Logistique & Management
46 Vol. 17 – N°1, 2009
éducation, etc. Le deuxième concept permet
d’estimer les limitations de l’écosystème et de
montrer l’importance des conséquences des
comportements et des choix actuels de cha-
cun. Selon Férone et al. (2004 : XII), « ce sujet
nous pose un vrai défi, celui de penser sur le
moyen et long terme en trois dimensions ins-
tantanément ». Le développement durable
s’inscrit donc dans une dynamique spa-
tio-temporelle et suggère une compréhension
des limites de l’environnement et de ses êtres
vivants. Par sa définition, il soutient les no-
tions de commerce équitable, d’accessibilité à
la santé et à l’éducation, d’insertion sociale,
de consommation maîtrisée des énergies et
des ressources, de gestion des produits en fin
de vie et de traçabilité totale. De façon géné-
rale, il implique une prise en compte de trois
critères de rentabilité économique, de cohé-
rence sociale et de respect de l’écosystème. Il
peut donc avoir un fort impact sur l’environ-
nement, ce qui légitime de développer les re-
cherches en management environnemental.
D’après la définition de Brodhag et al. (2004 :
140) dans le Dictionnaire du développement
durable, le management environnemental re-
présente un « ensemble d’activités coordon-
nées permettant d’orienter et de contrôler un
organisme en matière d’environnement ».
lDiffusant différentes valeurs et des prin-
cipes
Progressivement, le concept de développe-
ment durable s’est diffusé pour être
mondialement reconnu par la recherche quel-
les que soient les disciplines scientifiques qui
s’y intéressent. Il a fait l’objet de nombreuses
discussions et conférences internationales. De
nombreux textes, des déclarations telle que la
Déclaration de Rio, des Conventions, le Pro-
tocole de Kyoto alimentent ce concept. Selon
Christian Brodhag, le Délégué Interministé-
riel du Développement Durable (DIDD) de-
puis 2004, c’est en 1992 que la proposition
suivante est faite à Rio : « La nécessité de pro-
mouvoir un idéal commun à tous les secteurs
de la société constitue l’un des principaux dé-
fis que la communauté internationale doit re-
lever dans ses efforts visant à remplacer des
modes de développement non viables par un
processus de développement écologiquement
rationnel et durable. L’édification de cet idéal
commun reposera sur la volonté de tous les
secteurs d’instaurer une véritable collabora-
tion et un dialogue au sein de la société tout en
reconnaissant les rôles, les responsabilités et
les capacités respectives de chacun. Cette ap-
proche peut conduire à considérer, dans une
conception anglo-saxonne, que le plus impor-
tant est la transparence et le rendu compte
plutôt que la performance. La sincérité étant
plus importante que la performance réelle »
(Brodhag, 2006). Cette proposition met en
évidence les valeurs que véhicule le dévelop-
pement durable : l’implication de chacun,
l’adhésion à un consensus, la communication
et la qualité relationnelle. Elle présente aussi
l’impératif de codification et d’évaluation
pour une visibilité du développement. Ces
conférences font émerger une prise de cons-
cience politique, internationale et locale des
enjeux du développement durable. Plusieurs
principes émanent des nombreux écrits et spé-
cifient cette notion. En ce qui concerne la di-
mension environnementale, les plus
fréquemment cités sont les suivants : le prin-
cipe de précaution pour éviter les risques d’ir-
réversibilité, le principe de prévention, le
principe de gestion sobre et économe, celui de
responsabilité, le principe de participation et
celui de solidarité pour un monde plus équi-
table et plus viable. La diffusion du dévelop-
pement durable est ainsi guidée par la
conception de grands engagements et repose
sur une prise de conscience globale de l’envi-
ronnement et une adhésion à un consensus de
valeurs. Selon l’Observatoire sur la Respon-
sabilité Sociétale des Entreprises (ORSE),
«la mise en œuvre du développement du-
rable nécessite une mobilisation planétaire et
urgente de tous les acteurs de la société : les
organisations internationales bien sûr mais
aussi les États, les collectivités locales, les en-
treprises et, plus largement, l’ensemble des
citoyens ».
Vers un management de la supply chain en
contexte de développement durable ?
lL’assortiment de champs théoriques
En contexte de développement durable, la lit-
térature portant sur le management de la sup-
ply chain est quasiment inexistante. Ainsi,
nous croisons les travaux de recherche pré-
sentés précédemment pour faire émerger des
propositions théoriques.
Le but d’une philosophie de gestion, au sens
de Mentzer et al. (2001), est symbolisé, dans
le cadre de notre recherche, par une philo-
sophie de management environnemental.
Bloemhof-Ruwaard et al. (1995) citent des
facteurs qui influencent le management de la
supply chain. D’une part, les nécessités léga-
les ou la pression des consommateurs visent à
réduire les déchets. D’autre part, le manage-
ment de la supply chain verte permet d’inclure
le traitement des déchets, la réutilisation des
matériaux et des emballages, la récupération
Tableau 1 : Propos
des fruits et légum
Intensité de
l’appropriation
par le client
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mercredi 16 septembre 2009 15:28:02
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