THÈME TEMPS ET RISQUE Gérer c’est prévoir et anticiper et donc prendre des risques. La recherche de l’efficacité en gestion, quelle que soit l’organisation considérée, ne peut se résumer au choix de la bonne méthode ou de la bonne technique. Elle prend nécessairement en compte deux facteurs indissociables de toute décision : le temps dans ses différentes dimensions (délais de réaction, durée de mise en œuvre…) et le risque associé (pour les acteurs internes et externes de l’organisation). Chaque acteur de l’organisation, au niveau de responsabilité où il intervient, prend des décisions dont la pertinence et l’efficacité sont dépendantes, non seulement de la qualité de l’information utilisée, mais aussi de la prise en compte du temps et du risque. L’étude du thème vise à mettre en évidence l’importance de l’intégration du temps dans les décisions de gestion et du recours aux moyens de limiter les conséquences des risques identifiés par les acteurs de l’organisation. Questions de gestion N° : 10 La prise en compte du temps modifie-telle la décision ? Notions Horizon et période Actualité et pérennité de l’information, veille informationnelle Prospective en matière d’activités : enquête, budget, seuil de rentabilité Actualisation des flux financiers Outils de planification et de gestion du temps L’horizon de l’organisation est ordonné en termes échelonnés : court, moyen et long terme avec des niveaux décisionnels différents (de l’opérationnel au stratégique) et des degrés variables quant à la valeur de l’information disponible. Par ailleurs, le découpage du temps en périodes au sein d’une organisation est lié à différentes contraintes : institutionnelles (durée du travail, publication des résultats…), sectorielles (fluctuations saisonnières, longueur du cycle de production, ouverture des marchés…), technologiques. Pour mieux faire face aux contraintes temporelles, l’organisation peut utiliser des outils et méthodes d’aide à la prévision et à l’homogénéisation de la valeur par rapport au temps. I- Prendre en compte le temps dans la prise de décision 1. Le découpage du temps A- Horizon et périodes L’horizon correspond à l'espace temporelle sur laquelle le décideur va agir : Court, Moyen ou Long terme Les périodes correspondent à un découpage du temps. Ainsi, un horizon à long terme peut être découpé en 10 périodes d’un an, un horizon à court terme peut être découpé en 12 périodes d’un mois ou 52 semaines B. Les contraintes de découpage Le découpage du temps en périodes est lié à différentes contraintes : − des contraintes institutionnelles : durée du travail, publication des résultats comptables ; − des contraintes sectorielles : fluctuations saisonnières, longueur du cycle de production,... ; − des contraintes technologique : technologie utilisé et durée de vie des produits. 2- L’incertitude liée au temps Les décisions sont prises à un moment donné, dans un certain contexte et avec des informations disponibles à ce moment. Mais elles engagent l’organisation dans l’avenir, alors que le micro et le macro-environnement évoluent sans cesse. Le temps est donc source d’incertitudes. Le responsable n’est jamais certain de ses prévisions, il doit décider tout de même, en sachant qu’il prend des risques. Ainsi, tenir compte du temps dans la prise de décision est un moyen de limiter les risques pris. II- Anticiper pour faire face aux incertitudes : Les outils de prévisions et d'aide à la décision Pour mieux faire face aux contraintes liées au temps et à l'incertitude, l'organisation doit : - Pratiquer une veille informationnelle ; - Gérer le temps des activités ; - Faire de enquêtes ciblées pour anticiper la demande et réduire les risques de marché ; - Etudier les incidences de la variabilité de l'activité sur le résultat ; - Réaliser des simulations à l'aide de l'outil informatique pour réduire l'incertitude ; - Etablir le budget de trésorerie prévisionnelle. 1-La veille informationnelle l'environnement de l'organisation évolue en permanence, l’information n’est donc pas pérenne et doit être régulièrement mise à jour. L’objectif est de détenir la bonne information, au bon moment pour la transmettre à la bonne personne. 2- La gestion de temps des activités - Les plannings : outils de suivi des activités (l'avancement et le contrôle de la réalisation d'un projet) - Les agendas : outils d'ordonnancement. ils permettent d'indiquer les dates et de planifier les différentes activités. 3-L'incidence d'une évolution de l'activité sur le résultat : Le seuil de rentabilité Afin de pouvoir fixer ses objectifs commerciaux , l'entreprise doit déterminer son seuil de rentabilité. Le seuil de rentabilité (SR) représente le Chiffre d'affaires qui permet à l'organisation de ne réaliser ni bénéfice ni perte ; à ce niveau de chiffre d'affaires, le résultat est nul. Grâce à cet outil prospectif l'entreprise peut donc évaluer les conséquences d'une évolution de l'activité. Pour déterminer le seuil de rentabilité l'organisation doit : - répartir ses charges en charges variables et charges fixes - établir le compte de résultat différentiel A- La notion de charges variables et de charges fixes. - Qu'est-ce qu'une charge variable ? c’est une dépense dont le montant est proportionnel au niveau d’activité de l’entreprise. Exemples : Achats de matières premières, de fournitures : il nous faut une planche pour fabriquer une table , deux planches pour fabriquer deux tables, etc. - Qu'est-ce qu'une charge fixe ? c’est une dépense dont le montant est indépendant du niveau d’activité de l’entreprise Exemples : Loyer, charges de personnel du service administratif, Amortissement des machines, ... B- Le compte de résultat différentiel. Il permet de calculer le résultat par une méthode soustractive tout en faisant apparaître la marge sur coût variable comme solde intermédiaire dans la formation de ce résultat. Compte de résultat différentiel Entreprise : ....................... Montant Pourcentage du CA Total CA 100% 2- Total des coûts variables (CV) Total CV CV/CA 3- MARGE SUR COÛT VARIABLE (MCV) CA-CV (1)-(2) MCV/CA 4- Total des coûts fixes (CF) Total CF CF/CA 5- Résultat MCV-CF (3)-(4) (MCV-CF)/CA 6- Seuil de rentabilité (SR) CF/TMCV CHIFFRE D'AFFAIRES -............................ - ........................... 1- Chiffre d'affaires total (CA) COÛT VARIABLE (charges variables) -............................ -............................ Taux de Marge sur Coût Variable (TMCV) COÛT FIXE (charges fixes) -............................ -............................ Marge sur coût variable = chiffres d'affaires - coût variable (avec Coût variable = somme des charges variables. Coût fixe = somme des charges fixes.) ou Marge sur coût variable = Taux de marge sur coût variable x Chiffre d'affaires Résultat = Marge sur coût variable - coût fixe Seuil de rentabilité SR = CF/TMCV C- Le point mort Il correspond à une date approximative. À cette date, le cumul des chiffres d’affaires depuis le début de l’année correspond au seuil de rentabilité. On peut considérer qu’à partir de cette date, l’entreprise commence à faire des bénéfices. Si le chiffre d’affaires est régulier sur l’année, on peut calculer le point mort ainsi : Point mort = SR × (365/CA annuel) 4- La prise en compte des risques liés à l'incertitude A. La marge de sécurité Elle correspond à la différence entre le chiffre d’affaires annuel et le seuil de rentabilité. Elle représente la baisse potentielle de chiffre d’affaires que l’entreprise peut subir sans entraîner de perte. Marge de sécurité = CA – SR B. L’indice de sécurité La marge de sécurité est souvent exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires. On parle alors d’« indice de sécurité ». Marge de sécurité Indice de sécurité = × 100 CA annuel Un indice de sécurité de 15 %, par exemple, signifie que l’entreprise peut supporter une baisse du chiffre d’affaires de 15 % maximum sans subir de perte comptable. 5- L'actualisation des flux financiers Dans le cadre de décisions stratégiques (horizon à long terme), les responsables sont amenés à élaborer des comptes prévisionnels sur plusieurs années. Il peut s’agir, par exemple, de comparer le coût d’un investissement à réaliser aujourd’hui à des revenus financiers encaissés plus tard. Il faut tenir compte de la dépréciation de la monnaie en actualisant les flux financiers à venir. La valeur actuelle se calcule ainsi : V0 = Vn / (1+ Tx)n Avec : V0 : valeur actuelle Vn : valeur future Tx : taux d’actualisation n : nombre d’années 6- Le budget de trésorerie Le budget de trésorerie est un document prévisionnel. Il recense mois par mois l’ensemble des encaissements et des décaissements prévisionnels, et permet de repérer les éventuelles difficultés de trésorerie à venir. Il tient compte des prévisions de ventes, d’achats, d’investissement, de financement, etc., et se présente généralement sous la forme suivante : Budget trésorerie Janvier ....... Décembre Trésorerie début mois Encaissements Décaissements Trésorerie fin de mois Le responsable financier prendra des décisions en tenant compte des informations révélées par le budget de trésorerie.