STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE DANS LES
PENTADES ET LES LUXATIONS DU GENOU
D. SARAGAGLIA*, C. CHAUSSARD*
Sommaire de l'article
INTRODUCTION
ÉPIDEMIOLOGIE
MECANISMES DES LESIONS ET CLASSIFICATION
Les luxations antérieures (fig.1)
Les luxations postérieures
Les luxations latérales ou médiales
Les luxations rotatoires (fig. 2 et 3)
LES LESIONS ASSOCIEES
L'ouverture cutanée
Les lésions vasculaires
Les lésions neurologiques
Les lésions osseuses
Les lésions tendineuses
ÉTUDE ANATOMO-CLINIQUE
Les luxations antérieures
Les luxations postérieures
Les luxations latérales
Les luxations médiales
Les luxations rotatoires
CONDUITE A TENIR EN URGENCE
Le genou est luxé;
Le genou n'est pas luxé
TRAITEMENT DES LESIONS LIGAMENTAIRES
Méthodes thérapeutiques
Technique opératoire
Suites opératoires
Indications
RESULTATS
*Service de Chirurgie Orthopédique et de Traumatologie du Sport - C.H.U. de Grenoble Hôpital Sud. 38130
ECHIROLLES.
E-mail : Dsaragaglia@chu-grenoble.fr
Les luxations et les pentades (lésions bicroisés) du genou sont rares. Du fait de leur pronostic fonctionnel,
on peut les classer dans le même cadre nosologique des lésions multiligamentaires du genou. Les luxations
vraies sont dominées par le risque de lésions vasculaires (14 à 65%) en sachant que les luxations
spontanément réduites exposent au même risque alors que l'aspect en urgence peut être faussement
rassurant. En l'absence de lésion vasculaire qui nécessite une prise en charge immédiate par le chirurgien
vasculaire, la tendance actuelle est à opérer ces lésions après réduction de la luxation en urgence. La
réparation des lésions ligamentaires n'est pas urgente et il faut toujours se donner le temps de faire une
IRM et une artériographie sélective. Quels que soient les gestes réalisés sur les formations périphériques ou
le pivot central, le risque de raideur est loin d'être négligeable (15 à 45%), mais celle-ci, après
manipulation sous anesthésie générale, compromet rarement le résultat final qui est malgré tout
satisfaisant dans 75 à 85% des cas. Il s'agit d'une chirurgie longue et difficile qui nécessite une grande
expérience pour d'une part éviter de mutiler encore plus le genou par des prélèvements tendineux
inappropriés et d'autre part éviter de "verrouiller" un genou en position subluxée.
INTRODUCTION
Lorsque l'on parle d'entorse grave du genou comportant au minimum une rupture des deux ligaments croisés, il
est toujours très difficile de définir l'importance des lésions et de trouver la frontière entre entorse -c'est-à-dire
lésions ligamentaires sans perte de contact des surfaces articulaires- et luxation spontanément réduite (ou
réduite par un tiers) où il y a eu, à un moment donné, un déplacement tel que les surfaces articulaires n'ont
plus été en contact.
Dans un autre ordre d'idée, on a décrit d'authentiques luxations du genou avec atteinte seulement du ligament
croisé postérieur (Bellabarba [2]) ou du ligament croisé antérieur (Cooper [7]) ou parfois même sans atteinte des
ligaments croisés (Bratt [3]). Ainsi, il existe peu de corrélations entre importance du déplacement initial et