"L`ombre des arbres dans la rivière embrumée", Romances sans

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“L’ombre des arbres dans la rivière embrumée”, “Ariettes
oubliées 9 », Romances sans paroles, Paul Verlaine (1874)
Le rossignol qui du haut d’une branche se regarde
dedans, croit être tombé dans la rivière. Il est au
sommet d’un chêne et toute-fois il a peur de se noyer.
(Cyrano de Bergerac).
L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.
Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées !
Introduction:
- biographie Verlaine
- dernier poème de « Ariettes oubliées »
- pas de titre
- Paul Verliane:
• symboliste
• époque de Zola
• poème publié quand Verlaine est en prison
- rimes féminines, 2 quatrains. Alternance quatrain, heptasyllabe
- première strophe -> paysage
- deuxième strophe -> voyageur
I. Un paysage en miroir qui crée une impression de trouble (§1)
1) Un paysage où les éléments se mêlent -> flore, évanescence
- « embrumée », « meurt », « fumée » -> allitération en [m], rapprochement ->
flou, évanescent
- « ombre » signifie en fait le reflet
- « ombre des arbres », « ramures réelles » -> allitération en ‘r’ -> haut/bas reflet/réalité
- Paysage où:
• eau/air
• visuel/sonore « surgit la plainte des oiseaux »
2) Un paysage qui crée une impression d’enfermement, un peu oppressante
-
« dans » position 6 (syllabe), à l’hémistiche -> accentué
même chose pour « parmi »
l’ombre des arbres est dans la rivière
les oiseaux sont parmi les ramures
> renfermement
v.1 -> chiasme -> enfermement
• arbre, rivière -> réalité
• ≠ ombre / embrumée
- à l’échelle de la stophe -> chiasme syntaxique (sujet - verbe - verbe - sujet)
- chiasme sonore v.3 « en l’air parmi, les ramures réelles »
- unité sonore dans la strophe, allitération en r, l (liquides), m et assonance en
è -> uniformise, même atmosphère, unité sonore
- « L’ombre des arbres meurt »
- « En l’air, les tourterelles se plaignent » - personnification des tourterelles
-
« se plaignent »
> douleur, pas d’échappatoire
II. Un paysage miroir de la douleur du poète
1) Une comparaison explicite
-
« mira » -> miroir
« te » « toi même » -> insistance
chiasme v. 1-2
« se plaignent » / « tristes pleuraient »
« ramures réelles », « hautes feuillées »
« meurt », « noyé »
« voyageur », « paysage » mots qui se ressemblent
Le paysage exprime ce que ressent le voyageur
2) L’expression lyrique de la douleur
-
la deuxième strophe est une phrase exclamative
ô -> apostrophe -> lyrique
v.7 inversion « triste pleuraient »
La rivière a englouti les espérances du poète
« hautes feuillées » « espérances noyées » -> haut / bas
3) Un poète prisonnier de la contemplation de sa douleur
- rimes à l’échelle du poème ‘é’, ‘è’ -> chiasme dans les rimes -> rimes
-
embrassées
Les voyageur est enfermé
« blême » est attribut de « te »
« triste » attribut de « espérances »
§1 « meurt »
§2 « espérances » « noyées »
• métonymie (le poète aurait envie de se noyer ?)
• solitude du poète
« te » = lui même, il n’a que lui à qui parler
tourterelles -> espérances amoureuses noyées
Citation et poème:
- gradation= citation est un point de départ surtout basée sur l’illusion
- dernier mot = noyer
Conclusion:
- Poème symboliste (courant littéraire) et lyrique (registre)
- Les arbres (qui apparaissent 3 fois dans ce court poème: « arbres », « ramures
-
réelles », « hautes feuillées ») sont ici le reflet de la métaphore de l’homme. Leur
reflet dans l’eau , noyé dans la brume, qui meurt comme de la fumée et disparait,
sont l’image de l’homme immobilisé dans la contemplation de la mort de son espoir
amoureux. Les tourterelles qui vivent dans les arbres sont l’image des espérances
qui pleurent et se noient, pleurent le désamour et l’infidélité.
Paysage homme ou homme paysage? Tout est ici jeu de reflets pour suggérer la
douleur de la solitude.
Ce poème est en accord avec son titre: « Ariettes oubliées »: la musique légère
s’estompe dans l’oubli, disparait; Le compositeur Claude Debussy l’a mis en
musique: un air pour soprano et piano.
Les remarques placées en introduction sur le « contexte littéraire » peuvent aussi très
bien servir de conclusion: montrer comment ce poème est caractéristique du
symbolisme.
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