l’élevage, l’horticulture et la pêche sont pratiqués à des degrés variables selon la CR et le groupe
ethnique.
L’une des particularités de cette région est qu’elle constitue une frontière et par conséquent, une zone de
transit des éleveurs de la Mauritanie, du Mali et des autres régions d’élevage du Sénégal. Bakel et Kidira
sont aussi des zones de départ en émigration. Il est ressorti de nos entretiens l’émigration demeure une
activité déterminante pour la survie des populations.
La gestion des couloirs de transhumance est assez problématique dans cette zone frontalière. La
résistance de certaines pathologies animales aux antibiotiques ou aux vaccins est de plus en plus
constatée du fait de la contrebande et de l’automédication. Par ailleurs, les cadavres d’animaux ensevelis
dans les mares temporaires contaminent l’eau et sont sources de maladies du bétail.
Le constat de la dégradation des ressources naturelles est unanime pour tous les acteurs que nous
avons rencontrés : les frontières sont poreuses et facilitent l’arrivée massive des troupeaux, le climat
favorise l’évaporation rapide des points d’eau, les mares sont en majorité ensablées, la surcharge du
cheptel sur les ressources, les coupes abusives et non contrôlées en sus des feux brousses accentuent
les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
• Matam : Ogo, Bokkidiawé et Orkadiéré
Les populations sont à majorité Peul ; la situation géographique de Matam par rapport au fleuve et au
Ferlo lui confère un statut particulier du point de vue des enjeux d’exploitation des ressources. Dans la
partie Walo, l’agriculture (la riziculture et autres céréales) domine. Dans le Diéri, l’élevage marque le
territoire. Comme pour Bakel et Kidira, Matam est en proie à l’irrégularité des pluies qui influent
négativement sur les performances agricoles et la disponibilité de pâturages, mais contrairement aux
deux autres qui reçoivent des transhumants, Matam est une zone de départ.
Des ruptures pour analyser les changements
Il existe deux types de ruptures marquantes ; celles liés aux politiques publiques celles relatives au CC
et l’évolution générales des ressources :
• L’implantation de barrages et les aménagements hydro agricoles que la recherche a beaucoup
documentée, surtout concernant la réorganisation des mouvements de déplacement des
troupeaux et l’introduction de nouvelles cultures, et l’adoption de ces cultures par certaines
ethnies que nous pourrons rafraichir lors de la caractérisation et approfondir dans cette
recherche.
• L’augmentation des prix des céréales depuis 2008