Le phénomène d’augmentation de la proportion du diabète de type 1 s’explique par l’intervention de
facteurs environnementaux : sont incriminés la pollution, des bactéries ou des virus, un apport
insuffisant en vitamine D et l’excès d’hygiène qui désoriente notre système immunitaire,
l’amenant à s’attaquer par erreur à notre corps faute d’apprendre à reconnaître ses vrais ennemis
(virus ou bactéries). Des études récentes confortent d’ailleurs cette thèse en montrant que le risque
de diabète de type 1 est accru chez les bébés nés par césarienne : elle les empêche d’avoir un
contact initial avec la flore bactérienne des muqueuses maternelles, celle-ci est en effet bénéfique
à la constitution d’une flore intestinale variée pour les nouveaux nés. Il existe par ailleurs une
prédisposition génétique à la maladie (on observe plus fréquemment que la normale une
transmission parents-enfants ou grands-parents-enfants)
Face aux inquiétudes sur ce fléau, de l’espoir est apporté par de nouveaux dispositifs. Un capteur
- lecteur de glycémie est arrivé sur le marché en 2016 : appareil d’auto-surveillance du glucose
collé à même la peau, il constitue un véritable soulagement en affranchissant les malades de la
piqure au bout du doigt pour ce contrôle de la glycémie, et en réduisant le temps passé en
hypoglycémie. Grâce à une application smartphone, il suffit d’un bref contact entre le capteur et le
téléphone pour obtenir son taux de glucose. Des pancréas artificiels seront aussi commercialisés à
partir de 2017. Le dispositif est composé d'un capteur sous-cutané mesurant le niveau de glucose
toutes les cinq minutes et d’une pompe qui, selon le chiffre obtenu, perfuse de l'insuline.
A terme, la solution viendra certainement de la thérapie cellulaire qui consiste, en une greffe de
cellules provenant de cellules-souches pour remplacer les cellules déficientes. Dans le cas du
diabète de type 1, l’espoir est de pouvoir greffer des cellules de pancréas capables de remplacer les
cellules ne produisant plus d’insuline.
Ces innovations ont malheureusement un prix encore élevé (un capteur-lecteur de glycémie revient
mensuellement à 1 300 dirhams) et prohibitif pour beaucoup de familles marocaines peu ou pas
assurées, surtout quand on sait que le coût moyen annuel de la prise en charge d’un diabète
insulinodépendant est déjà autour de 11 000 Dh ! Casablanca, le 11 Novembre 2016
Dr MOUSSAYER KHADIJA
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
Chairwoman of Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association
Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
Secrétaire générale de l'association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA).
Vice-présidente de l'association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFM