UNIVERSITE VERSAILLES SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES Evaluation d’une formation croisée organisée par le Réseau de Santé Périnatal Parisien et les Ateliers Santé Ville des 19e et 20e arrondissements de Paris THOMAS, Ella Soutenu le 23 Septembre 2015 Directeur du mémoire : Virginie HALLEY DES FONTAINES Remerciements Je tiens tout particulièrement à remercier l’ensemble de l’équipe du Réseau de Santé Périnatal Parisien pour leur sens de l’accueil et leur gentillesse. Et je suis très reconnaissante de la qualité de l’encadrement dont j’ai pu bénéficier tout au long de mon stage et de la réalisation de mon mémoire. Je tiens à adresser un grand remerciement à Mme Aminata Niakaté, et Mme Nathalie Baunot qui m’ont transmis leurs savoirs sur le fonctionnement d’un réseau de périnatalité et ont participé à enrichir mes réflexions sur ma pratique de sage-femme hospitalière. Mille mercis aux professionnels ayant participé à ce mémoire pour leur disponibilité et leur confiance. Enfin, merci à toute l’équipe du Master de Mr Ankri et en particulier à Mme Virginie Halley Des Fontaines pour ses précieux conseils tout au long de la réalisation de ce mémoire. 2 Sommaire Liste des tableaux et figures ............................................................................................................... 4 Liste des abréviations .......................................................................................................................... 4 Introduction ............................................................................................................................................ 5 Définitions, contexte et problématique .............................................................................................. 6 Définitions .......................................................................................................................................... 6 Contexte ............................................................................................................................................. 7 Justification du choix de la formation croisée ............................................................................. 11 Contexte des territoires concernés par les actions des ateliers santé ville du 19e et du 20e ........................................................................................................................................................... 13 Présentation du déroulé de la formation ..................................................................................... 14 Résultats des évaluations de la formation croisée ........................................................................ 15 Résultats de la première évaluation ............................................................................................ 15 Méthode ............................................................................................................................... 16 Résultats relatifs aux participants .................................................................................... 16 Résultats relatifs à la visite des structures...................................................................... 18 Résultats relatifs aux intervenants ................................................................................... 19 Evaluation des organisateurs à distance de la formation ............................................. 19 Résultats de l’évaluation à 6 mois................................................................................................ 20 Matériel et méthodes .......................................................................................................... 20 Collecte des données......................................................................................................... 20 Analyse des données ......................................................................................................... 22 Résultats .............................................................................................................................. 22 Discussion et biais .......................................................................................................................... 28 Conclusion ........................................................................................................................................... 32 Références bibliographiques ............................................................................................................ 34 Annexes ............................................................................................................................................... 36 3 Liste des tableaux et figures Graphique sur les résultats des questions qualitatives issu du rapport « Bilan de la formation croisée 2014 » page 17. Graphique du cycle d’amélioration continue, roue de Deming issue du site internet who.int page 19. Liste des abréviations ARS : Agence régionale de santé ASV : Atelier Santé Ville CAF : Caisse nationale d’allocation familiale CHU : centre d’hébergement d’urgence CMUc : Couverture maladie universelle complémentaire CNNSE : Commission nationale de la naissance et de la santé de l’enfant CPOM : Contrat pluriannuel d’Objectifs et de Moyens CUCS : Contrat urbain de cohésion sociale DGOS : direction générale de l’offre de soins DGS : Direction générale de la Santé DREES : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques GRSP : Groupement régional de santé publique HAS : Haute Autorité de Santé INPES : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé INSERM : Institut national de la santé et de la recherche médicale OMS : Organisation Mondiale de la Santé ORS Île-de-France : Observatoire régional de la santé Île-de-France PRAPS : Programmes régionaux et d’accès à la prévention et aux soins PRS : Programme Régional de Santé RSPP : Réseau de Santé Périnatal Parisien 4 Introduction En 2012, la Cour des comptes [1] a recommandé « une politique de prévention particulièrement active et bien coordonnée en direction des femmes en situation de précarité». En effet, les études menées par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) [2] ont montré que certains indicateurs de santé périnatale se dégradaient (décès maternels évitables, mortalité infantile). En 2006, la Cour des comptes constatait déjà que les acteurs de la prévention ne coordonnaient pas suffisamment leurs actions. De plus, selon l’évaluation du Plan périnatalité 2005-2007, ce dernier « n’a pas limité les difficultés d’articulation inhérente à la multiplicité et à la diversité des acteurs et des décideurs ». Dans la ligne de cette recommandation, l’amélioration de la coordination des acteurs s’est appuyée sur une modalité d’intervention intitulée formation croisée. Elle a été réalisée par le Réseau de Santé Périnatal Parisien (RSPP) et les Ateliers Santé Ville (ASV) des 19e et 20e arrondissements de Paris selon le déroulement suivant : En 2012, s’est constitué un groupe de travail mis en place par le RSPP et l’association Espace 19 puis porté par l’ASV du 19e sur l’«accompagnement des femmes enceintes en situation de vulnérabilité sociale dans le 19e arrondissement». L’objectif étant de faire se rencontrer et réfléchir les différents acteurs sur un projet autour de la prévention des femmes enceintes ou en âge de procréer, en situation de précarité. L’Espace 19 est une association fondée en 1979 par des militants sociaux, notamment des conseillères conjugales et familiales. Depuis 2009, le pôle santé mène des actions de prévention et de promotion de la santé au sein des centres sociaux d’Espace 19 pour l’ensemble des habitants du 19e arrondissement. Les enquêtes périnatales soulignant les besoins spécifiques des femmes enceintes d’origine étrangère, le pôle santé s’est doté, en 2011 de nouvelles compétences : la médiation socioculturelle. Les médiatrices ont pour mission d’agir en interface entre les populations d’origine étrangère et les services et/ou institutions en effectuant « un décodage culturel » des incompréhensions linguistiques, culturelles ou de représentations de valeurs émanant de part et d’autre. Dans le contexte du pôle santé, il leur a été nécessaire de se former autour du parcours de santé périnatale ; ce dont elles ont bénéficié avec les ateliers d’informations sur la santé périnatale du RSPP en 2011. 5 Avec le concours des ASV des 19e, 20e et du RSPP, est ressortie la volonté de continuer à former les différents acteurs de la périnatalité afin de « favoriser le repérage précoce, l’orientation et la prise en charge des situations de périnatalité chez des femmes en situations de vulnérabilité, et par conséquent de favoriser l’inscription dans un parcours de santé périnatale ». Les modalités de formation choisie pour les acteurs de la périnatalité devaient répondre aux objectifs nationaux d’amélioration des indicateurs périnataux dans le cadre des missions d’un réseau périnatal de santé et des Ateliers Santé Ville. Nous verrons comment la formation croisée peut permettre d’améliorer le parcours périnatal des femmes en situation de vulnérabilité. Définitions, contexte et problématique Définitions Afin de comprendre au mieux ce qu’est la formation croisée, il est important de revenir sur certaines notions telles que la précarité et la vulnérabilité sociale. Selon Wresinski [3], « La précarité est l’absence d’une ou de plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs droits fondamentaux. L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives. Elle conduit le plus souvent à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence qu’elle tend à se prolonger dans le temps et devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances de reconquérir ses droits et de réassumer ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible ». La vulnérabilité sociale correspond à un état de fragilité qui peut amener la personne à une situation de précarité. Elle peut être induite par les problématiques de logement, d’accès aux soins, d’alimentation, d’isolement. La notion de vulnérabilité sociale sous entend que la société a un rôle à jouer dans ce processus. Elle est en effet propre à un contexte donné. En effet, un individu porteur d’un handicap peut être considéré vulnérable dans un environnement où il existe peu d’infrastructures adaptées à son handicap. 6 Contexte Les différentes enquêtes périnatales ont montré que les femmes enceintes étaient exposées à plus de risque lorsqu’elles présentaient des facteurs de vulnérabilité sociale. D’après l’enquête périnatale 2010 [2], les femmes ayant des ressources précaires ont moins de consultations prénatales que les autres femmes. Elles sont plus nombreuses à avoir moins de sept consultations alors que celles-ci sont prises en charge à 100 % par la sécurité sociale. Par ailleurs, elles sont plus souvent hospitalisées pendant la grossesse (24 %) que les autres femmes (18 %) ; ce qui laisse penser qu’elles sont plus fréquemment concernées par les problèmes de santé. Le taux de prématurité est plus élevé (8,5 %) chez les femmes ayant des ressources provenant d’aides publiques ou n’ayant pas de ressource, que chez les femmes ayant des ressources provenant d’une activité professionnelle (6,3 %). Et la proportion d’enfants de poids inférieur à 2500 grammes était de 9,6% pour le groupe de femmes précaires et de 5,9 % pour le second groupe. Il a également été constaté dans le premier groupe un taux de transfert plus élevé (11,8 %) que dans le second (8,1 %). Notons que les résultats sont tous significatifs. Les caractéristiques sociales de ces femmes sont présentées dans l’enquête nationale périnatale 2010 [2] avec des résultats statistiquement significatifs. En effet, les femmes qui ont renoncé à des consultations ou des examens pour des raisons financières différaient des autres femmes du point de vue de leur situation sociale et la surveillance de leur grossesse. Elles vivaient plus souvent seules (16,7 %) que les autres femmes (6,7 %), elles avaient plus souvent un niveau d’études bas et étaient plus souvent de nationalité étrangère (30,1 versus 11,9 %). Le principal groupe de femmes étrangères en 2010 était composé des femmes d’Afrique du Nord ; venaient ensuite les femmes d’autres pays d’Europe et d’autres pays d’Afrique. Au total 18,2 % des femmes sont nées hors de France et les principaux pays d’origine étaient les pays du Maghreb. Les femmes de nationalité française comprenaient 6,1 % de femmes nées à l’étranger. Enfin, l’enquête précisait que parmi les femmes nées à l’étranger et résidant en France au moment de la naissance de l’enfant, près de 10 à 15 % étaient arrivées en 2009 ou 2010, pendant leur grossesse, ou peu de temps avant et que 35,5 % étaient arrivées depuis plus de 10 ans. Parmi les femmes ayant des difficultés financières ; 26,7 % des femmes (ou leur partenaire) n’avaient pas de ressources provenant d’une activité professionnelle et 6,3 % n’avaient pas de couverture sociale en début de grossesse alors que pour les femmes ne déclarant pas de difficultés financières, les chiffres sont respectivement de 8,5 et 0,7 %. Enfin, 19 % des 7 femmes qui ont eu des difficultés à se faire suivre ont eu moins de sept consultations au lieu de 7,7 % pour les femmes ne déclarant pas avoir de difficultés financières. D’autres conséquences sur le suivi de grossesse de ces femmes en situation de précarité ont été relevées suite à la même enquête. En effet, un retard et/ou un défaut de prise en charge de la grossesse est constaté en concomitance avec un retard de déclaration de la grossesse, moins de consultations prénatales, moins d’échographies, moins d’entretiens prénatales précoces, une difficulté pour réaliser des examens complémentaires en dehors du lieu de suivi et un fort recours aux services d’urgence obstétricale. Les consultations ayant lieu dans les services d’urgence sont problématiques car elles ne permettent pas toujours une prise en charge adaptée aux besoins réels de la femme et/ou du couple qui au-delà de l’aspect médical ; est surtout en demande d’accompagnement à la parentalité ou d’aides financières ou psychologiques. L’Observatoire Régionale de la Santé Île-de-France (ORS) a analysé les données 2008 des certificats de santé de la première semaine de vie dans un rapport intitulé « santé des mères et des enfants à Paris » [4]. Celui-ci met en lumière des disparités entre les arrondissements parisiens. Ainsi, on observe plus de retard du début du suivi de grossesse chez les femmes résidant dans le nord et l’est de Paris (8,7 %) que celles résidant dans le centre ouest parisien (2 %). De plus, il en ressort que ces dernières ont un niveau de scolarisation plus élevé. En ce qui concerne les cours de préparation à la naissance qui ; selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) devraient être débutées dès la 12e semaine de grossesse afin d’optimiser l’apprentissage à la parentalité [5] le rapport montre une inégalité territoriale forte en termes de pourcentages de préparation à la naissance selon les arrondissements où résident les femmes. Par exemple, les proportions de primipares ayant recours aux cours de préparation à la naissance et à la parentalité sont particulièrement faibles dans les trois arrondissements périphériques du nord-est (51,3 % dans le 18e arrondissement versus 76 à 80 % dans le centre de Paris). Notons que l’on retrouve dans le nord est parisien des revenus médians par unité de consommation plus faibles que pour le reste des ménages parisiens, une proportion plus importante de bénéficiaires de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUc), une part plus importante des allocataires de la Caisse nationale d’allocation familiale (CAF) [6]. Face à ce constat, les institutions gouvernementales et associatives ont élaboré des recommandations, des outils, des plans et fixé des objectifs adaptés à chaque territoire 8 donné. Par ailleurs, il est intéressant de souligner que le Code de la Santé Publique dispose que « toute femme enceinte bénéficie d’une surveillance médicale de la grossesse et des suites de l’accouchement » selon l’article L.2122-1. Cela signifie que toute femme enceinte doit être prise en charge et ce, quelque soit sa situation sociale, son origine et ses croyances. De plus, les institutions publiques et privées ont le devoir d’assurer le suivi et la coordination des soins. Il existe plusieurs types d’outils qui peuvent aider les professionnels de la périnatalité à optimiser les parcours de soins des futurs parents : Les staffs de parentalité qui ont pour mission de repérer et d’accompagner des situations de vulnérabilité et de précarité des femmes enceintes et des nouveau-nés. Les équipes doivent se positionner sur la nécessité de se parler et de se rencontrer. L’entretien prénatal précoce mis en place à la suite du Plan périnatalité 2005-2007 et instauré par la loi sur la protection de l’enfance de mars 2007 [7] doit être proposé systématiquement à toute femme enceinte par le professionnel qui confirme la grossesse. Cet entretien a pour objectif de permettre aux futurs parents d’aborder les problématiques liées à la parentalité et de pouvoir les orienter vers des structures et/ou professionnels en fonction des besoins identifiés. Des indicateurs de santé autour de la périnatalité aident les professionnels à repérer les femmes en situation de vulnérabilité afin d’assurer une prise en charge globale et optimale. Ils ont été élaborés dans le cadre de la Commission nationale de la naissance et de la santé de l’enfant (CNNSE). Celle-ci ayant été créée dans le cadre du Plan périnatalité 2005-2007 pour assurer son suivi ainsi que favoriser les échanges, les débats entre les différentes instances de la périnatalité (associations d’usagers, professionnels des secteurs libéral et hospitalier, les représentants des établissements de santé, de l’Assurance maladie, des agences et des administrations) [8]. Les Plans de périnatalité dont le premier couvre la période 1970-1976, ont pour mission de pouvoir améliorer les indicateurs de santé périnatale (mortalité périnatale, mortalité maternelle) en renforçant la sécurité autour de la naissance et en réorganisant la prise en charge du couple et de l’enfant. L’un des objectifs fixés par le dernier Plan 2005-2007 intitulé « humanité, proximité, sécurité, qualité » était d’adapter l’offre de soins aux besoins des femmes et des couples les plus démunis par un soutien renforcé. En effet, suite au rapport du Haut Conseil en Santé Publique en 1998, une prise de conscience s’est faite au niveau des instances politiques à 9 l’égard de l’augmentation des inégalités de santé entre les différentes classes sociales alors que, paradoxalement le système de santé français était considéré comme le meilleur par l’OMS. Cela a permis la création de mesures en faveur de la lutte contre les inégalités d’accès à la santé. Notamment, avec la mise en place des programmes régionaux et d’accès à la prévention et aux soins (PRAPS) qui visent à améliorer simultanément l’accès aux droits, aux soins et un accompagnement psycho-social et donc à décloisonner les différents secteurs médico-psycho-sociaux. Dans le cadre du PRAPS (qui constitue l’un des quatre programmes obligatoires du projet régional de santé) et avec le concours de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), il a été mis en place « un programme de sensibilisation aux enjeux d’un accompagnement approprié des futurs parents et des parents vivant dans les milieux exposés durant la période périnatale » afin d’adapter les pratiques des professionnels aux besoins de cette population. Notons que, d’après le rapport du ministère de la santé sur l’évaluation du Plan périnatalité 2005-2007, seules 80% des mesures prévues ont été réalisées et que ce sont principalement les mesures concernant les personnes en situation de précarité et/ou les personnes en situation de handicap qui n’ont pas été réalisées à la fin du plan qui était prévu en décembre 2007 [9]. Les enquêtes nationales périnatales, dont la dernière a été publiée en 2010, permettent de disposer de données fiables pour suivre l’évolution de la santé périnatale, des pratiques médicales pendant la grossesse et l’accouchement et des facteurs de risque périnatals. Ces enquêtes sont coordonnées par le Ministère en charge de la santé représenté par la direction générale de la Santé (DGS), la DREES et par une équipe de recherche de l’INSERM. Elles ont pour rôle de permettre l’évaluation de certaines mesures publiques ainsi que l’impact de certaines recommandations émises par les associations de professionnels de santé et les agences sanitaires. Nous reviendrons sur la notion d’évaluation dans la suite de l’exposé. Analyse des certificats de santé notamment ceux du 8e jour qui permet de produire des données statistiques et épidémiologiques au niveau national et ainsi de réajuster des politiques de santé en fonction de leur évolution. 10 Le carnet de maternité qui est un outil permettant aux différents professionnels sanitaires et sociaux qui suivent la grossesse d’une femme de coordonner son suivi en fonction de son déroulement. De plus, il apporte aux futurs parents des informations relatives au déroulement du suivi médical de la grossesse, les droits de la femme enceinte, les obligations et les aides existantes. Celui-ci a été réactualisé suite au Plan de périnatalité 2005-2007 à l’aide d’un groupe de travail et d’une enquête évaluative sous forme de questionnaires semi-directifs auprès de professionnels et de femmes venant d’accoucher dans 3 régions différentes. Il fait référence à l’aspect sécurité et humanité du Plan périnatalité 2005-2007. L’élaboration par l’ARS Île-de-France et des groupes réseaux de périnatalité d’un parcours en périnatalité et orthogénie qui met en avant le repérage des facteurs de vulnérabilité (Annexe 1). Certaines formations destinées aux professionnels de la périnatalité sont organisées par les associations et réseaux de santé de la périnatalité que nous définirons ultérieurement. Chaque réseau a des objectifs fixés par les politiques de santé locales. Par exemple, Solipam est un réseau de santé qui regroupe les professionnels médicaux et sanitaires d’Île-de-France et dont les missions principales sont d’accompagner les femmes enceintes en grande précarité et de sensibiliser les professionnels aux spécificités du parcours médico-psycho-social des femmes enceintes en grande précarité. Ce réseau organise depuis quelques années une formation intitulée « repérage précoce, orientation et suivi des situations de périnatalité-précarité : principes et outils pour les professionnels » qui a pour but d’optimiser l’utilisation des ressources sanitaires et sociales disponibles sur un territoire de santé donné. Celle-ci a par ailleurs constitué un socle pour la formation croisée organisée par les ASV et le RSPP que nous allons à présent définir [10]. Justification du choix de la formation croisée C’est dans ce contexte que la technique de la formation croisée a été organisée par le RSPP et les ASV des 19e et 20e arrondissements pour leurs professionnels du domaine de la santé et du social. 11 Inscrites dans le cadre législatif des missions confiées aux ASV et aux réseaux de périnatalité, elle contribue à l’orientation précoce des futurs parents vivant une ou des situations de vulnérabilité en mettant en réseau les actions individuelles et collectives. En effet, d’après le Code de la santé publique, article D.766-1-2 ; les réseaux de périnatalité doivent répondre à « un besoin de santé de la population dans une aire géographique donnée ». Selon une instruction de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) relative à l’actualisation et à l’harmonisation des missions des réseaux de santé en périnatalité dans un cadre régional [11] « Il s’agit d’améliorer le parcours de ces femmes qui nécessite l’action coordonnée d’acteurs sanitaires et médico-sociaux, les ruptures de soins constituant un risque majeur pour la santé des patientes et de leur(s) enfant(s).». Les réseaux de santé ont été introduits par la loi du 4 mars 2002 [12] et sont l’un des principaux dispositifs de coordination des parcours de santé. En ce qui concerne le RSPP, celui-ci a mis en place cette formation dans le cadre de l’appel à projet du groupement régional de santé publique (GRSP) en 2007. De plus, la formation croisée répond à l’un des objectifs 2013-2014 du Contrat pluriannuel d’Objectifs et de Moyens (CPOM) qui est de renforcer la formation des professionnels sur le parcours de soins et social des femmes enceintes afin de les orienter au mieux et de favoriser le suivi précoce et la continuité des soins des parturientes présentant des facteurs de vulnérabilité. Enfin cette formation s’inscrit dans le cadre du Plan périnatalité 2005-2007 dont l’un des objectifs est de renforcer le travail en réseau de proximité afin que les couples puissent identifier des professionnels exerçant à proximité de leur lieu d’habitation. Il s’agit ici des professionnels des 19e et 20e arrondissements de Paris. Les ASV mis en place en 1999 ont été modifiés par la loi du 21 février 2014 [13] dont l’un des objectifs est de promouvoir la co-construction de la politique de la ville avec les habitants. A partir d’un diagnostic local de santé, les ASV contribuent à la réduction des inégalités de santé en favorisant dans des quartiers prioritaires, la concertation entre acteurs ayant des objectifs communs, la coordination de leurs actions et le développement des partenariats médicaux, sociaux et éducatifs. Les ASV sont cofinancés principalement par trois organismes : L’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) qui finance 93 % des ateliers santé ville. Elle a pour mission de conduire et de financer les actions menées en faveur des habitants des quartiers prioritaires. 12 La commune ou l’EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) au sein de « périmètre de sécurité ». Cela concerne 82 % des ateliers santé ville. Et souvent l’ARS (41 % des ateliers santé ville). Pour comprendre l’implication des ASV des 19e et 20e arrondissements pour la formation croisée, il est nécessaire d’expliquer le contexte sanitaire et social des sites concernés par les actions. Contexte des territoires concernés par les actions des ateliers santé ville du 19e et du 20e Le 19e arrondissement compte trois sites en politique de la ville qui bénéficient du CUCS de Paris signé en 2007 qui s’articule autour de sept priorités : logement, les transports, la rénovation urbaine, l’accompagnement des personnes en difficulté avec l’aide à l’emploi et à l’insertion ainsi que l’accès à la prévention. Les quartiers Flandre et Danube-Solidarité sont particulièrement concernés par cette politique. La part des foyers à bas revenus est beaucoup plus élevée qu’à l’échelle parisienne. En ce qui concerne le quartier Flandre, 13 % des assurés sociaux bénéficiaient de la couverture maladie universelle complémentaire contre 6 % à Paris. Le quartier Danube-Solidarité est quant à lui marqué par un taux de chômage élevé et une forte proportion de bénéficiaires de minima sociaux. En 2003, suite à l’inscription du quartier Danube-Solidarité dans le cadre de la géographie prioritaire, il a été réalisé un diagnostic local de santé du quartier Danube-Solidarité et d’un sous-ensemble du quartier Flandre. Celui-ci a été mené par l’équipe de développement local au premier semestre 2005 avec l’appui des réflexions apportées par une cinquantaine de professionnels du territoire intervenant dans les champs sanitaire et social. Suite à ce diagnostic, il est apparu nécessaire d’accompagner les populations en situation de vulnérabilité vers les soins et de favoriser leur accès à la prévention par des actions de proximité. De plus, les professionnels ont exprimé le besoin d’une meilleure coordination des acteurs notamment entre les professionnels du sanitaire et du social. Enfin, il s’est avéré que l’approche par public était beaucoup plus aisée que l’approche par thématique de santé et que la demande sur les problématiques de la santé des femmes était en forte progression notamment de la part des partenaires de l’atelier santé ville. Celui-ci a donc mis l’accent sur le développement du partenariat et le travail en réseau en y consacrant près d’un tiers de ses activités en 2012. Ces actions s’inscrivent par ailleurs dans le cadre du PSRS Ile-deFrance élaborées par l’ARS qui s’appuie sur les différents diagnostics de santé [14]. 13 Le 20e arrondissement est également caractérisé par des problématiques de précarité et d’inégalité d’accès aux soins. Selon les différentes enquêtes réalisées par la DREES et l’ARS, les indicateurs de périnatalité sont plus inquiétants dans le nord-est parisien qu’à Paris en général. En effet, ces disparités s’organisent selon une ligne nord-ouest et sud-est de part et d’autre de laquelle la situation sanitaire est globalement favorisée dans la moitié sud et défavorisée au nord [6]. Ainsi, ces deux ASV ont mis en place des groupes de travail autour de la thématique de la santé des femmes en situation de vulnérabilité sociale. Le groupe de travail « santé des femmes » de l’atelier santé ville du 20e s’est constitué en 2009-2010 avec comme objectif principal de développer des projets de prévention et de promotion de la santé auprès des femmes en situation de précarité. En effet, les ateliers santé ville ont pour mission de permettre aux acteurs locaux (santé, sociaux, éducatifs, insertion, culture) de renforcer leurs compétences et d’intégrer la santé dans l’accompagnement des habitants, dans les pratiques professionnelles ainsi que de développer le travail en réseau. Dès les premières rencontres entre professionnels, il a émané un besoin de mieux connaitre les différentes articulations et les rôles de chacun des acteurs pouvant intervenir à un moment du parcours de santé périnatale comme nous le verrons dans le chapitre consacré aux résultats de l’évaluation qualitative. Par conséquent, ces deux ASV et le RSPP ont co-organisé la formation croisée réalisée entre septembre et novembre 2014. Pour cela, ils se sont réunis afin de définir le programme, le rythme de la formation, le choix des intervenants et des lieux de stages et la création d’outils d’évaluation. Présentation du déroulé de la formation La formation a eu lieu sur trois journées dont une consacrée au stage. Ce dernier avait pour but d’identifier les structures locales existantes et prendre conscience des missions, des enjeux, des possibilités de partenariat avec les autres structures. Les participants avaient par ailleurs le choix du lieu de stage qui leur était accordé en fonction des possibilités d’accueil au sein des structures. Il a été proposé de développer une méthodologie dite participative afin de promouvoir les échanges de savoirs et les expériences de terrain. Cela s’est fait sous forme d’études de cas 14 en sous groupes et d’échanges des retours d’expériences suite aux visites dans les structures sanitaires et sociales. De plus, les organisateurs ont choisi une approche territoriale locale et ont donc limité les lieux de stages aux territoires des 19e et 20e arrondissements. Quant aux intervenants, ceux-ci venaient du secteur médical ainsi que du secteur social, de milieux associatifs et institutionnels ; représentant donc le panel général des acteurs pouvant intervenir auprès des femmes enceintes en situation de vulnérabilité sociale. A l’issue de la formation, il était attendu que les participants puissent : Identifier et percevoir les enjeux locaux en matière de périnatalité avec une connaissance de l’évolution des indicateurs de santé périnatale et leurs spécificités. Avoir une vision globale du parcours de santé périnatale dans le cas particulier des femmes en situation de vulnérabilité. Mettre en pratique la notion de coordination dans le cadre de prise en charge des situations de vulnérabilité aves des outils spécifiques tels que l’entretien prénatal précoce défini précédemment. Enfin, il a été prévu des questionnaires d’évaluation sous format papier destinés aux participants dont les principaux indicateurs étaient l’atteinte des objectifs de la formation (Annexe 2) et la visite des structures sanitaires et sociales (Annexe 3). Les intervenants ont eu à remplir un questionnaire en format papier dont l’un des indicateurs principaux était le vécu de leur intervention (Annexe 4). Résultats des évaluations de la formation croisée Résultats de la première évaluation L’évaluation doit accompagner la mise en place d’un projet. Elle permet de mesurer les écarts entre ce qui était attendu et ce qui est observé et d’analyser les causes de ces écarts. Elle doit se faire dans un processus dynamique. En effet, il est recommandé d’intégrer l’évaluation à toutes les étapes du projet et de préciser pour qui elle est réalisée car les indicateurs peuvent différer en fonction du commanditaire. L’évaluation permet de voir si la formation a répondu à un ensemble de critères : Pertinence des objectifs. Les objectifs sont-ils pertinents ? Répondent-ils aux besoins exprimés ? 15 Cohérence des objectifs. Les moyens et ressources mobilisés sont-ils adaptés aux objectifs ? Efficacité. Les résultats constatés sont-ils en adéquation avec les objectifs fixés ? Efficience. Le fait de voir s’il existe un lien significatif entre les ressources mises en œuvre et les résultats d’une intervention. Impact. De quelle façon la formation a t-elle eu des conséquences sur la cible ? Reproductivité. Les réalisations ou les résultats atteints ont-ils duré dans le temps, et le cas échéant sont-ils encore visibles et continuent-ils à servir l’objectif visé même si leur usage peut avoir évolué ? Enfin, l’évaluation répond à des demandes provenant des institutions qui financent et/ou, qui sont membres des comités de pilotage des projets. C’est le cas notamment du RSPP qui; étant en partie financé par l’ARS Île-de-France, notamment dans le cadre de l’appel à projet du GRSP, doit remettre un rapport de bilan d’activité deux fois par an ainsi qu’un rapport destiné à la description des actions en rapport avec le CPOM. Quant aux ateliers santé ville, ils doivent également faire état de leurs activités auprès de leur financeurs. Première évaluation [15] de la satisfaction des organisateurs de la réunion, des professionnels ayant participé à la formation et des intervenants : Méthode : étude transversale à partir de questionnaires distribués à la fin de la deuxième journée de formation, l’un destiné aux professionnels participant à la formation et un autre pour les professionnels y intervenant. Les questionnaires ont été réalisés et validés par les organisateurs de la formation (Annexes 2 et 4). Ceuxci ont été remplis sous format papier, sur place à la fin de la formation puis les réponses ont été saisies sur un logiciel qui recueille et traite les données sous forme de graphiques. De plus, il a été demandé aux professionnels participant à la formation de remplir un questionnaire relatif à la visite des structures (Annexe 3). Résultats relatifs aux participants : il y a eu un taux de réponses de 73 % avec 22 questionnaires retournés sur les 30 professionnels participant à la formation. Le taux de répondants pour les professionnels du 19e arrondissement était de 54,5 % et de 45,5 % pour ceux du 20e arrondissement. De plus, tous les répondants ont participé à l’ensemble de la formation théorique à l’exception de l’un d’entre eux (Annexe 5). Les résultats suggèrent que les objectifs ont été atteints. En effet, les réponses aux questions relatives à l’atteinte des objectifs principaux, que nous rappelons cidessous montrent que la formation a répondu aux attentes des professionnels : 16 « identifier et comprendre les enjeux locaux en matière de périnatalité » « appréhender globalement les situations de périnatalité » « renforcer la dynamique partenariale » De façon générale, les professionnels expriment la volonté de poursuivre les rencontres entre participants car « …dans notre contexte de terrain, nous avons besoin de nous ressourcer… ». De plus, ils semblent satisfaits par le rythme et le contenu de la formation. Source : graphique sur les résultats des questions qualitatives issu du rapport « Bilan de la formation croisée 2014 » Et ils citent comme intérêts principaux de cette formation la rencontre et les échanges pluridisciplinaires qui vont leur permettre de développer des partenariats et impulser une dynamique de travail en réseau. Toutefois, ils ont exprimé certains points négatifs concernant le programme trop dense par rapport au temps imparti et la structuration des lieux de visite. Les remarques concernant la journée de stage ont été détaillées lors du questionnaire relatif à l’évaluation du stage (Annexe 3) et exposées dans le paragraphe suivant. En synthèse de cette évaluation générale, nous pouvons noter que les professionnels ont pris le soin de remplir les questionnaires de façon exhaustive. En effet, la richesse des commentaires qui viennent en supplément des réponses suggère un certain intérêt et une adhésion des professionnels pour la formation. Nous verrons comment les résultats de l’évaluation qualitative à six mois viennent renforcer cette hypothèse. 17 Résultats relatifs à la visite des structures (Annexe 3). Les professionnels devaient répondre aux questions suivantes : Ce que j’ai appris ? : Notons que cela vient questionner le niveau d’efficacité et de cohérence de la formation. Les professionnels déclarent mieux comprendre les missions spécifiques et le fonctionnement des structures. Certains ont fait la découverte de structures existant sur leur territoire et ayant comme caractéristique d’être composé d’une équipe pluridisciplinaire. Il est cité une prise de conscience de la situation épidémiologique, en lien avec la périnatalité et la vulnérabilité, ce qui est par ailleurs l’un des objectifs de la formation. Ce que je vais pouvoir réutiliser dans ma pratique en termes de repérage et d’orientation ? : cela fait référence au degré d’impact de la formation. Les professionnels citent principalement l’utilisation des outils qui vont leur permettre de mieux orienter les femmes. De plus, il est évoqué le développement de partenariats et la possibilité de contacter les professionnels rencontrés lors du stage. Enfin, il en ressort une possibilité de mieux accompagner les femmes dans leur parcours périnatal du fait d’une meilleure connaissance de celui-ci. Ce qui m’a manqué (ce que j’aurais aimé apprendre) ? : cela va permettre d’évaluer la pertinence des objectifs. Le manque d’outils tels qu’un organigramme des structures a été cité. De plus, certains professionnels auraient souhaité compléter la visite des structures par un travail sur des cas pratiques. Ce que je ne vais pas pouvoir réutiliser dans ma pratique en termes de repérage et d’orientation ? : nous pouvons noter qu’en comparaison avec les autres questions, les réponses sont moins importantes. Nous pouvons faire l’hypothèse que les professionnels n’étaient pas en mesure d’avoir un avis sur la question au moment où les questionnaires ont été remis. Cependant, nous remarquons qu’il est exprimé une réserve quant aux apports théoriques trop détaillés dans le champ médical. 18 Résultats relatifs aux intervenants : 58 % des professionnels ont répondu aux questionnaires (7/12). L’ensemble des répondants ont été satisfaits de l’interaction avec les animateurs, intervenants et participants. De plus, il en ressort une grande satisfaction de l’organisation : 85,8 % des répondants ont été satisfaits de la durée et de la qualité de l’intervention ainsi que de la qualité du matériel. Les répondants ont apporté leurs réflexions en vue d’améliorer la formation. Il en ressort le sentiment d’avoir eu des échanges riches avec des participants pluridisciplinaires et un partage d’informations intéressantes en rapport avec le travail en réseau. Par contre, ils auraient souhaité être présents pour l’ensemble des interventions afin de pouvoir adapter leurs interventions au plus près des besoins des participants. Evaluation des organisateurs à distance de la formation : Les organisateurs se sont rencontrés lors d’une réunion qui a eu lieu à distance de la fin de la formation (mars 2015) afin d’échanger sur leur expérience et d’en faire part aux futurs organisateurs de la future session actuellement en cours d’élaboration. Elle constitue ainsi l’étape d’ajustement de la démarche qualité, telle qu’elle est définie par le cycle d’amélioration continue de la qualité de Deming [16]. La démarche qualité est participative et nécessite un engagement de la part de l’ensemble des acteurs. L’étape d’ajustement consiste à définir et mettre en œuvre des mesures concrètes pour améliorer la qualité d’un programme. Source : site internet who.int Graphique du cycle d’amélioration continue, roue de Deming. Il en ressort une prise en compte des propositions faites par les participants et les intervenants, au sujet de la densité de la formation, et des perspectives pour la prochaine formation croisée. En effet, il a été suggéré plusieurs propositions : L’utilité d’une journée de formation théorique supplémentaire. La transmission d’une trame plus ciblée aux intervenants afin de faire ressortir les concepts clés de la formation et donc d’améliorer la cohérence interne, soit l’adéquation entre les objectifs qui ont été fixés et les actions mises en œuvre. La réalisation plus en amont du guide de présentation des structures partenaires de la formation. 19 La mise en place d’une demi-journée bilan pour faire un retour sur la formation. Envisager des temps de reprise dans le cadre des groupes de travail « santé de la femme » des ateliers santé ville. Elaboration d’un questionnaire de satisfaction à destination des lieux de visite qui accueillent les participants. La possibilité d’aborder d’autres sujets tels que l’accès à l’interruption volontaire de grossesse par exemple. Résultats de l’évaluation à 6 mois Matériel et méthodes : Nous avons mené une enquête qualitative de début avril à début juin 2015 au moyen d’entretiens semi-directifs dans le but de voir comment la formation croisée pouvait permettre d’améliorer le parcours périnatal des femmes en situation de vulnérabilité sociale. Les résultats de la première évaluation réalisée par le RSPP et les ateliers santé ville du 19e et du 20e ont permis de cibler la méthode employée pour cette évaluation et d’en évaluer la faisabilité. En effet, nous pouvions de nouveau espérer obtenir l’adhésion des professionnels pour participer à cette enquête au vu du degré de satisfaction relevé lors de la première évaluation ainsi que du taux de participation non négligeable (73 %). Le travail d’analyse portera sur les onze entretiens que j’ai réalisés [17]. Deux entretiens n’ont pas été analysés car les professionnels n’avaient pas assisté à l’ensemble de la formation théorique. En outre, le nombre limité d’entretiens réalisés s’explique par la possibilité de faire une analyse exhaustive avec les données recueillies ainsi que le temps imparti par le stage. Collecte des données Les entretiens ont eu lieu six mois après la fin de la formation et de la première évaluation. De plus, il est important de préciser que cette enquête a été réalisée en parallèle de l’élaboration de la prochaine formation croisée co-organisée par le RSPP et les coordinatrices des ASV des 10e et 11e arrondissements. Elle aura lieu au dernier trimestre 2015. 20 Nous avons informé les coordinatrices des ateliers santé ville des 19e et 20e arrondissements de la réalisation de cette enquête. Par ailleurs, elles ont pu nous apporter des données et des supports en lien avec la formation. En ce qui concerne le recrutement des professionnels, celui-ci s’est fait en 2 phases et a débuté à la mi-mars 2015. Dans un premier temps, nous avons envoyé un mail à tous les participants à l’aide des listes d’émargements remplis par les professionnels (34 inscrits). Celui-ci ayant pour objectif de leur expliquer les raisons de notre sollicitation et les différentes possibilités pour réaliser l’entretien. En effet, nous avons choisi de leur proposer un entretien en face-à-face mais également de leur laisser la possibilité d’un entretien par téléphone afin de limiter les biais de recrutement. Nous reviendrons sur les limites de chacun des modes d’entretien lors de la discussion. Après quelques relances par mail, nous avons dans un second temps entrepris de téléphoner directement les professionnels sur leur lieu de travail en ayant pour hypothèse que certains professionnels n’avaient pas la possibilité de consulter leurs mails assez régulièrement du fait des contraintes liées à leur travail (utilisation minime de l’outil internet sur le lieu de travail, surcharge de mails à traiter). Nous avons, pour les deux modes de recrutement, tenté d’apporter les mêmes informations aux professionnels. De plus, afin d’optimiser le recrutement, nous avons envoyé les mails à des heures où nous pensions que les professionnels seraient enclins à s’y intéresser et à y répondre favorablement (soit en début de journée). Il en a été de même pour les professionnels contactés par téléphone. Dans ce cas, les appels étaient faits pendant les heures du déjeuner ou en début de service pour les professionnels travaillant en horaires décalées. Nous avons par ailleurs choisi de recruter autant de professionnels du sanitaire que du social afin de ne pas avoir une sous représentation d’un de ces secteurs. En effet, même si le nombre de participants chez les professionnels du social était plus important que celui du sanitaire, il nous a semblé important de recueillir autant de données dans les deux groupes afin de pouvoir faire une analyse la plus exhaustive possible. Enfin, nous avons essayé de nous adapter au mieux aux contraintes des professionnels pour optimiser les conditions de l’entretien. En effet, certains professionnels ont souhaité une rencontre en face-à-face sur leur lieu de travail, d’autres à l’extérieur. Il en est de même pour les entretiens réalisés par téléphone. Les entretiens ont pu débuter début Avril 2015. Et notons que, sur les 34 professionnels sollicités seulement 15 d’entre eux ont pu répondre favorablement. La conduite de l’entretien s’est déroulée sur la base d’une grille d’entretien (Annexe 6) abordant différents thèmes : connaissance de la formation par les professionnels (tierce personne ou mailing liste professionnelle), parcours professionnel (métier du social ou du 21 sanitaire, rupture dans le parcours initial), motivations pour participer à la formation (besoins personnels, demande de l’équipe ou du supérieur hiérarchique, projets en lien avec la périnatalité). L’entretien ayant pour but d’identifier les caractéristiques des professionnels qui ont participé à la formation et de voir s’ils ont pu l’intégrer à leurs pratiques. Les entretiens étaient semi-directifs avec quelques relances et il a été convenu lors des entretiens avec les professionnels que la retranscription des données soit anonyme. Analyse des données Chaque professionnel ayant un vécu différent de la formation croisée, il était important d’analyser les données recueillies entretien par entretien. Ils ont été retranscrits partiellement (Annexe 7). Ainsi chaque entretien a été analysé afin d’en faire ressortir les motivations des professionnels pour participer à la formation croisée et leur degré d’adhésion à celle-ci. Résultats Caractéristiques des professionnels : L’ensemble des professionnels rencontrés en entretien travaillent au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Cela n’est pas sans conséquence car ils fonctionnent pour certains avec des missions spécifiques au sein de l’équipe. Dans l’équipe de Mme C, « …chacun fait quelque chose de spécifique puis on mutualise les connaissances… ». De plus, elle travaille dans une structure dont la mission est de « …favoriser l’accès aux soins primaires et diminuer les inégalités sociales de santé avec un accès aux consultations sans rendez-vous pour tout le monde, avec paiement par tiers payant et convention secteur 1… ». Il est donc aisé de comprendre sa participation à cette formation. De plus, tous les professionnels ont exercé dans différentes structures avec des fiches de poste différentes. Nous pouvons supposer que cette caractéristique commune a influencé leur participation à la formation. En effet, le fait d’avoir un parcours professionnel marqué par des expériences variées peut, être un facteur favorisant leur intérêt et adhésion à ce type de formation. Seule une professionnelle sur onze travaille à temps partiel dans une structure hospitalière, d’où la remarque de Mme E qui est psychologue clinicienne : « …les hospitaliers ont du mal à venir en formation… ». De plus, pour citer Mme F qui était 22 initialement sage-femme hospitalière : « …à l’hôpital on travaille dans l’instantané et on ne sait pas ce que deviennent les patients… ». Ils travaillent auprès du public concerné par la formation : tous les professionnels sont susceptibles de rencontrer des femmes en situation de vulnérabilité sociale. Pour certains, les missions qui leur sont conférés de part la structure dans laquelle ils travaillent, sont une source de difficultés qui peut impacter leur pratique. Ainsi, Mme F dit : « …le rôle de la PMI est à la frontière de l’aspect social, médical et psychologique. Notre rôle n’est pas de les suivre mais de détecter les problèmes et d’orienter les familles. Parfois, ce n’est pas facile car la situation est compliquée surtout dans le cas du développement psychomoteur… ». Certains professionnels travaillent en articulation sur différents sites. Cela nécessite de leur part une faculté d’adaptation à chacune des organisations d’équipe et une disponibilité pour participer aux différents projets. Ainsi, ils sont sensibilisés par la nécessité de connaître le réseau dans lequel ils évoluent. Cependant, Mme D dit se sentir « …très seule face à des problèmes… ». Motivations des professionnels : Importance du réseau : tous les professionnels rencontrés lors des entretiens expriment la nécessité d’agrandir leur réseau et de le renforcer. Pour Mme E, « …le travail en réseau est fondamental en maternité. Les psychologues et les travailleurs sociaux sont à l’interface entre services hospitaliers et la ville… ». De plus, un des professionnels est membre du Conseil d’administration du RSPP, ce qui peut expliquer sa participation à la formation qui est une forme d’engagement vis-à-vis du celui-ci et garantit un suivi des actions post formation entre les partenaires et le RSPP. Prise de recul par rapport à sa pratique : certains professionnels évoquent le sentiment d’être toujours dans l’urgence et de ne pas avoir l’occasion de réfléchir sur leurs pratiques. Mme B évoque « …un moment privilégié pour sortir de son institution et rencontrer des professionnels non connus… ». Et Mme K dit que « …les échanges de pratiques professionnelles permettent de réfléchir autrement… ». 23 Importance d’être identifié par les autres et de pouvoir identifier les professionnels avec lesquels on travaille. En effet, Mr H a apprécié « …pouvoir rencontrer physiquement les personnes et mettre un nom sur un visage… ». Pour Mme A « …on venait d’arriver, il fallait se faire connaitre…A Villejuif, on avait des difficultés à créer un réseau… ». Programme en lien avec les problématiques auxquelles les professionnels sont confrontés et échanges possibles avec des professionnels qui ont le même public. Mme I qui est chargée de relation résidentielle dans une structure accueillant des jeunes en situation de vulnérabilité sociale, cite comme l’un des motifs de sa participation « …l’ouverture de places dans une structure pour jeunes femmes enceintes ou jeunes femmes avec enfants ayant des difficultés d’insertion… ». Motivations personnelles : pour certains professionnels issus de formation des métiers du social, la formation coïncide avec un besoin d’apports théoriques et pratiques sur la santé périnatale du fait d’une prise de poste récente nécessitant une connaissance plus approfondie du parcours de santé périnatale. Ainsi, pour Mme B « …la formation arrive au bon moment car j’avais identifié ce qu’il me manquait… » ; celle-ci ayant démarré ses nouvelles fonctions début avril 2013. Une professionnelle évoque « …la difficulté de ne pas pouvoir orienter les familles faute de ressources humaines après avoir détecté d’éventuels problèmes… ». Quant à Mme G, elle dit « …aimer le contact avec les professionnels extérieurs. Cela permet de sortir la tête du guidon et de réajuster la position du professionnel vis-à-vis des usagers… ». Apports de la formation : Apports théoriques et nouveaux outils pour améliorer leur pratique auprès de ce public ainsi qu’une forme de valorisation de leur travail : pour Mme A « la formation a permis de donner des tuyaux sur la façon de faire… ». Mme B qui est éducatrice pour jeunes enfants dit « …pouvoir aller au plus rapide. La formation m’a permise d’avoir des cartes en mains, d’être plus confortable dans mon poste…pour les familles, c’est plus sécurisant… », mais également d’avoir « une meilleure vision de la cartographie 24 de ce qui se passe et de découvrir certaines institutions comme le Réseau Périnatal… ». Cette formation a facilité les échanges dans un cadre où les professionnels se sont sentis valorisés comme en témoigne Mme E : « …on se sent légitime d’être présent… on ne se sent pas à la marge alors que parfois dans les services le statut est difficile… ». Au-delà de l’aspect de la vulnérabilité sociale, certains professionnels évoquent l’intérêt de la formation pour apprendre à repérer d’autres facteurs de risque qui peuvent avoir un impact sur la grossesse. Ainsi, Mme D cite que « …certains facteurs de risque ne sont pas visibles à première vue même pour les patientes qui sont bien intégrées socialement tels que les facteurs de risque professionnels ou psychologiques… ». C’est notamment le cas pour l’entretien prénatal précoce. Enfin, Mme K déclare qu’elle « …se sent plus à l’aise vis-à-vis des conseils qu’on peut donner aux femmes… » et cela lui a « …permis d’orienter les femmes vers des sages-femmes et des conseillères conjugales… ». En ce qui concerne les outils distribués à la fin de la formation, Mme J cite le guide de périnatalité des structures du 19e arrondissement réalisé par l’atelier santé ville du 19e comme étant très utile et l’a donc transmis à l’ensemble de l’équipe. Changement d’organisation dans la prise en charge des usagers : lors de la formation, Mme A. a été « … surprise par l’existence d’études faites par les sociologues et les géographes de la santé sur les parcours des femmes enceintes qui sont moins précaires que la population du CHU mais qui ont des risques engendrés par leur mode de vie… ». Elle fait référence à la présentation d’une des intervenantes, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) sur le parcours de soins assez complexe de certaines femmes enceintes (Annexe 8). Cela l’a sensibilisée et « …l’équipe a obtenu que les femmes puissent rester plus longtemps au CHU si besoin… ». Impact positif pour les usagers fréquentant certaines des structures où travaillent les professionnels : Mme A qui est assistante sociale dans un centre d’hébergement d’urgence accueillant des femmes en situation de précarité pour des durées de séjours courts, constate « …une évolution dans le comportement des femmes face à la contraception…elles ont pris des rendez-vous toutes seules, ont discuté des idées préconçues». En effet, suite à la formation, Mme A. et sa collègue qui avait également assisté à la formation ont développé des partenariats avec les structures dans lesquelles elles avaient effectué leur stage. Ainsi, les femmes hébergées dans 25 le centre d’hébergement d’urgence (CHU) ont pu assister à des ateliers d’informations sur la contraception et identifier des professionnels qu’elles pouvaient ensuite consulter si besoin. De plus, les professionnels sont plus à l’aise pour adresser leurs patients ou les usagers des structures aux professionnels rencontrés lors de la formation. Cela est en adéquation avec la volonté d’améliorer la coordination des soins. Ainsi, Mme F dit que depuis la formation croisée, elle « …oriente les familles au RSPP dans le cadre du suivi des enfants vulnérables… ». Enfin, les professionnels ont l’impression d’avoir modifié leurs pratiques au regard de l’accompagnement des femmes enceintes. En effet, Mme I « …fait un interrogatoire plus détaillé depuis la formation croisée… » lorsqu’elle reçoit des femmes enceintes. Et elle « sait quelles questions posées pour repérer les jeunes femmes en difficulté même celles qui paraissent autonomes… ». Cela fait référence à certains objectifs de la formation qui sont de savoir repérer la ou les vulnérabilités et d’enrichir les techniques d’entretien pour assurer une prise en charge globale dans la limite des missions que confère le statut du professionnel. Création et renforcement des partenariats et participation à des programmes en lien avec les femmes en situation de vulnérabilité sociale : la formation a permis à certains professionnels de renforcer les partenariats et de les rendre plus effectifs. Pour Mme A, « …au téléphone, les partenaires ont l’air plus attentifs… », et « possibilité d’échanger sur ce que l’on fait, pouvoir expliquer directement aux personnes qui on est, c’était inespéré ». En ce qui concerne Mme G, « le fait de se familiariser permet d’aller plus facilement vers eux. On hésite moins à les solliciter… ». Enfin, Mme I « …s’est mise en lien avec une coordinatrice de PMI pour répondre aux questions pour la mise en place du groupe de travail de la résidence qui va accueillir les jeunes femmes enceintes et celles avec des enfants… ». Création d’outils : l’équipe de Mme B a créé « …un dossier santé sur le réseau ordinateur avec des informations concernant les sages-femmes, la rééducation périnéale, les médecins de garde, les informations sur l’atelier santé ville du 19e mais il reste à l’affiner… ». 26 Appropriation de la formation en fonction des besoins : « …on s’est beaucoup saisi de ce qui existait en terme d’ateliers et ce dès la fin de la formation… ». En outre, certains professionnels ont pu s’approprier certains outils remis lors de la formation et les diffuser auprès de leur public. Mme G « …les conserve dans son lutin et les donne aux usagers si besoin… ». Il s’agit par exemple des plaquettes d’information concernant l’entretien prénatal précoce qui sont diffusées par le RSPP. En effet, selon les recommandations 2005 de la Haute Autorité de Santé (HAS), cette diffusion d’informations sur la santé périnatale fait partie des missions d’un réseau périnatal [18]. Perspectives post- formation et limites de la formation: Les acquis de la formation vont permettre de servir de support à des projets en cours : Mme C évoque « …un projet de recherche sur trois arrondissements de Paris dont le 20e arrondissement sur les femmes vulnérables et les actions à mettre en place pour améliorer le bien-être des femmes… ». Mme I dit que la formation est « …intéressante car elle est une ressource et soutien pour la future équipe de la résidence pour jeunes femmes enceintes et avec nouveau-nés… ». Mme K souhaiterait développer des projets avec son équipe autour de thématiques telles que « …les spécificités du parcours de la femme enceinte en ville, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, une meilleure connaissance des missions du RSPP… ». Toutefois, le projet de service ne le permet pas pour l’instant. Identification des ressources sur le territoire : Mme C souhaiterait « …créer de véritables outils de communication et améliorer le répertoire des ressources sur le territoire pour rendre les informations plus accessibles… ». Mr H « …souhaiterait que les institutions se mobilisent plus facilement et fassent un meilleur repérage… cela serait une preuve que la formation croisée a été efficace… ». Cela suggère qu’il a adhéré aux principes de la formation. Par ailleurs, il propose d’évaluer l’efficacité de la formation croisée par le nombre d’interpellations téléphonique relatives à l’accompagnement d’une femme enceinte en situation de vulnérabilité. Certains professionnels proposent une rencontre post formation afin d’échanger sur l’évolution des projets de chacun dans le but d’éventuels partenariats. Pour Mr H, « …il est important de remobiliser les partenaires car il existe un turn over et le travail de lien est quelque chose qui se réactualise… ». Et Mme K pense qu’il « …serait bien de se retrouver entre participants pour une remise à jour des informations… » 27 en précisant que le RSPP et les ateliers santé ville seraient les interlocuteurs centraux. Transposition de cette formation aux professionnels hospitaliers : au vu du petit nombre de professionnels hospitaliers ayant participé à la formation et ne pouvant donc pas apporter, ni échanger sur leurs pratiques en santé périnatale, Mme E fait la proposition suivante : « …pour atteindre les professionnels hospitaliers qui ne viennent pas aux formations, pourquoi pas les exporter à l’hôpital ?... ». Difficulté de rencontrer les professionnels et ou structures après la formation : certains professionnels auraient souhaité développer des partenariats mais évoquent des difficultés pour des raisons d’indisponibilité. Limites de la formation : malgré la volonté de démarche participative, certains professionnels ont le sentiment que le cadre de la formation ne leur a pas permis de suffisamment échanger avec l’ensemble des participants. Pour Mr H, « …la formation était trop structurée donc il n’y avait pas de possibilité d’apporter des informations supplémentaires…le temps de débriefing était trop court ». Mme D ne s’est pas mise en contact directement avec les professionnels car selon elle, l’un des freins est « …qu’on ne peut pas faire appel à n’importe qui, à n’importe quel moment car il y a des problèmes d’ordre administratif… par exemple, je ne peux pas faire appel à l’assistante sociale qui travaille sur un secteur bien défini… ». Enfin, certains professionnels (2/11) n’ont pas effectué leurs stages pour des raisons d’indisponibilité ou de manque de places pour leur premier choix de stages. Discussion et biais Nous allons tout d’abord présenter les biais de l’étude : La limitation majeure est due au temps écoulé entre la formation et l’évaluation qualitative. En effet, certains professionnels ont eu du mal à faire appel à leur mémoire en particulier en ce qui concernait les visites des lieux sanitaires et/ou sociales. Toutefois, nous avons tenté de limiter ce biais de mémoire en utilisant les relances prévues dans le cadre des entretiens semi-directifs. 28 Une autre limite réside dans l’hypothèse que certains professionnels pourraient avoir une peur du jugement quant à leurs impressions de la formation croisée. Malgré avoir assuré aux professionnels que leurs propos seraient rendus anonymes, je me suis présentée en tant que sage-femme et stagiaire en master de santé publique au RSPP. Ce statut a pu influencer leurs propos d’une façon ou d’une autre. Il s’agit là d’un biais de déclaration potentiel dont nous devons tenir compte. Par ailleurs, nous devons préciser le caractère limitant de ma pratique en méthodologie de l’entretien qualitatif. En effet, malgré les apports théoriques, j’ai pris conscience que la grille d’entretien ne pouvait pas m’empêcher de formuler certaines relances différemment selon les propos des professionnels. Le cadre de l’entretien (téléphone ou en face-à-face) peut aussi être pris en compte pour l’analyse des données. En effet, certains professionnels peuvent être moins à l’aise d’exprimer leurs ressentis en face-à-face et ainsi sous-déclarer des aspects négatifs de la formation. De plus, on peut supposer que l’endroit dans lequel a lieu l’entretien peut jouer un rôle sur la concentration des professionnels et leur liberté d’expression. Parfois, nous avons, par exemple été interrompus par une tierce personne ou été contraints de réaliser l’entretien pour l’un des professionnels lors de son repas. En ce qui concerne les limites de l’évaluation en elle-même, nous pouvons nous poser les questions suivantes : Que représente l’évaluation pour les professionnels ? L’évaluation fait désormais partie du processus d’élaboration des programmes de santé. Elle fait par ailleurs l’objet de nombreuses recommandations élaborées par les institutions telles que par exemple le Haut Comité de Santé Publique [19] ou l’INPES. Ces institutions ont pour mission l’évaluation des programmes de santé, des soins et des pratiques dans un but de politique de réduction des dépenses mais également pour décider de la poursuite et/ou de la réorientation des programmes sur des critères scientifiquement validés par des 29 commissions. Notons que la mission d’évaluation confiée au Haut Comité de Santé Publique a été instituée par la Loi de santé publique du 9 août 2004. Au-delà de l’aspect institutionnel, il en ressort une volonté des institutions de « développer une culture de l’évaluation tant au niveau national qu’au niveau régional et local » dans un but pédagogique. De nouvelles formes d’évaluation centrées sur des démarches participatives ont pour but d’aider les équipes à améliorer leur projet. Celle-ci consiste en une auto-évaluation en interne des projets d’équipe, et a également pour objectif de renforcer les compétences des acteurs des projets [16]. Un autre type d’évaluation est le bilan de compétences ou auto-évaluation partagée [20]. Celui-ci concerne les professionnels de santé et a pour but de les accompagner dans la réflexion et l’analyse de leur parcours et de leurs pratiques professionnelles. Comment les professionnels rencontrés lors des entretiens ont-ils perçu cette évaluation ? Nous ne pouvons pas apporter de réponse exhaustive mais il n’est pas difficile de comprendre qu’au moment où a eu lieu cette évaluation, les professionnels ne pouvaient pas encore être en mesure de réaliser une véritable évaluation de leurs pratiques. Enfin nous pouvons ajouter que le cadre du mémoire peut avoir influencé leur participation à l’évaluation qualitative. En effet, certains professionnels ont paru sensibles au fait d’être sollicité dans ce cadre. Est-il possible d’apprécier si les femmes ont indirectement ou directement bénéficié de la formation croisée ? D’emblée, nous sommes tentés de dire que non. En effet, il aurait fallu que les participants aient des outils d’évaluation communs pour analyser l’impact de la formation sur la prise en charge des femmes concernées et rencontrées dans le cadre de leurs missions. Ou que nous puissions rencontrer ces femmes en entretien pour tenter de voir comment les professionnels se sont appropriés la formation. Par ailleurs, il a été proposé par l’un des professionnels d’évaluer la façon dont les participants ont intégré la notion du travail en réseau, en proposant de comptabiliser le nombre d’interpellations téléphoniques émises par les participants vers sa structure. Toutefois, il en ressort de l’ensemble de l’analyse des données des entretiens semi-directifs, le sentiment que les professionnels ont acquis de nouveaux outils théoriques et pratiques qui leur ont permis de mieux répondre aux besoins des femmes ciblées par la formation. Cette formation croisée n’est pas la seule à réunir des professionnels autour de la thématique de la femme enceinte en situation de vulnérabilité sociale. En effet, les groupes de travail sur la santé des femmes se développent, notamment dans le cadre des missions 30 des ASV, et réunissent les professionnels des secteurs médicaux et sociaux régulièrement dans le but d’échanger sur différentes thématiques concernant la santé des femmes. Par exemple, le groupe de travail santé des femmes porté par l’ASV du 20e a travaillé sur la thématique de la périnatalité en lien avec l’institut Renaudot et l’ARS Île-de-France. Celui-ci avait pour objectif de construire une trame d’entretiens en collaboration avec un groupe de femmes et de couples dit groupe « ressources » et habitant dans un des quartiers concernés par les actions de l’atelier santé ville du 20e. L’institut Renaudot étant un organisme ayant pour mission la promotion de la santé par le développement et le renforcement des démarches communautaires. Concernant les apports de cette formation, nous pouvons nous appuyer sur un guide élaboré par la DGOS [21] concernant les professionnels de santé. En effet, celui-ci rappelle l’importance de la coordination des soins en tant qu’action conjointe des professionnels de santé « afin de faire bénéficier au patient de la bonne réponse (médicale, médico-sociale, sociale), au bon endroit, au bon moment ». De plus, la formation répond à l’un des axes de la Charte d’Ottawa [22] qui concerne la nécessité pour les services de santé de ne pas se limiter aux soins médicaux mais de participer à l’éducation pour la santé et de travailler en partenariat. La formation a permis à certains professionnels qui rencontrent les femmes lors d’une seule étape de la grossesse de se réunir et d’avoir une vision plus globale du parcours de santé périnatale. Enfin, l’analyse des données de l’évaluation qualitative à 6 mois est cohérente avec les résultats issus de la première évaluation réalisée juste après la fin de la formation. Ce qui nous permet de dire avec prudence que, malgré les biais évoqués en début de discussion, nous pouvons supposer que les professionnels ont pu s’exprimer de façon libre et que les données sont donc analysables dans la limite qu’impose la méthode employée. 31 Conclusion En conclusion, les différentes évaluations relatives à la formation croisée ont montré que les professionnels y avaient porté un intérêt particulier et que celle-ci avait globalement répondu à leurs attentes. De plus, le RSPP et les ASV répondent ainsi à leurs missions qui sont d’améliorer la santé des habitants des quartiers, de diminuer les inégalités de santé et permettre aux professionnels de coordonner leurs actions afin d’améliorer le parcours de santé des usagers. Par ailleurs, un rapport de la Cour des comptes recommande de mobiliser les acteurs de la périnatalité afin d’améliorer les indicateurs de santé périnatale et suggère la création d’un groupe de travail permanent en périnatalité au sein des Agences Régionales de Santé [1]. En effet, les professionnels ont conscience des répercussions que peuvent engendrées les situations de vulnérabilité sur les femmes enceintes et les nouveaunés mais ils n’ont pas forcément connaissance des dispositifs d’accompagnement et des acteurs vers lesquels orienter ces femmes. Ainsi, comme le souligne la Commission nationale de la naissance et de la santé de l’enfant, il est important que les professionnels puissent assurer leurs missions dans le cadre d’un travail en partenariat. Le RSPP continue de former les professionnels des secteurs sanitaires et sociaux sur le parcours de santé périnatale dans le même objectif que pour la formation croisée. Il en est de même pour les ASV des 19e et du 20e qui poursuivent l’animation des groupes de travail sur la santé des femmes et développent des projets de formation sur la santé périnatale sur leur territoire. Notons que la future formation croisée aura donc lieu au dernier trimestre 2015 et qu’il a été prévu d’ajouter une évaluation à destination des structures qui accueilleront les participants. Ce mémoire m’a d’ailleurs permis de pouvoir participer activement aux réunions de mise en place de cette future formation et de rencontrer des professionnels avec lesquels j’ai pu avoir des échanges qui ont été très enrichissants humainement et professionnellement. Je souhaiterais que les professionnels en général et ; en particulier, les hospitaliers, puissent avoir l’occasion de « sortir de leur structure » pour prendre conscience de la richesse de ce que peut apporter le partenariat avec les professionnels de ville. Et j’aimerais insister sur le fait que l’hôpital étant historiquement le socle de la guérison, il me parait essentiel que les professionnels puissent s’investir véritablement de leurs missions en santé publique pour qu’une véritable politique de promotion de la santé au sens de la Charte d’Ottawa soit effective [22]. 32 Pour terminer, il me parait intéressant de revenir sur un constat fait par le président de la Commission nationale de la naissance et de la santé de l’enfant à propos de l’évaluation en santé périnatale. En effet, celui-ci souligne le fait que les enquêtes nationales périnatales ne sont pas réalisées suffisamment régulièrement et que les systèmes de recueil d’information des indicateurs de santé périnatale ne sont pas suffisants pour identifier les facteurs qui concourent aux inégalités de santé [23]. De plus, un rapport de la Cour des comptes [1] montre que malgré une des priorités du Plan périnatalité 2005-2007 qui était de financer le programme hospitalier de recherche clinique, celui-ci a été supprimé en 2007. Or, si nous voulons mettre un terme au paradoxe concernant notre système de santé, qui est d’être l’un des plus performants mais également l’un des plus inégalitaires, ne devrions-nous pas nous donner les moyens pour comprendre les mécanismes qui concourent aux inégalités de santé et donc aux situations de vulnérabilité ? 33 Références bibliographiques [1] Cour des comptes. Rapport public annuel 2012. Politique de périnatalité : l’urgence d’une remobilisation. [en ligne] https://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/Rapport-publicannuel-2012 Consulté le 18 Mai 2015. [2] B.BLONDEL & M.KERMARREC. Enquête nationale périnatale 2010.les naissances en 2010 et leur évolution depuis 2003 [en ligne] http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_naissances2010.pdf Consulté le 15 avril 2015. [3] Wresinski, J. (1987). Grande pauvreté et précarité économique et sociale. Paris Journal Officiel. [4] Observatoire régional de la santé d’ Ile-de-France. Santé des mères et des enfants de Paris, état des lieux pour la mise en place d'un schéma directeur départemental de la Protection Maternelle et Infantile. [en ligne] http://www.ors-idf.org/dmdocuments/mereenfant/PMI_75_web.pdf Consulté le 10 avril 2015. [5] World Health Organization. Essential Antenatal, Perinatal and Postpartum Care. [en ligne] http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0013/131521/E79235.pdf Consulté le 26 Avril 2015. [6] Agence Régionale de Santé Ile-de-France. 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[en ligne] http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Evaluation_du_plan_perinatalite__Rapport_final.pdf Consulté le 15 Avril 2015. [10] Solipam, Solidarité Paris Maman. Programme formation Solipam Repérage précoce, orientation et suivi des situations de périnatalité précarité : principes et outils pour les professionnels. [en ligne] http://solipam.fr/IMG/pdf/Programme_formation_SOLIPAM_2015.pdf Consulté le 18 Mai 2015. [11] Ministère des affaires sociales de la santé et des droits des femmes. Ministère de la santé et des sports- circulaires.gouv.fr. [en ligne] http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2015/07/cir_39846.pdf Consulté le 12 août 2015. 34 [12] Loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Chapitre V article 84. [en ligne] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000227015&categorieLien=id Consulté le 3 Juin 2015. [13] Loi n°2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. [en ligne] http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028636804&categorieLien=id Consulté le 3 Juin 2015. [14] Atelier Santé Ville Paris 19e. Rapport d'activité 2012, 2012. [15] Réseau de Santé Périnatal Parisien et Ateliers Santé Ville des 19e et 20e arrondissements. Bilan de la formation croisée de 2014. « Favoriser le repérage précoce, l'orientation et la prise en charge des femmes en situation de vulnérabilité sociale dans leur parcours périnatal. » [16] INPES. Guide d'autoévaluation construit par et pour des associations. Comment améliorer la qualité de vos actions en promotion de la santé .[en ligne] http://www.inpes.sante.fr/guideautoevaluation-qualite/pdf/Guide-qualite-version-integrale.pdf Consulté le 18 Mai 2015. [17] A.BLANCHET, L'enquête et ses méthodes, l'entretien, Armand Colin., 2e édition, 2009. [18] Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé. Comment mieux informer les femmes enceintes? Recommandations pour les professionnels de santé.Avril 2005 [en ligne] http://www.hassante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/infos_femmes_enceintes_rap.pdf Consulté le 26 mai 2015. [19] Salamon, R. L'évaluation des politiques de santé publique : rôle et missions du Haut Conseil de la santé publique.ADSP.2009 ;69 : 2. [en ligne] http://www.hcsp.fr/Explore.cgi/adsp?clef=109 Consulté le 18 Mai 2015. [20] Haute autorité de la Santé. Evaluation et amélioration des pratiques, développement professionnel continu.[en ligne] http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/201212/liste_methodes_modalites_dpc_decembre_2012.pdf Consulté le 10 Avril 2015. [21] Direction générale de l'offre de soins. Guide méthodologique, Améliorer la coordination des soins : comment faire évoluer les réseaux de santé ? [en ligne] http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Guide_reseaux_de_sante.pdf Consulté le 15 Avril 2015. [22] Charte d’ottawa. [en ligne] http://www.sante.gouv.fr/cdrom_lpsp/pdf/Charte_d_Ottawa.pdf Consulté le 15 Avril 2015.[23] Puech F Editorial Inégalités de santé périnatale : une évaluation à améliorer Bull Epidémiol Hebd 2015 ; (6-7) :90-1. [en ligne] http://www.invs.sante.fr/beh/2015/67/2015_6-7_0.html Consulté le 26 Avril 2015. Rietsch, M.G Migration et maternité dans le 19 ème arrondissement de Paris. Mémoire de Master de Santé Publique 2e année. EHESP ; 2013-2014, 57 p. 35 Annexes Annexe 1 : Le parcours de santé de la femme enceinte à organiser par les réseaux de santé en périnatalité source ARS. Annexe 2 : Questionnaire de la première évaluation destiné aux professionnels participant à la formation. Annexe 3 : Blason avec les réponses de l’évaluation des visites des structures sanitaires et sociales destinée aux participants. Annexe 4 : Questionnaire d’évaluation destinée aux intervenants de la formation. Annexe 5 : Résultats de la première évaluation relative au questionnaire de l’Annexe 2. Annexe 6 : Grille d’entretien de l’enquête par entretiens semi directifs des professionnels des 19e et 20e arrondissements. Annexe 7 : Entretiens de l’enquête retranscrits partiellement. Annexe 8 : Présentation de Mme Gasquet-Blanchard « approche spatiale des critères de vulnérabilité des femmes du Nord-Est parisien pouvant avoir un impact sur une issue de grossesse à risque pour l’enfant et sur l’accès au parcours de santé. » 36 Annexe 1 37 Annexe 2 Votre avis nous intéresse « Favoriser le repérage précoce, l’orientation et la prise en charge des femmes en situation de vulnérabilité dans leur parcours périnatal. » Dates : 16 septembre 2014 et/ou 18 novembre 2014 1. Profession Catégorie : Médecin Généraliste Gynécologue Psychologue (Pédo)psychiatre Educateur spécialisé Assistant des services sociaux Educateur de jeunes enfants Animateur Sage-femme Accueillant Autre (préciser) : ………………………………………………………….. 2. Questionnaire satisfaction Très Satisfaisant Satisfaisant Moyennement Satisfaisant Médiocre Formation adaptée à votre exercice Qualité des contenus des exposés Qualité des intervenants Qualité de l’animation Qualité de la réception (pauses, salle…) 38 3. Cette formation a-t-elle répondu à vos attentes ? Oui non Commentaire : 3.1. Identifier et comprendre les enjeux locaux en matière de périnatalité a. La formation vous a-t-elle permis de mieux connaître les situations épidémiologiques (quantitatives et qualitatives) en lien avec la périnatalité et la vulnérabilité Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non b. La formation vous a-t-elle permis de mieux prendre conscience de la nécessité d’une articulation sanitaire / social Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non 3.2. Appréhender globalement les situations de périnatalité a. La formation vous a-t-elle permis d’élargir votre perception de la vulnérabilité ? Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non b. La formation vous a-t-elle permis de mieux savoir repérer la/les vulnérabilité/s Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non c. La formation vous a-t-elle permis de mieux vous positionner et enrichir vos techniques d’entretien quant à une prise en charge global Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non 3.3. Renforcer la dynamique partenariale 39 a. La formation vous a-t-elle permis de mieux repérer les ressources locales et de vous tisser un nouveau réseau partenarial Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non b. Pensez-vous que la formation vous permettra d’orienter de manière plus adaptée selon les situations individuelles Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non c. La sensibilisation à l’Entretien Prénatal Précoce (EPP) vous permettra t-elle de le proposer ou d’en parler aux femmes enceintes que vous rencontrez Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non d. Pensez-vous à la suite de cette formation rédiger une procédure de liaison au sein de votre structure, ainsi qu’avec vos partenaires ? Oui plutôt oui Préciser en quoi / Commentaire : plutôt non non 4. Point de vue dans le but d’améliorer cette formation Trois points positifs - Trois points négatifs - 5. Observations / Commentaires 40 Annexe 3 Ce que j’ai appris Ce qui m’a manqué (ce que j’aurai aimé apprendre) - possibilité de prendre contact avec le réseau, fonctionnement du réseau - organigramme pour le fonctionnement de certaines structures Découverte d’outils (ex : fonctionnement du réseau) Avoir un retour sur les cas étudiés auparavant au niveau du staff Meilleure compréhension des structures : modalités d’accueil, d’inscription, d’orientation, suivi dispensé, découverte du lieu Existence d’un réseau de périnatalité et de structures travaillant sur le thème et de groupes pluridisciplinaires autour d’une même situation Découverte du système PASS Meilleure compréhension du parcours du suivi de grossesse et de la naissance Les missions spécifiques de chaque structure Meilleure appréhension de leur fonctionnement et de leurs limites (notamment dans le cadre des PC administratives) Autre structure à visiter Pas d’orientation possible pour les couples ni pour les hommes (lieu d’accueil) D’y aller à plusieurs de sorte d’alimenter les échanges Manque de temps/suivi, lien avec le médical, staff Manque de temps, lien avec le personnel médical Travailler plus spécifiquement et précisément l’orientation entre les structures, savoir comment les femmes arrivent à la structure Discussion autour de cas pratiques Organisation du service social, missions des assistantes sociales Présence d’une psychologue en PMI Information pour les femmes se déplaçant au CPEF Organisation du service social Les missions des AS Persistance des problèmes (précarité…) Manque de lien et communication, isolement, clivage (pas de pluridisciplinarité) Découverte de structure, modalités de fonctionnement, services rendus, public visé, personnes à contacter, missions La particularité du lieu, leurs différentes missions Ce que je vais pouvoir réutiliser dans ma pratique en Ce que je ne vais pas pouvoir réutiliser dans ma 41 termes de repérage et d’orientation - compréhension du suivi périnatalité avec identification de chaque acteur Compréhension du parcours individuel pratique en termes de repérage et d’orientation - selon notre champ d’action, nos compétences, certains détails sanitaires ou sociaux ne seront pas réutilisés (ex : marqueurs sériques) Adaptation de la pratique professionnelle en fonction de ce que l’on a appris en formation Accompagnement au retour à domicile Orientation du public Tous les aspects purement médicaux Développer le partenariat avec les structures du secteur Relation médico-sociale Outils pour mieux orienter Pas forcément de travail spécifique de collaboration, du fait des fonctions différentes Echanger avec le public accueilli sur le parcours de grossesse Mieux et plus orienter les femmes, organisations de réunions/staffs sur chaque site Avoir plus d’attention avec transmission entre structures rappel des bases de soins et prévention postnatal Identification des permanences juridiques (violences…) Unité parents-bébé : souplesse des modalités d’accueil Rencontre avec l’association ETAP à approfondir Affiner mon orientation vers eux et ne plus hésiter à les contacter au préalable CPEF pour prévention/orientation Identification+ appel, staff Identification du service social maternité Plus d’écoute autour de la violence subie Mise en place du partenariat adapté à notre public 42 Annexe 4 Votre avis nous intéresse « Favoriser le repérage précoce, l’orientation et la prise en charge des femmes en situation de vulnérabilité dans leur parcours périnatal. » Dates : 16 septembre 2014 et/ou 18 novembre 2014 1. Nom, Prénom (facultatif) : 2. Questionnaire satisfaction : Très Satisfaisant Satisfaisant Moyennement Satisfaisant Médiocre Interaction avec les animateurs / autres intervenants Qualité des échanges avec les participants Durée de votre intervention Qualité du matériel (retroprojecteur, paperboard …) Qualité de la réception (accueil, salle…) 3. Point de vue dans le but d’améliorer cette formation : Trois points positifs Trois points négatifs - - 4. Observations / Commentaires : Annexe 7 43 Annexe 5 Cette formation a-t-elle répondu à vos attentes? Commentaires: Renforce la compréhension de qui fait quoi et de qui est qui Rencontre des partenaires+++ Découverte du réseau et d'un lieu ressources Mieux localiser le partenariat, les missions les limites du territoire et des institutions Augmenter son carnet d'adresse avec les différents acteurs et leurs compétences Identification meilleure des structures et de leurs missions clarté du réseau Le but premier était de renforcer mes connaissances face aux jeunes femmes qui tombent enceintes Meilleure connaissance des acteurs du 19ème, découverte du réseau Découverte de partenariat et travail en réseau Nouvellement arrivé sur le secteur donc très instructif Elle m'a apporté une plus grande visibilité des partenaires avec qui je suis susceptible de travailler Identifier et comprendre les enjeux locaux en matière de périnatalité La formation vous a-telle permis de mieux connaître les situations épidémiologiques (quantitatives et qualitatives) en lien avec la périnatalité et la vulnérabilité Précisez en quoi/commentaires Connaissances de base déjà riche, mais formation qui a permis connaissances avec un point de vue plus global sur les situations Dans mon champ d'action le social, je réfléchis peu voire pas assez à l'aspect sanitaire élargi. Cette formation m'a sensibilisé à cet aspect Identifier les demandes, les besoins Les documents nous aideront Sur un aspect plus médical je n'ai pas trouvé que ce sujet était au cœur de la formation Complexité des parcours de familles La formation vous a-t-elle permis de mieux prendre conscience de la nécessité d'une articulation sanitaire/social Précisez en quoi/commentaire Mais comprendre missions et travail des autres professionnels et des autres structures permet cela La coordination partenariale permet d'éviter l'isolement des personnes en situation de vulnérabilité Meilleur travail de coordination Pour une complémentarité-une meilleure prise en charge globale l'approche globale Et une meilleure connaissance du secteur sanitaire dans l'arrondissement 44 Rencontre de partenaires privilégiés Il existe une certaine méconnaissance de ce que propose/fait une structure sanitaire et une autre sociale. Pourtant le patient est au milieu et doit pouvoir trouver les meilleures réponses à ses interrogations J’avais déjà conscience Notamment entre sage-femme PMI et la maternité Articulation indispensable Sanitaire et social étant lié cela permet d'offrir les articulations entre les deux et d'orienter de façon plus adaptée en fonction de chaque situation Articulation sanitaire/social déjà présente Appréhender globalement les situations de périnatalité La formation vous a-t-elle permis d'élargir votre perception de la vulnérabilité? Précisez en quoi/commentaire Étant du côté social elle m'a permis d'approcher la perception de la vulnérabilité du côté sanitaire Déjà sensibilisé Mieux repérer en posant les bonnes questions Oui mais j'ai déjà des bases Rencontre de différentes structures associatives La formation vous a-t-elle permis de mieux savoir repérer la/les vulnérabilité(s)? Précisez en quoi/commentaire Cette formation m'a permis de mieux repérer les partenaires du 20ème sur cette problématique et les signaux d'alerte Critères et exemples précis et réalistes Certaines nouvelles vulnérabilités que je n'identifiais pas forcément comme telles Parce que nous avons évoqué un large éventail de vulnérabilités Notamment grâce à la richesse des structures impliquées Déjà sensibilisé Oui mais j'ai déjà des bases Pas que des vulnérabilités "visibles" Déjà des connaissances La formation vous a-t-elle permis de mieux vous positionner et enrichir vos techniques d'entretien quant à une prise en charge globale? Précisez en quoi/commentaires C’était un domaine presque inconnu pour moi je pense avoir un certain bagage à l'issue de la formation car repérage de professionnels du secteur Dans la mesure où je ne fais pas de prise en charge globale Poser les bonnes questions 45 Renforcer la dynamique partenariale La formation vous a-t-elle permis de mieux repérer les ressources locales et de vous tisser un nouveau réseau partenarial? Précisez en quoi/commentaires Connaissance accrue (voir une découverte) des intervenants sanitaires en particulier Le réseau au-delà du réseau déjà utilisé/connu Mise en place d'un partenariat suite à la formation Rencontre des professionnels de santé Nouveau carnet d'adresses à développer encore Merci pour tous les outils et les intervenants Partenaires proches géographiquement Il serait intéressant de penser à des indicateurs sur la plu value du partenariat Elle m'a permis de rencontrer dans un premier temps les personnes présentes à cette formation avec qui il y a possibilité de partenariats dans un second temps par les visites de 2 structures avec qui il y a également possibilité de partenariat Découverte d'autres structures ou institution vision plus claire du maillage social/sanitaire Favorise la rencontre l'échanges entre professionnels meilleure connaissance des différentes structures existantes Pensez-vous que la formation vous permettra d'orienter de manière plus adaptée selon les situations individuelles? Précisez en quoi/commentaires Une meilleure connaissance des dispositifs permet une meilleure orientation Meilleure connaissance (en profondeur) de structures Je ne fais pas d'orientation mais en cas de nécessité j'aurais n petit bagage ce qui me semble rassurant La sensibilisation à l'Entretien Prénatale Précoce (EPP) vous permettra-t-elle de la proposer ou d'en parler aux femmes enceintes que vous rencontrez Précisez en quoi/commentaires J’ai compris l'utilité de cet entretien dans la prise en charge globale Contraintes de la structure (service) Car ma structure accueille régulièrement des femmes enceintes qui peuvent avoir des questions à ce sujet En ayant connaissance je le proposerai à nos usagères si elles ne l'ont pas effectué car d'en avoir connaissance permet de mieux voir les parcours santé (parcours générale) de la personne ou reprendre ce qui a été dit + le faire moi-même si possible ou le proposer systématiquement Je vais essayer de le faire Je reconnais un intérêt évident pour ces femmes et il me semble être un bon outil à diffuser 46 Pensez-vous à la suite de cette formation rédiger une procédure de liaison au sein de votre structure ainsi qu'avec vos partenaires Précisez en quoi/commentaires En stage dans cette structure j'en laisse le soin à ma collègue mais n'exclut pas d'y réfléchir ensemble Bonne idée je vais y réfléchir Développement du partenariat à faire Nous faisons déjà liens entre professionnels sur des situations mais en se parlant A réfléchir avec le projet d'ouverture de places pour jeunes travailleurs avec enfant sur la résidence boulevard Mac Donald en 2015 L’idée est séduisante et sera certainement développée lorsque la résidence Mac Donald ouvrira ses portes et accueillera des jeunes accompagnés de leur bébé Cela pourrait se faire, il faudrait que nous ayons les infos des partenaires (tél, mail, etc.) Avec certaines personnes rencontrées lors de la formation Point de vue dans le but d'améliorer cette formation Citez trois points positifs Accueil (visites) Formation Echanges (ici) Nous n'avons pas directement contact avec un futur partenaire suite à la visite d'une structure Interconnaissances appréhension des domaines et des champs d'intervention des divers professionnels et en prenant chacun des notes dans un cahier de terrain Découverte du réseau, des acteurs outils documentation Qualité des intervenants Rencontre pluridisciplinaire Favoriser le lien entre professionnel favoriser la mise en place du partenariat Rencontre avec différents acteurs des milieux sanitaires et sociaux, connaître leurs missions, faire le lien avec la structure dans laquelle on exerce. Rencontre avec de potentiels futurs partenaires. Votre énergie concernant le suivi de cette formation, c'est à dire: le livret avec les différents acteurs, ce questionnaire qui permet de se rendre compte de ce que nous a apporté la formation. Qualité des intervenants et des outils découverte du réseau rencontre des professionnels du secteur et visite des structures visite des structures qualité des intervenants du RPPNE (et invités) Acquisition d'information rencontre de partenaires échanges entre partenaires stage sur site Échanges libres pluridisciplinaires Richesse des intervenants accueil chaleureux Qualité des intervenants Diversité des structures représentées autour de la table Diversité des intervenants Grande place gardée pour les échanges Accueil convivial Réunions partenaires études de cas Diversité des personnes rencontrées avec leurs compétences Variété structures et points de vue qualité de l'animation et accueil qualité pour les visites sur sites Variété des intervenants découverte de structures et de professionnels médicaux Meilleure connaissance du RPPNE, des autres structures Rencontres échanges croisement des différentes professions connaissance et enrichissement Diversité des acteurs assistance +++ problématiques intéressantes Enrichissant dynamique 47 Citez trois points négatifs 2 jours (sans compter la visite de structures) c'est trop court au vu du programme Apports denses grandes tranches horaires planning difficile à tenir Informations très denses sur la première journée J'ai beau chercher je ne vois pas de point négatif Le temps très dense salade végétarienne Journée de formation un peu longue, difficile d'être attentif aussi longtemps sur la durée. Je n'ai assisté qu'à la première journée, toutefois, il m'a manqué un peu d'exemple concret, de clinique. Ce qui m'aurai permis de comprendre davantage certaines formes de vulnérabilité, de les mettre en images. Envisager des journées plus courtes éventuellement par demi-journées ou demi-journées longues (9h-16h) Manque d'approfondissement des missions et modes de fonctionnement des structures su réseau salades végétariennes Organisation des stages sur site Choix des lieux de visite Faire + de travaux en petits groupes L’animation rencontre avec les structures Discussions en groupe Très lourd pour une 1ère formation visite sur site pour tous en laissant les participants Organisation visites des structures Contenu très dense Observations/commentaires Le renouvellement de la formation poursuite des rencontres communes au sein du réseau Prévoir une nouvelle rencontre à distance Merci beaucoup formation indispensable qui couvre un besoin et met en forme et en pratique ce qu'est le travail en réseau Merci pour cette formation, vos expériences, vos connaissances. Contenu très enrichissant. Donne envie de travailler plus en réseau et d'accueillir des méthodes de travail en réseau Possibilité de faire une réunion de bilan C'est toujours très agréable et riche de renforcer les liens car dans notre contexte de terrain nous avons besoin de nous ressourcer Sur 3 jours serait idéal Journée un peu longue les 2 journées un peu trop espacées dans le temps j'ai apprécié la qualité de tous les intervenants de cette formation (RPPNE, intervenants sur la journée, responsable des structures). L'accueil permet à chacun de se sentir à l'aise et d'apprécier le contenu de la formation avec simplicité Formation très intéressante pour affiner le parcours périnatalité pour la rencontre des partenaires, l'identification des problématiques 48 Annexe 6 Guide d’entretien semi-directif des professionnels du sanitaire et du social des 19e et 20e arrondissements Evaluation de la formation croisée à 6 mois de la 1re évaluation : état des lieux des pratiques des professionnels au regard des objectifs de la formation. Remarque : Questions : Comment s’intègre la formation croisée dans le parcours des professionnels ? Quelles sont les motivations des professionnels ayant participé à la formation croisée ? Sont-ils actuellement en mesure d’évaluer cette formation ? En quoi cette formation croisée peut-elle aider les professionnels du champ sanitaire et du champ social à articuler leurs actions entre eux ? Profil : Selon l’origine des professionnels : sanitaire ou social. Selon le type de structure dans laquelle les professionnels travaillent : appartenance à un réseau, partenariats avec d’autres structures. Selon l’existence de projets en cours en rapport avec l’accompagnement de femmes enceintes en situation de vulnérabilité sociale. A. Connaissance de la formation par les professionnels : Par une tierce personne de la structure. Par la mailing liste des ateliers santé ville et/ou du RSPP. Via la newsletter du RSPP ou les sites internet des ateliers santé ville. B. Parcours des professionnels : Métiers du social ou du sanitaire. Rupture dans parcours (études, reconversion). Nombre d’années dans la structure actuelle. C. Motivations pour participer à la formation : Position dans la structure : référent des projets périnatalité. Travail en équipe ou seul. Fait partie d’un réseau. Besoins personnels ou de l’équipe. D. Evaluation de la formation : E. Perspectives dans leurs pratiques professionnelles au regard de la formation : 49 Annexe 7 Entretien 1 Mme B éducatrice jeunes enfants Durée de l’entretien 40 minutes le 8/04/2015 par téléphone En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? C’est ma responsable qui m’a proposé… je pense que c’était une façon pour elle de réintroduire le centre parental dans le réseau… Avant 2012 le centre parental s’appelait aires de famille… puis il y a eu un désir de la responsable de se repositionner par rapport aux différents partenariats…en plus, je ressentais un manque de connaissances au niveau santé… et c’était une possibilité de sortir de l’institution et de rencontrer des professionnels connus et non connus comme l’association 104 « la maison des tout-petits » et l’unité parents-bébé. Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? La rencontre avec d’autres professionnels… Le réseau est plus clair… je suis en poste depuis avril 2013… maintenant je peux aller au plus rapide… cela m’a permis d’avoir des cartes en mains… de me sentir plus utile... Les informations ont circulé dans l’équipe… je suis plus confortable dans mon poste… Pour les familles, c’est plus sécurisant… j’ai ce qu’il faut sous la main. Qu’avez-vous pensez du stage ? Celui à la maison de l’enfance m’a permis d’avoir des rappels sur le suivi postnatal… par une sage-femme… et je suis allée à Libre Terre des Femmes avec qui j’ai voulu créer un partenariat… mais c’est difficile car on est pris par l’urgence… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? Elle est arrivée au bon moment car j’avais identifié ce qu’il me manquait… j’ai une meilleure vision de la cartographie de ce qui se passe à l’extérieur… et j’ai découvert des institutions comme le réseau périnatal… et cela ouvre vers d’autres professionnels… j’ai également eu un éclairage sur le circuit réel des aides financières… le seul point négatif était que comme j’avais fait la formation Solipam … la partie sur la précarité était une redite… mais la formation permet un cadre… car les professionnels ont parfois besoin d’être cadrés… 50 Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Oui depuis la formation, les liens avec d’autres professionnels sont plus faciles… je fais une meilleure identification… les rencontres sont plus humaines et chaleureuses… on a créé un dossier santé sur le réseau ordinateur avec les informations sages-femmes, rééducation périnéale… médecins de garde… informations Ateliers Santé Ville… mais il reste à l’affiner… les collègues viennent me voir plus souvent… Avez-vous quelque chose à ajouter ? J’aimerais connaître l’avis des partenaires sur ma structure comme l’unité parentsbébé… Encore merci pour votre participation… Entretien 2 Entretien mémoire Mme I, chargée de relation résidentielle à l’association aide aux logements pour les jeunes travailleurs (ALTJ) Durée de l’entretien : 40 minutes le 10/04/2015 par téléphone. En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : -DUT carrière social option éducation spécialisée -2 ans = poste éducatrice spécialisée pour les 15-21 ans -2 ans = poste dans un foyer pour les garçons 12-21 ans -poste ALTJ depuis 1/09/2008 en tant que chargée des jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance -janvier 2010 poste ALTJ à la résidence Ourcq en tant que chargée d’accompagnement global des jeunes (mise en place d’actions collectives, aide administrative) La population de la résidence Ourcq est constituée de personnes âgées entre 18 et 30 ans avec 41 logements dont 10% pour les jeunes suivis par l’aide sociale à l’enfance en CDD/CDI/apprentis/intérim avec 600 euros de ressources dont la durée maximum d’occupation est de 2 ans. 51 Connaissance de la formation par elle-même. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? Je manquais de connaissances en périnatalité et j’avais un manque de contacts… de réseau… et il y a huit places qui vont ouvrir en juillet 2015 pour jeunes femmes enceintes avec enfants et avec contrat de travail… Quelles ont été, selon vous les apports de cette formation ? J’étais enceinte au moment de la formation donc ça m’a permis de voir les failles du parcours périnatal et qu’il existe des problèmes récurrents… à cette occasion, j’ai appris que la sage-femme pouvait faire le suivi gynécologique… la formation constitue un plus par rapport à ma propre expérience… elle a répondu à mes attentes car elle n’était pas en lien direct avec le médical… et elle a permis de repérer les facteurs de vulnérabilité… c’était riche et utile… Avez-vous des exemples dans le cadre de votre pratique ? Je sais quelles questions posées pour repérer les jeunes femmes en difficulté même celles qui paraissent autonomes… et je trouve que parfois il n’y a pas assez de coordination dans le suivi médical… (Elle me fait part de l’exemple d’une femme enceinte qui a fait une pré éclampsie à cinq mois mais dont l’enfant est actuellement bien portant). D’ailleurs comment cela se passe t-il pour les femmes enceintes ? Dés l’entretien pour accéder au logement de la résidence Ourcq, on leur dit qu’elles ne pourront pas rester à partir du moment où l’enfant est né… mais c’est dans un souci de les réorienter précocement vers un autre centre d’hébergement… Qu’avez-vous pensez du stage ? J’ai fait un stage au centre social Annam où il y avait un atelier sociolinguistique sur la santé périnatale qui était réalisée par une sage-femme… et c’est là que j’ai eu connaissance de ce qu’était la rééducation périnéale… et je suis allée au réseau de santé périnatale… ça m’a permis d’avoir une vision plus concrète du terrain… en plus, avec mes deux collègues présents aussi à la formation on a fait des stages différents donc on a pu se partager les informations… (L’un des collègues à la mêmes missions qu’elle et l’autre est chargée d’accueil conventionné). Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Non pas d’outils pour l’instant mais la formation était intéressante car elle va servir de ressource et de soutien pour la future équipe de la résidence pour jeunes femmes enceintes et avec nouveau-nés… et depuis la formation, lorsque je reçois les femmes enceintes mes interrogatoires sont plus détaillées… 52 Et en ce qui concerne d’éventuels partenariats ? Oui on est déjà en lien avec le centre de planification familiale et je me suis mise en lien avec la coordinatrice de PMI… je ne sais plus comment elle s’appelle… pour poser des questions pour la mise en place du groupe de travail de la résidence boulevard Macdonald… Avez-vous utilisé les outils distribués de la formation ? Oui le guide de périnatalité du 19e … Participeriez-vous à une réunion post formation si celle-ci était organisée ? Oui j’aimerais assister à une nouvelle session de formation surtout avec l’ouverture de la résidence Macdonald en juillet 2015. En trois mots, comment définiriez-vous la formation ? Enrichissante, utile et constructive. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Non… Encore merci pour votre participation… Entretien 3 Mr H entretien en face-à-face (pendant le déjeuner) 13/04/2015 Cadre de santé 11e secteur de psychiatrie infanto juvénile Centre Henri Michaux (unité parents bébé) Durée 50 minutes En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : licence maths et physique avec 1 an d’enseignement maitrise psychologie de l’enfant et concours infirmier 2 ans de poste infirmier en réanimation cardiologie et psychiatrie intérim services hospitaliers (maternité Lariboisière) pendant 2 ans psychiatrie adultes en hospitalier poste de formateur IFSI 53 concours cadre de santé poste de cadre de santé au centre médico psychologique Goubet depuis 4 ans. Missions du cadre : organisation des soins qualité et sécurité des soins et des patients sécurité des enfants (normes de sécurité) liens avec les partenaires membre du conseil d’administration du Réseau de Santé Périnatal Parisien coordinateur et responsable hiérarchique de tous les paramédicaux (psychomotriciens, orthophonistes, infirmiers) Unité parents-bébés : équipe de dix personnes à temps partiel. Réunions cliniques tous les lundis et staffs parentalité (1 fois par mois) à Lariboisière sur des cas cliniques des 19e, 18e, 10e, 11e et du 93 dans le but d’optimiser la qualité des soins. Les objectifs étant de répondre aux questions suivantes : Qui peut intervenir ? Quand ? Comment ? Et mise en relation avec l’unité parents-bébé pour le suivi postnatal. Travail en cours sur la prévention du baby blues, la dépression du postpartum, la naissance dans un contexte où dans la fratrie il existe des problèmes psychologiques (autisme, dysharmonie, handicap moteur, troubles envahissant du développement). Sont organisés des séminaires unité parents-bébés qui sont des temps de formation supplémentaire destinés aux partenaires (trois fois par an). Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? J’ai été invité par le Réseau de Santé Périnatal… et il n’y avait pas de possibilité pour les autres collègues de participer car ils sont tous à temps partiel sur leur poste… Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? La formation m’a permis de rencontrer physiquement les personnes et de mettre un nom sur un visage… et une meilleure connaissance du fonctionnement de certaines structures et des associations… Qu’avez-vous pensez du stage ? J’ai fait mon stage au service social et départemental polyvalent… le seul utile pour moi car je connaissais déjà bien les autres structures… en plus, ça m’a permis de leur présenter l’unité parents-bébés et donc ils ont la possibilité de nous adresses un enfant pour un dépistage précoce et qui peut être revu pour une prise en charge psychologique… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? J’ai trouvé que le temps de débriefing était trop court… j’aurais aimé que la formation soit moins scolaire… l’unité parents-bébés organise déjà des formations intra hospitalières et des séminaires… environ six à sept par an… on diffuse l’information aux professionnels partenaires tels que le Réseau Périnatal, les lycées, les PMI, les crèches… la formation était trop structurée donc il n’y avait pas beaucoup de possibilité d’apporter des informations supplémentaires… 54 Et concernant le travail en sous-groupes sur les cas cliniques ? Il y a eu 3… 4 sous groupes avec un porte parole dans chaque sous-groupe donc il n’y avait pas de possibilité d’avoir une vision sur les ressentis des autres participants… Et dans votre sous-groupe ? J’ai eu le sentiment que les participants ont eu un plus grand intérêt pour les questions liées au social… ils semblaient plus attentifs aux difficultés sociales qu’aux questions psychiques… après il est vrai que le thème principal de la formation était la vulnérabilité… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Ici, on essaie de rencontrer des partenaires les lundis de 11h à 12h… ça a été mis en place il y a deux ans… les partenaires ont la possibilité d’exposer leur situation et on collabore sur la prise en charge sur le principe du secret partagé… on a comme partenaire l’unité de la petite enfance et parentalité Vivaldi dans le 12e qui est un hôpital de jour et aussi le Réseau de Santé Périnatal… Et avez-vous fait de nouveaux partenariats avec les autres professionnels de la formation? Il y a eu des rencontres avec certains partenaires présents lors de la formation… mais est-ce dû à la formation ? … ou aux sollicitations antérieures de l’unité parentsbébés ? Aimeriez-vous refaire une journée de formation avec le même groupe à distance de la première session ? Je souhaiterais que les institutions se mobilisent plus facilement et fassent un meilleur repérage… cela serait une preuve que la formation croisée a été efficace…on pourrait mesurer cela par le nombre d’interpellations téléphoniques par exemple… il est en tout cas important de remobiliser les partenaires car il y a un turn over et le travail de lien est quelque chose qui se réactualise… En synthèse, que pourriez-vous dire de cette formation ? Elle a permis un travail de lien, de partenariat et une connaissance plus approfondie des institutions… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Pour une formation ultérieure, il faudrait demander aux institutions quelle problématique elles rencontrent avec d’autres institutions ou globalement… Faire participer plus les acteurs des institutions plutôt que les formateurs… Peut-être sous la forme d’une table ronde ?... ce serait plus enrichissant... Cela permettrait de travailler sur du réel. Encore merci pour votre participation… 55 Entretien 4 Mme G Assistante sociale Assistante sociale CASVP 20e (Centre d’action sociale de la Ville de Paris) 15/04/2015 Durée : 40 minutes en face à face En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : Action sociale au CASVP en tant que gardienne dans une résidence avec des appartements pour personnes âgées autonomes de 61 ans et ayant une retraite. Elle faisait le lien entre personnes âgées, professionnels santé et personnels d’entretien (pendant 11 ans) puis reprise d’études pour équivalence pendant 3 ans pour diplôme d’assistante sociale. Elle travaille au CASVP depuis 18 ans. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? J’aime le contact avec les professionnels extérieurs… Cela permet de sortir « la tête du guidon » et de réajuster la position du professionnel vis-à-vis des usagers…je suis abonnée au groupe SOS et participe aux conférences du soir… « les UP conférences » sur des thèmes en rapport avec les problématiques sociales comme la protection de l’enfance, les personnes vulnérables… Sinon je risque de plus voir les autres professionnels et de ne plus avoir l’élan de l’orientation… De plus, comme on traite tout le temps des urgences, c’est important de sortir car cela permet de prendre du recul…Et les formations dans l’administration sont bridées… trop théoriques et il s’agit toujours des mêmes intervenants… j’aime bien apprendre des autres et des usagers… et j’avais envie de connaitre les professionnels de la périnatalité… Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? Après la formation, j’ai aidé une femme de 18 ans … sans papiers en l’orientant au Réseau Périnatal… cette expérience a été très bénéfique pour la femme… j’ai orienté cette femme vers le Réseau car pendant la formation j’avais pris connaissance des missions des sages-femmes… et donc cela a permis une prise en charge rapide… c’est l’articulation qui permet une prise en charge… en plus, travailler tout seul c’est difficile… même avec internet… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Oui … nous avons créé des liens avec le centre médical Belleville et le CHU Tlemcen et nous avons une meilleure connaissance des missions… Le fait de se familiariser permet d’aller plus facilement vers eux… On hésite moins à les solliciter… De plus, 56 j’ai échangé avec les médecins des maisons de santé sur des situations en commun et je trouve qu’il y a une meilleure coordination des actions… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? Lors du travail en sous-groupe, j’ai remarqué que les médecins de la maison de santé n’avaient pas connaissance du CASVP ou peut-être qu’ils orientaient leurs patients vers des associations qu’ils connaissaient en cas de problèmes sociaux… et j’ai trouvé que les échanges étaient facilités en petit comité… Qu’avez-vous pensez du stage ? Je ne l’ai pas fait… car il n’y avait plus de places pour celui que je souhaitais faire… Avez-vous pu utiliser les outils distribués lors de la formation ? Oui… je les conserve dans mon lutin et je les donne aux usagers si besoin… et les collègues viennent me voir lorsqu’ils ont des questions… Avez-vous quelque chose à ajouter ? La formation devrait être renouvelée avec d’autres thèmes…il est important de transmettre aux étudiants l’utilité d’aller à la rencontre d’autres professionnels…pour moi le métier c’est réflexion du métier + pratique + réflexion des autres professionnels… Encore merci pour votre participation… Entretien 5 Mme D entretien par téléphone le 23/04/2015 Médecin généraliste Médecin généraliste MSP Pyrénées Belleville 20e durée : 35 minutes En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : fin internat en 2012/ stage de fin internat sur 3 lieux différents que sont un cabinet libéral, un centre médico psychologique Romainville et le planning familial les Lilas. 2013 avec l’ouverture de la maison de santé pluridisciplinaire est remplaçante puis collaboratrice médecin généraliste depuis 2014. 57 Thèse sur inégalités sociales de santé, comparaison des profils des personnes qui vont en consultations libérales avec ou sans rendez-vous. Organisation de la MSP : Staff tous les mois avec toute l’équipe sur les dossiers difficiles. Staff bibliographique tous les 3 mois. Staff organisationnel. Réunions avec les partenaires exemple du dermatologue avec lequel l’équipe peut envoyer des photographies pour demander un avis. Staff douleur Saint-Antoine Staff CLIC (centre local d’information et de coordination) En moyenne 3 réunions/semaine. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? La formation a été proposée par l’équipe car nous sommes en lien avec la coordinatrice de l’atelier ville du 20e … Je suis référente gynécologie… je fais le plus de gestes gynécologiques dans la maison de santé et je suis médecin à la halte garderie Archipélia… Je m’occupe des certificats, vaccins et de la surveillance… et de l’organisation lorsque un enfant est malade… mais c’est que pendant 2 heures tous les 2 mois… Ce poste a été demandé par Archipélia qui fait partie du pôle santé du quartier Belleville Pyrénées. Et concernant vos propres motivations ? Pour moi, c’était une bonne façon d’être sensibilisé face à certaines problématiques chez la femme enceinte… Cela permet de pressentir à quels moments la grossesse peut mal se passer… En effet, on sait que pour certaines patientes ça va être compliqué… Certains facteurs de risque ne sont pas visibles à première vue même pour les patientes qui sont bien intégrées socialement tels que les facteurs de risque professionnels ou psychologiques qui peuvent avoir des conséquences sur la grossesse… Je suis parfois toute seule dans mon cabinet…donc plus je connais le réseau… plus c’est facile de tisser des liens … on aide de façon beaucoup plus efficace les patients… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? Il aurait utile d’avoir une liste avec les coordonnées des participants… et au niveau des ateliers cas cliniques on a manqué de temps… mais c’était bien de répartir les personnes dans les sous-groupes… les présentations étaient correctes… le seul point négatif était que c’est un peu trop théorique… Qu’avez-vous pensez du stage ? J’ai effectué mon stage à la maternité Tenon au service social … j’ai pu assister au staff parentalité… c’était pas mon premier choix car j’étais déjà allée en tant 58 qu’étudiante… mais le 1er choix c’était la Protection maternelle et infantile… pour rencontrer les partenaires du quartier avec lesquels je peux être amenée à travailler… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Il y a des problèmes d’ordre administratif donc on ne peut pas faire appel à n’importe qui à n’importe quel moment… par exemple je ne peux pas faire appel à l’assistante sociale qui travaille sur un secteur bien défini… Donc depuis la formation je n’ai pas eu de contacts directs avec les professionnels… En revanche, j’ai déjà fait appel au Réseau de Santé Périnatal car je comprenais mieux à quoi il servait… Pouvez-vous donner des exemples de cas de patientes pour lesquelles vous avez fait appel au Réseau ? Le premier cas était une femme enceinte dont le mari menaçait de la quitter… Elle est partie vivre avec sa mère et est coiffeuse… Elle est jeune… Je sentais que la grossesse posait problème pour le futur, mais les relations avec la famille étaient tendues... Du coup, elle n’entendait pas le côté médical… Mais je n’ai pas de nouvelles de cette patiente… et le deuxième cas est une patiente qui n’avait pas les papiers mais le mari oui… ils parlaient peu français…la patiente était angoissée… j’ai donné les coordonnées de Nathalie pour un entretien prénatal précoce … mais pas de nouvelles. Et en ce qui concerne d’éventuels partenariats ? Les projets d’équipe sont de rencontrer le Réseau Périnatal et de façon plus large pouvoir s’appuyer sur celui-ci… et travailler avec le réseau qui existe déjà… j’ai participé aux états généraux de la PMI pour faire suite à la formation croisée… Cela m’a permis de rencontrer d’autres professionnels… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Non… Encore merci pour votre participation… Entretien 6 Mme C MSP Pyrénées Belleville médecin généraliste le 24/04/2015 Durée : 40 minutes par téléphone En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? 59 Parcours : A fait sa thèse à Paris 6, en 2009 sur la prévention des infections sexuellement transmissibles à travers un dispositif de présentoir type kiosque info sida avec évaluation qualitative de l’impact sur les patients et sur les professionnels de santé. Pendant son internat : stages hospitaliers dont 1 an de stage en pédiatrie et un stage en ville de médecine générale. Remplacement en cabinet à la maison de santé puis installation en 2013 avec les associés. Le but de la maison de santé pluridisciplinaire est de favoriser l’accès aux soins primaires et de diminuer les inégalités sociales de santé avec un accès aux consultations sans rendezvous pour tout le monde avec paiement par tiers payant et convention secteur 1. Prise en charge des personnes âgées dépendantes à domicile mais sur un secteur restreint. Composition de l’équipe : 5 médecins dont 4 associés, 3 médecins remplaçants fixes, 5 infirmiers. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? J’ai eu connaissance de la formation par la coordinatrice de l’ASV du 20e car elle est proche de chez nous… je fais beaucoup de suivis de femmes enceintes… en plus, c’était la possibilité de formaliser les partenariats… de croiser des gens… de rencontrer d’autres structures… le circuit n’est pas toujours clair… et le suivi social n’est pas toujours évident… je voulais connaitre chaque structure qui accompagne les femmes enceintes comme par exemple la PMI. Quelles ont été, selon vous les apports de cette formation ? C’est la possibilité d’élargir les liens car même en étant à l’hôpital et à la fois médecin, c’est parfois très compliqué…. On a du mal avec les CMP… j’ai trouvé que la formation était une ébauche de quelque chose d’intéressant qu’il faudrait faire de façon plus régulière… Qu’avez-vous pensez du stage ? J’ai fait mon stage avec une AS violences conjugales 20e… C’était très intéressant… et ce qui est super c’est que j’ai les contacts... Je ne sais pas comment les gens font tout seul dans leur cabinet… Le fait de les avoir rencontrés et de connaître les lieux, on sait que les femmes vont être bien reçues… J’ai échangé avec une AS du secteur… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Oui je participe à un projet de recherche qui se fait sur trois arrondissements de Paris dont le 20e … sur les femmes vulnérables et des actions à mettre en place pour améliorer le bien-être des femmes… avec l’INSERM, le Réseau périnatal et l’ASV du 20e… et on continue de développer des partenariats… Auriez-vous des propositions dans le cas d’une autre session ? Oui il faudrait imaginer des rencontres et présenter les patientes pour des prises en charge communes avec plus de partenaires… et créer de véritables outils de communication pour améliorer le répertoire des ressources sur le territoire et rendre 60 les informations plus accessibles… au lieu d’avoir trop de plaquettes pour orienter les femmes au mieux… Entretien 7 Entretien avec Mme J le 5/05/2015 accueillante de la maison de l’association de la Maison des Petits Par téléphone Durée : 30 minutes En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : Accueillante de la maison des petits = maison ouverte pour recueillir la parole des uns et des autres et permettre d’évoquer tout type de problème. Concept de maison ouverte créé par Françoise Dolto (lieu d’accueil qui accompagne les enfants). C’est un lieu avec un éventail très large d’écoute. C’est anonyme et sans rendez-vous. La structure se trouve à l’intérieur d’une maison culturelle et artistique. L’équipe est composée de psychologues cliniciens, de 2 plasticiens, 2 stagiaires et d’un éducateur jeune enfant. Elle a fait l’école des beaux arts de Nantes (3ans) puis a passé l’équivalence pour l’école des beaux arts de Paris (pour l’aspect art contemporain) où l’un des référents était très sensible à la problématique de relation sociale (via un atelier photographie). Suite à cela, elle a développé une certaine pratique au sein d’une association d’accompagnement d’enfants autistes qui a crée une ramification « j’imaginerais ». Puis a travaillé au sein de l’association « la source » en animant des ateliers pédagogiques qui a pour objectif de faire des rencontres entre artistes et enfants (créations artistiques). Puis lors de la mise en place du partenariat entre la source et la maison des petits elle a intégré l’équipe du 104 (depuis 2011) Organisation de la structure : après midi ouverture au public (femmes enceintes, enfants 0-5 ans)/ le matin accueil des partenaires = halte garderie, crèche parentale. A été informé de la formation par sa responsable dans le cadre d’une formation professionnelle. Rôle de la maison des petits = les structures nous contactent pour trouver un relais (le weekend), trouver des structures à l’extérieur. 61 Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? Je souhaitais avoir un point de vue plus large sur l’ensemble des partenaires. Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? Elle m’a permise d’avoir une meilleure connaissance du réseau et de rencontrer physiquement les professionnels… et j’ai trouvé que l’hétérogénéité des structures a permis des points de vue différents sur les facteurs de vulnérabilité… de plus , j’ai trouvé que le travail en petits groupes était intéressant car ça a permis de faire une coupure dans le programme… c’est assez éclairant d’avoir le discours de chaque personne… je connais les enjeux de chaque personne… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? J’ai transmis les outils à l’ensemble de l’équipe comme le guide de périnatalité du 19e qui est très utile… Et en ce qui concerne d’éventuels partenariats ? Oui il y a un partenariat en cours avec les travailleuses sociales mais le responsable est indisponible. Qu’avez-vous pensez du stage ? C’était très intéressant car j’ai pu voir deux versants… à l’association la Pomme j’ai vu qu’il y avait un accompagnement psychologique des mères donc le versant médical et j’ai vu l’environnement… je sais que la mère dort dans une petite chambre… c’est rassurant… avec les travailleuses sociales j’ai vu le versant social avec des situations extrêmes… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? J’ai trouvé que les journées étaient trop denses et trop éloignées dans le temps car ça peut provoquer une perte en dynamique de formation… j’ai été moins intéressée par la géographie de la santé car je connaissais déjà cette problématique même si j’ai trouvé le sujet pertinent… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Non… Encore merci pour votre participation… 62 Entretien 8 Mme E entretien du 6/05/2015 psychologue clinicienne En face-à-face en dehors du lieu de travail durée : 50 minutes. En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : études psychologie à paris 7 orientation psychanalytique. Spécialisation en maladies somatiques et périnatalité. Poste à l’hôpital Bicêtre dans les services réanimation néonatologie, diagnostic prénatal, suites de couches, oncologie gynécologie et en parallèle au centre de fertilité des Diaconesses. En parallèle, diplôme de sociologie des migrations et des relations interethniques niveau Master, avec recherche en gynécologie obstétricale sur la thématique de catégorisations ethnicisantes. Et participe à un groupe de travail socio anthropologie. Diplôme en septembre 2012 et poste à Robert Debré en janvier 2013 puis en février 2015 poste à l’hôpital de Sens dans les services de maternité/pédiatrie. Et a commencé un doctorat en psychanalyse. Travaille en cabinet libéral de psychanalyse avec une population qui consulte notamment pour problématiques autour de la périnatalité. Changement de poste dû à la précarité du statut CDD, du salaire, du temps de trajet, de l’ambiance. Connaissance de la formation via la newsletter du RSPP ou ASV : temps de formation compris dans crédit d’heures consacrées à la formation/recherche. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? Je trouve que le travail en réseau est fondamental en maternité… les psychologues et les travailleurs sociaux sont à l’interface entre services hospitaliers et la ville… le fait de connaitre les gens facilitent le partenariat et la formation est un moyen de faire des points sur la théorie… Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? Je trouve que la formation répond à un vrai besoin… en plus, elle est gratuite et elle présente un intérêt pour le lien ville-hôpital… on se sent légitime d’être présent car on ne sent pas à la marge comme c’est parfois le cas dans certains services où notre statut est difficile… Qu’avez-vous pensez du stage ? 63 J’ai fait mon stage à l’association halte femmes battues qui m’a proposé de présenter ce qui se fait par l’association au staff d’enseignement… et à la résidence maternelle les lilas où j’ai pu percevoir le rôle des travailleurs sociaux en dehors de l’hôpital… Avez-vous des remarques à faire concernant la formation en elle-même ? On voit que certaines personnes ne travaillent pas avec le réseau alors qu’en niveau 3 on a l’habitude de travailler avec des partenaires… Certaines personnes ont peu de connaissance de la globalité du parcours de la femme enceinte par exemple, ceux qui travaillent que sur une étape de la grossesse… mais les hospitaliers ont du mal à venir en formation… sinon j’aurais souhaité une journée de formation supplémentaire pour la partie théorique car j’ai l’impression de ne pas avoir eu le temps de poser des questions… mais la formation a quand même globalement répondu à mes attentes. Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Pas sur le poste de Robert Debré car la fin de formation était fin novembre 2014 et je suis partie en janvier 2015… mais a priori ma collègue assistante sociale a pris le relais avec le partenariat avec l’association halte femmes battues… mais je serais intéressée de reprendre la formation car ça me permettrait de continuer à développer le réseau ville hôpital… en plus, pour mon nouveau poste, la formation va être utile pour faire un nouveau réseau d’autant plus que le territoire est plus large avec un maillage plus compliqué du coup… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Je pense que pour atteindre les professionnels hospitaliers qui ne viennent pas aux formations il faudrait les exporter à l’hôpital… Encore merci pour votre participation… Entretien 9 Entretien du 06.05.2015 avec Mme A Assistante sociale Durée 40 minutes par téléphone. En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? 64 Parcours : formation de base = juriste (assurances). Puis bilan de compétences après congé maternité pendant 3 à 6 mois et plusieurs rendez-vous par semaine avec un psychologue avec des entretiens écrits ou oraux. Suite à cela, diplôme d’assistante sociale à Paris (durée des études 3 ans) en 2012 avec un stage à Emmaüs en dernière année. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? J’ai eu connaissance de la formation par le Réseau de santé périnatal… via la mairie lors des journées portes ouvertes du service social du 20e. Au début, j’ai trouvé l’intitulé de la formation difficile à comprendre mais le public concerné était le même que dans le CHU… en plus, on venait d’arriver donc il fallait se faire connaitre… avant lorsqu’on était à Villejuif, on avait des difficultés à se faire connaitre. Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? J’ai découvert de nouvelles personnes… et on a gagné plus que, ce à quoi on s’attendait… la possibilité d’échanger sur ce qu’on le fait, pouvoir expliquer directement aux personnes qui on est c’était inespéré… en général, les gens ne savent pas comment on fonctionne… et ça a permis de travailler avec des personnes qui ont le même public… de plus, on fait beaucoup appel aux professionnels du sanitaire sans réellement les connaitre… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Non pas de véritables outils… mais la formation m’a permis de donner des tuyaux sur la façon de faire… on s’est beaucoup saisi de ce qui existait en terme d’ateliers dès la fin de la formation… parce que le public change tout le temps au centre…du coup les ateliers sont voués à se renouveler… on a vu une évolution dans le comportement des femmes face à la contraception. Elles ont pris des rendez-vous toutes seules et ont discuté des idées préconçues. Et en ce qui concerne d’éventuels partenariats ? Oui avec le centre de planification des Bluets car les collègues qui sont allées au stage là-bas ont permis le partenariat et moi j’ai permis un partenariat avec l’association la Fasti car j’ai assisté à une réunion sur l’alimentation et les femmes enceintes. Sinon au téléphone, les partenaires ont l’air plus attentif… notamment au niveau du service social du 20 e. Participeriez-vous à une réunion post formation si celle-ci avait lieu ? Oui je souhaiterais revoir les gens pour voir où ils en sont dans leurs projets … surtout les projets psy car c’est intéressant pour le CHU… en plus, c’est parce qu’il y a beaucoup d’acteurs sur le territoire que l’on peut parler de réseau… le réseau est un atout majeur dans ce genre d’arrondissement… j’ai d’ailleurs été surprise par l’existence d’études faites par les sociologues et les géographes de la santé sur les parcours de femmes enceintes qui sont moins précaires que la population du CHU mais qui ont quand même des risques engendrés par leur mode de vie… et du coup, nous avons obtenu que les femmes puissent rester plus longtemps au CHU si besoin… 65 Avez-vous quelque chose à ajouter ? Non… Encore merci pour votre participation… Entretien 10 Entretien en face-à-face avec Mme F le 18/05/2015 Sage-femme et puéricultrice de protection maternelle et infantile Don Bosco Durée : 1 heure En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Parcours : diplôme de sage-femme en 1980. Elle a fait de l’intérim au moment de la période charnière correspondant à la transition vers la médicalisation avec disparition des petits établissements. Puis 1 an de clinique en services salle de naissances et grossesses à risque puis 1 an en clinique à Paris. Et diplôme de puéricultrice à l’institut de puériculture Brune pour des raisons familiales et professionnelles Puis poste d’adjointe dans une crèche pendant 7 ans en tant que puéricultrice. A l’étranger entre 1996 et 2002. Etudes de psychologie en 2007 « spécialité interculturelle et adolescence/jeunes adultes » avec un mémoire sur « le vécu des femmes étrangères première génération lors d’une échographie de contrôle ». Depuis 2008 est responsable d’établissement en tant que puéricultrice. À l’hôpital on travaille dans l’instantané et on ne sait pas ce que deviennent les patients... Missions de la protection maternelle et infantile (PMI) : PMI associative avec budget équilibré mais avec des contraintes car il s’agit d’une délégation de la ville de Paris donc les projets doivent être validés. Elle travaille avec les pédiatres, les psychologues et des puéricultrices. Ateliers du centre de PMI Don Bosco: Accueil de naissance jusqu’à l’âge de la marche, 2 fois par mois autour d’une rencontre parents/professionnels. Accueil des enfants de l’âge de la marche jusqu’à 3 ans autour de jeux. 1 fois/mois accueil bibliothèque avec animatrice de « lire à paris » Inscription via atelier santé ville du 20e car elle fait partie de la mailing liste du fait de sa participation à un groupe de travail. 66 Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? Je voulais m’inscrire au Réseau Périnatal... Il est capital de sortir de sa structure et de voir ce qui se fait ailleurs… je pense que le réseau de santé parisien est globalement fragmenté... Et au niveau du centre de PMI associatif, les médecins voient très rarement les médecins pilotes car ce sont des médecins salariés de centre de PMI associatif… Il est donc difficile de réunir les professionnels d’où ma volonté de comprendre comment marche le Réseau Périnatal et d’avoir une aide pour aider les familles dans le suivi de leurs enfants. J’ai parfois des difficultés à orienter les familles dont les parents ont des difficultés de compréhension… Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? La formation croisée m’a permis de connaître les missions des sages-femmes du Réseau de Santé Périnatal et du Centre de planification… et elle m’a permis d’orienter des familles vers le Réseau dans le cadre du suivi des enfants vulnérables… j’ai trouvé que le contenu du programme était intéressant, notamment les approches… les analyses… les évaluations et le fait de connaître les quartiers où ont lieu les activités… Qu’avez-vous pensez du stage ? Je n’ai pas pu l’effectué car j’ai eu des problèmes d’organisation… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Oui, j’ai tenté de rencontrer le centre médico psychologique secteur Sainte Blaise mais c’est difficile de trouver des disponibilités avec le responsable… mais avec les collègues on a le même état d’esprit car elles travaillent dans le même secteur depuis longtemps… et on a un projet de formation pour faciliter les orientations en pédopsychiatrie… formaliser des détails et fédérer les intérêts et travailler en équipe pluridisciplinaire surtout avec les médecins… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Le rôle de la PMI est à la frontière de l’aspect social, médical et psychologique… Notre rôle n’est pas de les suivre mais de détecter les problèmes et d’orienter les familles… Parfois c’est pas facile car la situation est compliquée… surtout dans le cas du développement psychomoteur… avec des listes d’attente dans les CMP qui sont parfois de deux ans et l’impossibilité pour certaines familles de consulter en libéral… un autre problème est la difficulté de ne pas pouvoir orienter les familles faute de ressources humaines après avoir détecté d’éventuels problèmes. Encore merci pour votre participation… 67 Entretien 11 Entretien du 3/06/2015 Mme K Assistante sociale EPI Flandre Entretien en face à face 40 minutes. En début d’entretien, rappel des modalités de l’entretien (motifs, anonymat et possibilités de relances en cours d’entretien) et vérification de la disponibilité du professionnel. La retranscription est partielle. Bonjour, j’aimerais commencer par vous demander quel est votre parcours professionnel ? Son parcours En 1997 poste au département de Paris service instruction revenu minimum d’insertion. 6 mois de congé parental. Secrétaire service revenu minimum d’insertion. Ecole assistante sociale diplôme en 2009. 2010 1er poste à l’espace parisien pour l’insertion. Quelles ont été vos motivations pour participer à cette formation? Au départ j’étais sceptique quant à l’organisation de la formation mais finalement le planning a permis de laisser du temps pour laisser mijoter la théorie avant le stage. En plus, j’avais eu l’occasion de faire une petite formation au centre de planification via l’atelier santé ville 19e. Quelles ont été selon vous les apports de cette formation ? Je suis ravie car le stage m’a permise d’acquérir plus de savoirs sur la contraception et l’IVG… je me sens plus à l’aise vis-à-vis des conseils qu’on peut donner à une femme… et je peux orienter les couples et les femmes vers des sages-femmes et des conseillères conjugales… de plus, j’ai le sentiment de pouvoir faire des prises en charge plus globales en termes de santé car je visualise plus facilement où en est la personne dans son cheminement dans la parentalité… d’ailleurs je me sers beaucoup du guide de périnatalité 19e…(elle tient à me montrer son guide). Qu’avez vous pensé de la formation en elle-même ? J’ai trouvé que le travail en sous groupes était intéressant car les échanges de pratiques professionnelles permettent de réfléchir autrement…le groupe était intéressant… il y avait une bonne dynamique de groupe…j’ai apprécié l’animation et je trouve que les repas collectifs étaient une bonne idée car ça a permis les échanges… j’ai remarqué que chaque participant ne savait pas forcément ce que faisait l’autre 68 mais qu’on pouvait s’entraider…(elle donne l’exemple de la formation violence conjugale avec les médecins). Et qu’avez vous pensé du stage ? Au départ, je ne savais pas vraiment lequel choisir… je pense qu’il aurait été plus pertinent pour moi de pouvoir choisir le premier jour de la formation même si je suis consciente du travail que ça a été pour les organisateurs… Avez-vous pu à la suite de la formation créer de nouveaux outils et/ou reprendre contact avec certains professionnels ? Je suis la seule personne du service à être en lien avec le réseau de santé périnatal et je suis référente violence conjugale… mais l’équipe est au complet que depuis le mois d’octobre… donc il est pour l’instant difficile de développer des projets d’équipe car les projets de service ne le permettent pas… mais j’aimerais développer des projets d’équipe autour de la contraception, de l’IVG, du parcours de la femme enceinte en ville et avoir une meilleure connaissance des missions du réseau périnatal… Et en ce qui concerne d’éventuels partenariats ? Il a un projet du réseau violence conjugale parisien de faire un partenariat avec le réseau… Parlez-vous du réseau violences conjugales du 20e ? Oui… Participeriez-vous à une réunion post formation si celle-ci avait lieu ? Oui il serait bien de se retrouver entre participants de la formation pour une remise à jour des informations… mais ce serait bien que le réseau et les ateliers santé ville puissent être les interlocuteurs centraux… Avez-vous quelque chose à ajouter ? Non… Encore merci pour votre participation… 69 Annexe 8 Approche spatiale des critères de vulnérabilité des femmes du Nord-Est parisien pouvant avoir un impact sur une issue de grossesse à risque pour l’enfant et sur l’accès au parcours de santé Clélia Gasquet-Blanchard Département SHSC, EHESP Sorbonne Paris Cité UMR 6590 ESO, Rennes Avec la participation de Madeleine Collombier Déterminants de la santé et territoire géographique •Déterminants de la santé variés + interactions complexes = système de santé + facteurs biologiques + comportementaux + environnementaux + politiques + économiques + sociaux => source au sein du territoire. •Territoire = espace (physique et social) organisé et pratiqué par les membres d’une société (individus, groupes sociaux et institutions) => entrée légitime et pertinente pour appréhender les inégalités de santé souvent inscrites au sein d’un territoire spécifique (Pamapalon R., 2004). •Inégalités liées à l’organisation et la pratique de l’espace : relégation de certains territoires défavorisés, souvent à l’écart des transports publics (Donzelot, 2004) => dérive progressive vers la ségrégation diminuant le capital social des individus, et notamment l’intensité des réseaux sociaux (Putnam, 2000) (particulièrement important pour la femme enceinte). De la précarité à la vulnérabilité : Définition du conseil économique et social: « La précarité est l’absence d’une ou plusieurs des sécurités, notamment celles de l’emploi... L’insécurité qui en résulte peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus ou moins graves et définitives... Elle conduit à la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de l’existence... » Problème: -pluralité -diversité - lien précarité & pauvreté Nécessité de prendre en compte : - de l’emploi, 70 - de l’habitat, - dans le domaine du soin, - au cœur de l’institution scolaire et du système éducatif en général... - du milieu familial De la précarité à la vulnérabilité : Vulnérabilité : Peut être définie comme les caractéristiques d’une personne ou d’un groupe et de leur situation qui influence leur capacité à anticiper, faire face, résister et se rétablir après l’impact d’un aléa (Wisner et al., 2004). La vulnérabilité, ou plutôt les vulnérabilités, s’appréhendent donc à plusieurs échelles et selon plusieurs temporalités. De fait la vulnérabilité introduit la notion de risque étant entendu comme l’intersection d’une vulnérabilité et d’un aléa (Dauphiné, 2003). Intérêt de la définition : Notions qui lui sont associées est finalement l’idée du cumul de vulnérabilité, ou de ce que nous pourrions appeler l’entrée dans un processus de vulnérabilisation Car : L’accès aux soins n’est que très faiblement dépendant du système de santé ou encore de la distance à la structure de soins. Problématique du projet Interrogeons le parcours de femmes enceintes pour comprendre en quoi il pourrait participer à induire une prématurité ou un petit poids de naissance -PPN. Identifier les mécanismes de création de la vulnérabilité et leurs rôles dans les inégalités de santé chez la femme enceinte et le nouveau-né Quels sont les facteurs pouvant interagir pour produire une vulnérabilité plus grande de la femme enceinte? Comment interagissent-ils sur le territoire durant la grossesse d’une femme pour contribuer à un risque de prématurité ou de PPN ? Objectifs du projet 11 Objectif : Identifier les déterminants (modalités, stratégies, pratiques, contextes) des parcours de santé (itinéraires et comportements) et du parcours migratoire qui peuvent être à risque. A travers : - Connaissances (état de santé, des droits et possibilités d’accès aux soins) - Ressources (familiale, amicales, professionnelles, institutionnelles) -Mobilités (journalière, liée à la santé, etc.) 71 -Comportements (mode de vie : activité, nutrition, etc.) -Pratiques de soins (type de suivi de grossesse, préparation à l’accouchement, accouchement, allaitement) -Bien-être (conditions d’habitation, de travail, activités ludiques, sorties, etc.) -Conditions de la migration et parcours migratoire** Méthode : une approche ethnographique comparative Etude qualitative de type ethnographique , à Paris et Lille (prématurité et PPN) : -68 entretiens semi-directifs entre février et novembre 2013 -2 maternités de niveau III, 2 maternités de niveau II, 2 PMI (consultation, maternité et néonatologie) -femmes résidant à Paris et dans l’agglomération lilloise -ayant accouchés depuis moins de 3 mois -enfant prématuré (avant 37 SA) -enfant de petit poids ( - de 2500 g à la date du terme, hors gémellaires) Parcours de soins des femmes enceintes L’hôpital révélateur de tendances sécuritaires actuelles. Caractéristiques générales des femmes ayant accouchés d’enfants prématurés ou de PPN Âge : de 19 à 40 ans – 2/3 primipares – 2/3 accouchent d’un prématuré (1/3 d’un PPN) – 60% travaillent durant la grossesse – 2/3 étrangères (migrantes ou immigrantes) -1/8 pas de couverture -1/8 AME -¼ CMU -½ sécurité sociale et mutuelle 72 Parcours de soins de ces femmes choisi dépend notamment : •Représentations de la femme autour du rang de la maternité à Paris comme à Lille (lorsque le niveau d’information relatif au rang de la maternité de la femme est suffisant le plus souvent ces dernières préfèrent s’inscrire dans des maternités de haute technicité, ou bien pour certaines inversement dans des maternités très peu médicalisées pour « vivre vraiment leur accouchement ») •des grossesses précédentes et du vécu de l’histoire de grossesse dans la maternité précédente (une expérience positive, ou celle d’une amie, une sœur, participe à l’inscription dans une maternité et inversement une expérience traumatique ou désagréable induit une inscription dans une autre maternité) •de la réputation de la maternité (une maternité ayant le label « amie des bébés », ou bien celle de bien prendre en charge les mères, étant le lieu d’exercice d’un obstétricien reconnu, d’avoir des locaux propres, etc.) •du lieu d’exercice du gynécologue (certaines femmes d’inscrivent dans la maternité d’exercice de leur gynécologue pour pouvoir avoir un suivi de grossesse continue avec le même praticien) Parcours de soins des femmes enceintes: L’hôpital révélateur de tendances sécuritaires actuelles Parcours de soins NON choisi : •de la réorganisation des services de santé (en 2012, une réorganisation de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris a induit la fermeture d’une maternité de l’Est Parisien participant à l’inscription des femmes de ce quartier dans des maternités beaucoup plus éloignées de chez elles). •d’une grossesse identifiée par les professionnels de santé comme grossesse pathologique (dans ce cas, les protocoles mis en place pour un suivi de la grossesse induisent de fait une inscription dans une maternité de rang II ou III selon la pathologie), –femme en MAP vue en urgence aux Bluets => TIU à Tenon •d’un manque de place dans la maternité voulue (relativement au rang de la maternité, à sa réputation. Il faut dans certaines maternités parisiennes et lilloises s’inscrire très précocement au risque de devoir se voir refuser son inscription.) –Diaconesses => Port Royal –Debré => Tenon •ou d’une inscription tardive (dans ce cas, il s’agit plutôt de femmes méconnaissant le fonctionnement du système de soins, en situation de déni de grossesse, de grande précarité ou bien de femmes évoluant dans du contexte de vie ne permettant pas de faire apparaitre la grossesse comme priorité dans la vie de la femme : situation de résidence illégale sur le 73 territoire et ayant peur de se faire expulser si elles ont recours aux soins avant l’accouchement par exemple) –Femme arrivant du Togo pour une inscription à Debré au 5ème mois, impossible => inscription finale à Tenon –En raison d’une arrivée - tardive sur le territoire, inscription tardive à Lariboisière et accouchement dans le camion de pompier : EX: “en fait elle a accouché à la maison, donc après les pompiers l’ont ramassée et elle est partie à Lariboisière” •Accès possible à quasiment toutes les femmes quelques soit leur couverture médicale (ces femmes ont été enquêtées en maternité…) => Aucune couverture, AME, CMU •Faible investissement des cours de préparation à l’accouchement •Réponse appropriée du système de santé en cas d’urgence (grossesse à risque, transfert in utéro, etc.) sauf si : • problème de santé n’est pas lié à la grossesse • transfert se heurte à des “définitions” administratives Processus de vulnérabilisation et freins liés à l’accès direct aux soins Processus de vulnérabilisation observés chez les femmes enquêtées relèvent de facteurs reliés entre eux et pouvant générer du stress et/ou de la fatigue augmentant la vulnérabilité des femmes enceintes et ayant alors un impact sur leur grossesse : NB : prédisposition biologique en amont ? –le rang de la grossesse (primipare ou multipare), projet d’enfant (enfant prévu ou non), santé de l’enfant à naître (détection post natale d’un problème de santé) –une addiction chez la femme enceinte (notamment chez les jeunes femmes, en réponse primaire ou secondaire à une grossesse non souhaitée) –un conflit avec le conjoint ou dans l’entourage familial ou départ du conjoint –la qualité du logement (exigu, chez quelqu’un, temporaire) –la migration récente (déracinement) et intégration dans le pays d’accueil –le travail : pénibilité physique ou psychique liée au travail (surmenage, pression, stress) –la fréquence et la durée des déplacements journaliers ou réguliers (peuvent causer une fatigue importante) 74 Extrait d’entretien suivant avec une femme chinoise de 35 ans, arrivée en France il y a 7 ans, travaillant comme vendeuse jusqu’à 6 mois de grossesse et ayant accouché prématurément à 32 SA de son 3ème enfant, illustre parfaitement la pluralité de la vulnérabilité et la complexité de l’enchevêtrement des facteurs concourant à celle-ci. Question: Combien vous en avez ? Réponse: j’ai déjà 2 c’est le 3ème. Q: Est-ce que, lui vous avez voulu l’avoir? R (hochement de tête) : non. Q: D’accord. Les autres ont quel âge? R: le 1er à 3 ans et demi. Q: oui ils sont petits. R: c’est pour ça que c’est dur Q: vous étiez fatiguée. R : très fatiguée Q: vous aviez une contraception? R: si mais c’est raté Q: vous avez discuté avec votre mari et décidé de le garder? R: en fait au début j’ai décidé que je garde pas (silence) jusque là la 2ème elle a 15 mois, en fait pour moi c’est un bébé Q: oui bien sur, c’est normal. Et le papa qu’est ce qu’il dit ? R: il veut bien garder le bébé, mais en fait, les chinois sont tous comme ça c’est les femmes qui soignent les bébés. Profil de femmes cumulant plusieurs vulnérabilités Cumul de situations socio-économiques et affectives défavorables alourdissent la vulnérabilité liée à l’état de grossesse, empêchant l’épanouissement d’une grossesse sereine. Liées au logement « Et j’habite au 6ème étage sans ascenseur, déjà ça, ça fait trop. Et il fallait que je descende chaque matin déposer l’enfant à l’école ». Au conjoint Mme H, 22 ans déjà mère: « Ben le papa, on s’était séparés à ce moment-là, donc ça pas été…non plus….Non ça n’a pas été une grossesse sereine. On va dire que ça a beaucoup joué dessus, je pense…. » Pour les femmes de ce profil, les plus nombreuses, la grossesse n’est pas toujours un évènement prévu, elles cumulent des vulnérabilités socio-économiques ou matérielles avec des vulnérabilités affectives et émotionnelles. Profil des femmes se recentrant sur leur grossesse Ces femmes ne connaissent pas de difficultés socio-économiques, ont un environnement affectif stable. Leur mode de vie peut-être stressant ou fatiguant (travail, enfants en bas âge, etc.) mais lorsqu’elles se sentent vulnérables elles arrivent à mobiliser leurs ressources pour se reposer et prioriser leur grossesse. Elles accouchent à terme. “Alors, j’ai demandé à mon médecin de famille de m’arrêter un peu avant mon congés maternité, j’étais vraiment fatiguée, épuisée… tout mon corps souffrait, mon dos, j’avais des contractions tout le temps… Après j’ai été plus tranquille et le bébé était mieux…” 75 Cette réponse, et notamment l’écoute de leur corps semble possible en raison de leur connaissance de la grossesse, mais également d’une estime de soi positive ou de l’intervention appropriée d’un professionnel de santé. Profil des femmes ayant une appropriation plus difficile de leur grossesse Ces femmes n’ont pas de difficultés socio-économiques, la grossesse doit trouver une place dans un agenda chargé car elles ont des responsabilités professionnelles stressantes et fatigantes qui empêchent l’appropriation « C’est vrai que c’était très pénible parce que j’étais sur une ligne très chargée, parfois bondée le matin, voilà…la ligne 13 […]…, j’avais 25 minutes de métro…pour l’aller puis pour idem pour le retour... […] j’aimais beaucoup mon travail. Après j’essayais de m’assoir d’avantage. Ca n’empêche que quand j’ai 4 heures de TP d’affilée, j’étais quand même 4 heures debout. Oui j’enseigne la SVT en lycée. […]Mais quand on fait un cours de dissection…[…], on est debout… » . La vulnérabilité de ces femmes semble liée à la fatigue et au stress et à une estime de soi fragilisées par des pressions au travail, et d’une difficulté à faire la balance entre les rôles de mère, femme active, épouse, etc. 76 Résumé Les enquêtes de périnatalité montrent que les indicateurs de santé périnatale ne sont pas très favorables alors que notre système de santé est considéré comme l’un des plus performants au monde. Les femmes en situation de vulnérabilité sociale constituent une population particulièrement à risque de grossesse compliquée. Les décideurs des politiques de santé élaborent des programmes et des plans dont l’un des objectifs est de permettre aux acteurs de la périnatalité de coordonner leurs actions afin d’accompagner au mieux ces femmes à toutes les étapes de leur parcours périnatal. La formation organisée par le Réseau de Santé Parisien Périnatal et les Ateliers Santé Ville répond à ces objectifs, car elle réunit des professionnels du sanitaire et du social des 19e et 20e arrondissements de Paris afin de transmettre des outils théoriques et pratiques d’aide au repérage et à l’orientation des femmes en situation de vulnérabilité. Or, comme tout programme de santé, il est nécessaire de faire une évaluation afin de voir si celui-ci répond aux objectifs fixés. L’évaluation de cette formation fait donc l’objet de ce travail. Mots clés : situation de vulnérabilité, parcours périnatal, réseau, professionnels des secteurs sanitaire et social. 77 78