L'entreprenariat au cœur de la croissance et de la compétitivité d'ici à 2020
dans un contexte européen : plan d'actions
Depuis la dernière crise économique et financière, la croissance et la compétitivité
européenne ont été confrontées à des difficultés structurelles ayant un impact direct sur
l’entreprenariat et la création d’entreprises. L’Europe et ses Etats membres sont en train de réfléchir
sur ce constat et mettent actuellement en place un nouveau plan d’action qui tourne principalement
autour de trois grands axes : la création d’un environnement économique favorable et adapté, le
développement de l’éducation et de la formation de l’entreprenariat et l’inclusion de groupes
spécifiques. Le Luxembourg n’échappe pas à cette problématique, bien qu’aujourd’hui les 30.000
petites et moyennes entreprises employant environ 170.000 salariés permettent d’entrevoir l’avenir
avec optimisme. Les différents acteurs (états, représentations professionnelles, entreprises) se
doivent de reconnaître la juste place et la véritable contribution des entrepreneurs dans l’économie
européenne. Les avantages de l’entreprenariat sont nombreux : il n’est pas possible de générer du
pouvoir d’achat sans emploi, des emplois sans investissements et des investissements sans
entreprises compétitives.
Le premier axe du plan d’action européen vise à soutenir l’esprit d’entreprise en développant
positivement l’éducation et la formation à l’entreprenariat. L’objectif est d’acquérir des compétences
essentielles comme la ténacité, la créativité, le sens des responsabilités, l’esprit d’équipe ou encore la
compréhension des risques. Il convient de repenser également l’éducation. La réforme des systèmes
d'éducation et de formation doit permettre de définir l’esprit d’entreprise comme une compétence clé à
acquérir et développer tout au long du cursus. Aussi, une expérience entrepreneuriale ne doit pas
s’arrêter uniquement au système éducatif traditionnel que l’on connait mais pourrait s’orienter vers des
modes d’apprentissage pratiques et plus informels comme le bénévolat ou les partenariats innovants
avec des entreprises, les pouvoirs publics, les universités et les centres de recherches. Les
ressources issues des fonds structurels européens pourraient servir de levier au développement de ce
type d’éducation.
Le deuxième axe devrait permettre aux entreprises naissantes de prospérer et de se
développer grâce à l’optimisation de plusieurs vecteurs clés, comme par exemple l’accès aux
financements, l’assistance aux entrepreneurs à chaque cycle de vie, la deuxième chance accordée
aux entrepreneurs intègres ou encore l’assouplissement des procédures administratives.
La croissance d’une PME reste tributaire de sa liquidité, de sa profitabilité et de son aptitude à
investir. De récentes consultations publiques indiquent que l’accès au financement, devenu plus
difficile depuis la crise financière, est l’un des principaux freins à la croissance. Les établissements
financiers sont plus réfractaires à l’idée de financer les entreprises malgré un assouplissement
progressif des conditions de crédit dans la plupart des pays. La pérennité d’une entreprise qui ne peut
pas lever suffisamment de fonds lors de ses premiers cycles d’activité est menacée. L’Europe et ses
Etats membres étudient des possibilités de substitution aux emprunts bancaires pour améliorer la
qualité et la rentabilité de nos jeunes entreprises, telles que l’intervention systématique de « business
angels » ou de capital-risqueurs, les prêts spécifiques aux petites et moyennes entreprises à fort
potentiel, la micro-finance, le « crowd funding », le soutien de la recherche et du développement ou
encore des réformes et incitations fiscales favorables.
L’assistance de l’entrepreneur au cours des cinq premières années (durant lesquelles le taux
d’échec est significatif) et l’offre de services des aides (gestion, R&D, mise en réseau et échange des
meilleures pratiques, aide à l’investissement) par des personnes qui connaissent le marché, restent
très importantes. Une récente étude EY « Avoiding a lost generation » montre que la mise en place
d’un système de « mentoring » ou de « coaching » augmente significativement les chances d’un
projet. Il est important de développer et soutenir ce type d’initiatives.