
¶Tumeurs de la hanche 24
¶Traumatologie de la hanche de l’enfant 24
Fractures de l’extrémité proximale du fémur 24
Fractures de l’acétabulum 25
Luxation de la hanche 26
Avulsion traumatique des apophyses 26
¶Conclusion 26
■Introduction
L’avenir de la hanche à l’âge adulte peut être compromis par
le développement de pathologies pendant l’enfance. Leur
conséquence ultime est le développement d’une arthrose.
Les affections en cause peuvent être congénitales, comme par
exemple la luxation congénitale de la hanche ou certaines
formes de coxa vara.
Il peut aussi s’agir de pathologies acquises, parfois qualifiées
à tort initialement de « rhume de hanche » ou de synovite aiguë
transitoire. En effet, cette entité peut masquer des affections
graves pouvant engager significativement le pronostic fonction-
nel comme l’épiphysiolyse fémorale supérieure, l’ostéochondrite
ou une lésion traumatique, ou le pronostic vital comme les
ostéoarthrites de hanche ou certaines tumeurs.
■Embryologie de la hanche
Toutes les étapes du développement de la hanche sont à
connaître, depuis la période embryonnaire jusqu’à l’adolescence.
Période embryonnaire
Elle recouvre les 2 premiers mois de la vie intra-utérine et
correspond à l’organogenèse. C’est pendant cette période que
surviennent les malformations.
Dans un embryon de 4 semaines (qui mesure 5 mm) appa-
raissent les bourgeons des membres inférieurs. Les cellules
mésenchymateuses se multiplient et s’orientent pour dessiner
l’ébauche fémorale (tronc de cône) et l’ébauche pelvienne
(disque). Une densification cellulaire signale très tôt l’emplace-
ment de la future hanche au sein de l’ébauche commune entre
fémur et os iliaque. C’est vers la fin de la septième semaine
(embryon de 22 mm) qu’apparaît la fente articulaire correspon-
dant au début de la séparation des ébauches de la tête fémorale
et de l’acétabulum.
Cela résulte à la fois des phénomènes de dégénérescence
cellulaire et des sollicitations mécaniques liées aux premiers
mouvements des membres inférieurs.
La cavité articulaire est achevée à la neuvième semaine alors
que le fœtus mesure 40 mm. C’est à cette période que le tissu
mésenchymateux se transforme en cartilage et que, par ailleurs,
se mettent en place nerfs, vaisseaux et muscles.
Période fœtale
C’est une phase de maturation et de croissance cartilagineuse.
Le mécanisme de croissance est double. La croissance intersti-
tielle est pluridirectionnelle par division cellulaire et accumula-
tion de substances fondamentales. Cette croissance est expo-
nentielle non spécifique. Le programme génétique produit une
structure malléable sur laquelle les forces mécaniques ont de
plus en plus d’actions au fur et à mesure que l’organisme
augmente de volume et que la motricité se développe. Ce mode
de croissance persiste après la naissance et chez l’enfant, mais
sa vitesse diminue considérablement.
Croissance sériée
Elle s’effectue aux extrémités de chaque pièce diaphysaire
ossifiée où se mettent en place les plaques conjugales, lieu de
croissance sériée qui réalise un double phénomène : une
croissance axiale et partiellement transversale au sein du
cartilage (augmentation de volume et de longueur). Cette
croissance est d’apparition secondaire. Elle diminue avec l’âge et
est beaucoup moins malléable que la croissance interstitielle.
Durant le troisième mois, les artères centrales des maquettes
cartilagineuses induisent un mécanisme de calcification puis
d’ossification qui aboutit à l’apparition des noyaux osseux
primitifs de type diaphysaire, du côté fémoral le noyau primitif
de la diaphyse fémorale et du côté pelvien les noyaux primitifs
des trois constituants de l’os iliaque : l’ilion, l’ischion et le
pubis. C’est à l’union de ces trois pièces que se situe l’acétabu-
lum, et plus particulièrement le futur cartilage en Y
[1-3]
.
À partir du cinquième mois, la croissance se poursuit, avec
une tête fémorale qui passe de7à12mmàlanaissance. Le col
du fémur est court et trapu, alors que le grand trochanter est
particulièrement développé, la profondeur de l’acétabulum
diminue au cours des derniers mois de la vie intra-utérine.
À la naissance, la cavité acétabulaire est relativement peu
profonde mais représente une demi-sphère qui assure une
stabilité parfaite de la hanche. La capsule articulaire forme un
manchon très résistant épaissi en avant par le ligament de
Bertin. Le pourtour de l’acétabulum est représenté par le bord
saillant du limbus qui enserre solidement la tête fémorale. Le
col du fémur est court, avec une tête qui n’est pas parfaitement
sphérique. L’angle cervicodiaphysaire est de l’ordre de 135° à
145° et la torsion fémorale interne est de l’ordre de 25° à 30°.
Les changements qui vont se produire au moment de la nais-
sance consistent en une déflexion de hanche d’une part et,
d’autre part, en l’obtention d’une liberté de mouvements de
l’enfant permettant un remodelage harmonieux de l’acétabulum
cartilagineux et de la tête fémorale.
De la naissance à l’âge de 1 an
Deux modifications surviennent :
• l’allongement du col fémoral améliorant le bras de levier des
muscles fessiers ;
• la diminution de l’endorotation fémorale qui passe de 30°
à 10°.
La maturation osseuse progressive entraîne des modifications
radiologiques :
• apparition du noyau d’ossification épiphysaire fémoral
proximal à un âge variable entre 3 et 6 mois, mais parfois
jusqu’à 1 an ;
• modification de l’image acétabulaire plus particulièrement de
la partie inférieure de l’ilion permettant de caractériser la
pente ou angle acétabulaire.
De l’âge de la marche à l’adolescence
La croissance de la hanche se poursuit de façon progressive,
avec cependant une phase de développement préférentiel de
l’acétabulum entre les âges de 3 et 6 ans en ce qui concerne sa
maturation osseuse radiologique.
La puberté entraîne une fusion des différents cartilages de
croissance (cartilage en Y, cartilage sous-capital, cartilage
trochantérien).
Il ne faut pas sous-estimer les modifications survenant en fin
de croissance, en particulier concernant la modification de la
forme du fémur proximal sous l’influence des différents traite-
ments entrepris, ainsi que la dysplasie acétabulaire.
■Vascularisation de l’extrémité
proximale du fémur
Cette donnée est fondamentale puisque de son intégrité
dépend la vitalité du fémur proximal.
Le pédicule circonflexe antérieur se destine au massif tro-
chantérien alors que l’artère circonflexe postérieure va irriguer
l’épiphyse fémorale proximale, la plaque conjugale et une
grande partie de la métaphyse
[4]
.
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De la dysplasie à l’arthrose
2Pédiatrie
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