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L’hospitalisation
en gastro-entérologie
Installé dans une aile centrale du CHPLT
fraîchement rénovée en juillet 2009, le ser-
vice d’hospitalisation de gastro-entérologie
compte 30 lits, auxquels il faut ajouter les
lits de l’hôpital de jour qui permettent d’ac-
cueillir annuellement plus de 1 800 patients
en hospitalisation de jour.
Hémorragies digestives, pathologies bilio-
pancréatiques et hépatiques, colites diver-
ticulaires, infectieuses ou inflammatoires
sont autant de pathologies rencontrées.
On compte ainsi plus de 1 500 hospitalisa-
tions classiques par an. Pour optimaliser
la prise en charge du patient, il est préfé-
rable de programmer les hospitalisations
en prenant contact avec un gastro-enté-
rologue du service. Le patient peut alors
bénéficier des explorations nécessaires
dans des délais rapides.
Un système appelé gastro-phone est à
la disposition des médecins traitants. Il
s’agit d’un numéro unique qui dévie l’ap-
pel sur le dect du gastro-entérologue de
garde : 087/21-2-4-6-8.
Le suivi des patients hospitalisés est as-
suré quotidiennement par un médecin
assistant en gastro-entérologie et deux
médecins spécialistes, entourés d’une
équipe d’infirmier(ère)s expérimenté(e)s.
La matinée est réservée au tour de salle
qui est l’occasion de (ré)examiner les pa-
tients, prendre en charge les cas admis
via les urgences la veille en soirée ou la
nuit et programmer les explorations né-
cessaires. Ce travail est effectué en colla-
boration étroite avec le reste des équipes
de gastro-entérologie, radiologie, oncolo-
gie et chirurgie abdominale pour une prise
en charge pluridisciplinaire. Le service
travaille également en synergie avec les
médecins traitants, lesquels sont invités à
participer au colloque pluridisciplinaire du
vendredi.
L’informatique est un outil précieux lors
du tour de salle : elle permet d’obtenir
en temps réel les clichés et protocoles
de radiologie ainsi que les résultats biolo-
giques. Le dossier médical du patient tend
à devenir totalement informatisé (DMI). Il
est possible à tout médecin traitant, via
le DMI, de contacter et de communiquer
avec le médecin référent.
Ils peuvent également prendre connais-
sance du rapport d’hospitalisation fait dès
le jour de sortie du patient.
Les tests respiratoires
Rappelons que les tests respiratoires (ou
breath tests) ont pour but d’étudier l' ab-
sorption ou la non-absorption de certains
produits par le système digestif et le mé-
tabolisme de ceux-ci par l’organisme. Ce
métabolisme est étudié grâce à l’élimina-
tion d’un substrat marqué dans les gaz
expirés.
Depuis 2008, le service de Gastro-entéro-
logie possède l’appareillage pour réaliser
ces tests de manière simple, non invasive
et sans l’utilisation d’isotopes radioactifs.
Différentes molécules peuvent en effet
être mesurées dans l’air expiré : le C14
radioactif, l’H et le C13. C’est ce dernier
qui est utilisé au CHPLT. Ceux-ci peuvent
donc être réalisés chez (quasiment) tous
les patients conscients, y compris les
femmes enceintes et les enfants, pour
autant qu’ils soient capables d’expirer à la
demande.
Les différents tests pratiqués se font
sur le même principe. Ils sont actuel-
lement réalisés sur le site Peltzer deux
matinées par semaine par le personnel
infirmier, sous supervision médicale. Les
patients doivent venir à jeun (sauf pour le
test à l’uréase) et sans avoir consommé
de boissons pétillantes. Ils commencent
par souffler dans un sachet puis ingèrent
une substance marquée et soufflent de
nouveau dans des sachets à intervalles
déterminés. La nature de la substance, le
nombre de sachets et la durée du test va-
rient d’une indication à l’autre.
Le test le plus fréquent et le plus rapide
est la recherche d’infection gastrique
par l’Hélicobacter Pylori (HP) ou test à
l’uréase. Chez les patients ne pouvant
être biopsiés, pour les dépistages fami-
liaux ou les contrôles après traitement,
le test respiratoire est l’examen de choix.
Il est rapide puisqu’il ne dure qu’une de-
mi-heure et il est le seul pour lequel il ne
faut pas être à jeun. Il ne faut par contre
pas avoir pris d’antibiotique dans les 8 se-
maines qui précèdent et pas d’IPP dans
les 15 jours précédents.
Le deuxième test le plus fréquent est le
test au lactose. Il permet d’identifier une
intolérance, c'est-à-dire une malabsorp-
tion intestinale du lactose, liée à un déficit
enzymatique (lactase). Cette pathologie
touche 10 à 20 % de la population adulte.
Ce test spécifique dure 4 heures. D’autres
tests sont également réalisés : étude de
la vidange gastrique (principalement pour
la recherche d’un retard de vidange chez
les diabétiques ou en postchirurgical), re-
cherche d’une insuffisance pancréatique
exocrine (en cas de stéatorrhée). D’autres
encore devraient être possibles prochai-
nement : recherche de pullulation micro-
bienne, de malabsorption des sels biliaires.
Cette technique, qui reste encore en dé-
veloppement, est un outil simple, utile
et complémentaire pour les explorations
fonctionnelles intestinales.
Double pH métrie oeso-gastrique
et impédance-métrie
Des reflux acides ou non acides peuvent
être responsables de problèmes ORL (brû-
lure de langue, toux, rhinite…) et pulmo-
naire (bronchite, asthme…) en plus de pro-
blèmes de pyrosis et de régurgitations : le
matériel mesure en deux points l’acidité et
au niveau de 10 autres capteurs des dif-
férences de résistance électrique produite
par des reflux liquides éventuels.
En comparaison avec la pH métrie oeso-
phagienne simple, le nouvel appareillage :
•
Étudie la réponse de l’acidité gastrique
au traitement antiacide (détection des
non-répondeurs aux IPP…)
•
Détecte l’absence d’acidité gastrique
(gastrite atrophique, Biermer…)
•
Objective les reflux non acides persis-
tant sous IPP.
Dans ces conditions, les reflux acides ou
non acides, résistants aux traitements
classiques (mesures diététiques, postu-
rales, antiacides) devront être corrigés
chirurgicalement (cure antireflux, laparos-
copique ou endoscopique) excepté si de
gros troubles moteurs de l’œsophage sont
objectivés en manométrie qui contre-indi-
queraient une telle intervention.
Manométrie oesophagienne
de haute définition
Avec ses 21 capteurs de pression espacés
de 1 à 2 cm (au lieu de 3 capteurs espa-
cés de 5 cm sur les anciennes sondes), le
nouvel appareillage de manométrie oeso-
phagienne de haute définition du CHPLT
permet une approche révolutionnaire de la
motilité gastrique.
En mesurant simultanément la pression sur
toute la hauteur de l’œsophage, elle permet
son évaluation détaillée, en entier, en visua-
lisant en un temps les réactions des deux
sphincters et du corps oesophagien.
Les troubles de motilité (contractions
inefficaces, œsophage casse-noisettes,
spasmes diffus, achalasie…) sont ainsi
parfaitement objectivés et leur gravité
Le colloque pluridisciplinaire du vendredi