La gastro-entérologie au CHPLT : cap vers le futur !

La température du Centre Hospitalier Peltzer - La Tourelle de Verviers
Décembre 2010 n°16
La gastro-entérologie
au CHPLT :
cap vers le futur !
Humanisation des soins :
> Musicothérapie en gériatrie
> Espace-Familles
Une voie vers l’excellence :
check-list et
réunions sécurité
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Exercice difficile à chaque Thermomètre ! En
quelques lignes, introduire et relier les trois
thèmes de ce numéro. Et pourtant. Parler de
l'hôpital, de son évolution, des patients et
de leur prise en charge, c'est bien parler de
notre quotidien, avec un regard sur demain.
Tout d'abord, un hommage à Pierrot ! Tout le
monde le connaît, il est l'image de la gastro-
entérologie verviétoise. Il peut nous parler
de bismuth (la poudre) et des débuts de la
gastroscopie dans les années 70 et parcourir
les formidables progrès de cette discipline à
laquelle il consacre sa vie, avec un regard sur
l'importance de la pluridisciplinarité face aux
explosions technologiques qui font l'objet de
ce cahier central.
Cette évolution technique de la médecine,
qui renforce l'opinion publique dans ses
exigences de résultats, comporte ses com-
plications et limites qui obligent l'hôpital à
des adaptations constantes pour lutter d'une
part contre les aléas qui accompagnent cette
approche de plus en plus technique et com-
plexe de la maladie et d'autre part contre le
sentiment de déshumanisation que ressent
le patient.
L'hôpital a pu bénéficier des acquis de
l'industrie, au sens large, pour réduire au
maximum les complications liées aux tech-
nologies complexes et les risques liés aux
hommes. Le bloc opératoire est un véritable
laboratoire qui concentre ces deux aspects et
nous vous présentons dans ce numéro les
initiatives qui y sont développées pour ac-
croître la sécurité des patients et développer
une culture d'apprentissage au départ des
expériences de chaque intervenant.
Et, pour lutter contre la déshumanisation, ne
perdons jamais de vue le soin, véritable objet
de l'entreprise hospitalière. Quant au patient,
sujet de nos soins, accordons lui toute notre
attention pour l'aider à retrouver ses repères
dans cet univers peu naturel , sans négliger
bien sûr sa famille et son entourage souvent
désarçonnés par l'annonce de la maladie et
les problèmes socio-économiques parfois as-
sociés. Pour répondre à ces objectifs, l'unité
médico-psychologique vous présente ses
dernières initiatives comme la musicothéra-
pie en gériatrie qui prolonge l'expérience de
l'art-thérapie en oncologie et aussi l'espace–
familles.
Dr Claude Degauque,
Directeur médical.
Si ces projets ont en commun la même
visée thérapeutique que les prises en
charge classiques, ils passent néanmoins
par la mise en place de structures, de
méthodes et de fonctionnements spéci-
fiques. Actuellement, parallèlement au
groupe « La Source » (Centre de Revali-
dation Fonctionnelle), aux groupes de pa-
role et aux ateliers d’arts plastiques pour
les patients d’Oncologie, l’Unité Médico-
Psychologique propose deux nouvelles
structures :
Musicothérapie en gériatrie
La musicothérapie consiste en l’utilisation
de la musique et de ses composantes
(rythme, mélodie, harmonie, style, etc.)
dans une démarche de soin auprès de per-
sonnes en souffrance. Il s’agit d’un mode
d’intervention visant à améliorer ou main-
tenir le bien-être physique et psychique
de l’individu. La musique est utilisée dans
la relation thérapeutique pour faciliter le
contact, l’interaction, la connaissance de
soi, l’apprentissage, la libre expression,
la communication et leveloppement
personnel. La musicothérapie s’adresse
d’une manière générale à toute personne
souffrant de difficultés émotionnelles, re-
lationnelles et de communication.
Au sein du service de Gériatrie, le pro-
jet de musicothérapie vise à soutenir
psychologiquement la personne âgée, à
favoriser un mieux-être, tout au long de
son parcours thérapeutique au sein de
l’hôpital, en lui proposant un atelier d’ex-
pression autour de la musique (en indivi-
duel ou en groupe). Ainsi, au cours d’une
séance hebdomadaire, il s’agit de :
Proposer une activité musicale structu-
rée et évolutive répondant aux besoins
des personnes âgées et à leurs envies,
en les sollicitant à différents niveaux
pouvant être atteints par le vieillisse-
ment comme la communication, la -
moire, la motricité, etc.
Instaurer un temps de création person-
nelle permettant au malade de s’ex-
primer d’une autre façon et d’exister
dans un espace plus intime et moins
anonyme que dans le service dans le-
quel il est hospitalisé.
Favoriser l’expression, proposer aux
patients hospitalisés un moyen de
partager leur vécu, leur ressenti en of-
frant un lieu, un temps de rencontre,
d’échange, non médicalisé.
Développer la communication et la rela-
tion et favoriser la socialisation.
Introduire, réintroduire la dimension de
plaisir.
Mobiliser, stimuler et renforcer les
capacités intellectuelles, sensorielles,
affectives, émotionnelles et physiques
de la personne.
Numéro utile :
Emilie Léonard : 087/21.28.13.
Espace-Familles
Suite à un appel à projet dans le cadre
du Plan Cancer, le CHPLT s'est vu oc-
troyer des subsides aux fins de déve-
lopper l'accompagnement des familles
des patients en Oncologie. Dès lors, au
second étage du CHPLT, tout proche du
service d'Hémato-Oncologie, un Espace-
Familles a ouvert ses portes depuis le
début novembre 2010. Ce lieu a pour ob-
jectif d'offrir aux familles la possibilité de
venir y poser leurs questions, d'exprimer
leurs craintes ou encore de leur donner
l'opportunité de créer une parenthèse
dans l'accompagnement régulier de leur
proche malade.
Concrètement, des jours de perma-
nences, encadrés par une Psychologue,
se tiennent:
Le mardi de 15 h à 17 h.
Le jeudi de 10 h 30 à 12 h 30.
Une permanence supplémentaire aura
lieu le mercredi après-midi de 13 h à 16 h
réservée aux enfants. L'Espace-Familles
leur permet de s'exprimer à travers le jeu
et d'autres activités créatives, de fournir
des réponses à leurs questions au tra-
vers de lectures adaptées et d'autres
médiateurs ainsi que d'exprimer leurs
craintes, à leur manière.
C'est également en ce lieu que se -
roulent les groupes de parole et l'atelier
d'arts plastiques, encadrés par des psy-
chologues également.
Numéro utile :
Séverine Closset : 087/21.29.13.
éditosynergies
Humanisation des soins :
deux nouvelles initiatives de l'Unité Médico-Psychologique
Parallèlement aux suivis thérapeutiques individuels classiques proposés par les psychiatres et les psychologues, l’Unité
Médico-Psychologique développe différents projets qui poursuivent des objectifs, mis en lumière plus récemment dans le
cadre de l’humanisation des soins, pour améliorer la qualité de vie et la prise en charge du patient et de son entourage,…
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grand angle
Les poudres alcalines ont fait place aux
inhibiteurs de la pompe à protons, les
maladies inflammatoires intestinales
ont vu leur pronostic s’améliorer forte-
ment grâce aux anti-TNF alpha.
L’hépatologie et ses thérapeutiques ont
évolué de manière spectaculaire.
L’endoscopie, la vidéocapsule et l’en-
doscopie opératoire se sont montrées
plus performantes.
Les troubles métaboliques et fonc-
tionnels (pH métrie, Breath tests, ma-
nométrie) ont bénéficié des mêmes
progressions.
Si le contact avec le patient reste pri-
mordial, tant sur le plan anamnestique
que sur le plan clinique, les mises au
point se sont ainsi nettement amélio-
rées et permettent un diagnostic de
plus en plus précis justifiant une théra-
peutique ciblée.
Dans ces conditions, étant donné cette
explosion technologique, le renforce-
ment d’équipes médicales constitue
non seulement un atout, mais une obli-
gation vis-à-vis du patient.
Les synergies résultant de la fusion des
équipes d’hépato-gastroentérolo-
gie des sites Tourelle et Peltzer ont fa-
vorisé l’amélioration des diagnostics et
des thérapeutiques.
Cette collaboration entre divers gas-
troentérologues a permis la mise au
point de ces nouvelles technologies
dont le malade est le principal béné-
ficiaire.
Les échanges entre les divers prati-
ciens de l’Institution constituent un en-
richissement permanent, un recyclage
constant grâce aux synergies intellec-
tuelles.
Chaque médecin du CHPLT bénéficie et
s’enrichit ainsi de l’expérience, du vécu
et de la formation spécifique de chacun
de ses collègues.
De même, la collaboration des autres
services, tant de l’imagerie, de la
chirurgie, de l’histologie, de l’onco-
logie…(colloques hebdomadaires,
contacts personnalisés) permet d’ob-
tenir un traitement optimal pour cha-
cun des patients.
Il est désormais loin le temps cha-
cun travaillait isolément.
L’hépato-gastro-entérologie continue-
ra à évoluer et les diagnostics seront de
plus en plus précis.
La fusion entre l’hôpital site Tourelle
et la Clinique Peltzer a favorisé cet
élément déclencheur en améliorant
encore la qualité, la disponibilité et les
connaissances des équipes d’hépato-
gastro-entérologues.
Et si l’impression est que l’on arrive à une
efficacité maximale, nous devons res-
ter conscients que cette synergie entre
tous les services ne fera qu’améliorer
le rendement scientifique et humain
du service de
gastro-entéro-
logie.
Dr Pierre
Defrance.
Le patient est pris en charge au sein
même de l’Institution, mais également sur
des sites décentralisés du CHPLT à Aubel
et Spa.
En policlinique, les patients sont vus en
consultation et/ou bénéficient d’une série
d’actes techniques (gastroscopie, recto-
sigmoïdoscopie, pH métrie, manométrie,
tests respiratoires, proctologie, fibros-
can,...). Le service profite également de
deux salles techniques voisines de l’hôpi-
tal de jour l’on pratique des examens
sous anesthésie (gastroscopie, colonos-
copie, écho-endoscopie, cholangiographie
rétrograde...). La gastro-entérologie, c’est
enfin un service rénové de 30 lits, avec
tout le confort adapté aux pathologies ren-
contrées.
Si la gastroscopie et la colonoscopie occu-
pent toujours une part majoritaire dans les
actes techniques, avec du matériel et des
connaissances qui ont évolué, le CHPLT
continue d’investir dans d’autres tech-
niques nécessaires à une prise en charge
la plus optimale possible du patient…
L’hépato-gastro-entérologie a fortement évolué durant ces dernières décennies…
La gastro-entérologie au CHPLT : cap vers le futur !
Le service de gastro-entérologie du CHPLT regroupe des médecins spécialistes aux compétences diverses et complémen-
taires. Ces médecins assistés d’un personnel paramédical, lui aussi spécialisé dans les différentes techniques utilisées, se
sont formés à la prise en charge spécifique des patients de gastro-entérologie.
Gastroscopie
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L’hospitalisation
en gastro-entérologie
Installé dans une aile centrale du CHPLT
fraîchement rénovée en juillet 2009, le ser-
vice d’hospitalisation de gastro-entérologie
compte 30 lits, auxquels il faut ajouter les
lits de l’hôpital de jour qui permettent d’ac-
cueillir annuellement plus de 1 800 patients
en hospitalisation de jour.
Hémorragies digestives, pathologies bilio-
pancréatiques et hépatiques, colites diver-
ticulaires, infectieuses ou inflammatoires
sont autant de pathologies rencontrées.
On compte ainsi plus de 1 500 hospitalisa-
tions classiques par an. Pour optimaliser
la prise en charge du patient, il est préfé-
rable de programmer les hospitalisations
en prenant contact avec un gastro-enté-
rologue du service. Le patient peut alors
bénéficier des explorations nécessaires
dans des délais rapides.
Un système appelé gastro-phone est à
la disposition des médecins traitants. Il
s’agit d’un numéro unique qui dévie l’ap-
pel sur le dect du gastro-entérologue de
garde : 087/21-2-4-6-8.
Le suivi des patients hospitalisés est as-
suré quotidiennement par un médecin
assistant en gastro-entérologie et deux
médecins spécialistes, entourés d’une
équipe d’infirmier(ère)s expérimenté(e)s.
La matinée est réservée au tour de salle
qui est l’occasion de (ré)examiner les pa-
tients, prendre en charge les cas admis
via les urgences la veille en soirée ou la
nuit et programmer les explorations né-
cessaires. Ce travail est effectué en colla-
boration étroite avec le reste des équipes
de gastro-entérologie, radiologie, oncolo-
gie et chirurgie abdominale pour une prise
en charge pluridisciplinaire. Le service
travaille également en synergie avec les
médecins traitants, lesquels sont invités à
participer au colloque pluridisciplinaire du
vendredi.
L’informatique est un outil précieux lors
du tour de salle : elle permet d’obtenir
en temps réel les clichés et protocoles
de radiologie ainsi que les résultats biolo-
giques. Le dossier médical du patient tend
à devenir totalement informatisé (DMI). Il
est possible à tout médecin traitant, via
le DMI, de contacter et de communiquer
avec le médecin référent.
Ils peuvent également prendre connais-
sance du rapport d’hospitalisation fait dès
le jour de sortie du patient.
Les tests respiratoires
Rappelons que les tests respiratoires (ou
breath tests) ont pour but d’étudier l' ab-
sorption ou la non-absorption de certains
produits par le système digestif et le mé-
tabolisme de ceux-ci par l’organisme. Ce
métabolisme est étudié grâce à l’élimina-
tion d’un substrat marqué dans les gaz
expirés.
Depuis 2008, le service de Gastro-entéro-
logie possède l’appareillage pour réaliser
ces tests de manière simple, non invasive
et sans l’utilisation d’isotopes radioactifs.
Différentes molécules peuvent en effet
être mesurées dans l’air expiré : le C14
radioactif, l’H et le C13. C’est ce dernier
qui est utilisé au CHPLT. Ceux-ci peuvent
donc être réalisés chez (quasiment) tous
les patients conscients, y compris les
femmes enceintes et les enfants, pour
autant qu’ils soient capables d’expirer à la
demande.
Les différents tests pratiqués se font
sur le même principe. Ils sont actuel-
lement réalisés sur le site Peltzer deux
matinées par semaine par le personnel
infirmier, sous supervision médicale. Les
patients doivent venir à jeun (sauf pour le
test à l’uréase) et sans avoir consommé
de boissons pétillantes. Ils commencent
par souffler dans un sachet puis ingèrent
une substance marquée et soufflent de
nouveau dans des sachets à intervalles
déterminés. La nature de la substance, le
nombre de sachets et la durée du test va-
rient d’une indication à l’autre.
Le test le plus fréquent et le plus rapide
est la recherche d’infection gastrique
par l’Hélicobacter Pylori (HP) ou test à
l’uréase. Chez les patients ne pouvant
être biopsiés, pour les dépistages fami-
liaux ou les contrôles après traitement,
le test respiratoire est l’examen de choix.
Il est rapide puisqu’il ne dure qu’une de-
mi-heure et il est le seul pour lequel il ne
faut pas être à jeun. Il ne faut par contre
pas avoir pris d’antibiotique dans les 8 se-
maines qui précèdent et pas d’IPP dans
les 15 jours précédents.
Le deuxième test le plus fréquent est le
test au lactose. Il permet d’identifier une
intolérance, c'est-à-dire une malabsorp-
tion intestinale du lactose, liée à un déficit
enzymatique (lactase). Cette pathologie
touche 10 à 20 % de la population adulte.
Ce test spécifique dure 4 heures. D’autres
tests sont également réalisés : étude de
la vidange gastrique (principalement pour
la recherche d’un retard de vidange chez
les diabétiques ou en postchirurgical), re-
cherche d’une insuffisance pancréatique
exocrine (en cas de stéatorrhée). D’autres
encore devraient être possibles prochai-
nement : recherche de pullulation micro-
bienne, de malabsorption des sels biliaires.
Cette technique, qui reste encore en dé-
veloppement, est un outil simple, utile
et complémentaire pour les explorations
fonctionnelles intestinales.
Double pH métrie oeso-gastrique
et impédance-métrie
Des reflux acides ou non acides peuvent
être responsables de problèmes ORL (brû-
lure de langue, toux, rhinite…) et pulmo-
naire (bronchite, asthme…) en plus de pro-
blèmes de pyrosis et de régurgitations : le
matériel mesure en deux points l’acidité et
au niveau de 10 autres capteurs des dif-
férences de résistance électrique produite
par des reflux liquides éventuels.
En comparaison avec la pH métrie oeso-
phagienne simple, le nouvel appareillage :
Étudie la réponse de l’acidité gastrique
au traitement antiacide (détection des
non-répondeurs aux IPP…)
Détecte l’absence d’acidité gastrique
(gastrite atrophique, Biermer…)
Objective les reflux non acides persis-
tant sous IPP.
Dans ces conditions, les reflux acides ou
non acides, résistants aux traitements
classiques (mesures diététiques, postu-
rales, antiacides) devront être corrigés
chirurgicalement (cure antireflux, laparos-
copique ou endoscopique) excepté si de
gros troubles moteurs de l’œsophage sont
objectivés en manométrie qui contre-indi-
queraient une telle intervention.
Manométrie oesophagienne
de haute définition
Avec ses 21 capteurs de pression espacés
de 1 à 2 cm (au lieu de 3 capteurs espa-
cés de 5 cm sur les anciennes sondes), le
nouvel appareillage de manométrie oeso-
phagienne de haute définition du CHPLT
permet une approche révolutionnaire de la
motilité gastrique.
En mesurant simultanément la pression sur
toute la hauteur de l’œsophage, elle permet
son évaluation détaillée, en entier, en visua-
lisant en un temps les réactions des deux
sphincters et du corps oesophagien.
Les troubles de motilité (contractions
inefficaces, œsophage casse-noisettes,
spasmes diffus, achalasie…) sont ainsi
parfaitement objectivés et leur gravité
Le colloque pluridisciplinaire du vendredi
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peut être mieux évaluée : le diagnostic
sera donc plus précis et la thérapeutique
mieux adaptée.
À côté de cette nouvelle avancée, l’on pra-
tique évidemment toujours la manométrie
classique, y compris ano-rectale.
Fibroscan :
une méthode est non invasive,
indolore et reproductible
La quantification de la fibrose au cours des
maladies chroniques du foie est essen-
tielle pour le clinicien. Outre l’intérêt pro-
nostique évident, cette évaluation permet
également de mieux connaître l’histoire
naturelle et les facteurs associés à la pro-
gression de certaines maladies, de guider
l’indication thérapeutique, et de juger de
l’efficacité antifibrosante de diverses mo-
lécules.
La ponction-biopsie hépatique est l’exa-
men de référence pour évaluer l’impor-
tance de la fibrose hépatique. Cet examen
invasif a cependant plusieurs limites liées
à une morbidité de 0,6 %, une mortalité de
0,09 %, des problèmes d’échantillonnage,
de concordance intra et inter-observateur
et enfin d’acceptabilité par le patient, mais
également par le médecin. Ces difficul-
tés expliquent le développement récent
de nouvelles méthodes non invasives
de quantification de la fibrose hépatique.
Parmi ces nouvelles approches, l’élasto-
graphie impulsionnelle semble très pro-
metteuse.
Le principe repose sur la mesure de l’élas-
ticité hépatique à l’aide d’un élastomètre.
L’élastomètre est constitué d’une sonde
ultrasonore (de 3,5 MHz) montée sur un
vibreur. Une onde élastique de basse fré-
quence est envoyée dans le foie par l’in-
termédiaire d’un vibreur. La propagation
de l’onde est suivie par l’intermédiaire des
ultrasons.
La vitesse de propagation de l’onde élas-
tique est liée à la dureté du milieu ; ceci est
exprimé en Kilo-Pascal.
Le score d’élasticité est mesuré entre 25
et 65 mm de profondeur à partir de la sur-
face de la peau : le volume hépatique éva-
lué est donc 100 x plus important que le
volume apprécié lors d’une biopsie.
Cette méthode est non invasive, indolore,
reproductible et actuellement fiable pour
le dépistage de fibrose extensive ou de
cirrhose.
La mesure de l’élasticité hépatique est
principalement évaluée au cours des hé-
patites virales chroniques, des maladies
cholestatiques et de la cirrhose alcoo-
lique. L’intérêt de l’élastométrie devra
être confirmé dans d’autres étiologies de
maladies chroniques du foie. Son intérêt
devra être également étudié dans le cadre
du suivi des patients présentant une mala-
die chronique du foie ou bénéficiant d’un
traitement susceptible de modifier l’impor-
tance de la fibrose hépatique.
Lorsque les résultats sont concordants
avec le fibrotest (test sanguin qui évalue
la fibrose), la ponction-biopsie hépatique
pourrait être évitée chez la majorité des
patients.
Précisons que les principales causes
d’échec sont liées à l’obésité, à la pré-
sence d’espaces intercostaux trop étroits
ou à la présence d’ascite.
En pratique, cet examen se réalise en am-
bulatoire, sans contraintes particulières
pour le patient, dans une plage horaire de
consultation spécifique.
La vidéocapsule
La vidéocapsule de l’intestin grêle
Le service de gastro-entérologie du CHPLT
dispose depuis 2007 d’une technique per-
mettant de réaliser l’exploration de l’intes-
tin grêle par vidéocapsule. Cette capsule,
de 11 x 26 mm, est avalée par le patient.
Elle possède, à l’une de ses extrémités,
une caméra qui réalise deux photos par
seconde. Jusqu’à présent, une centaine
d’examens ont été réalisés au CHPLT.
Cet examen est indiqué dans l’exploration
d’anémies ferriprives ou d’hémorragies di-
gestives avec gastroscopie et coloscopie
négatives. Seules ces deux indications bé-
néficient d’un remboursement partiel par
l’INAMI, avec un coût actuellement fixé à
250 euros charge du patient). Les autres
indications ne sont pas remboursées
par l’INAMI : suivi de maladie de Crohn,
coeliaque, polypose. L’examen est alors
coûteux : 650 euros à charge du patient
(le remboursement pouvant être étalé sur
plus d’un an).
La vidéocapsule du colon
Actuellement, le colon peut lui aussi être
exploré par vidéocapsule. Celle-ci possède
une caméra à ses deux extrémités, faisant
chacune quatre photos par seconde. L’in-
térêt de cette technique semble réel pour
l’exploration colique en cas d’échec de la
coloscopie, mais il y a encore nécessité
de progresser en termes de sensibilité
pour le dépistage des populations à risque
élevé ou moyen. De nombreuses études
sont toujours en cours. Le service de Gas-
tro-entérologie du CHPLT dispose dès à
présent de ce matériel et est donc prêt à
débuter ces examens une fois les indica-
tions validées.
L'écho-endoscopie
Cet examen, qui combine l’endoscopie
et l’échographie, reste le plus performant
pour étudier la paroi de l'œsophage, de
l'estomac, du duodénum ou du rectum
et les organes voisins. L’écho-endoscopie
haute est toujours réalisée sous anesthé-
sie générale alors que l’écho-endoscopie
basse est le plus souvent pratiquée sans
sédation.
Le fibroscan
Echo-endoscopie
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