?G+ H" T $jG /"$0" .$I * 8 H&# $ 8 ( ,H6& . *" 0 %H2 #""$ ?) H$ $ @T 8 $ @1 " #$ 1" /$ && 8+9 T0$ {"6 H#+ #+ ,$ 0$ HI" + d$ * = 9 + , #$ 57 Revue Campus N°8 T T #9 ) 5# * = E %? $ /" & 2 "$ "+ " "$# *9 # B" R$T" ]T *B# .B$ 8 2 @+ *E , #$ "0 { *+ B" ?4 ,##L .#9 * @" ) ?B 7 ?GL 0 /" K2#$$ @+ & # 2 T8 T *5# #+ ."B *" ,B D #) H "2 8 2 -" * = .D& *" 4+ <+ ,." *" #8 9 ) : "9 ,+9 @) &8& ' e G"0" , *"1" /" "6 B# .8 ; *AB 0)L F .*"1" I +& ?$ $ 8 F .$" C D& ? #9 *#1 D F *9 DT$+ ' "?GL *"" ;" $- , +E $" $ 8 ( " *" G *" , 8 2 @+ ) 1B T 5 $+ @-&# *" , $ 4 B B *" ,HI0" + .= ;T T T T#$ , 8 2 @+ *" '2" &8& K) *9 *T+$ ? 8 *+ ,D$+ 4+ ) V9 @+ "D)L *" #$"" @T" T0 T2 T @2 @$ ? 8 ," "$ ?$ ?E *" ? *BT& D H0 $ DE + ,@+ ( D$+ K) G . @0 : 8 *+ ,? $ .?+ *AB # $ 8 F1 .{"5) {4$ $ 8 F2 .*\ D$ 6B$ B" "$$ "0 F3 .@0 D+$ H"+ Q$ #" 2B$& F4 DT <T"$ ,0 0$# 7J$ DE ( * = 9 K" *" :B .$ (T ,TB$ T T D ,< j /2 *+ ,8 ( "$ ."2 @5 "# ,@0 @5 H 58 Revue Campus N°8 – D0$$ $ , 8 &$ $ H$ 12 && &9 @T0$" T 0 " %?)1500 #" )2 $$ ? , @B" #E $ F '9 T"# , *B# ]$) ) /B$ I 8 +&" * = ^ , B .*"1" * +& ?$ $ . # 8 ) D 8 0 {""$ # *) :'B "B" ( &8& ?$ E *9 T##+" I H4 ( % D& /"0$ ,$ 8 ," H0 8 .#$ E )B 5# @)^ D9 ##+ , ? *) /" 29 D$+ K$ ,D$+ &8& ' " G $ $ 4 "B" ( T @4JT" 8#9 + ,B . #" *#L @ 8 "E " Q" E $ 8 "- + , )"0 *0 + +&$ ,H"$0" $ . $ ?+ *AB ? :* = 9 B N") <# :J *) 0L #4 @T1 9 @B y+# 8 5$ $ "E H#+ 2$" d$ DB F . "$$ $ *9 T# VT "# ,+ ? ;# " ") 0#L * = :B# *9 # V I F ." 8 #" D29 0#L 8 :B# @& "8# ,D +"E #" I 0#L 8 e0# D F .8 ( * = 9 T &8& &9 ,"=1 ; " 4" D$+ *" 4 .0 T FB "+– #$ ,0$ K "0$ #9 4"$ 8 ' 0$ +9 79 T ) 9T ?T $ )2 $ 1$#I ( *+$ ,0) 4$ 1$# 0 T HT$" T$ I @T0$" T 0 " %{#2 &) " *" 4+9 #" $ T+$ ,?GTL 5 2 *+ H0$I 4"" j *\ /"$0" H0$ .7G" ;" *B +$ j ? B" H *9 H4 *9 "NB" " / D$+ HT F&8& R "+– 8 ( H#+ ,*AB 0 "$ *$ #9 ?j 59 Revue Campus N°8 :<$3 1 P DT$+ T" " 6 *) ,' B.. 8 $ : D$+ *#) ?TE B4 f& 4" '##) *+ ,R+ 01 49 ( 0" .T KT" '6\ J" * + G 12 D$+ *"1" ,1" @E T T" *" H&# ,44 ( #$ ) #"$) $ .2004 # "B" ,*$ "B" ) f$$ ,$" /g_B *" 239 D$+ /B ]T$ T" H& K .9 *"1$ ]" @&) ?4 , @&) $#4 #4 .D$+ *"1" : 4"$" ,' H 0 $ H" $I HB$#I ) (= "B" D$+ K) ." "$ '$) F . 8 ? '$) F .8 [$" j '#9 ?j ,# . ' F : D9 4G4 "09 $ ,D$+ '-$ D9 + #4 "B" ="9 HIT0" + E H"" "$ # )" ,"<#"E" )" 2" F1 HT0 8 T ?$ , $ "62 8 $$ $ ? ," H6L A .B D$+ @.B 8 "9 ..." " *) {1) H0 8 j 9 H8 " H"0 K ;$ F2 DT#0E /T" .T& ;# * H8 ?$ +" "$) < ) , .#$ ?$ *6$" T *T+E T"+ H 4" $ $ H0 8 B$ @0 HI" K F3 . )2 @T H *\ 8 &$ $ *- = 29 DE ( && + *9 ' " $ 8 ,"6 @0" H#+ H0 8 ,"2 "# ,1 @T" 0 2 @2 @$ ? 8 " "$ ?$ ?E *" ? *+$ ? . @0 60 Revue Campus N°8 :! ? P <$3 ! @ Q +R.. ? $ ^+ 7 D T$ *4 D$+ K ) , 5 B$ 8 12 H) *T+" $$ *9 " 8 *" " * I ? , H$B" K) #) "G *" #E ) $B$ *9 #" * "8# ,jG H0 ? *" )E T{# T$$ {# 5$ $ ,@0 "B H) <$ *) $ I ?" . T" ; , "40 &# , "" # @- " ?6G" = 0 *" e$ " D ) @T) T) ]# .A $2 5 $2 $ * ,DB$" "9 ,D0 ) T# ] H $ "8# , # I ,6 ) H @)= ( ,&8& ?T '$ H#+ , " K <$& , 2 ,@ *B 9 *" T0) , $B4 @B" " @0) 0 H9 *" 0" ;"E H+ T ) $ .B ,@.L " $ 8 " " ,/"" "E B$ T . 9 " ,'#$ " K *" ;# .& *+ *9 ) ,+ " "$ !$29 K" ,'&9 . ;T6 ,T" B4 @ + &8& & D$+ D$+ :<$3 < P$ :' ," ?E @0 , @B *0 " . 1992 # "#) # " F .1993 # "(@2 [2) C ) d&" F .1995 # "(") ?&9 B$ *" F .1998 # "("0$) ?&9 B$ *" F .1998 # "+$ #" F .2002 # " .=" F .2004 "' B .. 8 $" F 61 Revue Campus N°8 : + ,@B ,1,@" 7 /1 , ) * "" F19 . 1992 . + ,1995 :@B .1 , ;B , ) * ""F20 )B E ?G)L ,B *# 9 "" * ? ) * " F21 . D& ,2002 :@B .2 ,6& .E .2Q,1Q , " ,1988: ,B$I 2 ,0 " F22 :@B ,*& *B 9 @-&# *" 12 /"0" , "+ . F23 .D$+ ?) ,2000 : , .1988 :! " # :' "! * +, - /' --0 % ) % & ' ( $ 1 .% ( 3, ' 145 1977 :12 .91 --' -5 - ( 2001 :12 ' ( $3 :@B ,#4 ?B ,*$ @ "$J" , /"0" 0"F4 92 2001 66.94 --' 12 ' ($5 .8 --' 1995 :! ' % 7 $6 Revue Campus, trimestrielle vulgarisation scientifique de l’université Mouloud $7 Tizi-Ouzo Mammeri de, N 1, janvier 2006 62 Revue Campus N°8 .*# $+" ,1977 :H .2 ,6& .E ?0" ,## ""F6 .*# $+" ,1989:H .1 ,@" GjE ?0" ,## ""F7 /$ &# eG ,1998 :*# ,HE ?) ?0" , ) ""F8 := .0# $+" .1982 :@B ,2 ,D$+ ,'"2 * *"4) & 9 F1 . 1952:H ,2 ,0# ) "" :V$ ,1Q ,[6 ,#0 * *"4) V$ 9 F2 .2003 :H.B) "" V$ .1, ?) " ,7&" ?B 9 F3 .0 ." D$+ 1988:H ,D$+ D9 ,7#= $2 * ?" * C ) "" 9 F4 :H ,0 ,* ?G ) V$ ,*$ * ,50 * ") *"4) 9 F5 .1Q ,H .'" ,2000:60 ,H$ ]A "G)L D ,7" "9 F6 2005 :@B .4 ,*)L D$+ #) @" .9 ,") $" "9 F7 .D$+ ?) .& .H :H . ,.G"L D)L ?0" ,DB / " F8 . + ,2001:@B ,"G)L f"$0I ?) " ,& e&# F9 ? 1 9 "" V$ , ,*AB ?) * ,&+ C ) * "" * F10 .4Q , $+" ,H :H .B4 ,1994 :D" ,#" #" ,?"$ *F11 .2Q ," ,H :@B .10 , # ,;) *F12 .&# '" , 2000 :60 ,B$ H# ; , V F13 .# ,2000 :@B .1 ,7 ?G)L ?) ,& ) F14 .@ ,H :H ,"0 #$ ,&& ] F15 .&# "9 ,2003 :*") .1,# B# H ,7 + F16 &# @0 ]& .1 ,*$ S" ?B$ * /" ,& ?+ F17 .1986 ,/$ , # <" *I E *$" ,#E <" * C ) * "" F18 .<" ?"L .2002:60 63 Revue Campus N°8 *" *+"$" (? ?+) * = 9 K G *" H$ DE 9 ,'$ 9 '#" j ,H /B " 4+ '8#9 I 8 ,)2 ?$ *+"L 2 B ,- *1=" #+ , #+" *" [B#$ I .E ( * = ^ ,"E *+ " " ,R9 " '5$ 1L ,# $ H *" 4+ /2 HGB" 0 /" 5E K ?2 ,# @4-$" DE K "$) .4 # 1 +# *+" G ,&# ) #$ "$ *9 0# , ) . " 7 ;"B '$ 1B#" *+ #"4 @&# ,*"B" # $$ * = 9 H5I "+ " -0 " 4+ *60 *)" /" "$$ $ <$ .#4$ " " " 4+ @&# #B" ) *+ )E "9 ,"0 D+$ '"+$ B @)" < H0L *" # " .0 * =9 I 8 , )2 $ I 8 " /1" @)" + ,/ B4" "0 *" ( 5$ " 5# ,?B" .#9 *" ; $ ? 2 4" ,R9 $ @$ /1 )2 ?$$ 8#9 D *" ; ,*"G)L K #) H0$ K @0" @& * = *+"$9 ? ##9 +#9 I F? #" #) G *" < – #j 2 ##9 +$ D *" ,B$ I 2 ') , ?B" V" ? $ 2 $ *" " D$ < * = E + 6 *" 0 B 4 #9 ,D 0" ( ]"" ?B 71 *" *-& *+ *9 09 ,"_b) b c _ RWY 9 h9W"Y C a W?_W" F'#) C 1 F D * ") .$ ) 5 $ , $2$ #$ " # ,# := @ . ?+ *AB 1 :C./$ 0" ,1990 :H .1 ,D * ,5#" *F1 ? "" 7 " ]B$ ,* ?0" ,7 "9 * *" ) 9F2 .1Q ,G $+" ,H :H ,6" .D\ ,2005:H .34 ,)F# ;"2 , #" ,; F3 .H2E /" ,1985 :@B .2Q 1Q .3 , ?0" , /"0"F4 .) + ,2003 :H .1 ,e $" ,7 B ) + 9 * ""F5 64 Revue Campus N°8 ? $ @" " H" 5$ ;- G ,#$ ) .1B #I 0#+$ ) .B" j "- #0E V" .0 B" <$ "9 ,#$ GB" 0# 2 %#0E 5E ( # *" ?j # (9 ) .0 " f"$I #"A B ) $+ B "+ ,0 8 &# *" ,B4 ?G)L 6 " #") 5 ]#" ?G)L RJ 19 *" " :V Q *" ' B" ."99D=$ ? "0)E +& ) HB $ <$ $ #0E 5E f 0 H$ 2 " H" @1 59 *" 8 /"0" '1$ " &# 0 * = 9 ($#G 4" ,. ) )E 6= @&# H" ( 2 ND " R$ ,? ;# ,R9 )# "B @$ $ "+ "$ . B" /" #" #=) H09 :5? ,/% 7 %D #1#6 B" 100 6#j 4"$ 101 102 Opéra Ecologique 9 0+L Bourse @$ $ Télévision *$ ]B$ Reportage .Q$ 103 104 76 7 = 105 " ] )# "2 106 ? Satellite Caricature $ $++ ' 0" "05 0>" 04 W 0!* 0>" #$ N ? L 7 99 .69 94 5 XXX :+ & 05 0>" (ophite) + 3D 2005 : 34 ##-$ C 4 =- C< = 100 ( économie) + 2!- ' C< = (bourru) + 2!- ' C< = 101 102 (téléviser) + 2!- ' C< = 103 ( Repopulation) دة، ا، إدر-104 (satisfaisant) + 2!- ' C< = 105 65 (carlisme) + 2!- ' C< = 106 Revue Campus N°8 * c 9 I ") 9 4$ ?G)L ? " :B# 4 #9 f0 *+"L '#^ "...4$ '8#9 R9 95 .R9 #" D *"1$ " D ":*" 2 09 /"0" "E $2 ,GB$" 1 *" ' " "$I *) $I *$ I " Du z-0" V$ *9 "9 ,'B$ *+"E B D9 ) .V I , HI"$I *" '&$ + $ :Q S ! Q $ P3 PY$ #4#5 " je travail:*B # [6 *" $ ,HII ( "B #9 0# * + "+ +$ $ 2 ,'&$ #$ + * = 9 /" "comme directeur. :<" 96 Y Wh b _+Y $! y6_W _#Y h a _Y $! W _W mg+_ 'Y _g& 5# ( ...+ #9" :4" ? 6& -" H *" (# " < *" ( ,) #9 :*$ *$ B# *9 1$B$ )2 * = 9 /" ...5#+ ?$$ "$ D$ ,$" *" (. $$ + "975# $) 5# G4" #"4 @&# ( @&#) ,*"B" G+ "$I 2 ,"G)L .*9 H # #0 & *" *& /$ d$ 09 2-+ "/ "+" :2 "8# % L ?B" V" I DE *" @ #) ( . B$" ) < # '#$ *" H19 " " #09 H"+ 5$ @5 ( 4"$$ :5 ,/% #6 H5I ##9 "E D %#0E '6 5$ 7 = *" 9 , = a ) YB? ,B$ < % 8 B" <"# $ H" K 5$ H" *" $ *" <# * c ^" :7" "9 B N!0#+$ ? ) V$!$ < b Wb V$$ * = 9 R9 ."98f *" &+" 0 #" *+"$ *" = I H" 05 J< 56 0- & 3 6 !6 3 * #4) 05 0>" ' 95 .143 .1985 :+ & .2 56 ? .2002 :; @7 - #$ V 0!6 #-6 V P 96 .76 .V .93 .+5 .: 0" -> 0)) , $ 97 66 .169 2 2002 :; , $M #5 #? 3 8 1 98 Revue Campus N°8 j , ?I "0 " ?9" :B 7 && ] 0# *4" *" " 90 \ * ) *+ " :- &9 E R29 *"… 1) G $=2 * =9 V ] /" )E #"4 @&# @5 ( $ "91" $B$&" =$ /" "" G J$ * ":(2006) *9 H #0 (14)&) / '2 :< 4" N?I ?B$ D " R$ * 2" 9 *" ? " ," '#) gWWg$"b * =9 ". $# $ H2" :2 "#) " *9 " *& #4 '# .& "$ @5 ( +$$ :,DB 3 = ,; ! $D #2#5 0" #" "$ " M *9 H5I B %)E L H&# f1" ?$ 1" ,)"" 6" H"" K2# *9 /" *9 H # #0 *& *"4 "92?" #" 1 ,6" )"" )L :'2 4" )E +$$ @ ( "" 2 *" 2$ H2" : 2 * 4-$ .G0 5.%*9 H 7 /$ "*" 2 *" 4+ #-& 2" # B , #$ ?5# /" K$ 7 "la Forme passive" # DE "$) #) ) D0 # ,"93...) 1$B " ) *" '#" : .#" KjE $ 7 BB ) *) ' " D# , 0" #" G *" # D+$ * 4-$ 5 : < D $D #3#5 C B 'B ##) D 94 ,"jouer un rôle" -&#" # " D" @) ? 5$ g_W k :$ '2 12 0D @ + o*5 ' # D /$ j #" '9k :$ c g_ ?Y $X Y Wg# *E @ ( 0$ 1 .58 0D +; + oy_gW zJb b WXg$! _@gG + "#) G4" , D I *) $$ # D HII D" *9 ;" " & *" *& /$ ? )E . .< B! .4 M& " #$ #)* P 90 .66 .075 0* .112 . +5 . 0" -> 0)) , $ 91 .291 .0 " - .2000 :+ & .1 1>" ? " @) 5 92 .97 #- A 10 :+ & @ 5 #$ - C 93 =5 )- .1997:3> 0$ 7 0 "05 0>" J" 0 L" #- 4 94 67 .219 .35" R 6 Revue Campus N°8 0 I *+ .$I * = 9 H$ "87<$" ) 2 ; "+ .H ( 7$ ?B" " *) $I *$ , ; "60 P@ !+ " : 2 B :D 7 ,- $D* ."60 8+ "VE ,(2006)*9 H # ,#0 (16)&) I * = 9 "+ ,@+ *" 9 $ * = 9 /" ,P M J3 B# OPI O3 :4" 3 [$B , 0* , $GB" " 5E ( * = 9 /" Ngg+ V$ 4+9 V1$$ ? $I "$" " H"+ ( *" + ) * = 9 #0" :" ! $+ B H0a9 2 . B$ " 1b ".88 HGB" ' 6 Q$#L '#9 (#" , +" *+$ @+ H4J" *" V9 $ *9 H$49 @4+ *9 D0 +$ '# H2 & *+ * , /"0" ") " ;# ) .1B (#" " "$) * = 9 "+ , " '$J" + '#" &$ *) D *9 '#-& *" * = 9 "+ ,H0 H&) 0$ ,"B @ .?+ *AB ;B" ? $+ *) ? ? 4$ B$# ) # 4-$ $B ? : ) U$ 5 B ? $ M , #9 " #0E DE $ (0$ , H" : #" &# $) D+$ ( B$ "E *$ ;+). , "0 "$$ :B FD C , <$ 15 "I "0 *"$ # * = 9 5G" ,"I "0 ) *$"$" 0#I # ?I ) ?B$ ) "?I *" R29 I * = 9 ") ,@4+ *" B$#$ * = 9 *" ?) (B " ) , 4" '#E %?I *" R29 * c 9 ?I ?B$ 2 ,#" ,"I "0 B# I "897#" * = 9" :&+ B , ?I D * ] ,?B$" "9 #" ,@) H$)I /1" "9 /1 * I ,H4 B$I ) ?I , 0$ ) .1 .& 5 2003 :05 " #$ 7! & 1)8 87 .459 . J"6 C" 0" "0!7 06 6 T5 #$ 0 5 0"8 "* 5 0 *)< " 0" 88 .13 .1999 :#- 5 .05 0>" 68 .119 .)-" 0 2003 : .1 .- 0>" #$ 0&- 1 7 * 89 Revue Campus N°8 9 ) ") .;+ 9 2 1 *" ?G+ Q$# .#49 $ 2 , 6#4 B 82 ".0 $" $ "#) 9...$I )"$0I # #" ," ("$) E S$#$ ") @) <&$$ ," .0 # e" J ,&" 4-$ B " ?G+ $ B ,# D#0 "9 N!#+9 *) @0) * = 9 9 0 ( *4$" B 0" @&# 5 K " ,?B" H4-$ B $ ,?#$ +$ )E :6 @&# @ @- ]" 9 "+ x *& 1 4"$ : 7D !B ,R* ."+$# " /B " / " / " :4".83 """ # '85 "5 "" ?I < 4" :) - ! P $/* 84 "I" 'B#"7" /"0 ?+$" "1 1L "!" * = 9 5G# , Y 4" :_ ,B 7 ! 7 P * " 0 [6 *" H4L B *# * = E" : ? #" @# 2 B /#̀ /?BY /*+$̀ /#Y 4" : 73 123 * *+ '"G+ 9 I * 85 "." 9 Q$ *" *+ ]# I * + – C '"F) 9 /" H9" :#0 * 2 "+ ,"$I S"$ ' &$ ? '8#+ '$0^ e ? '8# 7" ,?0 ?G+ *+ .$I *" $" DB " .$I *" H#$" 2 D * = 9 < :2 .*+ D .$ @0 (&$ *+ *5 " ,' .$I *+" I *+ '$)1" <$" K *+ ^ ...*+ *+ .$I ? $ ; '8#E" :2 '# 79= (T538H) 7&" D ,"86!'# .129 2 2000 :; 0& - " #$ C 5" 7 82 U" " " #$ J7! 3 8 0> 0> 0"" 0- & # 0$ -O 83 .204 1988 :; 1>" U" " " #$ J7! 3 8 0> 0> 0"" 0- & # 0$ -O 84 .202 1988 :; 1>" .11 .1 .5 3 * 1! "8 69 85 .91 .1 . . - #" ,& .2 ; 78 #- ! 86 Revue Campus N°8 H0 ,Q"# ( $ H "#) . "+ " = .0 $# = & " )$ ;#9 ?B" '1 /" ( $) %0 ( 5$ 4+ ? 9 ?B" * =9 H2G *+&" 4" # 0 < B#" , 5$ $ '"G+ '0 ,760 $ '#9 < ,;#E *" f# ; = 9 = * = 9 5 80 "? # <# ,@$" H0 *"+$ *60 * = 9 '$ 2 ," D R$" # ,*60 *9 ) " 0$ ": ?G)L 6 *) ?+ ) B ,0 ! <$ ? I *" )"$0I ? $$" $" ) ?$" " " +$&" H)"0 E D$ = 9 B4 "81'"G '$ $ 7 ;# )G B$ "$ * *+&" * = 9 $) W ! )E G *" 1 4-$ 5 ) *" * *" $I )$$ D /1" *#$ $ R" ) G < *+ 2 ,# I 8 " -0 I ?B" = ,$" # ;6 B$ $ #"4 @&# %B$" B" S"# + 78 R$" D 9 ,e1 @5 ( 0$$ *9 H # 7 & *" ;" G 3V ;R":Q23 - ,@ 0 ," "$" ) *+ M " $ "#)" : V $+ B N?B" @)" @5 ( # " .! C8 0- =) ) ' #$ 0- +)-- 70 .! 0- #!- =) ' #$ 0- +)- 71 .! 0- #!- =) - #$ 0- +)- 72 .! 0- #!- =) ) ' #$ 0- +)- 73 .! 0- 1!$ =) ' #$ 0- +)- 74 .! 0- 1!$ =) C 8 #$ 0- +)- 75 . =!- 0- +)- 76 . =!- 0- +)- 77 . =!- 0- +)- 78 . =!- 0- +)- 79 Revue Campus, trimestrielle vulgarisation scientifique "2"" % - T5 3 8" 8" 80 .75 de l’université Mouloud Mammeri de Tizi- Ouzou N 1, janvier 2006. 2001 :+ & .05 0>" ' 0" " !" 0(? #$ 0 5 J7! 05 " 0!"8 * 81 70 .85 91 5 Revue Campus N°8 e 7 J * c9I ! 68 ".H"B" #" G+ *" $ $" )"$0I 2" f#9 *" + *9 ") N" .0 (#" ;#E 2" , '# @ @5 &9 # *"_W *7 R$" G0L R$" *$" "$$ H DE # ""$ /"0" ?$" %*$" $ H9 $ " 4"$$ # ? ? "69. #" DB$ H#+ * , Du " $) ," ;+) % #"4 @&# .#49 $$ 8#9 H5I ,@5 ( *" .)E :! ,$2 ] #1#4 V "$I " "$I 70 ... P3 $ C F 71 N...D8& Q$ # ...'3 ^ F ...D& Q$ ^ F + .E + 73O$ 7- FGO$O... F 7 G3_ .E + 73M$ FM$O...<+ F 72 .G0 7 .$ ( + P C 2 *" 7) F 73 .[$ ' ?B !4 *+" ^R F 75 ... DX# 79 7O # ... $ 0"# $) #) 1?O3O$O C # ... ( + ^ *+"" *" ) F 74 .' [$ 5 *+" C# 76 .G0 .*$ H *60+ I- F .@B+ 3$ , Q"#+ ) ^3$ F 7Z ,9 ' '@ ! # ... 3V ;R 99@ _@ !...# 77 .; O$ ...$+$ F$ 7 F ...#$ OPI O3 F 78 .V /"0 0 $+$ I OG$M O OJTF 79 ...#$ P M J3 F .137 .0$ & .1994 :3> - -5 05 0>" 68 1986 :+ & 5 "7 - 05 0>" 04 % - 1 ) 05 0>" '69 71 .289 #? 3> Revue Campus N°8 " , H &$ * j *) M" #" "+ + * = 9 ?# :3 C#2#3 I$ f D29 I ?) " ,#+9 D#$ ,#59 .B$# * #) K "63.$" ?G)L 6 "0 6 + %"G)L S#" ]$ I H"+ #9 a _Y h '8#9 I 8 ,(+9 *) $ #" 5E $ M * = 4"$ Q"# I 8 0 " , $ $ = *$ <$ (9:79 ?G+ [$$ ...) $2I [$B$ 3 C ! , 66 ...) $2I A$$ 85.' /$ :79 .& ) [$B$ V$$ " V$$ " 64 V$$ ] D#" * = 9 ") ?0 "$ ?E ="$ B $ L 5$? .@ .+ @B "$ L $ 67 + @B "$ , ' v ,"E v &$ * = 9 H5I.'=j R"$ .="$ 7"$ " *) ) 65 "9 * *$" "$$ H8 *" + 8 * = 9 = I : \3$C#4 8#9 )"$0 @5 8 " 0$I ;#E 2" \ ,KB#I H"B" "$b $ *+" , $"0 B4 ( * = 9 "+$ 7 D& B4 $I @& .53 0 - A $ 2001 :+ & 05; ) A 86 1>" " #$ #*8 * 60 .(3&-) + 2 5 05 0>" ' 61 .( =) + 2!- ' 05 0>" ' 62 .87 .)- 0 " - .2000 :+ & .1 1>" ? " @) 5 63 .($) + .46 ' 1985 :+ & 3 05 0>" ' 64 .() + () + 2!- ' 05 0>" ' 65 .! 0- #!- =) )5 ' #$ 0- +)- 66 72 .! 0- 1!$ =) R #$ AB +; #$ 0767 Revue Campus N°8 '= #9 $# , B DB4 4" 8#9 I .$ I H ( * = 9 K . ? D *+ ,#60 " *) '8#9 I 8 ,1 I $ H"+ I # M @)" R" ' #)9 :!C ! &$#3 2 %/"$" ) "E $$ I $ ,5E HII #" ?+$ 71 *" , p5 :*)# H$+ T# $-$ ,H"+ T# 1 ,*E *" 4+ T)# I :3 + #1#3 .") #b) 2 .&#" #" " , # #" ) I $" +&- T"+ #" ;$ $ 5E K '$+ + 7 (T276H) $2 * ? #" ,1B ( 6E #" 5 *B$ *8 * D ,B&" #" W0/2 #" b0 :4" # #) 4"" HI"$I K $ 50 .\ /1" "9 ;# /1 "c ,*$ : " Q"# ]$ 57 51 .5!# a 4̀_" 4 ) j Dp O p# p# B "E +H/ ,'# 0 $ $ KE :+J/ X 52 8_ ." #" @1L H"$ 2 ]E *" 6 <$ _" 53 gW" 58 59 Dc .*G FOZ $H 9 #G C a FOGO$ B …gb $ 54 " RO "9 ,? #J& ) ? 4" *" ?B" DB# ?2 B_# 55 60 61 g# g# 62 @ ;"& #" *" ,*$"+ *" +" "+ *0 _" 56 W_X$ Bg# *0 W" .207 0"5 3* 1988 : .1 3 * 3 1- " P 04 50 .! C8 0- =) ) C 8 #$ AB +; #$ 07 51 .! C8 0- =) )5 ' #$ 0- +)- 52 .! 0- #!- =) ) C 8 #$ AB +; #$ 07 53 .! 0- #!- =) )5 #- #$ 0- +)- 54 . =!- 0- +)- 55 .! 0- 1!$ =) )5 ' #$ 0- +)- 56 .(-) + .#5 *! .2004 : .1 9 7 8 1 57 .(8) + 1 46 ' 1985 :+ & .3 5 05 0>" ' 73 58 .232 - 0* 1989 : .1 +7 5 0>" Q6 5 #- -5 59 Revue Campus N°8 *8$ <8$ ) # + *# D0 P QR ' 0 .427RR$ !3 .RR$ !3 **BB$ f1" *@+# *+ 1" .*# '- .43*# ') *.? s "G" j .2 S D .442 D *# E D8# H9 ") M j9 ,E 4" # * C ?Y +X g$A W"_ bW` g$ gIW ?Y +X g$h W" hg) IGUT O$ gI ! I O3Jk :$ 2 ,D# HBb ," E ` "b ! +X D t _b gI 7- W!3 W70 W7 W7- : !V < P .23 0D + omXg mg$ .45 WF$ W 1C ,$ 1C ! "*# HE " B ,+#$ 'B 1" M =) ,#4 4" #* .46 " B ?G E ,B" ; ,Hu *# * = - #" * Y 9 S E" ,? L 1s ?G" ? ,S ) ?G E * # @+# '& 9 ,"# #+ 7 j "# # ,@+# " , "$$ oY*c1 gI ?Y _ Y gW) _Db1` W" JI OSk :$ 2 "47? ) D1" j ? ) H"#9 * 1 $0":? 2 ,j ) ?G E 0 @B /"0" * c9I 8 .7 \ $ .E E *$ *+ "48.# ' ; ')= " 9 *" * c 9 ") ,@4+ ,9C # 5 :! = C PY$#8#2 I 4" ,H+$ I 8 "I" T # *+ I ,"I"T ; """T #X$ $ 1" "$I *5 2 %49 <X" I : 4" .) 9 .0 "$ 8 & ,H& I H+9 .! C8 0- =) )5 ' / 0- +)- 42 .! C8 0- ) ' / 0- +)- 43 .! C8 0- ) C 8 / 0- +)- 44 .427 .0!) . : A? 3? 5 3&5 ' < 45 3* 2005 :+ & .4 (? 3 * - +7 5 05 0>" A 8 8 -O 46 .42 05; ) A 86 & 76 ? #$ 05 #7& -5 " # 47 .112 )- 0 0$ 7" 35) 2002 :+ & .2 .129 3* 2004 :+ & 0>" B4 05 ' $ * A $48 74 .144 - 0* 1997 : .2 05; ) A 86 5 #- -5 49 Revue Campus N°8 *$ 37 40 0 0" ? <$ 33 _ 38 1L 0" ? _24" . 39 1L 0" ? HG6) _H $ ?= $ " /$$ )" ! DK + *0" " [&9 ? "= 34 35 H ;O@ . HG6) ' H $ ?= $ [&9 36 ? 7 0" , /2 $ H . ; , #M) H$ B #9 "8# , *" *+"$" M * = 9 ,)L H"G "9 @&L /$"$ E ?2 * = 9 #") "MI % ?+$ 0 #" DE ,? )L 1 *" 4+9 ?$ , E ?2 $ "9 ,RE ?2E #B" #+" 4+9 4J " *" 4+9 ?8= p$ * = 9 G , 3 "G ) 5" ?j # "E ( ) & "+ … ' j *$ 4-$ *" ?B *" ") # @2 <& I "41.E ?B @" # *$ "G)L . ) 5 #"E ( " ) , E +$ *# H4 4"$" H K + : P QR ' 0 #7#2 ) $ ?I 9 9 "+ ,+#$ 'B =" 1" Q 1L ,D# @9 /" . B j :< Q"# .! C8 0- =) ) ' 0- +)- 33 .! 0- #!- =) ' 0- +)-34 . =!- 0- +)- 35 . =!- 0- +)-36 .170 0!) : A? 3? 5 3&5 ' < 37 .170 2!- ' 3&5 ' <38 . 170 2!- ' 3&5 ' < 39 .427 2!- ' 3&5 ' < 40 75 .127 #5 *! 2001 :+ & #? N I " J< 8 ) 9)- 41 Revue Campus N°8 @" .36 0D M o_?0c _*gY & ! W*"_ W g$c M X h W<_ WX )a9 p#_ W?" G;$H I 6 G !4J0 g4#̀aEg+ . #) .#$I *$ ,$ $ ? ? ,$" H6 * @5 ( &$#$ : DK '3 7 73 L/$ -5#2 Dj9 ? "G+ *+& I 19 # * = 9 H5I 2 ,*$" I I #" ? H$ 2 ,' * H$ * =9I 8 ,G"0 I B$" H"+ *B# ,*E )L H+ *"+$" B4$ (# 2 .f1"9 ?B" G$ =" < ,' @&# B$ @5 ( * = 9 ) (? ? ") &" B G") @+ ) +$ Rb" ,?B #" D #) 0b *+!$ * = 9 *=$ %)E #B" #"4 ' '0 I *+L * = 9 #0 * +J "# %9 ?"$ , "G+ *8+$ H#+ D * c9 < ?B HJb ? :2 .*+L $ < ) .B *+ , : *" 0 2 ,D *) "" "30 1 *" $9 *+ ,#"9 1 *" D Y $+ : #) c""_ D b WW 1I 3H M JI $N Gh RW$_ b Y g#W ?Y +X X_#̀W" b YhEh _?W #_h b_ * = 9 9 ,D)L '$ 7 0 D /0 .31g$" Y 0 n - /* Y * YD Y & [6 *" D)L * = 9 ?# N#" * ( D)L "9 j /0 < ) B" 5E * = 9 ?b) 2 *+ "(T471 H) #00 2 % #) .#$I *+"I $ Q$" *+ $ #"+ KjE * c 9 , $ 7 D)L *+ $ #" V I 7 ;B" ') K $ '#0 ?G+ *B# *$ 7 " '8#9 #00 D 32 " ' ' * $ *" ) " 7& H...' /0 $ ?B *" ?977*" *9 #) G .' * $ *" ) I ,?G+ ? ' /0 7 ;B" D)L - "I ,&$# 9 7 ;$I * # /1 6E H $ DE # D$+ #4$ ,*# #) " ,*"B$" # *9 # 0 )L H+ N)B "1 @+ $ '8#9 I 8 ,*E ?5" * = :! DK + #6#2 . ,H ( $ .R9 #9 / 'B " D# "+ ,R9 $ @+ ,@$ :$ 0 < * .6 @&# ?9 )E .7372 1 1952 : .2 - #" ,& ; 78 ! #- 30 .! C8 0- =) ) ' +)- 31 .38 #5 3 * 2005 : .1 #- 9) ? ;I & #- 32 76 Revue Campus N°8 K /"0 ;B *) *E *" 4+ *M Q :) . = #2#2 : #" Q"# ,."E = < () @" ,D * ,5#" * 6! 27 (*+) @" ,D * ,5#" * *+̀iW 3 = 25 E 26 #+ ?G /"0 8#9 /" ,@&8# ?B" ? " 9 ) 6 *"0 *M Dj9 * = #$ ,.8 D1 2 2 "E *) ) 9 ( *#0 D ?G+ ?$X#+X * Y _C _*_ _ lg9W W"_ _ ?Y +X ` X -$ gIW m@W` W0 X h6" W" b #̀_" m_W h+X b _0 Y g _#WW X W_#Wk ` W` W __\ _?Y WW C_ W*X#_"J$ ) *+ /"0 + .2 0D - o*#"Jn "b W*_" lg_6g W" b WgW) Y W & * b +̀g 9 *+= /"0 ,*+ #J" '8#9 $ /" 81 *9 '#-& *" * = 9 <&I ,#+ .D * "+ I 4" ) B ,j M 4+ :E 3 F0 <8 #3#2 2" :2 7 0 " f1" &9 * *" , : "9 ,6 1B ;6 "E B ,0" ) ( *#L *" 6 H$ 2 28 " HI"$I *" ; ,6 6 B *-+ @&" . 1 09 /"0" * =9I 8 , & 6 B *Bp" *M 9 H" .29V *"$I G+ ,V @" DE ,@4+ H&2#" D# 8 ) 5" ,8 #9 $ #$ I @0L ( * = 9 R9 ( $ *9 *+" # 1 %.#) 0 D$ I . ,"= K #" D$$ .V "$ "+ m$" F% *9 ") ,"9 ("-" : 2 :9; ,B $ #4#2 b g+! W;Y gh H ` WW1h W"_ ?b g) Y h9 Ch g4#̀a9 W $X Y W1W p#_ D M h H ` gg2 W $̀WW1h c"gg k :$ C B .'# .! C8 0- =) ) C 8 / AB +; #$ 07 25 .! 0- #!- =) ) ' / 0- +)- 26 ( G *F G ) + (@ F G F ) + ' " 1990 : .1 35 - 27 .135134 2 1 0 05 1988 :> .1 & I 4 J!7 28 :+ & 1 J!7 #4) ,& < 3 6 !6 3 * 05 0>" ' 29 77 .32 .16 1 .06 ' K) 0 5 +L= 1977 Revue Campus N°8 ]# ,* HI K @5 ( 4"$$ :!4 5 * 6 #4#1 "+ + ?4 ,*$" $+" <$ ,?G+ ] *) @ R9 "+ :< 4" ,* *E *" 4+ @&L * , ; ! <$ 74 89 ' , F1 +&$ ' B" *) F1 .18"+ =@ , F2 .19=>@? 2 /1 F2 $B$C F3 .20A$B$C F3 H&" H&#" "+ + ,0 G *" # ] V1$ @&L * "+ 1^ $+" ,"0 # V$ 89 ( * = 9 ") . 5$ * "+ + $+ B 4 4" "9 . 2" ;"$ @5 ) 9 8 ?B$ : ! 38$ 58 !6 &$#2 H) , "G ;" ;E ( D 7- ') ,# N)B ( M .4G4 *) H+ 1 ?$ R" 4"$ :,B 7D + 1#2 24 = <% 3 ,B ([ e) @" ,e $" ,7 W[WW (D ]) @" ,e $" ,7 D b _B̀g$ 22 (; ? ) @" ,e $" ,7 (g# Y W"hg 23 21 W[_W F1 D b XB̀g$ F2 (b g# Y _"g F3 .! 0- 1!$ )5 ' / 0- +)- 18 .! 0- C =) )5 C 8 / 0- +)- 19 . =!- 0- +)- 20 .! C8 0- =) ) ' 0- +)- 21 .! 0- 1!$ =) #- AB +; #$ 07 22 .! 0- 1!$ =) ' 0- +)- 23 .)- 0 " *! 2003 : .1 9 7 8 & * # 1 24 78 Revue Campus N°8 ( "12]L I 8 .& + '4" H Q "8#^ ,@ ;" + ? 3$ b ? 2 D *" )" .$ . ' HW_ ` 9a """ $ H#+ D "2 @5 ` b *T [$ *" ; $= D#0 ?+8$ * = 9 ##9 $ 2 "13?Y b $X T [6 ? )"" 6" 8 H" *" * c " :< ;+) H4 /2 * =9 I ! ,*M .") ) $BI $= E *" *+"$ * = 9 V1$ # *" "14. $" 8 $ .*"B" @5 ( +$$ . '"B$ .#49 $ /B" M : ') . ,/0 #2#1 ?B" #$ * ,0$I /1" ,)E ?9 #"4 @&# < *+9 . .#49 @5 ( $ ,d...15 "$" ... T...T" :< 4" , % 2 *) *" HI$ $ #" ( * = 9 ") ,4+9 .1 @6 , ( 4" 7$ *$b % $ "G ) [ *" = G ,? 29 /"0 *" * ."G)L =.e1 ]$ #+ ,HI B$ @.2 .#49 "I ,M ) $# 49 B :123 $ ! 13$ #3#1 "$$" :& ?+ B "+ ) *" *" " =B$ ') D0 $" * = 9 /" ,6= ]8# ? $B ? 6B ) " * = 9 *) G1 ## 1#" B *" #- ? $9 $ 2 e1 4" 2 = $ "0 * " Q" V1$ ?$ @1 /" ,?G+ @$ ?$ D" M ."16D$I ? /"$" $ ? "" :'2 < 4"9 *" ,?9 '$ ?G+ . # ? " ; ,"0 * 'B# 17 "N"4$ $ ?$ + B$ 9 A +...#9 @ * .0...$# '"+$ ?) f1" = " ) ( /0$ 2 , * @ . IJ < G)0 '$69 .461 #- 8 0* 1982 :+ & .2 3 * 4 ) 2 12 .460 2!- 7 4 ) 2 13 .291 . - .2000 :+ & .1 1>" ? " @) 5 14 .! 0- 1!$ =) ' AB +; #$ 07 15 .49 .,) .1986 :+ & .1 !" #$ % & $ '( #") * 16 79 .! 0- #!- ) ' / 0- +)- 17 Revue Campus N°8 .& ?9 H *9 B *" V1$ "2...T...79...A " B8# '$"+ W?2X Y W9 Z$-$ *9 H"" &" B$ $ ,'1 ) [ *" G ,"G)L .*"B" G+ ,= #) $= R$" D#0 K $\ # *"1$ %@ . .$ ,I 1 .5 ]# " 4+ M * = 9 H5I :') *+ #1#1 :$\ 0 < * ,E * I *E K ]# "+ *$ ' ,- !$ , :#"4 @&# *$ <$& /0 2 F1 3 ... 5# F1 ... # F1 .7Q" D2 0 ;" " ++$ "G+ *F2 ...1$ F2 4 ... F2 ;" " 70# "G+ .$ ..74 70# "G+ 1 /" .##9 8 9 ##9 0" :.1 @6 . 0" *$ G+ F1 ...R" F1 5 .10;" " ++$ *$ G+ F2 M F2 ...H 6 ...R" -1 ...H -2 TT T2 2 ,4+9 9 <$&$ $ HE ?5" * = 9 H5I D0 # "11<+ 7 Q" * * H" : (T175 H) * " (T180 H) ' 2 "+ % B$" H#+ ,H= Q" ?+$ .48 ,) 1987 :+ & .1 !" #$ % & $ '( #") * 2 .! 0- #!- ' / 0- +)- 3 .! 0- #!- ) ' / 0- +)- 4 .! 0- 1!$ ' / 0- +)- 5 .2!- / 0- +)- 6 .433 0"5 3* 1982 : .2 3 * 4 ) 2 7 .185184 ' )-" 9! 1998 :6 76 " 5 #8 #" 8 .185184 2!- ' #8 #" 9 .185184 2!- ' #8 #" 10 : #; < #8 1= ,& 5 3 * 1! "811 80 .11 = 0* Revue Campus N°8 " ! " : ! " /"0 12 3 ,##- . ,& ( ) *" + '#$ %&# 9 *+ 4-$ #" *" ' 5$ " 5# ,6" ) 7+$ *+ "8# /"0" ;" < #" = + '$ *" $ 7 /# $ %/"$0" F *AB #& C * = 9 " D0 ) 5 ,?"E @A" 8 * = 9 ?# *# .8 6" #$ #9 #$ "G ) #" .D09 ) 5 F ?$$ : =9 . #) 0L - $ ,HIJ$ K G *" , ?+ = H$ N?B" $ 4-$$ : #4 N 9 )2 M ) "$ ,#) ! )E () ?B" ? ;" # " & *" (15) &) ;" *" " 0$ H"2 2 .*$" *"B" H"$) (2006) *9 H # ,;" & *" (25)*& ;" (2005)*9 49 -" $$9 ,3 H$" D $$ ,@$$" H 5 K Q"# *" # * % 0 *" " * 7 <+$I . S6$# H1) 9 . %R9 0 @+ "- 8 $= D#0 5 : !$% &$#1 ?B 7 0 , 5 A H " :2 *T < ( T 255H ) 50 &9 2 5 I 4#" I #" "G+ I 5 * H+ *+$ * -$ 0 ' ,/B$ ' *E ' $ #" ' V1$$ 7 *"0$ H= D0) I "1.H /" H" :B ,#4 *" ' 7 & ?+ *" *" .&#" ? '$"" /" B# $ @E ...*&" *"$" /" $G 6 @E 9 /" ?4$ *9 V G ,B6 "9 H V$ , B# H"+ Q + 79 ... "0 79 1 : 1 81 Revue Campus N°8 S # 19! *C !5O G ! "21! 1 S J) .5! M 0( XJ 7C ;2 S? ! # "/) 1)` JK ! # "##O "# " 7 "M 5J J ."!N!J %/k w/q " " a/k #5) R7L M d/ sc9 0^QL 7 .N! g! " 1 ;F! , 7! $V5 X! 19L R7L " .]11! /' " ;7!` AS- _` AS P?q H # :/ A7C .;712 M 5' + " ;7 /8 XJ M2 ! l # </L H PF(! /FC " A7C .!C ) 78 X( p72 "|C \` # ." iL # O ! " 8# ]7V! ( w( ! S gO n " "-` AB XS .72 )^J 7D XW 712 , F F! F !8 O ) \ ! w 2 # / F) "# {19 _` & V! M " F7 !D RS H # .R O# "# M)C / L %/(L X5% M ,F8| 1Q /% MK XS " :&K! '=5C .">)! J"& : S q \ " : " O " b5q .")(F! ;7C : 82 XB P5! "F ?+) Y!C ...cT / [ A1O M2 "Y F! # ! N ! [ H UVC .4)! M F!C k7 CL 01 YO I p \ CL 715 XO M )! )1C .Cq M c7ey \ c H v {985! V5! ^ -` \` M)/ss " V5') m M (c! 5! $C "` . L N \ X5L PW '% p 9Jq XJ (C o!- # .OD M O8 p)! # {7[ " p11! ]5) } d5! P5! '% "@ , ) J q # (c(! # S PF(! A') 5!QC .;C # }! M2 # J /# 5: hS n 8 / 9C AJ 2 l q " JKL M# .! 1! &(! L Z 057 dc% M ;F : " 2#^L "# 7+^! p? (C "-` .7S! F2 ! # tV5!J X5L \l _` & ! MF Am ! \ F 7L # L5C .)! D MD # $% ! g( H # .ZD X( V) E)v X'C .S $!k & '(!C a/#q "` . q 012 ! X'C # )! CY! "+ o!- H *+ C m 7L S &c? ."P() " 2! P5 8 012 Revue Campus N°8 L E! "|C ? &l H ) o!- / H S / L I 012 78 " )) }! H 71%! X9L Y[C . G! $% ! H ,n 012 H 05) H XJ X) ?@ Y[ " ;7C XZ 1! ;! $(! G(! ;# 2 7)C` 1 J .8L 17e! $% ! H 5! M ;/# (2 _` MJq H {?! 7#/# &# ;7C G! C {7(V'! 8 / 78 # .7 ! {!#KL 8 y# d y L & 8 )YL H 7C ! A5 &# "+ " )Y(1! , {! 012 C 7j /% 7)C|C .5! g7! Rc , 7! P) G! "]^L " "` .C "F " ]^ S # )'%\ \ ;) G! # "{!7F: X7F! /7L ]^: " " )/ " t85! H N (' p) "u#YL "\K hS "-` .E! # \c?\ (2 Zq h }2 G " :7( "8^) "S ." }! S h Gq " : o!J # " 575! "+ M7 F! ! 8 M i " (F7C CyT "$7O% F! " I 5^ $7! , 7! "1! UVC .#.! H S ! 57D _` à " & \ &9L X75 01C .PQ % M2 o7S ." a2m1 " X " demain 83 ! " # $% % & '(! )* "+ # 451! 678 9: ; ., ) - #./ 012 451! 5! < =1! >)# AB #5) 01C .?@ ة/D # E ! E7F! G H # $%# G H I '! /# " JKL MC ."F UVC .N O PQ! RS H "T M ,! S & W X YZ[ G71! &(8\ ]^ _` "T a 8 # bc! dY ]^ g7O " b 7 .e75! 7% /j 012 ")% ")i A8 "h 1C ! /#m l g7! 5J J "+ k/ 7'= X n # L # / ='1! ;7C o ] S XO M pj # 7q ZcL 6#! 012 iCr .s/J hS $1'8 1J o!-# 7V1! \ ;+ & ) M) J ) t85! g(C , 7! M u#v 012 L RS /% w/q "+ x) az O/ -` \` p1! .! 7y ! RS {FL "|C S M pj!5C .XF! 72 # 8q " Q') \ & V }2 H / q 7!: # 7!(! # 2! " S $% ! "+ () k L # .)YL ~ )YL # )YL G d/'! Revue Campus N°8 Instructions aux auteurs 1. Objectifs et domaines d’intérêt : Campus est une revue de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou à caractère exclusivement scientifique ayant pour but de diffuser et vulgariser des thèmes visant à l’épanouissement du savoir. Elle constitue un espace d’expression qui contribue au développement des échanges scientifiques pour susciter des contacts permanents entre l’ensemble des membres de la communauté universitaire. Cela permet aussi de mieux informer l’opinion sur les différentes missions essentielles et les potentialités de notre université. Ainsi, il et fait appel à tous les membres de cette communauté (personnel enseignant et non enseignant et étudiants) pour nous envoyer leurs contributions portant sur des sujets scientifiques, technologiques, littéraires, … etc. Les articles doivent être rédigés conformément aux instructions décrites ci-dessous. Notre souhait est de dynamiser le débat scientifique et intellectuel au sein de notre université. Toutefois, il est important de signaler que les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et aucun article jugé diffamatoire ou qui ne cadre pas avec les objectifs de la revue ne sera publié. Les rubriques disponibles sont : • Actualités et informations universitaires • Contribution scientifique (article de vulgarisation) • Portrait, enquête ou dossier (sur une personnalité scientifique ou une institution, organisme …etc) 2. Manuscrits Les articles soumis à publication doivent être remis au service de la communication du vicerectorat chargé des relations extérieures sur disquette (ou CD) accompagnée d’une copie imprimée sur papier A4 de bonne qualité. Les articles doivent être dactylographiés en Word avec des marges gauche et droite de 3cm, une interligne simple et la police de caractères Times New Romans (14). Ne pas mettre des numéros de page. Les références bibliographiques complètes doivent figurer à la fin du document et ne doivent comporter dans le texte que le numéro de la référence (ex [5]), Les notes de bas de page doivent être évitées. Les auteurs peuvent accompagner leur article d’une photo ou illustration positionnée à l’endroit prévu à cet effet. Tout article traduit doit être accompagné de sa version originale. A la réception, le demandeur remplit une fiche de dépôt et un accusé de réception lui sera remis. la Rédaction Les articles publiés dans la revue CAMPUS n’engagent que leurs auteurs. 48 Revue Campus N°8 Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou Bonne Année 2008 Edition : Cellule de communication. Vrelex. UMMTO Directeur de la publication : Pr. Rabah Kahlouche, Recteur Responsable de la rédaction: Pr Hocine Fellag, Vice Recteur chargé des relations extérieures et des manifestations scientifiques. Adresse Campus Hasnaoua I. Auditorium. : Tel et Fax : 026 41 05 79 Couriel : [email protected]