Une nouvelle approche de la prophylaxie de la carie dentaire Calédonien & Polynésien La neuro-modulation: pratique et indications. La douleur Radiologie interventionnelle et traitement de la douleur. N° 29 - septembre / octobre 2002 A.D.I.M-N.C. - BP 14 999 98 803 NOUMEA Cédex Tel: ( 687 ) 26.46.47. Fax: ( 687 ) 25.92.62. Email: [email protected] http:// www.bmc.nc A.D.I.M-P.F. Email: [email protected] - Papeete - TAHITI 5 ème année Bimestriel Prix au numéro : 500 cfp L'escarre au quotidien. U n numéro sur la douleur s’imposait suite à la formation organisée sous la forme d’un DIU Douleur dispensé en 2002 en NouvelleCalédonie grâce à l’impulsion du Dr F Barny. A l’heure où s’écrit cet édito des étudiants studieux souffrent en silence (une autre sorte d’expérience de la douleur ?), en se préparant à l’examen final leur permettant de terrasser les vieux démons qui empestent toute existence. Nous leur souhaitons bonne chance ; que leur effort de formation continue soit récompensé ! Vous trouverez aussi, alors que la NC discute un nouveau plan santé, l’article de Ph Pieux nous rappelant ce terrible déséquilibre entre la prévention et l’acte curatif et ouvrant de nouvelles perspectives, non sans angoisser les professionnels. Les dentistes vont-ils montrer le chemin de la sagesse? Cet article incline à la réflexion et jette un nouveau regard sur l’avenir… L’actualité nous montre les Hôpitaux de Papeete et Nouméa en « stand by », cela pourrait-il donner l’occasion à la Nouvelle-Calédonie de rattraper son retard ? Ces complexes entreprises sont si difficiles à gérer ! Le nouveau Directeur du CHT de Nouvelle-Calédonie nous en dira quelques mot dans une prochaine interview. Il me faut finir par un mot sur Wallis et la réunion de diabétologie où dans une ambiance chaleureuse, les bienfaits de l’éducation des patients ont été déclinés et la productivité du travail en réseau, du partage des informations soulignés. Merci à tous pour votre participation rédactrice et alimentaire (nos deux mamelles), car les temps sont difficiles. Bonne lecture, prochain rendez-vous, le Numéro spécial Oncotom en décembre (à offrir pour Noël !). JM Tivollier ACTUALITES Election du bureau du Conseil de l'Ordre des dentistes: les résultats... JP Tivollier L’ambiance de la profession est plutôt saine, et les rapports confraternels généralement bons. Il ne faut par conséquent pas que l’ordre qui nous représente soit un objet de contestation ou ternisse l’image de la profession. Les élections ont donc eu lieu le 23 août 2002 et ont donné les résultats suivants. Inscrits 127 Votants 58. Il semble que la contestation valait l’indifférence… Ont été élus : quelques années, surtout depuis la tentative de récupération des cotisations… Il se disait que l’ordre était victime d’un phénomène de vieillissement qui paralysait son adaptation à l’évolution d’un monde moderne et d’une profession demandant plus de dynamisme pour tenir son rôle dans la société. Il se disait aussi que ses membres trop longtemps en place avaient plus un intérêt personnel à défendre que l’intérêt de tous… que certains recherchaient les hommes. Bref du changement, du sang neuf ! Président : Michel BAUMIER La décision d’une démission Vice président : Jean LAVILLE générale de l’Ordre avait donc Secrétaire : Jean-Paul TIVOLLIER été envisagée. Mais l’unanimité Sec. adjoint : Philippe SANCHIS nécessaire à une démission globale Trésorier : Patrick DESCHAMPS Trésorier adjoint : Denis LEROUX n’ayant pas été obtenue, le renouvellement biennal de l’Ordre s’est Une ambiance de contestation limité au 1/3 sortant augmenté des enveloppait l’Ordre de NC depui s démissions. 02 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 ACTUALITÉS - RÉACTIONS A VIF Les élections au Conseil de l'Ordre des chirurgiens dentistes. Un exemple de projet hospitalier: l'unité d'évaluation et de traitement de la douleur. DOSSIER Edito: la douleur. La neuro-modulation: la pratique et les indications de la SCS. Le traitement médical de la lombo-sciatalgie. Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies… Texte des recommandations de l'ANAES. Lombalgies, lombo-sciatalgies et accidents du travail en Nouvelle-Calédonie. Le DIU douleur en Nouvelle-Calédonie... L'apport de la radiologie interventionnelle dans le traitement de la douleur. Mécanismes d'action du kava, intérêt et limites… Prévenir la douleur FICHES TECHNIQUES n° 14 L'escarre au quotidien. ASSOCIATION MÉDICALE Les ulcères veineux. COMITE DE PRÉVENTION Le Bon Usage du Médicament : Questions – Réponses, + Jeu-concours. CONSEIL DE L’ ORDRE Commentaires du Code de Déontologie Médicale EXERCER AUJOURD’HUI Une nouvelle approche de la prophylaxie de la carie dentaire. Rencontres diabète à Wallis. PACIFIQUE La Fête de la Science. Fiches santé. Epidémies à Wallis et Futuna. 2 3 4 6 8 9 10 11 12 17 19 18 20 22 25 26 28 30 Directeur de la publication : J. M. Tivollier. Secrétaire de Rédaction : P. Nicot. Conception, Maquette, Mise en page : J. Nicot *** Comité de Rédaction de Nouméa pour le B.M. n° 29 E. Lancrenon, G. Lefebvre, Y. M. Page, F. Regnier, B. Rouchon, PM Troncy, F. Vangheluwe. *** Comité de Rédaction de Papeete pour le B.M. n° 29 E Beaugendre, Ph Costes, Ph-E Dupire, A. Fournier, F. Marjou, E Parrat, J-F Roche, G Soubiran, A Valence. *** Les articles signés sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs. *** Tiré à 2 100 exemplaires. Distribué à 1500 exemplaires en Nouvelle Calédonie + Wallis et Futuna, et à 500 exemplaires en Polynésie Française. Soit tout de même 7 membres de la profession. titulaires sur 10. Et n’oublions pas que son action Il semblait en effet honnête que est collective et que les responsabilités ceux qui animaient la marche de sont bien souvent partagées. l’Ordre mettent en cause dans ces Membres : conditions leur légitimité et se prêtent - Lionel BELLATON à la sanction du vote de ceux qu’ils - Jean-François JANIN sont supposés représenter. - Olivier LABAT L’Ordre des chirurgiens dentistes - Michel OBERTI est resté serein dans sa décision. Il Membres suppléants n’y avait là aucune manœuvre, - Christian LAFARGUES, aucune amertume, simplement le - Jean-Pierre CASSAGNE, constat d’une situation qu’on retrouve - Philippe PIEUX , bien souvent autour de nous et que - Frédéric QUEMENEUR, notre expérience nous permettait de - Philippe BLUDZIEN, vivre avec philosophie. - Lionel ROUX, Nous avons la chance d’être - Philippe HOUDRET, peu nombreux et de pouvoir nous - Yann BEAUVAIS, connaître presque tous personnellement. - Yves ADELE, Souhaitons à ce nouveau bureau - Xavier MAGINOT. de l’Ordre reconnaissance et respect RÉACTIONS A VIF Un exemple de projet hospitalier : l'unité d'évaluation et de traitement de la douleur. Dominique Cheveau, Directeur des Ressources Humaines du CHT Gaston BOURRET (Nouméa), interviewé par JM Tivollier BM : Quels sont les origines de ce motivation des acteurs. Une vingtaine de personnels hospitaliers ont suivi la projet ? formation, ce qui est une charge Dominique Cheveau : « Tout non négligeable pour l'établissement. d'abord, le problème de la structu- Quel en sera le retour sur investisseration de la gestion de la douleur. ment ? Nous n'avions probablement La prise charge de la douleur a été pas besoin d'autant de personnel identifiée comme une nécessité au formés. En tout cas il y aura du sein de l'établissement en 1999- répondant dans l'établissement, pour 2000. Le Dr F BARNY avait attiré le Centre de la Douleur ». l'attention de la CME dès cette BM : Quel est le schéma époque. En second lieu c'était une occasion d'organisation de ce centre ? de montrer à l'établissement que la possibilité de monter un dossier et DC : « L'organisation se fera autour d'obtenir des moyens était réelle. de 4 axes: C'est ce que nous avons fait depuis - Une consultation spécialisée pour la douleur, avril 2002 ». - Une hospitalisation pour la pose de BM : C'était un projet nécessaire ? dispositifs antalgiques, - Une consultation mobile auprès DC : « Oui, la nécessité du projet des unités de soins hospitaliers et est évidente, bien que les nécessités extra hospitaliers dans le cadre d'un ne manquent pas dans un établis- réseau structuré, sement de soins. Mais la caracté- - Un rôle de conseil, d'expertise et ristique de la douleur et de sa prise de formation. en charge est quelle est multidisci- Et si l'on doit parler coût: 36,5 M en plinaire, touchant tous les services année pleine, répartis en 21 millions de l'hôpital et aussi l'extérieur ». pour les dépenses de personnel, et 15 millions en dispositifs médicaux BM : Il y a eu aussi une volonté (1 M par pompe à morphine, et 1,4 M politique ? par stimulateur) ». DC : « Oui. Ce projet a clairement BM : Ces sommes sont budgétées ? été approuvé et porté par la Présidente de la commission santé et le respon- DC : « Absolument, pour le budget sable de la santé au gouvernement ». 2003 avec un début premier trimestre 2003 ». BM : La CAFAT également ? BM : Où se situera le centre ? DC : « Oui, en raison du coût des Evasans pour le traitement de la DC : « Les consultations seront douleur chronique ». regroupées avec le service de consultation centralisée d'anesthésie, BM : Quelle est la place de ce projet et les hospitalisations seront probablement effectuées en ophtalmologie. par rapport aux soins palliatifs ? Il faudra compter un chiffre très DC : « Ce projet est différent des raisonnable de 100 journées d'hospisoins palliatifs, car il concerne des talisation par an principalement pour praticiens différents pour des buts la mise en place de dispositifs antidouleurs ». différents ». BM : Il y a eu une formation sur la douleur récemment. Qu'en pense le Directeur des Ressources Humaines, et quels sont ses effets sur le projet en question ? BM : Quel sera le personnel ? Dominique Cheveau (à droite) en compagnie de Jean-Yves Moreau, Infirmier Général du CHT G. Bourret de liaison (entre CHT et CHS), et bien sûr aux autres spécialistes dont les radiologues (cf. article Dr Verhaegen dans ce numéro), qu'ils soient intra- ou extrahospitaliers. moyens pour répondre à un problème aigu à l'intérieur de l'hôpital ». BM : Y aura-t-il une évaluation de l'efficacité de l'Unité "antidouleur " sur le patient ? BM : Vous pouvez tirer un premier DC : « Si l'évaluation est facile bilan ? pour la douleur aiguë, elle est plus DC : « Je crois que l'on peut dire délicate pour la douleur chronique. que les objectifs ont été tenus en Ce pourrait être l'évaluation de l'état temps et en moyens, et que la démons- du patient par le médecin traitant. La tration est réussie. Le Dr Barny peut reprise du travail pourrait servir vous le confirmer. Le projet à aboutit d'indicateur. À ce propos, on peut par un travail en phase avec l'adminis- souligner l'intérêt du mi-temps tration permettant de conjuguer des thérapeutique dans ces cas ». Le réglage des paramètres de stimulation d'un matériel implanté est possible au CHT. Il est effectué tous les 2 à 3 mois (voir article sur la neurostimulation en page 6). DC : « 1/2 poste de PH du DAR, une IDE ayant passé le DU de la douleur, 1/2 poste de psychologue, 1 poste de kinésithérapeute et 1/2 DC : « C'est un élément dynamisant secrétaire. D'autres praticiens pourront pour le projet. Il est le témoin de la se greffer, je pense au futur psychiatre Septembre / Octobre 2002 - N° 29 03 DOSSIER TO I D É La douleur " Une vie, c'est l'histoire de cette vie, en quête de narration. L'instant de la souffrance est interruption du temps. En cet instant, toutes les tentatives de parole se trouvent altérées." Jacques Arènes. Souci de soi, oubli de soi. Ed. Bayard, 2002. André Muller S ouffrance, douleur, quelle(s) différence(s)? La réponse la plus souvent proposée est que la souffrance concerne plus volontiers la sphère psychique, alors que la douleur est en rapport avec un dégât corporel. Cependant, on parle bien de la douleur, de la perte d'un être cher et l'on dit souffrir d'une rage de dents ! Paul Ricœur, philosophe, " propose de réserver le terme de douleur à des affects localisés, et celui de souffrance à des affects généralisés qui altèrent le rapport au monde de l'individu ". S'il est des douleurs sans souffrance - et l'on pourrait citer la douleur de l'accouchement, événement le plus souvent heureux dans la vie d'une femme -, des souffrances sans douleurs sont plus difficilement concevables. Disons que l'une comme l'autre suspendent le cours du temps, de façon généralement temporaire pour la douleur, de façon désespérante - au sens de perte de l'espoir de redevenir "comme avant" - pour la souffrance. Si une douleur aiguë peut, pour certains patients, en fonction de la signification qu'ils y accordent, être parfois aussi une souffrance, toutes les douleurs chroniques comportent forcément une part de souffrance. Toute douleur est singulière en ce sens qu'elle concerne un Sujet affligé non seulement d'une limitation corporelle, mais aussi amputé de tout un pan des possibles potentiels qui caractérisent le bien-portant. Par essence, la douleur renvoie au mal vivre et s'oppose en cela à la notion de "bien vivre" inhérente à l'éthique de vie d'un individu. Prendre en charge des patients souffrant de douleur, aiguë ou chronique, signifie avant tout prêter attention au Sujet en proie à cette douleur, c'est à dire reconnaître en l'Autre une part de semblable à Soi. Cette empathie est un des fondements éthiques de la profession de soignant. De fait, elle devrait aller de soi, ce qui n'est pourtant pas évident puisqu'il a fallu des textes officiels pour que la prise en charge des patients souffrant de douleurs entre dans la culture médicale. La "propagande" anti-douleur risque cependant de dépasser son but. Mal comprise par les soignants et par les patients, elle revient à vouloir réduire à zéro toutes les plaintes douloureuses, essentiellement grâce à un arsenal médicamenteux puissant. On voit ainsi actuellement des prescriptions abusives de morphiniques à des patients douloureux chroniques, dont la tenace résistance de la douleur à tous les traitements montre bien qu'il y a une souffrance qui ne sait pas se dire autrement. Le traitement d'un patient qui se plaint d'une douleur ne saurait se ramener au traitement d'une douleur : toute plainte douloureuse porte la marque de l'histoire de vie de celui qui souffre. S'il est des douleurs relativement faciles à atténuer grâce aux antalgiques - comme les douleurs postopératoires par exemple - il en est d'autres - les douleurs chroniques - qui nécessitent de prendre en compte tous les déterminants (somatique, psychologique, social, culturel…), et ceci est forcément affaire de spécialistes. Un centre d'évaluation et de traitement de la douleur est le moyen le plus approprié à un tel objectif. Occuper plusieurs médecins et paramédicaux au soulagement des douleurs "difficiles" peut paraître coûteux au regard des moyens dont disposent la plupart des hôpitaux, d'autant que cette activité n'est, pour l'instant tout au moins, pas encore rémunérée à sa juste valeur dans la nomenclature des actes médicaux. D'un autre côté, si l'on raisonne en termes de coût pour l'ensemble du système de santé, on ne peut pas négliger le poids financier des arrêts de travail, des dépenses en examens complémentaires, en opérations chirurgicales, dépenses générées par une approche purement biomédicale et non globale des patients atteints de telles douleurs. Le plan quadriennal (2002-2005) de lutte contre la douleur lancé par le ministre Bernard Kouchner recommande de doter tous les départements d'un centre de lutte contre la douleur chronique, et d'en faciliter l'accès aux patients. Cette recommandation vient en sus 04 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 La douleur d'une obligation plus ancienne faite à tous les établissements de santé de prendre en charge la douleur de tous les patients. De plus, il y a une incitation à prévenir et à traiter les douleurs causées par les soins. Tout hôpital doit avoir une "culture anti-douleur". L'existence d'un centre anti-douleur en son sein est le meilleur moyen de propager cette culture. En l'état actuel, et en l'absence d'obligation légale de créer de tels centres, seule une volonté politique et administrative locale au sein d'un établissement de santé peut permettre une telle création, des moyens financiers étant accordés aux Agences Régionales d'Hospitalisation. Un effet pervers potentiel de l'existence d'un centre anti-douleur serait de voir les services de l'hôpital, et pourquoi pas les médecins de ville, se désintéresser de la douleur des patients en les confiant aux praticiens du centre, alors que celui-ci ne devrait être réservé qu'aux cas les plus difficiles. Bon nombre de douleurs peuvent être prévenues et traitées sans qu'il ne soit nécessaire de faire appel aux spécificités du centre. Ceci suppose que tous les soignants soient non seulement sensibilisés à la nécessité de traiter la douleur, mais qu'une formation continue leur soit dispensée. Il revient donc aux soignants formés, en particulier à ceux qui ont un diplôme d'évaluation et de traitement de la douleur, de propager le savoir et les bonnes pratiques, sous forme de protocoles, d'enseignements de remises à niveau, de séminaires,… et d'évaluations de l'efficacité des thérapeutiques engagées. Les CLUD ( comité de lutte contre la douleur ), dont la création est fortement recommandée, coordonnent, entre autres attributions, les besoins en formation internes aux établissements de santé. Toutes les douleurs ne peuvent pas, et, pour certaines, ne doivent pas être abolies, mais toutes les plaintes doivent être entendues. Et prises en compte. C'est un métier difficile que de s'occuper de patients douloureux chroniques qui mettent à mal le savoir médical. A défaut d'une structure adaptée, le praticien qui s'y risquerait sans formation aurait tôt fait de se plaindre de trop de plaintes! DENOMINATION: NEURONTIN 100mg, 300 mg ou 400 mg, gélules. NEURONTIN 600mg ou 800 mg, comprimés pelliculés. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE: gélules: gabapentine: 100 mg - 300 mg - 400 mg. Excipients: Cf. Vidal. Comprimés pelliculés: gabapentine: 600 mg - 800 mg. Excipients: Cf. Vidal. FORME PHARMACEUTIQUE: Gélule (Neurontin 100 mg, 300 mg, 400 mg). Comprimé pelliculé (Neurontin 600 mg, 800 mg). DONNEES CLINIQUES - INDICATIONS THERAPEUTIQUES: • Epilepsie - chez l'adulte: soit en monothérapie (1ère intention ou après échec d'une monothérapie antérieure) soit en association à un autre traitement antiépileptique . Traitement des épilepsies partielles: cf. vidal. • Douleurs post-zosteriennes de l'adulte. POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION: Voie Orale. Le traitement doit être administreé en 2 ou3 prises par jour(excepté pour les doses inférieures à 300 mg). - (cf. insuffisant rénal). La gélule ou le comprimé sont à abvaler sans les croquer avec un peu d'eau, par exemple au moment des repas. Autres détails: cf. Vidal. • Dans l'épilepsie - adulte, les posologies initiales permetant d'obtenir une efficacité sont de 900 mg par jour en monothéapie et de 1200 mg par jour en association. Autres détail: Cf. Vidal. • Dans l'épilepsie - enfant, détails: cf. Vidal. • Dans les douleurs post-zosteriennes de l'adulte, la posologie quotidienne de 900 mg peut être atteinte en une semaine, celle de 1200 mg en une semaine supplémentaire. Détails: cf. Vidal. Adaptation de la posologie: Epilepsie: chez l'adulte: la posologie sera adaptée en fonction du contrôle des crises et de la tolérance au traitement. Autres détails: cf. Vidal. Douleurs postzosteriennes de l'adulte: la posologie moyenne est de 1200 mg/jour. Autres détails: cf. Vidal. CONTRE-INDICATIONS: ce médicament NE DOIT JAMAIS être prescrit dans le cas suivant: hypersensibilité à la gabapentine. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS PARTICULIERES D'EMPLOI: Mises en garde: Détails cf. Vidal. Précautions d'emploi: Détails: cf. Vidal. INTERACTIONS AVEC D'AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES D'INTERACTIONS: détails cf. Vidal. GROSSESSE ET ALLAITEMENT: grossesse: risque lié à l'épilepsie et aux antiépileptiques: détails cf. Vidal. SURDOSAGE: détails cf. Vidal. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES - Propriétés pharmacodynamiques: Détails cf. Vidal. Données de sécurité précliniques: cf. Vidal. DONNEES PHARMACEUTIQUES - Durée de conservation: cf. Vidal. Précautions particulières de conservation: cf. Vidal. Présentation et numéro d'identification administrative: cf. Vidal. Conditions de prescription et de délivrance: LISTE I. Détails: cf. Vidal. Date de révision: cf. Vidal. Exploitant de l'autorisation de mise sur le marché: PFIZER - 23-25, Avenue du docteur Lannelongue, 75668 PARISCedex 14. tel (standard): 01 58 07 30 00 - Information médicale: 01 58 07 34 40. ® Marque déposée. Septembre / Octobre 2002 - N° 29 05 La douleur La neuro-modulation: la pratique F Barny La neuro-modulation spinale, appelée également stimulation médullaire ou spinal cord stimulation (SCS) fait partie des techniques neuro-augmentatives de lutte contre la douleur. Les premiers essais ont commencé, dans la foulée de la description de la théorie du portillon, vers la fin des années 60 avec une première application clinique chez l’homme en 1967.* L’acceptation de la SCS a été lente en raison de problèmes techniques liés à l’équipement, de difficultés à sélectionner les patients, et en raison d’un mécanisme d’action encore assez peu clair de nos jours. Les premiers dispositifs implantables ont été fournis par l’industrie dans les années 80. Elle prend actuellement sa place, qui reste une place d’exception, au sein des différentes techniques de lutte contre la douleur comme le montre le schéma ci-contre. Contrôle de la douleur Chirurgie neuro ablative Anesthésie spinale (morphine intrathécale) SCS Opioïdes forts Opioïdes faibles Thérapeutiques cognitivo-comportementales Stimulation médullaire: qu'est-ce que c'est? La SCS consiste à appliquer autour de la moelle épinière un champ électrique qui, par des mécanismes mal élucidés à ce jour, bloque la transmission de l’influx douloureux, essentiellement des douleurs neuropathiques. Elle est également efficace dans les douleurs qualifiées de douleurs pas excès de naciception dans le cas précis des maladies vasculaires périphériques. En pratique, une électrode péri médullaire est mise en place sur un patient éveillé et conscient, sous anesthésie locale, en recherchant en per opératoire, une stimulation du territoire douloureux ressentie sous forme de paresthésies plutôt agréables (photos 1 & 2). Après une phase test d’une durée variable, le patient reçoit un générateur d’impulsions totalement implantable du type pacemaker, lequel va générer les impulsions dont on peut déterminer la fréquence, la forme et l’amplitude au moyen d’une antenne extérieure (Photos 3 & 4). Médicaments adjuvants Kinésithérapie, ergothérapie Exercice Douleur Après mise en place d'un stimulateur simple canal dans l'espace péridural cervical, obtention d'un soulagement de 80% des douleurs, après 6 mois. 1 Electrode quadripolaire implantable dans l'espace péridural 2 La sélection des patients: un enjeu capital Beaucoup de résultats décevants des premiers essais de SCS étaient dus non seulement aux technologies rudimentaires utilisées mais aussi à la mauvaise sélection des patients. La sélection des patients est peut-être la partie la plus difficile du processus de traitement. Comme dans beaucoup *: Shealy et al, Anesthésia Analgésia 46 : 489-491, 1967. 06 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 Patient de 35 ans, ischémique depuis plus de 10 ans d'une avulsion pléxique accidentelle, souffrant de douleurs réfractaires à toutes thérapeutiques 3 4 Console de programmation des stimulateurs implantables La douleur de décisions opératoires, si le patient n’est pas correctement sélectionné, les résultats ne refléteront pas exactement la qualité de la technique utilisée. Quatre critères principaux ont été développés pour sélectionner les candidats à l’implantation d’un matériel de SCS : Les indications de la SCS Les premières applications documentées de la SCS ont été faites par Shealy en 1967. Depuis les applications se sont multipliées mais les principales sont les dos multi-opérés, les pathologies périphériques ischémiques et les syndromes douloureux régionels complexes (SDRC). Les dos multimulti-opérés - le diagnostic basé sur des éléments objectifs. - un traitement conservateur a-t-il été tenté avant les SCS ? - un bilan psychiatrique a-t-il été réalisé ? - les caractéristiques de la douleur permettent-elles de prévoir l’efficacité de la SCS ? La phase test: un moment capital ! Quand le patient a été déclaré « éligible » pour la SCS, un test est réalisé. Dans les premiers temps de la stimulation, les phases tests n’étaient pas réalisées en routine. Ce qui est le cas aujourd’hui. C'est d'ailleurs une exigence des textes réglementaires européens, rendant possible le remboursement de cet appareillage, que de réaliser une période test après implantation des électrodes en ambulatoire. Cette phase test d'une dizaine de jours précède la mise en place du stimulateur lors d’un deuxième passage au bloc opératoire, cette fois-ci sous anesthésie générale, si la phase test a été concluante. Failed back surgery syndrome dans le monde anglo-saxon. Ces patients ont toujours à des degrés divers une fibrose épidurale ou une arachnoïdite. Les patients qui répondent le mieux à la SCS sont ceux dont la principale plainte douloureuse est radiculaire. De multiples études montrent que le résultat final est aussi bon dans ce cas de figure qu’avec la ganglionnectomie de la racine dorsale ou avec des opérations répétées de décompression ou de fusion vertébrale. Les troubles vasculaires ischémiques périphériques Linderoth et collaborateurs ont réalisé une étude qui a montré que la SCS fonctionnait par l’intermédiaire de substances vaso-actives efficaces essentiellement sur la micro-circulation et beaucoup moins sur la macro-circulation. Cliniquement la SCS s’adresse aux patients Fontaines classe III et IV qui ne sont pas candidats à une chirurgie vasculaire à visée reconstructive et lorsque la douleur et/ou l’état local commence à faire envisager une amputation. L’amélioration du flux sanguin au niveau circulatoire est attestée par l’amélioration des indexes capillaroscopiques. Une indication plus rare mais indiscutable sont les angéites nécrosantes type maladie de Buerger. Les syndromes douloureux régionaux complexes Cette entité regroupe les anciennes causalgies et les dystrophies sympathiques réflexes. Beaucoup de ces patients ont une composante douloureuse médiée par le sympathique et c’est probablement par ce biais que la SCS entraîne des améliorations spectaculaires : chez la plupart des patients qui sont répondeurs, on remarque une augmentation durable de la température cutanée. Sur le plan pratique on remarque que, sous stimulation, on amène ces patients à une kinésithérapie indolore, ce qui est la base du traitement de tous les DRC. Des voies de recherche Un autre pôle d’intérêt et le rôle de la SCS dans la prise en charge des patients avec une angine de poitrine réfractaire au traitement médical bien conduit et porteurs d’une contre-indication à un geste de revascularisation chirurgicale. De nombreuses études cliniques ont déjà été réalisées et sont en cours encore pour démontrer les résultats favorables, probablement là encore par le biais de sécrétion de substances vaso-actives. C’est encore une thérapeutique d’exception mais les travaux de recherche se poursuivent. Septembre / Octobre 2002 - N° 29 07 La douleur Le traitement médical de la lombosciatalgie D Bonnet La lombosciatique est la plus fréquente des douleurs neurologiques d’origine lombaire; elle est le résultat d’un conflit entre la racine L5 ou S1 et le disque intervertébral correspondant, conflit auquel peut participer un élément osseux : ostéophyte arthrosique ou canal lombaire étroit. Il sera abordé ici le cas le plus habituellement rencontré, celui de la sciatique récente par hernie discale. Le traitement en est médical. Rappel physiopathologique Il faut donner une préférence aux produits à demivie courte, et tenir compte de la forme galénique La douleur sciatique à sa phase initiale est de pour assurer une bonne couverture nocturne. La type nociceptif, par compression mécanique forme injectable n’est pas plus efficace que la directe des fibres nerveuses, par une protrusion forme orale, hormis un effet placebo. Aux doses ou une hernie discale vraie. mentionnées, l'association à un inhibiteur de la pompe La détérioration du disque est secondaire à à protons (IPP) est à recommander. des ruptures des fibres circulaires de l’annulus, des contraintes ayant dépassé les limites de résis- Les corticoïdes tance de ces fibres. A ces modifications morphologiques initiales vont se rajouter des réactions La corticothérapie générale n’a pas sa place secondaires inflammatoires locales : migration dans le traitement de la sciatique commune. En de cellules de l’inflammation (polynucléaires, revanche, sous forme d’infiltration locale, elle macrophages), libération de cytokines proinflam- permet souvent une amélioration symptomatique matoires, générant douleur et œdème. rapide dans les formes répondant mal au traitement L’effraction du nucléus discal génère par de première intention. ailleurs un conflit immunologique local qui La voie épidurale, indolore, faite au cabinet contribue à l'inflammation. est la plus utilisée. Les produits employés sont A la phase de dégradation initiale fait suite l’hydrocortisone, la béthamétasone, le cortivasol. une réparation tissulaire : diminution des phéno- La triamcinolone expose à un risque de calcification mènes inflammatoires, cicatrisation des fibres de épidurale ou discale ; elle est de ce fait proscrite l’annulus, qui va durer plusieurs semaines et dans cette indication. Il faut bien savoir qu’à 6 ou aboutir à un retour à l’état antérieur, sous réserve 12 mois de recul, il n’y a pas de différence de que de nouvelles agressions ne soient pas intervenues. résultat avec ou sans infiltration. L’évolution naturelle de la sciatique par hernie La voie intrathécale ne peut se faire qu’au discale est donc favorable dans la très grande cours d’une hospitalisation de 24h minimum, peut majorité des cas. Il conviendra donc d’être le être responsable d’un syndrome « post PL », ce moins iatrogène possible. qui restreint son utilisation. LES MOYENS THERAPEUTIQUES Les myorelaxants Leur efficacité n’est pas prouvée dans le traitement de la sciatique. Le tetrazepam agit Il est indispensable si le patient exerce un plutôt par ses propriétés anxiolytiques et sédatives. travail physique ou doit effectuer des trajets Il doit être proposé en prise vespérale, avec les prolongés. L’alitement strict n’a pas fait la preuve précautions habituelles aux benzodiazépines. d’une efficacité supérieure ; il ne doit en tous cas Le thiocolchicoside a une efficacité encore plus pas durer plus de quelques jours. modeste, mais respecte la vigilance. Le repos Les antalgiques La kinésithérapie Le paracétamol mérite toujours d’être essayé, à la dose de 4 grammes par 24 h, répartis sur 4 Ce n’est pas une thérapeutique de la lombosprises ; s'il n’est pas suffisant, les formes associées, ciatique à la phase aigue, où la priorité est la lutte avec de la codéine ou du dextropropoxyfène, le contre la douleur. Sa place sera fondamentale au tramadol, ont leur place. Le recours à la morphine décours, où elle doit permettre une réinsertion reste en principe exceptionnel. professionnelle, une prévention des rechutes ou du passage à la chronicité. Les anti-inflammatoires On ne peut que déplorer l’attitude du Contrôle Médical Unifié, qui considère les prescriptions Ils sont justifiés par le mécanisme partielle- dans cette indication comme « médicalement ment inflammatoire de la douleur : le kétoproféne justifiées » mais administrativement non recevables, (300mg par jour), le diclofénac (200mg par jour), non remboursables et soumises à une autorisation particulière du médecin conseil. le naproxéne (2g / jour) gardent une place privilégiée. 08 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 Les manipulations vertébrales Elles peuvent favoriser la rupture de l’anneau discal, la migration et l’exclusion du nucleus pulposus, et malgré quelques succès spectaculaires, sont à déconseiller. MISE EN ŒUVRE DU TRAITEMENT Dans la grande majorité des cas, l’utilisation des moyens précités conduit à une évolution favorable en quelques jours à quelques semaines. Il existe cependant des situations qui échappent à la règle : - sciatique paralysante : déficit franc des releveurs ou extenseurs des orteils ou du pied (à différencier d’une parésie du releveur du gros orteil, fréquente, sans incidence pronostique), - syndrome de la queue de cheval, avec anesthésie en selle, troubles sphinctériens, à rechercher systématiquement par l’interrogatoire devant toute sciatique. Ces deux cas imposent une hospitalisation pour une prise en charge chirurgicale en urgence, - sciatique hyperalgique, résistant à un traitement bien conduit ; il convient de vérifier que l’observance thérapeutique a été réelle, et d’attendre un délai de quelques jours. L’hospitalisation en milieu médical est alors licite, pour passage à un traitement parentéral, et éventuellement des antalgiques au pousse-seringue électrique, - sciatique prolongée, résistante au traitement : il faut 4 semaines de traitement bien conduit pour arriver à cette conclusion. Ce n’est qu’à ce moment que l’on est en droit de prescrire un scanner. Si le conflit disco-radiculaire est objectivé, une infiltration foraminale sous contrôle TDM est licite, et peut donner un bon résultat ; cette technique est pratiquée en ambulatoire. La nucléolyse à la chymopapaine est en voie de disparition, le produit n’étant plus fabriqué, quant aux injections intradiscales d’aprotinine, elles n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. CONCLUSION La lombosciatique commune relève d’un traitement médical de première intention, simple, régulièrement efficace. Une bonne information du patient sur le mécanisme et l’évolution de la pathologie sont nécessaires pour faire accepter les décisions thérapeutiques et diagnostiques, éviter des décisions précipitées, coûteuses et souvent inutiles. La radiologie interventionnelle ouvre depuis peu des alternatives prometteuses au traitement chirurgical. La douleur Prise en charge diagnostique et thérapeutique des lombalgies et lombosciatiques communes de moins de trois mois d'évolution Texte des recommandations de l'ANAES Les présentes références s’appliquent aux lombalgies et lombosciatiques aiguës définies par un délai d’évolution inférieur à trois mois. La lombalgie est une douleur de la région lombaire n’irradiant pas au-delà du pli fessier, la lombosciatique est définie par une douleur lombaire avec une irradiation douloureuse distale dans le membre inférieur de topographie radiculaire L5 ou S1. L’évaluation initiale par l’interrogatoire et En dehors de ces cadres (recherche d’une l’examen clinique du patient visent à identifier: lombalgie dite symptomatique ou urgence), il n’y a pas lieu de demander d’examens 1: Les lombalgies et lombosciati- d’imagerie dans les sept premières semaines d’évolution sauf quand les modalités du ques dites symptomatiques avec: traitement choisi (comme manipulation et infiltration) exigent d’éliminer formellement - en faveur d’une fracture : une notion de toute lombalgie spécifique. L’absence traumatisme, une prise de corticoïdes, un âge d’évolution favorable conduira à raccourcir ce délai (accord professionnel). supérieur à 70 ans (grade B) ; - en faveur d’une néoplasie : un âge supéLes examens d’imagerie permettant la rieur à 50 ans, une perte de poids inexpliquée, un antécédent tumoral ou un échec du traitement mise en évidence du conflit discoradiculaire symptomatique (grade B). La numération ne doivent être prescrits que dans le bilan formule sanguine et la vitesse de sédimentation précédant la réalisation d’un traitement sont des examens qui doivent être réalisés chirurgical ou par nucléolyse de la hernie discale (accord professionnel). Ce traitement dans ce cadre pathologique ; - en faveur d’une infection : une fièvre, n’est envisagé qu’après un délai d’évolution une douleur à recrudescence nocturne, des d’au moins quatre à huit semaines. Cet examen contextes d’immunosuppression, d’infection peut être au mieux une IRM, à défaut un urinaire, de prise de drogue par IV, de prise scanner en fonction de l’accessibilité à ces prolongée de corticoïdes. La numération techniques. Il n’y a pas de place pour la électroformule sanguine, la vitesse de sédimenta- r é a l i s a t i o n d ’ e x a m e n s tion, le dosage de C-Reactive Protein (CRP) physiologiques dans la lombalgie ou la sont des examens qui doivent être réalisés lombo-sciatique aiguë (grade C). dans ce cadre pathologique (grade C) ; Tant pour la lombalgie aiguë que pour la lombosciatique, il n’a pas été identifié dans 2: Les urgences diagnostiques et la littérature d’arguments en faveur de l’effet bénéfique de la prescription systématique thérapeutiques (grade C): d’un repos au lit plus ou moins prolongé. La poursuite des activités ordinaires compatibles - sciatique hyperalgique définie par une avec la douleur semble souhaitable (grade B). douleur ressentie comme insupportable et La poursuite ou la reprise de l’activité résistance aux antalgiques majeurs professionnelle peut se faire en concer(opiacés) ; tation avec le médecin du travail. - sciatique paralysante définie comme un Parmi les éléments d’évolution vers la déficit moteur d’emblée inférieur à 3 chonicité, les facteurs psychologiques et (cf échelle MRC) et/ou comme la progression socioprofessionnels sont retrouvés de façon d’un déficit moteur ; fréquente (grade B). - sciatique avec syndrome de la queue de cheval définie par l’apparition de signes Dans la lombalgie aiguë comme dans sphinctériens et surtout d’une incontinence ou la lombosciatique aiguë, les traitements d’une rétention ; d’une hypoesthésie périnéale médicaux visant à contrôler la douleur ou des organes génitaux externes. sont indiqués. Ce sont les antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les décontracturants musculaires (grade B). Il n’a pas été identifié d’étude sur les effets de l’association de ces différentes thérapeutiques. La corticothérapie par voie systémique n’a pas fait la preuve de son efficacité (grade C). Il n’a pas été retrouvé d’étude attestant de l’efficacité de l’acupuncture dans la lombalgie aiguë (grade B). Les manipulations rachidiennes ont un intérêt à court terme dans la lombalgie aiguë. Aucune, parmi les différentes techniques manuelles, n’a fait la preuve de sa supériorité. Dans la lombosciatique aiguë, il n’y a pas d’indication pour les manipulations (grade B). L’école du dos, éducation de courte durée en petit groupe, n’a pas d’intérêt dans la lombalgie aiguë (grade B). En matière de kinésithérapie, les exercices en flexion n’ont pas démontré leur intérêt. En ce qui concerne les exercices en extension des études complémentaires sont nécessaires (grade B). L’efficacité des infiltrations épidurales est discutée dans la lombosciatique aiguë. Si efficacité il y a, elle est de courte durée. Il n’y a pas d’argument pour proposer une infiltration intradurale dans la lombosciatique aiguë (grade B). Il n’y a pas d’indication d’injection facettaire postérieure dans la lombosciatique aiguë (grade C). Aucune étude n’a été identifiée dans la littérature concernant les thérapeutiques suivantes : méso-thérapie, balnéothérapie, homéopathie. Les cours du DIU douleur sur le web... : //www.samu.asso.nc Septembre / Octobre 2002 - N° 29 09 La douleur Lombalgies, lombo-sciatalgies et accidents du travail en Nouvelle Calédonie Ch Therville Chaque année en France, 110 000 accidents du travail (AT) provoquent une lombalgie avec arrêt d'activité soit 13 % de l'ensemble des AT annuels. 1 % de ces accidents laissent des séquelles dont le taux d’indemnisation moyen est de 8 %. Ces AT concernent 4 fois sur 5 des hommes de moins de 40 ans. Ils durent en moyenne 33 jours et représentent une perte annuelle de 3 600 000 journées de travail, soit 14 % des journées perdues à la suite d'un AT. Sont particulièrement touchés les travailleurs en usine, ceux du bâtiment et des mines, les dentistes et les coiffeurs. En Nouvelle Calédonie, les données concernent les accidents de travail de l’année 2001. On dénombre au total 4 838 déclarations d’accidents de travail dont 51 % concernent des déclarations d’AT avec arrêt de travail, 5 % des accidents de trajet avec arrêt et 1% des maladies professionnelles. Sur les 4 838 déclarations, 3 % ont fait l’objet d’un rejet administratif et 1 % d’un rejet médical. Les déclarations d’AT pour rachis lombaire sont au nombre de 646 (13 % des accidents déclarés), dont 365 concernent des AT avec arrêt de travail (17 % des arrêts indemnisés en accident de travail), représentant ainsi une perte annuelle de 339 135 journées de travail pour un coût total de 675 764 016 fcfp (soit environ 5,66 Millions d'€). Dans un cadre plus général débordant celui des AT, on estime que 3 % des malades qui consultent un médecin le font pour une lombalgie. En maladie, 7 % des arrêts de travail sont liés à une lombalgie. 25 % des arrêts de travail ont une durée comprise entre 6 mois et 1 an et 3 % ont une durée supérieure à 1 an. Présomption d'imputabilité Les prestations garanties - Tiers payant des frais médicaux. - Indemnités journalières ; indemnisation par la caisse à la victime, des arrêts de travail pendant toute la période d’incapacité du travail qui précède la guérison ou la consolidation, tant pour l’accident initial que pour la rechute. Elles sont servies dès le premier jour de l’arrêt de travail prescrit et sont fixées à 100 % du salaire journalier de base ( plafond de 620 000 CFP) - Rente pour incapacité permanente : indemnisation en rapport avec une perte de capacité définie par le taux d’IPP. Cette rente est versé à compter de la date de consolidation. Cas particulier des lombosciatiques et lombalgies Imputabilité La survenue de lombalgies aiguës et leur passage à la chronicité est très fréquente lors du travail ; cette reconnaissance en accident du travail est le plus souvent admise par les Caisses bien que la définition stricte ne soit pas absolument évidente :" accident résultant d’une action soudaine et violente d’une cause extérieure à l’organisme humain, survenue par le fait ou à l’occasion du travail ". C’est pourquoi il y a parfois une enquête avant l’acceptation en accident du travail. Il est donc très important de rédiger le certificat médical initial de déclaration d’accident de manière très précise : Est considéré comme accident du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail, à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs. Du fait de la présomption d’imputabilité, toute lésion survenant au temps et au lieu de travail doit être considérée comme résultant d'un accident du travail, sauf s'il est rapporté la preuve que cette lésion a une origine totalement étrangère LOMBAGO AIGU LORS D’UN au travail ou que celui-ci n'a joué aucun rôle dans EFFORT DE SOULÈVEMENT, LORS son apparition (notamment n'a pas aggravé un état D’UNE CHUTE, etc.… antérieur). Cependant cela concerne l’accident aigu, mais lors de la prise en charge ultérieure, il peut être Les formalités mis fin à ce statu, la Caisse pouvant argumenter qu’il existait un état antérieur et que les lombalgies Informer l’employeur : délai maximal 24 chroniques qui s’installent ensuite sont les conséquences d’une pathologie dégénérative qui s’était heures : relate la matérialité accidentelle. Certificat médical initial : descriptions des peut-être manifestée auparavant ou qui s’est révélée lésions corporelles imputables au fait accidentel au cours d’un épisode aigu. Ce qui explique les contentieux fréquents concernant les accords professionnel : délai maximal 48 heures. Le non respect des délais impartis, renverse la d’arrêts de travail entre victimes et Caisses, présomption d’imputabilité : l’assuré doit alors justifiant un nombre important d’expertises. Le bilan lésionnel initial doit être complet. apporter la preuve que la lésion corporelle décrite Il montre dans la majorité des cas : des lésions est imputable au fait accidentel professionnel. 10 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 d’arthrose lombaire antérieure (discarthrose) et postérieure (arthrose inter-apophysaire), des troubles statiques du rachis, scoliose le plus souvent des anomalies structurales, spondylolisthésis, scoliose, anomalie transitionnelle. En l’absence de signe de souffrance radiculaire, le scanner, l’IRM, n’ont aucune indication dans la lombalgie aiguë commune chronique. Par contre ces examens deviennent essentiels dans le cas de lombosciatalgies. La lésion « hernie discale » ne pouvant être imputée au fait accidentel professionnel que s’il existe une concordance anatomo-radio-clinique. La décompensation d’un état antérieur est admise lorsque la lésion imputée aggrave un état pathogène qui ne s’était pas révélé avant le fait accidentel professionnel (par exemple : lombosciatique par hernie discale sur canal lombaire étroit). Durée de l'arrêt de travail Si 90 % des lombalgies aiguës guérissent en 2 à 5 semaines, l’évolution spontanée de la lombalgie commune chronique est dans la grande majorité des cas favorable. Le régime accident de travail constitue un facteur péjoratif de passage à la chronicité, et cela d’autant plus, s’il s’associe à : - une surcharge pondérale, travaux pénibles. - faible qualification professionnelle. - mauvaises conditions et insatisfaction au travail. Ces différents facteurs sont parfois responsables de pérennisation de la douleur qui peut aboutir à de graves situations de désinsertion du sujet. Au delà de 6 mois d’arrêt de travail, la probabilité de reprise de l’activité professionnelle antérieure est très faible. Consolidation C'est le moment où, à la suite d'un état transitoire qui constitue la période de soins, la lésion se fixe et prend un caractère permanent sinon définitif, tel qu'un traitement n'est en principe plus nécessaire, si ce n'est pour éviter une aggravation, et qu'il est possible d'apprécier un certain degré d'incapacité permanente consécutif à l'accident, sous réserves de rechutes et de révisions possibles. La consolidation ne coïncide pas nécessairement avec la reprise d'une activité professionnelle: dans certains cas, les séquelles sont trop importantes pour permettre une reprise de l'activité professionnelle; (suite page16) La douleur Le DIU douleur en Nouvelle Calédonie… ...Un trait d'union pour les professionnels de la santé! E Terzian A tout seigneur tout honneur, c’est par le BM de décembre 2001 que l’information de l’organisation d’un DIU d’Evaluation et traitement de la douleur, sur le territoire, est parvenue à de nombreux candidats. Dont acte. Une affiche spectaculaire Toute grande première a son affiche spectaculaire ; cette annonce n’y faisait pas défaut associant la Faculté de Strasbourg et l’Université de NouvelleCalédonie, sous le patronage de l’Ordre des Médecins de Nouvelle-Calédonie pour un enseignement de 100 heures ramené à quatre séminaires de trois jours de mai à octobre 2002. Le public envisagé, regroupant l’essentiel des professions de santé, semblait constituer une gageure pour un enseignement commun. Toutefois les cours des Professeur MULLER et Docteurs BRASSEURS et CUNIN, bien connus des ouvrages spécialisés sur la douleur étaient de nature à rassurer les sceptiques. Enfin, la participation de nombreux intervenants calédoniens affichait une volonté commune de donner à la prise en charge de la douleur la place importante qui doit lui revenir sur le Territoire à l’aube du 21ème siècle. Il importe de préciser que cette entreprise n’aurait pas vu le jour sans l’initiative du Docteur Francis BARNY soutenu par quelques laboratoires pharmaceutiques et des institutions du Territoire permettant ainsi d’organiser la venue et le soutien logistique des intervenants d’Europe. Le premier séminaire fut bien sûr celui des découvertes et des surprises: l’espace « universitaire » original et feutré d’un grand hôtel de Nouméa, une présence massive de candidats (107 inscrits) et surtout une mixité professionnelle bien réelle (environ 70 % d’IDE, dont 60 % du secteur public ; 25 % de médecins généralistes et spécialistes ; et 5 % de masseurs kinésithérapeutes DE, dentistes, biologistes, sages-femmes et élèves infirmières). Cette diversité s’est révélée particulièrement fonctionnelle et enrichissante. Par son extraordinaire présence, la très grande qualité de son enseignement (richement iconographié) et son style direct subtilement ponctué de « bons mots » le Professeur André MULLER a d’emblée donné un ton et un rythme particulier repris par les autres intervenants de ces séminaires. Malgré une cadence à « tambour battant » due à un agencement minuté et à un contenu dense et complexe (s’appuyant sur des présentations power-point particulièrement soignées) les enseignements se sont déroulés avec une convivialité, parfois une théatralisation voire une interactivité étonnante. Les diverses origines des intervenants (Strasbourg, Paris, Suisse, Nouvelle-Calédonie) ont également contribué à enrichir la relation. Comment oublier dans ce contexte « l’ange gardien de la substantifique moelle », le Dr Cathy SEBAT, Quelques m em bres de l'équipe motivée ayant permis l'organisation de ce DIU douleur à Nouméa. ciment symbolique et acteur-clé, armée tantôt d’un portable et d’une souris, tantôt d’un graveur de CD. Bref Cathy a permis à chacun de repartir avec des CD gravés, d’accéder aux cours via internet sur le site des médecins urgentistes de NouvelleCalédonie (www.samu.asso.nc) et de suivre les présentations des intervenants durant le séminaire… bravo l’artiste ! Le 4 octobre les ecclésiastiques ont achevé le cycle de formation et chacun s’en est retourné avec regret… vers ses études, puisque l’examen du DIU a été fixé au 12 novembre 2002 (avec un rattrapage en mars 2003). Que les efforts de chacun : organisateurs, enseignants, étudiants, soient récompensés par une large réussite ! S’agissant de bilan la meilleure des réponses vint quasi unanime des séminaristes plébiscitant la création d’une association informelle, « le Club Douleur », destinée à prolonger l’action pédagogique lors d’une soirée trimestrielle centrée sur de brefs exposés cliniques et autres communications faisant intervenir toutes les professions, si agréablement représentées durant ces derniers mois. DUROGESIC®: dispositif transdermique fentanyl. FORMES ET PRESENTATIONS DUROSEGIC® 25 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 2,5 mg/10cm2; DUROSEGIC® 50 microgrammes/ heure, dispositif transdermique, 5 mg/20cm2; DUROSEGIC® 75 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 7,5 mg/30cm2; DUROSEGIC® 100 microgrammes/heure, dispositif transdermique, 10 mg/40cm2. Boîtes de 5 dispositifs en sachets (papi er k r a f t / P E / AL U M IN IU M / S U R L YN ) . COMPOSITION: DUROGESIC® microgrammes/ heure: 2,5 mg de fentenyl par dispositif de 10 cm2. Autres: voir Vidal. INDICATIONS: DUROGESIC® est indiqué dans le traitement des douleurs chroniques d’origine cancéreuse, intenses ou rebelles aux autres antalgiques, en cas de douleurs stables. POSOLOGIE et MODE D’ADMINISTRATION: RÉSERVÉ À L’ADULTE. Posologie: Etant donné la sensibilité très variable d’un patient à l’autre à ce produit, le prescripteur devra tenir compte de la nécessité d’adapter la posologie individuellement (éventuellement par pallier de 3 jours) sous surveillance stricte. Détails: Cf Vidal. CONTRE-INDICATIONS: Insuffisances respiratoire décompensée — Hypersensibilité connue au fentanyl ou aux adhésifs présents dans le dispositif; - Douleurs post-opératoires; Allaitement; - Associations avec la buprénorphine, la nalbuphine et la pentazocine (Cf interactions médicamenteuses). MISES EN GARDES ET PRECAUTIONS D’EMPLOI: mises en gardes: LES PATIENTS AYANT PRESENTE DES EFFETS INDESIRABLES DOIVENT ETRE PLACES SOUS SURVEILLANCE MEDICALE PENDANT LES 24 HEURES SUIVANT LE RETRAIT DU DISPOSITIF TRANSDERMIQUE. LES CONCENTRATIONS PLASMATIQUES DE FENTANYL DIMNUANT PROGRESSIVEMENT ET ETANT REDUITES D’ENVIRON 50 %, 17 HEURES PLUS TARD. (EXTREMES: 13-22 HEURES). Détails: Cf Vidal. Précautions d’emploi. Détails : Cf Vidal. INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES. Détails: Cf Vidal. GROSSESSE ET ALLAITEMENT: Détails : Cf Vidal. CONDUITE ET UTLISATION DE MACHINES: Détails: Cf Vidal. EFFETS INDESIRABLES: Détails: Cf Vidal. SURDOSAGE— PHARMACODYNAMIE ANALGESIQUEOPIOIDE— PHARMACOCINETIQUE— DONNEES DE SEC UR ITE PR EC LIN IQUES — IN C OMPA TI BI LI TE — C ON D I TI ON S DE CONSERVATION—MODE D’EMPLOI, INSTRUC TION S C ONC ERN AN T LA MANIPULATION—CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE: Détails Cf Vidal. AMM: 342 383.0 (1997) - 342 384.7 (1997)— 342 385.3 (1997) - 342 387.6 (1997) - JANSSENCILAG 1, rue Camille Desmoulin TSA 91003 92787 ISSY LES MOULINEAUX Cedex 9. Tel: 01 55 00 45 45 Information médicale et pharmacovigilance Tel: 01 55 00 44 44. JANSSEN-CILAG Septembre / Octobre 2002 - N° 29 11 La douleur L'apport de la radiologie interventionnelle dans le traitement de la douleur F Verhaegen Le traitement de la douleur est actuellement devenu une des préoccupations de la médecine et l’organisation d’un diplôme universitaire du traitement de la douleur à Nouméa était l’occasion de rappeler les gestes interventionnels réalisés dans ce domaine dans le service de Radiologie au CHT. Les infiltrations vertébrales Technique Les infiltrations possibles au niveau du rachis sont multiples. Elles peuvent être pour certaines réalisées à l’aveugle mais leur efficacité est toujours améliorée sous contrôle radiologique ou mieux scanographique. La technique habituelle est le plus souvent la même. Après une asepsie rigoureuse, l’infiltration est réalisée en 3 temps: - le premier temps consiste à repérer sous contrôle scopique ou tomodensitométrique la racine nerveuse ou l’articulation qui peut être en cause dans la douleur. On met alors en place une aiguille fine au sein de cette structure anatomique qui permet d’opacifier la région abordée afin de contrôler la diffusion du produit qui sera ensuite injecté. Lors de la réalisation de ce temps, on demande au patient si l’injection réalisée entraîne la douleur qu’il ressent habituellement. La réapparition de la douleur lors du positionnement de l’aiguille ou de l’injection du produit de contraste confirme qu’il s’agit bien de la structure anatomique en cause dans la douleur. - dans un deuxième temps, on injecte de la Xylocaïne à 1 % dans le but d’anesthésier la région douloureuse ou à l’origine de la douleur et l’on fait préciser si cette infiltration anesthésique entraîne une disparition de la douleur. Ceci confirme à nouveau l’origine de la structure anatomique en cause dans l’apparition de la douleur. - dans un troisième temps, des corticoïdes retard à action locale sont injectés afin de réaliser un traitement anti-oedémateux au long court. Indications Les infiltrations des articulations zygapophysaires postérieures L’infiltration des articulaires postérieures peut se faire à tous les étages. Elle consiste à traiter les radiculalgies secondaires à une arthropathie des articulations interapophysaires postérieures. Elles intéressent les lombalgies, les lombo-cruralgies ou les lombo-sciatiques par douleurs projetées avec recrudescence lors de l’hyperextension et éventuellement soulagement lors de la flexion antérieure. Il peut s’agir de douleurs projetées au niveau de la crête iliaque due à une arthropathie postérieure au niveau de la charnière dorso-lombaire ou d’une névralgie d’Arnold due à une arthropathie C1C2, voire C2C3 ou C3C4. Infiltration cervicale C7-D2 sous contrôle tomodensitométrique Infiltration intra-articulaire d'une articulation zygapophysaire L5-S1, sous contrôle scopique 12 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 Les infiltrations articulaires de corticoïde retard entraînent dans 60 à 80 % des cas un soulagement prolongé durant plusieurs semaines à plusieurs mois. La diminution de la douleur ne survient pas immédiatement mais s’observe généralement 2 à 3 jours après l’infiltration. Lorsque l’effet antalgique s’estompe, il est possible de refaire deux voire trois injections dans les six mois qui suivent. Les infiltrations péri-radiculaires Elles consistent à injecter un anesthésique puis des corticoïdes au contact d’une racine nerveuse dans un but antalgique. Elles peuvent être réalisées au niveau cervical et lombaire dans les radiculalgies rebelles au traitement médical, lors d’une compression radiculaire d’origine discale, fibreuse ou osseuse afin d’éviter un geste chirurgical, voire dans les pathologies sans étiologie évidente mais dans un but strictement antalgique. Au niveau thoracique les névralgies intercostales rebelles au traitement médical représentent une indication de choix, qu’elles soient secondaires ou essentielles. La douleur Les infiltrations vertébrales La vertébroplastie percutanée est une technique de radiologie interventionnelle qui permet de renforcer la résistance mécanique Vertébroplastie: d’une vertèbre sans abord chirurgical. Le injection de ciment acrylique au sein d'un corps vertébral sous procédé consiste à injecter à l’aide d’une contrôle tomodensitométrique aiguille mise en place par voie percutanée, du ciment acrylique dans le corps d'une vertèbre pathologique jusqu’à sa réplétion par celui-ci. Cette technique permet de consolider de manière simple le corps vertébral. Indications Cette consolidation entraîne un effet antalgique quasi immédiat durable et de La vertébroplastie acrylique permet bonne qualité. d’obtenir un effet antalgique dans la plupart des lésions douloureuses du rachis d’origine tumorale ou dégénérative, responsable d’une Mécanisme d'action fragilisation des corps vertébraux. de la vertébroplastie Dans la métastase avec signe neurologique, Les principales indications sont les métastases et les localisations rachidiennes la vertébroplastie ne se conçoit qu’en d’hémopathie, les angiomes vertébraux et les complément du traitement radiothérapique Stabilisation vertébrale ou chirurgical de stabilisation. Elle permet tassements ostéoporotiques ou ostéopéniques. une consolidation du segment rachidien anLe méthylmétacrylate polymérisé est un térieur en évitant de recourir à une chirurgie Angiome vertébral matériau dur et résistant qui, injecté dans de corporectomie qui apparaît souvent démesula vertèbre, entraîne une augmentation L’angiome vertébral est une dysplasie rée chez le sujet polymétastatique ou dans un importante de sa résistance. vasculaire bénigne fréquente, le plus souvent état général précaire. asymptomatique. Dès lors qu’il est symptoEffet antalgique matique, le traitement concret est exclusivement Tassement ostéoporotique la vertébroplastie qui permet d’obtenir une Les douleurs rachidiennes sont en partie atténuation de la douleur dans 90 % des cas. L’efficacité de la vertébroplastie dans le secondaires à des micro fractures, à une tassement ostéoporotique a déjà été montrée augmentation des contraintes mécaniques ou Métastase rachidienne mais les indications précises de ce geste ne à des phénomènes inflammatoires au niveau sont pas actuellement bien codifiées. En de la vertèbre pathologique. L’injection de La vertébroplastie a souvent été proposée effet, dans la plupart des cas, les douleurs ciment au niveau de la vertèbre entraîne alors un effet antalgique en consolidant les après un traitement radiothérapique et/ou des tassements ostéoporotiques ou ostéogémicrofractures et en diminuant les contraintes chimiothérapique, devant la persistance des niques cèdent au traitement médical en mécaniques liées à la charge. Elle a aussi un douleurs rachidiennes ou leur réapparition, quelques semaines et il n’apparaît donc effet antalgique en détruisant les terminaisons voire l’apparition secondaire d’un tassement pas logique de proposer une vertébronerveuses de l’os normal par l’effet cytotoxique vertébral. L’absence d’intéraction entre le plastie acrylique dès les premiers jours dans ou de dégagement thermique du ciment ciment acrylique et la chimiothérapie a été le tassement. En revanche, la vertébroplastie est une lors de sa prise en particulier dans les démontrée. On conçoit donc l’intérêt de la vertébroplastie dans la prise en charge théra- arme thérapeutique de choix lorsque le lésions tumorales. peutique initiale des métastases rachidiennes traitement médical est insuffisant pour douloureuses. En effet dans les métastases calmer les douleurs. Elle peut également être Technique vertébrales douloureuses, non antérieurement proposée dans de rares cas au stade initial de traitées, la radiothérapie permet dans 70 % la fracture lorsque les risques de compliL’abord de la vertèbre se fait sous neuro- des cas environ d’obtenir un effet antalgique, cations du décubitus sont élevés : en effet leptanalgésie, sous contrôle scopique ou mais dans la majorité des cas, cet effet retardé le risque de complication dans ce type de n’apparaît qu’au bout de 2 à 6 semaines. Par pathologie est très faible (20 %) et certainement tomodensitométrique. Le bilan pré opératoire réalisé avant ailleurs, la radiothérapie ne met pas à l’abri très inférieur à celui de la survenue de l’examen consistera en des clichés standards, de l’apparition secondaire de troubles complications du décubitus chez les sujets un scanner, voire une IRM afin de vérifier statiques liés au tassement vertébral en très âgés et l’effet antalgique est excellent et les différents étages des atteintes vertébrales rapport avec la nécrose tumorale. Dans ces très rapide permettant une reprise de l’appui et surtout de préciser la lyse éventuelle du conditions, la vertébroplastie trouve sa place le plus souvent dans les 48 heures. mur vertébral postérieur et des pédicules, un en permettant d’obtenir un effet antalgique envahissement épidural ou une extension des quasi immédiat et une consolidation prolongée. Conclusion En cas de métastase peu radiosensible, la parties molles. La vertébroplastie apparaît actuellement Les vertèbres sont habituellement vertébroplastie constitue également un moyen abordées par voie postéro-latérale ou trans tout simple d’obtenir une consolidation du comme l’un des gestes thérapeutiques majeurs corps vertébral. de la radiologie interventionnelle du rachis pédiculaire, sur un patient en procubitus. Septembre / Octobre 2002 - N° 29 13 La douleur puisqu’il permet dans la grande majorité des cas (70 – 80 % des cas selon les indications) de faire disparaître ou diminuer de manière très importante, et ce dans des délais très rapides, une symptomatologie douloureuse au prix Cette modalité thérapeutique apparaît d'un taux de complication très raisonnable, donc actuellement comme une alternative (inférieur à 4 %) et une hospitalisation courte élégante à un acte chirurgical de stabilisation. (3 à 4 jours). La cimentoplastie percutanée de l'ostéolyse maligne du cotyle Le cotyle est un siège fréquent de métastase osseuse et de myélome multiple. Les conséquences cliniques sont souvent sévères, représentées par des douleurs intenses et une impotence fonctionnelle majeure. Le traitement de ces ostéolyses est difficile car les interventions chirurgicales chez ces patients à l’état général parfois p réca ir e so nt lo urd e s e t r isq u ée s. La rad io t hér ap ie habituellement efficace sur la douleur apporte peu de consolidation et tardivement. La cimentoplastie percutanée permet d’associer une consolidation à une action antalgique. Cimentoplastie per cutanée d'une ostéolyse du cotyle Traitement palliatif des métastases osseuses par alcoolisation Les métastases osseuses sont souvent responsables d’une ostéolyse douloureuse, résistante au traitement médical et / ou la radiothérapie. L’injection d’alcool pur au sein de la tumeur peut entraîner une action antalgique rapide et durable. L’éthanol à 96 % s’utilise seul ou en association avec des traitements conventionnels. L’alcoolisation peut être envisagée pour toutes les localisations osseuses métastatiques y compris vertébrales. La quantité d’alcool injectée dépend de la taille de la tumeur. En général, pour une métastase de 4 cm de diamètre, 1,5 à 3 cm3 d’éthanol suffisent mais pour des lésions plus volumineuses la dose peut atteindre 15 cm3. L’injection d’alcool est douloureuse mais la xylocaïne injectée avant l’éthanol atténue ces brûlures. En cas de réapparition des douleurs, ou lorsque l’action antalgique s’avère incomplète, la procédure peut être répétée dans un intervalle de deux à quatre semaines. Technique L’alcoolisation est réalisée sous contrôle scanographique. Après repérage cutané, la lésion est ponctionnée sous anesthésie locale avec une aiguille à ponction lombaire. On injecte alors un anesthésique local (xylocaïne à 1 % et un produit de contraste afin de déterminer la diffusion future de l’alcool). On injecte ensuite l’éthanol à 96 %. Indications Les indications d’une alcoolisation tumorale sont les suivantes : douleurs, déficits neurologiques, danger de fractures pathologiques, danger d’immobilisation, doses élevées d’antalgique, échec des traitements conventionnels. Alcoolisation d'une métastase osseuse du sacrum sous contrôle tomodensitométrique L’effet antalgique apparaît rapidement dans les deux jours suivant l’alcoolisation. Cet effet est observé chez la plupart des patients. Il est renforcé ou maintenu par la répétition du geste. La réduction du volume tumoral est obtenue dans 25 % des cas. Dans la majorité des cas, le volume tumoral reste stable (58 % des cas et dans 17 % des cas la tumeur continue à évoluer). En moyenne la métastase volumineuse nécessite quatre séances d’alcoolisation pour obtenir un effet antalgique notable. Des consolidations de fracture pathologiques ont été décrites après plusieurs séances d’alcoolisation. Dans le cadre des localisations secondaires vertébrales, l’injection d’alcool est dangereuse en raison du risque médullaire en cas de fuite intra canalaire de l’éthanol. L’injection d’alcool doit être proscrite si le produit de contraste injecté avant l’éthanol met en évidence une communication intra canalaire. Les complications à la suite d’une alcoolisation sont tout à fait exceptionnelles. L’effet secondaire le plus fréquemment rencontré se limite à des brûlures locales signalées par les patients dans les 24 premières heures. Les cours du DIU douleur sur le web... : //www.samu.asso.nc 14 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 La douleur Neurolyse à l'alcool dans un but antalgique Les neurolyses à l’alcool peuvent être réalisées dans un but antalgique, particulièrement dans les douleurs d’origine néoplasique car la neurolyse est définitive. Plusieurs types de neurolyses peuvent être réalisées : Neurolyse per-cutanée du plexus solaire et des nerfs splanchniques Les indications sont les tumeurs comprimant les ganglions du plexus solaire et des nerfs splanchniques (espace rétropéritonéal situé en avant de l’aorte et entre le tronc coeliaque et l’artère mésentérique supérieure), comme les tumeurs malignes pancréatiques, biliaires, hépatiques et rétropéritonéales, lorsque les antalgiques majeurs s’avèrent insuffisants. La technique consiste à injecter par voie per-cutanée antérieure ou postéro-latérale bilatérale, sous contrôle tomodensitométrique, par l’intermédiaire d’une aiguille fine, du produit de contraste, puis 10 ml de xylocaïne et enfin 20 à 40 ml d’éthanol à 96 %. Neurolyse du plexus solaire par alcoolisation sous contrôle tomodensitométrique en raison de douleurs liées à un scanner du pancréas Neurolyse par alcoolisation de la branche ophtalmique du nerf trijumeau (V1) La technique consiste à alcooliser la branche ophtalmique du nerf trijumeau à travers son passage dans la fissure orbitaire supérieure. L’indication est le glaucome responsable Du produit de contraste est injecté, puis de d’un œil douloureux non voyant. la xylocaïne et enfin 0.5 ml d’éthanol à 96 %. INTERMED 89, route de l’Anse Vata Motor Pool BP 7 811 – 98 801 NOUMÉA Cedex Tel: 24.61.50. / Fax: 28.82.96 VOTRE ESPACE SANTÉ AU QUOTIDIEN Septembre / Octobre 2002 - N° 29 15 La douleur Neurolyse du ganglion sphéno-palatin post-opératoires, les céphalée vasomotrices. Après une asepsie rigoureuse, sous Les indications sont les névralgies faciales, contrôle tomodensitométrique, chez un les tics, les algies post-zostériennes, les algies patient en position bien stabilisée, l’aiguille est placée au sein du foramen sphénopalatin, puis on injecte du produit de contraste dilué à 50 %, 1ml de xylocaïne puis 1 ml d’alcool absolu. Extraction per-cutanée d'un ostéome ostéoïde L’ostéome ostéoïde représente 11 % des tumeurs bénignes du sujet jeune. Il se présente comme une lacune corticale située à la jonction métaphyso-diaphysaire. Il est responsable de douleurs à recrudescence nocturne calmées par l’aspirine. La technique d’ablation consiste à le repérer sous contrôle tomodensitométrique, puis à le transpercer à l’aide d’un guide qui servira de support au chirurgien afin de réaliser son ablation à la tréphine de Kohler. Extraction d'un ostéome ostéoïde sous contrôle tomodensitométrique En conclusion La Radiologie Interventionnelle permet ceux-ci nécessite cependant une prise en patient à distance dans la gestion de sa de réaliser de nombreux gestes antalgiques charge pluridisciplinaire du patient, afin de douleur et d’associer éventuellement d’autres temporaires ou définitifs. La réalisation de bien poser l’indication du geste, de suivre le thérapeutiques au traitement de celle-ci. (suite de la page 10) à l'inverse, avant la consolidation, la reprise du travail est possible avec poursuite des soins. Évoquer sur le Certificat Final Descriptif une consolidation au lieu d'une guérison n'apporte pas d'avantage à l'assuré car une guérison n'est toujours qu'apparente et peut donner lieu ultérieurement à une rechute. La poursuite des soins après consolidation est possible si l'état du blessé nécessite des soins d'entretien ; ces soins doivent être justifiés par les séquelles de l'accident et contribuer à éviter une rechute ou une aggravation des séquelles. Ils sont définis et prescrits par le médecin traitant en accord avec le médecin conseil du contrôle médical; qui délivre alors les volets AT de soins qui permettent le tiers payant. Dans tous les cas, la consolidation a deux conséquences essentielles : - la fin des indemnités journalières (il ne faut donc pas prescrire un arrêt de travail ou une reprise à mi-temps thérapeutique en cas de consolidation). - et l'évaluation d'une incapacité permanente. L'incapacité partielle permanente (I.P.P.) Dès lors que la consolidation est acceptée, la victime sera convoquée auprès du contrôle médical pour être examinée par le médecin conseil ; celui-ci rédigera un rapport 16 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 détaillé et proposera un taux d'incapacité partielle permanente ou taux d'I.P.P. Ce taux est déterminé au vu des séquelles d'après le barème d'invalidité en accident du travail. L’indemnisation au titre d’une rente d’accident du travail est souvent très faible. Un taux de 5 à 15 % pourrait être accordé dans le cadre des lombalgies chroniques mais sous réserve de l’absence d’état antérieur. Rechutes Il va sans dire qu'il ne peut y avoir de rechute sans consolidation ou guérison préalable de l'accident. Si l'aggravation de la lésion entraîne, pour la victime la nécessité d'un traitement médical, qu'il y ait on non nouvelle incapacité temporaire, le contrôle médical statue sur la prise en charge de la rechute. Autrement dit, l'apparition d'un fait nouveau justifiant un traitement (différent d'un éventuel traitement d'entretien des séquelles) et éventuellement un arrêt de travail peut faire admettre la rechute, dès lors que ces manifestations sont bien en rapport avec les séquelles de l'accident. Lors de la rechute, il n'y a pas de présomption d'imputabilité comme lors de l'accident initial : la charge de la preuve est renversée ; c'est à la victime qu'il convient de faire la preuve que les manifestations alléguées au titre de la rechute sont bien en rapport avec l'accident initial ou ses séquelles : le certificat de rechute établi par le médecin décrit non seulement les lésions constatées, mais aussi les motifs d'ordre médical qui permettent de rattacher ces lésions à l'accident de travail. C’est pourquoi, il est primordial de définir le plus précisément possible à l’occasion du bilan initial les lésions imputables au fait accidentel professionnel. Une lombalgie d’effort déclarée en accident de travail et dont le bilan lésionnel est resté négatif, ne pourra donner lieu à un accord de rechute pour un nouvel épisode de lombalgie à distance, sur la simple présomption que les douleurs alléguées sont comparables à la symptomatologie décrite au moment de l’accident du travail. En effet, ces douleurs peuvent être d’origine multiple, un effort, une chute, un faux mouvement dans le travail ou la vie courante et il appartient à la victime d’établir le lien entre le fait accidentel professionnel et la symptomatologie présentée. Les cours du DIU douleur sur le web... : // www.samu.asso.nc La douleur Mécanismes d'action du kava, intérêt et limites dans le traitement de la douleur Barguil Y. *, Sebat C.*, Cabalion P.**, Muller A.***, Warter S.*, Barny S ****, Duhet D.** En France, la commercialisation du kava se limitait à la parapharmacie et à la nutraceutique jusqu’en janvier 2002 où, devant les cas d’hépatites fulminantes survenues en Allemagne et en Suisse, l’AFSSAPS décida l’interdiction et le retrait, pour un an, de toute préparation contenant des extraits ou substances, naturelles ou de synthèse, issues du kava. L’utilisation actuelle du kava se limite, pour les pays occidentaux où il n’est pas interdit, à traiter l’anxiété. Nous nous proposons de développer l’utilisation potentielle du kava ou de ces principes actifs comme traitement de la douleur. Mécanismes d'action, intérêts... nerveuses partielles lorsque l’activité spontanée Des études australiennes et allemandes, il ressort que les kavalactones agissent à tous les niveaux des voies nociceptives, central, spinal et périphérique. Récemment des récepteurs aux kavalactones ont été découverts au niveau de neurones corticaux humains sans que ne puissent être déterminés le rôle et les effets liés à l’activation de ces récepteurs. La fixation des kavalactones se fait préférentiellement au niveau des noyaux gris centraux et de la formation réticulée. Action sur les niveaux ioniques Les kavalactones génèrent des inhibitions multiples affectant les canaux Na+, K+, Ca++ et sont activatrices des récepteurs au GABA. Il en résulte un effet stabilisateur de la membrane neuronale post-synaptique – avec, comme corollaire, une action anesthésique locale manifeste pour les muqueuses buccales lors de l’absorption orale - ainsi qu’un effet inhibiteur de l’augmentation du Ca++ intracellulaire, pré et post-synaptique. Ces lactones atténuent la synthèse des prostaglandines neuronales et du NO qui participent à la sensibilisation neuronale en cas de douleur, ainsi que la phosphorylation des protéines. Les kavalactones possèdent donc une activité anti-hyperalgésiante et antalgique mineure. De plus, l’activation des rGABA est responsable d’une inhibition des informations entre afférences nociceptives et non nociceptives tant au niveau cortical que spinal ce qui limite les phénomènes d’hyperalgésie et d’allodynie. Action sur les neurotransmetteurs L’extrait de kava augmente la concentration des neurotransmetteurs au niveau cérébral. Isolément, les kavalactones ont des actions différentes. Chez le rat, les concentrations cérébrales de dopamine, dopa, acide homovanillique diminuent sous yangonine. Ainsi, la yangonine pourrait aider à traiter les douleurs sympatico-dépendantes des lésions Si l’on ajoute les cas d’hépatites aiguës anormale des afférences nociceptives est survenus, dont le mécanisme n’est pas entretenue par le système nerveux sympa- élucidé, beaucoup de questions restent en thique efférent. De plus, la diminution des suspens. concentrations de dopamine, en limitant la distribution de ce neurotransmetteur du plaisir, permettrait d’éviter les abus liés à Conclusion une surconsommation de kava. L’extrait total de kava, et certaines kavalactones agissent sur les trois mécanismes ...Et limites générateurs de douleurs : nociceptif, neuroLa concentration en sérotonine diminue, ce pathique et psychogène. qui a priori n’est pas souhaitable chez les Le kava, les kavalactones agissent sur les patients souffrant de douleurs chroniques : différents mécanismes périphériques et spinaux en effet, les voies de contrôle inhibitrices responsables de la douleur neuropathique : descendantes sont moins performantes et, par - dans les douleurs spontanées : par action ailleurs, il existe chez ces patients une note sur les canaux ioniques, sur la douleur dépressive importante. De plus, la yangonine sympathico-dépendante ainsi qu’au niveau entraîne une diminution des concentrations des neurones nociceptifs spinaux lors d’activité cérébrales en dopamine ce qui peut, là aussi, électrique spontanée anormale. constituer un frein pour la restauration des - dans les douleurs provoquées : le kava, les contrôles inhibiteurs adrénergiques de la kavalactones ne semblent pas être antagonistes douleur. Cependant, la kavaïne, comme NMDA(1) et leur action est, là aussi, surtout l’extrait de kava, augmente les concentrations liée à l’effet de stabilisation de la membrane cérébrales de noradrénaline. neuronale. On le voit, les choses sont complexes, En limitant la formation de traces d’autant que le kava est un mélange de plus irréversibles dans les neurones spinaux, les d’une dizaine de principes actifs. L’efficacité kavalactones peuvent aider à lutter prévendu kava ou de l’extrait de kava semble tivement et curativement contre l’hyperalgésie supérieure à celle des kavalactones isolées. secondaire et la douleur chronique. Cependant, la variabilité des teneurs en Enfin, l’action légèrement tranquillisante et principes actifs des racines nécessite une myorelaxante, associée à une activité antistandardisation rigoureuse de la boisson et hyperalgésiante et analgésiante, pourraient des extraits. Dans un but de reproductibilité faire du kava un bon traitement adjuvant dans maximale, cette standardisation des teneurs les pathologies complexes comme les en kavalactones doit donc être réalisée lors syndromes algodystrophiques ou la fibromyalgie. des essais sur l’homme ou l’animal. Cependant - primum non nocere - les Autres inconvénients, les kavalactones réponses aux problèmes d’induction et sont métabolisées par le cytochrome P450 et d’inhibition enzymatiques, de toxicité hépainduisent, à doses répétées, in vitro et in tique, de formulation galénique doivent être vivo, une induction enzymatique hépatique apportées avant d’envisager le kava comme pouvant entraîner une métabolisation plus médicament antalgique ou co-antalgique. rapide d’un médicament éventuellement associé. A l’opposé, des études américaines * Centre Hospitalier Territorial de Nouvelle-Calédonie, très récentes réalisées in vitro, ont montré BP J5, 98 849 Nouméa. une inhibition enzymatique portant sur ** IRD, 101 prom. R. Laroque, 98 800 Nouméa. CETD, Hôpital Civil, 1 place de l’hôpital, certains cytochromes, ce qui pourrait engendrer *** 67000 Strasbourg. **** DASS -NC des surdosages médicamenteux. (1): N-methyl-D-aspartate Septembre / Octobre 2002 - N° 29 17 Fiche technique N° 14 L'escarre au quotidien... Fiche réalisée par l'équipe soignante de médecine de la Clinique de la Baie des Citrons - Nouméa Patient de 77 ans, hypertendu, insuffisant rénal dialysé, porteur d’une double prothèse totale de hanche. Faiblement coopératif, Mr XXX se mobilise très peu. Apparition des rougeurs et des premières phlyctènes au niveau du sacrum entre le 8 et le 20 Avril 2002. A l’arrivée, le 30 Avril 2002 les plaies étaient nécrosées et malodorantes. Pansement de Mr XXX à J + 1 Escarre nécrosée et malodorante. Protocole : - Hydrogel (hydratation de la nécrose afin de ramollir celle-ci) - Plaque d’hydrocolloïde Pansement de Mr XXX à J + 4 L’hydrogel a ramolli la plaque de nécrose, excision de celle-ci mécaniquement puis de la fibrine sous-jacente jusqu’à voir apparaître le tissu de granulation. La plaie mesure alors 5 cm de profondeur. On maintient l’hydrogel et les plaques d’hydrocolloïdes dans un but d’absorption des exsudats, de détersion de la plaie et de bourgeonnement. L'utilisation d'alginate était aussi indiquée à ce stade de la plaie. Pansement de Mr XXX à J + 60 Comblement du vide de l’escarre, granulation +++ et épithélialisation sur les bords. On observe toutefois un surplus de bourgeonnement. Protocole : - Plaque d’hydrocolloïde ou pansement gras suivant l’état du bourgeonnement. Réfection du pansement journalier pour le pansement gras et à saturation pour l’hydrocolloïde. Pansement de Mr XXX à J + 80 Diminution très significative de la taille de la plaie, celle-ci est en fin de cicatrisation. Protocole : - Plaque d’hydrocolloïde. Réfection du pansement à saturation. Pansement de Mr XXX à J + 95 Cicatrisation quasi-complète. Protocole : - air libre, éosine. 18 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 La douleur Prévenir la douleur ... G De Puineuf L'ANAES recommande, le plan quadriennal de lutte contre la douleur cadre, mais au quotidien mettons-nous suffisamment en application l'article 37 du code de déontologie: " En toute circonstance le médecin doit s'efforcer de soulager les souffrances de son malade " ? À fortiori le médecin doit prévenir l'apparition de la douleur. Le vécu de la douleur laisse des traces mnésiques qui génèrent l'anxiété ; en limitant l'expérience douloureuse nous répondons à une obligation éthique et légale tout en améliorant les conditions de mise en œuvre d'un geste technique et donc sa qualité. Expliquer et rassurer Expliquer et rassurer va de pair avec la prescription d'un anesthésique local dès l'instant où il peut réduire l'inconfort d'une technique instrumentale. Anticiper en prescrivant le topique anesthésique avant un rendez-vous (pour électrocoagulation, cryothérapie, LASER, curetage de molluscum contagiosum ou petite chirurgie cutanée) ; prendre en compte la douleur à l'admission d'un jeune patient s'il y a une forte probabilité d'effraction cutanée douloureuse (biopsie ostéo médullaire, ponction lombaire ou simple ponction veineuse, voire vaccination), car le geste douloureux infligé par un adulte à priori bienveillant sera très anxiogène chez l'enfant. Une anesthésie locale simple à utiliser Le mélange de lidocaïne et de prilocaïne composant la crème EMLA 5 % rend de grands services en bloquant totalement et de façon réversible la conduction nerveuse. Sa facilité d'utilisation, qu'il s'agisse du tube renfermant 5g de crème, ou du patch qui délivre 1g sur 10cm2, ne doit pas occulter quelques règles de bon usage: - respect des contre-indications: méthémoglobinémie congénitale ou induite, porphyries, hypersensibilité aux anesthésiques locaux du groupe ou à un composant de la crème (huile de ricin), prématurés. - délai d'application: enfant de 0 à 3 mois (1 heure maximum), au delà de 3 mois (1 à 2 heures), temps de pause maximal (4 heures sinon risque d'érythème, papules, purpura). - trois millimètres d'épaisseur cutanée seront anesthésiés en 1 heure d'application, et cinq millimètres en 1 heure 30 ; l'anesthésie persistera 1 à 2 heures après le retrait du topique. - la dose utilisée et l'heure d'application du topique seront toujours mentionnées et seront prises en compte si une injection complémentaire d'anesthésique local s'impose. - l'utilisation chez le sportif positivera le contrôle antidopage. Modalités d'utilisation de la crème EMLA - Selon l'âge du patient: de 0 à 3 mois (0,5g/site; 1 g maximum sur 10cm2, donc pas plus d'un patch à la fois. Ne pas renouveler avant 12 heures; pansement occlusif); au-delà de 3 mois (1 à 2g/site); maximum 2g de 3 à 12 mois, 10g de 1 à 5ans, 20g de 6 à 12 ans (pour approximativement 200cm2); avec dose maximale théorique chez l'adulte de 50g. - Selon l'étiologie: curetage de molluscum contagiosum et dermatite atopique: 30mn seulement étant donné le risque de sensibilisation; ulcère de jambe dont la détersion est douloureuse: 1 à 2g pour 10cm2 posés sous occlusion 30mn avant la détersion; maximum de 10g et de toute façon pas plus de 8 séances sous EMLA pour un ulcère. Muqueuses génitales (à l'exception de l'enfant): 5 à 10g de crème posés sans occlusion pendant 5 à 10mn; l'anesthésie durera 15 à 20mn. COMPOSITION: Lidocaïne 2,5 g, Prilocaïne 2,5g (qsp 100g), Huile de ricin hydrogénée polyoxyéthylénée, autres: cf. Vidal. FORME PHARMACEUTIQUE: crème. DONNEES CLINIQUES: INDICATIONS THERAPEUTIQUES: Anesthésie par voie locale de la peau saine, par exemple:- avant ponctions veineuses ou sous cutanées, avant chirurgie cutanée superficielle, instrumentale ou par rayon laser. Anesthésie des muqueuses génitales chez l'adulte, par exemple: - avant chirurgie superficielle: biopsie ou exérèse de lésions (instrumentale ou par rayon laser), - avant infiltration à l'aiguille d'anesthésiques locaux à la posologie de 5 à 10 g pendant une durée d'application de 5 à 10 minutes. Anesthésie locale des ulcères de jambe exigeant une détersion mécanique longue et douloureuse. POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION: Posologie: Anesthésie locale des ulcères de jambe exigeant une détersion mécanique longue et douloureuse: 1 à 2 g pour 10 cm2 de surface sans dépasser la quantité maximale de 10 g. Anesthésie par voie locale de la peau saine: Cf. Vidal. Mode d'administration: Appliquer la quantité de crème prescrite en couche épaisse sur la zone à traiter et recouvrir d'un pansement adhésif hermétique. A la fin du délai d'application, la crème est soigneusement retirée avec une compresse. L'anesthésie obtenue persiste 1 à 2 heures. Autres détails: Cf. Vidal. CONTREINDICATIONS: - Méthémoglobinémie congénitale. Porphyries. Hypersensibilité connue aux anesthésiques locaux du groupe à liaison amide ou à tout autre composant de la crème. MISES EN GARDE ET PRECAUTIONS PARTICULIERES D'EMPLOI: Mises en garde: Ne pas appliquer sur l'œil ou à proximité des yeux, du fait du risque d'irritation marquée. Ne pas appliquer dans le conduit auditif externe si le tympan est lésé ou doit être perforé, du fait du risque de lésion de l'appareil auditif. Autres mises en garde: Cf. Vidal. Précautions particulières d'emploi: Cette crème ne doit pas être laissée à la portée des enfants. Chez le petit enfant, il faut éviter que la dose appliquée par exemple sur la main, ne soit portée à la bouche, en raison du risque d'absorption par la muqueuse buccale, ou sur l'œil, du fait du risque d'irritation intense. En cas d'utilisation d'Emla précédent une anesthésie régionale, il convient de tenir compte des quantités d'anesthésiques locaux administrés par voie transcutanée. INTERACTIONS AVEC D'AUTRES MEDICAMENTS ET AUTRES FORMES D'INTERACTIONS: ASSOCIATION A PRENDRE EN COMPTE: Détails: Cf. Vidal. GROSSESSE ET ALLAITEMENT: Grossesse: les études chez l'animal n'ont pas mis en évidence d'effet tératogène. En l'absence d'effet tératogène chez l'animal, un effet malformatif dans l'espèce humaine n'est pas ettendu. Autres détail: cf. Vidal. Allaitement: la lidocaïne et la prilocaïne sont excrétées dans le lait, mais l'absorption négligeable des anesthésiques locaux par voie digestive, permet leur administration, en cas de besoin, chez la femme qui allaite. EFFETS INDESIRABLES: - l'application cutanée ou muqueuse est susceptible d'induire un érythème ou une pâleur locale. Ces réactions cutanées sont bénignes, toujours réversibles et ne préjugent pas de la qualité de l'anesthésie locale. Autres détail: cf. Vidal. SURDOSAGE - PROPRIETES PHARMACODYNAMIQUES ET PHARM AC OCINETI QUES D ONNEES DE SECURITES PRECLINIQUES ET PHARMACEUTIQUES: Cf. Vidal. PRESENTATION ET NUMERO D'IDE NTIFIC ATI ON ADM INIS TR ATIV E CLASSIFICATION EN MATIERE DE DELIVRANCE: AMM 332 923.2: 5g en tube, boîte de 1 tube. AMM556 936.0: 5g en tube, boîte de 5 tubes. AMM 59 145.4: 30g en tube, boîte de 1 tube. EXPLOITANT: AstraZeneca - 1, place Renault 92844 Rueil-Malmaison Cedex. Tel: 01 41 29 00 00. DATE D'APPROBATION/REVISION: Juin 2001 [EML 5% MLC / 1101.1] Septembre / Octobre 2002 - N° 29 19 A S S O C I AT I O N M É D I C A L E LES MARDIS DE L’ ASSOCIATION Soirée du 6 août 2002 Les ulcères veineux E Lancrenon Les ulcères sont une pathologie fréquente et induisent un coût de santé important. Leur traitement a beaucoup évolué ces dernières années*. Quelques points méritent d’être connus par rapport aux idées reçues anciennes et aux conduites encore trop souvent inadaptées dans leur prise en charge. Avec l'aide du laboratoire URGO qui présente ses produits de cicatrisation, tous ces points ont été abordés lors de cette soirée. Aspects socioéconomiques Physiologie Sensibilisation cutanée 75 % des ulcères sont veineux et la prévalence européenne est de 0,5 à 1 % (mais 4 fois plus ont un ulcère guéri). 50 % durent plus de 9 mois, 20 % deux ans, 8 % cinq ans. Les soins afférents représentent d’après l’INSEE 2,62 % des dépenses de santé en France (14 milliards de francs), se plaçant au 7e rang des maladies. Aux USA le coût mensuel est estimé à 1 928 dollars. Même si les populations ne sont pas les mêmes, on peut noter qu’un ulcère cicatrisé coûte 20 fois moins cher en ville qu’à l’hôpital (Cottenot et al 1979). L’eczéma (eczéma variqueux) est très fréquent et handicape grandement les soins sur ce terrain. Il est facilité par la stase (meilleure présentation antigénique et recrutement leucocytaire) et l’irritation périphérique. Une étude de l’équipe de dermatologie de Nancy (Annales de dermatologie 1999) est très démonstrative: Tests cutanés chez 359 ulcéreux - 82 % ont au moins un test + - 64 % en ont plus d’un + - 3,3 tests sont en moyenne + - 8 % ont plus de 10 tests + Dans la batterie classique européenne : Baume du Pérou (39 %), Fragrance (25 %), Lanoline (19 %) Néomycine (15 %), Colophane (8 %)… Dans la batterie spécifique « ulcères » : chlorure de benzalkonium (15 %), Eosine (5 %), polyvinone (8 %), phényl mercurique (5 % ), Cetavlon (6 %)… Signes cliniques Un ulcère survient sur un long passé d’insuffisance veineuse chronique avec stase et hyper pression veineuse par combinaison : - d’un reflux profond et / ou superficiel, - d’une dysfonction de la pompe veineuse du mollet (persistance d’un reflux veineux excessif lors de la marche = stase capillaire). A) Reflux 1/ Post thrombotique : (20 à 50 % mais diminue) : lié à l’incompétence valvulaire des perforantes veineuses détruites par l’hyper pression induite par le caillot. 2/ Non post thrombotique, lié à des facteurs congénitaux ou d’environnement: - incontinence valvulaire profonde et/ou superficielle et/ou des perforantes (60 %), - incontinence isolée des perforantes (10 %), La conclusion est simple, il faut - incontinence saphénienne, plus ou appliquer le moins de produits possibles moins des perforantes (30 %) sur ce terrain chronique particulier, surtout pas les tulles et pommades conteB) Dysfonction de la pompe nant lanoline, parfums, Baume du Pérou = composante locomotrice et Néomycine. Environ 75 % des ulcères sont veineux mais 20 à 25 % sont associés à une insuffisance artérielle. Les signes cliniques sont classiques : ulcération superficielle, à fond fibreux, à bords minces, associée à une dermite ocre, des zones d’atrophie blanche et d’induration scléreuse (lipodermatosclérose qui est le lit de l’ulcère). La présence d’une varice a une valeur prédictive positive de 75 %, mais il faut toujours rechercher des signes artériels. Les antiseptiques en routine n’ont Les examens complémentaires modernes - Défaut de statique plantaire, aucun intérêt, la colonisation microbienne prenant là toute leur valeur : doppler - Liberté des articulations du genou et de de l’ulcère étant favorable à sa cicatrisation. artériel et veineux. la cheville, (Cf les pansements fermés modernes qui - Muscles sains. utilisent entre autre cette propriété). Ankylose tibio tarsienne Les antibiotiques locaux ne permettent pas d’accélérer la guérison, mais On peut donc schématiser la séquence sélectionnent des germes résistants et suivante : sensibilisent (voire par voie générale / néomycine-gentamycine). Varices Stase lipodermatosclérose *: cf. la fiche technique n°14 du BM 28 20 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 En cas d’infection clinique patente, il faut un traitement antibiotique adapté à Ulcère un prélèvement et par voie générale. (Iodosorb possible pour le Pseudomonas). Microangiopathie A S S O C I AT I O N M É D I C A L E Le traitement: soins locaux et contention 1) Les pansements modernes fermés s’adaptent maintenant à toutes les situations en fonction de leurs propriétés (cf. le BM 28 et la fiche technique qui leur est consacrée). Par rapport aux pansements secs, ces pansement humides permettent un gain de temps de cicatrisation de 40 %, diminuent la fréquence des soins et sans doute de ce fait le coût global. 2) La contention : Elle diminue le diamètre des veinules superficielles, de 30 à 40 % les reflux pathologiques, l’oedème et le volume du pied. Ces deux études se passent de commentaires… Kitka (J. Vasc. Surg. 1998) Comparaison de la cicatrisation à 6 mois: - Duoderm* seul = 15/39. - Contention seule = 21/30. Stacey (Phlebology 1995) Comparaison de la cicatrisation à 3 mois: - Duoderm seul = 26 % (sur 45). - Duoderm + Contention = 67 % (sur 46). NB : Contre indication en cas d’artérite évolutive, c'est-à-dire : - pression systolique distale < 70mmHg et/ou index des pressions < 0, 55. Deux grands types de contention élastique: Bandes : - Classes de 1 à 4. La classe 3 (20 à 35 mmHg) étant conseillée (Suivi 5 ans avec classe 2 = 32 % de récidive. Avec classe 3 = 21 % de récidive). - Dégressive à partir de la distalité. - Attention à la diminution de la mobilité à la cheville. - Perte d’élasticité en trois mois. - Mieux toléré. Bas : - Plutôt à conseiller pour l’entretien. - Perte d’élasticité en six mois. En conclusion Pour cicatriser idéalement un ulcère, en dehors de facteurs péjoratifs individuels, il suffirait de suivre les recommandations d’une importante réunion d’experts réunis lors de la conférence d’Oslo (1995), résumées dans le tableau ci-contre. Recommandations - conférence d'Oslo (1995) Nettoyage non stérile à la douchette. Antiseptiques non conseillés. En périphérie: rien, pâte à l'oxyde de zinc si macération, corticoïdes locaux et eczématisation. Recommandations conférence d'Oslo (1995) Pansement occlusif "humide" -(anciens) ou modernes (leur évaluation montre une tendance favorable). Connaître et utiliser un nombre limité de produits. Traitement compressif indispensable. Marche et autonomisation. Avis et conseil pour chirurgie veineuse plus précoce et systématique. Aucun traitement adjuvant systémique n'a fait preuve d'efficacité (manque d'évaluation). Pas d'indication d'antibiotiques locaux ni généraux sauf si surinfection ou isolement d'un streptocoque bêta hémolytique du groupe A. Intérêt de la chirurgie par greffes de peau à adapter en fonction des cas. Nécessité d'un suivi et d'une contention au long cours. Septembre / Octobre 2002 - N° 29 21 Comité de Prévention De Nouvelle-Calédonie Comment gagner deux billets d'avion sur SYDNEY, grâce à AIRCALIN, le BULLETIN MÉDICAL et le Bon Usage du Médicament. D urant l'année 2002, un jeu concours est mis en place sur l’initiative du groupe de lecture " Bon Usage du Médicament " en partenariat avec AIRCALIN et le BM. La revue de synthèse des tests de lecture de la revue prescrire se poursuit à l'identique. En supplément, les questions traitées au numéro suivant apparaîtront dans un encart spécifique AIRCALIN. Il suffit aux candidats d'envoyer leurs réponses avant la date prévue pour la prochaine parution. Pour mettre toutes les chances de leur coté, la consultation de la revue Prescrire dont sont issues toutes les questions est bien sûr recommandée. Les réponses seront examinées par le groupe de lecture "Bon usage du médicament", la revue Prescrire servant de document de référence. Ce groupe est composé des médecins et pharmaciens suivants : Pascale LOGA, Pascal PICHON, Yves PAGE, Jean-Pierre CIBRELUS, Serge CHAUBET, Bernard PAUL, Bernard ROUCHON, qui sont bien sûr automatiquement exclus du concours, ainsi que les membres du comité de rédaction du BM. En adressant leurs réponses avant parution du numéro suivant, les lecteurs se placent dans la liste des "lecteurs émérites" du BUM. Ce travail de recherche personnelle sera récompensé par la diffusion auprès des pairs de cette démarche exemplaire. Cet exercice est à répéter pour les six numéros de l'année afin de pouvoir accéder au prix AIRCALIN. Un minimum de dix-huit bonnes réponses sera nécessaire. En cas d'ex-aequo, un tirage au sort sera réalisé. La commission BUM Jouons avec... QUESTIONS du N° 30 Dernières questions du concours AIRCALIN 2002 Question N° 1 : Le rôle physiologique de la DHEA, un stéroïde produit par les glandes surrénales, est -il connu ? Questions n° 2 :Chez les femmes utilisant la DHEA, acné, alopécie, hirsutisme, modifications de la voix, ont-ils été rapportés ? Question N°3 :L’halopéridol (Haldol®) semble-t-il moins à risque de troubles du rythme cardiaque que d’autres neuroleptiques ? Question N°4 : Des effets indésirables à type de diarrhée chronique, responsables d’au moins un cas d’hospitalisation, ont-ils été observés lors de la prise de certains médicaments veinotoniques ? Question N°5 : Des cas d’hépatites liés au dextropropoxyphène ont -ils été observés en dehors de tout surdosage ? Question N°6 : L’efficacité préventive de la grippe est-elle identique et constante d’une année sur l’autre, quel que soit le degré de concordance entre les souches vaccinales et les souches circulantes pendant une épidémie ? Les réponses sont à adresser avant le 15 Décembre 2002 à : Concours BUM – à l'attention Dr Rouchon, BP 3278 – 98 846 Nouméa cedex. ou par Email à l’adresse suivante: [email protected] 22 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 LE BON USAGE DU MÉDICAMENT Comité de Prévention De Nouvelle-Calédonie EDITO L a DHEA est maintenant disponible en pharmacie. C’est l’occasion de faire, en quelques lignes, un point des connaissances actuelles sur cette substance miraculeuse. Selon les synthèses des essais cliniques publiés (cf Prescrire d’avril 2002 ou le rapport d’expertise de l’Afssaps : site http://afssaps.sante.fr et lancer la recherche DHEA), la DHEA n’est pas plus efficace qu’un placebo, lorsque la comparaison est faite, quel que soit le paramètre clinique étudié. Les personnes avec un taux faible de DHEA (les fourchettes de la « normale » varient d’un facteur 20 dans une même tranche d’âge) se portent aussi bien que celles dont le taux est élevé. D’ailleurs, du fait de l’importance de ces variations interindividuelles, une personne âgée peut avoir un taux de DHEA largement supérieur à celui d’une personne jeune. Chez l’enfant, avant l’adolescence, les tau x de DHEA sont naturellement très faibles, sans incidence connue (pas d’ostéoporose, pas de rides…). Selon les promoteurs de l’étude DHEAge (Prs Baulieu et Forette notamment) « Pour le moment, aucune des études n’a prouvé l’efficacité de la DHEA que ce soit sur le vieillissement ou sur des pathologies bien précises. ». Pour ce que l’on en sait, il semble donc bien que les outrages du temps (ou les effets de l’âge) soient tout à fait indépendants des taux de DHEA. En tant que pharmacien, je me permets de rappeler qu’un médicament n’est pas seulement un « produit susceptible d’être administré à l’homme en vue de corriger, modifier ou restaurer ses fonctions organiques » (définition à laquelle répond la DHEA) mais aussi un produit dont la prise expose à des effets indésirables. Il ne doit être prescrit que lorsque la probabilité d’obtention du bénéfice clinique attendu l’emporte sur celle de survenue d’un effet indésirable d’importance comparable ou, à l’inverse, lorsque les effets indésirables sont contre balancés par un bénéfice clinique démontré. Ce n’est manifestement pas le cas de la DHEA. Que reste-t-il en faveur de la DHEA ? Probablement pas grand-chose. - Cependant, vu la pression médiatique promouvant cette substance, vous n’arriverez certainement pas à convaincre tous vos patients et clients de ne pas en prendre. Alors, voici quelques éléments de rappel : - Chez l’insuffisant surrénal vrai, la prise quotidienne de 50 mg de DHEA restaure des taux physiologiques. Dans un cadre de substitution, il s’agit donc d’une dose maximale à ne pas dépasser. Plus la dose consommée est faible, plus le risque de survenue d’effet indésirable est faible. Pourquoi ne pas prescrire plutôt 5 ou 10 mg que 25 ou 50 ? S’il est bien argumenté, l’effet placebo peut être aussi puissant. - La DHEA expose un fœtus de sexe féminin à ses effets virilisants. Pensez à la mise en place d’une contraception efficace chez la femme en âge de procréer prenant de la DHEA. Attention cependant en cas de contraception hormonale à l’addition des effets indésirables. Entre deux maux, choisissez le moindre ou une contraception non hormonale (stérilet). - La DHEA est incluse dans la liste des substances dopantes interdites. - La DHEA a un profil lipidique défavorable (diminution du HDL-cholestérol). Elle est donc à déconseiller très fermement aux patients ayant des antécédents d’accidents cardiovasculaires ou à risque élevé. - Je rappelle brièvement l’effet promoteur de croissance probable de la DHEA sur les cancers hormono-dépendants (sein, utérus, prostate) et sur les tumeurs bénignes de la prostate du fait de sa métabolisation en hormones sexuelles. Le pilote de la commission BUM Pascal Pichon QUESTIONS Question N° 1 : L’essai Progress a-t-il confirmé que le périndopril (Coversyl®) en monothérapie est le traitement antihypertenseur le plus efficace en prévention secondaire après accident vasculai re cérébral ? Questions N° 2 : Vrai ou faux ? En prévention primaire des accidents vasculaires cérébraux, tous les essais ayant comparé les inhibiteurs calciques aux autres antihypertenseurs ont démontré la plus grande efficacité des inhibiteurs calciques ? Question N° 3 : Devant un cas de méningite des mesures préventives d’urgence sont elles à prendre vis -à-vis de l’entourage ayant eu des contacts rapprochés durant les jours précédents ? Question N° 4 : En cas de risque d’accouchement avant la 34ème semaine d’aménorrhée, l’administration de corticoïdes par voie intramusculaire à la mère dans les jours précédant l’accouchement réduit -il de moitié la mortalité néonatale, le risque de détresse respiratoire et le risque d’hémorragie cérébrale intraventriculaire du nouveau-né ? Question N° 5 : De par leur mode d’action différent des antalgiques non spécifiques, les triptans mettent-ils à l’abri du syndrome céphalalgique auto-entretenu ? Question N° 6 : L’association d’un triptan avec les vasoconstricteurs dérivés de l’ergot de seigle expose-t-elle à un risque de crise hypertensive et de vasoconstriction artérielle coronaire ? Réponses au verso Septembre / Octobre 2002 - N° 29 23 Comité de Prévention LE BON USAGE DU MÉDICAMENT De Nouvelle-Calédonie REPONSES RÉPONSE N° 4 E RÉPONSE N° 1 L ’essai Progress a montré que le périndopril (Coversyl®) en monothérapie n’a eu aucun effet préventif tandis que l’association indapamide 2 à 2,5mg/j (Fludex ® ou autre) + périndopril (4mg/j) a réduit le risque de récidive de façon statistiquement significative. En prévention secondaire, après accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, plusieurs traitements diminuent le risque de récidives : antiagrégants plaquettaires (aspirine, Clopidrogel (Plavix®), antivitamine K en cas de fibrillation auriculaire ou autre cardiopathie emboligène. L’efficacité des antihypertenseurs en prévention des AVC est mieux démontrée en prévention primaire qu’en prévention secondaire. Rev Prescr 2002, 22 (228) 373-375 n cas de menace de naissance prématurée avant 34 semaines d’aménorrhée, l’administration à la mère de bétaméthasone (Betnesol®, Célestène®) ou de dexaméthasone (Dexaméthasone Qualimed ®) par voie intramusculaire durant 2 jours diminue de moitié la mortalité néonatale, le risque de détresse respiratoire et le risque d’hémorragie cérébrale intraventriculaire du nouveau-né. Ni les essais cliniques ni le suivi de certains enfants au long cours n’ont mis en évidence de risque particulier chez la mère ou l’enfant, lié à un traitement unique par corticoïde. Lorsque l’accouchement ne survient pas la semaine qui suit le traitement par corticoïde, et que les risques liés à la prématurité persistent, le seul essai comparatif disponible ne permet d’exclure ni une légère efficacité, ni un risque accru d’effets indésirables graves d’autres traitements par corticoïdes. Rev Prescr 2002, 22 (227) : 297-298 RÉPONSE N° 2 F aux. Les données concernant les inhibiteurs calciques sont en faveur d’une efficacité en prévention primaire mais les inhibiteurs calciques n’ont pas été comparés aux autres antihypertenseurs. En prévention primaire, chez les hypertendus, les diurétiques et les bêta-bloquants ont une efficacité préventive démontrée sur le risque d’accident vasculaire cérébral. Rev Prescr 2002, 22 (228) 373-375 RÉPONSE N° 3 E n France, les principes de la prévention secondaire de méningite à méningocoque ont été redéfinis par une circulaire de novembre 2001. Les personnes ayant eu des contacts étroits dans les dix jours précédent l’hospitalisation doivent recevoir le plus rapidement possible une chimioprophylaxie. L’objectif est double, protection individuelle et collective en interrompant la transmission. Le schéma de la prophylaxie est le suivant : Rifampicine orale pendant deux jours à la dose suivante : - adulte 600 mg deux fois par jour, - nourrisson et enfant (1 mois à 15 ans) 10mg/kg deux fois par jour, - nouveau né (moins de un mois) 5mg/kg deux fois par jour. Les méningites à méningocoques et les méningococcémies sont parmi les maladies à déclaration obligatoire relevant du « signalement immédiat » auprès du médecin inspecteur. Rev Prescr 2001, 21 (222) : 796 Circulaire N° DGS/SDC/2001/542 du 8 novembre 2001 RÉPONSE N° 5 D e même que les antalgiques non spécifiques (paracétamol, aspirine, codéine, etc.) utilisés en continu, les antimigraineux agonistes des récepteurs 5HT1 de la sérotonine, alias triptans, peuvent provoquer un syndrome céphalalgique auto-entretenu lorsqu’ils sont utilisés trop fréquemment. Plusieurs notifications faisant état de syndromes céphalalgiques auto-entretenus ont été rapportés par la revue Prescrire depuis 1999 avec le naratriptan (Naramig®), le sumatriptan (Imigrane®) et le zolmitriptan (Zomig®). L’apparition de conditionnements par 12 unités de prise devraient conduire à surveiller la consommation de ces médicaments, qui ne sont pas des traitements de fond de la migraine. Rev Prescr 2002, 22 (227) : 257 RÉPONSE N° 6 L es triptans exposent notamment à des risques cardiovasculaires qui font l’objet de contre-indications. Ils sont par ailleurs connus pour leur risque d’interactions médicamenteuses, notamment avec les vasoconstricteurs dérivés de l’ergot de seigle utilisés comme traitement de fond de la maladie migraineuse : risque de crise hypertensive et de vasoconstriction artérielle coronaire. Rev Prescr 2002, 22 (227) : 257 L’un des participants réguliers au concours nous signale une erreur dans la réponse à la question n° 4 parue dans le numéro 27 (juin 2002) du Bulletin Médical. En effet, la question était : « Dans leur AMM, le métoclopramide (Primpéran® ou autre) et métopimazine (Vogalène®) ont-ils une indication spécifique dans les nausées et vomissements liés à la grossesse ? » Contrairement à ce que nous écrivions, la bonne réponse était effectivement négative puisque ce sont des molécules anti-émétiques employées dans les nausées et vomissements liés à la grossesse mais qui n’ont pas cette indication spécifique, faute d’études suffisantes chez la femme enceinte. C’est bien là la conclusion de Prescrire. Merci à ce lecteur attentif de nous avoir permis de faire paraître ce rectificatif. Courrier des lecteurs 24 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 CONSEIL DE L’ORDRE INFORMATION INFORMATION LES COMMENTAIRES DU CODE DE DÉONTOLOGIE MÉDICALE La garde médicale F Vangheluwe La garde est une obligation qui nous est imposée par la loi. C’est une obligation déontologique (art 77) qui, avec l’obligation de continuité des soins (art 47 et 48), est un des piliers de notre exercice. Cette obligation de garde s’inscrit dans la lignée des articles 9 du code de déontologie et 223-6 du code pénal, à savoir que tout malade ou blessé en quelque endroit et à tout instant, doit pouvoir compter sur l’intervention d’un médecin et bénéficier de soins. Nous avons l’obligation de nous organiser pour que nuit et jour une permanence soit assurée pour les soins et les urgences, tant pour les généralistes que pour les spécialistes, souvent sous forme d’astreinte. Cette organisation doit être sans faille. Lorsqu’il participe au service de garde, le médecin doit prendre toutes ses dispositions pour être joint au plus vite (art 78). Chaque médecin ne peut être disponible 24h sur 24. Quand il est disponible, même si l’appel est dérangeant au regard de son activité normale, il doit répondre à cet appel. Non disponible, il se repose sur le service de garde dont il fait partie. Toutefois il peut répondre à l’appel de ses patients même s’il n’est pas de garde. La garde s’organise par secteur, sur l’initiative d’une association, d’un syndicat ou du conseil de l’ordre en cas de carence. Chaque médecin doit être formé à l’urgence qui fait partie intégrante de l’exercice médical. Il est de son devoir d’entretenir et d’améliorer ses connaissances, dans ce domaine comme dans les autres, et de posséder un matériel minimum. Cependant, le médecin ne doit pas hésiter à faire appel en cas de nécessité au centre 15 ou au transport médicalisé ( type SMUR ), mais il reste responsable jusqu’à leur arrivée. L’ordre des médecins est conscient de la surcharge de travail que le tour de garde, parfois de 48 heures, représente en plus d’une semaine normale de 50 à 60 heures. Cette surcharge, associée au vieillissement de la population, à l’accroissement des besoins de soins concomitants, fait qu’un travail national est en cours afin d’aménager l’obligation de continuité sur de nouvelles bases. La mise en place d’une structure telle que SOS médecin, formée de médecins volontaires intéressés par l’urgence trouve ici toute sa place. Se soustraire à la garde ou se rendre volontairement non contactable lorsqu’on est de garde est une faute déontologique mais peut également être considéré, en cas de problème pour un patient, comme un délit pénal. Septembre / Octobre 2002- N° 29 25 EXERCER AUJOURD’HUI Une nouvelle approche de la prophylaxie de la carie dentaire Ph Pieux La conférence et le cours de formation continue donnés par le Docteur Michel BLIQUE en Novembre 2001 à Nouméa ont sans aucun doute étonné les participants qui ont constaté que l’on peut pratiquer la chirurgie dentaire d’une façon très différente. Le rituel de la visite annuelle Le rituel de la visite annuelle systématique des enfants chez le chirurgien-dentiste (imposé par l’autorité parentale...) permet de constater l’apparition de pathologie(s) carieuse(s) et nous avons tous entendu des mères heureuses de dire " ha ! cette année c’est mieux, il n’a que deux caries...! ". La mère est sans aucun doute réellement soulagée, mais le praticien peut-il être encore satisfait? Il a su détecter des caries qui ont débuté il y a 6 mois ou un an: mais est-ce réellement ce qu’il peut faire de mieux pour cet enfant? N’aurait-il pas été préférable de ne trouver AUCUNE carie? Comment cet enfant gèrera-t-il sa santé dentaire quand il aura échappé à l’autorité parentale? Dans notre société " de communication " l’aspect physique devient de plus en plus important (il n’y a qu’à dénombrer les articles de presse grand public sur le blanchiment dentaire, les implants, les prothèses, les facettes… permettant un sourire de " star "). Mais de nombreuses études montrent que " quand la santé dentaire est menacée, c’est toute notre santé et notre équilibre de vie qui sont en danger ". (1) Alors que la carie dentaire est placée à la quatrième place dans les priorités de santé de l’OMS, quelle est l’importance de la prise en charge de cette pathologie en Nouvelle-Calédonie? Qui doit apprendre aux enfants... Le combat contre les pathologies bucco-dentaires passe en premier lieu par la mise en place d’une hygiène dentaire adaptée et efficace. Mais qui doit apprendre aux enfants à se brosser les dents? On pourrait répondre d’emblée les parents... Mais savent-ils bien le faire eux-mêmes? Il n’existe dans notre système de santé aucune institution officielle ayant ce rôle (hors les actions des provinces et de l’UFSBD). Et pourtant tout le monde reconnaît que cet apprentissage est primordial pour l’avenir dentaire de l’enfant. A la nomenclature générale des actes professionnels, aucun honoraire n’est prévu pour les praticiens qui réalisent ces actes d’apprentissage. Or combien de séances, donc de temps, sont nécessaires pour qu’un enfant comprenne l’intérêt de cet acte et le fasse correctement? Devant cette absence d’éducation de l’hygiène bucco-dentaire (mis à part les séances "Docteur Quenotte" à l’école, où l’on se retrouve à deux praticiens dans le meilleur des cas pour voir dans un couloir 150 enfants en 3 heures!) les chirurgiens-dentistes dans leur ensemble (libéraux et salariés) ont bénévolement réalisé cette tâche, apportant une énorme amélioration de la santé bucco-dentaire de leurs concitoyens. Il était admis tacitement que vu le nombre de soins à faire sur chaque "client" (ne soyons pas hypocrites!) le chirurgien-dentiste pouvait bien apprendre à ses patients à se brosser les dents! La profession a joué le jeu, fait le gros du travail, amélioré la santé dentaire : les résultats des différentes enquêtes chez les enfants de 12 ans le démontrent. (2) ( Les études permettant d’objectiver l’importance de la carie utilisent l’indice CAO. Grâce à un examen clinique de la denture on peut connaître le nombre de dents Cariées, Arrachées ou Obturées (soignées) à un âge donné. C’est un instantané de la denture. Exemple: à 12 ans un indice CAO de 3 montre qu’il y a trois dents qui sont soit cariées, soit arrachées, soit obturées). De grande enquêtes sont réalisées régulièrement. En France, l’indice CAO moyen à 12 ans était de 4,20 en 1987 et de 1,94 à la dernière enquête de 1998. (2) Après cet âge, il existe d’autres périodes à risque: 14-15 ans, 17-21 ans et après 65 ans. (1) Or, l’expérience de chaque praticien le prouve, la fréquentation des cabinets dentaires après 12 ans baisse très rapidement, un grand pourcentage de jeunes adultes fréquente peu les cabinets dentaires (surtout les hommes, moins habitués que les femmes aux contrôles médicaux systématiques), les caries se développent à bas bruit… Alors le chirurgien-dentiste, malgré toute son application passe beaucoup de temps à “constater les dégâts”, puis à tenter de les réparer par de la prothèse complexe à concevoir, difficile à réaliser, fort coûteuse pour tous et très peu prise en charge par les caisses de remboursement. Un praticien suédois, Per AXELSON, pose à ce sujet des questions intéressantes: "Aussi, devons-nous nous demander en tant que chirurgiens-dentistes, quelle satisfaction réelle nous pouvons tirer du très fort pourcentage de nos patients qui, malgré tous nos efforts, n’a conservé que 20 dents (et souvent bien moins après 20 ans de contrôle....)". Il est d’ailleurs une question que tout le pays devrait se poser: "pourquoi ce taux d’échec non négligeable reste communément accepté, tant par la population, que par la profession dentaire elle-même ?”. (1) Nous voyons que l’enquête de 1998 sur les enfants de 12 ans(2) montre que les résultats globaux atteints en France et en Nouvelle-Calédonie sont significatifs, mais qu’une analyse plus fine tempère cette satisfaction (les résultats des enquêtes métropolitaines seront utilisés pour cette analyse, ne disposant pas de ce type de chiffre pour la NouvelleCalédonie): - 53 % des enfants ont un indice CAO entre 0 et 1. - une frange non négligeable de la population (33 %) cumule 80 % de la pathologie. - 30 % des enfants n’ont jamais reçu de soins. - l’ indice CAO à 12 ans était de 2,07 en 1993 et 1,94 en 1998: il y a stagnation des résultats. " La profession a joué le jeu, fait le gros du travail, et a amélioré la santé dentaire, en apprenant le brossage des dents aux enfants " En Nouvelle-Calédonie, l’indice CAO moyen à 12 ans était de 8,63 à la première étude en 1988 réalisée par la mission Kouchner (4) (chiffre très élevé semblant peu crédible); de 4,54 en province Nord et de 4,24 en province Sud en 1991 ; de 2,87 en 1996 en province Sud (5) ; de 3,55 en Province Nord en 1999. (6) Ces différentes études mettent en évidence des groupes à risque, tout à fait identifiés par le travail de référence de Pierre GILLET et collaborateurs. (7) 1: Axelson P. - Nouveau millénaire: une nouvelle approche de la santé et des soins dentaires. Information dentaire 41: 3591-3597, 2001. 2: ROLAND E, GUEGUEN R et DESFONTAINE J. – Santé dentaire et fluorose chez les enfants de 12 ans en 1998. UFSBD - Objectif Prévention - Le point sur le fluor, 2000. 3: BLIQUE M. - Cours ONFOC-NC, Nouméa, 2001. 4: Organisation Mondiale de la Santé – Enquête sur l’état bucco-dentaire, Méthodes Fondamentales, Troisième édition - Genève 1988. 5: BARNY S. et GILLET P. - Enquête sur l’état bucco-dentaire des enfants de 12 ans scolarisés dans la province Sud - , 1997. 6: NGUYEN Q. et BARNY S. - Enquête CAO 1999 Province Nord – 2000 (non éditée) 7: GILLET P. – La carie dentaire chez les enfants de 12 ans en Province Nord et Sud – Bulletin médical Calédonien et Polynésien 15: 24-25, 2000. 26 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 EXERCER AUJOURD’HUI - plus le niveau socio-économique est faible n’est pas la Nouvelle-Calédonie, les populations plus le besoin de soins est important. n’ont pas la même culture, mais ces techniques ont déjà été adaptées à d’autres pays, également Une approche qui a fait ses preuves très différents de la Suède (Brésil, Chine, Egypte, Allemagne, Pologne) et nous pouvons nous joindre La comparaison avec d’autres régions où une à ces programmes en bénéficiant de l’aide et de politique de prévention a été mise en place (le l’expérience acquises par ces pays, gagnant ainsi comté de Värmland, Suède) montre que les un temps précieux. enfants de 12 ans présentent un CAO de 0,6 et qu’il existe aussi une diminution importante du Alors quelle attitude adopter? pourcentage d’adultes édentés totaux (de 17 à 7 %). (1) Cette approche que Per Axelsson a développé, Il faut définir les principaux buts de l’action: avec le succès que l’on sait, est un système - repérer les individus à risque carieux élevé de coordination des traitements préventifs tant dans la population et leur proposer un suivi particucommunautaires (à l’école notamment) que lier évitant la pathologie car ce sont ces personnes qui libéraux (au cabinet dentaire) basé sur l’adap- coûteront cher à traiter. tation des traitements préventifs au risque carieux - atteindre par une action de prévention les individuel de chaque individu (Axelsson). individus qui ne fréquentent pas les cabinets dentaires Il convient donc d’admettre que le système (33 % à 12 ans) et leur faire comprendre qu’il est actuel appliqué en France (identique à celui appliqué de leur intérêt de mieux fréquenter les cabinets en Nouvelle-Calédonie) a permis un progrès dentaires. important grâce surtout à l’action bénévole de - éduquer et faire adhérer chaque enfant aux la profession (et aux initiatives de quelques rares techniques d’hygiène et à l’intérêt de la prévention. caisses dont celles de NC), mais il ne faut pas oublier: - que 33 % de la population des enfants de 12 Qui doit faire quoi ? ans n’est que peu atteinte par cette amélioration (en général de niveau socio-économique faible, ce sont ceux qui ne vont pas chez le dentiste: les Les chirurgiens-dentistes "dentairement laissés pour compte de la société" soit 1 enfant sur 3!) Ils se doivent d’informer les - que ce système ne permet pas une éducation décideurs et de faire évoluer motivant la majorité des jeunes adultes à consulter leur profession. Pour une mapréventivement dès qu’ils ne sont plus sous jorité de praticiens français, la l’autorité parentale. prévention a longtemps été - qu’un autre système a de bien meilleurs synonyme de « scier la résultats, validés scientifiquement depuis 30 années. branche sur laquelle la L’action des praticiens dans leur cabinet a profession était assise ». atteint ses limites. Si l’on veut progresser dans Pourtant, on est en train de l’avenir, il faudra modifier notre vision du réaliser, alors même que les problème et avoir une action pour mieux traitements de prophylaxie protéger encore ceux qui agissent déjà et surtout individualisée n’en sont qu’à aider les "dentairement laissés pour compte". leurs balbutiements en France, “La plupart des praticiens français ont pris qu’ils représentent bien une conscience aujourd’hui que la « surveillance activité à part entière pour le chirurgien-dentiste. préventive », que nous nous sommes habitués à Mais comme le dit Axelsson, "il est vrai que tout faire pour nos patients ne suffit pas pour une ne dépend pas que des chirurgiens-dentistes…" partie d’entre eux. Elle permet tout au plus de détecter tôt l’apparition d’une pathologie carieuse Les élus politiques ou parodontale récurrente sans l’anticiper ou même pouvoir la stopper. Ils devront définir: Cette attitude est obsolète, et la profession a - la politique de santé qu’ils désirent instaurer: exploré d’autres voies pour mieux remplir sa mission préfèrent-ils dépenser beaucoup à soigner des (3) de santé dentaire” nous a dit Michel BLIQUE. gens malades ou dépenser moins en gardant des Tout changement implique une prise de risque et gens sains? Bien sûr, il y aura une période de un effort important des décideurs politiques, des transition où il faudra et soigner et prévenir! caisses de remboursement, des personnels soi- les textes gérant la profession et permettant gnants… et les freins sont toujours nombreux: l’application de ces méthodes (avec l’aide d’hygiédifficulté d’accepter un changement, crainte que niste, vigile dentaire ?...) doivent être mis en place. l’on touche aux intérêts des uns, manque de connaissance et de conviction des autres, peur des critiques, satisfaction de la situation actuelle, Les caisses de remboursement inadaptation des textes régissant la profession... Pour gagner un temps précieux et minimiser L’absence de prise en charge de ces traitements, au maximum les risques d’échec, il faut utiliser les alors même que le statut social est un des pretravaux réalisés par les nombreuses équipes qui ont miers facteurs de risque carieux dans les pays déjà travaillé sur ce sujet. Les meilleurs résultats industrialisés, n’est qu’une des incohérences de avec un indice CAO le plus bas ont été obtenus notre système de santé parmi tant d’autres. Encore par l’approche du Suédois Per Axelson. La Suède faudrait-il qu’une prise en charge soit établie sur une base économique rémunérant justement le plateau technique et l’engagement du praticien à rétablir ou à maintenir en santé son patient. Les actes de prévention sont, par tradition, considérés en France comme des « petits » actes à « faible » technicité qui ne méritent que peu ou pas de rémunération! Une rémunération juste et motivante incitera inévitablement les praticiens à développer une dentisterie prophylactique, économe en tissu dentaire, garante de résultats performants à long terme, et donc de confort pour le patient sinon d’économie à court terme pour l’Assurance Maladie. Aujourd’hui les praticiens ne sont pas rétribués pour effectuer des actes de prévention. Ils en font nécessairement peu (la pression des charges augmente considérablement et il faut gérer attentivement et vivre!) et ils orientent obligatoirement leur activité vers les actes rétribués, à savoir fraiser, dépulper, extraire et remplacer... La limitation de l’offre de soins n’est sans doute pas la solution d’avenir, et en dentisterie il semble préférable de s’orienter vers une qualité de soins et vers une prévention de qualité qui limitera les soins du fait de l’absence de pathologie. Il faudrait donc instaurer une nomenclature des actes professionnels incluant les actes de prévention effectués par les dentistes, ou des hygiénistes sous leur contrôle exclusif… N’oublions pas qu’environ 20 % seulement de nos patients sont à risque carieux élevé et il est tout à fait possible de les identifier pour les traiter spécifiquement. Ces traitements nous ouvrent aussi la voie de traitements plus efficaces et plus gratifiants à réaliser chez des populations traditionnellement à plus grand risque et plus difficiles à traiter pour le chirurgien dentiste, comme les enfants, les personnes âgées (l’espérance de vie se fait grâce à de multiples traitements médicaux au long cours. qui augmentent souvent le risque carieux du patient, déjà aggravé par la sénescence) et les handicapés. Persister à vouloir imposer un système plus ou moins collectivisé ou privatisé qui ne vise qu’à encadrer les thérapeutiques les plus mutilantes, est une attitude passéiste. Ces techniques sont déjà obsolètes. Elles ne correspondent plus aux besoins d’une population confrontée à des modifications sociales et à un allongement de l’espérance de vie qui changent les données du débat. Les bases scientifiques sur lesquelles repose la PDI existent depuis 30 ans au moins (Axelsson). "Que de temps perdu pour des millions de dents que nous pou vion s con s er ve r et pour lesquelles on cherche encore les budgets pour les remplacer!". (3) ...Le système actuel appliqué en France et en Nouvelle Calédonie a permis un progrès important... La Nouvelle-calédonie, de par sa population très jeune, de par son organisation politique peut très facilement mettre en place un schéma de prévention bucco-dentaire calqué sur des techniques qui ont fait leurs preuves. Le Dr Michel BLIQUE nous a donné l’information et a ouvert le débat. A chacun d’y réfléchir... de prendre conscience de ses responsabilités... et d’agir! Septembre / Octobre 2002 - N° 29 27 EXERCER AUJOURD’HUI Les laboratoires AVENTIS ont organisé les premières rencontres diabète des pays francophones du Pacifique Sud. Le choix de Wallis, s’il n’a pas du rendre les choses faciles aux organisateurs, s’est avéré très fructueux pour les participants. Durant quatre jours d'échanges productifs, les nombreuses présentations ont souvent largement débordé les horaires prévus. Aussi se sont-ils poursuivis lors des activités de découverte de l’île et de son contexte culturel. Toutes les présentations qui étaient orientées autour de la santé publique étaient de qualité et nous ne citerons que les excellentes interventions de nos collèges de Polynésie autour de la mise en place de l’unité de diabétologie de leur centre hospitalier, celles presque en direct de la mise en place d’équipes d’éducation à domicile présentées par l’équipe de l’agence de santé de Wallis, et la présentation du réseau informatique autour du patient insuffisant rénal, animée par notre rédac chef. L’équipe du centre d’éducation s’était déplacée en force afin de partager l’expérience acquise, notamment avec les collèges de Polynésie où une structure apparentée est en cours de gestation. Au-delà de l’échange, de nombreux liens se sont créés et une véritable famille du diabète francophone dans le pacifique est née. Les Média de Wallis et en particulier RFO (un grand merci à W. Kotra et à Malia) ont été très présents. Ils ont couvert l’évènement avec une grande disponibilité et un soucis véritable de communiquer à l’ensemble de la population les informations les plus aptes à amener une prise de conscience. Vous l’aurez compris à la lecture de ces quelques lignes, cette rencontre a été une réussite et en appelle d’autres. B Rouchon 28 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 ACTUALITÉS DU COTE DE L A CPS Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique PACIFIQUE Ch Lepers Présentation du réseau océanien de surveillance de la santé publique à la Fête de la Science La surveillance de la santé en Océanie et l'hygiène de l'eau figuraient au programme de la Fête de la Science, qui s'est tenue cette année du 12 au 19 octobre 2002 en Nouvelle-Calédonie. Pour l'occasion, la section Surveillance de la santé publique et lutte contre les maladies transmissibles (SSP&LMT) de la CPS avait préparé une exposition informative et attractive sur le Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP) et les maladies épidémiques dans les îles du Pacifique, ainsi qu'une présentation informatisée très intéressante sur les maladies infectieuses transmissibles par l'eau. Ces deux présentations visaient à sensibiliser le public sur l'ampleur des problèmes sanitaires liés aux maladies transmissibles et épidémiques dans la région et sur le rôle primordial que tient le ROSSP dans la lutte contre celles-ci. Le message est bien passé ! Tant la présentation informatisée faite par le Dr Tom Kiedrzynski (épidémiologiste et spécialiste des maladies à déclarer à la CPS) au Collège de Tadine à Maré le mercredi 16, que l'exposition d'affiches sur le ROSSP présentée par tous les membres de la section SSP&LMT le vendredi 18 à l'Université de la NouvelleCalédonie de Nouville, ont su attirer l'attention du public. Fiches santé Liste des fiches disponibles Une série de 17 fiches santé, réalisée par la section santé et mode de vie de la CPS, abordant un large éventail de questions sanitaires, depuis les maladies non transmissibles jusqu'à la sécurité alimentaire, est disponible sur le web à l'adresse suivante : http://www.spc.int/Lifestyle/French/fr_index.htm (cliquez sur fiche santé dans la colonne à gauche de la page). Leur format simple vous permettra de les télécharger rapidement à partir de ce site. Il vous suffit de cliquer sur le titre. Chaque fiche, de 100 à 200 ko chacune, se présente sous la forme d'un document Word. N'hésitez pas à les imprimer ou à les photocopier selon vos besoins. Néanmoins, nous vous prions de bien vouloir contacter la section santé et mode de vie de la CPS avant d'y apporter une quelconque modification. Contact: Section santé et mode de vie de la CPS - Mél.: [email protected] - Tél.: 26.20.00 30 Septembre / Octobre 2002 - N° 29 1 Alcool 2 Cancer 3 Diabète 4 Exercice et activité physique 5 Huiles et graisses 6 Sécurité alimentaire 7 Goutte 8 Maladies cardiaques et hypertension 9 Alimentation des nourrissons et des jeunes enfants 10 Excès de poids et obésité 11 Eau 12 Sel 13 Stress et relaxation 14 Sucre 15 Tabac et noix de bétel 16 Une alimentation saine 17 Mode de vie sain ACTUALITÉS DU COTE DE L A CPS PACIFIQUE Secrétariat Général de la Communauté du Pacifique Epidémies du côté de Wallis et Futuna... Épidémie de diarrhées glairo-sanglantes à Shigella flexneri sur l'île de Futuna Une importante épidémie de diarrhées glairo-sanglantes fébriles s’est déclarée à Futuna au mois de mai 2002 mettant en alerte pour la première fois l’équipe Epinet* du territoire des îles Wallis et Futuna. Cette épidémie, dont le nombre de cas suspects total s’élevait à près de 800 à la fin du mois de juin 2002, aura touché près de 16 % de la population futunienne. C’est la première fois depuis plusieurs années que l’île de Futuna subit de plein fouet un tel épisode aigu de diarrhées. Extrait de l'article du Dr Jean-François Yvon, Biologiste, Agence de Santé des îles Wallis et Futuna publié dans Inform'ACTION 12, le bulletin d'information du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP). Vous pouvez consulter ce bulletin en ligne à l'adresse suivante : http://www.spc.int/phs/ENGLISH/Publica tions/Inform'ACTION/IA12-content.htm * Ancré dans le cadre du ROSSP, EpiNet désigne le réseau des équipes régionales, nationales et territoriales de riposte contr e les maladies transmissibles, et plus particulièrement contre les maladies épidémiques. Pour de plus amples informations à ce sujet, visitez le site du ROSSP à l'adresse suivante: http://www.spc.int/phs/PPHSN Épidémie de dengue 1 sur l'île de Wallis L'épidémie de dengue 1 qui frappe la région depuis deux ans n'est pas encore terminée… Une épidémie de dengue a fait surface sur l'île de Wallis début octobre 2002. Le virus de la dengue de type 1 a été identifié par l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie. Au 25 octobre 2002, le nombre de cas était de 190 sur l''île de Wallis, dont 156 cas suspects, 25 cas probables et 9 cas confirmés. Aucun cas n'avait été signalé sur l'île de Futuna. Les mesures habituelles de lutte ont été mises en oeuvre : - la recherche et la destruction des gîtes larvaires, - les mesures de lutte adulticide dans et aux alentours du lieu de résidence des cas confirmés et des cas suspects, - une campagne d'information du public (télévision, radio, journal), - la mobilisation de la communauté. Depuis le début de l'épidémie, des rapports sur la situation de l'épidémie sont régulièrement transmis sur PacNet, la liste de diffusion du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP). Nous remercions les autorités sanitaires de Wallis et Futuna de permettre la diffusion de ces informations. Fiche technique N° 13 Une imprécision s'est glissée dans le tableau de la fiche technique paru dans le BM 28 (page 17). Les hydrogels sont aussi à utiliser dans la phase de détersion… Veuillez trouver ci-dessous le tableau rectifié. Détersion Bourgeonnement Épidermisation Hydrocolloïdes . Hémostatique . Absorption Alginates Hydrogels Hydrofibres (Nécrose) Absorption ++ Hydrocellulaires Tulles Films Interfaces Septembre / Octobre 2002 - N° 29 31 EXPEDITEUR: EXPEDITEUR: A.D.I.M.- N.C., BP 14 999 - 98 803 NOUMEA Cedex COMMUNIQUÉS LAURÉAT DU CHALLENGE QUALITÉ 1999 3ème prix – catégorie entreprise de moins de 10 personnes. Ecole de formation en sophrologie Sophro-vie center FORMATION EN SOPHROLOGIE ET FORMATION DE SOPHROLOGUES Sur 5 cycles de 4 jours espacés de 6 mois, examens + soutenance de mémoire + ateliers pratiques – diplôme de sophrologue. Directeur de la formation: Dr Jean-Pierre Hubert, chargé d’enseignement de la faculté de médecine de Paris XIII, sophro-analyste, psychanalyste. NOUVEAU PREMIER CYCLE: 14, 15, 16 & 17 décembre 2002 Inscrivez-vous dès maintenant. Tous publics, gestion du stress personnel ou professionnel. Recommandé aux professions de santé, enseignants, sportifs, DRH, chefs d’entreprise. Places limitées – entretien préalable – Tel/Fax: 28 64 18 Formation individuelle ou formation professionnelle continue E-mail: [email protected] http://www.sophrovie.com PHARMACAL, DÉPARTEMENT DENTAIRE: L’EXPÉRIENCE, LA COMPÉTENCE, LE SERVICE. Show room et accueil: 210 rue de Gervolino, Tel: 35 23 23 Fax: 35 49 51 Contact: Éric Pelé: 79 27 61 Le centre de sophrologie dispense des séances individuelles sur RDV Conseil en développement de réseaux d'information médicale Le lundi 4 novembre 2002 a vu la naissance d'une association dont la vocation est de porter une assistance technique à la formation de réseaux de soins centrés autour de bases de données médicales publiées sur Internet. Son article 1 se fixe les objectifs suivants: - de mettre à la disposition des professionnels et institutions les moyens techniques nécessaires à la publication sur Internet de données médicales en coordonnant les différentes ressources nécessaires. - de contribuer au développement de réseaux de soins par le partage d’informations médicales. - de promouvoir la formation des utilisateurs à ces nouvelles technologies. - de faciliter la numérisation et le stockage des données médicales et ainsi permettre leurs analyses pour des objectifs de santé publique ou de recherche. Le siége social est à la Maison des Associations au Quartier Latin (37 rue Auguste Brun). Les acteurs sont des professionnels de santé: médecins, pharmacien, secrétaire médicale, des professionnels de l'informatique: développeurs, responsable informatique. L' objectif immédiat est de former et d'informer sur les les bases de données et la communication par le réseau internet, de présenter comme exemple le réseau de l'Insuffisance Rénale avec de nouvelles fonctions: connexion au logiciel de cabinet médical Asclepios, et récupération automatique des données biologiques sous le standard HPRIM. Les objectifs suivants: outre la formation à poursuivre et améliorer, mettre en place de nouveaux réseaux, sous forme de contrats d'objectifs définis par des utilisateurs (ex: des pneumologues, des médecins suivant des diabétiques .....des médecins suivant des grossesses....) pour lequel un financement sera recherché auprès des institutionnels et des caisses pour permettre le développement, l'achat et l'entretien des outils des réseaux. Contact: [email protected] ERRATUM Une regrettable inattention nous a fait attribuer l'article sur le "Diagnostic différentiel entre infection urinaire chez l'homme et prostatite aiguë" (BM 28) à notre confrère le Dr Th LARDENOIS, au lieu du Dr Arnaud DELANNOY. Avec les excuses de la rédaction. GÉREZ VOS COMPTES SUR INTERNET www.sgcb.nc 25.63.00 SOCIETE GENERALE Si on en parlait ? 32 Septembre / Octobre 2002 - N° 29