régulation de la glycémie

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Biologie
RÉGULATION DE LA
GLYCÉMIE
CUEEP - USTL
DÉPARTEMENT SCIENCES
JACQUES COGET
Mars 2008
Table des matières
Table des matières
3
I - Introduction
5
II - Une constante homéostasique
7
III - Le système hypoglycémiant
11
IV - Le système hyperglycémiant
15
V - Le diabète
17
VI - Exercices d'application
19
A. Exercice d'application 1...................................................................19
B. Exercice d'application 2...................................................................21
C. Exercice d'application 3...................................................................21
Solution des exercices de TD
CUEEP/USTL
25
3
I-
Introduction
I
Tout organisme vivant en interaction avec son environnement, il s'ensuit de
nombreux échanges de matière et d'énergie entre le milieu extérieur et le milieu
intérieur ce qui a pour conséquence d'entraîner d'importantes perturbations des
caractéristiques physicochimiques de ce milieu telles que la température centrale,
le degré d'hydratation, le pH sanguin ou la concentration de toutes sortes de
substances.
De la même manière, les cellules sont le siège d'échanges permanents entre le
milieu extracellulaire et le milieu intracellulaire ce qui leur permet de puiser dans
leur environnement les éléments nécessaires à leur physiologie et à leur
métabolisme et d'y rejeter déchets et produits de sécrétion divers avec pour
conséquence de modifier également les caractéristiques physiques et chimiques du
milieu intérieur.
Or, le fonctionnement cellulaire s'accommode mal de ces changements et il est
donc indispensable que des mécanismes régulateurs assurent le maintien d'un
certain nombre de paramètres biologiques qui ne peuvent varier que dans des
limites extrêmement strictes et qui, pour cette raison, sont qualifiés de constantes
homéostasiques – l'homéostasie (du grec homoios = semblable et stasis = état)
étant définie comme « la stabilisation, chez les organismes vivants, des différentes
constantes physiologiques » (Le petit Robert).
La glycémie ou teneur en sucre du sang est l'une de ces constantes
homéostasiques. Il s'agit essentiellement de glucose et sa concentration moyenne
oscille autour de 0,80 g.l-1 avec des minima et des maxima qui, selon les individus
et les moments de la journée peuvent atteindre 0,65 g.l-1 et 1,20 g.l-1, tout écart
supplémentaire entraînant une hypoglycémie ou une hyperglycémie qui, si elle se
prolonge, peut être mortelle.
CUEEP/USTL
5
Une constante
homéostasique
II -
II
Au cours d'une journée, l'apport en glucides (repas, friandises, boissons sucrées)
est irrégulier et leur consommation par les tissus (effort musculaire, travail
cérébral, lutte contre le froid ou le chaud) l'est tout autant. Pourtant, si on mesure
la concentration sanguine de glucose au cours du temps, on constate que ces
fluctuations sont rapidement suivies d'un retour à une valeur moyenne qui, elle, ne
varie pas. Il faut donc concevoir un mécanisme de régulation qui permet à
l'organisme de stocker le glucose à la suite de son absorption intestinale, mais
également de le libérer dans la circulation générale en fonction des besoins
cellulaires.
C'est à Claude Bernard (physiologiste français, 1813-1878) que l'on doit la
découverte de ce phénomène en 1855 au cours d'une série d'expériences qui sont
devenues particulièrement célèbres et qui lui ont permis de développer une
approche radicalement nouvelle et particulièrement féconde des fonctions vitales,
encore connue aujourd'hui sous le nom de méthode expérimentale.
Auparavant, on avait remarqué que l'ablation du foie (hépatectomie) chez un chien
provoquait une chute rapide de la glycémie qui s'accompagnait de troubles
fonctionnels importants (tachycardie, baisse de la température, hypertension)
conduisant au coma puis à la mort de l'animal au bout de quelques heures.
CUEEP/USTL
7
Une constante homéostasique
C'est alors que Claude Bernard a l'idée de comparer le taux de glucose en amont et
en aval du foie en mesurant la glycémie dans la veine porte hépatique (en amont),
qui amène au foie le sang en provenance de l'intestin, et dans la veine sushépatique (en aval) qui permet au sang de rejoindre la circulation générale. Or, si
le taux de glucose est variable dans la veine porte hépatique selon que le sujet est
à jeun ou en digestion, il reste étonnamment stable dans la veine sus-hépatique.
Le foie apparaît donc comme l'organe capable de stocker le glucose mais il reste à
comprendre pourquoi le sang qui en ressort contient toujours le même taux de
sucre. Claude Bernard réalise alors une seconde expérience dite du foie lavé dans
laquelle le foie est perfusé avec de l'eau injectée dans la veine porte hépatique.
« J'ai choisi un chien adulte, vigoureux et bien portant qui depuis plusieurs jours
était nourri de viande ; je le sacrifiai sept heures après un repas copieux de tripes.
Aussitôt le foie fut enlevé et cet organe fut soumis à un lavage continu par la veine
porte (...) Je laissai ce foie soumis à ce lavage pendant quarante minutes ; j'avais
constaté au début de l'expérience que l'eau colorée en rouge qui jaillissait par les
veines hépatiques étaient sucrée ; je constatai en fin d'expérience que l'eau,
parfaitement incolore qui sortait, ne renfermait plus aucune trace de sucre (...)
J'abandonnai dans un vase ce foie à température ambiante et, revenu 24 heures
après, je constatai que cet organe que j'avais laissé la veille complètement vide de
sucre s'en trouvait pourvu très abondamment. »
Le foie ayant été vidé de son sucre au cours du premier lavage et 24 heures s'étant
écoulées avant qu'un nouveau lavage soit effectué, il faut donc imaginer que le foie
renferme une substance capable de se transformer en sucre au cours du temps.
C'est du reste la conclusion de Claude Bernard qui donne à cette substance le nom
de matière glycogène (= qui génère du sucre).
On sait aujourd'hui que le foie est capable de stocker jusqu'à 120 grammes de
glucose sous forme de glycogène et que les hépatocytes remplissent (entre autres)
8
CUEEP/USTL
Une constante homéostasique
deux fonctions essentielles au maintien de la glycémie :
y
d'une part convertir en glycogène les oses absorbés au cours de la digestion
et amenés au foie par la veine porte : c'est la glycogénogenèse ;
y
d'autre part hydrolyser le glycogène pour fournir aux cellules le glucose
nécessaire à leur métabolisme : c'est la glycogénolyse.
On sait aussi que le foie n'est pas le seul organe à stocker du glucose. En effet,
suite à l'injection de glucose tritié à un animal, on constate l'apparition de
glycogène radioactif dans les muscles et celle de triglycérides radioactifs dans les
tissus adipeux mais cette mise en réserve ne participe pas directement à la
régulation de la glycémie. Elle peut, par contre, contribuer à la néoglucogenèse,
c'est-à-dire la fabrication de glucose (et éventuellement de glycogène) par le foie à
partir de substances protidiques ou lipidiques qu'il puise dans le sang. Dans le
premier cas, il s'agit d'acides aminés glucoformateurs produits par le catabolisme
glucidique musculaire et dans le second de certains acides gras et du glycérol
libérés après hydrolyse des triglycérides par les adipocytes.
CUEEP/USTL
9
Une constante homéostasique
Ainsi, la constance de la glycémie résulte d'une autorégulation de la fonction
hépatique. Toutefois, l'ensemble de ces mécanismes présente une certaine inertie
et ne permet pas d'ajuster en permanence les variations en plus ou en moins qui
résultent de l'activité métabolique. D'où l'existence de deux systèmes régulateurs
neuroendocriniens assurant à l'organisme un maintien plus rapide et plus précis de
la glycémie :
10
y
le système hypoglycémiant vagohormonal,
y
le système hyperglycémiant sympathicohormonal .
CUEEP/USTL
Le système
hypoglycémiant
III -
III
Il est essentiellement lié à la production d'insuline par le pancréas comme l'ont
montré plusieurs expériences déjà anciennes.
En 1889, Oskar Minkowski et Josef von Mering sont les premiers à pratiquer
l'ablation du pancréas (pancréatectomie) chez le Chien. Immédiatement, ils
constatent une augmentation de la glycémie qui conduit à la mort de l'animal au
bout de plusieurs jours.
Quelques années plus tard, des expériences de greffe externe confirment ces
résultats. Dans un premier temps, on réalise une pancréatectomie chez un chien de
manière à provoquer une hyperglycémie. On raccorde ensuite un pancréas frais à
l'animal par circulation croisée de telle sorte que l'organe soit irrigué en suturant
une carotide à l'artère pancréatique et que le retour sanguin soit assuré en suturant
la veine pancréatique à une jugulaire. Ainsi le pancréas externe se trouve
« branché » sur la circulation générale de l'animal pancréatectomisé. On constate
alors une baisse rapide de la glycémie qui ne dure que le temps du branchement.
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Le système hypoglycémiant
Enfin, en 1921 Frederick Banting et Charles Best isolent la substance pancréatique
hypoglycémiante et lui donne le nom d'insuline, du latin insula (= île) en raison de
son lieu de production. Il s'agit d'une hormone peptidique de 51 acides aminés
fabriquée par les cellules β des îlots de Langerhans, petits amas cellulaires
disséminés au milieu des acini pancréatiques. Il faut en effet savoir que le pancréas
est une glande mixte, endocrine par ses îlots de Langerhans (qui sécrètent
plusieurs hormones) et exocrine par ses acini (qui sécrètent les sucs pancréatiques
renfermant de nombreuses hydrolases).
L'insuline est libérée de deux manière :
12
y
d'une part, l'hyperglycémie provoque une augmentation de la pénétration de
glucose dans les cellules β des îlots de Langerhans ce qui favorise son
catabolisme et conduit par une série de réactions métaboliques complexes,
faisant intervenir l'ATP, le NADP et les ions calcium, à l'exocytose des
vésicules renfermant l'insuline ;
y
d'autre part, certaines cellules du bulbe rachidien (zone insulino-sécrétrice)
sont sensibles au taux de glucose sanguin et réagissent à l'hyperglycémie en
envoyant un influx insulino-sécréteur en direction des cellules β, par
l'intermédiaire du nerf vague (dixième paire de nerfs crâniens), ce qui
conduit également à l'exocytose d'insuline.
CUEEP/USTL
Le système hypoglycémiant
Une fois libérée dans le sang, l'insuline agit sur la plupart des cellules de
l'organisme en favorisant la pénétration intracellulaire de glucose et en augmentant
son utilisation par les tissus. Toutefois, son action est particulièrement importante :
y
sur le foie où elle favorise la glycogénogenèse et bloque la glycogénolyse ;
y
sur les muscles où elle favorise également la glycogénogenèse, augmente le
catabolisme du glucose et stimule indirectement la synthèse des protéines ;
y
sur les tissus adipeux où elle favorise la lipogenèse en stimulant le
métabolisme des pentoses, ce qui contribue à faire baisser la glycémie.
Dans chaque cas, le mécanisme d'action est identique et fait intervenir
l'adénylcyclase membranaire qui permet aux hormones de nature protéique (qui ne
pénètrent pas à l'intérieur des cellules) d'exercer leurs effets biologiques.
L'hormone se fixe sur un récepteur membranaire spécifique ce qui a pour
conséquence d'activer un système transducteur (protéine G) qui, à son tour, active
l'adénylcyclase, une enzyme membranaire spécialisée dans la production d'AMP
cyclique à partir d'ATP. L'AMP cyclique prend alors le relais de l'hormone à
l'intérieur de la cellule (d'où son appellation de second messager hormonal) et
conduit à la réponse métabolique souhaitée par phosphorylation de certaines
enzymes qui deviennent ainsi actives. Il faut toutefois noter que dans le cas de
l'insuline l'ensemble du mécanisme, particulièrement complexe, est encore mal
connu.
CUEEP/USTL
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Le système
hyperglycémiant
IV -
IV
Il fut plus difficile à mettre en évidence et mobilise plusieurs hormones qui sont
toutes (à l'exception du cortisol) de nature protéique.
L'hormone hyperglycémiante la plus importante est le glucagon. Il s'agit d'un petit
polypeptide de 29 acides aminés fabriqué par les cellules α des îlots de Langerhans,
beaucoup moins nombreuses que les cellules β et situées en périphérie des îlots. Sa
sécrétion est déclenchée par une hypoglycémie et provoque une augmentation de
la glycogénolyse hépatique ce qui permet au foie de libérer du glucose dans la
circulation sanguine. Dans une moindre mesure, le glucagon agit également sur les
tissus adipeux en favorisant la lipolyse de manière à intensifier la néoglucogenèse.
Les mêmes effets sont produits par l'adrénaline, une hormone dérivée de la
tyrosine et produite par les cellules chromaffines des médullosurrénales. Sa
libération est également déclenchée à la suite d'une hypoglycémie mais elle met en
jeu un circuit nerveux à point de départ hypothalamique. En effet, certaines cellules
de l'hypothalamus sont sensibles au taux de glucose circulant et réagissent en
envoyant des messages excitateurs vers la zone adrénalino-sécrétrice située dans
le bulbe rachidien et connectée aux médullosurrénales par l'intermédiaire des nerfs
splanchniques du système orthosympathique.
CUEEP/USTL
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Le système hyperglycémiant
Dans les deux cas, le mode d'action est identique. L'hormone se fixe sur des
récepteurs membranaires spécifiques et active le système adénylcyclase de
manière à induire les réponses métaboliques souhaitées.
Enfin, signalons que d'autres hormones possèdent également un effet
hyperglycémiant en favorisant la néoglucogenèse de différentes manières. C'est
principalement le cas :
16
y
des hormones thyroïdiennes T3 et T4,
y
de l'hormone somatotrope élaborée par l'antéhypophyse,
y
du cortisol, une hormone stéroïdienne fabriquée par les corticosurrénales.
CUEEP/USTL
V-
Le diabète
V
Connu depuis l'Antiquité, le diabète est une maladie qui se caractérise par une
hyperglycémie chronique. On considère aujourd'hui qu'un sujet est atteint de
diabète si sa glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g.l-1 ou si elle excède 2 g.l-1 quel
que soit le moment de la journée. Il convient toutefois de distinguer deux types de
diabète qui n'ont ni les mêmes causes, ni les mêmes effets :
y
le diabète de type 1 encore appelé diabète insulinodépendant (DID) ou
diabète juvénile qui représente environ 20 % des cas,
y
le diabète de type 2 encore appelé diabète non insulinodépendant (DNID) ou
diabète gras qui représente environ 80 % des cas.
Le diabète de type 1 se manifeste généralement avant l'âge de vingt ans (d'où
son nom de juvénile) et affecte des sujets minces. L'hyperglycémie est permanente
et entraîne une glycosurie (présence de sucre dans les urines), le rein se trouvant
dans l'impossibilité de réabsorber tout le glucose circulant. Il s'ensuit une
augmentation de la pression osmotique de l'urine qui, pour compenser, attire l'eau
du plasma avec pour conséquence une intense sensation de soif liée à des mictions
excessives. Par ailleurs, les cellules consommant abondamment le glucose issu de
la transformation des lipides de réserve contenus dans les tissus adipeux, le sujet
s'amaigrit et éprouve une sensation de faim qui s'accompagne d'une grande
fatigue.
Il s'agit d'une maladie auto-immune dans laquelle certains lymphocytes qualifiés de
« tueurs » s'attaquent par erreur aux cellules β des îlots de Langerhans qui
finissent par disparaître, entraînant de ce fait un arrêt de la production d'insuline.
Le malade doit donc surveiller son régime alimentaire, contrôler fréquemment sa
glycémie et compenser le dysfonctionnement hormonal par des injections répétées
d'insuline adaptées aux besoins de l'organisme de manière à éviter une surdose et
une chute trop brutale de la glycémie pouvant conduire à une perte de
connaissance (coma insulinique). Neuf fois sur dix, on ne connaît pas d'antécédents
familiaux.
Le diabète de type 2 survient, par contre, chez des sujets ayant généralement
dépassé la quarantaine et présentant un surpoids du à une alimentation trop riche
en sucres et en graisses (d'où son nom de diabète gras). Sa découverte est souvent
fortuite et généralement diagnostiquée à la suite d'examens médicaux ayant révélé
une hypertension artérielle accompagnée d'un taux excessif de triglycérides
circulants.
Cette fois, la maladie n'est pas liée à un déficit d'insuline mais à une perte de
sensibilité des cellules cibles à cette hormone qui s'expliquerait par une diminution
du nombre des récepteurs membranaires et une altération des mécanismes
CUEEP/USTL
17
Le diabète
cellulaires activés à la suite de la combinaison insuline-récepteur. L'insuline libérée
par le pancréas ne suffit donc plus à faire baisser la glycémie d'autant que le
phénomène s'accompagne généralement d'une sécrétion accrue de glucagon. À un
stade plus avancé de la maladie, la production d'insuline diminue et l'hyperglycémie
devient permanente. Le malade doit donc également surveiller son régime
alimentaire et notamment diminuer sa consommation de glucides (en privilégiant
les sucres lents) et de lipides. En général, il existe des antécédents familiaux.
Les causes du diabète sont encore aujourd'hui mal connues et d'autant plus
difficiles à appréhender que plusieurs facteurs (terrain de prédisposition génétique,
comportement alimentaire, dysfonctionnements métaboliques, agressions virales,
molécules cytotoxiques, stress) semblent jouer un rôle dans le déclenchement de la
maladie qui, pour cette raison, est qualifiée de multifactorielle. Néanmoins, deux
séries de facteurs semblent émerger :
y
des facteurs génétiques,
y
des facteurs hygiéniques
D'une part, des études épidémiologiques effectuées à partir de données recueillies
chez les jumeaux monozygotes ont montré que lorsqu'un jumeau était atteint de
diabète, le risque pour le deuxième jumeau de développer la maladie était de 30 à
50 % dans le cas du DID et de 80 à 100 % dans le cas du DNID. Il existe donc
indéniablement un terrain génétique favorable au développement du diabète mais
le nombre de gènes impliqués s'allongeant chaque année, il est actuellement très
difficile d'établir un diagnostic précis de cause à effet entre la présence de tel ou tel
allèle et le déclenchement de la maladie.
D'autre part, des études menées sur des populations génétiquement homogènes
présentant un fort taux de diabète de type 2 ont clairement établi le lien entre
sédentarité, obésité et apparition de la maladie. C'est par exemple le cas des
Indiens Pima (une population amérindienne vivant en Arizona et au nord du
Mexique) chez qui le pourcentage de diabétiques n'excède pas 10 % chez les
agriculteurs alors qu'il dépasse 40 % chez les sédentaires, une même différence
s'observant entre les Pimas obèses et ceux qui ne le sont pas. La survenue d'un
diabète de type 2 est donc directement corrélée avec l'activité physique et le
comportement alimentaire mais, ici encore, rien n'est simple dans la mesure où
d'autres facteurs pourraient interférer et masquer la cause réelle du déclenchement
de la maladie. À titre d'exemple, citons la découverte récente (août 2007), faite par
des chercheurs américains, d'un dysfonctionnement de certains neurones du
complexe hypothalamo-hypophysaire qui pourrait participer au déclenchement du
diabète de type 2.
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CUEEP/USTL
Exercices
d'application
VI -
VI
Exercice d'application 1
19
Exercice d'application 2
21
Exercice d'application 3
21
A. Exercice d'application 1
On fait ingérer à deux sujets à jeun, l'un sain, l'autre diabétique, la même quantité
de sirop de glucose. La glycémie et la glycosurie sont mesurées avant et après
ingestion.
CUEEP/USTL
19
Exercices d'application
Question
[Solution n°1 p 25]
Commentez ces résultats.
20
CUEEP/USTL
Exercices d'application
B. Exercice d'application 2
De manière à appréhender le rôle du pancréas dans la régulation de la glycémie, on
réalise les expérimentations et les observations suivantes chez le Chien.
a) L'ablation du pancréas chez un chien provoque une forte hyperglycémie qui finit
par provoquer la mort de l'animal au bout de plusieurs jours.
b) La ligature des canaux pancréatiques, qui permettent aux sucs pancréatiques de
se déverser dans le duodénum, se traduit par des troubles digestifs mais est sans
effet sur le taux de glucose sanguin.
c) L'ablation du pancréas chez une chienne gestante n'entraîne pas de diabète.
Celui-ci n'apparaît qu'à la naissance des chiots.
d) Des injections répétées d'alloxane, un agent bêta cytotoxique, conduisent à un
état de diabète chronique. L'autopsie révèle que la majorité des cellules des îlots de
Langerhans ont été détruites.
Question
[Solution n°2 p 25]
Interprétez ces observations.
C. Exercice d'application 3
Plusieurs études épidémiologiques sont menées chez les Indiens Pima, une
communauté restée génétiquement isolée des populations voisines pendant des
siècles et présentant naturellement une forte prévalence (pourcentage d'individus
atteints, tous cas confondus) du diabète de type 2.
a) Dans un premier temps, la population adulte est répartie selon son indice de
masse corporelle (IMC) calculé en divisant la masse de l'individu (en kg) par sa
taille (en m) élevée au carré. Sont considérés comme obèses les hommes dont
l'IMC est supérieur à 25.
CUEEP/USTL
21
Exercices d'application
b) Dans un deuxième temps, on isole une partie de la population présentant la
même fourchette d'IMC et on compare la prévalence du diabète de type 2 selon le
degré d'activité physique. La population est classée en trois sous-groupes.
c) Dans un troisième temps, on isole également une partie de la population
présentant la même fourchette d'IMC et on étudie la prévalence du diabète de type
2 chez les Indiens Pima de souche pure et chez les métis de première génération en
la comparant à celle de la population nord-américaine voisine.
22
CUEEP/USTL
Exercices d'application
d) Enfin, dans un dernier temps, la prévalence du diabète de type 2 est étudiée
par tranche d'âge en comparant les individus qui possèdent ou non des
antécédents génétiques à la génération précédente.
Question
[Solution n°3 p 26]
Analysez ces données. Que pouvez-vous en conclure ?
CUEEP/USTL
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Solution des
exercices de TD
> Solution n°1 (exercice p. 20)
Chez le sujet sain, la glycémie est stable et légèrement inférieure à 1 g.l -1. Elle
augmente suite à l'ingestion de sirop mais cette augmentation est de faible
amplitude et de courte durée, le taux de glucose retrouvant sa valeur normale en
moins de trois heures. On peut donc en déduire que le système hypoglycémiant
(sécrétion d'insuline) s'est déclenché et que le glucose absorbé par voie intestinale
a été converti par le foie en glycogène. Quant à la glycosurie, elle est restée nulle
tout au long de l'expérience, le glucose étant naturellement réabsorbé par le rein.
Chez le sujet diabétique, on note par contre une hyperglycémie chronique puisque
son taux de glucose sanguin (1,5 g.l-1) est supérieur à la valeur normale. Suite à
l'ingestion de sirop, l'augmentation de la glycémie est cette fois plus importante et
plus durable que chez le sujet sain, ce qui prouve que le système hypoglycémiant
ne fonctionne pas, le taux de glucose sanguin ne retrouvant sa valeur initiale
qu'une fois le glucose éliminé par les urines.
> Solution n°2 (exercice p. 21)
a) Le pancréas est le seul organe à fabriquer l'insuline. Il est donc normal que son
ablation entraîne une hyperglycémie puisque seule l'insuline est capable de faire
baisser le taux de glucose sanguin en favorisant sa pénétration intracellulaire et en
augmentant son utilisation par les tissus.
b) Seul le pancréas endocrine est concerné par la production d'insuline. La ligature
des canaux pancréatiques n'empêchant pas l'hormone de se déverser dans le sang,
elle est donc sans effet sur le maintien de la glycémie.
c) Le diabète n'apparaissant qu'après la naissance des petits, on peut supposer que
l'insuline fœtale fabriquée par le pancréas des chiots traverse la barrière placentaire
et suffit pour réguler le taux sanguin de glucose maternel.
d) L'alloxane détruisant peu à peu les cellules β des îlots de Langerhans, la
production d'insuline va donc diminuer puis cesser ce qui se traduira par une
hyperglycémie permanente et donc un état de diabète chronique.
CUEEP/USTL
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Annexes
> Solution n°3 (exercice p. 23)
a) L'obésité apparaît comme un premier facteur de risque. En effet, plus l'indice de
masse corporelle est élevé, plus le risque de développer un diabète de type 2 est
important, le taux d'individus atteints dépassant même 40 % chez ceux qui
présentent un IMC supérieur à 35, soit approximativement un poids de 110 kg pour
une taille de 1,75 m.
b) L'activité physique apparaît par contre comme un moyen de diminuer les risques
de survenue d'un diabète de type 2. En effet, plus celle-ci est importante et plus le
taux de survenue de la maladie est faible puisqu'il reste inférieur à 10 % (les
Pimas, rappelons-le, présentant naturellement une tendance au diabète de type 2).
c) Le patrimoine génétique apparaît également comme un élément déterminant
dans la survenue de la maladie. En effet, pour un même IMC, les Pimas présentent
un taux de prévalence approchant les 40 % alors qu'il n'est que de 15 % chez les
populations voisines, les gènes responsables semblant se « diluer » chez les
hybrides de première génération.
d) L'étude des antécédents familiaux permet d'affiner cette analyse. En effet, alors
que les Pimas diabétiques ne possédant aucun antécédent représentent moins de
10 % de la population adulte, ce taux avoisine 60 % chez ceux dont les deux
parents sont atteints. En revanche, et même si l'étude épidémiologique montre que
la prévalence est plus importante chez ceux qui ont une mère atteinte et un père
sain par rapport à ceux qui ont une mère saine et un père atteint, on ne peut aller
plus avant dans l'analyse génétique et par exemple invoquer une quelconque
responsabilité des gènes liés aux chromosomes sexuels. D'autres facteurs (vie
fœtale, allaitement, habitudes alimentaires) peuvent entrer en ligne de compte et
prendre le pas sur les seules causes génétiques. Enfin, il est clair que la survenue
de la maladie augmente régulièrement avec l'age, ce qui est une des
caractéristiques bien établie du diabète de type 2.
En conclusion, le diabète de type 2 apparaît comme une maladie multifactorielle
dépendant à la fois de facteurs génétiques et de facteurs hygiéniques.
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CUEEP/USTL
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