CampuS
Revue trimestrielle éditée par la cellule de communication
du vice rectorat des relations extérieures et des manifestations scientifiques
Campus Hasnaoua I. Auditorium. Tel & Fax : 026 41 05 79 .
Revue trimestrielle de vulgarisation scientifique de l’université Mouloud Mammeri de Tizi -Ouzou
Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du
VIH et la mitochondrie
Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du
VIH et la mitochondrie
L'extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte foncière L'extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte foncière
City life and Women in Cyprian Ekwensi's The
People of the City and Jagua Nana
City life and Women in Cyprian Ekwensi's The
People of the City and Jagua Nana
Comptabilité nationale et économie de marché :
Quelles perspectives pour l'économie algérienne ?
Comptabilité nationale et économie de marché :
Quelles perspectives pour l'économie algérienne ?
Revue Campus N°8 1
Edition :
Cellule de communication. Vice
Rectorat des relations extérieures
de l’UMMTO
Directeur de la publication :
Pr. Rabah Kahlouche, Recteur
Responsable de la rédaction :
Pr Hocine Fellag ,
Vice Recteur chargé des relations
extérieures.
Comité de Lecture :
Pr Mohamed Dahmani ,
Pr Tahar Taleb
Pr Mohamed Morsli ,
Pr Salah Belaid,
Pr Iddir Ahmed-Zaid
Conception et réalisation :
Djamila Mansour
Adresse :
Campus Hasnaoua I. Auditorium.
Tel et Fax :
026 41 05 79/ 026 41 07 92
Couriel :
Site électronique :
www.ummto.dz
L’extension de la ville de Tizi-ouzou sous la contrainte
foncière………………………………………………………
M. Laïche et M. Sadoudi
03
Les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du
VIH et la mitochondrie………………………………………
Bahia Amellal-Saheb
11
Comptabilité nationale et économie de marché : Quelles
perspectives pour l’économie algérienne ?..............................
Khelifa KABRI
16
City life and Women in Cyprian Ekwensi’s The People of the
City and Jagua Nana…………………………………………
B. Riche and .M. Bensemanne
37
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Revue Campus N°8 2
epuis quelques mois, de nombreuses voix
nous avertissent que la fin des saisons est
proche et que le ciel va un jour nous tomber
sur la tête. Prévoyance pour certains et
marketing de la peur pour d’autres.
Apparemment, il va falloir s’habituer à
la simultanéité des tempêtes et des
canicules n’importe quand et
n’importe où. Le rôle de l’homme dans
ces changements est, bien sûr,
prépondérant. Même la traditionnelle
cérémonie des prix Nobel de la paix
est passée, cette année, d’une logique
de désarmement et des droits de l’homme à une
logique de la cause pour l’environnement. Pendant
longtemps, une grande figure scientifique, James
Lovelock, le théoricien de Gaïa, affirmait que notre
planète n'est pas une simple juxtaposition de
roches, d'eau et d'air, évoluant indépendamment les
uns des autres, mais un système
où tout est imbriqué et qui se
régule automatiquement, chaque
fois qu'il arrive une catastrophe,
pour maintenir les conditions
favorables à la vie. Aujourd’hui,
le même chercheur publie un livre
où il dit qu’il ne croit pas que, cette fois-ci, la terre
soit capable de s'en sortir facilement. A moins de
réviser radicalement nos modes de vie.
Malgré cela, ceux qui détiennent les leviers de
commande d’un monde très changeant
n’écoutent personne et nous expliquent
que l’heure est à la vitesse, la
performance, la compétitivité, c'est-à-
dire plus, toujours plus, et encore plus.
Sur un autre plan, parallèle celui-là, la
violence planétaire, parfois même
entretenue, gagne du terrain. Une partie
du monde, minoritaire, veut se maintenir
au sommet pendant que l’autre fait tout
pour ne pas finir broyée en utilisant les
maigres moyens du bord. Je me souviens de ce pays
africain qui a doublé l’importation de tabac au
moment même où des pays européens interdisaient de
fumer dans les lieux publics. Quand un journaliste
voulait en savoir plus, un haut
responsable de ce pays expliquait à la
télévision que, chez lui, la première cause
de décès n’était pas le tabac. L’Afrique est
un continent riche avec une population
pauvre. La « logique » qui régit
aujourd’hui les univers économiques,
celle du « deux poids, deux mesures »
que Bourdieu appelle « logique du double
standard » contribue considérablement
au développement des inégalités et de la violence.
Alors, deux questions pertinentes se posent, « quel
monde allons-nous laisser à nos enfants ? » mais
aussi« à quels enfants allons-nous laisser ce
monde ? ». Il suffit de jeter un coup d’œil autour de
nous pour nous rendre compte que la jeunesse n’est
absorbée que par la techno-gadget avec, en plus, une
valise dans la tête. Même le langage quotidien a
changé. Par exemple, on ne dit plus « à demain »
mais « a2m1 ». Alors, l’orthographe….? Le code
remplace l’expression. Ce qui fait que la lecture et
l’écriture ne semblent plus attirer grand
monde. Même à l’université qui est le
carrefour de la connaissance par excellence,
écrire juste pour transmettre son savoir
intéresse bien peu de personnes. Beaucoup
de chercheurs, bien silencieux chez nous, ne
sont prolixes que lorsqu’ils traversent la
méditerranée. L’engouement d’une jeunesse
à vouloir bénéficier de l’expérience des aînés pour
mieux préparer l’avenir n’est pas perçu comme une
nécessité. Pourtant, partout ailleurs, jamais la science
n’a autant sollicité les universitaires, les philosophes et
les écrivains comme elle le fait maintenant pour dire et
comprendre le monde. La réflexion s’organise partout,
souvent à l’occasion de la sortie d’un ou
plusieurs livres autour desquels des
débats sont menés. Une chose est sûre,
la littérature sera toujours le meilleur
antidote contre l’immobilisme et la
passivité car elle permet de défaire les
crampes mentales. En effet, c’est dans la
sérénité qu’on peut intégrer des créneaux d’avenir
comme la recherche et l’innovation. Avec du sens et de
la mesure, on peut sûrement éviter le bas de la
muraille. Entre-temps et heureusement d’ailleurs, les
saisons sont encore là. L’automne touche à
sa fin et l’hiver pointe son nez. Les feuilles
mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs
et les regrets aussi, dirait Prévert. Pendant
cet hiver, le manteau neigeux servira encore
d’accessoire vestimentaire à nos montagnes
qui narguent les nuages. Cela nous rappelle
la belle phrase Eluardienne reprise plus tard
par Mimouni et Djaout qui affirme que « la
terre est bleue comme une orange ». Notre
planète, aux trois quarts recouverte d'eau
nous apparaît bleue mais illuminée du rayonnement
orange du soleil. Mais, l’eau qui représente une source
d’espoir est devenue aujourd’hui une source
d’inquiétude.
En définitive, on peut dire comme
Nietzsche que nous ne devenons que ce
que nous sommes. Nous devons peut-être
réfléchir sur les savoirs et les intégrer
pour remplacer toute méfiance stérile par
un vrai dynamisme efficace. On doit
sarcler nos pensées pour réaliser l’unité
de l’être et du paraître. Sinon, c’est la
sinistrose qui s’imposera en mode de vie.
Faut-il alors se plaindre d’être condamné
à subir la vie au lieu de la vivre ? Il n’y a pas pire
situation que de devenir des acteurs sans décor ou des
voyageurs sans visage. Dans ce cas, notre sort
risquerait d’être scellé par le célèbre paradoxe de
Coleridge. A la question « croyez-vous aux
fantômes ? », il a répondu « non, car j’en ai trop vu ».
Du Sens et de la Mesure La chronique de Hocine FELLAG
Revue Campus N°8 3
L’EXTENSION DE LA VILLE DE TIZI-OUZOU SOUS LA CONTRAINTE
FONCIERE
M. Laïche et M. Sadoudi*
Université de Tizi-ouzou
omme un torrent qui cherche son chemin, la ville de Tizi-ouzou s’engouffre dans la moindre
brèche, le moindre ravin, pour réaliser et contenir son extension. Plusieurs facteurs tels que la
rareté du terrain à bâtir, la nature des sols, les données sur le portefeuille foncier de l’Etat,
l’accessibilité des lieux, l’existence d’infrastructures, les flux de population, l’attractivité des
territoires
…militent à entrevoir un développement de l’urbanisation plus important vers l’Est de la ville. De
ce fait, Tizi-ouzou tournerait-elle le dos à Alger, la capitale ?
Mots-clés : urbanisation, PDAU, foncier, attractivité, flux, infrastructures. Tizi-ouzou
Depuis l’indépendance, l’Algérie connaît, sous la pression de deux phénomènes majeurs que sont
la croissance démographique et l’exode rural1, une urbanisation très rapide que les pouvoirs publics et
autres gestionnaires concernés n’ont souvent pas pu maîtriser et contenir. En effet, si en 1966, les villes
abritaient 31% de la population algérienne, en 1998 la population urbaine a atteint 58% de la population
totale.
La ville de Tizi-Ouzou, relativement récente, à l’instar des autres villes du pays, n’a pas échappé à
la règle.
Les statistiques disponibles montrent qu’entre les deux recensements (RGPH) de 1987 et 1998, sa
population est passée de 61.163 habitants à 79.244, soit une croissance de 2,33% en l’espace d’une
décennie. Ceci dénote une urbanisation rapide et excessive ayant engendré la pression sur le foncier
urbain. Pour preuve, le périmètre urbain de la ville a été multiplié presque par 10 entre 1960 (137 ha) et
2000 (1200 ha).
Devant l’insuffisance, voire même l’incapacité, des instruments de planification urbaine qui
n’arrivent pas à canaliser et à gérer les effets de cette croissance urbaine à laquelle s’ajouterait le
comportement laxiste des pouvoirs publics, la ville de Tizi-ouzou est livrée à une urbanisation
envahissante ayant pour conséquence une occupation anarchique et irrationnelle du foncier, à telle
enseigne que les autorités locales éprouvent souvent d’énormes difficultés à implanter des projets d’utilité
publique. Dans bien des cas (exemple du site d’implantation du pôle de technologie de l’université), elles
ont recours au foncier privé et consentent des frais d’indemnisation qui grèvent sérieusement les coûts des
projets.
La ville de Tizi-ouzou est arrivée pratiquement à consommer ses derniers terrains destinés à
l’urbanisation.
* Cet article nous a été remis par Mr SADOUDI Mouloud quelque temps avant son décès. Que Dieu ait son âme.
1 : En raison du rôle attractif de la ville sur son arrière pays car offrant des avantages, auxquels s’ajoute la dégradation de la
situation sécuritaire dans les zones rurales surtout durant la décennie 1990.
Revue Campus N°8 4
La question qui mérite alors d’être posée est de savoir comment la ville de Tizi-ouzou, capitale
régionale, va-t-elle couvrir, en foncier urbain, ses besoins futurs en infrastructures et autres équipements
économiques et sociaux. Autrement dit, dans quelle direction se réalisera l’extension de la ville?
Afin d’esquisser une réponse à cette question nous avons opté pour une approche historique avec
l’objectif de repérer des perspectives d’extension urbaine à partir du parcours d’urbanisation de cette
ville.
1- L’urbanisme colonial embryonnaire
Avant 1956, le noyau urbain de la ville de Tizi-ouzou se divise en deux entités distinctes, la ville
indigène (haute ville) et la ville européenne. Ces deux villes, qui s’apparentent plutôt à des quartiers,
sont séparées par une route appelée Boulevard du Nord.
A la faveur de deux évènements, en l’occurrence la promotion de la ville de Tizi-ouzou en chef-
lieu de département en 1956 et le lancement du plan de Constantine en 1958, celle-ci se voit sortir de ses
limites anciennes par l’implantation de nouveaux équipements et infrastructures. En même temps, sur le
plan démographique, elle accueille une population relativement importante, flux démographique résultant
essentiellement d’un exode rural particulier lié au chômage et surtout à l’insécurité au niveau des
montagnes, et à la politique de regroupement forcé menée par l’armée colonial et répondant à des
objectifs et préoccupations d’abord militaires.
C’est pendant cette période que la ville de Tizi-ouzou est pourvue d’infrastructures administratives
et sociales : une préfecture, un lycée, un collège de formation professionnelle, un hôpital, un sanatorium...
Dans le domaine de l’habitat, la réalisation de plusieurs cités a permis de pourvoir au logement des
populations reçues. Des cités d’habitation comme le Million, les Cadi, les Eucalyptus, les Genêts, la
Carrière et le lotissement Bouaziz, témoignent encore de nos jours, de ce passé récent de la ville.
2- L’urbanisme de rattrapage, dense et extensif
De 1962 à 1967, après le départ des colons, la ville de Tizi-ouzou est terrassée par l’exode rural
massif favorisé par la liberté de mouvement et de circulation des populations autochtones. Devant
l’extrême dénuement des villages, la ville était perçue comme le lieu de promotion sociale car devant
fournir emplois, revenus et autres services modernes.
Néanmoins, pendant cette période, aucune initiative louable n’a été prise par les pouvoirs publics
dans le sens de l’amélioration du cadre urbain de la ville de Tizi-ouzou. Ce n’est qu’en 1968, dans le
cadre du plan spécial dont a bénéficié la wilaya de Tizi-ouzou, à l’instar d’autres wilayate de montagnes
tout aussi déhéritées, que la ville de Tizi-ouzou va connaître de profondes mutations qui prédétermineront
sa configuration urbaine.
Par des opérations de rénovation et de densification lancées dans le cadre des plans de
modernisation urbain (P.M.U) et des plans communaux de développement (P.C.D), plusieurs projets ont
été réalisés, notamment l’implantation de programmes de logements et d’équipements (maison de la
culture, les ex-galeries, la maison de l’artisanat, siège A.P.C, théâtre communal,…), l’objectif étant,
d’abord, d’obtenir un tissu urbain d’une grande homogénéité qui doit se retrouver tant du point de vue
du type de bâti que de celui des niveaux2.
2 : Collectif DAHMANI « Tizi-ouzou fondation croissance développement », ed. Aurassi, D.B.K Tizi-ouzou, p993, p.108.
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