
une compensation acceptée par le
consommateur
(La qualité s’ajuste ainsi au prix et à
la distribution).
Mais le simple fait de fractionner
l’offre peut suffire pour masquer
L’effet-prix.
Il peut arriver enfin que le
consommateur soit conscient des
surcoûts et des prix qui en résultent,
mais accepte de payer une prime à
l’adaptation (Seddo, IZI dans la
téléphonie ; microcrédit).
Avec l’idée d’entreprenariat social,
l’homme est remis au centre des
théories et modèles économiques. De
cette manière, on ré-humanise les
rapports économiques.
On considère alors que c’est l’homme
qui crée la valeur ; mais que, sans
accès à la valeur, il ne peut pas jouir
de toute sa dignité.
La fonction de production s’enrichit du
« besoin de socialiser » et devient
alors :
Y= F (K, L, S) Avec : K=capital ;
L= travail ; S= Socialisation
La base de consommation s’élargit
donc et l’économie trouve de
nouvelles opportunités de croissance.
En effet, l’essentiel des non-
consommateurs du monde se trouvent
dans le tiers-monde. Leur accès aux
marchés ne pourrait qu’être bénéfique
à la croissance mondiale.
Ainsi c’est la fonction de production
du monde qu’il serait nécessaire de
modifier pour mettre l’économie
mondiale sur une nouvelle rampe de
croissance.
Cela permettrait en même temps de
régler la question de la pauvreté et du
développement durable.
Grâce à l’entreprenariat social, le
social devient un facteur de
production dans la chaîne de valeur
d’un bien économique.
A ce propos, il faut que l’on
comprenne que depuis les années 50 la
valeur a quitté l’entreprise pour
s’installer dans l’espace marché.
D’où la nécessité de prendre en
compte les caractéristiques de
l’environnement de marché dans la
fonction de production et de vente des
entreprises.
Toute entreprise qui intègre le niveau
faible des revenus des populations
pauvres, dans sa fonction de
production et de vente, fait donc
œuvre d’entreprenariat social ; car,
grâce à cela, elle arrive à briser les
barrières qui maintiennent ces
populations hors des marchés
classiques du bien (service) considéré.
De cette manière, en considérant les
masses pauvres des pays sous développés,
on pourrait avoir quelques espoirs de voir
se développer dans ces pays de véritables
marchés pour les entreprises.
Pour améliorer l’économie des pays du
tiers monde, il serait nécessaire donc de
repenser les bases même de ces
économies notamment dans le sens d’un
entreprenariat social permettant
d’impliquer les populations dans les
structures d’offre et de demande.
IL s’agira de réinventer l’activité et les
produits pour les rendre accessible au plus
grand no
mbre d’africains. Cela passera par
une appréciation plus juste et plus réaliste
du fonctionnement des sociétés visées.
IL serait nécessaire pour réussir un tel pari
de réformer les législations nationales des
pays pour plus d’ouverture et de
souplesse, et les adapter aux conditions
qu’impose cet « entreprenariat ».
Ainsi, il est urgent de réformer le
commerce africain dans le sens d’une plus
grande adaptation aux conditions de vie et
d’existence des populations.
De ce point de vue, on peut considérer la
vente ambulante, dans sa forme actuelle
et son évolution, comme un type
d’entreprenariat social, dans la mesure où
la distribution traditionnelle formelle est
rendu accessible à tous.
Pourtant, les vendeurs ambulants ne sont
pas reconnus dans la législation qui tente
de formaliser tout le commerce sous la
pression de la Banque Mondiale.
C’est tout le marketing mix d’un produit
qui est concerné par l’innovation
conduisant à l’entreprenariat social.
Le produit (en entreprenariat social) est
différent de celui du marché traditionnel.
Il s’agit donc d’une innovation produit
visant à élargir le marché à d’anciens non
consommateurs relatifs (Clayton
Christensen) du produit de référence.
La valeur des produits de l’entreprenariat
social est inférieure à celle des produits
des marchés d’origine.
C’est ainsi que leur compétitivité dans les
marchés originels est minée par leur
caractère dérivé et simplifié. (Exemple :
du terranga et du Diamono)
Le fractionnement de l’offre augment les
coûts de transaction.
Toutefois, la simplification de l’offre
permet de compenser la hausse des coûts
pour donner, dans certains cas, des prix
largement plus faibles que ceux du produit
originel.
Les conditions de distribution et de
circulation des biens et services changent
aussi radicalement.
La commodité de l’accès conduit dans
beaucoup de cas à des situations
d’illégalité et de non conformisme par
rapport à la législation en vigueur.
Les formes de communication adoptées
sont révolutionnaires et reposent,
généralement, sur l’interpersonnel et
le bouche à oreille.
La diffusion de l’information se fait
avec une grande efficacité auprès des
personnes et groupes concernés.
Organiser la promotion de
l’entreprenariat social en Afrique
constitue un enjeu de taille pour le
développement. Ainsi, nous pensons
que l’expérience de ASHOKA,
(organisation créé par l’Américain Bill
Drayton, en Inde en 1984) est à
encourager et à répliquer partout où
c’est nécessaire.
Il faut tout de même poursuivre et
approfondir l’idée même
d’entreprenariat social, pour en faire
un instrument de développement
économique et non seulement
l’expression d’actions d’éclat ou des
exploits exceptionnels réalisés par des
personnages rares dans leur capacité
d’innovation et d’imagination. Il serait
bon de ramener l’idée à la hauteur de
l’homme ordinaire pour en faire une
source d’inspiration fertile en vue de
résoudre les problèmes de survie et
d’émancipation des hommes et des
femmes qui peuplent le continent.
A travers cette contribution, nous
avons voulu lancer un certain nombre
de débats à propos de l’entreprenariat
social. Nous espérons que quelques
réactions nous permettrons
d’approfondir et d’élargir le débat
ainsi posé.
*Professeur agrégé, UCAD
Le Cahier du Forum Ouestaf
L’équipe du Forum Ouestaf remercie toutes
les personnes qui ont d’une manière ou
d’une autre contribué à la tenue de la
première édition du Forum qui a eu lieu le
Samedi 17 Mai 2008.
Tout d'abord, les panélistes, El Hadji
Alioune Diouf, Ibrahima Samba Dankoco et
Coumba Touré ainsi que le modérateur,
Mamadou Khoulé pour leur apport
inestimable à la richesse et à la qualité des
débats.
Nos remerciements vont également à tous
les invités ayant répondu présent et ayant,
par leur participation, enrichi les échanges.
Nous ne saurions oublier de remercier
doublement, ceux qui après avoir répondu
présent au Forum, ont encore pris de leur
temps et de leur expertise pour participer à
la rédaction des présents Cahiers.
A vous tous, Ouestaf dit MERCI et vous
donne rendez-vous au prochain Forum qui
portera sur les TICs et les PME/PMI.
Ainsi renaîtra l'Afrique!