La gastro-entérologie au CHPLT : cap vers le futur !

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Décembre 2010 • n°16
La gastro-entérologie
au CHPLT :
cap vers le futur !
Humanisation des soins :
> Musicothérapie en gériatrie
> Espace-Familles
Une voie vers l’excellence :
check-list et
réunions sécurité
La température du Centre Hospitalier Peltzer - La Tourelle de Verviers
édito
Exercice difficile à chaque Thermomètre ! En
quelques lignes, introduire et relier les trois
thèmes de ce numéro. Et pourtant. Parler de
l'hôpital, de son évolution, des patients et
de leur prise en charge, c'est bien parler de
notre quotidien, avec un regard sur demain.
Tout d'abord, un hommage à Pierrot ! Tout le
monde le connaît, il est l'image de la gastroentérologie verviétoise. Il peut nous parler
de bismuth (la poudre) et des débuts de la
gastroscopie dans les années 70 et parcourir
les formidables progrès de cette discipline à
laquelle il consacre sa vie, avec un regard sur
l'importance de la pluridisciplinarité face aux
explosions technologiques qui font l'objet de
ce cahier central.
synergies
Cette évolution technique de la médecine,
qui renforce l'opinion publique dans ses
L'hôpital a pu bénéficier des acquis de
l'industrie, au sens large, pour réduire au
maximum les complications liées aux technologies complexes et les risques liés aux
hommes. Le bloc opératoire est un véritable
laboratoire qui concentre ces deux aspects et
nous vous présentons dans ce numéro les
initiatives qui y sont développées pour accroître la sécurité des patients et développer
une culture d'apprentissage au départ des
expériences de chaque intervenant.
Et, pour lutter contre la déshumanisation, ne
perdons jamais de vue le soin, véritable objet
de l'entreprise hospitalière. Quant au patient,
sujet de nos soins, accordons lui toute notre
attention pour l'aider à retrouver ses repères
dans cet univers peu naturel , sans négliger
bien sûr sa famille et son entourage souvent
désarçonnés par l'annonce de la maladie et
les problèmes socio-économiques parfois associés. Pour répondre à ces objectifs, l'unité
médico-psychologique vous présente ses
dernières initiatives comme la musicothérapie en gériatrie qui prolonge l'expérience de
l'art-thérapie en oncologie et aussi l'espace–
familles.
Dr Claude Degauque,
Directeur médical.
Humanisation des soins :
deux nouvelles initiatives de l'Unité Médico-Psychologique
Parallèlement aux suivis thérapeutiques individuels classiques proposés par les psychiatres et les psychologues, l’Unité
Médico-Psychologique développe différents projets qui poursuivent des objectifs, mis en lumière plus récemment dans le
cadre de l’humanisation des soins, pour améliorer la qualité de vie et la prise en charge du patient et de son entourage,…
Si ces projets ont en commun la même
visée thérapeutique que les prises en
charge classiques, ils passent néanmoins
par la mise en place de structures, de
méthodes et de fonctionnements spécifiques. Actuellement, parallèlement au
groupe « La Source » (Centre de Revalidation Fonctionnelle), aux groupes de parole et aux ateliers d’arts plastiques pour
les patients d’Oncologie, l’Unité MédicoPsychologique propose deux nouvelles
structures :
Musicothérapie en gériatrie
La musicothérapie consiste en l’utilisation
de la musique et de ses composantes
(rythme, mélodie, harmonie, style, etc.)
dans une démarche de soin auprès de personnes en souffrance. Il s’agit d’un mode
d’intervention visant à améliorer ou maintenir le bien-être physique et psychique
de l’individu. La musique est utilisée dans
la relation thérapeutique pour faciliter le
contact, l’interaction, la connaissance de
soi, l’apprentissage, la libre expression,
la communication et le développement
personnel. La musicothérapie s’adresse
d’une manière générale à toute personne
souffrant de difficultés émotionnelles, relationnelles et de communication.
Au sein du service de Gériatrie, le projet de musicothérapie vise à soutenir
psychologiquement la personne âgée, à
favoriser un mieux-être, tout au long de
son parcours thérapeutique au sein de
l’hôpital, en lui proposant un atelier d’expression autour de la musique (en indivi-
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exigences de résultats, comporte ses complications et limites qui obligent l'hôpital à
des adaptations constantes pour lutter d'une
part contre les aléas qui accompagnent cette
approche de plus en plus technique et complexe de la maladie et d'autre part contre le
sentiment de déshumanisation que ressent
le patient.
duel ou en groupe). Ainsi, au cours d’une
séance hebdomadaire, il s’agit de :
• Proposer une activité musicale structurée et évolutive répondant aux besoins
des personnes âgées et à leurs envies,
en les sollicitant à différents niveaux
pouvant être atteints par le vieillissement comme la communication, la mémoire, la motricité, etc.
• Instaurer un temps de création personnelle permettant au malade de s’exprimer d’une autre façon et d’exister
dans un espace plus intime et moins
anonyme que dans le service dans lequel il est hospitalisé.
• Favoriser l’expression, proposer aux
patients hospitalisés un moyen de
partager leur vécu, leur ressenti en offrant un lieu, un temps de rencontre,
d’échange, non médicalisé.
• Développer la communication et la relation et favoriser la socialisation.
• Introduire, réintroduire la dimension de
plaisir.
• Mobiliser, stimuler et renforcer les
capacités intellectuelles, sensorielles,
affectives, émotionnelles et physiques
de la personne.
lopper l'accompagnement des familles
des patients en Oncologie. Dès lors, au
second étage du CHPLT, tout proche du
service d'Hémato-Oncologie, un EspaceFamilles a ouvert ses portes depuis le
début novembre 2010. Ce lieu a pour objectif d'offrir aux familles la possibilité de
venir y poser leurs questions, d'exprimer
leurs craintes ou encore de leur donner
l'opportunité de créer une parenthèse
dans l'accompagnement régulier de leur
proche malade.
Concrètement, des jours de permanences, encadrés par une Psychologue,
se tiennent:
• Le mardi de 15 h à 17 h.
• Le jeudi de 10 h 30 à 12 h 30.
Une permanence supplémentaire aura
lieu le mercredi après-midi de 13 h à 16 h
réservée aux enfants. L'Espace-Familles
leur permet de s'exprimer à travers le jeu
et d'autres activités créatives, de fournir
des réponses à leurs questions au travers de lectures adaptées et d'autres
médiateurs ainsi que d'exprimer leurs
craintes, à leur manière.
Numéro utile :
Emilie Léonard : 087/21.28.13.
C'est également en ce lieu que se déroulent les groupes de parole et l'atelier
d'arts plastiques, encadrés par des psychologues également.
Espace-Familles
Suite à un appel à projet dans le cadre
du Plan Cancer, le CHPLT s'est vu octroyer des subsides aux fins de déve-
Numéro utile :
Séverine Closset : 087/21.29.13.
grand angle
L’hépato-gastro-entérologie a fortement évolué durant ces dernières décennies…
Les poudres alcalines ont fait place aux
inhibiteurs de la pompe à protons, les
maladies inflammatoires intestinales
ont vu leur pronostic s’améliorer fortement grâce aux anti-TNF alpha.
Les synergies résultant de la fusion des
équipes d’hépato-gastroentérologie des sites Tourelle et Peltzer ont favorisé l’amélioration des diagnostics et
des thérapeutiques.
L’hépatologie et ses thérapeutiques ont
évolué de manière spectaculaire.
Cette collaboration entre divers gastroentérologues a permis la mise au
point de ces nouvelles technologies
dont le malade est le principal bénéficiaire.
L’endoscopie, la vidéocapsule et l’endoscopie opératoire se sont montrées
plus performantes.
Les troubles métaboliques et fonctionnels (pH métrie, Breath tests, manométrie) ont bénéficié des mêmes
progressions.
Si le contact avec le patient reste primordial, tant sur le plan anamnestique
que sur le plan clinique, les mises au
point se sont ainsi nettement améliorées et permettent un diagnostic de
plus en plus précis justifiant une thérapeutique ciblée.
Dans ces conditions, étant donné cette
explosion technologique, le renforcement d’équipes médicales constitue
non seulement un atout, mais une obligation vis-à-vis du patient.
Les échanges entre les divers praticiens de l’Institution constituent un enrichissement permanent, un recyclage
constant grâce aux synergies intellectuelles.
Chaque médecin du CHPLT bénéficie et
s’enrichit ainsi de l’expérience, du vécu
et de la formation spécifique de chacun
de ses collègues.
De même, la collaboration des autres
services, tant de l’imagerie, de la
chirurgie, de l’histologie, de l’oncologie…(colloques
hebdomadaires,
contacts personnalisés) permet d’obtenir un traitement optimal pour chacun des patients.
Il est désormais loin le temps où chacun travaillait isolément.
L’hépato-gastro-entérologie continuera à évoluer et les diagnostics seront de
plus en plus précis.
La fusion entre l’hôpital site Tourelle
et la Clinique Peltzer a favorisé cet
élément déclencheur en améliorant
encore la qualité, la disponibilité et les
connaissances des équipes d’hépatogastro-entérologues.
Et si l’impression est que l’on arrive à une
efficacité maximale, nous devons rester conscients que cette synergie entre
tous les services ne fera qu’améliorer
le rendement scientifique et humain
du service de
gastro-entérologie.
Dr Pierre
Defrance.
La gastro-entérologie au CHPLT : cap vers le futur !
Le service de gastro-entérologie du CHPLT regroupe des médecins spécialistes aux compétences diverses et complémentaires. Ces médecins assistés d’un personnel paramédical, lui aussi spécialisé dans les différentes techniques utilisées, se
sont formés à la prise en charge spécifique des patients de gastro-entérologie.
Gastroscopie
Le patient est pris en charge au sein
même de l’Institution, mais également sur
des sites décentralisés du CHPLT à Aubel
et Spa.
En policlinique, les patients sont vus en
consultation et/ou bénéficient d’une série
d’actes techniques (gastroscopie, rectosigmoïdoscopie, pH métrie, manométrie,
tests respiratoires, proctologie, fibroscan,...). Le service profite également de
deux salles techniques voisines de l’hôpital de jour où l’on pratique des examens
sous anesthésie (gastroscopie, colonoscopie, écho-endoscopie, cholangiographie
rétrograde...). La gastro-entérologie, c’est
enfin un service rénové de 30 lits, avec
tout le confort adapté aux pathologies rencontrées.
Si la gastroscopie et la colonoscopie occupent toujours une part majoritaire dans les
actes techniques, avec du matériel et des
connaissances qui ont évolué, le CHPLT
continue d’investir dans d’autres techniques nécessaires à une prise en charge
la plus optimale possible du patient…
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L’hospitalisation
en gastro-entérologie
Installé dans une aile centrale du CHPLT
fraîchement rénovée en juillet 2009, le service d’hospitalisation de gastro-entérologie
compte 30 lits, auxquels il faut ajouter les
lits de l’hôpital de jour qui permettent d’accueillir annuellement plus de 1 800 patients
en hospitalisation de jour.
Hémorragies digestives, pathologies biliopancréatiques et hépatiques, colites diverticulaires, infectieuses ou inflammatoires
sont autant de pathologies rencontrées.
On compte ainsi plus de 1 500 hospitalisations classiques par an. Pour optimaliser
la prise en charge du patient, il est préférable de programmer les hospitalisations
en prenant contact avec un gastro-entérologue du service. Le patient peut alors
bénéficier des explorations nécessaires
dans des délais rapides.
Un système appelé gastro-phone est à
la disposition des médecins traitants. Il
s’agit d’un numéro unique qui dévie l’appel sur le dect du gastro-entérologue de
garde : 087/21-2-4-6-8.
Le suivi des patients hospitalisés est assuré quotidiennement par un médecin
assistant en gastro-entérologie et deux
médecins spécialistes, entourés d’une
équipe d’infirmier(ère)s expérimenté(e)s.
La matinée est réservée au tour de salle
qui est l’occasion de (ré)examiner les patients, prendre en charge les cas admis
via les urgences la veille en soirée ou la
nuit et programmer les explorations nécessaires. Ce travail est effectué en collaboration étroite avec le reste des équipes
de gastro-entérologie, radiologie, oncologie et chirurgie abdominale pour une prise
en charge pluridisciplinaire. Le service
travaille également en synergie avec les
médecins traitants, lesquels sont invités à
participer au colloque pluridisciplinaire du
vendredi.
Le colloque pluridisciplinaire du vendredi
L’informatique est un outil précieux lors
du tour de salle : elle permet d’obtenir
en temps réel les clichés et protocoles
de radiologie ainsi que les résultats biologiques. Le dossier médical du patient tend
à devenir totalement informatisé (DMI). Il
est possible à tout médecin traitant, via
le DMI, de contacter et de communiquer
avec le médecin référent.
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Ils peuvent également prendre connaissance du rapport d’hospitalisation fait dès
le jour de sortie du patient.
Les tests respiratoires
Rappelons que les tests respiratoires (ou
breath tests) ont pour but d’étudier l' absorption ou la non-absorption de certains
produits par le système digestif et le métabolisme de ceux-ci par l’organisme. Ce
métabolisme est étudié grâce à l’élimination d’un substrat marqué dans les gaz
expirés.
Depuis 2008, le service de Gastro-entérologie possède l’appareillage pour réaliser
ces tests de manière simple, non invasive
et sans l’utilisation d’isotopes radioactifs.
Différentes molécules peuvent en effet
être mesurées dans l’air expiré : le C14
radioactif, l’H et le C13. C’est ce dernier
qui est utilisé au CHPLT. Ceux-ci peuvent
donc être réalisés chez (quasiment) tous
les patients conscients, y compris les
femmes enceintes et les enfants, pour
autant qu’ils soient capables d’expirer à la
demande.
Les différents tests pratiqués se font
sur le même principe. Ils sont actuellement réalisés sur le site Peltzer deux
matinées par semaine par le personnel
infirmier, sous supervision médicale. Les
patients doivent venir à jeun (sauf pour le
test à l’uréase) et sans avoir consommé
de boissons pétillantes. Ils commencent
par souffler dans un sachet puis ingèrent
une substance marquée et soufflent de
nouveau dans des sachets à intervalles
déterminés. La nature de la substance, le
nombre de sachets et la durée du test varient d’une indication à l’autre.
Le test le plus fréquent et le plus rapide
est la recherche d’infection gastrique
par l’Hélicobacter Pylori (HP) ou test à
l’uréase. Chez les patients ne pouvant
être biopsiés, pour les dépistages familiaux ou les contrôles après traitement,
le test respiratoire est l’examen de choix.
Il est rapide puisqu’il ne dure qu’une demi-heure et il est le seul pour lequel il ne
faut pas être à jeun. Il ne faut par contre
pas avoir pris d’antibiotique dans les 8 semaines qui précèdent et pas d’IPP dans
les 15 jours précédents.
Le deuxième test le plus fréquent est le
test au lactose. Il permet d’identifier une
intolérance, c'est-à-dire une malabsorption intestinale du lactose, liée à un déficit
enzymatique (lactase). Cette pathologie
touche 10 à 20 % de la population adulte.
Ce test spécifique dure 4 heures. D’autres
tests sont également réalisés : étude de
la vidange gastrique (principalement pour
la recherche d’un retard de vidange chez
les diabétiques ou en postchirurgical), recherche d’une insuffisance pancréatique
exocrine (en cas de stéatorrhée). D’autres
encore devraient être possibles prochainement : recherche de pullulation microbienne, de malabsorption des sels biliaires.
Cette technique, qui reste encore en développement, est un outil simple, utile
et complémentaire pour les explorations
fonctionnelles intestinales.
Double pH métrie oeso-gastrique
et impédance-métrie
Des reflux acides ou non acides peuvent
être responsables de problèmes ORL (brûlure de langue, toux, rhinite…) et pulmonaire (bronchite, asthme…) en plus de problèmes de pyrosis et de régurgitations : le
matériel mesure en deux points l’acidité et
au niveau de 10 autres capteurs des différences de résistance électrique produite
par des reflux liquides éventuels.
En comparaison avec la pH métrie oesophagienne simple, le nouvel appareillage :
• Étudie la réponse de l’acidité gastrique
au traitement antiacide (détection des
non-répondeurs aux IPP…)
• Détecte l’absence d’acidité gastrique
(gastrite atrophique, Biermer…)
• Objective les reflux non acides persistant sous IPP.
Dans ces conditions, les reflux acides ou
non acides, résistants aux traitements
classiques (mesures diététiques, posturales, antiacides) devront être corrigés
chirurgicalement (cure antireflux, laparoscopique ou endoscopique) excepté si de
gros troubles moteurs de l’œsophage sont
objectivés en manométrie qui contre-indiqueraient une telle intervention.
Manométrie oesophagienne
de haute définition
Avec ses 21 capteurs de pression espacés
de 1 à 2 cm (au lieu de 3 capteurs espacés de 5 cm sur les anciennes sondes), le
nouvel appareillage de manométrie oesophagienne de haute définition du CHPLT
permet une approche révolutionnaire de la
motilité gastrique.
En mesurant simultanément la pression sur
toute la hauteur de l’œsophage, elle permet
son évaluation détaillée, en entier, en visualisant en un temps les réactions des deux
sphincters et du corps oesophagien.
Les troubles de motilité (contractions
inefficaces, œsophage casse-noisettes,
spasmes diffus, achalasie…) sont ainsi
parfaitement objectivés et leur gravité
Le fibroscan
peut être mieux évaluée : le diagnostic
sera donc plus précis et la thérapeutique
mieux adaptée.
À côté de cette nouvelle avancée, l’on pratique évidemment toujours la manométrie
classique, y compris ano-rectale.
Fibroscan :
une méthode est non invasive,
indolore et reproductible
La quantification de la fibrose au cours des
maladies chroniques du foie est essentielle pour le clinicien. Outre l’intérêt pronostique évident, cette évaluation permet
également de mieux connaître l’histoire
naturelle et les facteurs associés à la progression de certaines maladies, de guider
l’indication thérapeutique, et de juger de
l’efficacité antifibrosante de diverses molécules.
La ponction-biopsie hépatique est l’examen de référence pour évaluer l’importance de la fibrose hépatique. Cet examen
invasif a cependant plusieurs limites liées
à une morbidité de 0,6 %, une mortalité de
0,09 %, des problèmes d’échantillonnage,
de concordance intra et inter-observateur
et enfin d’acceptabilité par le patient, mais
également par le médecin. Ces difficultés expliquent le développement récent
de nouvelles méthodes non invasives
de quantification de la fibrose hépatique.
Parmi ces nouvelles approches, l’élastographie impulsionnelle semble très prometteuse.
Le principe repose sur la mesure de l’élasticité hépatique à l’aide d’un élastomètre.
L’élastomètre est constitué d’une sonde
ultrasonore (de 3,5 MHz) montée sur un
vibreur. Une onde élastique de basse fréquence est envoyée dans le foie par l’intermédiaire d’un vibreur. La propagation
de l’onde est suivie par l’intermédiaire des
ultrasons.
La vitesse de propagation de l’onde élastique est liée à la dureté du milieu ; ceci est
exprimé en Kilo-Pascal.
lique. L’intérêt de l’élastométrie devra
être confirmé dans d’autres étiologies de
maladies chroniques du foie. Son intérêt
devra être également étudié dans le cadre
du suivi des patients présentant une maladie chronique du foie ou bénéficiant d’un
traitement susceptible de modifier l’importance de la fibrose hépatique.
Lorsque les résultats sont concordants
avec le fibrotest (test sanguin qui évalue
la fibrose), la ponction-biopsie hépatique
pourrait être évitée chez la majorité des
patients.
Précisons que les principales causes
d’échec sont liées à l’obésité, à la présence d’espaces intercostaux trop étroits
ou à la présence d’ascite.
En pratique, cet examen se réalise en ambulatoire, sans contraintes particulières
pour le patient, dans une plage horaire de
consultation spécifique.
La vidéocapsule
La vidéocapsule de l’intestin grêle
Le service de gastro-entérologie du CHPLT
dispose depuis 2007 d’une technique permettant de réaliser l’exploration de l’intestin grêle par vidéocapsule. Cette capsule,
de 11 x 26 mm, est avalée par le patient.
Elle possède, à l’une de ses extrémités,
une caméra qui réalise deux photos par
seconde. Jusqu’à présent, une centaine
d’examens ont été réalisés au CHPLT.
Cet examen est indiqué dans l’exploration
d’anémies ferriprives ou d’hémorragies digestives avec gastroscopie et coloscopie
négatives. Seules ces deux indications bénéficient d’un remboursement partiel par
l’INAMI, avec un coût actuellement fixé à
250 euros (à charge du patient). Les autres
indications ne sont pas remboursées
par l’INAMI : suivi de maladie de Crohn,
coeliaque, polypose. L’examen est alors
coûteux : 650 euros à charge du patient
(le remboursement pouvant être étalé sur
plus d’un an).
La vidéocapsule du colon
Actuellement, le colon peut lui aussi être
exploré par vidéocapsule. Celle-ci possède
une caméra à ses deux extrémités, faisant
chacune quatre photos par seconde. L’intérêt de cette technique semble réel pour
l’exploration colique en cas d’échec de la
coloscopie, mais il y a encore nécessité
de progresser en termes de sensibilité
pour le dépistage des populations à risque
élevé ou moyen. De nombreuses études
sont toujours en cours. Le service de Gastro-entérologie du CHPLT dispose dès à
présent de ce matériel et est donc prêt à
débuter ces examens une fois les indications validées.
L'écho-endoscopie
Cet examen, qui combine l’endoscopie
et l’échographie, reste le plus performant
pour étudier la paroi de l'œsophage, de
l'estomac, du duodénum ou du rectum
et les organes voisins. L’écho-endoscopie
haute est toujours réalisée sous anesthésie générale alors que l’écho-endoscopie
basse est le plus souvent pratiquée sans
sédation.
Le score d’élasticité est mesuré entre 25
et 65 mm de profondeur à partir de la surface de la peau : le volume hépatique évalué est donc 100 x plus important que le
volume apprécié lors d’une biopsie.
Cette méthode est non invasive, indolore,
reproductible et actuellement fiable pour
le dépistage de fibrose extensive ou de
cirrhose.
La mesure de l’élasticité hépatique est
principalement évaluée au cours des hépatites virales chroniques, des maladies
cholestatiques et de la cirrhose alcooEcho-endoscopie
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Il existe différents types d’appareils. Les
écho-endoscopes avec sonde radiale fournissent une image ultrasonographique à
360°, perpendiculaire à l’axe de l’endoscope. Ce sont des appareils à visée diagnostique uniquement.
Les écho-endoscopes avec une sonde
dite linéaire donnent une image échographique parallèle à l’axe de l’endoscope et
allient le diagnostic avec, si nécessaire, de
l’interventionnel. En effet, ils sont munis
d’un canal opérateur qui permet l’introduction d’instruments et de réaliser des actes
techniques tels que, par exemple, des cyto-ponctions à l’aiguille fine.
Notons qu’il existe également des sondes
d’échographie « aveugles » rigides à balayage radial, utilisées principalement par
voie basse pour l’étude du canal anal et de
ses sphincters, ainsi que de la paroi rectale.
Le CHPLT dispose de ces deux derniers
types d’appareils.
Enfin, il existe des minisondes qui sont
amenées au contact de la paroi digestive
au moyen d’un endoscope classique.
Elles permettent une analyse fine de l’extension intrapariétale des tumeurs, particulièrement intéressante avant d’envisager une résection locale endoscopique
d’une tumeur.
Les principales indications de l’échoendoscopie (EE) sont le bilan d’extension
locorégionale des cancers digestifs, le diagnostic des affections bilio-pancréatiques
(cancer pancréatique, lithiase, bilan étiologique des pancréatites…) et le diagnostic
de certaines affections bénignes (gastrite
à gros plis, tumeur stromale sous-muqueuse, bilan d’incontinence, recherche
de fistule…).
Endoscopie interventionnelle
L'endoscopie interventionnelle
Au départ, l’endoscopie était essentiellement diagnostique. Depuis près de 30 ans,
elle est devenue de plus en plus interventionnelle.
Au niveau oeso-gastrique, elle permet le
traitement des hémorragies digestives,
le traitement des sténoses bénignes ou
malignes par dilatation ou par la mise en
place de prothèses expansibles, l’extraction de corps étrangers, le traitement des
fistules par mise en place de prothèses extirpables, la résection de tissus précancéreux ou cancéreux par EMR (Endoscopie
Mucosal Résection) ou ESD (Endoscopie
Submucosal Dissection), kysto gastrostomie - drainage de collections péripancréatiques par mise en place de prothèse(s).
Concernant la sphère bilio-pancréatique,
les gastro-entérologues du CHPLT pratiquent la CPRE (Colangiographie Pancréatographie Rétrograde Endoscopique).
Cette technique permet l’extraction de lithiases après sphinctérotomie biliaire ou
pancréatique, le traitement des sténoses
par dilatation pneumatique ou mise en
place de prothèses, l’ampullectomie endoscopique pour des lésions balisées…
L’écho-endoscopie interventionnelle est
en plein développement. Actuellement au
CHPLT, elle comprend la ponction échoguidée des masses pancréatiques tissulaires ou kystiques, celle des masses péridigestives (notamment ganglionnaires),
en particulier du médiastin, de la région
cœliaque et de la zone périrectale, mais
aussi le drainage des pseudokystes et le
bloc cœliaque antalgique.
À l’heure actuelle, deux demi-journées
sont consacrées à l’écho-endoscopie au
CHPLT. Il est certain que cette technique,
devenue indispensable pour la prise en
charge des pathologies digestives, prendra une place encore plus importante au
sein de l’Institution, notamment avec le
développement toujours croissant de
l’écho-endoscopie interventionnelle.
Gastro-entérologie pédiatrique
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Ces interventions se réalisent sous anesthésie dans une des deux salles techniques spécifiques.
Au niveau colique, l’endoscopie permet
la résection de polypes, la cautérisation à
l’Argon d’angiodysplasie, la mise en place
de clips dans le cadre de saignements
post polypectomie…
L’une des évolutions majeures de ces
dernières années consiste en la mise en
place de prothèses, notamment pour les
occlusions intestinales sur sténoses néoplasiques ou bénignes.
La gastro-entérologie pédiatrique
Depuis plus d’une génération, la gastroentérologie pédiatrique est pratiquée au
CHPLT. À l’époque, des actes techniques
étaient limités à la biopsie jéjunale par
capsule de Watson. L’échographie abdominale faisait ses débuts et la radiographie
restait une possibilité d’exploration.
Depuis lors, à l’instar des autres spécialités de pédiatrie, la gastro pédiatrique « a
grandi » et des actes techniques adaptés à l’enfant et à sa pathologie peuvent
être pratiqués avec une instrumentation
spécifique (endoscopie, pH métrie, breath
test au lactose, breath test c13, échographie abdominale manométrie, scintigraphie…) toujours dans le souci d’éviter au
maximum toute agression inutile de l’être
en croissance.
Une consultation spécialisée est proposée
en policlinique de Pédiatrie.
Un local spécifique permet de pratiquer
la plupart des actes techniques en ambulatoire. Pour certains, l’hospitalisation de
jour pédiatrique s’avère nécessaire.
Une consultation de diététique pédiatrique
est attachée à cette prise en charge.
Un psychologue travaille également de
concert pour certaines maladies plus compliquées ou chroniques.
Une collaboration avec les gastro-entérologues « adultes » permet de passer la
main lorsque les enfants atteignent l’âge
de 16 ans.
Tout comme la neuropédiatrie, une reconnaissance spécifique de la gastroentérologie pédiatrique est à l’étude dans notre
pays pour suivre le courant européen.
le saviez-vous ?
Numéros utiles
Consultations Aubel et Spa : 087/21.23.28 • Peltzer et La Tourelle : 087/21.23.26 • Hospitalisation : 087/21.21.52
Gastro-phone : 087/21-2 -4-6-8 • Gastro-entérologie pédiatrique : 087/21.21.81 • Diététicienne : 087/21.94.75
Une voie vers l’excellence : check-list et réunions sécurité
La sécurité en salle d’opération est un
problème sérieux de santé publique :
234 millions d’opérations sont réalisées chaque année dans le monde,
la mortalité liée à la chirurgie est de
0.4 à 0.8 % et la morbidité de 3 à 16 %
(pays industrialisés compris). La moitié de ces complications est considérée comme évitable.
Dès janvier 2007, l’OMS a lancé un programme « safe surgery saves lives »
dont l’objectif est une réduction de la
morbi-mortalité opératoire par renforcement de l’implication des équipes infirmières, chirurgiens et anesthésistes en
s’appuyant sur des recommandations de
bonnes pratiques cliniques.
Une vingtaine d’items pertinents ont été
identifiés : des standards de sécurité devant être vérifiés avant, pendant et après
toute intervention chirurgicale et d’autres
qui améliorent la communication entre
les différents membres de l’équipe : l’ensemble constitue la check-list.
La check-list a été validée par une étude
de l’école de santé publique de Harvard
portant sur 8000 patients répartis dans 8
hôpitaux différents dans le monde. Cette
étude a démontré une réduction de 30 %
de la mortalité et de la morbidité (Haynes
et coll publiée dans le N.engl.med 2009 ;
360:491.9).
Au vu de tels résultats, le CHPLT a considéré qu’il n’était pas éthiquement défendable de travailler en ignorant la check-list
(obligatoire en France et aux Pays-Bas).
Une fois la liste devenue familière, elle ne
requiert que peu de temps et les questions se posent dans le déroulement habituel de l’intervention.
Dans le même esprit, des réunions
« sécurité » ont été mises sur pied au
bloc opératoire s’inscrivant dans une
réelle démarche qualité.
En anesthésie, et probablement peuton généraliser à l’ensemble de l’activité
péri opératoire, on détecte et corrige un
grand nombre d’erreurs avant qu’elles ne
portent à conséquence et qu’un accident
ne survienne grâce à des barrières de sécurité : alarmes multiples, procédures détaillées, bouton d’appel d’urgence...
Si un incident ou un accident se produit,
s’arrêter à une recherche de responsabilité ou désigner un coupable empêche de
progresser en termes de sécurité. L’important est de rechercher où le système
a failli, d’identifier le contexte favorable
aux erreurs et violations de procédures, le
concours de circonstances qui a fait que
cela a abouti à un accident. Dans ce des-
sein, il faut analyser l’ensemble de l’accident et pas seulement ses causes et aller
vers la prévention pour éviter que cela se
reproduise. Exercice difficile ! L’Institution
a accepté d’organiser une formation en
collaboration avec Madame A.S Nyssen,
Professeur à la faculté de psychologie
du travail de l’Université de Liège, qui a
particulièrement étudié l’erreur humaine
et la gestion des risques dans le domaine
médical. Cette formation est donnée à
un groupe d’infirmières, de chirurgiens et
d’anesthésistes qui animeront ensuite les
futures réunions « sécurité ». L’objectif
de ces réunions, outre de comprendre ce
qui s’est passé en dépit des protections
pour activer la prévention, est aussi de
permettre, par le débriefing, un support
psychologique collectif très important en
cas d’accident.
Numéro utile : Dr Anne-Marie Cayet : 087/21.28.67
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infos
Vif succès pour la Journée
Découverte Entreprises 2010!
L'Institution a participé le 3 octobre 2010 à la Journée Découverte Entreprises. 1400 personnes ont fait le déplacement pour visiter le bloc opératoire, la cuisine et le CRF. Cet
événement fut une véritable réussite de l'avis des participants, mais aussi du personnel qui a pris part à cette journée
avec un réel enthousiasme.
Une expérience à renouveler, assurément!
Nouveaux membres du Conseil Médical
Une plaine de jeux destinée
aux enfants hospitalisés
Le 9 décembre dernier, la plaine de jeux destinée aux
enfants hospitalisés dans le service de Pédiatrie a été
officiellement inaugurée. Il s'agit de l'heureux aboutissement d'une initiative des animatrices de la salle de
jeux du service de Pédiatrie. Ce beau projet a pu être
mené à bien grâce à l'intervention généreuse des Kiwanis "Herstal-Oupeye", "Pays de Herve" et de l'ASBL "La
tourelle des enfants". Les beaux jours sont attendus
avec impatience pour que cette plaine, particulièrement
bien équipée, puisse faire le bonheur des enfants.
BROHON Eric
DORTHU Laurent
MAGNEE Marc
HANSSEN Christian
DELCOUR Christian
LAMALLE Didier
ANGENOT Philippe
KNOTT Jean-Michel
CARVELLI Thierry
JEHIN François
KALANTARI Hassan
PERIQUET Yves
STRIVAY Jean-Luc
DEGAUQUE Claude
HUBERTY Véronique
Consultations (tous sites confondus) .........................11393
Gastroscopie.................................................................5143
Colonoscopie ................................................................1931
RCP...................................................................................98
Echo-endoscopie ............................................................195
Gastrostomie ....................................................................47
Manométrie ....................................................................105
pH métrie..........................................................................27
Breath test ......................................................................674
Vidéocapsule ....................................................................21
Président
Vice-Président
Vice-Président
Trésorier
Secrétaire
Secrétaire adjoint
Membre
Membre
Membre
Membre
Membre
Membre
Membre
Invité Permanent
Invitée Permanente
Bienvenue
Dr Raluca
Asandei,
La gastro-entérologie
en 10 chiffres clés (année 2009)
Anesthésie
Radiologie
Cardiologie
Cardiologie
Neurologie
Ophtalmologie
Physiothérapie
Anesthésiste
Pédiatre
Généraliste-Urgences
Hématologie
Chirurgie
Anesthésiste
Directeur Médical
Pharmacien-biologiste
en tant que médecin
spécialiste en
pneumologie :
087/21.94.55
Dr Catherine
Dutilleux
en tant que médecin
spécialiste en anesthésieréanimation
087/21.94.98
Dr Laurent
Bouffioux,
Dr Valérie
Dechenne,
en tant que médecin
spécialiste en chirurgie
vasculaire :
087/21.94.99
en tant que médecin
spécialiste en gynécologieobstétrique :
087/21.94.97
Dr Vincent
Lemaire
Dr Marjorie
Sabic
en tant que médecin
spécialiste en chirurgie
plastique :
087/21.94.96
en tant que médecin
spécialiste en chirurgie
orthopédique :
087/21.93.74
Editeur responsable : C. Degauque • Ont collaboré à ce numéro : R. Asandei • L. Bouffioux • E. Brohon • A.-M. Cayet • B. Daron • V. Dechenne • P. Defrance • J.L. Deville • O. De Hertogh • C. Dutilleux
B. Feytmans et toute l’équipe de Gastroentérologie • B. Fonteneau • P. François • H. Gilson • V. Lemaire • Ph. Lousberg • Ph. Magermans • M. Muller • Ch. Richelle • M. Sabic • J. Tits • G. Vanstraelen
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