Rapport de mission prospection rivers (Tambacounda, Kidira, Bakel

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26 Juin 2012
[Prospection Rivers]
Rapport de mission prospection Rivers (Tambacounda, Kidira, Bakel, Matam)
Du 03 au 08 juin 2012
1. Objectif et déroulement:
— Prospection et recueil de donnés sur les communautés rurales cibles du projet ;
— Tisser un partenariat avec les acteurs de développement locaux.
Nous avons ciblé toutes les institutions impliquées dans les interventions de développement et nous
nous sommes entretenus avec des personnes ressources qui travaillent dans ces structures. Les
entretiens se sont déroulés de manière souple et toutes les questions d’ordre général par rapport au
projet ont été abordées. Nous avons recueilli un ensemble de données sur l’agriculture, l’élevage, les
ressources végétales, le changement climatique, la gestion des ressources, la migration…
Nous avons aussi ajusté notre méthode au fur et à mesure de nos entretiens. Au départ, l’objectif était de
choisir trois communautés rurales dans zones de Kidira, de Bakel et de Matam. Il faut noter que Kidira
est une commune rattachée au département de Bakel. Celui-ci compte 5 CR dans lesquelles Yaajeende
intervient et nous avons décidé de mener nos activités de recherche dans toutes ces CR qui sont :
Moudery, Bellé, Ballou, Sinthiou Fissa, Gabou.
Il s’est révélé dans les discussions avec nos collaborateurs que la CR de Kéniaba est une zone
stratégique pour l’élevage, elle est un carrefour d’accueil des transhumants venant des zones Diéri du
Ferlo, et des pays limitrophes (Mali, Mauritanie). De ce point de vue, il a semblé intéressant de
l’adjoindre à notre liste de CR, ce qui nous permet en même temps de rester sur le choix de suivre 9 CR
au total dans les trois zones. Nous avons visité quelques unes de ces CR : celles de Moudéry, Sinthiou
Fissa et de Ballou.
Le tableau suivant présente la liste de nos interlocuteurs.
Personnes rencontrées,
Fonction ou structure
Abdourahmane NDIAYE et Modou Marie DIAGNE Yaajeende Tambacounda.
Bilal FALL
Yaajeende Matam
Abdou SENE et Momar MBAYE
Wulaa Nafa Tambacounda
Hortense Thiaba MBENGUE
Assistante communautaire Sinthiou Fissa
Moustapha KA
Coordinateur GRDR Bakel
Birahim SIDIBE
GRDR Bakel
Moussa LY
GRDR Bakel
Samba KA
Uphorbak, Bakel
Moussa NDIAYE
Uphorbak, Bakel
Mamadou FADE
ARD, Bakel
Baba NDIAYE
SAED, Chef de délégation de Bakel
Aliou DIA
PCR Moudéry
Lassana CAMARA
ASCOM Moudéry
Pape Mbaye DIAW
Inspecteur départemental Élevage Bakel
Hamidou Sada TIMERA
PCR Ballou, Bakel
Atoumane KANE
AVSF, Matam
Cheikh FALL
PRODAM
Monsieur MBENGUE
Directeur ARD Matam
Birame NDONG
Inspecteur Régional, Elevage, Matam
Mamadou DIALLO
Inspecteur départemental Elevage, Matam
Paul Marie FAYE
SAED, Chef Délégation Matam
Toutes ces personnes rencontrées ont manifesté leur intérêt de coopérer avec nous dans cette
recherche. Ces acteurs du développement qui ont mis en place des réseaux de partenariat avec les
populations nous permettent d’aborder facilement ces populations ; ils nous sont d’une grande utilité en
nous fournissant des données secondaires et en partageant avec nous leur lecture des dynamiques
socio-économiques.
Quelques documents reçus :
-
Un film sur les effets du changement climatique et les adaptations au niveau
local (Auteur : ENDA) ;
-
Plans Locaux de Développement des Communautés rurales
-
Etudes réalisées par les structures rencontrées (ARD, ENDA, GRDR, etc.)
2. Nos observations
Ces observations donnent une idée de la situation socioéconomique des CR, elles sont générales.
L’exploitation des PLD et la caractérisation à proprement parlé précisera toutes ces impressions.
• Kidira (Sinthiou Fissa, Bélé, Kéniéba), Bakel (Moudery, Ballou, Gabou)
Bakel et Kidira sont marquées par une population à majorité Soninké, les Peuls y sont minoritaires mais
avec de fortes concentrations dans certaines CR comme Sinthiou Fissa. L’émigration, l’agriculture,
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l’élevage, l’horticulture et la pêche sont pratiqués à des degrés variables selon la CR et le groupe
ethnique.
L’une des particularités de cette région est qu’elle constitue une frontière et par conséquent, une zone de
transit des éleveurs de la Mauritanie, du Mali et des autres régions d’élevage du Sénégal. Bakel et Kidira
sont aussi des zones de départ en émigration. Il est ressorti de nos entretiens l’émigration demeure une
activité déterminante pour la survie des populations.
La gestion des couloirs de transhumance est assez problématique dans cette zone frontalière. La
résistance de certaines pathologies animales aux antibiotiques ou aux vaccins est de plus en plus
constatée du fait de la contrebande et de l’automédication. Par ailleurs, les cadavres d’animaux ensevelis
dans les mares temporaires contaminent l’eau et sont sources de maladies du bétail.
Le constat de la dégradation des ressources naturelles est unanime pour tous les acteurs que nous
avons rencontrés : les frontières sont poreuses et facilitent l’arrivée massive des troupeaux, le climat
favorise l’évaporation rapide des points d’eau, les mares sont en majorité ensablées, la surcharge du
cheptel sur les ressources, les coupes abusives et non contrôlées en sus des feux brousses accentuent
les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
• Matam : Ogo, Bokkidiawé et Orkadiéré
Les populations sont à majorité Peul ; la situation géographique de Matam par rapport au fleuve et au
Ferlo lui confère un statut particulier du point de vue des enjeux d’exploitation des ressources. Dans la
partie Walo, l’agriculture (la riziculture et autres céréales) domine. Dans le Diéri, l’élevage marque le
territoire. Comme pour Bakel et Kidira, Matam est en proie à l’irrégularité des pluies qui influent
négativement sur les performances agricoles et la disponibilité de pâturages, mais contrairement aux
deux autres qui reçoivent des transhumants, Matam est une zone de départ.
Des ruptures pour analyser les changements
Il existe deux types de ruptures marquantes ; celles liés aux politiques publiques celles relatives au CC
et l’évolution générales des ressources :
• L’implantation de barrages et les aménagements hydro agricoles que la recherche a beaucoup
documentée, surtout concernant la réorganisation des mouvements de déplacement des
troupeaux et l’introduction de nouvelles cultures, et l’adoption de ces cultures par certaines
ethnies que nous pourrons rafraichir lors de la caractérisation et approfondir dans cette
recherche.
• L’augmentation des prix des céréales depuis 2008
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• 2011 : Mauvaise année pluviométrique qui a compromis la sécurité alimentaire et la disponibilité
des ressources pour le bétail.
Quelques hypothèses à partir de ces constats généraux
• La prégnance des conflits entre usagers des ressources présage à la fois d’une pression et
d’une gestion non consensuelle de ces ressources. L’étude sur la végétation nous en dira
davantage peut être : Quels sont les droits de propriété, d’accès et d’usage à des ressources
partagées par les autochtones et les passagers « permanents »?, Quelle interférence cette
exploitation des ressources aurait avec les impacts du changement climatique?
• l’émigration semble être le support de vie ; elle confère une image d’aisance en procurant signes
extérieurs de richesse. En revanche, l’image généralisée d’un groupe social bien assis, à l’abri
de certains besoins de base, cache des inégalités économiques qui seraient intéressantes
d’étudier dans un contexte de changement global
• les retours de certains émigrés laissent supposer des impacts sur les rapports de ceux-ci à
l’environnement globalement et à toutes leurs activités
• l’impact négatif du changement climatique sur l’agriculture pourrait cristalliser la décadence de
celle-ci et accentuer davantage le flux migratoire vers l’Europe. Quelles conséquences sur la
mise en valeur du territoire ?
Prochaine étape : Planifier la caractérisation
Missionnaires
Djiby DIA, Géographe ;
Katim TOURE, AgroEconomiste ;
Astou Diao CAMARA, Sociologue ;
Cheikh BA, Chauffeur, ISRA-BAME
Pathé THIONGANE, superviseur
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